| Fondation |
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| Type | |
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| Financement | |
| Pays |
| Présidente | Carine Fouteau(depuis) |
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| Directrices éditoriales | |
| Directrice | Cécile Sourd(d)(depuis) |
| Propriétaire | Société pour la protection de l’indépendance de Mediapart(d) |
| Positionnement | |
| Sites web |
Mediapart est unquotidien depresse en lignefrançais fondé en 2008 par un groupe de journalistes dontEdwy Plenel et présidé depuis 2024 parCarine Fouteau.
Il contribue aujournalisme d'enquête notamment dans les révélations de l'affaire Woerth-Bettencourt en 2010, de l'affaire Sarkozy-Kadhafi en 2012, de l'affaire Cahuzac en 2012-2013, de l'affaire Benalla en 2018-2019 ou de l'affaire Betharram en 2025. Ses enquêtes sont à l'origine de démissions, comme celle du ministre du BudgetJérôme Cahuzac, du ministre de l’ÉcologieFrançois de Rugy, de la ministre de la DéfenseMichèle Alliot-Marie ou du député de ParisDenis Baupin.
Soncapital social est détenu depuis 2019 par laSociété pour la protection de l’indépendance de Mediapart,fonds de dotation visant à garantir sonindépendance rédactionnelle etfinancière. Le site est disponible enfrançais,anglais etespagnol, il a uneligne éditoriale orientée àgauche.
Paraissant exclusivement en ligne,le média emploie près de 140 personnes, dont plus de 70 journalistes et compte 245 000 abonnés[Quand ?], il comporte deux volets, l'un réservé à la rédaction, l'autre, « Le Club de Mediapart » est alimenté par les blogs des abonnés.
Mediapart est fondé le parFrançois Bonnet,Laurent Mauduit,Edwy Plenel, Marie-Hélène Smiéjan etGérard Desportes[1]. Plusieurs d'entre eux viennent de la direction duMonde, où ils dénoncent la mise en place depuis 2005 d'unjournalisme de validation au détriment d'un journalisme d'investigation[2],[3],[1].
Il héberge des articles de presse rédigés par ses journalistes (« le journal »), ainsi que des articles de ses lecteurs (« le club de Mediapart »)[4].
Avec d'autres médias en ligne, le média est à l'initiative de la création, à l'automne 2009, dusyndicat de la presse indépendante d'information en ligne (SPIIL), dontEdwy Plenel est le secrétaire général[5] et dont Maurice Botbol, président deIndigo Publications, est président. Saligne éditoriale est orientée àgauche[6].
Mediapart est partenaire du médiaDisclose depuis 2018[7].
Depuis 2022,Mediapart est membre de laMaison des lanceurs d'alerte[8],[9]. Il participe à la création d'un réseau,The Signals Network (en), afin de collecter des informations sur des sujets d’investigation spécifiques, en sécurisant les sources[10].
Mediapart se présente avec deux entrées principales :Le Journal, tenu par les journalistes professionnels de la rédaction, etLe Club, animé par les internautes abonnés. Le pari deMediapart est de faire cohabiter lesarticles de la rédaction du journal et les contributions des lecteurs (dans les éditions participatives, dans les blogs personnels, la modération se faisant selon un principe de responsabilité individuelle et collective. Par delà l'indépendance éditoriale et économique, l'articulation bicéphale entre Club et Journal serait, dans l'architecture même du site, la conditionsine qua non pour faire deMediapart « le journal de ses lecteurs ». La charte de participation àMediapart expose les motifs et règles déontologiques en vigueur[11].
Les contenus du journal sont actualisés trois fois par jour[1] (aux environs de 9, 13, et 19 heures[12]). Chaque « Une » (page d'accueil, page International, page France, page Économie, page Culture et idées) se présente en deux volets : la « Une » de la rédaction deMediapart et la « Une » du Club, sélection d'articles des éditions ou de billets des blogs opérée parMediapart. Le Club possède sa propre entrée, dont les articles mis en avant sont également choisis par la rédaction deMediapart.
