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Députée européenne 1re législature du Parlement européen France(en) Rassemblement pour la République | |
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Mère | Jeanne Javal(d) ![]() |
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Conjoint | José Imbert(d) ![]() |
Parentèle | Émile Javal (grand-père) Alice Weiller (tante) ![]() |
A travaillé pour | L'Europe nouvelle(jusqu'en) ![]() |
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Parti politique | |
Distinction |
Louise Weiss, née le àArras et morte le àParis, est unejournaliste,femme de lettres,féministe etfemme politiquefrançaise, notamment doyenne des députés auParlement européen (1979-1983).
Louise Weiss est d'origine alsacienne. Son père,Paul Louis Weiss,ingénieur des mines est unprotestantalsacien dont les parents originaires deLa Petite-Pierre se sont installés enLorraine àPhalsbourg. Son grand-père, Georges-Émile Weiss est notaire. Il ne peut conserver son étude après l'annexion en1871 de l'Alsace-Lorraine par l'Allemagne et doit la vendre. Paul Louis Weiss fait toute sa carrière dans l'industrie minière, dirigeant successivement plusieurs sociétés et finissant président de l'Union des mines. Sa mère, Jeanne Félicie Javal est la fille de l'ingénieur et ophtalmologueÉmile Javal, un des inventeurs de l'orthoptique, passionné d'espéranto. La famille de sa mère, lafamille Javal, est une riche famille alsacienne d'origine allemande, tchèque etjuive[1], installée àSeppois-le-Bas et très engagée dans la vie publique. Louise Weiss est l'aînée de six enfants[2] (une de ses sœurs cadettes,Jenny Aubry — mariée en premières noces avec le docteurAlexandre Roudinesco et mère de l'historienneÉlisabeth Roudinesco — sera connue commepsychanalyste etpédiatre ; son frère Jacques,polytechnicien, estinspecteur des finances, directeur de société de charbon et traducteur de livresspiritualistes). Elle passe sa jeunesse à Paris, élève, notamment, aucollège Sévigné et aulycée Molière.
Contre l'avis de son père, peu favorable à l'éducation des filles, Louise Weiss devient en 1914agrégée de lettres à seulement21 ans et diplômée de l'université d'Oxford. Elle refuse le poste d'enseignant qui lui est proposé puis se tourne vers lejournalisme. Elle fréquente alors les exilés tchèques et slovaques à Paris quartier du19e,Tomáš Masaryk,Edvard Beneš etMilan Stefanik et s'intéresse aux relations internationales.
Elle s'engage commeinfirmière, pendant laPremière Guerre mondiale dans un hôpital pour soldats àSaint-Quay-Portrieux, où sa famille s'était réfugiée[3].
Femme de convictions et marquée par l'horreur du premier conflit mondial, elle cherche à rapprocher la France et l'Allemagne pour des intérêts publics. Après avoir collaboré au journalLe Radical sous le pseudonyme masculin Louis Lefranc, elle écrit jusqu'en 1934 dans la revue hebdomadaireL'Europe nouvelle[4] — fondée avec le soutien financier du journaliste Hyacinthe Philouze, dont le premier numéro paraît le et le dernier en. Avec cet hebdomadaire, elle a pour ambition de fonder« une méthode et un instrument de travail pour une science de la paix ».
En désaccord avec Philouze, Louise Weiss quitteL'Europe nouvelle pour collaborer àL'Information et auPetit Parisien. Elle se rend en reportage dans les capitales de l'Europe orientale (Prague, Budapest, Vienne, Varsovie), et à son retour revient àL'Europe nouvelle, dont Philouze, qui quitte la revue, lui laisse les commandes. Elle entend utiliser ce journal pour diffuser sa volonté depacifisme. Elle sait s'entourer de futures grandes personnalités, qui lui fournissent une aide précieuse au sein du comité de rédaction, telLouis Joxe, collaborateur privilégié.Henry de Jouvenel,Wladimir d'Ormesson,Georges Bonnet,Aristide Briand,Édouard Herriot,Marcel Cachin,Léon Blum,Saint-John Perse,Paul Valéry,Élie Faure l'aident également, occasionnellement. Louise reprend ses voyages en Europe : elle se rend notamment en Russie où elle rencontreLéon Trotski, mais ne peut approcherLénine.
