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Louis XI

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Pour les articles homonymes, voirLouis XI (homonymie),Louis de France etDauphin Louis.

Louis XI
Illustration.
Louis XI en buste, de profil à droite[a],[1].
Huile surtoile attribuée àJacob de Littemont (vers 1469).
Titre
Roi de France

(22 ans, 1 mois et 8 jours)
Couronnement,
à lacathédrale de Reims
PrédécesseurCharlesVII
SuccesseurCharlesVIII
Dauphin de Viennois

(38 ans et 19 jours)
PrédécesseurCharles VII
SuccesseurCharles VIII
Biographie
DynastieMaison de Valois
Surnom« L'Universelle Aragne »
Date de naissance
Lieu de naissanceBourges (France)
Date de décès (à 60 ans)
Lieu de décèsChâteau de Plessis-lèz-Tours (France)
SépultureBasilique Notre-Dame de Cléry
PèreCharlesVII
MèreMarie d'Anjou
ConjointMarguerite d’Écosse
(1436-1445)
Charlotte de Savoie
(1451-1483)
EnfantsAnne de France
Jeanne de France
François de France
CharlesVIII
ReligionCatholicisme
RésidenceChâteau du Plessis-du-Parc-lèz-Tours

Signature de Louis XI

Louis XI
Rois de France
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Louis XI, né le àBourges, mort le auchâteau de Plessis-lèz-Tours, estroi de France de à, sixième roi de labranche dite de Valois (Valois directs) de la dynastiecapétienne.

Son règne voit le rattachement de plusieurs grandesprincipautés mouvantes,fiefs etarrière-fiefsvassaux audomaine royal par des moyens parfois violents : territoires mouvants duduché de Bretagne (,traité de Senlis), desducs de Bourgogne (, confirmé en par letraité d'Arras avecMaximilienIer de Habsbourg),Maine,Anjou,Provence et Forcalquier en, par la mort sans héritier deCharlesV d'Anjou, et une partie des domaines de lamaison d'Armagnac qui, brisée par l'affrontement avec le pouvoir royal, s'éteint peu après.

La ligne directrice de sa politique a été constituée par le renforcement de l'autorité royale contre les grandsfeudataires, appuyée sur l'alliance avec le petit peuple, ce qui fait de lui un des pères de la centralisation française[2].

Premières années

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Naissance et éducation

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Le Dauphin Louis. Portrait à la sanguine et pierre noire deJacques Le Boucq,Recueil d'Arras,fo 7,XVIe siècle, Bibliothèque municipale d'Arras.

Fils deCharlesVII et deMarie d'Anjou, il fut baptisé en lacathédrale Saint-Étienne de Bourges. Durant son enfance, il fut élevé par Catherine de l'Isle-Bouchard, sa marraine, son parrain étant le ducJeanII d'Alençon[3].

À sa naissance la situation politique et militaire de son père est si précaire qu'on l'envoie auchâteau de Loches, une forteresse[4]. À partir de 1429, année du sacre de son père à Reims, grâce à l'aide deJeanne d'Arc, une éducation de très bonne qualité lui est dispensée[5]. Il commence en effet, dès l'âge de6 ans, à apprendre lelatin, l'histoire et les mathématiques, sous les directives deJean de Gerson, ancien chancelier de l'université de Paris, et de Jean Majoris, licencié en droit et théologien, qui fut un bon précepteur pour le futur souverain[6],[7]. Par conséquent, ledauphin, devenu roi, avait des bases solides en droit et en théologie et il maîtrisait l'art de convaincre et d'ordonner.

En 1433, alors qu'il a dix ans, il est autorisé à rejoindre ses sœurs et sa mère auchâteau d'Amboise. Toutefois pourPaul Murray Kendall, il a appris, dans la forteresse de Loches, loin de ses parents, à« se sentir à l'aise au milieu des gens simples », à se vêtir modestement, et il a adopté les formes de religiosité des gens simples, dans laquelle Dieu est sensible à un juste tribut[8].

Premier mariage

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Le, il épouseMarguerite d'Écosse, fille deJacquesIer d'Écosse, auchâteau de Tours. Le futur Louis XI a13 ans, elle 11 ans, et ils étaient déjà prédestinés à se marier depuis 8 ans. Il la rendra tellement malheureuse[9] que, mourant très jeune, à20 ans, ladauphine soupira ces ultimes paroles :« Fi de la vie ! Qu'on ne m'en parle plus… ». À l'occasion de ce mariage, le roi lui montre son indifférence en venant en habit de cheval sans même avoir quitté les éperons. Louis, de son côté, a du mal à cacher« ce qu'il pensait du pitoyable règne de son père, ni ce qu'il éprouvait face à son manque de volonté »[10].

Débuts politiques

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Dès l'époque de son mariage, il commence à jouer un rôle politique. Ainsi, il se déplace àLyon et àVienne pour recevoir les serments de fidélité de leurs habitants. Durant l'été 1437, il mène l'assaut contreChâteau-Landon. Son succès incite son père à l'action. Père et fils prennent Montereau et ils entrent dansParis[11] ensemble, ville récemment conquise par leconnétable de Richemont.

Dauphin de France

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Les trois ordres dansL'arbre des batailles de Honorat Bovet. Au centre de laminiature, le roiCharlesVII entouré du Dauphin Louis et duconnétableArthur de Richemont. Paris,BnF,Bibliothèque de l'Arsenal, ms. 2695fo 6vo ,XVe siècle.

