Lelycée ou le collège Émile-Zola est un établissement public d'enseignement secondaire deRennes, situéavenue Jean-Janvier. C'est l'un des neuf premierslycées français, créés en1802. Il ouvre en1803, succédant, sur le même site, aucollège municipal et royal Saint-Thomas et à l'école centrale d'Ille-et-Vilaine.
Il n'est désigné d'abord que comme lycée de Rennes. Il devient collège royal sous laRestauration et lamonarchie de Juillet, lycée impérial de Rennes sous leSecond Empire, puis lycée de garçons, puis lycée central. De1961 à1968, il s'appelle lycée François-René-de-Chateaubriand, puis Chateaubriand. Il reste sans nom durant trois ans, et devient en1971 le lycée Émile-Zola.
Le site constitue maintenant lacité scolaire Émile-Zola, qui comprend un collège et un lycée général.
En1035, l'évêque Guérin ouvre à Rennes une maison d'école (dite plus tard « vieille école »), sur la rive droite de laVilaine, en haut de l'actuelle rue des Dames, face à la trésorerie de la cathédrale[1]. En1239, au moment des persécutions deJean le Roux contre lesJuifs, la synagogue (située entre laporte mordelaise et l'actuelle place de la Trinité[n. 1]) est désaffectée. L'école s'y installe au début duXIVe siècle. Elle se partage en « petites écoles » et « grandes écoles » (enseignement primaire et enseignement secondaire). Les locaux sont abandonnés en1494[2], la municipalité ayant fait construire une nouvelle maison d'école sur l'emplacement de l'hôtel de la vieille monnaie[3]. Les trois sites successifs de l'école sont donc à proximité immédiate de la cathédrale.
Peu après l'acte d'Union, vers1534, la communauté de ville acquiert rive gauche, sur l'emplacement qui est aujourd'hui celui de la cité scolaire Émile-Zola, les bâtiments de Saint-Thomas, unprieuré duXIe siècle devenu hôpital auXVe[4]. Elle y transfère la maison d'école, qui prend alors le nom de collège Saint-Thomas, en hommage au saint thaumaturgeThomas Becket[5]. (Quant au bâtiment de la rive droite, il devient la « maison commune », le premier hôtel de ville[6].)François Ier fait de Saint-Thomas un collège royal. L'établissement a, pendant plus d'un siècle, le monopole de l'enseignement secondaire enBretagne[5],[7]. Il est en grande partie reconstruit au milieu duXVIe siècle[4].
En1604, la ville de Rennes et le roiHenri IV confient l'enseignement dans leur collège auxjésuites. L'établissement ne devient pas pour autant un collège de jésuites. Il reste municipal et royal : leConseil du roi prend les décisions, la ville reste tutrice. La communauté de ville va toujours veiller à défendre le principe de la gratuité :« Tous les escolliers […] pauvres et aultres y sont receuz, instruitz gratuitement sans payer auchune chose pour l'entrée ou autrement. » Mais elle ne peut obtenir des jésuites qu'ils ouvrent un internat[8].
Les élèves pénètrent dans l'établissement par la rue Saint-Thomas, au débouché de la rue au Duc. De part et d'autre de l'entrée se dressent les deux chapelles du collège, aujourd'hui disparues : Saint-Marc (la plus petite, à l'ouest) et Saint-Thomas[9] (à l'est, détruite début 1879[10]). De1624 à1651, la municipalité fait construire une chapelle plus grande, au nord-ouest du collège, sur les plans de trois frères jésuites[11]. Ouvrant sur la ville, elle est d'ailleurs plus une église qu'une chapelle. Elle est dédiée à saintIgnace de Loyola et à saintFrançois Xavier[8],[12]. Enfin, en 1655, un quatrième édifice religieux, une chapelle réservée à la congrégation des Messieurs, est construit à l'équerre de Saint-Ignace-Saint-François-Xavier, au nord de son chevet[13].
