La commune de Lumbres (nom officiel depuis 1801), traversée par l'Aa et leBléquin, est située dans le nord-est du département duPas-de-Calais à 11 km, à vol d'oiseau, au sud-ouest de la commune deSaint-Omer. C’est une commune de type bourg rural avec une population de 3 577 habitants au dernier recensement de 2022, elle a connu un pic de population en 1982 avec 4 107 habitants.
Lagéomorphologie explique le paysage lumbrois, les coteaux calcaires en particulier. Plusieurs carrières locales dont celles de la cimenterie de Lumbres ont livré de nombreuxfossiles de poissons, d'ammonites…
leruisseau d'Acquin, d'une longueur de5,76 km, qui prend sa source dans la commune d'Acquin-Westbécourt, se jette dans laBecque au niveau de la commune[6].
Les « paysages des hauts plateaux artésiens », appelés aussi « Haut Artois », se caractérisent par trois ensemblesécopaysagers :
l'ensemblemésophile ouvert du plateau artésien calcaire ;
l'ensemblealluvial des fonds de vallée de la Lys et de l'Aa ;
l'ensemblecalcicole des versants calcaires des vallées[21].
Le « Haut Artois » dispose d'une importante densité decorridors biologiques bien interconnectés[21].
Dans le « Haut Artois », pas de villes, c'est une des rares terres rurales de la région, les communes les plus importantes sont, du nord au sud, Lumbres,Fauquembergues etFruges. Le « Haut Artois », drainé par l'Aa et laLys, constitue le sommet de l'anticlinalartésien, paysage ventée, froid et aux précipitations importantes qui en font le château d'eau régional[21].
Leș cultures représentent 59,66 % des sols, les prairies 29,96 %, les forêts et milieux semi-naturels de 6,81 %, les espaces artificialisés 6,09 % avec les communes principales de Lumbres, Fruges et Fauquembergues, les espaces industriels 0.41 % et les cours d'eau et plans d'eau 0.08 %[21].
Uncontrat de rivière et diverses aides de l'Agence de l'eau ont aidé à traiter certaines pollutions industrielles de l'Aa, mais le boisement (peupleraies) et le comblement ou drainage du marais en aval de lapoudrerie d'Esquerdes, ainsi que l'urbanisation et une gestion des berges peu respectueuse de l'environnement ont dégradé le patrimoine des zones humides communales.
Environnement : Si lecastor a déserté la vallée depuis plusieurs siècles et laloutre depuis quelques décennies, la commune abrite encore quelques richesses naturelles qui sont principalement, outre un fond alluvial et quelques reliques de zones humides ornées d'orchidées et d'autres espèces intéressantes, descoteaux calcaires et un petit massifforestier (sur la montagne – ou colline – de Lumbres). Le paysage est toutefois marqué par les vastes carrières et la cheminée de la cimenterie. L'autoroute procheA 26 (dite « autoroute des Anglais ») et l'élargissement de la nationale 42 constituent un facteur important defragmentation écopaysagère d'unréseau écologique dont la réalité est visible sur les images satellites.
lescoteaux du mont de Quelmes, terrain géré (location, convention de gestion) par le Conservatoire d'espaces naturels des Hauts-de-France, d'une superficie de17,455ha[25].
Zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique
L’inventaire deszones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire.
Le territoire communal comprend six ZNIEFF detype 1[Note 5] :
leréservoir biologique de l’Aa. Cette ZNIEFF doit être considéré comme étant un milieu pépinière à l’échelle de l’hydrosystèmeAa rivière[26] ;
lavallée du Bléquin de Nielles à Affringues. Site formé par des coteaux crayeux, constitués d’une craiemarneuse datant d’environ90 millions d’années. L’érosion du plateau crayeux a donné naissance à cette vallée[30] ;
la vallée du Bléquin et les vallées sèches adjacentes au ruisseau d’Acquin. Cette ZNIEFF se situe sur les marges septentrionales duHaut-Pays d’Artois, en bordure descuestas duBoulonnais et du pays deLicques[32] ;
la moyenne vallée de l’Aa et ses versants entre Remilly-Wirquin et Wizernes. La moyenne vallée de l’Aa et ses versants représentent un remarquable ensemble écologique associant des habitats très différents constituant des complexes de végétations souvent complémentaires[33].