Première mission en Languedoc et participation à la Praguerie

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Au printemps 1439,CharlesVII et son fils, le futur Louis XI, sont auPuy, où l'assemblée de la province leur octroie100 000 livres et leur demande de les débarrasser desÉcorcheurs[12].CharlesVII, prétendant avoir des affaires urgentes à régler au nord, confie cette tâche à son fils, qu'il nommelieutenant-général enLanguedoc. Si le roi ne lui accorde ni argent ni hommes[12], il lui permet néanmoins de choisir lui-même sesconseillers[b]. C'est ainsi que Jean de Pardiac, son gouverneur, préside le Conseil.

Usant de diplomatie, le dauphin Louis obtient des États généraux et des nobles l'argent nécessaire pour négocier le départ des Écorcheurs[12]. À l'annonce de ses succès, dès juillet 1439, le roi le rappelle à la Cour, où aucune tâche ne lui est confiée. En décembre de la même année, il est nommé enPoitou, cette fois sans vrai pouvoir de décision. En février, après une entrevue avecJeanII d'Alençon, il rejoint laPraguerie, révolte de grands seigneurs mécontents, comprenantJeanII d'Alençon,JeanIer de Bourbon,Jean de Dunois, lemaréchal de La Fayette ou encoreGeorges de la Trémoille[13]. Les frondeurs voient vite leur exigence comblée, à l'exception du Dauphin, qui doit offrir sa soumission àCusset, mais obtient néanmoins le gouvernement partiel duDauphiné et d'autres garanties[14].

Succès militaires et expulsion des Écorcheurs

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Le dauphin Louis et son armée d'écorcheurs entrent en Allemagne pour combattre les Suisses (août 1444). Enluminure du manuscrit deMartial d'Auvergne,Les Vigiles deCharlesVII,BnF,département des manuscrits,ms. Français 5054,fo 127 vo, vers 1484.

En, il participe ausiège de Pontoise du au. Cette ville est alors considérée comme étant la porte de la Normandie[15]. Début, il secourtDieppe, ville assiégée par les Anglais de Talbot. Après avoir rendu grâce à la Vierge pour sa victoire, il fait montre de générosité envers les combattants et ceux qui ont secouru les blessés[16]. Immédiatement après, à la tête de nombreux soldats et assisté de bons capitaines, dontAntoine de Chabannes, il fait campagne contreJeanIV d'Armagnac, grand vassal insoumis. Il obtient peu après sa capitulation àRodez et la soumission à l'Isle-Jourdain du comte d'Armagnac. Il l'emprisonne àCarcassonne tandis qu'il s'adjoint ses meilleurs capitaines : Jean de Salazar et Jean, le jeune Bâtard d'Armagnac[17].

En avril 1444, le futur Louis XI rejoint la cour à Tours. La perspective du mariage entreHenriVI d'Angleterre etMarguerite d'Anjou, fille duRoi René, fait espérer une trêve[18]. Le problème est alors de trouver une occupation auxÉcorcheurs. Comme l'empereur d'Allemagne et le duc d'Autriche ont demandé des troupes à la France pour combattre les Suisses, le Dauphin est chargé d'employer ces hommes à cette tâche. Il réunit, le 28 juillet 1444, 17 000 écorcheurs àLangres[19].

En, le Dauphin Louis conduit une armée d'Écorcheurs hors du royaume pour affronter les Suisses, à la demande du ducSigismond d'Autriche, allié du roi[20]. Son armée traverse la Bourgogne et la haute Alsace sans autorisation, et les Écorcheurs pillent, violent et crucifient les populations civiles traversées. Le 19 août, ils arrivèrent àMontbéliard. Entre-temps, les Suisses posaient le siège devantZurich etFarnsburg. Le Dauphin fixa avec ses capitaines l'objectif deBâle, qui n'était à l'époque pas membre de la Confédération. C'est pour des raisons stratégiques que les Français souhaitèrent en prendre le contrôle, la ville constituant une voie d'accès vers leRhin, cela pour faciliter les affaires des marchands dauphinois[21]. Cependant la ville ne fut pas conquise.

Le, il remporte la victoire dePratteln (Bataille de la Birse) ; à la suite de cette bataille, le futur Louis XI put mesurer la valeur des Suisses ainsi que l'innovation de leur technique militaire, à laquelle il vouera une franche admiration[20]. Les Confédérés vaincus par le Dauphin levèrent le siège de Zurich, ce qui était l'objectif deFrédéric III. Après la bataille, Louis se dirigea versBâle où se tint unconcile autour de l’antipapeFélixV. Louis est nommégonfalonier, c’est-à-dire protecteur de l’Église, par le papeEugèneIV[22]. Fin août, le Dauphin se rendit compte qu'il attirait les foudres de tous les belligérants. Bâle se rapprocha de la Confédération, tandis que le roi des Romains souhaitait que le dauphin se retire d'Allemagne au plus vite suite aux horribles crimes perpétrés par les Écorcheurs. Frédéric III n'avait plus besoin des Français et voulait négocier avec les Helvètes. Or, ce n'était pas l'objectif des Valois ; le 2 septembre 1444, Louis mettait à jour les ambitions du royaume de France dans la région du Rhin face aux ambassadeurs de Frédéric III, ambitions partagées par Charles VII[23].

Pour Louis et son père, il fallait recouvrer certaines terres autrefois soumises au royaume de France. Le 5 septembre, il s'établit àEnsisheim[20], d’où il ouvrit des négociations avec les Suisses. Le Dauphin avait compris qu'une alliance avec la Confédération helvétique serait d'un plus grand profit que celle avec les Habsbourg. Le 13 septembre, il devança Frédéric III en négociant une trêve avec Bâle,Berne etSoleure et en même temps il réprima les villes de Haute-Alsace qui avaient soutenu la rébellion contre les Habsbourg. Il occupa et contrôla peu à peu la Haute-Alsace, ce qui inquiéta beaucoup l'empereur.

