Elle est la seule mésange européenne dotée d'unehuppe, noire à motifs blancs, ce qui la rend facile à reconnaître. Cette huppe est érigée en situation d'alerte, mais aussi lors des parades nuptiales. Le reste du plumage est brun chamois sur le dessus et gris-beige sur le dessous.
Cette mésange peuple les bois deconifères, en particulier lespins et lesépicéas, en montagne et en plaine, un habitat qu'elle partage fréquemment avec leGrimpereau des bois, laMésange noire, laMésange nonnette et leRoitelet huppé. Au sud de sonaire de répartition, elle est plus tolérante sur son habitat et peut également se trouver dans des feuillus. Comme la plupart des mésanges, elle estcavicole : elle aménage sonnid dans la cavité d'un arbre mort ousénescent. Elle peut également réutiliser une cavité déjà existante, comme la loge d'unpic, un gîte d'Écureuil roux, ou emménager dans unnichoir artificiel.
La période de reproduction s'étend de fin avril à début juin, la date de ponte variant suivant la région. Cinq à huit œufs sontcouvés par la femelle pendant treize à dix-huit jours. Les deux parents nourrissent ensuite les juvéniles pendant seize à vingt jours. Le succès reproducteur est également variable : il va de 4,7 jeunes par nichée en Finlande à 5,9 dans le sud de l'Allemagne.
La Mésange huppée se nourrit d'insectes et d'araignées. Elle complète son régime en hiver par des graines de conifères et des baies. Comme d'autres mésanges, elle cache sa nourriture en prévision de la mauvaise saison.
Le nom génériqueLophophanes vient du nomgrec ancienlophos, la crête ou huppe, et du verbephainō, montrer. Le nom spécifiquecristatus vient dulatin et signifie « huppé, porteur d'une crête »[1].
Le mot françaismésange vient d'une formegermanique*meisinga, qui désigne cet oiseau et se retrouve enallemand (Meise)[2]. Son nom en français est transparent, comme dans la plupart des langues européennes :Haubenmeise en allemand,crested tit enanglais,Λοφιοπαπαδίτσα engrec,cincia dal ciuffo enitalien,toppmeis ennorvégien,chapim-de-poupa enportugais,pițigoi moțat enroumain,хохлатая синица enrusse, etc[3]. Enespagnol, elle est la mésange capucin (herrerillo capuchino), en référence aucapuchon pointu que portent les religieuxcapucins[4].
La Mésange huppée arbore une crête qui la rend impossible à confondre dans son aire de répartition.
Cet oiseau mesure 11,5 cm pour une envergure de 17 à 20 cm et une masse de 10 à 13 g. Son gabarit est proche de celui de laMésange nonnette (Poecile palustris), mais la forme de sa tête se rapproche davantage de celle de laMésange bleue (Cyanistes caeruleus). Fait unique parmi les petits oiseaux forestiers duPaléarctique occidental, elle arbore sur la tête une huppe noire très prononcée, qui la rend très facile à reconnaître. Elle porte un bandeau oculaire noir en forme de croissant de chaque côté de la tête, ainsi qu'une bavette et un collier noirs. Le corps est brun roux sur le dessus et blanc crème sur le dessous[5]. L'iris est brun rougeâtre.
Les deux sexes sont indistinguables sur le terrain. En moyenne, la femelle possède une huppe plus courte que celle du mâle[6] et son bandeau oculaire est plus fin[3]. La taille permet également de discriminer l'oiseau en main : chez la sous-espèce nominale, la longueur de l'aile est de 61 à 67 mm chez le mâle, contre 59 à 62 mm chez la femelle[7].
La huppe des juvéniles est encore plus courte que celle des femelles, mais le reste du plumage est superficiellement identique à celui des adultes[6]. Les jeunes de première année jusqu'au début du printemps de leur deuxième année possèdent desrectrices (plumes de la queue) légèrement pointues, alors qu'elles sont arrondies chez l'adulte[8]. Chez la sous-espèce nominale, l'iris est gris-brun à marron et n'acquiert sa teinte rougeâtre qu'en février de la deuxième année[7].