AuXVIIIe siècle, le collège et ses dépendances forment un ensemble très important, dont on ignore cependant le nombre d'élèves. Les estimations vont de 1 500 à 2 500[14]. À cette époque, en France, les jésuites subissent nombre d'attaques de la part desjansénistes gallicans et parlementaires, puis de celle desphilosophes de l’Encyclopédie. À Rennes, les critiques se concentrent sur le contenu de leur enseignement. En1762, leParlement de Bretagne les fait expulser du collège[15], décide d'une nouvelle organisation de l'établissement et recrute de nouveaux professeurs (pour la plupartprêtres séculiers). L'année suivante, unédit royal met en place un « bureau d'administration » présidé par l'évêque de Rennes. Mais l'influence du Parlement et celle de l'évêque vont s'affaiblir et, de plus en plus, le collège va dépendre de la ville et du pouvoir royal[16]. En1781 et1782,François-René de Chateaubriand est élève du collège, comme il le raconte dans lesMémoires d'outre-tombe[17].
Survient laRévolution. Le, la municipalité (élue l'année précédente) prend le contrôle du collège et nomme au poste de principalNicolas-Pierre Gilbert, médecin des épidémies et officier municipal[18]. Les professeurs ecclésiastiques refusent de prêter serment à laConstitution civile du clergé. Ils partent. De nouveaux professeurs sont recrutés. L'enseignement est réformé. Une chaire de mathématiques est créée[19]. Mais, asphyxié par des mesures fiscales, le collège connaît de graves difficultés financières. Le nombre des professeurs et des élèves s'amenuise. Les locaux nécessiteraient une remise en état[20].
En1795, conformément au plan de laConvention pour l'instruction publique, les collèges sont remplacés par des « écoles centrales ». Le rôle de ces nouveaux établissements est d'introduire les sciences dans l'enseignement — notamment laphysique expérimentale et lachimie[21]. Le collège de Rennes devient cette année-là « école centrale d'Ille-et-Vilaine »[22].
Les écoles centrales sont supprimées le (11floréal de l'anX), sous leconsulat de Bonaparte, en même temps que sont créés les neuf premierslycées français, ceux de Besançon,de Bordeaux,de Douai,de Lyon,de Marseille,de Moulins, de Rennes,de Rouen etde Strasbourg[23]. À Rennes, on décide de garder le site de l’école centrale. Celle-ci, par mesure transitoire, peut continuer de fonctionner, tandis que ses locaux font l'objet d'importants travaux. Elle devient donc un lycée, qui est inauguré le[24]. Les lycées se distinguent des écoles centrales par le régime de l'internat. Ils accueillent des élèves payant leur scolarité, mais aussi des boursiers[25]. Le lycée de Rennes reçoit 150 élèves, issus des cinq écoles centrales de Bretagne[7].
Dans l'enceinte de l'établissement se trouve unpetit lycée, où des professeurs spéciaux dispensent un enseignement élémentaire, de la onzième à la septième (duCP auCM2). Payant (comme le lycée), il est réservé à des privilégiés, aux fils de notables, de bourgeois, aux enfants destinés au lycée et à l'université[26]. En cette même année 1803, Saint-Ignace-Saint-François-Xavier, la chapelle du lycée, devient l'église paroissiale Toussaints. Les aumôniers du lycée célèbrent dès lors les offices dans l'antique chapelle Saint-Thomas, qui fut la chapelle du prieuré, puis du collège[27].
État du lycée impérial en 1859, avant les travaux de Martenot : distribution des étages. Tout à gauche, les vestiges de la chapelle Saint-Thomas, qui forment rez-de-chaussée.
Le premier proviseur est Aubin Delarue, qui occupe le poste jusqu'en1813[28],[29]. Le lycée de Rennes reste le seul de Bretagne jusqu'en1808, année où s'ouvrent lelycée de Nantes et celui dePontivy. Et il va rester assez longtemps encore le seul lycée d'Ille-et-Vilaine, le département constituant sa zone de recrutement[30]. Sous laRestauration et lamonarchie de Juillet, il s'appelle « collège royal »[31]. À la fin de la monarchie de Juillet, les bâtiments sont jugés vétustes et dangereux. La construction d'un nouvel établissement est envisagée[32].