Le 7 octobre 1444, alors qu'il assiégeaitDambach, il fut blessé par une flèche au genou et regagna Ensisheim[20]. C'est là qu'il signa letraité d’Ensisheim, conduisant à la paix, le, pacte qui avait une clause de protection des échanges commerciaux. La paix ne fut même pas soumise au roi et son nom ne fut pas cité. Le Dauphin se proposait de jouer le médiateur entre Suisses et Habsbourg tout en étant allié avec les Cantons. Interloqué par la situation, Charles VII rappela son fils àNancy en février 1445[24]. Le roi avait imposé la paix à la ville deMetz et lui avait soutiré 80 000 florins[24]. Les Écorcheurs restèrent en majorité en Alsace, l'objectif de débarrasser la France de ces soudards fut un succès, néanmoins les conséquences politiques furent grandes et les exactions des Français indignèrent tout leSaint-Empire romain germanique. Pour ne pas risquer une guerre à l'est, Charles VII abandonna les citadelles prises par Louis et rappela ses troupes fin février-début mars 1445. Sur le chemin du retour, quelques bandes d'écorcheurs isolées furent massacrées par des paysans alsaciens excédés par leurs crimes. La campagne raviva les tensions entre Charles VII et le duc de Bourgogne Philippe le Bon, la violation de son territoire fut inacceptable. Pour éviter une nouvelle alliance anglo-bourguignonne, le roi négocia en mai-juin 1445 àChalon-sur-Marne[23]. Le roi exigea que son fils signât à son tour leTraité d'Arras de 1435[23]. En récompense de ses victoires, il fut nommé protecteur duComtat Venaissin le par le pape.

Parallèlement, Louis consacre ses importants revenus à se constituer une clientèle. Depuis, en effet, il reçoit une pension royale de21 000 livres. Il faut y ajouter les subsides et primes, accordés par les États qu’il débarrassait des routiers. Cependant, il restait insatisfait de sa situation. Il était frustré de n’avoir retiré que leDauphiné de laPraguerie.

Maître du Dauphiné

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Article connexe :Province du Dauphiné.
Représentation héraldique du dauphin Louis, futur Louis XI, armorial Hyghalmen, vers 1450.

En mai 1445, Charles VII fonda une armée permanente avec lescompagnies d'ordonnance[18],[23]. Le roi fit depuis les années 1440 beaucoup de réformes afin de moderniser les finances, la justice et l'armée, réformes auxquelles le dauphin participa[21],[20]. Le roi fit libérerJean IV d'Armagnac qui avait été enfermé àCarcassonne avec sa famille depuis le début de l'année 1444[23]. A la déception de Louis, et en tant que membre du conseil royal, le roi confia le commandement des compagnies d'ordonnance à René d'Anjou, qui était trop précieux aux yeux de Charles VII car ses territoires coupaient les possessions bourguignonnes en deux, et puis aussi car Charles VII se méfiait beaucoup du Dauphin[23]. Le 16 août 1445, le Dauphin perdit son épouse morte à 20 ans[20]. Sans véritable charge, le Dauphin devait se divertir en assistant aux intrigues de la cour. Parmi les courtisans du roi, deux attirèrent son courroux : Agnès Sorel, la favorite du roi et Pierre de Brézé[20]. N'obtenant rien de son père, Louis se tourna vers Agnès Sorel à laquelle il offrit six tapisseries représentant l'histoire de la chaste Suzanne saisies chez le comte d'Armagnac et offrit à Pierre de Brézé quelque 25 fûts de vin du Rhin. Mais les deux ne donnèrent pas suite, seulJacques Cœur eut de bonnes relations avec Louis[25], du fait de l'intérêt pour Louis des affaires commerciales[21]. Tout était refusé au Dauphin, il prévoyait de faire une campagne enItalie pour établir la souveraineté du royaume sur larépublique de Gênes. Cela fut écarté, et il demanda un commandement en Languedoc, tout comme une action avec laSavoie, ce qui fut encore refusé. Louis, frustré par la désillusion, s'associa àCharles IV du Maine pour déstabiliser le pouvoir de son père. Charles du Maine se sentait lésé par Pierre de Brézé et comme Louis voulait son renvoi du conseil[20]. En septembre, les manigances de Louis vinrent aux oreilles d'Antoine de Chabanne qui en informa le roi, Louis fut trahi par ses soutiens. Le Dauphin n'ayant rien à perdre fit exploser sa colère, il insulta Agnès Sorel puis fit couper les queues des chevaux du roi[23]. En décembre, ayant conspiré contreAgnès Sorel etPierreII de Brézé, il est chassé de la cour et se réfugie dans son gouvernement, en Dauphiné, d'abord àRomans-sur-Isère, puis àGrenoble, où il fait son entrée le. Les manigances auront porté leurs fruits puisqu'il a désormais un commandement. Son éloignement de la cour ne devait pas s'éterniser et devait durer seulement quelques mois, après quoi il pourrait retourner à la cour. Le roi en congédiant son fils ne le reverra plus jamais[23],[20].

Depuis 1349, leDauphiné était la possession des héritiers de la couronne de France dotés du titre decomte dauphin. Cependant le dauphin Louis est le premier à réellement s'occuper des affaires du Dauphiné qui depuisPhilippe VI de Valois avait été gouverné par le roi.