Leréseau Natura 2000 est un réseau écologique européen de sites naturels d’intérêt écologique élaboré à partir des directives « habitats » et « oiseaux ». Ce réseau est constitué dezones spéciales de conservation (ZSC) et dezones de protection spéciale (ZPS). Dans les zones de ce réseau, les États Membres s'engagent à maintenir dans un état de conservation favorable les types d'habitats et d'espèces concernés, par le biais de mesures réglementaires, administratives ou contractuelles[34].
Sur la commune, un site Natura 2000 de type B est défini ensite d'importance communautaire (SIC) : lespelouses, bois acides à neutrocalcicoles, landes nord-atlantiques du plateau d'Helfaut et le système alluvial de la moyenne vallée de l'Aa d'une superficie de389ha et répartis sur14 communes[35].
Au, Lumbres est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[37].Elle appartient à l'unité urbaine de Lumbres[Note 7], une agglomération intra-départementale regroupant huit communes, dont elle estville-centre[Note 8],[38],[39]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Saint-Omer, dont elle est une commune de la couronne[Note 9],[39]. Cette aire, qui regroupe 79 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[40],[41].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d’occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (52,4 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (57,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :terres arables (31,4 %), forêts (19 %), zones urbanisées (17,7 %), prairies (15,6 %), mines, décharges et chantiers (10,3 %), zones agricoles hétérogènes (5,4 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (0,6 %)[42]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
À la suite du passage destempêtes Ciarán,Domingos etElisa et desinondations etcoulées de boue qui se sont produites, la commune est reconnue, par arrêté du, en état de catastrophe naturelle pour inondations et coulées de boue sur la période du au, comme179 autres communes du département[43].
Le nom de la localité est attesté sous les formesLaurentia (1040),Lumerez (1183),Lumera (1189),Lumbres (1220),Lumers (1227),Lumeres (1228),Lunbres (1238),Laurentia sive Lumbrae (v. 1512)[44],Lumbres (1793) etLambres puisLumbres (depuis 1801)[2].
Viendrait de l'anthroponyme romanLaurentius suivi du suffixe-a, substitué par la suite par celui germanique deLumarus +-as[45].
La vallée a connu une occupation préhistorique, dont sur la « montagne de Lumbres », au moins aunéolithique[46]. Le docteur Pontier et le chanoine Collet (abbaye de Wisques) ont été parmi les premiers à étudier scientifiquement les vestiges préhistoriques locaux (Arques, Lumbres, Elnes et Wavrans).
Antoine François de Gennevières, descendant d'une famille détenant les seigneuries deVaudricourt etCourchelettes, est seigneur de Samettes en avril 1763. À cette date, il reçoit des lettres venant de Versailles, le déclarantchevalier héréditaire et l'autorisant à décorer ses armes d'une couronne decomte. Il est le1er gentilhomme de la Cour deCassel (domaine royal sur Cassel) et président de l'assemblée des magistrats des chefs collèges de laFlandre maritime, représentant les titres de la province. Il a trois filles aux abbayes deMessines, Avennes,Étrun. Il a rendu au roi de grands services dans les dernières guerres, surtout en procurant au roi une partie des secours dont les armées avaient besoin pendant le siège de Douai, le siège du Quesnoy, le siège de Bouchain etc[47].
Le docteur Georges Pontier, éruditnaturaliste et spécialiste local de lapréhistoire et de lapaléontologie, a marqué l'histoire culturelle de la commune et de la région audomaroise en ayant mis au jour et étudié de nombreuses traces de la grande faune préhistorique, deshommes préhistoriques et d'espèces animales antérieures.
Une société savante — appelée désormais le « Groupe Pontier » — a poursuivi son œuvre.