Une étude publiée en 2021 note que « Mediapart […] détonne par l’intérêt public généralement plus grand dans le texte de ses publications Instagram ». Il met de l'avant ses enquêtes et ses reportages sur des sujets de société, alors que les autres médias francophones « privilégient lessoft news : sujetspeople, voire racoleurs, la culture, le divertissement, le sport »[13].
En, pour la première fois en France, Mediapart crée un poste de “gender editor”[14] et y nommeLénaïg Bredoux. Son rôle est de veiller à la bonne représentation des femmes dans leur traitement éditorial[15],[16],[17].
Les éditions participatives sont des journaux thématiques collectifs publiés dans la partie du site appelée le Club. Les abonnés peuvent demander la création d'une édition participative sur une thématique précise selon leurs domaines d'expertise, leurs centres d'intérêt (arts, histoire, politique, divertissements, région, ville ou pays…). Certains journalistes deMediapart sont également rédacteurs en chef d'une édition[18]. Le but de ces éditions est de créer un contenu participatif, appariant Journal et Club. Le créateur d'une édition en devient le coordonnateur et animateur. Les éditions participant àMediapart doivent, à ce titre, comme chaque contenu posté sur ce site, respecter la charte éditoriale[19],[20].
Plus de 250 éditions ont été créées en date de 2010. Plus récemment, des éditions consacrées auxromans policiers ou aux magazines ont été créées (l'éditionRevues est créée par Patrice Beray).
Mediapart se fait connaître rapidement par ses enquêtes[21]. Dès, des éléments sur le train de vie anormal d'une ministre sont publiés : « Les folles dépenses de la ministreRachida Dati »[22] ; de même, le réquisitoire du Parquet dans lacrise financière de janvier 2008 à la Société générale (AffaireKerviel)[réf. nécessaire] est publié.
Jusqu'à la divulgation de l'affaire Woerth-Bettencourt, les débuts deMediapart sont compliqués, certaines enquêtes passent inaperçues et les abonnements ne décollent pas[23]. Après la parution de l'enquête, les abonnements connaissent une forte hausse, passant de 24 000 à 42 000[1].
En 2018,Les Inrockuptibles note queMediapart est devenu la référence en matière dejournalisme d’enquête[24]. Celles-ci sont à l'origine de plusieurs démissions, comme celle du ministre de l’ÉcologieFrançois de Rugy ou de la ministre de la DéfenseMichèle Alliot-Marie[25].
Le,Mediapart révèle l'existence et le contenu d'enregistrements effectués clandestinement en 2009 et 2010 au domicile deLiliane Bettencourt par sonmajordome, et montrant des relations inconnues jusqu'alors entre celle-ci et plusieurs membres du gouvernement, en particulierÉric Woerth etValérie Pécresse, ainsi qu'avec le président de la RépubliqueNicolas Sarkozy lui-même, déclenchant l'affaire Woerth-Bettencourt[26][source insuffisante]. Cependant, le, le rapport d'un nouvel interrogatoire subi par l'ex-comptable deLiliane Bettencourt, dontLe Figaro s'est procuré une copie, ferait apparaître queMediapart aurait « romancé » les propos de l'ex-comptable en impliquant le président de la République[27]. La rédaction deMediapart répond que l'article retranscrit fidèlement les propos du témoin recueillis en présence de tiers[28],[29].
Commentant l'éclosion de cette affaire qui, selon lui, « affole le camp Sarkozy », leNew York Times souligne queMediapart propose unjournalisme d'investigation que les médias dominants ne proposent plus guère en France[30].
Dans le contexte de l'affaire Bettencourt,Xavier Bertrand, alors secrétaire-général de l'UMP, prend à partie le site en ligne dénonçant ses « dérapages très graves » et ses « méthodes totalement anti-démocratiques » allant jusqu'à accuser le site d'Edwy Plenel de « méthodesfascistes »[31]. Une plainte est déposée pourdiffamation. En, le ministre estrelaxé, les juges de la chambre de la presse considérant que « les propos de Xavier Bertrand ne relevaient pas d'une qualification recouvrant un fait précis »[32].