C'est probablement à cette époque qu'il rencontre un jeune noble dauphinois,Imbert de Batarnay, qu'il attache à son service et dont il fera, parvenu sur le trône, l'un de ses chambellans et conseillers les plus écoutés. Installé àGrenoble,place Saint-André[26], dans l'hôtel de la Trésorerie spécialement aménagé, il fait son apprentissage de roi pendant neuf ans. Peu à peu, sous son administration rigoureuse, le Dauphiné devient un État bien géré, nettement distinct de la France. Il réforme la fiscalité, attire àGrenoble des artisans étrangers et desbanquiers juifs maltraités parHumbertII. Et il fonde aussi en uneuniversité à Valence, confirmée par le papePieII en[27].

Louis transforme en le vieuxConseil delphinal enParlement du Dauphiné, le troisième du royaume après ceux deParis etToulouse, faisant passer Grenoble au statut de capitale provinciale. Louis charge même son conseillerMathieu Thomassin d'établir les bases juridiques de sa souveraineté, par un volumineux bréviaire des anciens droits, honneurs et prérogatives du Dauphiné, intituléRegistre delphinal, achevé en.

Il défend les paysansvaudois du Valpute contre l'inquisition épiscopale en Dauphiné et met fin aux persécutions ordonnées par leparlement de Grenoble et l'archevêqueJean Baile. Devenu roi, il fera restituer leurs biens aux condamnés[28].

Louis continue d'entretenir avec le roi son père des relations apparemment excellentes en lui écrivant des lettres pleines de respect. Malgré ce dévouement, le Dauphin poursuit une politique personnelle en nourrissant l'ambition de constituer un vaste fief sur les deux versants desAlpes[29]. Dans ce but, il signe un traité d'assistance avec le ducLouisIer de Savoie, et forme le projet d'épouser sa filleCharlotte de Savoie, âgée de6 ans seulement. Il en avertit son père qui dépêche un émissaire en Savoie, afin d'exprimer au duc sa surprise et son courroux. Mais des envoyés du dauphin Louis interceptent le cavalier et, sous prétexte de lui faire escorte, ralentissent sa marche autant qu'ils le peuvent.

Enfin arrivé à destination le, l'émissaire du roi Charles VII arrive pour voir les époux vêtus de velours cramoisi franchir le seuil de la chapelle duchâteau de Chambéry. Le, Louis épouseCharlotte de Savoie, fille du ducLouisIer de Savoie, somptueusement dotée de 200 000 écus, dont 12 000 comptant. Néanmoins, Louis rencontrera par la suite des difficultés pour entrer en possession de toute la dot. Parallèlement au mariage, Louis et le duc de Savoie ont signé une alliance exclusive. Louis profite également des bonnes grâces du papeNicolas V pour s’immiscer dans les élections épiscopales.

L'hôte du duc de Bourgogne

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Philippe le Bon, duc de Bourgogne, d'aprèsRogier van der Weyden, vers 1450,musée des Beaux-Arts de Dijon.

Ses relations avec son père étaient tissées de double jeu et d’intrigues. Son père,CharlesVII, furieux de ses agissements, leva une armée pour marcher contre leDauphiné et laSavoie. Apprenant la nouvelle à Grenoble, Louis parvint cependant à négocier une trêve. Cela ne l’empêcha pas de mener une campagne delibelles contre son père, l’accusant de mœurs dissolues. Par prudence, il envoya plusieurs ambassades auprès du roi pour se justifier.CharlesVII ne s'en laissa pas conter et envoyaAntoine de Chabannes à la tête d'une armée pour lui arracher le Dauphiné. Le, Louis s'enfuit enFranche-Comté, puis àLouvain (duché de Brabant), en territoire bourguignon. Il y fut bien reçu et, en octobre, le duc de Bourgogne,Philippele Bon lui rendithommage et lui alloua le petitchâteau de Genappe, à 20 km deBruxelles, comme résidence, ainsi qu'une pension annuelle de 36 000, puis48 000 livres.

Commentaire cinglant et prémonitoire deCharlesVII :« Mon cousin de Bourgogne a donné asile à un renard qui, un jour, lui dévorera ses poules ». Louis coûta cher à laBourgogne, qui n'avait pas une fiscalité permanente, jusqu'à la mort de son père, qu'il apprendra le. Il quitte alors Genappe pour aller prendre possession de son royaume.

Représentation du dauphin Louis dansLa Crucifixion du Parlement de Toulouse, années 1460, Toulouse,musée des Augustins.

Son épouse,Marguerite, était morte le àChâlons-en-Champagne, sans lui laisser d'enfant vivant. Le son premier fils Louis naquit deCharlotte de Savoie, à Genappe en Brabant; il mourut en, à l'âge de deux ans. Le, toujours au château de Genappe, naît un second fils, Joachim, mort quatre mois plus tard, le (il est enseveli dans labasilique Saint-Martin de Hal). En, c'est au tour d’une fille, Louise, de mourir en bas âge. En avril naît enfin un enfant qui vivra,Anne, la future Anne de Beaujeu.

Roi de France

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Accession au trône

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Le,CharlesVII meurt àMehun-sur-Yèvre d'une tumeur à la bouche. Louis XI affecte l’indifférence, il est absent lors des funérailles royales àSaint-Denis. Il se fait sacrer àReims le par l'archevêque de ReimsJeanII Jouvenel des Ursins. Son sacre est représenté sur letympan des verrières de la chapelle de la Mère de Dieu de lacathédrale d'Évreux. Il entre dans Paris le.Philippele Bon se fait remarquer avec son escorte comptant pour la moitié du cortège, et comprenant une troupe en armes. Le nouveau roi ne demeure pas longtemps à Paris. Il regagne, le, lechâteau d'Amboise où sa mèreMarie d'Anjou réside.