Lors de laPremière Guerre mondiale, c'est une des communes qui ont été retenues par le préfet du Pas-de-Calais, le ministère de la guerre et les autorités alliées pour regrouper des réfugiés de la région nord deSaint-Omer afin de les évacuer vers le sud. En1918, le préfet du Pas-de-Calais pour préparer l'évacuation des populations du sud d'Arras et de Béthune a demandé aux alliés anglais d'y dresser cent tentes pour accueillir les réfugiés avant de pouvoir les transférer vers Rouen[49]. Selon les archives départementales, le centre de Lumbres a vu passer 15 000 réfugiés en 1918. Les Anglais qui avaient dû quitter le centre d'Ebblinghem à la suite des pilonnages allemands y ont installé un hôpital pour blessés civils, contagieux et tuberculeux, femmes en couche, avec le concours du préfet et de l'armée française, sous la direction deMme Liouville, infirmière major[49]. Les Américains ont participé pour 2/3 dans le prix de journée des malades. Cet hôpital a aussi reçu des patients ne pouvant être traités ailleurs, la plupart des hôpitaux du département ne fonctionnant plus à cause de la guerre. Si nécessaire le préfet était prêt à faire de même àDesvres, en spécialisant ce nouveau centre pour les vieillards et infirmes. Des dizaines de milliers de réfugiés ont ainsi été regroupés, et transportés en train, ravitaillés avec boissons chaudes, conserves et pain dans les gares de Boulogne, Pont-de-Brique et par la mairie d'Hesdigneul[49]. Le préfet prévoyait de réutiliser ces mêmes centres pour la réception des réfugiés à leur retour[49]. De 1914 à 1918, par ailleurs, environ un peu plus de 200 Lumbrois ont été mobilisés, dans les armes et les régiments les plus divers, en fonction de leur âge, de leurs aptitudes et de leur état de santé.
La gare, au début duXXe siècle.Rame du Chemin de fer d'Anvin à Calais, rue Saint-Pierre.
Pour cette raison, et à cause de la proximité de laCoupole d'Helfaut, Lumbres et la vallée ont été des cibles militaires lors des deuxguerres mondiales. Créée en 2015, une association locale appeléeN'oublions jamais - Lumbres[50] perpétue le souvenir et la mémoire des deux conflits mondiaux dans la commune.
La commune est décorée de lacroix de guerre 1939-1945, avec étoile de bronze, le, distinction également attribuée à28 autres communes du Pas-de-Calais[51].
La première école date de 1861 : l'école Notre-Dame, qui comptait 8 classes maternelles et primaires en 2007, soit 184 élèves[62]. Les écoles primairesRoger-Salengro etJules-Guesde, et les maternellesSuzanne-Lacore etMarie-Curie sont également sur la commune[63].
L'enseignement secondaire se fait aux collèges, nationaliséAlbert-Camus (comprenant uneSEGPA) etNotre-Dame (privé).
Le lycée professionnelBernard-Chochoy propose une filière bâtiment. D'autres lycées sont sur Saint-Omer ; l'enseignement supérieur s'effectuent à l'université du littoral (Boulogne, Calais, Saint-Omer), à Lille ou ailleurs.
Différentes professions médicales (médecins, kinésithérapeutes, infirmiers, opticien, orthophoniste, psychologue) sont installées sur la commune, qui est équipée de deux laboratoires d'analyse médicale, d'un centre d'auto-dialyse et d'une clinique vétérinaire. Une maisonAlzheimer se situe àEsquerdes à 5 kilomètres. Le centre hospitalier de la région de Saint-Omer se situe àHelfaut à 10 km.
Depuis septembre 2022 est ouverte la maison de santé du Pays de Lumbres regroupant ostéopathe, podologue-pédicure, diététicienne, sophrologue-psychologue et médecins généralistes[64].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[66]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[67].
En 2022, la commune comptait 3 577 habitants[Note 10], en évolution de −2,93 % par rapport à 2016 (Pas-de-Calais : −0,72 %,France horsMayotte : +2,11 %).