En vol, la Mésange huppée rappelle la Mésange bleue, avec des battements d'ailes plus puissants et un vol plus bondissant. Elle se déplace essentiellement en sautillant, parfois avec des bonds plus prononcés. Elle peut également grimper le long des troncs d'arbre à la manière de laMésange noire (Periparus ater). Elle se montre plus méfiante et moins curieuse que la plupart des autres mésanges[5].
La Mésange huppée est un oiseau agité et bavard. Sonchant est untrille rapide et aigrelet,tr-ri-ri-ri, souvent décrit comme un rire ou un ricanement, souvent précédé de notes plus pures,tsi-tsi-tsi, qui font penser à celles desroitelets. Il peut faire office de cri d'alarme comme de véritable chant. Au sommet de l'excitation, l'oiseau redresse franchement sa huppe et frétille en vocalisant[9].
À l'instar des autres mésanges, la Mésange huppée pousse des cris fins et aigus quand elle cherche sa nourriture ou qu'elle volette dans les branches. Il est alors possible de la confondre avec les autres mésanges ou avec les roitelets, mais letimbre impur de ses cris est caractéristique pour une oreille exercée[9].
La Mésange huppée fréquente volontiers lesmangeoires, où elle apprécie lescacahuètes, lesgraines de tournesol, les graines de céréales et les boules de graisse. En ville, elle se nourrit aussi de restes de pain et de gâteaux[12].
Mésange huppée cherchant sa nourriture sur unPin à crochets.
Quand elle cherche sa nourriture, elle fouille avec énergie l'écorce des arbres et les crevasses, secoue lelichen avec son bec et explore méthodiquement lesbourgeons et aiguilles de pins. Acrobate, elle est aussi efficace la tête à l'endroit qu'à l'envers et peut s'agripper à l'extrémité des branchettes ou des aiguilles[13].
Une étude menée dans une forêt depins sylvestres (Pinus sylvestris) de lasierra de Guadarrama, au centre de l'Espagne, montre que sur 290 observations, elle perche à l'endroit dans 71 % des cas, elle se suspend à des branchettes ou aiguilles dans 28 % des cas et s'accroche verticalement dans 1 % des cas. Dans un tiers des observations, elle cherche sa nourriture au sol, essentiellement des insectes ou des graines tombées des arbres. Quand elle est dans les pins, elle opère le plus souvent entre 4 et 16 m[14]. En Suède, sur 1 145 observations, elle se nourrit à 78 % dans les pins, à 12 % au sol, à 7 % dans des bouleaux et à 3 % dans des épicéas[15]. En Écosse, la recherche de nourriture se pratique à plus de 80 % dans les pins sylvestres, souvent sur leurs troncs, avec une proportion plus importante l'hiver d'exploration au sol[16].
Comme d'autres mésanges, la Mésange huppée cache sa nourriture. Dans une étude norvégienne, ses caches sont constituées à 80 % de matière végétale (pignons de pin et d'épicéa, graines deGaleopsis), mais comprennent aussi des larves de papillons, des araignées et d'autres petits invertébrés[12]. Quand elle est en présence d'une source importante de nourriture, comme un conifère dont les cônes s'ouvrent, elle peut cacher intensivement, au rythme d'un pignon toutes les 30 ou 60 secondes, pendant le plus clair de la journée[17]. Ses caches se situent dans un rayon de 30-60 m autour de la source de nourriture et se trouvent le plus souvent dans un arbre, partiellement recouvertes par des morceaux de lichen ou d'écorce[18]. La Mésange huppée ne constitue pas de garde-manger : chacune des caches ne contient qu'un aliment à la fois[12],[17].
Les Mésanges huppées montagnardes, comme celle-ci dans leparc national du Stelvio, peuvent entreprendre une migration altitudinale : elles descendent dans les vallées en hiver.
La Mésange huppée estsocialement monogame. Elle forme des couples stables pour autant que les deux conjoints survivent[19], même si le divorce n'est pas inconnu[20]. L'information manque sur les modalités de formation du couple[21].
Hors période de reproduction, la Mésange huppée est un oiseau grégaire, qui forme de petits groupes sociaux susceptibles de se nourrir avec d'autres espèces, comme des grimpereaux (Certhia) ou desRoitelets huppés (Regulus regulus)[22]. Dans le sud de la Suède, ces groupes comptent deux à quatre membres (en moyenne 2,9), typiquement constitués du couple reproducteur de la saison précédente et d'un ou plusieurs jeunes non apparentés. Ils défendent des territoires de20ha en moyenne[19]. Dans le nord de la Belgique, les vols hivernaux sont constitués de deux à six membres, typiquement deux adultes et de deux jeunes non apparentés, qui contrôlent un territoire commun de11,3ha en moyenne. La défense du territoire est assurée principalement par les mâles subordonnés, qui patrouillent aux frontières[23].