Depuis une décision de justice de, à la demande dePatrice de Maistre, Mediapart ne peut plus diffuser ces enregistrements du majordome, de nombreux articles sont ainsi censurés[33].
En, laCour européenne des droits de l'homme estime que la liberté de recevoir et communiquer des informations devait s’effacer devant le droit à la vie privée de Mme Bettencourt[34].
Le journal publie le 28 juillet 2011 un article sur une probablecollusion entre le cabinet deNicolas Sarkozy au Ministère de l’intérieur, le marchand d’armesZiad Takieddine et le régime libyen, puis en puis en, deux notes qui laissent à penser que le régime libyen aurait financé à hauteur de 50 millions d'euros lacampagne présidentielle 2007 de Nicolas Sarkozy. C'est le début de l'affaire Sarkozy-Kadhafi. Le candidat à sa réélection porte alors plainte pour « faux et usages de faux », « recel de faux » et « publication defausses nouvelles ». En 2016, la justice rend unnon-lieu jugeant le document authentique, tout en précisant que le jugement ne porte pas « sur la réalité ou la fausseté des faits dont ce document était censé établir l'existence, c'est-à-dire un financement allégué de la campagne électorale de 2007 de Nicolas Sarkozy par la Libye »[35].Mediapart dépose quant à lui une plainte pourdénonciation calomnieuse[36].
Mediapart est à l'origine de l'Affaire Cahuzac, un scandale politique français. Après avoir porté l'affaire seul et contre tous, le journal met en cause directement le ministrePierre Moscovici dans cette affaire par l'intermédiaire d'Edwy Plenel le sur la chaînei-Télé[37]. Edwy Plenel affirme que le ministre de l'économie connaissait la situation illicite de son ministre délégué depuis mi-, et que l'enquête fiscale auprès des banques suisses sur une période restreinte qu'il avait diligentée surJérôme Cahuzac n'aurait été qu'une tentative de sauvetage en ultime recours[38].
La révélation de cette affaire et ses conséquences contribuent à la création par le gouvernement duParquet national financier (PNF) et de laHaute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP).
Mediapart se voit reprocher de pratiquer le « feuilletonnage » à l'occasion de l'affaire Cahuzac[39], une méthode relevant du« supplice chinois » pour les personnes impliquées selonl'Express, mais finalement« indéniablement efficace ». La parution en plusieurs volets des révélations a été justifiée sur ce cas pour une question de protection des sources et par le besoin de prolonger l'enquête à la suite des réactions des personnes incriminées[40]. Toutefois, pour le journalisteDenis Robert, le modèle économique deMediapart l'obligerait à utiliser ce mode narratif« qui pose question »[41], tandis que pourDaniel Schneidermann, ce choix éditorial gagnerait à ce qu'en soient exposés les motifs[40],[42].
Alors que jusque là aucun journal français n'avait publié d'enquête journalistique sur des violences sexuelles commises par un professionnel de la politique, le,France Inter[43] etMediapart[44] publient les témoignages de huit élues et collaboratrices d'Europe Écologie Les Verts mettant au jour des affaires deharcèlement sexuel, voire d'agression sexuelle, notamment de la part du vice-président de l'Assemblée nationaleDenis Baupin[45]. Celui-ci poursuit le journal pourdiffamation mais il est condamné pourprocédure abusive[46],[47],[48].
Fin octobre et début,Tariq Ramadan est visé par deux plaintes pourviol etagressions sexuelles[49].Mediapart ayant fait une enquête sur Tariq Ramadan en avril 2016[50], les détracteurs du journal suggèrent que le journal aurait dû découvrir, et donc révéler cette affaire durant l'enquête[51].
