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Louis de Bonald

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Pour les articles homonymes, voirBonald (homonymie).

Louis de Bonald
Portrait de Louis de Bonald parLouis Hersent, 1823.
Fonctions
Président
Conseil général de l'Aveyron(d)
-
Pair de France
-
Président
Conseil général de l'Aveyron(d)
-
Fauteuil 30 de l'Académie française
-
Député de l'Aveyron
-
Maire de Millau
-
Titre de noblesse
Vicomte
Biographie
Naissance
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Château du Monna(d) (Millau)Voir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 86 ans)
Château du Monna(d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Famille
Enfants
Henri de Bonald(d)
Victor de Bonald(en)
Louis-Jacques-Maurice de BonaldVoir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Membre de
Distinction
Blason

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Louis-Gabriel-Ambroise, vicomte de Bonald, né le àMillau où il meurt le, est unhomme politique,philosophe etessayistefrançais, grand adversaire de laRévolution française.

Monarchiste etcatholique, ce gentilhomme duRouergue issu d'une longue lignée de juristes est la grande voix deslégitimistes. Dans ses nombreux ouvrages, il s’attaque à laDéclaration des droits de l'homme, auContrat social deJean-Jacques Rousseau et aux innovations sociales et politiques de la Révolution pour prôner le retour à laroyauté et aux principes de l'Église catholique romaine.

Louis de Bonald est considéré comme l'un des précurseurs de lasociologie.

Biographie

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Né dans unefamille noble duRouergue, Louis-Gabriel-Ambroise, vicomte de Bonald, perd son père à l’âge de quatre ans, puis entre en1769 aucollège de Juilly, chez lesOratoriens. Il sert commemousquetaire jusqu’à la suppression de ce corps en 1776, avant de revenir sur ses terres et d’épouser Élisabeth Guibal de Combescure, issue d'une vieille famille duVigan dans le Gard. En1785, il devient maire deMillau. Il effectue de régulières visites dans ledomaine familial de Las Canals enAveyron.

Lorsque la Révolution survient, il en est d’abord partisan. Il reçoit une couronne civique de ses concitoyens et est réélu en à la mairie par une majorité de 293 voix sur 368[1]. Quelques mois plus tard, il est élu membre de l’Assemblée du département, ce qui l’oblige à démissionner de sa charge de maire. Ses pairs le nomment président de cette assemblée. Rapidement, la mise au pas de l’Église catholique romaine (vente des biens du clergé,constitution civile) choque ses profonds sentiments religieux. Le, il démissionne donc de ses postes de président et député de l’Assemblée départementale et pour éviter les représailles, émigre avec ses deux fils aînés àHeidelberg où se trouve l’armée duprince de Condé.

C’est àHeidelberg que Bonald se découvre une vocation d’écrivain. Il s’inspire des quelques volumes qu’il a pu emporter avec lui : quelques tomes deTacite, l’Histoire universelle deBossuet,De l'esprit des lois deMontesquieu etDu contrat social deRousseau. Son premier ouvrage est laThéorie du pouvoir politique et religieux, imprimé en 1796 à Constance. Il y annonce dès le début son intention :« Je crois possible de démontrer que l’homme ne peut pas plus donner une constitution à la société religieuse ou politique, qu’il ne peut donner la pesanteur aux corps ou l’étendue à la matière. »