L'espèce est, selon les populations, résidente ou migratrice à courte distance. Les individus de plaine conservent leur territoire toute l'année[19], tandis que les individus montagnards effectuent une migration altitudinale, descendant dans les vallées en hiver[24].
La Mésange huppée estcavicole, c'est-à-dire qu'elle construit sonnid dans une cavité. Elle l'aménage souvent dans le bois pourri d'un arbre malade ou mort[25],[26].
En Écosse, dans lesCairngorms, la plupart des nids se trouvent à moins de trois mètres de hauteur dans unesouche de pin, mais quelques-uns se trouvent dans unAulne glutineux (Alnus glutinosa) ou dans unBouleau verruqueux (Betula pendula), voire dans un piquet de clôture[27]. Une étude plus récente menée dans la même région montre que sur36 nids, tous sont situés dans un Pin sylvestre, à l'exception d'un pratiqué dans un bouleau. Huit nids se trouvent dans une souche, 25 dans un arbre mort, deux dans des branches mortes d'un arbre vivant et un dans un arbre vivant et mature. Seuls deux de ces nids sont pré-existants : l'un est une ancienne loge dePic épeiche (Dendrocopus major) dans l'arbre vivant et l'autre est aussi une ancienne loge, mais dans un arbre mort[28].
De manière exceptionnelle, la Mésange huppée a été observée en Grande-Bretagne nichant dans l'ancien nid d'unÉcureuil roux (Sciurus vulgaris) ou d'uneCorneille mantelée (Corvus corone cornix) et même dans le creux d'un piquet métallique. Dans le sud de l'Espagne, elle réalise fréquemment son nid dans les fondations de nids derapace[29].
En Écosse, l'excavation est réalisée par la femelle seule et dure environ cinq jours. Pendant ce temps, le mâle garde sa femelle, la ravitaille en nourriture et lui apporte des matériaux pour la coupe du nid. Le gros du travail se fait le matin, puis de17 à 19 heures[25]. En Belgique, le mâle participe dans un tiers des cas à la construction du nid[30].
La période de ponte est variable suivant la région. Dans une étude menée de 1975 à 1983 dans la région d'Oulu, en Finlande, la ponte la plus précoce a lieu le, tandis que les dernières prennent place les8 et 15 mai ; aucune seconde ponte n'est entreprise quand la première échoue, par exemple à cause de la prédation[31]. Dans ce pays, les archives de baguage au nid montrent que les dates de ponte sont devenues plus précoces des années 1920-1930 aux années 1950-1960, puis plus tardives des années 1960 aux années 2000. Ces tendances s'expliquent par l'évolution des températures, mais aussi par d'autres facteurs[32]. Dans laforêt d'Abernethy, en Écosse, les pontes ont lieu début mai[28]. Dans le nord de l'Italie, les pontes les plus précoces interviennent dès la fin mars à basse ou moyenne altitude[24]. Dans le sud de l'Espagne, la période de ponte va de mars à mai[33].
La taille des pontes est également variable : dans le sud de l'Espagne, elles se composent de trois à six œufs, la moitié des pontes comptant cinq œufs et 30 % six[33]. En Italie, elles vont de cinq à neuf œufs, avec des pontes exceptionnelles de quatre et onze œufs[24]. Les pontes sont plus réduites dans le nord de l'aire de répartition : en Finlande du nord, elles comptent de trois à cinq œufs[31]. Les œufs mesurent en moyenne 16,5 × 12,7 mm chez la sous-espèce nominale[34] et 16,2 × 12,2 mm en Italie du nord pour la sous-espèceL. c. mitratus[24]. Ils sont blancs, avec des taches d'un rouge sombre, rouille à violacé, plus nombreuses à la grosse extrémité[34].