Dans un contexte d'affrontements idéologiques sur le rapport à l’islam[52], l'ancienpremier ministreManuel Valls etCharlie Hebdo, repris par certaines personnalités et commentateurs politiques, accusentMediapart d'avoir fermé les yeux sur le comportement de l'islamologue Tariq Ramadan[51]. Manuel Valls, accuse notammentEdwy Plenel de « complicités » avec Tariq Ramadan, ce que Plenel réfute immédiatement[53],[54].
Mediapart dénonce une« campagne nauséabonde où se retrouvent la « fachosphère », quelques journalistes chroniqueurs et éditocrates, des responsables politiques d’une partie de la gauche socialiste en ruines et de l’extrême droite ». Il réfute une quelconque complaisance en rappelant notamment les enquêtes démontant« la machinerie idéologique Ramadan » publiées en 2016 et réfute les accusations d'avoir« délibérément ignoré les actes d’un homme aujourd’hui accusé de viols et d’agressions sexuelles »[55].
Le, le journal fait l'objet d'une tentative deperquisition conduite par leprocureur de la République adjoint Yves Bador dont le but est d'obtenir des informations sur les sources ayant communiqué au journal les enregistrements d'une conversation attribuée àAlexandre Benalla etVincent Crase[56].
Cette perquisition est effectuée à la demande du procureur de la République de Paris,Rémy Heitz, trois jours après que le parquet s'est auto-saisi, et sans le mandat d'un juge indépendant[57].Mediapart refuse cette perquisition, la première dans l'histoire du journal, et dénonce une tentative du gouvernement d'attenter à la liberté de la presse et à la protection des sources journalistiques[58],[59].
L’Etat est condamné pour avoir tenté de mener cette perquisition[59],[60].
En 2022,Mediapart met en causeGaël Perdriau, le maireLes Républicains deSaint-Étienne (Loire), dans une affaire de chantage visant son premier adjoint,Gilles Artigues[61]. Le parquet de Lyon ouvre une information judiciaire[61].Mediapart publie le des enregistrements qui établiraient l'implication directe du maire dans le chantage, appuyé par son directeur de cabinet Pierre Gautierri[62]. Plusieurs élus du parti des Républicains demandent l'exclusion de Gaël Perdriau[63],[64],[65]. Le 18 novembre, Gaël Perdriau obtient dutribunal judiciaire de Paris une décision inédite interdisant par avance àMediapart de publier de nouvelles informations issues de ces enregistrements, concernant notammentLaurent Wauquiez[66]. De nombreuses sociétés de journalistes, des élus de tous bords s'inquiètent de cette atteinte grave à laliberté de la presse[67]. Le 25 novembre, les avocats de la presse dénoncent cette bévue judiciaire à l’occasion d’un « référé-rétractation »[68], et obtiennent gain de cause[69].
Selon Mediapart, l'armée française a formé des soldats de la3e brigade d'assaut ukrainienne aucamp de La Courtine (dans laCreuse) en 2023. Plusieurs d'entre eux arboraient des symbolesnéonazis :« saluts hitlériens, croix celtiques, emblèmes de plusieurs divisions SS, têtes de mort, fresque d'Adolf Hitler ». Mediapart a demandé auministère français des Armées de s'exprimer sur le sujet. Sa réponse a été :« Ce sont les forces armées ukrainiennes qui organisent le flux et la sélection des militaires ukrainiens envoyés en France et en Europe. Nous n’apportons donc pas de commentaire sur cette organisation »[70],[71],[72].Catherine Couturier,députéeNUPES-LFI de laCreuse a protesté contre le ministère français des Forces armées à ce sujet[73].