En 1797, il rentre clandestinement à Paris. Il ne réapparaît officiellement qu’après lecoup d'État du 18 Brumaire.Fontanes, directeur duMercure de France, l’appelle à collaborer à sa publication. Bonald fréquente égalementLouis-Mathieu Molé etChateaubriand. En 1800, il publie sonEssai analytique sur les lois naturelles de l’ordre social puis en 1801,Du divorce, dans lequel il plaide pour l’indissolubilité du mariage. En 1802 paraît laLégislation primitive où il défend la thèse que, grâce à l'institution de la noblesse,nos aïeux[Lesquels ?] avaient les regards fixés sur un idéal qui les protégeait contre les catastrophes (selon la revue "Le Gotha français" en 1904)[2]. Selon lui,« La Constitution dit à toutes les familles privées : Quand vous aurez rempli votre destination dans la société domestique, qui est d'acquérir l'indépendance de la propriété par le travail, l'ordre et l'économie : quand vous aurez acquis assez pour n'avoir plus besoin des autres et pour pouvoir servir l'État à vos frais, le plus grand honneur auquel vous puissiez prétendre sera de passer dans le service de l'État ». Cet ouvrage est publié en même temps que leGénie du Christianisme deChateaubriand. Commentant le peu de succès de son ouvrage, au contraire de celui de son collègue, Bonald note simplement qu’il a« donné sa drogue en nature et Chateaubriand l’a donnée avec du sucre. »

À cette époque, il se retire sur ses terres, tout en continuant à publier auMercure de France et auJournal des débats. En 1806, à la suite d'un article intitulé « Réflexions philosophiques sur la tolérance des opinions », il reçoit une réprimande deFouché. L’intervention de Fontanes auprès de Napoléon en personne suffit à la faire lever. Cependant, Bonald, fervent royaliste, refuse l’offre de Napoléon de faire réimprimer saThéorie du pouvoir s’il retirait le nom du roi. En 1807, il décline également le poste de directeur duJournal de l’empire, puis celui de conseiller de l’Université en septembre de l’année suivante. Il accepte ce poste en 1810 sous les demandes pressantes deFontanes.

De nombreux articles de Bonald paraissent de 1803 à 1818 dans le journal royaliste l'Ambigu, édité parJean-Gabriel Peltier à Londres.

À laRestauration, son combat pour la monarchie vaut à Bonald une reconnaissance officielle et une grande influence à ses idées. Crééchevalier de Saint-Louis, il joue un rôle politique actif. Il entretient une correspondance suivie avecJoseph de Maistre. Il est nommé au Conseil royal de l’Instruction publique parLouis XVIII pendant les Cent-Jours. Dès 1815, élu à la Chambre des députés par le département de l’Aveyron, il propose une loi interdisant ledivorce, traité de « poison révolutionnaire ». Laloi Bonald, qui est votée le, rétablitla séparation de corps et reste en vigueur jusqu'en 1884.

En1816, il est nommé à l'Académie française par lecomte de Vaublanc où il occupe lefauteuil 30, succédant ainsi àJean-Jacques Régis de Cambacérès et cédant sa place àJacques-François Ancelot. Il est député de1815 à1822, puis pair deFrance en1823, tout en poursuivant une carrière dans la presse, notamment dansLe Conservateur (entre 1818 et 1820) et, à la suite de celui-ci,Le Défenseur qui ne connaît cependant pas le même succès que leConservateur. Il abandonne la politique en1830 et meurt en 1840 d’une crise d’asthme. Son filsLouis-Jacques-Maurice de Bonald a étéarchevêque de Lyon etcardinal.

Sa pensée

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Louis de Bonald
Formation
École/tradition
Principaux intérêts
Idées remarquables
Œuvres principales
Théorie du pouvoir politique et religieux
Essai analytique
Du divorce
Législation primitive
Recherches philosophiques
Influencé par
A influencé

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Portrait de Louis de Bonald parJulien Léopold Boilly,XIXe siècle.

C'est le chef de file dutraditionalisme, il prône une société où Dieu est souverain, une société « de droit divin ».

« [les gouvernements] sont surtout de droit divin lorsqu’ils sont conformes aux lois naturelles de l’ordre social dont le suprême législateur est l’auteur et le conservateur, et le pouvoir public ainsi considéré n’est pas plus ni autrement de droit divin que le pouvoir domestique.
Et les imposteurs qui disent, et les sots qui répètent que nous croyons telle ou telle famille, tel ou tel homme visiblement désigné par la providence pour régner sur un peuple nous prêtent gratuitement une absurdité pour avoir le facile mérite de la combattre, et sous ce rapport, la famille des bourbons n’était pas plus de droit divin que celle des ottomans[3]. »

Il développe ses théories dans ses ouvrages, notamment dans l'ouvrageThéorie du pouvoir politique et religieux.

