Pour l’article homonyme, voirLuzy-Saint-Martin.
Luzy | |||||
![]() La place du 8-mai-1945 à Luzy. | |||||
![]() Blason | |||||
Administration | |||||
---|---|---|---|---|---|
Pays | ![]() | ||||
Région | Bourgogne-Franche-Comté | ||||
Département | Nièvre | ||||
Arrondissement | Château-Chinon (Ville) | ||||
Intercommunalité | Communauté de communes Bazois Loire Morvan | ||||
Maire Mandat | Jocelyne Guérin 2020-2026 | ||||
Code postal | 58170 | ||||
Code commune | 58149 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Luzycois, Luzycoises | ||||
Population municipale | 1 983 hab.(2022![]() | ||||
Densité | 48 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 46° 47′ 24″ nord, 3° 58′ 15″ est | ||||
Altitude | Min. 252 m Max. 512 m | ||||
Superficie | 41,67 km2 | ||||
Type | Bourg rural | ||||
Unité urbaine | Hors unité urbaine | ||||
Aire d'attraction | Hors attraction des villes | ||||
Élections | |||||
Départementales | Canton de Luzy (bureau centralisateur) | ||||
Législatives | Deuxième circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte :France Géolocalisation sur la carte :France Géolocalisation sur la carte :Nièvre Géolocalisation sur la carte :Bourgogne-Franche-Comté | |||||
Liens | |||||
Site web | mairie-luzy.fr | ||||
modifier ![]() |
Luzy est unecommune française située dans ledépartement de laNièvre, enrégionBourgogne-Franche-Comté.
Ses habitantssont appelés lesLuzycois.
Luzy est un chef-lieu de canton du sud-est du département de la Nièvre, dans la partie sud duMorvan.
Millay | Saint-Didier-sur-Arroux (Saône-et-Loire) | |
Fléty | ![]() | Thil-sur-Arroux (Saône-et-Loire) Charbonnat (Saône-et-Loire) |
Tazilly | Marly-sous-Issy (Saône-et-Loire) Issy-l'Évêque (Saône-et-Loire) | Cuzy (Saône-et-Loire) |
Luzy est située sur une zone granitique dans une cuvette (vallée de l'alène). Les sols y sont relativement acides et peu profonds à dominante sableuse et siliceuse. Ils sont favorables à la pousse de l'herbe grâce au climat humide.
La ville est traversée par la rivièreAlène,affluent de l'Aron etsous-affluent de laLoire, qui s'élargit en un petit lac en raison d'un modeste barrage au niveau de la cité.
Pour des articles plus généraux, voirClimat de la Bourgogne-Franche-Comté etClimat de la Nièvre.
En 2010, le climat de la commune est de typeclimat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude duCentre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant lapériode 1971-2000[1]. En 2020,Météo-France publie une typologie desclimats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à unclimat océanique altéré et est dans la région climatique Centre et contreforts nord du Massif Central, caractérisée par un air sec en été et un bon ensoleillement[2].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de10,7 °C, avec uneamplitude thermique annuelle de16,4 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 866 mm, avec 12,2 jours de précipitations en janvier et 7,6 jours en juillet[1]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur lastation météorologique deMétéo-France la plus proche, « Avrée », sur la commune d'Avrée à 8 km àvol d'oiseau[3], est de11,7 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 884,8 mm. La température maximale relevée sur cette station est de40,5 °C, atteinte le ; la température minimale est de−13,9 °C, atteinte le[Note 1],[4],[5].
Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différentsscénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvellesprojections climatiques de référence DRIAS-2020[6]. Ils sont consultables sur un site dédié publié parMétéo-France en novembre 2022[7].
Au, Luzy est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[8].Elle est située hors unité urbaine[9] et hors attraction des villes[10],[11].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d’occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (79,2 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (78,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (55,2 %), zones agricoles hétérogènes (24,1 %), forêts (15,1 %), zones urbanisées (5,7 %)[12]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
On relève les formes suivantes du nom de la commune :Lausea auIVe siècle,Lausia vers900,Luziacum en936[13],Luzi en1196,Luzeacum en1269,Luzi en1310 etLuzeium en1333[14],[15].
