Descendant de l'illustremaison Visconti qui régna sur Milan auMoyen Âge, Luchino Visconti met en scène pendant sa carrière, 50 pièces de théâtre et 20 opéras à l'esthétiquenaturaliste etvériste. Il est considéré comme l'un des réalisateurs les plus importants du cinéma européen, ayant notamment contribué à fonder lenéoréalisme italien dans lesannées 1940, avec le filmLes Amants diaboliques. Plus tard, ses films sont principalement consacrés à des sujets tels que la beauté, la décadence, la mort et l'histoire européenne, et tout particulièrement le déclin de lanoblesse et de labourgeoisie, thème évoqué à plusieurs reprises dans ses films, comme dansLe Guépard (avec sa fameuse réplique « il faut que tout change pour que rien ne change »[2]), ainsi que dans latrilogie allemande.
Palais Visconti di Grazzano à Milan (XVIIIe s.) reconstruit après 1945 (en 2007).La Villa Erba vue depuis le lac de Côme, héritage de la mère de Luchino Visconti et lieu devillégiature de la famille à partir desannées 1920.Villa Erba, Cernobbio - vue de la salle de réception en 1904.
« Je suis né, le 2 novembre 1906 à 8 heures du soir. On m'a dit plus tard qu'une heure après, le rideau de La Scala se levait pour une énième première de La Traviata »[3] déclarait Visconti en 1963, né dans une famille tournée vers l'opéra, la musique, le théâtre et les arts. Son grand-père le duc Guido est un des financiers sauveurs du théâtre deLa Scala, intime deGiuseppe Verdi[4]. Son père Guiseppe Visconti, gère la société cosmétique Erba, écrit des pièces de théâtre et mécène des jeunes compagnies théâtrales[5]. Son oncle Giovanni Visconti fonde la société Milano Films.
Sa mère Carla, née Erba est une bourgeoise héritière de la compagnie Erba. Elle donne des réceptions mondaines, des bals et diners où elle reçoit le mercredi, les artistes et la meilleure société milanaise dont le compositeurGiacomo Puccini dans leur hôtel particulier situé via Cerva, non loin du fameux théâtre où la famille Visconti a sa loge attitrée. Elle est portraiturée parBoldini, habillée parMariano Fortuny. Luchino Visconti passe une partie de son enfance à jouer avec Wally, la fille du chef d'orchestreArturo Toscanini, un ami intime de la famille. Il apprend le violoncelle. Et un précepteur lui apprend l'anglais et le français. Le jeudi, les enfants vont au cinéma et jouent au théâtre et aumélodrame à la maison sous la surveillance de la gouvernante. Visconti n'aura aucun diplôme scolaire. Il se passionne pour le théâtre et la littérature[6]. La famille posséde aussi une grande villa destyle néo-Renaissance au bord dulac de Côme, lavilla Erba, àCernobbio, où se retrouvait la famille pour les grandes vacances et de petits séjours et où le duc Guiseppe Visconti aimait à monter des pièces de théâtre en amateur.Luchino Visconti lit avec avidité la littérature française,André Gide,Alain-Fournier etMarcel Proust.
En 1922, Wally Toscanini épouse le cousin de Luchino Visconti, le comte Emmanuele Castelbarco, peintre mondain et galeriste à Milan[7]dont c'est le quatrième mariage. Ce mariage rejeté par Arturo Toscanini, sépare les deux familles.
Sans doute après la découverte des relations extra-conjugales homosexuelles de Guiseppe Visconti, Donna Carla rompt définitivement avec son mari, surnommé à Milan« Don Zizi », qui se maquillait de« poudre et mascara » pour paraître à La Scala[8]. Après la séparation de ses parents en 1925, Luchino Visconti qui a 19 ans,« est d'une beauté à faire tomber le pain des mains »[9] vit avec sa mère. La société Erba périclite, Carla Erba renonce à la vie mondaine.Après avoir effectué son service militaire en 1926[a], il retrouve son père à Rome, qui est imprésario de théâtre.
Visconti s'achète une Lancia Spider. À l'automne 1929, il ordonne au chauffeur et jeune père de famille du château familial de l'accompagner. Visconti, au volant, rate le dépassement d'une charrette attelée dont une poutre dépasse et heurte de plein fouet la tête du passager qui meurt peu de temps après. Toute sa vie, Visconti versera une pension à la famille du chauffeur :« Aucun chatiment ne lui semble à la mesure de sa faute »[10].