La chapelle Saint-Louis, duXIXe siècle. Elle abrite aujourd'hui unCDI et une salle de conférence.
Sous leSecond Empire, le lycée devient le « lycée impérial de Rennes ».Jean-Baptiste Martenot, architecte municipal, soumet un projet de rénovation, qui est accepté. C'est à Martenot que l'on doit la physionomie actuelle du lycée, destyle Louis XIII[33], où s'affichent principalement labrique et lecalcaire. Au contraire des vieux bâtiments du collège orientés vers les rues Saint-Thomas et Vasselot, le lycée de Martenot ouvre sur la toute nouvelle avenue qui mène à la gare, symbole de modernité (le chemin de fer est arrivé à Rennes en1857)[34]. La première pierre du nouvel établissement est posée en. Le bâtiment principal donnant sur l'avenue de la gare est construit de 1863 à 1869[35]. Une chapelle est prévue dès les débuts pour remplacer la chapelle Saint-Thomas, qui menace ruine. Elle ne voit le jour qu'après laguerre de 1870, sous laTroisième République. Édifiée de1877 à1879, à l'angle sud-est du lycée, elle est dédiée à saintLouis[36]. Les vieux bâtiments du collège Saint-Thomas commencent à être rasés en1883[37] pour laisser place, au fur et à mesure, à de nouveaux. En tout, les travaux vont s'étendre sur 40 ans[38], sans interruption des cours.
En1881, un professeur dephysique etchimie,Félix-Frédéric Hébert, vient finir sa carrière au lycée. Instruit, mais faible, jugé réactionnaire et pittoresque, il est tourné en dérision, chahuté de façon grandiose et lourdement brocardé. En1885, l'élève Charles Morin se fait le collecteur de tous les chants etsaynètes alimentant la geste de ce personnage. Charles et son jeune frère Henri sont eux-mêmes les auteurs d'un drame en cinq actes,Les Polonais, qui narre les hauts-faits du « père Ébé »[40]. En1888,Alfred Jarry, âgé de 15 ans, arrive au lycée, dans la classe d'Henri Morin. Il s'enthousiasme pour la pièce. De 1888 à1890, chez eux, pour leurs camarades, Henri Morin et Alfred Jarry donnent à diverses reprisesLes Polonais en théâtre avec acteurs, puis enthéâtre de marionnettes, et enfin enthéâtre d'ombres[41]. En1891, àParis, Jarry apporte quelques modifications à la pièce. Le père Ébé devient lePère Ubu, etLes Polonais devientUbu roi[42],[43].
Le petit lycée n'échappe pas aux travaux. Ils commencent en ce qui le concerne en 1885, pour s'achever vers 1890 : ses nouveaux bâtiments forment la partie sud-ouest de l'établissement. On voit encore la porte de ce petit lycée rue du Capitaine-Alfred-Dreyfus, à côté de l'église Toussaints. Les travaux de rénovation du lycée, entrepris en 1859, prennent fin à l'été1899, avec la livraison de la salle des fêtes[35]. Le seul bâtiment restant du collège Saint-Thomas est l'ancienne chapelle duXVIIe siècle[44],[45],[33],[37]. Autre témoignage du passé, le clocheton du vieux collège est sauvegardé. Il couronne un pavillon. Sa cloche est aujourd'hui muette. Il ne doit pas être confondu avec le clocheton du bâtiment principal[46].
C'est au lycée que va se tenir ledeuxième procès d'Alfred Dreyfus. Diverses raisons peuvent expliquer le choix de Rennes pour théâtre de cet événement…
Dreyfus arrive de l'île du Diable : pour limiter les risques liés au transfert, on privilégie un lieu proche duPort-Haliguen, le point de débarquement.