Dès le 9 octobre, il s’installe àTours, ville gagnée à sa cause, et aussi àAmboise jusqu'à ce que lechâteau de Plessis-lèz-Tours soit bien bâti[30].

La succession d'Aragon et les projets du roi

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Charles d'Aragon, prince de Viane.

Sa première action de monarque fut de profiter de la crise de succession enAragon. En effet,Alphonsele Magnanime était mort en.JeanII, frère du défunt, disputait la couronne à son filsCharles de Viane. Celui-ci fut retrouvé mort en septembre, ce qui déclencha une guerre civile entreJeanII et les villes, en particulierBarcelone. Louis XI tenta de s’allier auxÉtats de Catalogne.

Devant leur refus poli, Louis XI se tourne versJeanII, lequel lui cède les revenus des comtés deRoussillon etde Cerdagne en échange de son aide. Louis XI en prend tout bonnement possession.

En 1462, en cherchant une alliance, Louis XI marie sa sœurMadeleine de France àGaston de Foix, fils aîné deGaston IV de Foix-Béarn. Aussi le Béarn reste-t-il indépendant, jusqu'à ce queLouis XIII ordonne son annexion au royaume.

Il intervint également dans la querelle dynastique savoyarde. Avant queNicolas Machiavel n'écriveLe Prince, il savait que le souverain devait se présenter au peuple afin de régner mieux. Ainsi, Louis étant àSaint-Jean-de-Luz s'en alla jusqu'àToulouse dévastée par un grand incendie (à partir du). Il y arriva le et y demeura trois semaines pour soutenir la reconstruction de la ville[31],[32]. « Le roi sur les routes » (selon l'expression deJacques Heers) devint désormais une de ses manières politiques de prédilection.

En décembre 1463, Louis XI ordonne la création de l'université de Bourges, sa ville natale[33]. Le papePaulII l'autorisa le[34]. Si les lettres patentes avaient été expédiées deMontils-lèz-Tours le[35], l'université dut subir des empêchements d'autres universités, avant son inauguration[36].

Un mois après la naissance de sa filleJeanne en, il apprend que l’enfant est boiteuse (elle fut d’une laideur proverbiale, petite, contrefaite, malingre) et décide sur le champ de la marier à son lointain cousinLouis d’Orléans, fils du poèteCharles d’Orléans, dans le but avoué que le mariage restât stérile et que s’éteignît une branche capétienne rivale de la sienne. Quand Louis d'Orléans deviendra roi sous le nom deLouisXII, il obtiendra l’annulation de son mariage avec Jeanne. Jeanne reçoit alors, en compensation, le titre deduchesse de Berry et elle fonde, àBourges, l'ordre monastique de l'Annonciade. Jeanne fut finalementcanonisée.

La ligue du Bien public

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Charles le Téméraire, portrait parRogier van der Weyden,XVe siècle.
Article détaillé :Ligue du Bien public.

À l'intérieur se forme, en mars, laligue du Bien public. Très comparable à laPraguerie, elle a à sa têteCharles de Charolais (Charlesle Téméraire), fils de Philippele Bon, qui, au fond, souhaitait que se pérennise la rupture du lien de vassalité du duc de Bourgogne au roi de France.

Le déclenchement de cette révolte des grands féodaux est dû à un incident avec les Bourguignons. En, Louis XI décide de racheter lesvilles de la Somme cédées au duc de Bourgogne, alorspremier pair de France et prince le plus puissant duSaint-Empire. Cette cession, décidée autraité d'Arras de, devait compenser l’assassinat de Jean sans Peur àMontereau le. La nouvelle du rachat suscite la colère de Charles de Charolais qui, dès lors, s'oppose à son père, Philippe le Bon.FrançoisII de Bretagne s’allie aux Bourguignons. Se joignirent à euxJeanII de Bourbon etJeanV d'Armagnac. Le mécontentement ne s’arrêtait pas aux grands vassaux.

La pression fiscale avait beaucoup augmenté à la suite du rachat des villes de la Somme pour 400 000 écus[37]. Louis XI exige des prêts du clergé, force les établissements religieux à lui fournir un inventaire de leurs biens, prive l’Université et le corps des archers et arbalétriers de Paris de leurs privilèges. Il supprime laPragmatique Sanction.

Bataille de Montlhéry, enluminure duXVIe siècle.

Contre la ligue du Bien Public, Louis XI se met personnellement à la tête d’une grande offensive. Après la chute deMoulins, les Bourbon se soumettent. Louis XI fait volte-face vers Paris, menacée par les Bretons et les Bourguignons. Il livre unegrande bataille à Montlhéry, le, pleine de confusion et de sang et sans réel vainqueur. Mais le siège de Paris est brisé, Louis XI parvenant à négocier avec les ligueurs une paix — traités deConflans (),Saint-Maur () et deCaen () — où il ne concède rien pour réformer l’État. La Bourgogne récupère néanmoins les villes de la Somme et le comté de Boulogne ; de plus, Louis XI lâche le gouvernement deNormandie àson frère. Celui-ci ne parvient pas à prendre en main son gouvernement et doit s’exiler.

Le troisième fils du roi naît le. PrénomméFrançois, il meurt4 heures plus tard.