Croyant toujours en l'efficacité de laSDN, elle accompagne Herriot à Genève, qui fait partie de la délégation française à la SDN, au début d'. Elle y rencontre Briand : celui-ci vient d'exprimer dansL'Europe Nouvelle son souhait de créer une« compagnie anonyme de la paix ». Pacifiste, elle s'efforce de suivre Briand dans ses déplacements, convaincue comme lui que le recours à l'arbitrage est la seule voie pour assurer la sécurité.
Les chances s'amenuisant de sauver la paix par le désarmement, face à l'atmosphère de l'Allemagne à partir de 1930, Louise Weiss organise un cycle de conférences dans le cadre deL'École de la Paix qu'elle a fondée à la fin de l'année. Louis Joxe en est le secrétaire général. Placée sous le haut patronage de Briand, elle est inaugurée le et connaît un certain succès du fait de la renommée des conférenciers. Devenue un "établissement libre d'enseignement supérieur", l'École de la Paix, rattachée à l'académie de Paris, alloue aussi des bourses d'études et de voyage aux étudiants des Écoles normales d'instituteurs et institutrices pour former des missionnaires de la paix qui feront évoluer les mentalités.
L'accession au pouvoir de Hitler, le, et la politique initiée par le nouveau chancelier allemand inquiètent Louise Weiss. Elle se fait un devoir de publier en 1933 les lois d'Adolf Hitler relatives à l'aryanisation des écoles et administrations allemandes, à lastérilisation des infirmes et des malades, et elle ajoute dans sesMémoires d'une Européenne« Personne, en France, n'y fit alors attention ».
Elle quitteL'Europe Nouvelle à la suite de l'arrivée d'Hitler au pouvoir en Allemagne, qui marque l'échec du projet européen de rapprochement franco-allemand porté dès 1930[5] par Aristide Briand, et à cause des dissensions au sein de l'équipe de la revue, certains souhaitant encore une coopération avec l'Allemagne. Elle y signe son dernier article le[6].
Louise Weiss choisit très tôt de faire cavalier seul. DeMaria Vérone, elle dresse ce portrait acide :
« Le souvenir qu'elle me laisse est celui d'une avocate dont le grand talent n'éclipsait ni la méchanceté, ni le manque de grâce. Quels chapeaux et quels souliers ! À elle seule, Maria entretenait la légende de la femme croque-mitaine, ogresse encline à dévorer les pauvres hommes ! »
DeCécile Brunschvicg :« Si le féminisme l'avait introduite dans les milieux politiques, le radicalisme lui avait permis d'y rester et d'en retirer les agréments qui découlent toujours de relations avec un pouvoir que l'on ne désire point heurter ». Elle considère de façon injuste et méprisante au regard des féministes qui l'ont précédée que« c'est à coups de pied qu'il faut sortir le féminisme des quelques salons où il se pavane et des ligues orthodoxes où il se momifie ».
En 1934, elle épouse José Imbert, un architecte dont elle divorce deux ans plus tard en 1936, ce que certains jugeront comme un mariage de convenance.
Droit de voter et d'être élue : elle entend bousculer l'inertie des élus nationaux par des méthodes radicales et fonde en 1934 l'association « Les femmes nouvelles ». Louise Weiss se présente symboliquement auxélections municipales deMontmartre le ; elle excelle dans la provocation ironique : transformant des cartons à chapeaux en urnes, elle recueille 18 000 bulletins en sa faveur. Auxélections législatives de 1936, elle se présente symboliquement dans le5e arrondissement de Paris et mène des actions spectaculaires destinées à attirer l'attention de la presse.
En 1936, elle aurait refusé un poste ministériel proposé parLéon Blum en lui répondant« J'ai lutté pour être élue, pas pour être nommée ».