En 2008, la société est créée ensociété par actions simplifiée (SAS), sous le nom deSociété éditrice de Mediapart. Aidé par Christian Ciganer (beau-frère deNicolas Sarkozy) etMichel Broué,Edwy Plenel parvient finalement à convaincre la femme d'affaires et éditrice Marie-Hélène Smiejan d'investir dans le média[23]. Le capital, apporté par les fondateurs, s'élève à 1 325 000 € (550 000 € d'Edwy Plenel, 550 000 € de Marie-Hélène Smiejan, 100 000 € deLaurent Mauduit, 80 000 € deFrançois Bonnet, 40 000 € deGérard Desportes). Le capital est ensuite ouvert à deux autres familles d'actionnaires : des investisseurs partenaires et uneSociété des amis de Mediapart. Les deux investisseurs partenaires principaux sont Jean-Louis Bouchard (Econocom) et Thierry Wilhelm (Doxa), pour 500 000 euros chacun[74]. La Société des Amis de Mediapart, une SAS également, rassemble 87 donateurs (dontXavier Niel[75],[76] pour 200 000 euros[77],Maurice Lévy pour 5 000 €, François Vitrani pour 5 000 €) et est présidée par le mathématicienMichel Broué.
L'objectif est, de racheter l'ensemble des actions et de parvenir ainsi à l'indépendance financière et capitalistique. Le, l’ensemble des actionnaires deMediapart (cofondateurs, société des amis, société des salariés, sociétés Doxa et Ecofinance) vendent leurs parts au prix de 16,3 millions d’euros. L'affaire créée dix ans plus tôt ayant prospéré, l'investissement initial est multiplié par cinq[78], et représente un gain de 2,9 millions d’euros pour Edwy Plenel comme pour ses co-investisseurs[79].
Mediapart rachète les actions grâce à 4,4 millions de réserves et emprunte 5,5 millions d'euros. Jean-Louis Bouchard fait don de ses actions, soit un million d’euros. Thierry Wilhelm renonce à toucher le prix de ses actions, sous la forme d'un prêt de 2,5 millions d’euros. Les cofondateurs de Mediapart font de même, garantissant jusqu’en 2026 un crédit vendeur de 2,9 millions d’euros[80],[81]. La Société des amis de Mediapart est dissoute[82]. Le, les cofondateurs annoncent une modification de la gouvernance de leur média : le capital est regroupé dans une Société pour la protection de l'indépendance de Mediapart (SPIM) qui est elle-même contrôlée par unfonds de dotation, leFonds pour une presse libre (FPL)[83],[84],[85],[86].
Le journal a choisi une parution sans publicité. L'accès à la page d'accueil et à la partie « Le Club » est gratuit, celle à la partie rédigée par les journalistes se faisant sur un abonnement à un coût modéré[87]. L'adhésion payante est conçue comme le seul moyen de garantir au lecteur qualité éditoriale et véritableindépendance journalistique, en évitant le recours à la publicité[1].
Ce choix économique résulte, selon les fondateurs deMediapart, des difficultés que connaît la presse française :« seul le web permet de lancer aujourd'hui en France un quotidien indépendant d'information généraliste. Tous les autres supports nécessitent des investissements initiaux très lourds, donc dépendants de puissances financières, soit directement en tant qu'actionnaires, soit indirectement en tant qu'annonceurs publicitaires. » Cette défense d'une presse payante doit affronter le mode de fonctionnement traditionnellement gratuit sur l'Internet, d'aucuns voyant déjà « Mediapart : mort-né ! »[88].
Le principe du gratuit, qui a tant bouleversé ces dernières années la presse en ligne comme les journaux traditionnels, arriverait au contraire selon les promoteurs deMediapart à ses limites. Son choix de devenir un journal de référence passerait ainsi par la réaffirmation d'une presse payante :« les recettes publicitaires actuelles sur Internet sont calculées pour des millions de visiteurs, donc pour un contenu attirant une audience grand public peu compatible avec les exigences d'une presse de qualité et de référence. »
L'objectif affiché est enfin de rassembler environ 65 000 abonnés au bout de la troisième année, ce qui permet d'évaluer à environ 4 millions d'euros les besoins de financement du journal sur la période. Le directeur éditorial,François Bonnet, déclare le que le site a 8 000 abonnés[89].