En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à30 ans s'élève à 36,2 %, soit en dessous de la moyenne départementale (36,7 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à60 ans est de 26,9 % la même année, alors qu'il est de 24,9 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 1 768 hommes pour 1 839 femmes, soit un taux de 50,98 % de femmes, légèrement inférieur au taux départemental (51,50 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[69]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,5
90 ou +
1,2
6,4
75-89 ans
10,1
16,9
60-74 ans
18,6
21,2
45-59 ans
19,0
16,5
30-44 ans
17,2
19,7
15-29 ans
17,1
18,8
0-14 ans
16,8
Pyramide des âges du département duPas-de-Calais en 2021 en pourcentage[70]
La commune réalise en 2010-2011 une piste deBMX aux normes olympiques[71]. Elle est par ailleurs dotée d'un stade, d'une piscine intercommunale, de salles de sport…
En 1826 M. Delforge est autorisé à installer à Lumbres une papeterie au bord de l'Aa dans une zone non construite de champs et prairies, à la suite d'une demande qu'il a déposée en 1824[74]. Le projet prend du retard et le terrain n'est acheté par Hubert Gardien (papetier déjà propriétaire d'une autre usine à Lumbres) qu'en1832[74]. La nouvelle usine est construite en 1833 puis achetée par deux propriétaires britanniques, et ensuite rachetée en1876 par Emile Avot Loy, qui crée la société Avot fils et Cie, laquelle sera ensuite rebaptiséePapeteries de Lumbres[74].L’usine produit des sacs et sachets destinés à emballer des denrées agroalimentaire et le ciment. En 1838, elle produit du papier en continu. Près de 40 ans plus tard (en 1875), elle assure ses besoins en énergie par deuxroues à aubes complétées de deux machines à vapeur de 40 et 15 chevaux qui alimentent 8 piles, 2« lessiveurs » rotatifs (boules d'acier riveté, tournant sur elles-mêmes dans lesquelles on fabriquait la pâte à papier), une machine en continu et 7 sécheurs à papier. Sa production atteint alors 600 kg de papier par jour[74].
Vers 1900, la production est déjà de 3 tonnes/jour. L'activité croît et dans les années 1930 (après lacrise de 29 l'usine employait près de 400 personnes[74].
L'usine située non loin de lacoupole d'Helfaut est gravement endommagée durant la Seconde Guerre mondiale, et ne redémarre qu'en 1949 (année où elle est achetée par le groupe Charfa qui crée laS.A.R.L des Papeteries de Lumbres. Peu avant 1960, le papier est utilisé pour produire du carton d’emballage (en papier recyclé) ce qui justifie un changement de nom : l'entreprise devient laSociété industrielle des cartonneries de Lumbres. En1964 14 400 tonnes de carton ondulé sortent de l'usine qui complétera son activité en1968 avec une installation produisant unpolystyrène expansé[74].
En 1974, près de 700 employés travaillent dans l'usine dont les effluents industriels sont toujours rejetés dans l'Aa. Ce n'est qu'en 1975 que deux stations d’épuration sont créées[74].
L'« usine à ciment » ou l'« usine au ciment » de Lumbres été conçue et mise en construction à partir de1884 pour être mise en service en1888 par la société Goidin et Cie (MM Goidin et V. et F. Friscourt). Elle s'étendait alors sur 7hectares et concassait et transformait en ciment le calcaire argileux local. En 1901, il en sortait environ 6 000 t/mois de ciment[74].
En1911, elle devient la Société anonyme des ciments Portland de Lumbres, ensuite rachetée par la société Fourmaintraux, Courquin et Cie qui la revend en1913 à lasociété anonyme La Desvroise, qui entreprend de la moderniser pour une remise en marche en1914. C'est alors que débute laPremière Guerre mondiale après laquelle la cimenterie sera agrandie[74].
Après la Seconde Guerre mondiale, en1950, l'exploitation de la carrière se modernise (chevaux, pelles et pioches sont remplacés par de gros engins de terrassement : gratteurs, pelles mécaniques, camions, bulls et scrapers)[74].