Après cet évènement dramatique, Luchino Visconti se retire. Il crée comme son frère Luigi, une écurie et un élevage[11] de chevaux de courses, mais aussi de chiens, de chats avec même l'acquisition d'un lion et d'un ours[12] pendant cinq ans avant de quitter l'Italie pour l'Allemagne où il est fasciné par Siegfried et les démonstrations de force[13], puis il vient vivre à Paris. En 1932, son pur-sang Sanzio, participe auPrix de l'Arc de Triomphe[14].
« C'est avec les pur-sang, ne cessera-t-il de répéter que j'ai appris à faire travailler les acteurs ; les faire travailler, c'est-à-dire les plier à sa volonté, les faire aller à sa guise, les créer ou les recréer »[15].
En 1934, il revient en Italie, s'achète une caméra 16mm et réalise ses premiers films. il travaille, dans le sillage de son père, à dessiner les décors et costumes, dont celui de "Doux Aloès" de Jay Mallory pour le Théâtre Manzoni de Milan, ce qui lui vaut les éloges de la presse[16].De retour à Paris, il découvre le théâtre français,Jean Giraudoux,Jean Anouilh,Marcel Achard et assiste le décorateurChristian Bérard.
Amoureux de la belle Irma vonWindischgraetz, rencontrée auxsports d'hiver àKitzbühel lorsqu'il a29 ans (vers 1935), il doit affronter l'opposition du père d'Irma à un éventuel mariage. Ensuite, il assume son homosexualité[17] et se tourne vers les amours masculines qu'il conçoit comme une fatalité :« L'homosexualité est longtemps restée liée pour lui, comme pour le roi Ludwig, comme pour Proust, à une malédiction. Plus qu'un grand seigneur libertin, Visconti s'est montré dans nombre de ses attitudes un bourgeois attaché, entre autres, à une morale de la famille et de la société toute traditionnelle et patriarcale. » selon Laurence Schifano[18]. Un de ses premiers amants fut le photographe deVogueHorst, que lui présentaCoco Chanel àParis. Ils voyagèrent ensemble enTunisie en 1936[19].
En 1937, Visconti part découvrir la Grèce et de retour réalise les décors du "Voyage" de la pièce de théâtre deHenri Bernstein. La mère de Visconti Carla s'éteint le 19 janvier 1939.
Sa carrière cinématographique débuta en1935, en France, où il travaille surToni[20] aux côtés deJean Renoir (rencontré grâce àCoco Chanel) comme assistant, à la réalisation et au choix des costumes, de deux de ses œuvres,Les Bas-fonds etPartie de campagne. Le souci de réalisme du grand cinéaste français le marqua profondément. Toujours en France, il rencontra des réfugiés italiens, militants de gauche, au contact desquels ses convictions politiques changèrent radicalement. Après un bref séjour à Hollywood, où il présente un scénario-biographique sur Coco Chanel. Avec Renoir, il commença à travailler à une adaptation cinématographique deLa Tosca, produite en Italie mais, quand éclata la guerre, le réalisateur français fut contraint d'abandonner le tournage — il fut remplacé par l'AllemandCarl Koch assisté de Visconti.
La rencontre avec certains jeunes intellectuels et critiques, collaborateurs à la revueCinema (fondée parVittorio Mussolini), fit germer dans son esprit l'idée d'un cinéma qui raconterait de façon réaliste la vie et les drames quotidiens du peuple, cinéma qui serait en rupture avec les mièvreries clinquantes et édulcorées des comédies ducinema dei telefoni bianchi (littéralement « cinéma des téléphones blancs »). À cette époque, il rencontraRoberto Rossellini et, probablement,Federico Fellini. Visconti projeta de réaliser l'adaptation du romanLe Grand Meaulnes d'Alain-Fournier et celle desMalavoglia deVerga, mais ces projets avortèrent.