Selon les linguistesAlbert Dauzat etCharles Rostaing, le nom de Luzy dériverait du nom d'homme latinLausius auquel se serait ajouté le suffixe -acum[16],[17],[15].
Divers vestiges préhistoriques ont été trouvés dans le canton de Luzy : deuxbifaces deNeandertal àFléty même, et divers outils à Fléty,Millay,Poil etSavigny-Poil-Fol. Pour le néolithique, unmenhir datant d'environ 4 000 ans avant notre ère est trouvé àChigy[18] (actuelVallées de la Vanne) et deux haches en bronze à Luzy (environ −1 300)[19].
À l'oppidum du Mont Dosne (long de 400 mètres et large de 100 mètres), deux silex taillés sont trouvés à la fin duXIXe siècle et au début duXXe siècle. On y retrouve aussi des traces de murs, de fossés et debelvédères. En -58, lesHelvètes se battent contreRome sur le Montmort deMillay. Après lesiège d'Alésia en -52, leproconsul romainJules César s'arrête àBibracte pour écrire une partie deses mémoires de guerres[20].
De multiples vestiges de l'époque gallo-romaine (monnaies, restes d'habitations, poteries, etc.) sont retrouvés à Luzy au début duXXe siècle ainsi que des clefs et une statuette à Plamont. Enbronze coulé et de 7,2 centimètres de haut, elle représente un homme habillé avec un oiseau et une couronne dans ses bras. Découverte en 1904 puis donnée auMusée des antiquités nationales deSaint-Germain-en-Laye, il n'en subsiste qu'un moulage[20]. De nombreux piliers et stèles funéraires sont également découverts aux environs duMont Beuvray, dont certains piliers en territoires luzycois[20],[21].
Sous l'Ancien Régime, Luzy est divisée en deux paroisses : Luzy-Notre-Dame et Luzy-Saint-Pierre[22].
En 936, les territoires de Luzy (alors Luzacum) sont donnés à la paroisse Saint-Nazaire d'Autun[23]. Cependant, peu après l'an mil, Luzy redevient indépendant et appartient à lafamille de Semur, dont le plus lointain ancêtre retrouvé étant baron de Luzy est GeoffroyIII[24].
Durant le Bas Moyen Âge, des fortifications sont élevées autour de Luzy. Plusieurs siècles sont donnés pour la construction de ces protections : auXIVe siècle selonJacques-François Baudiau en 1854 dansLe Morvand ou essai géographique, topographique et historique sur cette contrée et Amédée Julien (notamment auteur d'une carte représentant Luzy à la fin duXVIIe ou au début duXVIIIe siècle) dansLa Nièvre à travers le passé publié en 1883, ou auXVe siècle selon les Luzycois Auguste Tambour etLucien Gueneau. Amédée Julien évoque des« fossés des six à huit mètres de profondeur, alimentés [à l'est] par les eaux »[25] du Grand étang du moulin. Pour Auguste Tambour, cette description est faussée :« Pour amener l'eau de l'étang dans les fossés creusés sous les murs du château, il aurait fallu établir un [...] aqueduc [qui] aurait dû avoir 300 mètres de long, huit mètres de profondeur au niveau de la mairie et au même endroit une largeur de douze à quinze mètres. Si ce canal avait existé, on en trouverait certainement des traces[26],[27]. »
En avril 1252, les seigneurs de Luzy Héloïse et Henride Brancion accordent dans laCharte octroyée aux bourgeois de Luzy par le seigneur dudit lieu, Henri de Brancion et Héloïse, sa femme, l'abandon de leur condition deserf[28],[29]. La charte interdit aux seigneurs qui n'ont pas payé leurs créanciers dans le temps imparti d'en prendre un nouveau sans avoir remboursé la somme due, et aux agents du seigneur de saisir les animaux des bourgeois. Lecens de la Saint-Martin est abaissé pour les plus pauvres. La justice est réorganisée, les obligations militaires sont réduites et la protection des habitants est améliorée. Il est cependant à noter que cette charte ne concerne pas les Luzycois logés en dehors de la muraille, ainsi que plusieurs impôts[29].
