| Naissance | Coccaglio, |
|---|---|
| Décès | (à 45 ans) Rome, |
| Activité principale | compositeur |
| Activités annexes | Chantre,chef de chœur |
| Lieux d'activité | Rome,Florence,Varsovie |
| Élèves | John Dowland |
Luca Marenzio (Marentio), né àCoccaglio[1], près deBrescia, le, et mort àRome, le[1], est uncompositeuritalien de la fin de laRenaissance. Il est considéré comme l'un des compositeurs demadrigaux les plus renommés duXVIe siècle, surnommé par ses contemporains commeil più dolce cigno (« le cygne le plus doux »).
Après une formation précoce à Brescia et quelques années passées àMantoue, Marenzio se rend àRome, où il est employé par le cardinalCristoforo Madruzzo en tant queChantre[1]. Après la mort du cardinal, il sert à la cour du cardinalLuigi d'Este[2]. Il y dirige un petit chœur de musiciens de cour, alors peu nombreux. À cette époque, il se fait également une enviable réputation de compositeur grâce à la publication de son premier livre demadrigaux (ll Primo Libro de madrigali, 1580). Dès1581, les œuvres de Marenzio sont largement diffusées enEurope, ce qui s'observe par le nombre élevé des rééditions de ses publications et par l'apparition fréquente de ses madrigaux dans des recueils collectifs.
L'affiliation à la cour du cardinal, malgré un salaire modique, permet à Marenzio de voyager et de visiter des endroits commeFerrare, alors reconnue comme lieu d'expérimentations musicales. C'est dans cette ville, par exemple, qu'il lui est donné d'entendre leConcerto delle donne, un groupe de cantatrices professionnelles pour lesquelles écrit la compositriceTarquinia Molza.
L'année1587 est marquée par l'arrivée de Marenzio àFlorence, où il est engagé au service deFerdinandIer de Médicis[2]. Cet emploi lui permet notamment de composer de la musique pour le mariage de son maître. En1589, il revient à Rome, où il passe plusieurs années, exception faite d'un voyage enPologne de 1595 à 1596. Durant ce séjour, il est employé à la cour deSigismond III de Pologne àVarsovie. Malheureusement, le voyage en Pologne a pour effet de ruiner définitivement la santé du compositeur, et Marenzio meurt à Rome le, peu après son retour de Pologne. Sa sépulture se trouve à labasilique San Lorenzo in Lucina[3].
Quoique Marenzio ait aussi écrit desmotets et des madrigaux spirituels (écrits sur des textes religieux), la plus grosse part de son œuvre consiste en ses très nombreuses pièces de musique profane, notamment ses madrigaux. Durant les deux décennies que dure sa carrière de compositeur, leur modèle, leur technique et leur tonalité évoluent de façon significative. Marenzio a publié au moins quinze recueils de musique, pour l'essentiel des madrigaux, mais également descanzonettes et desvillanelle (formes profanesa cappella ressemblant beaucoup aux madrigaux, mais habituellement plus légers dans le caractère).
Près de 500 de ses compositions nous sont parvenus. Stylistiquement, ses compositions révèlent une tendance croissante vers les tonalités graves, mais dans le développement d'une œuvre, il est en mesure d'apporter des modifications stylistiques, parfois dans une seule phrase, afin d'augmenter leur expressivité. Rarement sa musique paraît-elle décousue, puisqu'il suit de près les textes des poèmes chantées.
Pendant la dernière décennie de sa vie, il a non seulement écrit une musique plus sérieuse et encore plus sombre, mais a expérimenté lechromatisme d'une façon audacieuse, surpassée seulement sur ce point parGesualdo. Ainsi, dans le madrigalO voi che sospirate a miglior note, il module constamment autour ducycle des quintes dans une expression simple, en utilisant desenharmonies dans lesaccords simples (par exemple, do # et ré b simultanés).
Encore plus caractéristique de son style, d'une manière qui définit le madrigal comme genre, est son utilisation du mot-peint : technique qui consiste à refléter dans la musique un mot, une expression, une implication ou un calembour spécifique sur ce qui est chanté. Un exemple évident serait de peindre le mot « angoisse » avec un accord dissonant suivi d'unerésolution irrégulière.
L'influence de Marenzio s'étend à de nombreux compositeurs, en Italie comme dans le reste de l'Europe. Ainsi, quandNicholas Yonge édite, enAngleterre, son recueil deMusique transalpine (titre d'origine :Musica Transalpina) en1588, qui constitue le premier recueil de madrigaux italiens à y être édité, Marenzio y figure juste aprèsAlfonso Ferrabosco l'ancien en nombre de madrigaux proposés. En outre, dans le deuxième recueil de madrigaux italiens édités en Angleterre, Marenzio figure cette fois à la première place.
À noter que le compositeur anglaisJohn Dowland, dont l'influence en Angleterre est déterminante, fut son élève à Rome.
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