Réformé en 1908, il est repris dans le service auxiliaire en 1917 et mis à la disposition du service économique du ministère de la guerre. Un an auparavant, il avait été nommé chef de service des douanes, des transports et des changes à l'Association nationale d'expansion économique et il rédige des rapports sur l'industrie textile, qui le rapprochent du milieu des économistes. Il est ensuite directeur-adjoint de cette association. Il s'intéresse dès lors à l'économie et publie plusieurs ouvrages d'économie politique. Il est chargé de conférences économiques et sociales à Saint-Cyr (1920-1922).
Il entre au quotidien lié au patronatLa Journée industrielle, en 1921, et en devient l'un des directeurs. Puis, à la demande du nouveau propriétaire du quotidien,François Coty qui lui offre un traitement annuel de 100 000 francs, il rejointLe Figaro comme rédacteur en chef politique et éditorialiste, du au. À la suite d'un différend avec Coty, il quitte le quotidien, pour y revenir en 1934, après la mort de Coty, au poste de directeur, de à. Il collabore à laRevue des deux mondes et à d'autres journaux : à l'hebdomadaireL'Opinion, aux quotidiensLe Temps,Le Petit Parisien (1927-32), LaDépêche de Toulouse (1927-34)[réf. souhaitée].
Édouard Herriot lui propose le portefeuille de ministre des finances durant les difficultés financières duCartel, qu'il refuse, préférant voyager, écrire et donner des conférences, en France et au Canada[7]. De la seconde moitié des années 1920 à la fin des années 1930, il préside la Société d'économie nationale (S.E.N.). La S.E.N. n'est pas une nouvelle société mais l'ancienne Société d'économie politique nationale (S.E.P.N.), co-fondée parEdmond Théry en 1897, et qui a été renommée à la fin de l'année 1925 en "Société d'économie nationale". Le changement de nom (voirLe Figaro du 11 janvier 1926) est destiné à rajeunir la S.E.P.N., sous les auspices de l'Association de l'industrie et de l'agriculture françaises (A.I.A.F.) qui voulait se doter d'un organisme d'études[8].
Lucien Romier préside aussi le comité de rédaction du périodiqueLa Réforme économique, le journal de l'A.I.A.F., et il côtoie des personnalités commeClaude-Joseph Gignoux,Pierre Lyautey,Émile Mireaux, J. Duhamel etDaniel Serruys. Il adhère aussi au Comité franco-allemand d'information et de documentation, fondé en 1926[9]. À partir d', il est administrateur et membre du comité de direction duRedressement français, et l'un de ses principaux orateurs lors de ses assemblées générales[10]. Il est aussi conseiller du commerce extérieur et membre du bureau de son comité national, et membre du conseil supérieur du commerce et de l'industrie.
Il se présente aux élections législatives à Dieppe, en 1932, comme candidat de l'Alliance républicaine démocratique, briguant la succession deRobert Thoumyre, sans succès[11].
Dans les années 1930, ses éditoriaux auFigaro ont dénoncé la crise du régime parlementaire français, la nocivité des parlementaires et des partis politiques, voire du suffrage universel. Il appelle alors à un régime d'autorité fondé sur l'union nationale. Il approuve donc la Révolution nationale du maréchal Pétain à partir de. Il reçoit laFrancisque[12].
Proche de celui-ci, il est membre du Conseil national (1941) et chargé de mission en tant que délégué du maréchal au conseil, puis ministre d'État du à sa démission le. À ce poste, il est considéré comme une sorte d'éminence grise du maréchal[3]. Il assume cette tâche bien qu'il soit gravement malade du cœur ;Pétain lui prête, à plusieurs reprises, sa villa deVilleneuve-Loubet pour qu'il se repose.
Il préside la commission dite de « réorganisation administrative », qui travaille confidentiellement à redonner à la France ses limites provinciales d'Ancien Régime, bien que ceci ne soit pas reconnu officiellement et que la censure ait explicitement interdit d'en parler[13]. Politiquement, il est très critique enversPierre Laval et pousse Pétain à enregistrer le discours du, qui vise à donner comme successeur à Pétain un autre que son président du conseil[14]. Les Allemands demandent ensuite son départ de Vichy.
Il meurt d'une crise cardiaque, en, au moment où il allait être arrêté par laGestapo[15].
-Prix Gobert 1923 de l’Académie des inscriptions et belles-lettres.
La Conjuration d'Amboise : l'aurore sanglante de la liberté de conscience, le règne et la mort deFrançoisII, Paris, Librairie académique Perrin et Cie,, 290 p.(présentation en ligne),[présentation en ligne].
Catholiques et huguenots à la cour deCharlesIX. Les États généraux d'Orléans. Le colloque de Poissy. Le« Concordat » avec les protestants. Le massacre de Vassy (1560-1562), Paris, Librairie académique Perrin et Cie,, 359 p.(présentation en ligne),[présentation en ligne],[présentation en ligne].
Explications de notre temps, Paris, Grasset, 1925, 286 p.
Pourquoi et comment la France doit réviser son tarif douanier, avec Pierre Lhoste, Société d'études et d'informations économiques, 1925, 63 p.
L’Homme blessé, roman, B. Grasset, 1926, 256 p.
Nation et civilisation, Paris, Les documentaires, 1926, 187 p.
Qui sera le Maître : Europe ou Amérique, Paris, Hachette, 1927, 243 p.
Idées très simples pour les Français, Paris, Les documentaires, 1928, 127 p.
L’Homme nouveau : esquisse des conséquences du progrès, Paris, Hachette, 1929, 252 p.
Promotion de la femme, Paris, Hachette, 1930, 253 p.
Le carrefour des empires morts (Du Danube au Dniester), Paris, Hachette, 1931, 253 p.
Plaisir de France, Paris, Hachette, 1932, 221 p.
Si le Capitalisme disparaissait, Paris, Hachette, 1933, 185 p.
Problèmes économiques de l'heure présente, conférences données à l'École des hautes études commerciales de Montréal, du 29 septembre au 25 octobre 1932, A. Lévesque, 1933, 324 p.
L'ancienne France, des origines à la Révolution, Hachette, 1948, 320 p.
Notice « Romier (Lucien) », dans Michèle et Jean-Paul Cointet (dir.),Dictionnaire historique de la France sous l'Occupation, Tallandier, 2000.
Christine Roussel,Lucien Romier 1885-1944, Ed. France-Empire, 1979,présentation en ligne.
Michel François, « Lucien Romier (1885-1944) »,Bibliothèque de l'École des chartes, 1944,lire en ligne.
Ghislaine Sicard Picchiottino, « DuFigaro à Figaro : les années Coty (1922-1933) », dans Claire Blandin (dir.),Le Figaro. Histoire d'un journal, Nouveau monde éditions, 2010,p. 299.
Philippe Jian, « Des années 1930 au régime de Vichy, les considérations politiques d'un éditorialiste auFigaro, Lucien Romier (1934-1941) », dans Claire Blandin (dir.),Le Figaro. Histoire d'un journal, Nouveau monde éditions, 2010,p. 307-320.
↑Pierre Barral, « Idéal et pratique du régionalisme dans le régime de Vichy »,Revue française de science politique, n°5,,p. 918(lire en ligne)
↑Jean-François Sirinelli (dir.),La France de 1914 à nos jours, PUF,,p. 214
↑Pour l'ensemble de cette partie, notice Romier (Lucien), dans Michèle et Jean-Paul Cointet (dir.),Dictionnaire historique de la France sous l'Occupation, Tallandier, 2000.