L'œuvre de Bonald dément les théories et les idées queRousseau développe dans sonContrat social, il oppose donc la philosophie de l'homme individuel à celle de l'homme social. Il estime que les individus n'ont pas de pouvoir sur les règles de la société, ils ne peuvent donc pas en être les acteurs. Pour lui, la société est antérieure à l'individu, l'autorité sociale ne peut donc pas venir de lui. La nature de la société est de se conserver, se perfectionner, celle de l'Homme est d'exister, de tendre vers le bonheur, l'Homme apparaît donc comme le produit de la société : « l'Homme n'existe que pour la société et la société ne le forme que pour elle ».

Selon sa conception, croire que les Hommes peuvent vivre libres et souverains est contraire à ce que l'Histoire a montré, en effet, il y a toujours un pouvoir (Dieu, le Roi, le père), des ministres (le sacerdoce, la noblesse, la mère) et des sujets (les fidèles, les vassaux, les enfants). Cette idée sera reprise au début duXXe siècle concernant les rapports sociaux de sexe, notamment par la théoricienne antiféministeMarthe Borély.

Louis de Bonald critique fortement laDéclaration des droits de l'homme et du citoyen. Le droit est, dans sa pensée, une idée génératrice d'anarchie. Il serait même prudent que ce mot ne fasse pas partie du vocabulaire de la vie politique. L'idée de liberté individuelle apparaît comme destructrice de l'ordre social et politique ainsi que des hiérarchies. Tout comme il ne peut agir sur la société, l'homme n'a également aucune influence sur l'Histoire et chaque fois qu'il a tenté de modifier l'ordre établi il a déréglé la société, Bonald nous donne l'exemple de laréforme protestante.

Portrait de Louis de Bonald, auteur anonyme,XIXe siècle.

Comme le relève le philosophe Jean-Yves Pranchère,« la plupart des études consacrées à l’œuvre de Bonald soulignent qu’il n’y a rien d’anachronique à décrire celle-ci comme l’élaboration d’une véritablesociologie avant la lettre ; c’est d’ailleurs à ce titre qu’Auguste Comte, qui a imposé le mot de « sociologie », a déclaré son admiration pour Bonald. [...] Sa thèse est que « la société est un être » (1796, I, p. 40) et qu’elle a donc ses lois qui justifient qu’elle fasse l’objet d’une science spécifique, la « science de la société » (1800, p. 33, 130, 157) »[4]. SelonColette Capitan Peter, il est« précurseur d'une sociologie qu'on appellera, aprèsAuguste Comte, une sociologie de l'ordre, l'homme n'a pas d'emprise sur son histoire »[5]. SelonPierre Macherey, il est« l'un des premiers auXIXe siècle à affirmer le primat du social, et la nécessité de le penser en tant que tel, comme un principe constituant (ou « constitutif »), qui échappe lui-même à l'entreprise d'une constitution. On peut parler à cet égard d'un « sociologisme » avant la lettre, qui va assez loin dans l'anticipation des discours de la « sociologie scientifique » tels que ceux-ci s'élaboreront à la fin duXIXe siècle »[6].

Sa doctrine duconservatisme social repose sur une théorie du langage : « l'Homme pense sa parole avant de parler sa pensée », l'Homme ne peut pas exprimer ses idées s'il n'a aucune idée de la façon dont il peut les exprimer. L'Homme ne peut donc penser sans la parole, la pensée vient donc après le langage, elle y est liée, l'Homme ne peut donc pas l'inventer. C'est Dieu qui a fait don de la parole à l'humanité en même temps que la pensée touchant les vérités sur la religion, la morale et les fondements de l'ordre social. Une société ne peut être envisagée sans le langage, c'est donc la clé de voûte de toute organisation sociale. Il partage notamment cette doctrine avec Charles X, roi de France dans son courant ultra conservateur.

