La lutte est un système de combat àmains nues au cours duquel les adversaires se mesurent au corps à corps sur un tapis sans attraper la tenue de l'adversaire (comme enno-gi mais contrairement aujudo ou aux oppositions en "gi" dujiu-jitsu brésilien et dugrappling). L'objectif est de remporter le combat soit en faisant tomber l'adversaire au sol et en maintenant ses deuxépaules collées au tapis : c'est le tombé ; soit en gagnant aux points. Il existe cependant des règles particulières selon les différents styles. Ne pas confondre avec lecatch aussi nommé « lutte professionnelle » ou simplement « lutte » auQuébec et auNouveau-Brunswick.
Les deux lutteurs, front contre front et tenus l'un à l'autre, forment un λ dessiné par le haut du corps et les jambes. Les Spartiates furent les premiers à se montrer nus et se frotter d'huile dans les compétitions sportives. Les athlètes portaient une ceinture qui cachait le pénis, et selonThucydide, la pratique n'a été abandonnée que peu de temps avant leVe siècle av. J.-C. La zone de combat était en terre battue qu'on mouillait pour rendre les chocs moins violents[1]. Les combats étaient supervisés par un arbitre tenant un bâton avec lequel il venait pointer les fautes pouvant être commises par les combattants.
Pour remporter un affrontement, les participants devaient marquer un total de trois points. On dénombre trois manières de marquer un point; la première est de projeter l'adversaire sur son dos, sa hanche ou son épaule, la deuxième consiste à faire en sorte que n'importe quelle partie du corps de l'adversaire touche le sol en dehors de la zone de combat, enfin la dernière est de soumettre son opposant à l'aide d'uneprise de soumission comme unétranglement[2]. L'étranglement arrière depuis une prise du dos d'un adversaire ventre au sol, semble être une soumission fréquente à l'époque[3]. Une soumission très fréquente dans des sports actuels comme leMMA ou encorele jiu-jitsu brésilien.
En Grèce antique la lutte aurait été inventé parPalaestra, une fille du dieu Hermès, déesse de la lutte.
La lutte est pratiquée en Europe depuis l'Antiquité. Elle fut pratiquée à toute époque avec des règles différentes selon les régions. De nombreux maîtres de lutte ont écrit des traités sur leur art, par exemple au Moyen Âge :Fiore dei Liberi (Italien),Pietro Monte (Italien),Ott le juif (Allemand),Fabian von Auerswald (Allemand),Sigmund Ringeck (Allemand).
Au début duXXe siècle l'arrivée duju-jitsu japonais bouleverse les pratiques, et de nouvelles méthodes, souvent orienté vers ladéfense personnelle, mélangeant ju-jitsu, lutte français et boxe française sont créés comme celles deCharles Péchard (Le jiu-jitsu pratique - 1906), deA. Buvat (Le memento de Jiu-Jitsu - 1906) ou d'Emile Maitrot (Les sports de défense - 1920).
Lors desJeux olympiques, l'apparition de la lutte àAthènes en1896 fut tellement importante d'un point de vue historique qu'elle devint l'élément central des Jeux. Lalutte gréco-romaine était perçue comme la vraie réincarnation de la luttegrecque et de la lutteromaine de l'Antiquité.
Tout comme la lutte gréco-romaine, elle compte désormais parmi les grandes disciplines des Jeux olympiques.
Aujourd'hui, lafédération de Russie domine en lutte, aussi bien en lutte libre qu'en lutte gréco-romaine, mais elle est talonnée par les Etats-Unis et l'Iran. D'autres pays comme l’Azerbaïdjan, la Turquie, l’Arménie, laGéorgie[4], le Japon produisent des lutteurs de classe mondiale.
Pour lesJeux olympiques de Sydney en 2000, le programme de lutte fut modifié. Depuis1972, la lutte était divisée en dix catégories de poids dans les deux styles. Aux Jeux de Sydney, seules huit catégories de poids furent représentées dans chaque style. Les poids ont aussi légèrement changé et la catégorie la plus légère, appelée communément poids mi-mouche, a tout simplement été supprimée.