Éloïse est la première Dame de Luzy après la fin de la branche des de Semur en 1257. Un de ses successeurs,Jean II ouIII de Châteauvillain-Luzy, seigneur dès 1340 et † vers 1361/1367, fils et petit-fils des seigneurs luzycois JeanIer-Ii et Guyot de Châteauvillain (son arrière-grand-père JeanIer de Châteauvillain, père de Guyot, avait épousé Jeanne, dame deSemur-en-Brionnais, Luzy,Uchon etBourbon-Lancy), est fait prisonnier par lesAnglais à labataille de Poitiers (1356). Il met alors en gage sa seigneurie pour 5 000 florins d'or auprès de son beau-frère Guy d'Autun deDracy-le-Loup, en 1356. Il la rachète trois ans plus tard mais la vend 3 000 florins d'or[30] en 1361 à Marguerite, fille deLouis Ier de Poitiers. Le fils de cette dernière,Édouard II de Beaujeu, endetté, vend en 1394 Luzy à Guy de la Trémouille, son oncle, avant de la racheter un an après. Il l'échange en septembre 1397 avecLouis de Sancerre qui l'offre à son beau-frère GuichardIer Dauphin deJaligny. À la mort de Guichard en 1415 àAzincourt, le territoire luzycois est vendu àBonne d'Artois († 1425 ; par ses deux alliances, successivementcomtesse de Nevers puisduchesse de Bourgogne). Son fils aîné,Charles de Bourgogne, comte de Nevers, après la seigneurie de sa mère puis celle de Marie de Friencourt (en 1425, Bonne d'Artois avait légué Luzy à sa dame d'atours Marie de Friancourt), décide le 12 février 1442 que lescomtes de Nevers seront également ceux de Luzy. Il unit par la même occasion la seigneurie luzycoise avec celle deSémelay[24].
Luzy est mentionne dans le livre « Le dimanche de Bouvines » deGeorges Duby : il indique que destournois y étaient organisés entre lesXIIe et XIIIe siècles, rassemblant de jeunes chevaliers en provenance de tout le royaume de France, et même d'Angleterre (où les tournois étaient alors interdits). La popularité de ces tournois situés hors des grandes villes s'explique par le regard alors très défavorable de l'Église à propos de ces pratiques qui réduisaient le nombre de croisés potentiels et allaient à l'encontre du principe de la « Paix de Dieu »[31].
En 1962, lors de travaux dans le centre-ville de Luzy est découvert un vase de terre contenant une centaine de pièces de monnaie frappées au nom du roi de FranceCharles VI, émises en 1389 et 1417, et du duc de BourgogneJean sans Peur, émises en 1419. Selon le groupe d'histoire locale de la commune dansRegards sur Luzy à travers les siècles en 2013, le vase aurait été caché en 1423, durant les troubles causés par le passage de bandes d'assassins et de pilleurs dans la commune[32].
Après laRévolution française, en 1790-1791, deux communes sont créées sur le territoire de Luzy : Luzy-Ville et Luzy-Foraint. Elles sont rassemblées peu après[33], entre 1795 et 1800[34].
À la fin des années 1840, alors que la France est de nouveau sous la République, lesrépublicains sont peu nombreux à Luzy, comparé auxmonarchistes etbonapartistes. Lors de l'élection présidentielle de 1848,Louis-Napoléon Bonaparte obtient la majorité absolue à Luzy avec 88 % des voix. Face à lui, le candidat des républicains modérésEugène Cavaignac n'obtient que 6,67 % et celui de la gauche républicaineAlexandre Ledru-Rollin 4,16 %. Cependant, auxélections législatives de 1849 dans l'arrondissement de Château-Chinon (Ville), six politiques de la gauche républicaine sont élus, et un seul duparti de l'Ordre est élu dans la Nièvre, contrairement à la tendance nationale[35].
