Exilé enFrance en 1970, il rejoint les rangs de l'Action socialiste portugaise, qui devient ensuite leParti socialiste, au sein duquel il s'impose comme l'un des principaux cadres. Il rentre au pays après larévolution des Œillets en 1974, puis est nommé ministre au sein du gouvernement provisoire.
Nomméministre des Affaires étrangères en 1974, il quitte le gouvernement l'année suivant, puis du fait de la victoire des socialistes aux élections législatives de 1976, est nomméPremier ministre ; la mésentente entre les partenaires de sa coalition le contraint à la démission en 1978.
Diplômé d'histoire, de philosophie et de droit de l'université de Lisbonne, Mário Alberto Nobre Lopes Soares devient enseignant d'université en 1957. Mais, il est arrêté plusieurs fois à cause de ses activités d'opposant au régime dictatorial deSalazar. Il a ainsi participé au Mouvement pour l'unité nationale contre lefascisme et le Mouvement pour l'unité démocratique.
Comme avocat de la défense des prisonniers politiques, il participe à de nombreux essais menés en plénière Cour et le Tribunal militaire spécial. Il représente notammentÁlvaro Cunhal quand celui-ci est accusé des crimes politiques, et la famille deHumberto Delgado dans l'enquête de son assassin présumé. AvecAdelino da Palma Carlos, il défend également la cause dynastique deMaria Pia de Saxe-Cobourg Bragance.
En 1968, il est arrêté par la police secrète du régime (PIDE) et un tribunal militaire le condamne à être banni dans lacolonie portugaise deSão Tomé dans legolfe de Guinée. Puis, il est exilé en 1970 et s'installe en France.
Soares commence à travailler comme chargé de cours auCentre universitaire de Vincennes, mais y est violemment attaqué pour ses liens supposés avec le régime dictatorial. Il enseigne par la suite à l'université Rennes-II deux jours par semaine, et le reste du temps travaille comme avocat d'affaires à Paris[2].
Il y rejoint un mouvement portugais en exil, l'Action socialiste portugaise, qui devient leParti socialiste le. Soares en est élu secrétaire général.
Au sein des premiers gouvernements provisoires, Soares est ministre des Affaires étrangères et est notamment chargé de négocier l'indépendance des colonies de l'Empire portugais.
Le 25 avril 1975, le Parti socialiste est en tête lors desélections constituantes. Cependant, la situation politique se tend. Soares accuse le Parti Communiste Portugais dirigé parÁlvaro Cunhal de vouloir prendre le pouvoir, noyautant l'appareil d'État et contrôlant les médias. Soares fait pression sur les militaires (le Premier ministre,Vasco dos Santos Gonçalves, et le président de la République, depuis le 30 octobre 1974,Francisco da Costa Gomes) pour qu'ils instaurent une démocratie pluraliste au Portugal. En juillet 1975, le Parti socialiste quitte le gouvernement, ce qui provoque des manifestations dans le Nord conservateur du pays. C'est l' "été chaud" : des sièges du Parti Communiste Portugais et de mouvements d'extrême gauche sont attaqués. On craint alors qu'une guerre civile éclate. Néanmoins, en, Gonçalves, suspecté de soutenir le Parti Communiste Portugais, quitte ses fonctions. Le Parti Socialiste revient au gouvernement.
Le Parti Socialiste remporte lespremières élections démocratiques qui ont lieu en. Soares devient Premier ministre et dirige les deux premiers gouvernements constitutionnels jusqu'en[4]. Cependant, à cause de l'hostilité entre socialistes et communistes, il gouverne sans majorité absolue et doit finalement démissionner en 1978.
Les élections législatives d' sont décevantes pour le Parti socialiste et Mario Soares remet la démission de son gouvernement. Il est remplacé au poste de Premier ministre parAníbal Cavaco Silva.
Soares en compagnie du président brésilienJosé Sarney lors d'une visite officielle en 1988.
Il accomplit deux mandats commeprésident de la République de 1986 à 1996. Soares est le premier chef de l'État civil depuis soixante ans. Dans cette fonction dont la principale prérogative est de veiller sur les institutions, Soares promeut les droits de l'homme au Portugal et dans le monde. Il était considéré comme le père de la démocratie au Portugal.
Mário Soares poursuit sa carrière politique au niveau européen. Il est président duMouvement européen international de 1997 à 1999. En 1999, il dirige la liste socialiste à l'élection européenne et est élu député auParlement européen, mandat qu'il exerce jusqu'en 2004 en siégeant au sein de la commission des Affaires étrangères et en présidant, pendant quelques mois, la délégation pour les relations avec Israël.
En2005, il annonce qu'il sera le candidat duPS à l'élection présidentielle de2006, déjouant ainsi les pronostics qui favorisaient l'anciencommissaire européenAntónio Vitorino. Il affronte entre autres candidats, un ancienPremier ministreconservateurAníbal Cavaco Silva. C'est finalement ce dernier qui est élu président au premier tour, du fait de la division de la gauche entraînée par la candidature de Soares.