Des voies larges permettent de réprimer d'éventuels troubles[47].
Il est d'abord prévu que le procès se déroule dans la manutention militaire, qui se trouve dans la même enceinte que la prison militaire où est détenu Dreyfus[48]. Mais les locaux de la manutention se révèlent trop exigus, tandis que le lycée, juste en face, dispose maintenant d'une spacieuse salle des fêtes : Dreyfus n'ayant que l'avenue à traverser pour se rendre aux audiences, les risques de débordements, là encore, seront limités[49]. Le procès se tient donc dans la salle des fêtes du lycée de Rennes, du au. Un monument rappelant l'événement, jadis dressé dans l'établissement, se trouve aujourd'hui aumusée de Bretagne. Avenue Janvier, près de la porte que Dreyfus empruntait, une grande photographiein situ le montre quittant le lycée pour regagner la prison, protégé par des soldats[50]. Rue Toullier, une plaque désigne l'entrée qui était réservée aux journalistes et au public[51].
En1906, la ville est dotée d'un lycée de filles[52]. Aussi le « lycée de Rennes » devient-il le « lycée de garçons »[53]. En1928, l'externat devient gratuit dans les lycées. Les effectifs ne vont cesser de croître[54].
Durant laSeconde Guerre mondiale, le lycée de garçons fait partie des établissements menacés par lesbombardements. À la rentrée 1943, ses élèves sont répartis dans six localités du département. Ils sont logés et instruits principalement dans desbaraquements :
une quinzaine d'élèves à l'école primaire deMontfort ;
les élèves desclasses préparatoires àThourie. En janvier 1944, ces derniers reviennent à Rennes, car ils manquent de documentation pour préparer les concours[56].
Le lycée de garçons est très endommagé par les bombardements de et par le dynamitage, en août, du pont voisin. Les travaux de reconstruction vont s'étendre sur une dizaine d'années[33]. À l'étroit, le lycée ne peut obtenir de voir son périmètre étendu au terrain d'une caserne détruite. Dès lors, plane sur lui une menace de fermeture[57]. À la fin desannées 1950, l'enseignement se massifie en France et lesbaby boomers accèdent auxétudes secondaires. La hausse des effectifs entamée en 1928 se poursuit. C'est« l'explosion scolaire[58] ». En1960, le lycée compte près de 1 500 élèves[59].
La même année, du fait de la multiplication des collèges et des lycées à Rennes, on cherche un nom pour le vénérable établissement, alors appelé « lycée central » (de son nom officiel) ou « lycée de l'avenue Janvier » (de son nom d'usage)[53]. En juin1961[60], il devient lycée François-René-de-Chateaubriand, puis Chateaubriand, en hommage à celui qui a étudié là, au temps du collège Saint-Thomas[57].
Le lycée est pourvu d'une annexe dans la zone des Gayeulles, en périphérie nord-est. En1967, elle accueille« un embryon de second cycle » et les classes préparatoires non scientifiques du lycée de l'avenue Janvier (affectation décidée en 1960)[60]. Mais, en1968, un événement ubuesque suscite une émotion considérable. Le proviseur Boucé s'investit dans une lutte visant à obtenir que le nom du lycée soit transféré à l'annexe des Gayeulles lorsque celle-ci deviendra lycée, à la rentrée suivante[60]. Le, le conseil municipal décide que le transfert des classes préparatoires impose le transfert du nom[60]. À la rentrée de septembre, Gabriel Boucé part en emportant le nom du lycée[57],[63],[64]. Il est en effet nommé proviseur du nouvel établissement, et il donne aulycée des Gayeulles le nom de Chateaubriand. Le lycée du centre-ville reste privé de nom pendant trois ans. Plusieurs propositions — notamment « Alfred-Jarry » et « Alfred-Dreyfus » — sont rejetées[65]. C'est en1971 que le lycée prend le nom d'Émile Zola, en mémoire du « J'accuse...! » écrit pour défendreAlfred Dreyfus[42].