La femelle assure l'incubation pendant13 à 18 jours. L'éclosion est synchronisée. Les juvéniles sont nourris par les deux parents. La Mésange huppée a pour particularité de donner à ses juvéniles desarthropodes adultes (araignées) et des graines, ce qui lui permet de se reproduire plus tôt dans la saison que les autres mésanges[32]. Les jeunes s'envolent après16 à 22 jours et restent ensuite dépendants de leurs parents pendant quelques jours[34].
Leparasitage de la Mésange huppée par leCoucou gris (Cuculus canorus) est signalé une seule fois dans la littérature scientifique, enBavière. Le jeune coucou a partagé son nid, situé dans une cavité d'arbre, avec cinq Mésanges huppées juvéniles. Après l'envol de ces dernières, les parents ne se sont plus occupés du jeune coucou, qui a perdu du poids, mais est tout de même parvenu jusqu'à l'envol[35].
La Chevêchette d'Europe est un prédateur majeur de la Mésange huppée.
La Mésange huppée peut être porteuse de diversparasites, en particulier des parasites sanguins du genreHaemoproteus, transmis par desmoustiques, des diptères du genreCulicoides (midges) ou de la famille desHippoboscidae (mouches plates). Une étude menée dans la région deKrāslava, enLettonie, sur vingt vols mixtes de mésanges (boréales et huppées), a montré uneprévalence de 17,44 % d’Haemoproteus majoris chez la huppée, contre 31,71 % chez la boréale. Chez les deux espèces, les individus non infectés survivaient significativement mieux que les individus infectés[36]. La Mésange huppée a également été identifiée comme hôte intermédiaire d'hémoparasites du genreLeucocytozoon[37].
En 2024, la plus grandelongévité enregistrée chez une Mésange huppée baguée européenne est de 11 ans et 11 mois pour un oiseau finlandais contrôlé par le bagueur, suivie par une donnée de 11 ans et 6 mois, toujours pour un oiseau finlandais et dans les mêmes circonstances[39]. En Grande-Bretagne, le record est de 7 ans et 11 mois pour un oiseau bagué dans sa première année àNethy Bridge, dans leStrathspey[40].
EnGrande-Bretagne, la Mésange huppée est la plus rare et la plus circonscrite de toutes les mésanges[42]. Elle n'a été observée que dans les forêts extensives de pins des vallées desHighlandsécossais, où elle est présente dans leStrathspey, la plaine côtière deMoray et l'est duRoss, leGreat Glen et le bassin de la rivièreBeauly(en)[43]. Son aire de répartition était sans doute bien plus importante lorsque laforêt calédonienne recouvrait plus largement l'Écosse, mais s'est restreinte avec les vastes déforestations menées duMoyen Âge à la fin duXIXe siècle[42].
Quelques individuserratiques ont été observés enAngleterre : dans l'île de Wight (L. c. mitratus) avant 1844, dans le nord duYorkshire (L. c. cristatus) en[44] ou encore dans la réserve naturelle de Hauxley (L. c. mitratus), dans leNorthumberland, en août et[45].
La Mésange huppée est absente d'Irlande mais pourrait y avoir niché avant la destruction massive des forêts de pins qui recouvraient l'île aux débuts de l'Holocène[46].
En Italie, l'espèce est présente dans les Alpes, avec quelques noyaux isolés dans la haute plaine deLombardie, les collines duPiémont (Langhe,Roero, collines turinoises), leplateau du Karst aux environs deTrieste, enLigurie (sur la côte comme dans les montagnes) et l'Apennin du Nord. Elle est en expansion dans ce pays, à la faveur des plantations de conifères, et en particulier de pins[47].
La Mésange huppée vit dans les latitudes supérieures à intermédiaires duPaléarctique occidental, allant jusqu'aux zones de montagne méditerranéennes en limite sud de son aire de répartition[48].
Dans le nord de l'Europe, la Mésange huppée fréquente les forêts depins (Pinus) et d'épiceas (Picea), notamment les stations d'Épicéa commun (Picea abies). EnÉcosse, elle semble confinée aux peuplements matures dePin sylvestre (Pinus sylvestris), éventuellement parsemés de feuillus :bouleaux (Betula) etaulnes (Alnus). EnBelgique, elle occupe les grands pins et épicéas délaissés par les autres mésanges[3].