Actuellement, il existe 6 catégories de poids par style (LL; GR; LF) au programme desjeux olympiques[5].
Le premier championnat du monde de lutte libre a eu lieu àHelsinki, en1951. Dix-sept pays se partagèrent les médailles de lutte libre auxJeux olympiques de 1996 à Atlanta. Ils furent 15 à Sydney et 17 à Athènes.
Lalutte sénégalaise est un sport traditionnel très apprécié au Sénégal. La lutte sénégalaise est indissociable de la lutte africaine car cette lutte est aussi pratiqué en Gambie comme dans d'autres pays africains[8].
Aujourd'hui, on dénombre des centaines de styles de lutte différents dans le monde entier. Et de nombreux pays ont des styles locaux, comme le styleGlíma en Islande,Schwingen en Suisse, la lutteCumberland en Grande-Bretagne, leGouren en Bretagne (France), la Istrumpa en Sardaigne (Italie), le Grech en Tunisie, laLucha Canaria aux îles Canaries, lalutte léonaise dans le nord de l'Espagne ou laLutte sénégalaise, etc.
En dehors des luttes traditionnelles, on peut dissocier 4 formes de luttes réglementées par des fédérations internationales: lalutte libre, lalutte gréco-romaine, legrappling et lesambo.
Lalutte libre est un style de lutte complet qui autorise des saisies sur l'ensemble du corps de l'adversaire. Les lutteurs libres adoptent par conséquent une garde penchée lors des combats afin d'éloigner leurs jambes de l'adversaire. La lutte libre est pratiquée à la fois par les hommes et par les femmes (avec quelques règles différentes pour les femmes).
Lalutte gréco-romaine limite les prises à la partie supérieure du corps. C'est un style réservé exclusivement aux hommes. Dans ce style, les lutteurs adoptent une posture plus droite qu'en lutte libre, car ils n'ont pas besoin de protéger leurs jambes.
Lesambo est une combinaison de judo et de lutte libre ; surtout populaire dans les républiques de l'ancienne Union soviétique, il n'a jamais fait partie du programme olympique.
Legrappling est considéré comme un style de lutte. Il est d'ailleurs associé à différentes organisations de lutte nationale (comme en France) ou internationale, notamment àUnited World Wrestling qui organise des compétitions de grappling. Le but du grappling et de soumettre l'adversaire en exécutant sur celui-ci des clefs ou des étranglements.
Lalutte de plage a été codifiée par laFédération internationale des luttes associées lors de son congrès de 2004 à Athènes, afin de rassembler différentes formes de lutte de plage pratiquées dans le monde. Ce sport se pratique, pour les hommes comme pour les femmes dans un cercle de 7 m de diamètre[9]. Depuis les nouvelles règles formulées en 2015[10], Le lutteur doit pour gagner marquer trois points, soit en amenant son adversaire au sol (1 point), soit en le poussant hors du cercle (1 point), soit en faisant toucher le sol aux épaules de son adversaire lors d'une chute (2 points)[9]. Il existe des championnats du monde de lutte de plage. La discipline a été présente auxJeux de la Micronésie de 2014.
La lutte gréco-romaine et la lutte libre se distinguent principalement par l'interdiction stricte, dans la lutte gréco-romaine, de saisir l'adversaire en dessous des hanches, de faire des crocs-en-jambe et d'utiliser activement les jambes lors de l’exécution de toute action, alors que toutes ces actions sont autorisées en lutte libre[11]. La lutte féminine suit les règles de la lutte libre, tout en interdisant les prises de clefs doubles (double Nelson)[11].
Lalutte gréco-romaine, lalutte libre et lalutte féminine se pratiquent sur un tapis. Ce tapis de neuf mètres de diamètre, entouré d'une garniture de même épaisseur et d’1m50 de largeur, doit être homologué par lafédération internationale ; il doit être neuf pour les compétitions desJeux Olympiques, des championnats et coupes (même pour les tapis d'échauffement et d'entraînement)[11].