Le, le jour de l'élection, se retrouvent au Café français (rue du Commerce) l'instituteur et homme de lettres Antony Duvivier et letaillandier Gilbert Chandioux avec d'autres républicains. Ils y critiquent alors ouvertement le nouveau président de la République et le gouvernement au place. Leportier,maréchal des logis de la gendarmerie locale, en tient un rapport le soir même : il parle de« propos outrageants » de Duvivier, qui aurait traité Bonaparte de« crétin et de Jean-Foutre ». Duvivier est condamné devant le juge d'instruction deChâteau-Chinon (Ville) le à un mois de prison et 200 francs d'amende. Il se réfugie alors enBelgique. En, il est condamné à la déportation enAlgérie. Il s'enfuit àConstantinople (Empire ottoman) et prend un poste d'enseignant dans un collège français. Il rentre en 1858[35],[36]. En, Gilbert Chandioux est dénoncé pour avoir proféré des menaces contre des notables, avoir chantéLa Marseillaise et avoir crié« À bas les cagots ! » et« À bas les Blancs ! ». Après un procès bâclé, il est déporté en Algérie. Après quatorze mois d'exil, il est autorisé de rentrer chez lui, mais sous surveillance[35].
Après lecoup d'État du 2 décembre 1851 proclamant leSecond Empire, le maire Antoine Perrin, déjà élu en 1847, est désigné par l'Empire. Auxélections législatives de 1857, uncandidat« officiel » est désigné par l'Empire pour Château-Chinon (Ville) : le comteHonoré-Joseph-Octave Le Peletier d'Aunay. Il fit face au républicain modéré de la Bédolière. Le commissaire Simon Dudragne, arrivé à Luzy l'année d'avant, est chargé de faire en sorte que Le Peletier d'Aunay obtienne le meilleur résultat possible et que l'opposition ne puisse pas mener à bien sa campagne électorale. De la Bédolière n'a pas le droit d'organiser des événements publics et ne peut publier son programme dans les journaux, qui sont contrôlés. Les grands propriétaires doivent également indiquer à leurs employés pour qui ils devront voter ; ils les accompagnent même le jour du vote. Ce jour-là, un seul bulletin est présenté : celui du candidat officiel. Le Peletier d'Aunay est élu à 97 % des voix, avec tout de même un taux d'abstention de plus de 40 %[36].
Selon laloi de sûreté générale de février 1858, qui permet aux autorités (par simple décision administrative) d'emprisonner et de déporter un ancien prisonnier politique pour des« faits graves ». Chandioux est donc accusé par Dudragne, d'avoir brûlé« dans le feu de sa forge, en dansant autour, les bulletins deM. le comte d'Aunay ». Il est de nouveau déporté en Algérie puis revient fin octobre de l'année suivante. Antony Duvivier, avec une autorisation de l'Empire, rentre en métropole dès août 1858 (comme 1 800 autres condamnés). Mais dès février 1859, il est traduit en justice pour des propos critiques envers l'Empereur,Jean-Baptiste Dupin etJean-Baptiste Louis Gros, prononcés dans un café luzycois le 3 février. Il est finalement acquitté mais, Dudragne faisant appel, est rejugé àBourges puis condamné à être lui aussi déporté en Algérie, où il reste un an avant de repartir pour Constantinople. Il y meurt en 1862 à l'âge de 48 ans[36].
Malgré cette victoire, Dudragne n'en a pas fini avec les républicains : il fait arrêter quelques jours après pour des« propos séditieux et offensants à l'égard de l'Empereur » treize Luzycois dont le cousin de Gilbert Chandioux, Wandelle, un boulanger. Mais le tribunal de Château-Chinon (Ville), comme pour Duvivier, relaxe les inculpés. Dudragne, après une demande des autorités municipales et des habitants, finit par devoir partir (il part àPrémery mais est finalement révoqué de son poste pour alcoolisme)[36].