Dans le reste de l'Europe, elle se trouve dans des habitats plus divers, y compris les boisements plus ouverts, mais dotés d'une bonne couverture en buissons et d'arbres morts où elle fait son nid. Elle se trouve ainsi dans lesChênes sessiles (Quercus petraea) de laforêt de Tronçais (département français de l'Allier), dans des vergers depommiers enNormandie[49], dans les forêts dehêtres (Fagus) desPyrénées et, de manière exceptionnelle, dans celles dechêne-liège (Quercus suber) enAndalousie[50]. À l'instar de laMésange noire (Periparus ater), avec qui elle cohabite souvent, elle se montre plus tolérante dans sa sélection d'habitat au sud de son aire de répartition[51].
En 2021, les effectifs de l'espèce étaient estimés entre 9,7 et 17,4 millions d'individus adultes (territoriaux), dont 9,2 et 16,4 millions en Europe, qui représente 95 % de l'aire de répartition[41]. L'Espagne accueille la population la plus importante, avec 1,6 à 2,5 millions d'individus, soit 17 % des effectifs européens, suivie par laRussie, avec 1 à 2 millions, soit 12 %[55].
EnBretagne. Semblable àmitratus, avec qui elle s'intergrade dans le centre-ouest de la France, mais avec le front, les joues et les franges de la couronne lavées dechamois, le dessous plus soutenu et plus roux, le croupion plus cannelle-orange et les flancs plus vifs, lavés d'un cannelle plus soutenu. Même taille quescoticus, en plus roux[44].
Dans l'ouest et le sud de lapéninsule Ibérique. S'intergrade avecmitratus dans le sud de laGalice, la région deMurcie et peut-être laSierra de Gredos. Peu différenciée des autres, très similaire àscoticus, avec un dessus un peu plus pâle et gris et un dessous plus blanc. Petite, de taille similaire àabadiei etscoticus (aile dépliée 60 à 65,5 mm chez le mâle, 57,5 mm chez la femelle)[44].
Sud des montsOural : au sud deIekaterinbourg et enBachkirie. Pour certains auteurs, sous-espèce incluse danscristatus. Semblable à cette dernière, mais le dessus plus pâle et plus gris, les flancs seulement faiblement teintés de chamois[44].
Centre et ouest de l'Europe, de laCatalogne au nord des Balkans, en passant par laFrance (à l'exception de la Bretagne), lesAlpes, l'est de l'Allemagne, laTchéquie, l'ouest de laHongrie, leMonténégro et l'ouest de laSerbie. S'intergrade aveccristatus dans une vaste zone allant despays baltes et de la Pologne à l'est de la Serbie, en passant par laSlovaquie, le nord de la Hongrie, le bassin des Carpates et lesmonts Apucènes, où la sous-espèce semble être dimorphique, avec des individus bruns d'une part et des individus gris de l'autre[44].
De l'Albanie à laBulgarie et à laGrèce. Très légèrement plus pâle et grise quecristatus, avec un dessous un peu plus terne, mais plus sombre quebaschkirikus, et les flancs plus jaunes. Pour certains auteurs, sous-espèce incluse danscristatus[44].
En Belgique, la Mésange nonnette est protégée, comme tous les Paridés, par l'article 2 de la loi du sur la conservation de la nature[64], tel qu'inséré par le décret du[65]. EnWallonie, l'espèce connaît un léger déclin de 2,97 % sur le long terme (1990-2017)[66].
En Espagne, cette espèce est protégée par le décret royal 139/2011 du portant création de la Liste des espèces sauvages bénéficiant d’une protection spéciale et du Catalogue espagnol des espèces menacées[67]. Ses effectifs y sont en hausse et elle est classée comme espèce de préoccupation mineure par laliste rouge de l'UICN[68],[69].
En France, la Mésange huppée bénéficie d'une protection totale depuis l'arrêté ministériel du relatif aux oiseaux protégés sur l'ensemble du territoire. Il est donc interdit de la détruire, la mutiler, la capturer ou l'enlever, de la perturber intentionnellement ou de la naturaliser, ainsi que de détruire ou enlever les œufs et les nids, et de détruire, altérer ou dégrader son milieu. Qu'elle soit vivante ou morte, il est aussi interdit de la transporter, colporter, de l'utiliser, de la détenir, de la vendre ou de l'acheter[70]. Elle fait partie des espèces spécialistes en déclin sur le territoire français : ses effectifs nicheurs ont diminué de 45 % entre 1989 et 2008, en raison de la dégradation de ses habitats[71].