En,Mediapart indique que « le plan a été revu pour pouvoir atteindre un équilibre financier autour de 40 000 € et reculer l'échéance à 2012. Ce qui laisse un an et demi pour trouver 15 000 € ou 20 000 nouveaux abonnés »[90]. Le déclenchement de l'affaire Woerth-Bettencourt a fait gagner au site 5 000 abonnés au mois de juin, site qui en compte près de 30 000[91] en. En, les 40 000 abonnés sont atteints. Quelque 47 500 abonnés sont comptabilisés début 2011, assurant l'équilibre financier du titre[92].
Lors de laconférence de presse tenue à l'occasion du troisième anniversaire de l'existence du site, le, les indications suivantes sont fournies[93] :Mediapart est rentable depuis. Le bilan 2010 étant de 4,4 millions d'euros de dépenses pour 3 millions d'euros de recettes. 95 % des revenus deMediapart viennent des abonnements, 20 % des abonnés étant des abonnés annuels à 90 euros et plus de 90 % des abonnés à 1 € continuant après la période d'essai. Le lectorat est composé au départ 60 % régions, 40 %Île-de-France, 90 % en France.
L'équipe compte 36CDI, 1CDD et des stagiaires.Mediapart a levé 5,7 millions d'euros depuis sa création, en majorité fondateurs, salariés et amis deMediapart.
D'après le siteRue89[94] et l'Observatoire des subventions[95],Mediapart a, pour l'année 2009, reçu de l'État 200 000 € de subventions, devenant ainsi un des premiers « journaux en ligne » à en bénéficier.
Mediapart défend un modèle où l'abonnement doit garantir l'indépendance journalistique, tout en permettant l'accès à un club participatif de qualité dont les contenus sont en accès libre. Critiquée à ses débuts par les défenseurs de la gratuité totale de l'information sur Internet, cette expérience nourrit depuis le débat sur lesmodèles économiques viables pour lapresse en ligne[96] et inspire de nombreux autres titres à l'étranger[1].
Mediapart est reconnu service de presse en ligne d'informations politique et générale par laCommission paritaire des publications et des agences de presse (CPPAP)[97].
Créé en 2008,Mediapart connait son premier exercice bénéficiaire en 2011. En 2012, il atteint 6 millions d'euros de chiffre d'affaires et 700 000 € de bénéfices net[98].
Selon les chiffres fournis parMediapart en, le journal a connu durant l'année 2017 une croissance de 20 % duchiffre d'affaires (dépassant 13 millions d'euros), unrésultat net de 2,2 millions d'euros (représentant 16 % du chiffre d'affaires), et une augmentation d'environ 8 % du nombre d'abonnés[99]. Il compte au total 140 000 abonnés et une équipe de 83 salariés permanents.Mediapart signale également qu'entre 2008 et 2017, 97 actions en justice ont été ouvertes contre le journal. Sur celles-ci 3 condamnations définitives ont été prononcées pourdiffamation, 69 décisions l'ont mis hors de cause (désistements, ordonnances denon-lieu,relaxes, nullités et irrecevabilités des poursuites), et 25 procédures sont encore en cours[100].
En 2018,Mediapart dépasse les 150 000 abonnés actifs payants, avec une hausse notable au mois de en pleinmouvement des gilets jaunes[101]. Un chiffre en hausse qui fait évoluer son chiffre d'affaires à 13,8 millions d'euros contre 13,7 millions l'année précédente.Mediapart compte désormais 87 salariés en CDI dont 47 journalistes. Le projet de TV Mediapart, avec diffusion sur le web, n'a en revanche pas été poursuivi[102].
En 2020,Mediapart dépasse les 200 000 abonnés et atteint un chiffre d'affaires de plus de 20 millions d'euros et un résultat courant avant impôt de 6,4 millions d'euros[103]. En 2022, le bénéfice est de 2,6 millions d’euros[79].
Fin 2024,Mediapart compte 233 277 abonnés et réalise sur l'année 24,9 millions d'euros de chiffre d'affaires, pour un bénéfice net de 3,3 millions d'euros[104]. En janvier 2025, le média revendique 245 000 abonnés[104].
L'audience deMediapart , qui comptait 65 000 abonnés en 2012[105], et près de 75 000 en 2013[106], atteint 220 000 abonnés en 2023[107].