En 2017, c'est la dernière de celles qui existaient antérieurement dans le Nord-Pas-de-Calais et la Picardie. Et, vers 2020, sa capacité annuelle de production est d'environ 1 000 000 t/an de ciment et 700 000 t/an de clinker[78].
L'usine est achetée et exploitée parHolcim France (filiale du groupe Holcim France Benelux créé en, qui emploie plus de 3 700 personnes et réalise un chiffre d’affaires de 977 millions d’euros, fusionné avecLafarge en 2014). Elle appartient depuis 2015 à la société EQIOM (filiale du groupe Irlandais CRH) qui détient (en 2017) 2 autres cimenterie et 2115 centrales à béton[79] dont à proximité celles d'Arques, de Boulogne et de Calais), et quatre centres de broyage (dont un à Dannes). Le groupe annonçait en 2017 pour son usine de Lumbres une capacité de production de 750 000 tonnes/an via deux fours dits à « voie humide » : le fourno 5 (qui traite 1 400 tonnes/jour declinker et qui est équipé en 2017 d'un nouvelélectrofiltre[80] (de 250 tonnes[80]) et le fourno 4: (800 tonnes/jour de clinker) et 2 broyeurs à ciment ainsi qu'un broyeur à ciment ultra-fin ; 2800 à 4000 sacs de ciment peuvent ainsi être produits par heure. Le groupe détient aussi 100hectares de carrière de craie, de marne, d'argile[79]. En 2017, l'usine faisait travailler 130 salariés[80]. Ce site industriel de 27,6hectares, classéSeveso seuil haut est soumis à une surveillance environnementale renforcée en raison des risques chimiques et atmosphériques liés à ses activités qui incluent l’incinération in situ de déchets industriels, y compris toxiques ou à risque sanitaire. Cette fonction de co-incinération, exercée depuis plusieurs décennies, revêt une importance stratégique dans un contexte régional marqué par l’absence de décharge de classe 1. Des Commissions de Suivi de Site (CSS) doivent être régulièrement organisées, ouvertes aux acteurs locaux et au public, pour garantir le bon suivi des émissions et des substances dangereuses stockées ou utilisées. La configuration topographique du territoire, notamment la vallée de l’Aa, influe sur la dispersion des polluants notamment en cas d'inversion atmosphérique. Sur le plan des émissions, la cimenterie rejette environ 600 000 tonnes de dioxyde de carbone (CO₂) par an, soit près de 6 % des émissions françaises liées à la production de ciment. Elle est aussi source d’émissions significatives d’oxydes d’azote (NOx), de particules fines et ultrafines, de composés organiques volatils (COV), de dioxines et furanes organochlorés, en lien avec la co-incinération de déchets industriels.Une étude d’impact environnemental conduite en 2022/2023 par la Mission Régionale d’Autorité Environnementale (MRAe) a souligné la nécessité d’améliorer la qualité de l’évaluation des rejets et leur suivi sanitaire[81].