En 1892 — une vingtaine d'années après la création de laTroisième République —, les élections locales sont largement remportées principalement par des républicains, dontJean Chandioux, fils de Gilbert, maire depuis 1885[37],[38] mais également conseiller général ducanton de Luzy, puis député de l'arrondissement de Château-Chinon (Ville). Ainsi, le canton s'améliore, avec la création debureaux de poste, d'écoles, de routes, de réseaux de chemins de fer[37], etc. La même année, les noms des rues, avenues et places de Luzy changent de noms, et perdent pour certains leurs consonances religieuses (rues de la Croix etSaint-Pierre, place de l'Église) pour des emblèmes républicains (rue de la Libre-Pensée, de la République, avenues de la Liberté, de l'Égalité et de la Fraternité), des philosophes (ruesDenis-Diderot,Jean-Jacques-Rousseau etVoltaire), des politiques des trois Républiques (rues Duvivier,Kléber,Lamartine etVictor Hugo), avenuesCarnot,Hoche etMarceau, coursGambetta) ou encore à laGuerre-franco-allemande-de-1870 (avenueGaribaldi, courChanzy)[39].
À Luzy, dès les années 1880, lalaïcité est mise en place. On enlève lescrucifix des différents hôpitaux et des tribunaux, et lessœurs hospitalières du Sacré-Cœur de Jésus doivent quitter la ville dès 1891[37]. Le curé en fonction, Isidore Alexandre, supporte mal les transformations qui posent un problème à la pratique chrétienne : 14 % des Luzycois vont à la messe du dimanche, dont 80 % de femmes[37],[40]. Lors de l'inventaire de l'église Saint-Pierre, le 19 janvier 1906, le curé n'est pas présent. L'intervention est donc reportée au 26. Ce jour-là, après sa déclaration de protestation, Alexandre laisse les hommes d'État rentrer, sans plus d'opposition. Mais dans le reste du canton, la tension est beaucoup plus forte : àFléty,Sémelay,Poil,Rémilly,Lanty,Larochemillay (où on use de violence) etMillay les religieux refusent d'ouvrir les portes des bâtiments religieux. La mairie luzycoise, responsable du projet, doit faire venir deNevers un serrurier et un commissaire de police, accompagnés de gendarme de la brigade de Luzy[37].
[...] Gardien responsable des biens ecclésiastiques qui m'ont été confiés par mon évêque, j'ai le devoir et je le fais avec toute l'énergie dont je suis capable de protester contre votre présence en cette église et contre l'oppération à laquelle vous allez procéder.
Je déclare que ma présence, que j'ai crue nécessaire pour sauvegarder dans les limites du possible les droits de la Sainte-Église, ne doit en aucune manière être considérée comme une acceptation de laloi du 9 décembre 1905. Le Saint-Père s'est réservé le jugement à porter cette loi.
Souscrivant d'avance à sa décision, je fais, de la façon la plus formelle, tout en mon nom qu'en celui de lafabrique et des bienfaiteurs de cette église, mes réserves nécessaires pour l'avenir.
Luzy, le 19 janvier 1906, Alexandre, curé de Luzy.
Lors desélections législatives françaises de 1906,Jean Chandioux remporte la majorité absolue dans les cinq cantons de l'arrondissement face au candidat catholique Geoffroy Saint-Hilaire (il se félicite d'avoir battu« l'hydre cléricale »). Il publie un arrêté municipal interdisant« les processions et autres manifestations d'un culte quelconque [...] sur le territoire de la commune ». La même année, le nouvelévêque de Nevers,François-Léon Gauthey, remplace Alexandre par Auguste Tambour. La désignation a lieu le 8 août et l'installation de Tambour le 2 septembre. Il doit également quitter le presbytère (devenu propriété communale) en décembre[37],[41]. Pour compenser des pertes financières, l'Église luzycoise met en place le« denier du culte » : une requête auprès des paroissiens. La première rapporte 3 950 francs[37]. Le curé Tambour refuse également les obsèques auxsuicidés, aux hommes ayant vécu enconcubinage et aux conseillers municipaux proches de Chandioux[39].