Un second projet, une adaptation deL'amante di Gramigna deGiovanni Verga, ne put être mené à bien, la guerre s'intensifiant. Capturé et emprisonné, Visconti échappa au peloton d'exécution grâce à l'intervention de l'actriceMaría Denis qui raconte cette expérience dans son autobiographieIl gioco della verità (Le Jeu de la vérité). Il se rapproche duParti Communiste Italien et en devient un compagnon de route, surnommé le "Comte Rouge",« il conte rosso ». À la fin du conflit, Visconti participa aux côtés de Mario Serandrei à la réalisation du documentaireGiorni di gloria (Jours de gloire), consacré à la Résistance et à la Libération, où il filme le lynchage de Donato Carretta et l'exécution du chef de la police romaine Pietro Caruso et du tortionnaire Pietro Koch.
Un bombardement allié le 13 août 1943, éventre le palais familial Visconti via Cerda à Milan, ainsi que le théâtre de la Scala et le théâtre Manzoni effondré, leDôme est endommagé.
PourLa Vestale deSpontini, Visconti demande à Callas de maigrir. Méconnaissable physiquement, elle obtient un triomphe absolu et enchaîne, toujours mise en scène par Visconti, les représentations d'anthologie et mythiques[23].Rêve d'une vie, Visconti met en scène au moins un opéra par an, Verdi, Puccini, Donizetti, Strauss ou Mozart, pour les plus grandes scènes lyriques européennes, entre 1953 et 1973.
En1948, il revint derrière la caméra pour réaliserLa terre tremble, un film polémique dénonçant ouvertement les conditions sociales des classes les plus défavorisées. C'était une adaptation du romanI Malavoglia deGiovanni Verga, de facture quasi documentaire, aux images splendides, mais de compréhension rendue difficile par l'utilisation du plus purdialecte sicilien (précisément celui des pêcheurs d'Aci Trezza près deCatane). Le film ne reçut les faveurs du public ni à sa sortie, ni deux ans plus tard, en1950, quand parut une seconde version doublée en italien.
Plus captivante pour le public fut sa troisième œuvre,Bellissima (1951), écrite parCesare Zavattini, une analyse sans concession des coulisses du monde clinquant du cinéma, avec l'une des actrices symboles du néo-réalisme italien,Anna Magnani, aux côtés deWalter Chiari ; y participèrent également le réalisateurAlessandro Blasetti, responsable des castings, et le présentateurCorrado Mantoni, dans son propre rôle.
Visconti réalisa l'année suivante l'épisodeAnna Magnani du filmSiamo donne, tiré d'une autre idée du bouillonnant Zavattini, celle de montrer des épisodes de la vie privée de quatre actrices (outre Magnani, on trouveAlida Valli,Ingrid Bergman etIsa Miranda), suivis de castings d'un concours de recherche de nouveaux visages féminins à lancer au cinéma.
Granger, Valli et Visconti sur le tournage deSenso en 1953.
En 1954, il réalisa son premier film en couleurs,Senso (librement tiré d'un récit deCamillo Boito), qui signa un tournant dans sa carrière, et que nombre de critiques interprétèrent comme une trahison dunéo-réalisme.
Grande fresque historique relue de manière critique dans le contexte de l'analyse d'un drame privé, extrêmement recherchée dans le soin des détails du décor et dans la mise en scène (soin pour lequel Visconti fut reconnu unanimement comme un maître ; seulFranco Zeffirelli, son amant et son disciple, le suivra dans cette voie),Senso inaugura une série de films complexes et fascinants, imprégnés de violence et de tensions, toujours controversés par le public et par la critique ; la décadence humaine, morale et physique, y devint unleitmotiv qu'il déclina jusqu'à la fin de sa carrière.
DansSenso, à l'époque de l'Italie duRisorgimento affrontant l'Autriche qui occupe toujours laVénétie, et de ladéfaite de Custoza, une aristocrate vénitienne (Alida Valli), tombe éperdument amoureuse d'un officier de l'armée autrichienne (Farley Granger), qui ne songe, lui, qu'au moyen de s'échapper de l'armée grâce à l'argent que sa noble maîtresse pourrait lui procurer, ce qu'elle réalise en lui donnant le « trésor de guerre » des patriotes italiens ; se découvrant bafouée, elle dénonce son amant déserteur et le fait condamner au peloton d'exécution, avant de perdre la raison. Le film de Visconti fut l'objet d'importantes polémiques à laMostra de Venise, et, au cours d'une soirée tumultueuse d'attribution des prix, il fut complètement ignoré par la critique, laquelle préféra attribuer leLion d'or àRenato Castellani avecGiulietta e Romeo. Le film est important pour avoir rendu populaire laSymphonieno 7 de Bruckner, utilisée par Visconti dans la bande sonore, comme il fera plus tard, avec l'Adagietto de la Cinquième deGustav Mahler dansMort à Venise.