Dans le cadre du projet de modification et modernisation de la cimenterie par la création d'un nouveau four K6 et d'autres installations qui remplaceront les deux lignes de cuisson (production declinker par voie humide) existantes. Le Four K6 promet une production accrue, par voie sèche, avec unemeilleure efficacité énergétique, des économies d’eau et d'émissions degaz à effet de serre ; selon l'enquête publique, l'usine vise une production de 1 100 000 de t/an de clinker (3 500 t/jour) et environ 1 000 000 t/an de ciment[82],[81].Un projet global decapture et séquestration du carbone associent notamment les sociétés Air Liquide, le fabricant de chaux Lhoist et le cimentier EQIOM et RTE qui tous doivent contribuer à capturer, purifier, transporter, liquéfier et séquestrer le carbone (projet devant faire l’objet d’une évaluation environnementale globale selon la MRAe). Ce programme se déploiera en deux phases. La première (en cours) doit remplacer les deux anciens fours par un four unique plus performant, en visant 80 % de substitution des combustibles fossiles par des combustibles alternatifs (déchets, biomasse, biogaz) d’ici 2027, pour une réduction espérée de 245 000 t/an de CO₂. La seconde phase prévoit l’installation d’une unité de captage cryogénique (Cryocap™ Oxy) qui filtrera les gaz de cuisson en réduisant jusqu’à 91 % des émissions de CO₂. Cette technologie, fonctionnant à l’électricité, serait implantée sur un terrain éloigné des habitations et présenterait un impact environnemental limité selon EQIOM. 1,5 million de tonnes de CO2 par an devrait être acheminé auport de Dunkerque où il sera densifié et liquéfié avant d'être conduit (par navire) en mer du Nord (Norvège) pour être injecté sous haute pression dans des couches géologiques sous-marines profondes. D’autres sociétés sont pressenties pour rejoindre le projet et hausser à 3,4 millions de t/an de CO2 capté[81]. Toutefois, elle pourrait générer des déchets toxiques supplémentaires avec des teneurs élevées en dioxines, oxydes d’azote et particules fines[81]. L’autorité environnementale recommande de nouvelles mesures de réduction des rejets pour rester sous les seuils acceptables pour la santé. Le projet bénéficie du soutien de l’État et de l’Union européenne dans le cadre du plan France Relance. Une concertation publique a été organisée pour débattre des nuisances et des impacts sanitaires, et la MRAe a formulé des recommandations visant à renforcer la transparence et la qualité des données environnementales[81].
Depuis quelques années, la ville de Lumbres - autrefois plutôt industrielle - s'est ouverte autourisme. L'office de tourisme propose de découvrir divers lieux et activités, dont avec untrain touristique d’époque (Micheline).
L'égliseSaint-Sulpice, de style néogothique fut construite de 1854 à 1863 par l'architecte diocésainAlexandre Grigny[86].L'évêque d'Arras Pierre Louis Parisis en posa la première pierre en1854. L'église est inscrite à l'Inventaire Général des Monuments Historiques depuis 1980.
DansSous le soleil de Satan deGeorges Bernanos, l’abbé Donissan est nommé curé de Lumbres. Après avoir tenté de ressusciter un enfant, il est vénéré par la population qui le surnomme le « saint de Lumbres ».
Inspiré des armes de la famille de Lumbres, qui donna les premiers seigneurs du lieu, dont les seules représentations connues (un sceau duXIVe siècle et la pierre tombale d'Antoine de Lumbres, située dans l'église deLongvilliers) sont sans couleurs. Adopté par la municipalité.
Serge Dumanoir et Guy Delannoy, le tunnel de la kriegsmarine à Lumbres, bulletin du haut-pays d'Artoisno 80, pages 218 à 220
Serge Dumanoir - Dynamitage du château de la famille De Raismes,, chroniques d'histoire localeno 2,
Serge Dumanoir et Sœur Rozanne Philippe, Séjour des sœurs de la congrégation de la Sainte-Famille d'Ypres en 1914-1915 à Lumbres, chroniques d'histoire localeno 2,
Serge Dumanoir - Les exactions allemandes du à Lumbres et environs, bulletin n° 85 du haut-pays d'Artois, pages 237 à 243
Serge Dumanoir - Edith OK 17, espionne au service de l'abwehr de Lille, bulletin n° 86 du haut-pays d'Artois, pages 200 à 216
Serge Dumanoir - Erwin Streif, alias Marcel Stahl et Christiane Gorman, agents de l'abwehr III F de Lille, bulletin n° 89 du haut-pays d'Artois, pages 234 à 252
A. Collet, Les environs de Lumbres sous la Révolution. Wavrans, Elnes, Remilly, Wirquin, Ouve, Esquerdes, Cléty, Pihem, Wismes et autres lieux, Boulogne-sur-Mer, Imprimerie G. Hamain, 1922.
R. Lesage, Les soldats de Lumbres dans la Grande Guerre. Parcours de combattants, Fauquembergues. Comité d'histoire du Haut-Pays, 2010.
↑La DREAL distingue, dans la régionNord-Pas-de-Calais, quatre grandes familles de paysages : ceux du Haut Pays, Bas Pays, Littoraux et d'interface. Ces grandes familles de paysages comprennent21 grands paysages régionaux.