Dans les années 1910, les foires et les marches font la prospérité de la ville et des sources indispensables d'argent[42].
Deux cents réfugiés et évacués sont accueillis à Luzy en 1914, notamment par le Comité des femmes. La commune subventionne également beaucoup laCroix-Rouge[42].
À l'élection municipale de 1925, deux listes principales s'opposent : celle du centre et de la droite, dirigée par Philippe Thévenault (maire sortant) avec Pierre Davry et Jean Gacon (entrepreneur) face à celle duCartel des gauches, dirigée par Émile Bramard (médecin), conseiller général du canton avec Jean Pauchard (quincaillier). Dès le premier tour, la liste du maire sortant est élue en totalité[43],[Note 2].
À l'élection suivante (mai 1929), la listesocialiste de Bramard (avec Pauchard et Louis Baroin) affronte l'Union républicaine (UR) de Thévenault, puis de Gaspard Deroche pour le second tour. Au premier, douze des treize conseillers élus sont socialistes et au second, les huit élus sont de l'UR[43].
En mai 1932, le projet de budget pour l'année suivante est rejeté par onze voix contre neuf. Lors de la réunion suivante, programmée au 14 juillet, l'opposition ne se présente pas. Le 14 août, c'est Bramard et neuf des conseillers de sa liste qui sont absents. La réunion déplacée de nouveau au 11 septembre, le projet est cette fois accepté grâce à la voix prépondérante du maire[43]. Un mois après, le 6 octobre, dix conseillers démissionnent en reprochant au maire une« autorité dictatoriale » et un« coup de force ».
Ainsi, des élections complémentaires sont organisés les 20 et 27 novembre 1932 pour désigner qui seront les onze nouveaux conseillers remplaçant les dix démissionnaires et un mort. Le premier tour amène à la victoire de l'UR, qui remporte dix places. Elles sont reprises par les démissionnaires. Au second tour, c'est Lazare Pagnier, candidat socialiste, qui est élu, amenant la majorité à Bramard. En1935, les socialistes remportent l'élection dès le premier tour, et Bramard est réélu maire[43].
À la mort de Marie de Friencourt,Charles de Bourgogne, fils de Bonne d'Artois etPhilippe de Bourgogne, décide que les seigneurs de Nevers seront également ceux de Luzy[24].
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
---|---|---|---|---|
1944 | 1953 | Marie-Joseph Bondoux | SFIO | Médecin. Conseiller général. |
1953 | 1971 | Daniel Benoist | SFIO puisPS | Chirurgien gynécologue. Conseiller général. |
1971 | 1975 | Alain Benoist | PS | Médecin. Fils du précédent. |
1976 | 1983 | Fernand Baudin | PS | Instituteur retraité. |
1983 | 1995 | Casimir Terzaghi | PS | Directeur des carrières deMoulins-Engilbert et deFléty. |
1995 | 2000 | Marcel Joyeux | DVD | Contrôleur général au sein d'AGF. Conseiller général. |
2000 | 2001 | Daniel Lambert(intérim) | DVD | Agent général d'assurances. |
2001 | 2014 | Jean-Louis Rollot | PS | Inspecteur général de l'Éducation nationale. Vice-président du conseil général. |
2014 | En cours | Jocelyne Guérin | PS puisDVG | Cadre bancaire retraitée. Vice-présidente du conseil départemental. |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[44]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[45].