Pour une équipe de chercheurs enthéorie des organisations et théorie du champ, alors que 90 % des médias privés en France sont contrôlés par 9 milliardaires, Mediapart a réussi à s'extraire d'une position d'acteur périphérique et à devenir un concurrent de ces médias en appliquant trois grandes stratégies : la reconquête de la propriété, le recentrage de l'authenticité et la réaffirmation de la légitimité[108].
Depuis sa création en 2008,Mediapart applique un taux detaxe sur la valeur ajoutée (TVA) de 2,1 %, estimant que la loi sur les publications de presse détenant un numéro deCPPAP s'applique à lapresse en ligne[115]. Néanmoins, à l'époque, leministère du Budget juge que ce taux de TVA ne s'applique pas à lapresse en ligne sans support papier. Plusieurs sites subissent des redressements fiscaux :Arrêt sur images en 2009, puis Dijonscope en[115],[116], etMediapart en.
LeSyndicat de la presse indépendante d'information en ligne (SPIIL), regroupant une soixantaine d'organes de presse en ligne dontMediapart,Indigo Publications etArrêt sur images, réclame l'application du principe de neutralité fiscale à la presse numérique : soit un taux de TVA identique à celui de la presse imprimée[115],[117],[118].
En, leParlement français promulgue une loi alignant la TVA de la presse en ligne sur celui de la presse imprimée[119], mettant fin à l’inégalité de traitement entre les deux supports de presse[120]. Se pose par la suite la question de larétroactivité de la loi, qui fait alors débat[121].
Fin septembre 2014, l'administration fiscale notifie àMediapart unredressement fiscal de 3,3 millions d'euros pour la période 2008 à 2013, pour avoir appliqué le taux de TVA réduit avant l’entrée en vigueur de la loi, auquel s'ajoutent 200 000 € de pénalités de retard et 1 million pour« manquement délibéré »[122].Edwy Plenel déclare à l’AFP :« Ce conflit fiscal est une vengeance de l'affaire Cahuzac de la part d'une partie de l'administration fiscale. Nous irons jusqu'au tribunal administratif s'il le faut. ».Mediapart règle les 3,3 millions d'euros au fisc mais fait un recours au tribunal administratif pour le paiement de la pénalité[123].
En, l'Assemblée nationale adopte, par 11 voix contre 10, un amendement impliquant une« amnistie fiscale » pour les sites de presse en ligne dont le principal bénéficiaire estMediapart[124],[125],[126], mais l'amendement est rejeté lors d’une lecture ultérieure[127].
En, le tribunal administratif de Paris confirme leredressement fiscal deMediapart. En revanche, le tribunal reconnaît la« transparence » deMediapart dans le paiement de sa TVA et estime dès lors que la volonté d’éluder l’impôt n’est pas établie[128]. En conséquence, il annule la majoration de 1,3 million d’euros appliquée à la société éditrice du journal[129],[130]. Selon le tribunal, l'administration fiscale aurait dû « remettre en cause les déclarations de TVA » dès 2008, et ne pas attendre jusqu’au contrôle fiscal de 2013[131].
En, leministre de l’Action et des Comptes publics,Gérald Darmanin, fait appel de la décision auprès de lacour administrative d'appel de Paris. En appel en, la cour annule le jugement qui écartait lafraude fiscale, ce qui implique queMediapart est de nouveau rendu redevable de la pénalité, portée à 1,4 million d'euros. La société éditrice indique qu’elle sepourvoit en cassation devant leConseil d’État[132],[123].
Le Conseil d'État refuse d'admettre le pourvoi de Mediapart car aucun des moyens invoqués n'est de nature à permettre l'admission du pourvoi. Aucune partie de la décision attaquée n'est cassée ou annulée[133].
Le, le journal, qui avait prétendu queJean-Marie Le Guen avait milité dans sa jeunesse au sein duGroupe union défense (GUD), un groupuscule d'extrême droite, reconnaît que ces propos étaient« dénués de fondement », ce qui conduit l'intéressé à retirer saplainte[134].