Croisillon (ou croisé de chevilles) : prise de lutte au sol. Le lutteur attaquant saisit les jambes de son adversaire en les faisant croiser l'une sur l'autre. Il roule ensuite sur le côté, entraînant son adversaire avec lui.
Action : demande de l'arbitre appelant les lutteurs à engager le combat.
Bras roulé : mouvement consistant pour un lutteur à ceinturer de ses bras le corps de son adversaire avant de le projeter sur le tapis.
Ceinture arrière exécutée avec souplesse : prise consistant pour un lutteur à projeter son adversaire de façon spectaculaire en exécutant un grand arc de cercle tout en le tenant par derrière.
Ceinture de côté : prise au sol. L'attaquant ceinture avec ses bras le tronc de l'adversaire avant de rouler sur un côté.
Disqualification : élimination d'un lutteur d'un match pour infraction aux règlements.
Attaque de jambes : mouvement consistant pour un lutteur à amener son adversaire au sol en le plaquant après lui avoir saisi les jambes.
Forfait : victoire prononcée lorsqu'un lutteur est disqualifié ou blessé trop sévèrement pour poursuivre le combat ou qu'il ne se présente pas pour le match à l'appel de son nom.
Passivité : situation où le lutteur refuse le combat sur le tapis et où il se trouve pénalisé par un point, lequel est attribué à son adversaire.
Fuite de tapis : situation où le lutteur sort volontairement du tapis et où il se trouve pénalisé par un point, lequel est attribué à son adversaire.
Liane : mouvement au cours duquel un lutteur se sert de ses jambes pour faire tourner son adversaire.
Lutte gréco-romaine : forme traditionnelle de lutte dans laquelle les lutteurs ne peuvent se servir que de leurs bras et de la partie supérieure de leur corps pour attaquer et dans laquelle ils ne peuvent maintenir que ces parties-là du corps de leurs adversaires.
Lutte libre : style de lutte où les lutteurs sont autorisés à utiliser les bras, les jambes et le reste du corps et à se saisir au-dessus et en dessous de la ceinture.
Manche : en deux manches de trois minutes entrecoupées par une pause de 30 secondes.
Mise en danger : position dans laquelle le dos d'un lutteur forme un angle de moins de 90 degrés avec le tapis et dans laquelle le lutteur est maintenu par son adversaire. Le lutteur effectuant l'action marque alors 2 points.
Open : ordre de l'arbitre demandant à un lutteur d'ouvrir sa position afin de ne pas bloquer l'exécution d'une prise adverse.
Par terre : sur le tapis, position de départ dans laquelle un des lutteurs se tient les mains et les genoux contre le tapis, alors que l'autre lutteur se tient à genoux sur le côté, les mains posées sur le dos du premier lutteur.
Points techniques : points marqués pendant le combat.
Pont : position arquée adoptée par un lutteur dos au tapis pour éviter que son dos ne touche le tapis.
Prise de « grande amplitude » : projection dans laquelle le centre de gravité de l'adversaire est supérieur au lutteur qui tente de le projeter. Le lutteur effectuant cette prise marque alors cinq points.
Prise de bras : contrôle des bras de l'adversaire.
Bras à la volée : mouvement consistant pour un lutteur à projeter son adversaire par-dessus son épaule en lui tenant le bras.
Rond central : petit cercle à l'intérieur du tapis de lutte.
Supériorité technique : combat remporté par un lutteur lorsque la différence de points est supérieure ou égale à 10 points.
Surface centrale de lutte : cercle sur le tapis de lutte situé entre le rond central et la zone de passivité.
Zone de passivité: Surface intérieur du tapis. L'arbitre annonce "zone" au lutteur qui se rapproche du cercle afin de l'avertir qu'il est sur la point d'être sorti par son adversaire.
Tombé : mouvement visant à maintenir les épaules de l'adversaire contre le tapis. Cette action arrête le match et donne la victoire.
Tours de qualification : tours effectués afin d'obtenir le nombre de combats requis pour pouvoir commencer l'élimination directe.
Tours de repêchage : combats effectués par les lutteurs qui se sont inclinés face aux deux finalistes pour déterminer lesquels remporteront les médailles de bronze.