Actions féministes des membres de l'association « La femme nouvelle » :
Après l'annexion de l'Autriche par l'Allemagne, le, Louise Weiss cofonde avecSuzanne Grinberg[8] fin 1938 l'Union des Françaises décorées de la Légion d'honneur, comptant sur leur patriotisme pour promouvoir l'importance de la défense passive d'un « service national féminin ». Les volontaires sont nombreuses à vouloir s'engager pour défendre la patrie en cas de guerre, maisÉdouard Daladier, ministre de la Guerre, etAlbert Lebrun, président de la République, refusent de les incorporer. À la fin d'août 1939, elle propose au général responsable du Comité de la défense passive, d'utiliser les femmes à la défense de la patrie. Il lui propose seulement d'organiser des quêtes pour recueillir de l'argent.
Le, elle obtient de son amiGeorges Bonnet, ministre des Affaires étrangères, la création d'un Comité des réfugiés — dont le baronRobert de Rothschild assurera généreusement le fonctionnement — pour accueillir ceux qui fuyaient le régime nazi. Elle écrit« les persécutions d'Adolf Hitler contre la « race maudite » laissaient la moyenne des Français encore incrédules, les atrocités de laKristallnacht, à partir desquelles l'extermination des israélites de la Grande Allemagne avait été décidée, n'avaient pas autrement ému l'opinion publique, maintenue dans une ignorance délibérée par les partisans de la paix à tout prix, qui fermaient les yeux et se bouchaient les oreilles ».
En 1940, legénéral de Gaulle prononce l'Appel du 18 Juin.Elle ne se rallie pas à cet appel.[évasif] Elle effectue un séjour de quatre mois aux États-Unis à la tête d'une mission pour collecter des médicaments destinés aux enfants de France, dans la logique de son engagement humaniste. Il s'agit d'une action de solidarité qui ne peut en rien être apparentée à une adhésion à la politique vichyste. De retour à Paris, elle s'aperçoit que son nom figure sur la liste des personnalités juives à éliminer ; elle se fait délivrer un faux certificat de baptême protestant, grâce à la protection dupasteur Monod. La mention de son nom disparaît de la liste publiée par leCommissariat général aux questions juives. Des membres de sa famille seront déportés.
Louise Weiss s'oppose aumaréchal Pétain, auquel elle reproche d'avoir tout cédé aux Allemands dès 1940. Elle critique aussi Laval et Doriot. Elle écrit une pièce de théâtre intituléeSigmaringen, qui décrit l’absurdité du gouvernement français vichyste en exil, exfiltré dans ce château sur ordre d'Hitler, du 7 septembre 1944 au 22 avril 1945. Voilà ce qu’elle en dit, dansTempête sur l'Occident,p. 46 à 54 : « Et si je me suis férocement saisie d’un cas extrême de l’irréalisme auquel peut conduire la passion du pouvoir, c’est pour mettre en garde les hommes d’État qui se croient encore les maîtres alors qu’ils ne commandent plus ». Dans ce passage, elle a des propos mordants sur Pétain et Laval, véritables « fantômes », qu'elle qualifie d'« insensés », qui ont perdu contact avec le réel et s'enfuient dans l'imaginaire, semblables à des « bonnets à clochettes ». Elle ne s'est rendue à Sigmaringen qu'en juin 1946, étape dans son voyage pour assister au procès de Nuremberg. Là, elle médite sur l’histoire de cette ville et évoque cette période à la fin de la Seconde Guerre mondiale où le gouvernement de l'État français en déconfiture se donnait encore un semblant d’existence : « Personne n’existait plus en France qui pût déléguer des pouvoirs à quiconque, sauf le général de Gaulle ». Dans son agenda de 1948, le 19 décembre, elle est d'ailleurs invitée par le général de Gaulle, qui lui dédicace sesMémoires, reconnaissant son engagement humaniste et la lucidité dont elle a fait preuve dès 1933, en titrant l'éditorial deL'Europe Nouvelle : « On ne pactise pas avec Hitler » (18 novembre 1933).