Le, par letraité d'Ancenis, Charles de France etFrançoisII de Bretagne firent la paix avec la couronne et rompirent, du moins officiellement, avec les Bourguignons. Mais un second traité sera nécessaire pour vaincre lesvelléités deFrançoisII, lors dutraité de Senlis de.

Le duel avec Charlesle Téméraire

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Médaille à l'effigie de Louis XI, par Francesco Laurana (BnF, vers 1465, Cabinet des Médailles, Paris).
Remise de la charte aux bourgeois de la ville d'Angers par le roi de France Louis XIen 1474, parJules Dauban (1901).
Louis XI préside le chapitre de Saint-Michel, dans lesStatuts de l'ordre de Saint-Michel, miniature deJean Fouquet, 1470, Paris, BnF.

En cette même année, redoutant le débarquement d'une armée anglaise qui unirait ses forces à celles des Bourguignons, et persuadé qu'il saurait manipuler à son avantage son cousin le duc de Bourgogne, Louis XI propose une négociation à celui-ci (via lecardinal de La Balue), à la suite de quoi le duc l'invita dans sonchâteau de Péronne. Louis XI s’y rend aussitôt, avec une petite escorte. Au cours des pourparlers de cetteentrevue,Liège se rebella contre la tutelle bourguignonne. Il apparut rapidement que des commissaires royaux avaient encouragé les Liégeois à se révolter une nouvelle fois.

Bouillant de colère face à la duplicité royale[38],leTéméraire fit fermer les portes du château et de la ville : Louis XI était pris au piège, en fait en danger de mort. Secrètement averti (parPhilippe de Commynes, alorschambellan du duc de Bourgogne) de la gravité du danger encouru, le roi n'eut d'autre solution que de signer untraité désavantageux selon lequel, en cas de manquement de sa part, les fiefs bourguignons de mouvance française échapperaient à sa juridiction et suzeraineté. Il dut en outre promettre de donner laChampagne et laBrie enapanage à son frère cadetCharles de France, ex-ligueur du Bien Public et allié duTéméraire. Il dut enfin accompagner le Bourguignon dans sonexpédition punitive contreLiège et regarder brûler, le, la ville rebelle.

Une fois sa pleine liberté d'agir retrouvée, Louis XI refusa de s’exécuter et n’accorda à son frèreCharles que laGuyenne, pays pacifié depuis peu et difficile à tenir. Il fit emprisonner son conseiller, lecardinalLa Balue, en, année au cours de laquelle il fonda l'ordre de Saint-Michel. En décembre, le roi dénonça letraité de Péronne. En réponse, le duc de Bourgogne se déclara, en novembre, affranchi de la suzeraineté du roi de France, conformément à la clause de non-respect incluse dans ce traité.

En 1470, naquit le quatrième fils du roi : Charles, futurCharlesVIII, et deux ans plus tard un cinquième fils vit le jour (àAmboise, le) ;prénommé à nouveau François, il fut titréduc de Berry, mais il mourut hélas en juillet 1473.

En juin, pour répondre à une demande d'aide du duc de Bretagne[39], à la frontière de laquelle Louis XI vient d'envoyer des troupes,leTéméraire rompt la trêve avec la France, envahit laPicardie,massacre la population de Nesle, mais échoue devantBeauvais, vaillamment défendu par ses habitants, dontJeanne Hachette ; il ravage alors la Normandie vainement, avant de se retirer dans ses terres, sans gain politique réel.

À la suite d'un traité d'alliance (traité de Londres[40],) avec son beau-frère Charlesle Téméraire qui l'avait convaincu de reprendre les hostilités contre Louis XI, le roi d’AngleterreÉdouardIV débarque àCalais[41] avec son armée () pour la joindre à celle du duc de Bourgogne, envahir la France, et si possible détrôner son monarque.

Démontrant toute son habileté de négociateur et tacticien, Louis XI parvint à dénouer cette alliance anglo-bourguignonne, en signant lui-même avecÉdouardIV, moyennant 425 000 écus[42],[43] versés à celui-ci, letraité de Picquigny (le) qui mettait fin à laguerre de Cent Ans et privait, à la grande colère duTéméraire, les États bourguignons de leur dernier vrai allié.

Article détaillé :Traité de Picquigny.

Neutralisation des autres grands féodaux

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Réduire la puissance des grands vassaux fut une constante du règne de Louis XI.

En, il décide de punirJean V d'Armagnac, à cause de ses incessantes intrigues, en mettant sous séquestre leRouergue et l'Armagnac. Jean se révoltera et trouvera la mort dans le conflit àLectoure en. Sa veuve Jeanne de Foix-Grailly, enceinte, mourut enfermée au château deBuzet peu de temps après.

En, le Roi de France manœuvre contre son oncleRené d'Anjou, dont il désire annexer le domaine angevin. Louis XI se rend àAngers avec son armée, sous couvert d'une visite de courtoisie. René d'Anjou, qui réside dans sa résidence de chasse deBaugé, non loin d'Angers, voit arriver son royal neveu, sans se douter qu'une fois dans la cité angevine, celui-ci demandera les clefs de la capitale de l'Anjou. La surprise est totale. Louis XI installe aussitôt une garnison dans lechâteau d'Angers et en confie le commandement àGuillaume de Cerisay[44].

À65 ans,René d'Anjou ne peut ni ne veut entamer une guerre contre son neveu, le roi de France. Il lui cède l'Anjou sans combat, et il se tourne vers laProvence dont il est le souverain et qu’il rejoint aussitôt[45]. Louis XI nommeGuillaume de Cerisay, gouverneur de l'Anjou, ainsi que maire de la cité d'Angers[46]. L'Anjou cessa dès lors d'être unapanage et entra définitivement dans le domaine royal[47].