Au tournant des années 1970, la mixité s'installe peu à peu[66]. Dès1970, une enquête révèle que l'état des locaux (« en voie de délabrement[67] ») inquiète la communauté du lycée. En1972, un crédit doit être débloqué pour une rénovation[68]. En1973, la commission de lacarte scolaire prévoit un crédit. Leministère entérine la décision. En juin, malgré l'intervention dupréfet, la municipalité ne signe pas la convention[69]. Il se murmure qu'elle entend disposer des locaux[68].
Le, la vérité se fait jour : la municipalité et l'inspection académique décident de supprimer le second cycle (classes de seconde, première et terminale), en maintenant le premier cycle (de la sixième à la troisième). Car la notion de lycée change. La réforme Fouchet-Capelle, en1963, a créé lescollèges d'enseignement secondaire (CES)[70]. Par conséquent, les lycées d'antan (de la sixième à la terminale) ont vocation à être administrativement scindés en collège (premier cycle) et lycée (deuxième cycle).
Syndicats et associations se mobilisent. Dans cette action, Yves Nicol, professeur de mathématiques, joue un rôle déterminant[71]. Le, on apprend à la préfecture que premier et second cycle sont maintenus, et que le crédit pour les travaux est accordé. Les locaux abritent donc un CES (600 élèves) et un lycée (724 élèves)[72]. L'ensemble forme unecité scolaire, dont le nom d'usage reste « lycée ». Il faut attendre le pour qu'une première tranche de travaux soit débloquée[69].
Le lycée paraît sauvé. Mais quand un nouveau proviseur arrive en juillet, son prédécesseur lui confie que la réalité est tout autre : d'une part, le coût de la rénovation est jugé trop élevé ; d'autre part, un lycée va être construit prochainement dans le sud de la ville, à La Poterie. Le lycée Émile-Zola proprement dit (le second cycle) est donc condamné à disparaître dans deux ou trois ans. Seul le collège subsistera, et la municipalité pourra disposer du bâtiment principal[73]. À nouveau, toutes les énergies se mobilisent. Le lycée est maintenu. Mais, quand les premiers travaux de rénovation prennent fin, leconseil régional refuse d'en financer d'autres[73].
C'est en1995 qu'une véritable remise en état des locaux est entreprise[69]. Il s'agit d'abord de rénover et de sécuriser les bâtiments. Puis l'opération se transforme en une réhabilitation complète du patrimoine architectural. Façades et couvertures sont restaurées. Des espaces sont reconvertis[75]. Un restaurant est aménagé sous la cour des grands, recevant la lumière par de larges verrières[76]. Dans la chapelle désaffectée, unCDI et une salle de conférence sont aménagés[77]. La salle de chimie[78] où tentait d'enseigner le malheureux Félix-Frédéric Hébert est remise — dans la mesure du possible — en son état de la fin duXIXe siècle[79]. La salle des fêtes où se tint le procès du capitaine Dreyfus est maintenant une salle de sport (dédiée auvolley) — ce qui lui rend d'ailleurs sa vocation première[80]. Enfin, un espace patrimonial est créé pour mettre en valeur les collections scientifiques du lycée : instruments de physique servant à l'enseignement et livres anciens[42].
Depuis 1973, la menace de disparition du lycée ou du collège plane toujours. En 2004, il est question de diriger les collégiens d'Émile-Zola sur le collège Anne-de-Bretagne. Une nouvelle bataille se livre. Le, leconseil général décide du maintien du collège Émile-Zola[81]. Depuis la perte de son nom en 1968, l'établissement de l'avenue Janvier aura su« remodeler son identité par un important travail de mémoire, une ouverture sur l'extérieur… et une singulière propension à la lutte[67] ».
Le lycée et ses élèves sont associés en 2014 à la création d'une performance, dans le cadre des Ateliers de Rennes-biennale d'art contemporain[82].