L'année suivante, en1961, il réalisa l'épisodeLe Travail du filmBoccace 70 auquel participèrent égalementVittorio De Sica,Federico Fellini etMario Monicelli. Visconti s'attaquait directement à la commission de censure qui avait malmené son film précédent.
Visconti au centre et Burt Lancaster sur le tournage duGuépard (1963).
En1963, il mit enfin d'accord les critiques et le public avec son plus grand succès,Le Guépard, tiré du roman du même nom deGiuseppe Tomasi di Lampedusa, et qui reçut laPalme d'or auFestival de Cannes. Le scénario est deSuso Cecchi D'Amico, Pasquale Festa Campanile, Massimo Franciosa, Enrico Medioli et Luchino Visconti. Interprété par une distribution remarquable (Burt Lancaster,Claudia Cardinale,Alain Delon…), situé à l'époque du débarquement des partisans deGaribaldi enSicile, le film relate les vicissitudes du prince Fabrizio Corbera di Salina (Burt Lancaster), grand propriétaire terrien contraint d'accepter l'union entre l'aristocratie désargentée et la nouvelle bourgeoisie, union atteignant son paroxysme dans la scène finale du bal, laquelle occupe la dernière demi-heure du film, scène considérée unanimement comme le point d'orgue de l'art viscontien.Alberto Moravia s'exclama après avoir vu le film : « C'est le film de Visconti le plus pur, le plus équilibré et le plus exact ».
En1967 sortL'Étranger, inspiré par lelivre éponyme d'Albert Camus, dans lequel Visconti dirige à nouveauMarcello Mastroianni dans le rôle de Meursault. Cette adaptation est cependant unanimement jugée médiocre en raison d'un certain « manque d'audace » du réalisateur contraint par la veuve de Camus de respecter à la lettre le roman, ce qui est souvent incompatible avec les spécificités de la narration cinématographique[24]. Visconti parle du film comme d'un « fils né avec des limites »[24].
À la fin desannées soixante, Visconti élabora le projet d'une tétralogie allemande s'inspirant des thématiquesmythologiques et décadentes deWagner etThomas Mann. Sur les quatre titres prévus, il n'en réalisa que trois.
Les Damnés, (1969), en est le premier film. Il s'agit de l'ascension et de la chute des membres de l'une des familles propriétaires des plus importantes aciéries allemandes pendant la montée dunazisme. Ce film marquait, après un petit rôle de domestique dans le sketch viscontien des "Sorcières", le premier grand rôle à l'écran deHelmut Berger, dernier amant de Visconti.
Luchino Visconti etBjörn Andrésen (Tadzio) sur le tournage deMort à Venise.
Le deuxième futMort à Venise, (1971), tiré de la nouvelle deThomas Mann,La Mort à Venise, est une fresque explorant le thème de l'inéluctabilité de la vieillesse et de la mort, associé à la quête de la beauté idéale et inaccessible, dans une Venise merveilleuse, progressivement enlaidie, abîmée par les mesures sanitaires dictées par le service de santé, lorsque se répand dans la ville une épidémie decholéra. Principaux acteurs:Björn Andresen,Dirk Bogarde etSilvana Mangano.
Le troisième et dernier volet futLudwig, le crépuscule des dieux, (1972), oùHelmut Berger interpréta le rôle du jeune roi de Bavière ; le film raconte l'histoire du roiLouis II de Bavière, la lente déchéance du jeune monarque idéaliste, visionnaire, qui préférait la rêverie, l'art, la beauté, l'amitié et l'amour aux charges du pouvoir, que nombre de ceux qu'il aimait trahirent, que son peuple trahit également, et qui finit par être interné ; il se noya, ainsi que son médecin, dans lelac de Starnberg, dans des circonstances mystérieuses.
La trilogie aurait dû être tétralogie et se terminer avec une nouvelle adaptation cinématographique d'une œuvre deThomas Mann,La Montagne magique.