En, après letraité de Picquigny, Louis XI obtint la libération deMarguerite d'Anjou, fille de René d'Anjou et qui futreine consort d'Angleterre, avant d'être emprisonnée après l'exécution de son mari, le roiHenriVI d'Angleterre, dans latour de Londres en 1471. Il fallut que Louis XI paie 50 000 écus d'or pour cette libération. Le Marguerite regagnaRouen. Cependant, avant de rejoindre son père àAix-en-Provence, elle dut par conséquent renoncer à ses droits sur l'héritage angevin, en faisant un testament en faveur du roi Louis XI. C'est la raison pour laquelle elle passa enAnjou ses derniers jours sans ressources, après la mort du roi René ()[48].

Entouré des quatrevertus (Droiture, Raison, Justice et Vérité), Louis XI fait valoir ses droits sur leduché de Bourgogne, entre autrespossessions du défunt ducCharles le Téméraire.
Paris,BnF,département des manuscrits,ms. Français 5079,fo 1,XVe siècle.

En, quandCharlesle Téméraire meurt ausiège de Nancy, Louis XI tente de s’emparer de ses États, mais se heurte àMaximilien d'Autriche, qui avait épousé la fille du défunt,Marie de Bourgogne[c],[49].

La modernisation du royaume

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La même année 1477, Louis XI crée leRelais de poste[50]. En effet, Louis XI aimait décider de tout. Encore lui fallait-il connaître tout. Il est vrai qu'il dictait très fréquemment :

« Je vous prye que me faictes souvent sçavoir de voz nouvelles ». C'est précisément la raison pour laquelle il organisa ce système.« C'est d'abord et avant tout pour lui : il ne peut être informé que le premier »[51].

D'ailleurs, Louis XI est le premier personnage qui ait promu l'imprimerie dans le royaume de France. En 1469,Guillaume Fichet etJean Heynlin, docteurs en théologie auprès de laSorbonne, avaient obtenu l'autorisation du roi d'y établir l'atelier d'imprimerie[52]. Dans lesannées 1470, plusieurs villes françaises telles queLyon () ouAlbi () profitaient de cette nouvelle technique, sous la protection du roi[53],[52].

En, il modernisa enfin l'armée royale en remplaçant lamilice desfrancs-archers par uneinfanterie permanente, organisée sur lemodèle suisse, connues sous le nom debandes françaises oubandes de Picardie. Pour financer cette modernisation et ses nombreuses guerres, il ne cesse d'augmenter impôts et taxes, l'imposition étant multipliée par trois durant son règne[54].

Le traité d'Arras et les dernières acquisitions du règne

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Portrait présumé de Louis XI, attribué àColin d'Amiens.

En, il parvint à récupérer laPicardie et leduché de Bourgogne, par letraité d’Arras.Le comté de Bourgogne ou Franche-Comté, l'Artois et la Flandre étaient également remises à la France au titre de la dot deMarguerite de Bourgogne (la fille de Marie de Bourgogne), qui devait devenirreine de France en épousant le futurCharlesVIII ; Louis XI s'était assuré auparavant de leur possession, lors des combats qui avaient suivi la mort deCharlesle Téméraire. Finalement,CharlesVIII renoncera à ce mariage et restituera la plus grosse part de la dot.

Par le jeu d’héritages, dont celui deRenéIer d'Anjou, il entra en possession duMaine et de laProvence. Louis récupère également lavicomté de Thouars, qu’il avait reprise àNicolas d’Anjou en 1472, après qu’il eut rallié le Bourguignon.

Soucieux que son fils poursuive sa politique de réunions, Louis XI fit rédiger vers 1482[55] à son intention un traité d'éducation politique, historique et moral par son médecin Pierre Choisnet, leRosier des guerres.

Il attribuaTalmont etBerrie àPhilippe de Commynes. Concernant lavicomté de Thouars, il finit par engager son attribution àLouisII de La Trémoille, mais le roi décéda avant la restitution effective de cettevicomté.

François de Paule à la cour de Louis XI

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Le roi Louis XI accueillant saint François de Paule (église Saint-Nicolas de Cordoue).

À partir de,François de Paule vivait à la cour deFerdinandIer de Naples. Comme celui qu'on surnommait « le saint homme » avait la réputation d'opérer des guérisons miraculeuses, des marchands napolitains parlèrent de ses miracles à Louis XI, gravement malade depuis 1478. Le roi, espérant être guéri par ses prières, écrivit auPapeSixteIV pour lui demander de permettre l'envoi du saint moine en France.SixteIV adressa deux brefs à François de Paule[56] lui ordonnant d'aller en France, et il obéit.

Arrivé àMarseille sur un navire, accueilli partout avec de grandes marques de respect et de dévotion, François de Paule remonte leRhône en bateau. La ville deLyon l'accueille le 24 avril avec honneur[57], le roi ayant ordonné à la ville, par lettre du, de fêter son arrivée en grande pompe, comme si elle recevait la visite du Pape[58]. Passant parRoanne puisTours,François de Paule arriva auchâteau de Plessis-lèz-Tours auprès de Louis XI. Le roi se jeta littéralement à ses pieds et implora ses bénédictions[59]. Il le flatte, il le supplie, et fait le vœu de construire deux couvents pour son ordre[60].

Mais, lucide, observant silencieusement le roi, l'austère ermite ne tarda pas à lui faire doucement comprendre qu'il devait se résigner et se préparer à mourir chrétiennement, ce qui devait survenir un peu plus tard, le[d].