Au Royaume-Uni, l'espèce est protégée par leWildlife and Countryside Act 1981. Circonscrite à quelques zones en Écosse, elle est en légère expansion[72] mais il est possible que cette tendance soit due à la pression d'observation[73]. Son statut de conservation est noté vert[74]. Néanmoins, elle est présente de manière plus éparse en Écosse que sur le continent. Même dans un habitat optimal pour elle, elle se rencontre assez rarement[75].
En Suisse, la Mésange huppée est l'une des espèces les plus répandues et ne fait donc pas partie des espèces désignées comme prioritaires pour une conservation ciblée. Ses effectifs sont en hausse[76].
La Mésange huppée est bien moins étudiée que d'autres Paridés, comme laMésange charbonnière (Parus major) et laMésange bleue (Cyanistes caeruleus)[79], peut-être à cause de sa faible densité et de son peu de propension à adopter lesnichoirs[31]. Elle a ainsi été qualifiée de « parente pauvre des études ornithologiques forestières[80] ».
Dotée d'une aire de répartition très étendue, avec des effectifs importants et de tendance stable, la Mésange huppée est déclaréeespèce de préoccupation mineure par l'Union internationale pour la conservation de la nature[62]. Elle est commune à assez commune sur l'ensemble de son aire de répartition, sauf en Écosse où elle est plus rare et localisée et dans l'ouest et le nord-est de la Hongrie, où elle est franchement rare[3]. Elle ne bénéficie pas de mesure de conservation particulière à l'échelle européenne[62].
La Mésange huppée estcavicole, mais n'est pas une excavatrice très puissante et dépend souvent de la présence en forêt d'arbres vieux,sénescents ou morts pour aménager son nid[75]. En Suisse, les observations de la Station ornithologique nationale ont montré que la restauration de la quantité et qualité des bois morts et sénescents (suivie par l'Inventaire forestier national suisse) a permis une nette augmentation de 1990 à 2008 des populations reproductrices des espèces forestières dépendantes de plusieurs types de bois mort, dont la Mésange huppée, dans une mesure variant selon l'espèce. Pour toutes les espèces suivies, hormis pour lePic tridactyle (Picoides tridactylus) et lePic mar (Dendrocopos medius)[81],[82],[83], la disponibilité croissante en bois mort semble être le facteur explicatif le plus important. Ces espèces consommant les insectes parasites des arbres, on peut supposer que larésilience écologique des forêts en sera améliorée[84].
Lapollution de l'air semble avoir peu d'effet sur le comportement de quête de nourriture chez cette espèce[85]. En revanche, lesfeux de forêt, un facteur majeur d'évolution de la biodiversité dans les zones méditerranéennes, ont des effets très marqués sur les populations locales de Mésanges huppées, d'autant qu'elles adoptent peu les nichoirs qui peuvent être proposés comme mesures compensatoires[86].
↑F. Spitz,« Mésange huppée (Parus cristatus) », dans Dosithée Yeatman-Berthelot et Guy Jarry,Nouvel atlas des Oiseaux nicheurs de France : 1985-1989, Paris, Société ornithologique de France,,p. 608-609.
↑Manuel Leick-Jonard,« Corneille noireCorvus corone », dans Frédéric Mahler, Olivier Disson, Christian Gloria, Manuel Leick-Jonard, Maxime Zucca,Atlas des oiseaux nicheurs du Grand Paris 2015-1018, LPO-IDF,(ISBN978-2-917791-23-3),p. 120-121.
↑(de)Johann Jakob Kaup,Skizzirte Entwickelungs-Geschichte und natürliches System der europäischen Thierwelt, Darmstadt, Carl Wilhelm Leske,(lire en ligne),p. 92.
↑François Lovaty, « L'importance du bois mort sur pied et des microsites pour la reproduction de la Mésange huppéeLophophanes cristatus : exemple dans une pinède de Pins maritimesPinus pinaster de Charente-Maritime (France) »,Alauda,vol. 82,no 1,,p. 3-18(lire en ligne[PDF]).
↑Alain Barbalat et Bram Piot, « Progression récente du Pic mar (Dendrocopos medius) dans le Bassin genevois »,Nos Oiseaux,vol. 56,,p. 87–97.