↑Les ZNIEFF detype 1 sont des secteurs d’une superficie en général limitée, caractérisés par la présence d’espèces, d’association d’espèces ou de milieux rares, remarquables, ou caractéristiques du milieu du patrimoine naturel régional ou national.
↑Les ZNIEFF detype 2 sont de grands ensembles naturels riches, ou peu modifiés, qui offrent des potentialités biologiques importantes.
↑Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
↑Dans une agglomération multicommunale, une commune est dite ville-centre lorsque sa population représente plus de 50 % de la population de l’agglomération ou de la population de la commune la plus peuplée. L'unité urbaine de Lumbres comprend une ville-centre et sept communes de banlieue.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑Ce dossier de l’Insee reprend, pour la commune,le Code Officiel Géographique, le découpage territorial, l'intercommunalité, les zonages d’études, le dossier complet de la commune, un comparateur de territoires, les données statistiques et les définitions des termes géographiques (zonages administratifs, d’étude, etc.).
↑"Remonter le temps" est un outil de comparaison de l’évolution de l’occupation des sols dans le temps sous forme de cartes ou photos aériennes :carte de Cassini (XVIIIe siècle),carte d'état-major (1820-1866) et période actuelle (1950 à aujourd'hui). Pour comparer deux autres cartes, sélectionner les cartes en haut de la page.
↑« Distance, à vol d'oiseau, entre deux communes », après avoir lancé la recherche de la commune, sur la droite de la page d'accueil, choisir : Accéder aux outils cartographiques/Mesures/Mesurer une distance, surle siteGéoportail(consulté le).
↑a etbDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,(DOI10.4000/cybergeo.23155).
↑Jennifer-Laure Djian, « Bilan des maires à Lumbres : Joëlle Delrue se représentera en mars : Élue 1983, Joëlle Delrue a été conseillère municipale puis adjointe, trois mandats, aux côtés de Jean-Claude Leroy puis de Jean-Pierre Decobert. Désignée candidate du Parti socialiste en 2008, elle a été élue maire de Lumbres, 3 880 habitants. À 60 ans, après six ans aux affaires qu’elle n’a « pas vu passer », elle brigue un deuxième mandat. »,La Voix du Nord,(lire en ligne, consulté le).
↑Jean-Marc Szuba, « Municipales à Lumbres : Joëlle Delrue, élue maire, avec cinq adjoints : Élection sans surprise ce dimanche de Joëlle Delrue, qui rempile au poste de maire. Elle sera secondée par cinq adjoints tandis que quatre conseillers délégués ont été nommés. »,La Voix du Nord,(lire en ligne, consulté le).
↑Jean-Marc Szuba, « Les projets du maire de Lumbres : attractivité et nouveaux habitants au programme de Joëlle Delrue : Pour son deuxième mandat, Joëlle Delrue va mettre l’accent sur l’attractivité de Lumbres, notamment son centre. Elle entend aussi lutter contre le vieillissement de la population par la construction de nouveaux logements. »,La Voix du Nord,(lire en ligne, consulté le).
↑Anthony Berteloot, « La maison de santé du Pays de Lumbres a pris ses marques et attend de nouveaux médecins »,La Voix du Nord,(lire en ligne, consulté le).
↑François Wavrant, « Désormais on circule tout en douceur dans le Pays de Lumbres, et ce n’est pas fini »,La Voix du Nord,(lire en ligne, consulté le).
↑Anthony Berteloot, « La voie verte entre Lumbres et Acquin-Westbécourt est ouverte »,La Voix du Nord,(lire en ligne, consulté le).
↑Anthony Berteloot (2017) [Pollution dans l’Aa, la papeterie Sical dans le collimateur des pêcheurs. Une pétition lancée avant l’été rassemble près de 400 signatures contre des rejets polluants dans l’Aa. La Fédération de pêche, qui relaie l’initiative, pointe du doigt la société lumbroise Sical, qui dit connaître le problème et y remédiera à partir de 2019.],Nord-Eclair, publié le 27 octobre 2017.