Elle est nomméemaîtresse de conférences à l'université de Rouen, puis obtient unehabilitation universitaire en 2017, en présentant un mémoire intitulé « 1968, de grands soirs en petits matins »[4]. Elle est membre du Groupe de recherche d'histoire (GRHis — EA 3831)[4],[3]. En 2020, elle décide de quitter l'université pour enseigner dans le secondaire.
Elle a travaillé sur la jeunesse, les générations, les formes de socialisation et d'engagement auXXe siècle, et notamment de laguerre d'Algérie à nos jours. Ces dernières années, sa recherche a été consacrée à l'événement 1968 et aux différentes mobilisations qui l'ont suivi (féminismes, « révolution sexuelle », cultures politiques). Son travail est aussi tourné vers la conscience historique, les temporalités et l'historicité[3]. Son livre1968 : de grands soirs en petits matins a été vendu à 7 000 exemplaires[3]. Elle consacre ses travaux à l'histoire des révolutions, telle que laCommune de Paris[5] et l'histoire globale des révolutions[6]. Elle travaille ensuite à l'histoire duFront populaire[7].
En 2022, elle publieL’Ensauvagement du capital. Pour Benjamin Tuil dans la revueEsprit, ce court essai est rédigé « dans un esprit pamphlétaire ». Ludivine Bantigny s’attaque au capitalisme en dénonçant « un système-monde qui, loin de pacifier les rapports sociaux et politiques, est intrinsèquement violent. »[5] Le capitalisme serait dans une logique de l’ensauvagement, sa logique étant comparable à celle d’« un colonialisme qui n’ose pas dire son nom. »[9]
Gabriel Bouchaud duPoint considère que l'ouvrage est un « opuscule radical et peu convaincant ». Selon lui, « pour un lecteur qui n’est pas d’extrême gauche, ouvrirL’Ensauvagement du capital » serait « un peu comme pénétrer dans une dimension parallèle. »[6]. Pour Johan Faerber du journal culturel en ligneDiacritik, l'ouvrage est « indispensable autant que stimulant »[9].
Elle est régulièrement invitée sur des chaînes de radio publiques[10] ainsi qu'à la télévision[11], notamment dans les émissionsC ce soir[12] etC politique[13] ou surMediapart[14],[15]. En 2016-2017, elle est une intervenante régulière de l'émissionDu grain à moudre surFrance Culture[16]. Elle intervient également avec régularité sur le plateau de l'émission28 minutes surArte[17]. En 2018, elle coécrit et participe au filmLa grève du siècle en direct diffusé sur France 3[18]. Entre 2021 et 2023, elle est sociétaire de l'émissionHistoire de surFrance Inter, proposée et présentée parPatrick Boucheron[19].
Ludivine Bantigny, fille de postiers[20],« trotskiste dans sa jeunesse »[20], reste« engagée à la gauche de la gauche »[20]. Elle participe àNuit debout en 2016 et se dit proche de l'économiste et philosopheFrédéric Lordon.
Par ailleurs, elle soutient à plusieurs reprises la militante controverséeHouria Bouteldja[21], qui a, selon elle, été« érigée en sorcière, parce qu'elle soulève des questions qui ne sont pas audibles dans une partie de la société française »[3] ; à ce titre, elle a pris une position suivant laquelle« lapensée décoloniale ne menace pas la République »[22],[23].
En mai 2022, elle rejoint le parlement de laNupes[24].
Le 4 avril 2024, l'écrivainFrançois Bégaudeau comparait devant letribunal judiciaire de Paris, après que Ludivine Bantigny et l'associationLes Chiennes de garde ont déposé plainte contre lui, en 2020, pour « diffamation en raison de l’appartenance à un sexe »[25] après qu'il a écrit dans les commentaires de son site : « Dans le milieu radical parisien, Ludivine est connue pour être jamais la dernière. Tous les auteurs de La Fabrique lui sont passés dessus, même [Geoffroy de] Lagasnerie ». Pour l’historienne,« ce n’est pas de l’humour, c’est une violence sexiste, un outrage, une offense »[26].
Le 27 mai 2024, Bégaudeau est relaxé par le tribunal[27]. Le tribunal juge que, aucun fait précis n'étant imputé à Ludivine Bantigny, il ne s'agit pas de diffamation, tout en qualifiant les termes employés d'« inélégants » et sur « un registre obscène » et en précisant que Bégaudeau cherchait à « rabaisser Ludivine Bantigny, en tant que femme, au regard de sa disponibilité sexuelle exacerbée »[28].
Quelques mois plus tard, dans son livreComme une mule, François Bégaudeau revient en détail sur cette affaire et développe ses vues à propos du lien entre humour et morale ainsi qu'entre art et politique[29],[30]. Il critique notamment dans cet essai ce qu’il appelle un « féminisme moral »[31],[32],[33],[34].
(avec Julien Théry), "Marcel Gauchet ou le consensus conservateur. Enquête sur un intellectuel de pouvoir",Revue du crieur, 2015/1 (N°1), p. 4-19, La Découverteen ligne.
De la pauvreté à la protection sociale : histoire et patrimoine: Mélanges offerts à Yannick Marec, sous la direction de Antony Kitts, Ludivine Bantigny, Pascal Dupuy, Olivier Feiertag, Jean-Yves Frétigné,Publications de l'Université de Rouen et du Havre, 2022(ISBN9791024017419)
« Prolétaires de tous les pays, qui lave vos chaussettes ? » Le genre de l’engagement dans les années 1968, avec Fanny Bugnon etFanny Gallot, Rennes, PUR, 2017[35]
1937-1947 : la guerre-monde (Tome 1), Alya Aglan, Robert Frank ( sous la direction de), Paris,Folio, 2015(ISBN2070442659)
1937-1947 : la guerre-monde (Tome 2), Alya Aglan, Robert Frank ( sous la direction de), Paris,Folio, 2015(ISBN2070464172) (Autrice du Chapitre XLVI : JEUNES ET GÉNÉRATIONS EN GUERRE et du Chapitre L : CINÉMA EN GUERRE, GUERRE AU CINÉMA)
Hériter en politique. Filiations, générations et transmissions politiques (Allemagne-France-ItalieXIXe – XXIe siècles), avec Arnaud Baubérot, Paris,PUF, 2011