Le,Edwy Plenel,Fabrice Arfi etKarl Laske, sont relaxés par lacour d'appel de Paris après une plainte endiffamation d'Hervé Gattegno, directeur duJournal du dimanche après l'accusation deMediapart que celui-ci participe à une campagne dedésinformation dans le but d'« étouffer » l'affaire Sarkozy-Kadhafi. La cour écrit :« Même s'il n'était pas très prudent de la part des journalistes de Mediapart de mettre en avant leur interprétation personnelle des écoutes et d'ajouter un supplément de connivence erroné, il n'en demeure pas moins qu'il est justifié d'une base factuelle suffisante, fondée notamment sur des procès-verbaux non dénaturés, révélateurs de liens très proches et étroits entre Alexandre Djouhri et Hervé Gattegno, permettant ainsi d'imputer à ce dernier une participation à l'entreprise de désinformation dénoncée »[135].
En mars 2019, dans une interview pour France Info Edwy Plenel affirme : « Sur quelque 200 procès, nous n'en avons perdu que cinq »[136].
Le 13 novembre 2020,Mediapart est relaxé par le tribunal après deux plaintes endiffamation déposées en 2017 parGérald Darmanin etSébastien Lecornu, alors respectivementministre des comptes publics etsecrétaire d'état auprès duministre de la transition écologique[137].Mediapart avait titré et écrit dans son paragraphe d'introduction des propos que les deux hommes considèrent comme des « atteintes à l'honneur et à la réputation ».Mediapart avait informé que les deux hommes avaient loué une villa de vacances enCorse appartenant à un ex trafiquant de drogue, condamné pour ces faits mais les deux hommes d'État ont contesté en stipulant qu'ils ne le savaient pas[138]. En dépit de leur défense, ils n'ont pas eu gain de cause auprès du tribunal qui a donc donné raison àMediapart en concluant « l'absence de caractère diffamatoire dans les propos »[139].
En,Mediapart et la journaliste Fanny Pigeaud sontrelaxés enappel au titre de la« bonne foi »[140],[141] d’une plainte pourdiffamation intentée parVincent Bolloré,Bolloré (SAS) etBolloré Africa Logistics (SAS), sur un article de 2016, titré« Comment le groupe Bolloré a ruiné deux entrepreneurs camerounais »[142].
En, quatre journalistes deMediapart sont convoqués dans le cadre de l’enquête préliminaire sur l’affaire Benalla.Edwy Plenel, également convoqué, affirme alors :« Ce sont nos révélations dans l’affaire Benalla qui ont suscité ce zèle du parquet parisien. […] Ce faisant, il trahit l’esprit de la loi sur la liberté de la presse. […] Dans cette convocation massive de journalistes de Mediapart comme dans la tentative de perquisition dans nos locaux, c’est bien le pouvoir exécutif qui agit, puisqu’en France, le parquet lui est soumis au point que l’actuel procureur de la République a été personnellement choisi par le chef de l’État »[143].
Le titre initialement envisagé, « MediaPart » (apocope de « média participatif »[144]), rencontre l'hostilité de laholdingMédia participations, vastegroupe d'édition comprenant uneagence de presse religieuse et une activité éditoriale dans le domaine de labande dessinée, de la vie pratique et de l'édition religieuse[145]. Uneaction en justice est même entamée pourcontrefaçon[145], qui n'a toutefois pas prospéré[146]. Ce qui n'était qu'un nom de code temporaire est devenu, de fait, à ce moment-là, le nom du site. Devant la campagne d'appel à l'opinion publique de MediaPart, Média-Participations renonce à son action judiciaire et accepte la transformation du titre du journal enMediapart. Un accord est intervenu sur la délimitation des champs d'activité de chaque entreprise[146].
Le logo de Mediapart, lecrieur de journaux, s'inspire du logo de la maison d'éditionMaspéro, lui-même reprenant unegravure du19e siècle[147].