Lebreton est enseigné au collège et au lycée jusqu'au début des années 2000 dans une filièrebilingue. Le, on renonce à supprimer le collège, ce qui laisse la cité scolaire en mal de locaux. Pour réduire les effectifs, on sacrifie des options, par exemple les filières bilingues, et notamment la filière breton-français, qui prolongeait celle de l'école élémentaire Liberté : le, lerecteur d'académie décide de supprimer l'enseignement du breton au collège et au lycée Émile-Zola à la rentrée de septembre. Il le transfère au collège Anne-de-Bretagne et au lycée Jean-Macé. L'association de parents d'élèves Div Yezh Bro Roazhon lance une procédure. Le, letribunal administratif de Rennes annule la décision du recteur, car leCode de l'éducation précise que« tout élève admis dans un cycle de formation doit pouvoir parcourir la totalité de ce cycle dans l'établissement scolaire »[84]. Les élèves déjà présents dans la filière d'Émile-Zola continuent donc d'apprendre le breton. Mais on n'accepte plus de nouveaux dans cette filière, qui finit donc par disparaître.
Jean-Marie Duhamel (1797-1872), mathématicien et physicien[98]. Le principe de Duhamel, dans leséquations aux dérivées partielles, naît de ses travaux sur la distribution, à température variable, de la chaleur dans un solide. L'astéroïde(19617) Duhamel, découvert en 1999, porte son nom[99]. Une rue débouchant devant le lycée porte également son nom. Elle contournait la prison oùDreyfus était détenu.
Jean François, né Jean François Charnage (1586-1668), mathématicien, physicien, géographe. Il enseigne la métaphysique au collège en 1630 et 1631. À partir de 1650, il s'occupe de la direction spirituelle du collège[127].
Jean Bagot (1591-1664), philosophe et théologien, confesseur du jeuneLouis XIV en 1653 et 1654. Professeur de physique au collège vers 1622[128].
Charles Porée (1675-1741), régent (responsable d'une classe) d'humanités (classe de seconde), puis de rhétorique (classe de première) au collège en 1695 et 1696[8].
Roland Dalbiez (1893-1976). Professeur de philosophie au lycée de 1929 à 1941, il exerce une influence décisive sur la vocation de son élèvePaul Ricœur. Auteur de la première thèse française surFreud[139].
Henri Fréville (1905-1987), professeur d'histoire au lycée de 1932 à 1949. Homme politique, maire de Rennes de 1953 à 1977[140].
Jean Couy (1910-1983), artiste peintre, professeur de dessin au lycée à partir de 1935.
Pierre Grimal (1912-1996), latiniste français, spécialiste en langue, littérature et philologie latines et en civilisation romaine. Il enseigne au lycée de l'avenue Janvier de 1939 à 1941[141].
L'Amélycor (Association pour la mémoire du lycée et du collège de Rennes), fondée en 1995, a pour vocation d'inventorier, de sauvegarder, de restaurer et de mettre en valeur le patrimoine de l'établissement, patrimoine« architectural, historique, artistique, scientifique et intellectuel ». Elle publie un bulletin et des livres, produit des films et organise des conférences[142],[143].
↑Fondée en 1619, dédiée à la Purification de la Vierge, la congrégation des Messieurs accueille des nobles et quelques très riches bourgeois. Les jésuites mettent à leur disposition Saint-Ignace-Saint-François-Xavier avant que la congrégation ne dispose, en 1655, de sa chapelle. « Les jésuites au collège de Rennes », article cité. — Xavier Ferrieu,Histoire de Rennes, sur books.google.fr, Gisserot, 2004,p. 47.
↑Institut de recherche sur l'enseignement des mathématiques (IREM) de Rennes, « A Rennes à l'époque révolutionnaire »,Sciences et éducation,(lire en ligne).
↑Jos Pennec, « La réforme du collège (1791-1795) », dans Amelycor,op. cit.,p. 31.
↑Jos Pennec, « La réforme du collège (1791-1795) »,op. cit.,p. 32.
↑Les Mille de Zola,Le Lycée de Rennes : histoires et légendes, 1802-2002, éd. Les Mille de Zola, 2002,p. 9.
