Considéré comme l'un des pères fondateurs de la République italienne, Luigi Einaudi est également un grand économiste, de renommée mondiale.
Gouverneur de laBanque d'Italie depuis1945, il se voit confier la vice-présidence du Conseil des ministres, couplée au ministère du Trésor, devenant l'une des figures du quatrième gouvernement d'Alcide De Gasperi.
En1948, sa carrière est récompensée par son élection à la présidence de la République, pour unmandat de sept ans, à l'issue duquel il dispose du droit de siéger à vie auSénat de la République.
Né le 24 mars 1874 àCarrù[1], un petit village duPiémont, Luigi Einaudi est le fils d'un concessionnaire de la collecte des impôts.
Sorti diplômé du Lycée classique Cavour (Liceo Classico Cavour), au sein duquel il obtenait les meilleures notes, il poursuit ses études à l'université de Turin. Durant cette période, Einaudi, proche du mouvement socialiste, rédige quelques chroniques dans la revueCritica Sociale, dirigée parFilippo Turati. Einaudi délaisse, cependant, ses convictions socialistes, et, ayant désormais un positionnementlibéral, quitte laCritica. C'est en1895 qu'il quitte l'université, de laquelle il sort diplômé en droit.
Collaborant pour quelques journaux, commeLa Stampa ou leCorriere della Sera, ayant le titre de correspondant de presse pour le magazine britanniqueThe Economist et directeur du magazineLa Riforma Sociale, il est cependant contraint de quitter les rédactions en1926, à la suite de l'avènement, puis de l'emprise dufascisme sur le pays, bien qu'il dirigeLa Riforma jusqu'en1935.
L'avènement de la dictature fasciste, assumée parBenito Mussolini, contraint cependant Einaudi à cesser ses activités politiques, quitter le Parlement et s'exiler enSuisse ; lui-même n'a jamais caché son antifascisme, puisqu'il fut l'un des signataires, en1925, du Manifeste des intellectuels antifascistes (Manifesto degli intellettuali antifascisti).
Le, à la suite de la chute du régime fasciste, Einaudi se voit nommer recteur de l'université de Turin ; d'autre part, il écrit de nouveau pour leCorriere, rédigeant quelques chroniques politiques et économiques.
Il, Einaudi est nommé vice-président du Conseil des ministres, ministre des Finances et du Trésor dans lequatrième gouvernement d'Alcide De Gasperi. Tout en gardant la vice-présidence du Conseil, le il quitte les deux ministères pour assumer le portefeuille du Budget, étant ainsi le premier assumant une telle charge[2]. Sa politique économique est considérée comme étant à l'origine duMiracle économique italien desannées 1950, celle-ci se résumant à la diminution de la fiscalité et desdroits des douanes.
Le, bien qu'on lui ait prêté une certaine sympathie pour la monarchie, Luigi Einaudi est éluprésident de la République italienne, au quatrième tour de scrutin ; il a recueilli 518 suffrages des 872 grands électeurs convoqués pour le scrutin, bien qu'à l'origine, le président du Conseil,Alcide De Gasperi, ait soutenu la candidature du ministre des Affaires étrangères,Carlo Sforza.
Luigi Einaudi, considéré comme étant l'un des pères de la République italienne, assuma ses fonctions présidentielles avec dignité, si bien que les partis semblaient favorables à sa réélection, lorsque sonmandat de sept ans prit fin, en1955. Mais le président Einaudi s'y étant opposé, celui-ci rendit ses pouvoirs à son successeur,Giovanni Gronchi. En sa qualité d'ancien président de la République, Einaudi eut le privilège de siéger, de droit, auSénat de la République.