Leurs grandes fleurs à sixtépales (trois pétales et troissépales identiques), souvent parfumées, peuvent arborer des couleurs vives, blanches, jaunes ou rouges, avec parfois des motifs colorés.
Lafloraison a lieu en été, l'hiver constituant une période d'inactivité pour la plante.
Pétale avec pollen.
La plupart des espèces de lys perdent leurs feuilles pendant la saison froide, maisLilium candidum garde une rosette de petites feuilles à sa base pendant la plupart de l'année. Lesbulbes sont des organes de réserve, ils n'ont pas de couche protectrice. Les fleurs apparaissent à l'extrémité d'une uniquetige verticale.
Le lys apparaît très tôt dans laBible comme évocation traditionnelle dupeuple d'Israël. Ainsi, dans leCantique des cantiques 2.1 :« Je suis un narcisse de Saron, un lis des vallées »,chochanat ha-'amaqim. Le terme désignant le lys,chochana, a donné le prénom Suzanne.[réf. nécessaire]
Le lys est un symbole de laVierge Marie, et un symbole de pureté[2].
Le lys symbole de pureté est repris dans la poésie amoureuse de la Renaissance, en particulier chez les poètes pétrarquisants : « J'ay veu ta blancheur qui surpasse / Les lis cueillis sur le Parnasse » (Antoine de La Molère,Œuvres poétiques, Toulouse, Guyon Boudeville, 1572, f° 20 r°
Lafleur de lys (dont l'ancienne orthographe est « fleur de lis ») est une fleur mythique d'originegauloise[3]. Elle proviendrait en réalité pour certains de l'iris (« lis » en néerlandais), pour d'autres duglaïeul et pour d'autres encore, ce symbole considéré comme une fleur (unmeuble) héraldique n'a pas de réalité botanique. Cette marque d'origine gauloise s'est répandue dans le reste de l'Occident à partir duhaut Moyen Âge, est en jaune ou or celui de la famille royale en France, il est aussi le symbole monarchique (sceptres) à la même époque dans l'espace occupé par des descendants despeuples germaniques duSaint-Empire romain germanique[Note 1].
Avec le développement de la marine à voile, la fleur de lys fait son apparition sur les cartes, adjointe à la rose des vents, pour indiquer la direction du Nord[5].
AuXXe siècle, la fleur de lys devient un emblème duscoutisme, repris à la cartographie, comme symbole de droiture, de connaissance du monde et de la capacité à s'orienter qui sont transmises aux jeunes dans leurs activités. Elle est depuis présente sur la plupart des emblèmes des associations scoutes du monde entier.
Le lys blanc a été l'emblème floral duQuébec de 1963 à 1999, bien qu'il n'y soit pas indigène. Il a été remplacé par l'iris versicolore en 1999[réf. nécessaire].
LesAmérindiens du nord mangeaient les bulbes de certaines espèces, dont deux actuellement utilisées comme plante décorative en Europe :L. canadenseetL. superbum, par ailleurs considérés commeémollients et maturatifs[9].
En Asie, au Japon notamment, des bulbes de lys cultivés ou sauvages étaient consommés, bouillis puis séchés pour être conservés. Il y existe encore des cultures de bulbes (deLilium bulbiferum notamment) comme existent des cultures d'oignon en Europe. Les môchis (gâteaux cuits à la vapeur) sont faites avec la fécule extraite du bulbe, et cette fécule est l’un des ingrédients du « namono », traditionnellement mangé par les Japonais lors des fêtes du Nouvel-An. En Europe,L. candidum consommé dans l’Ouest et le Sud de laGrèce et dans le sud de laYougoslavie, ou encore avecL lancifolium enAutriche où il est subspontané[9].
En Europe, les écailles charnues du bulbe duLys martagon, légèrement sucrées et au goût agréable ont été mangées jusqu’à la fin desannées 1800 enSavoie en cas dedisettes, de même pour celles deL. bulbiferumsubs croceum (Lys orangé) dans leJura, lesAlpes, enCorse et enItalie[9]. Dans le Sud-Est de laRussie, lescosaques récoltaient autrefois des bulbes de Lys martagon, qui ont aussi été consommés enBosnie (enbouillies etgalettes) jusqu’à il y a peu[9]. Les fleurs du Lys blanc étaient utilisées en Catalogne pour aromatiser leratafia[9].
Lepollen des lys, abondant et facile à récolter est riche en nutriments ; il peut être utilisé pour colorer ou parfumer certains plats, ou consommé tel quel[9].
Des pétales de lys (lys blanc le plus souvent) macérés dans l’huile d’olive étaient utilisés pour soigner les brûlures (avant l’apparition dutulle gras)[9].
Selon une étudeethnobotanique et du patois local, faite par Françoise et Grégoire Nicollier àBagnes (Suisse) et publiée en 1984, les feuilles deLilium bulbiferum étaient utilisées, appliquées sur la peau pour traiter les infections[10]. Cuites avec du pain blanc et du lait, elle produisait aussi une pâte que l'on pouvait appliquer sur les abcès[10].
1 Rois, VII, 19 : « Les chapiteaux qui étaient sur le sommet des colonnes, dans le portique, figuraient des lys et avaient quatre coudées. »
2 Chroniques, IV, 5 : « Son épaisseur était d'un palme ; et son bord, semblable au bord d'une coupe, était façonné en fleur de lys. Elle pouvait contenir trois mille baths. »
Cantique des Cantiques, II, 1-2 : « Je suis un narcisse de Saron, un lys des vallées. Comme un lys au milieu des épines, telle est mon amie parmi les jeunes filles. »[Note 2]
Cantique des Cantiques, IV, 5 : « Tes deux seins sont comme deux faons, comme les jumeaux d'une gazelle, qui paissent au milieu des lys. »
Cantique des Cantiques, VI, 2-3 : « Mon bien-aimé est descendu à son jardin, au parterre d'aromates, pour faire paître son troupeau dans les jardins, et pour cueillir des lys. Je suis à mon bien-aimé, et mon bien-aimé est à moi ; il fait paître son troupeau parmi les lys. »
Osée, XIV, 5 : « Je serai comme la rosée pour Israël, Il fleurira comme le lys, et il poussera des racines comme le Liban. »
Évangile selon Saint Matthieu, VI, 28-29 : « Et pourquoi vous inquiéter au sujet du vêtement ? Considérez comment croissent les lys des champs : ils ne travaillent ni ne filent ; cependant je vous dis que Salomon même, dans toute sa gloire, n'a pas été vêtu comme l'un d'eux. »
Évangile selon Saint Luc, XII, 27 : « Considérez comment croissent les lys : ils ne travaillent ni ne filent ; cependant je vous dis que Salomon même, dans toute sa gloire, n'a pas été vêtu comme l'un d'eux. »
↑À cette époque, les symboles sont artistiques et n'ont pas de base scientifique, ils ne s'attachent qu'à l'apparence donnée. Cela concerne en particulier ce qui deviendra labotanique moderne qui a évolué avec sonhistoire dans ses caractéristiques d' « utilité » en se dégageant de lamagie. L'ensemble du monde végétal n'est religieusement (philosophiquement) pris que comme une preuve de l'existence de Dieu. Et dans ce cas-ci comme dans d'autres, il s'agit de liaison avec les forces divines[4].
↑Victor Klagsbald, « De la symbolique de la fleur de lis aux origines du Magen Dawid » dansÀ l'ombre de Dieu, éd. Peeters, Leuven (Belgique) 1997,p. 25-38.