↑Yves Rannou, « Les premiers administrateurs du lycée de Rennes »,op. cit.,p. 44.
↑Jean Guiffan, Joël Barreau et Jean-Louis Liters (dir.),Le Lycée Clemenceau : 200 ans d'histoire, Nantes, Coiffard, 2008(ISBN9782910366858). Le lycée de Nantes a pour zone de recrutement la Loire-Inférieure et, curieusement, les Côtes-du-Nord ; celui de Pontivy, le Morbihan et le Finistère.
↑« Le nom du Père Ubu est l'ultime résultat de la déformation du patronyme Hébert [...] Hébé ou Ébé. » Michel Arrivé, dans Alfred Jarry,Œuvres complètes, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », Gallimard, 1972,t. I,p. 1148.
↑Colette Cosnier, André Hélard, « Tout le monde reconnaît que le lycée sera parfait », dans Amelycor,op. cit.,p. 87-92.
↑Le texte du panneau précise que les soldats ne font pas, comme on a pu le croire, une « haie de déshonneur » à Dreyfus. Ils lui tournent le dos pour prévenir une éventuelle agression.
↑Antoine Prost,Histoire de l'enseignement en France : 1800-1967, Armand Colin, 1968,p. 415 et 437.
↑Jacqueline Sainclivier dit qu'à Louvigné les élèves ont été accueillis dans l'ancien couvent desFilles de la Sagesse. Les témoignages recueillis dansL'Écho des colonnes n'évoquent pas un couvent. L'un dit :« Les locaux du centre de repli étaient essentiellement constitués par de grands baraquements en brique. » Et un autre :« Classes, dortoirs, réfectoire, cuisine, tout avait été aménagé dans des baraquements. » Peut-être les baraquements étaient-ils disposés dans l'ancien parc des religieuses ?… Jacqueline Sainclivier,L'Ille-et-Vilaine, 1918-1958 : vie politique et sociale, Presses universitaires de Rennes, 1996,p. 189. — Jacques Lorier, Émile Renaud,« Le lycée à la campagne », sur amelycor.fr,L'Écho des colonnes,no 27, mai 2007,p. 9et 13 (consulté le 23 septembre 2023).
↑Les bulletins de distribution des prix témoignent de l'existence d'une huitième et d'une septième en 1964-1965. Une septième existe encore en 1965-1966. En fin d'année 1966-1967, aucun maître de classe élémentaire n'est cité dans la liste de personnel. On ignore si, dans leurs dernières années d'existence, les classes élémentaires se trouvaient toujours logées dans l'enceinte du lycée.
GenevièveDurtelle de Saint-Sauveur, « Le collège de Rennes depuis sa fondation jusqu'au départ des jésuites : 1536-1762 »,Bulletin et mémoires de la société archéologique du département d'Ille-et-Vilaine,vol. XLVI,,p. 5-242(lire en ligne)
PierreRicordel, « Le collège de Rennes après le départ des jésuites et l'école centrale d'Ille-et-Vilaine (1762-1803) »,Annales de Bretagne, Rennes-Paris, Faculté des lettres de Rennes,vol. XLIII,,p. 101-130(lire en ligne)
PierreRicordel, « Le collège de Rennes après le départ des jésuites et l'école centrale d'Ille-et-Vilaine (1762-1803) »,Annales de Bretagne, Rennes-Paris, Faculté des lettres de Rennes,vol. XLIV,,p. 120-153(lire en ligne)
NicoleDhombres, Jean-PierreEscofier et PierreLamandé, « La politique éducative de la Révolution : les exemples de Rennes et de Nantes »,La Bretagne des savants et des ingénieurs :1750-1825, Ouest-France,,p. 47-67
PascalBurguin et Jean-PierreLéraud, « Lycée général Émile-Zola, Rennes »,Dictionnaire des lycées publics de Bretagne, Presses universitaires de Rennes,,p. 606-611