En 1806, au début de la période derégime concordataire français initiée parNapoléon, Louis de Bonald a publié un texte antisémite remettant en cause l’émancipation juive acquise à la suite des bouleversements de laRévolution et de nouveaux courants d’idées chez les philosophes. Louis de Bonald écrit 19 pages dans leMercure de France du 8 février 1806[7] : « [...]Nul doute que, si les Juifs eussent été aussi nombreux dans les autres provinces qu’ils l’étaient en Alsace, les amis des Juifs n’eussent eu, tôt ou tard, à se reprocher, comme les amis des noirs, la précipitation avec laquelle ils appelaient à la liberté, qui alors était la domination, un peuple toujours étranger, là même où il est établi ; et qui avait aussi à venger l’irrémissible offense d’une longue proscription [...]. » Il conclut : « [...]J’ignore si quelque jour les Juifs seront souverains ; mais si jamais ils devenaient législateurs, il faut la dire à notre honte, on pourrait défier unsanhédrin de Juifs de porter des lois plus insensées et plus atroces que celles qu’a fabriquées une Convention de philosophes. »

Louis de Bonald est également vu comme un précurseur dustructuralisme linguistique[8].

Œuvres

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Œuvres complètes

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  • Œuvres de M. de Bonald, 1817-1843 (A. Le Clere, 14 vol. in-8°).
  • Œuvres de M. de Bonald, 1847-1859 (A. Le Clere, 7 vol. in-8° gr.).
  • Œuvres complètes de M. de Bonald, 1858 (J.-P. Migne, 3 vol. in-4°).
  • Louis de Bonald,Œuvres complètes, Archives Karéline, 2010 (fac-similé de l'édition Migne)

Œuvres choisies

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Notes et références

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  1. Œuvres complètes de M. de Bonald, Paris, Migne, 1859,p. 6
  2. Revue«Le Gotha français », de l'Institut héraldique de France, publié àSaint-Malo [France], par l'Imprimerie de l'Agriculture (Numéro de 1904, en version pdf téléchargeable ; 162 pages - Voir page 51 ou 55 sur 162 de la version PDF
  3. Louis de Bonald. Réflexions sur la Révolution de juillet 1830 et autres inédits. Par Jean Bastier. Éd. DUC/Albatros, 1988
  4. Jean-Yves Pranchère, « Totalité sociale et hiérarchie. La sociologie théologique de Louis de Bonald »,Revue européenne des sciences sociales,nos 49-2,‎,p. 145-167(lire en ligne, consulté le).
  5. Colette Capitan Peter, « BONALD LOUIS-AMBROISE DE (1754-1840) », suruniversalis.fr(consulté le).
  6. Pierre Macherey, « Aux sources des rapports sociaux : Bonald, Saint-Simon, Guizot »,Genèses,no 9,‎,p. 25-43(lire en ligne, consulté le).
  7. « Sur les Juifs »,Mercure de France,‎, p. 249-267(lire en ligneAccès libre)
  8. Jean Bastier, « Linguistique et politique dans la pensée de Louis de Bonald »,Revue des Sciences philosophiques et théologiques, Librairie Philosophique J. Vrin,vol. 58,no 4,‎,p. 537-560 (24 pages)

Voir aussi

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Articles connexes

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Bibliographie

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Liens externes

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Jean-Jacques Régis de Cambacérès
Louis de Bonald
1816-1840
Jacques-François Ancelot
v ·m
Composition de l'Académie française au jour de son élection(21 mars 1816)
Par numéro
de fauteuil
Par date
d'élection
v ·m
Composition de l'Académie française au jour de sa mort(23 novembre 1840)
Par numéro
de fauteuil
Par date
d'élection
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