À laLibération, elle entreprend de s'informer en multipliant les voyages à l'étranger, aux États-Unis, au Canada, au Mexique, en attendant que la situation politique en France se décante. Elle a écrit, pendant l'occupation allemande, des articles dans le journal clandestin résistantLa Nouvelle République sous le nom de code Valentine (on peut voir certains de ces articles exposés dans les vitrines du musée de Saverne) ; elle a aussi participé au réseau de résistancePatriam Recuperare.
Elle couvre leprocès de Nuremberg comme journaliste[9].
En 1945, avecGaston Bouthoul, fondateur de lapolémologie (science de la compréhension des conflits), elle fonde l'Institut de polémologie, qu'elle fera rentrer à l'université de Strasbourg dans les années 1960. Elle va alors commencer à parcourir le monde, réalisant de nombreux filmsdocumentaires. En 1971, elle fonde à Strasbourg l'Institut des sciences de la paix.
En, elle crée une fondation portant son nom qui, chaque année, prime les auteurs ou les institutions ayant le plus contribué à l'avancement des sciences de la paix, à l'amélioration des relations humaines et aux efforts en faveur de l'Europe[4]. Parmi les lauréats, on compteHelmut Schmidt,Médecins sans frontières,Anouar el-Sadate.
Elle tente par deux fois, en, d'être élue à l'Académie française.
Elle s'est engagée dans lespremiers projets d'uneunion européenne. En 1979, pour lapremière élection au suffrage direct duParlement européen, elle est élueeurodéputée sur la listeRPR malgré ses combats féministes assez éloignés de la ligne du parti[4]. À86 ans, elle y prononce, au titre de doyenne, un discours d'ouverture historique[4] lors de la première session du nouveau parlement àStrasbourg le. Elle se fait remarquer par son humour en interpellant un député dont l'intervention s'éternisait par un « Silence, jeune homme ! ».
Possédant une maison àConflans-Sainte-Honorine, elle est à l'origine de la création, en, duMusée d'intérêt national de la batellerie de cette ville. Elle participe également activement à la notoriété dupardon national de la batellerie créé quelques années plus tôt.
En, elle fait don à la ville deSaverne de ses collections historiques et ethnographiques. Une section Louise Weiss sera ouverte dans le musée duchâteau de Rohan dans cette ville, et une statue inaugurée en mai 2021[10]. Elle lègue l'ensemble de sa correspondance et de ses manuscrits à laBibliothèque nationale et ses livres à laBibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg. Certains ont toujours unex-libris.
Louise Weiss meurt le. Sa sépulture se trouve dans le cimetière deMagny-les-Hameaux.
Le,l'administration des PTT émet untimbre-poste à son effigie dans le cadre de «L’Europe… le vote des femmes ». La dessinatrice du timbre estHuguette Sainson[11] ».
Elle fut élevée à la dignité deGrand officier de la Légion d'honneur en[12], troisième femme seulement à recevoir ce grade dans cet ordre. En, lebâtiment Louise-Weiss, nouveau siège duParlement européen àStrasbourg, est nommé en son honneur[13].
Chaque année est décerné leprix du journalisme Louise Weiss créé en 2005[14].
La promotion 2000 desadministrateurs territoriaux de l'Institut national des études territoriales (INET) a pris le nom de Louise Weiss en sa mémoire[15]. La même année, la promotion de l'IRA de Metz (Institut régional d'administration) a choisi d'honorer le souvenir et le nom de Louise Weiss.
La promotion 2016-2017 des élèves de l'École nationale d'administration (ENA) a choisi le nom de Louise Weiss[16].
La promotion 2018-2023 de l'Institut d'études politiques de Strasbourg et la promotion 2021-2026 de l'Institut d'études politiques de Lille ont également choisi le nom de Louise Weiss.
C’est à Louise Weiss qu’a choisi de rendre hommage la54e promotion de l’Institut Régional d’Administration de Lille pour le nom de sa promotion[17].
Son nom est aussi donné aubâtiment principal duParlement européen à Strasbourg, ainsi qu'à :
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