En 2022, la commune comptait 1 983 habitants[Note 3], en évolution de +0,35 % par rapport à 2016 (Nièvre : −3,28 %,France horsMayotte : +2,11 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
755 | 1 774 | 1 890 | 2 081 | 2 115 | 2 133 | 2 273 | 2 387 | 2 369 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
2 274 | 2 312 | 2 654 | 2 519 | 2 668 | 3 199 | 3 247 | 3 211 | 3 321 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
3 345 | 3 446 | 3 485 | 2 949 | 2 743 | 2 724 | 2 663 | 2 515 | 2 285 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2005 | 2006 | 2010 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
2 475 | 2 598 | 2 639 | 2 746 | 2 422 | 2 234 | 2 077 | 2 054 | 2 006 |
2015 | 2020 | 2022 | - | - | - | - | - | - |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 981 | 1 994 | 1 983 | - | - | - | - | - | - |
Le recensement de 1795 ne concerne que l'ancienne commune Luzy-Ville (755 habitants) et non Luzy-Foraint (660 habitants[34]). Le total de ces recensements donne une population de 1 315 Luzycois répartis sur le territoire de l'actuelle commune.
Luzy possède une maison de santé (108 lits) avec un centre de convalescence, centre Croix-Rouge. Elle possède aussi deux cabinets de médecine généraliste, cinq cabinets de médecine spécialiste (dentaire, ostéopathe, kinésithérapeute, orthophoniste, podologue), deux pharmacies, un opticien, un service de transport des malades, et un service d’infirmières et aides soignantes.
Luzy possède un complexe d'enseignement constitué d'une école maternelle et d'une école primaire ainsi qu'un collège avec internat, nomméAntony-Duvivier.
On trouve 100 associations en activité, soutenues par la mairie[réf. nécessaire].
La première apparition du château des seigneurs des Luzy, dit« château des barons », remonte en 1088, où« le moulin près de l'étang du château de Luzy » est donné par Geoffroy de Semur aux religieuses deMarcigny. D'une surface triangulaire, son aire est de 8 800 m2 environ et sa longueur des côtés est de 172 mètres maximum. Le donjon, dont son toit conique est restauré en 2001, possède des murs de deux mètres d'épaisseur[51].
Lepuits du château est utilisé jusqu'en 1954 et l'installation du réseau d'eau potable. Une tour carrée est également disposée dans l'enceinte du château et servait à l'administration judiciaire de labaronnerie[Quoi ?]. Elle disparaît à laRévolution ou peu après (dans une carte de la ville dessinée par Amédée Jullien en 1883, la tour n'est pas présente)[51].
La tour carrée, érigée dans les années 1870 par Auguste Coujard de Lacheize[Note 4], est unetour horloge située dans le centre-ville de la commune et n'ayant existé qu'une trentaine d'années. Disposée sur un plan de 4 mètres de côté, elle est éclairée par trois longues baies. Les quatre cadrans, placés sur le dernier étage du bâtiment, sont composés d'un cadran blanc émaillé de plus de 80 centimètres de diamètre, et sont également surmontés chacun de trois baies, celles-ci ne servant pas à laisser passer la lumière, mais permettaient que le son des cloches soient entendu de loin. L'horloge, quant à elle, devait être remontée tous les huit jours[52].
Les horloges ne marchent plus dès 1887, et la propriétaire,Mme Bertholomey, née Coujard de Laverchère, héritière d'Auguste Coujard de Lacheize (mort en 1882), ne s'en occupe pas[Note 5]. Dès l'acquisition de la tour par Marie-Camille Coujard de Laverchère en 1900, après le décès de sa tante, l'horloge est démontée et le mécanisme, avec un cadran, est vendu au curé deTazilly Régnier[53], pour le prix de 100 francs. La tour est rachetée pour 200 francs par l'huissier communal, Louis Prétet, en 1906. Le prochain propriétaire la fera démolir pour la construction d'une remise[52],[54].
![]() | Blasonnement : « De sable au chevron d'argent accompagné de trois étoiles d'or. » |
Sur les autres projets Wikimedia :
.« Monsieur
Puisque vous renoncez aux privilèges et aux avantages que vous conférait la loi du 9 décembre 1905, vous avez du prendre vos mesures pour abandonnerle presbytère, propriété communale que vous habitez.
Je vous prie en conséquence de me faire connaître quel jour vous quitterez cette propriété »