Le 27 juin 1972, durant le tournage deLudwig, Visconti, qui fumait de« 80 à 120 cigarettes par jour »[25] est victime d'unaccident vasculaire cérébral qui le laisse à moitié paralysé. La production exige que le film soit terminé, réduit et qu'il sorte au début 1973. En 1978 les collaborateurs, amis et parents de Visconti rachètent le film et en proposent une reconstitution.
Malgré sa pénible condition physique, il parvint à tourner ses deux derniers films, où les thèmes de la déchéance et de la solitude deviennent de plus en plus prégnants.
DansL'Innocent, on assiste à la désagrégation d'un couple jeune, sans enfants, formé par Tullio Hermil (Giancarlo Giannini), le mari, qui préfère ses maîtresses à sa femme, et par Giuliana (Laura Antonelli), sa femme. Celle-ci, humiliée, lassée, tombe amoureuse d'un autre homme et attend de lui un enfant, qu'elle décide de garder. Tullio, qui dénonçait l'hypocrisie de la société et plaidait pour la liberté de pensée et de mœurs (ici, pour la liberté de l'avortement), est contraint d'attendre la naissance de l'enfant. Devenu amoureux de Giuliana jusqu'à l'obsession, il réalise qu'en ayant toujours refusé de l'aimer et de dépendre de ses sentiments, il avait tenté d'échapper ainsi à l'« emprisonnement », selon lui, du lien amoureux. Son amour, fou au point de le pousser à vouloir tuer l'enfant, et la haine que lui déclare Giuliana en le quittant, le poussent au suicide.
Le film fut présenté au public dans la première version de montage, mis à part quelques retouches apportées à la mise en scène par sa collaboratriceSuso Cecchi d'Amico qui se basait sur les indications laissées par le réalisateur au cours d'une discussion de travail.
Visconti avait dit ne pas se retrouver dans ce film, et avoir « filmé non seulement la désagrégation d'une famille, mais aussi celle d'une certaine société »[26].Jean-Louis Bory, critique de cinéma auNouvel Observateur, n'y vit, à sa sortie en 1976, que le détournement d'un « mélodrame mondain qui lui devient prétexte pour peindre une société qui n'existe plus que par la représentation qu'elle se donne à elle-même »[27].
Alors que le film est en phase de doublage, Visconti est victime d'une forme grave dethrombose. Il meurt le 17 mars 1976 accompagné par sa sœur. Ses dernières paroles sont :« Maintenant, ça suffit. »[28]
Ses cendres sont conservées depuis 2003 sous un rocher de sa villa d'Ischia,La Colombaia, avec celles de sa sœur Uberta[30]. Dans son ancienne villa, un musée lui est consacré.
Guido (1901-1942), duc de Grazzano Visconti, marié à Franca Viviani Della Robbia (sans postérité), eut également une liaison avec l'actriceElsa De Giorgi, et mourut à labataille d'El Alamein ;
Anna (1903-1977), mariée par la suite au prince AdolfoCaracciolo ;
Luigi (1905-1967), duc de Grazzano Visconti à la suite de son frère aîné, épousa Madina Arrivabene Valenti Gonzaga (dont postérité), puis l'actriceLaura Adani ;
Uberta (,Milan –,Rome), mariée le au réalisateurRenzo Avanzo(it) et, en secondes noces, au compositeur et chef d'orchestreFranco Mannino, fréquent collaborateur de Luchino.
1956 :Mario et le magicien, livret de Luchino Visconti sur un argument deThomas Mann, musique deFranco Mannino. Théâtre de la Scala de Milan.
1958 :Marathon de danse sur un argument de Luchino Visconti, musique deHans Werner Henze, chorégraphie deDick Sanders, danseurJean Babilée. Städtische Oper de Berlin.
↑L'amitié et la fascination réciproque, se racontent dans la vidéo "Maria Callas - Interview with Pierre Desgraupes and Luchino Visconti (1969"), production ORTF du 20 avril 1969 à lire sur youtube
Jean-Claude Arnod,Luchino Visconti, entre Giovanni Verga et Gabriele D’Annunzio, Presses universitaires de Paris Nanterre, 220 p.(ISBN9782840163626,lire en ligne)
Véronique Bergen,Luchino Visconti. Les promesses du crépuscule (Ed. Impressions Nouvelles, 2017)