Mort et inhumation

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Tombeau de Louis XI représenté enorant àCléry-Saint-André, Louis XI étant revêtu de son costume de l'ordre de Saint-Michel et entouré de quatregénies.

Selon lediagnostic rétrospectif de l'historienPaul Murray Kendall, Louis XI mourut d’unehémorragie cérébrale. Il avait subi plusieurs attaques d'apoplexie au cours de sa vie, la première enmai 1473. En mars 1481 lors d'un dîner à Saint-Benoît-sur-Loire, il s'effondre. Il vient à nouveau d'être victime d'une hémorragie cérébrale. C'est grâce à son médecin et astrologue italien, Angelo Cato qu'il se remet totalement en deux semaines. En septembre 1481 auchâteau de Plessis-lèz-Tours, il a une nouvelle attaque et n'hésite pas à entreprendre un pèlerinage à Saint-Claude dans le Jura où il arrive épuisé, après un voyage d'un mois. De retour au Plessis, guéri mais craignant d'être assassiné, il fait garder le château jour et nuit par 400 hommes. Il ne fait plus confiance qu'au médecinJacques Coitier qui avait trouvé la faille du roi : son caractèrehypocondriaque et sa superstition. Sur son lit de mort il voulut avoir près de lui laSainte Ampoule. Superstitieux, il avait interdit que l’on prononçât le mot « mort » devant lui, et il était convenu avec ses officiers de l'expression codée « Parlez peu » avant de recevoir lesderniers sacrements[61].

Le 30 août 1483, Louis XI s’éteint auChâteau de Plessis-lèz-Tours après 22 ans de règne, à l'âge de 60 ans. Son fils, le Dauphin, alors âgé de treize ans, lui succéda sous le nom deCharles VIII.

Conformément à son souhait de refuser le prestige de la nécropole royale (comme les deux autrescapétiensLouisVII etPhilippeIer), Louis XI fut inhumé, après une étape le 2 septembre à Tours, le 6 septembre 1483 dans la basilique qu'il avait fait construire seize ans auparavant,Notre-Dame de Cléry, et non en labasilique Saint-Denis[62].

Sépulture et représentations

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Destruction du tombeau de Louis XI àCléry-Saint-André, en 1562.

ÀCléry-Saint-André, la statue en cuivre et bronze doré de Louis XI représentait le roi en habits de chasseur,priant à genoux devant Notre Dame, sur un coussin, servant de prie-dieu, aux couleurs desarmes de France. Elle était l'œuvre de l'orfèvre Conrad de Cologne et du fondeur Laurent Wrine. La statue dégageait une réelle simplicité, le roi tenant un chapeau de chasseur entre les mains et accompagné de son chien[63]. Le, le tombeau du roi fut détruit par lesprotestants, à la suite de la prise de la ville d’Orléans par les armées duprince de Condé.

En,LouisXIII fit construire une nouvelle sépulture en marbre qui fut à son tour détruite à laRévolution française. Seuls la statue moderne du roi (priant sur un coussin portant un livre sur lequel est posé son bonnet favori), deMichel Bourdin, et les quatre anges furent préservés parAlexandre Lenoir à Paris dans sonMusée des Monuments français.

AuXIXe siècle, lecomte de Choiseul d’Aillecourt rapatrie les sculptures du Musée des Monuments français en[64]. Les sculpteursBeauvallet puis Barberon en reconstituèrent une nouvelle sépulture[65], classée monument historique depuis, et qui figure depuis dans la nef de l'église. Sur undais porté par quatre colonnes en marbre de Pentélie, le roi et quatre génies en coin supportant des écussons reposent sur unpiédestal en marbre[66].

En 1896, le docteur Duchâteau effectue l'inventaire du caveau royal et constate la présence de cinq morceaux de crâne (témoin d'unecraniectomie d'autopsie ou d'embaumement avecexcérébration)[67]. Seuls la base d’un crâne scié et une mâchoire, attribués àCharlotte de Savoie, une voûte crânienne sciée, une mâchoire et un fragment de la partie nasale attribués à Louis XI, demeurent à Cléry, dans le caveau de la crypte de la basilique, le reste des ossements ayant disparu en, après le passage des révolutionnaires[68].

Le sens politique de Louis XI

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La rupture du traité de Péronne

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Article détaillé :Traité de Péronne (1468).

Le roi établit tout d'abord une assemblée de princes et juristes du Grand Conseil et du Parlement, présidée par Jean de la Driesche, président deChambre des comptes et ancien fidèle deCharlesle Téméraire. Elle dénonça que le roi avait accepté le traité sous la contrainte. Puis, l'assemblée de Tours décida de convoquer le duc de Bourgogne devant le Parlement, et elle envoya un huissier àGand afin de notifier la citation. Le duc Charles s'abstint de comparaître. Le, le roi de France déclara la trahison et le parjure du duc. La procédure juridique était respectée[69].

L'arme financière

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En, après avoir coupé le ravitaillement de l'armée ennemie, et sans engager la bataille, il acheta le départ de l'armée royale d'Angleterre en dépensant 75 000 écus d'or[42], ainsi que 50 000 écus de pension annuelle[43] pour sept ans, soit 425 000 écus.

Jean Favier souligne :« On n'a pas fait assez attention au calcul : pour lourde qu'elle soit, l'indemnité ainsi versée au Trésor anglais [75 000 écus] est à peu près ce que coûterait une année de guerre si la guerre de Cent Ans reprenait pour cent ans »[70]. En outre, le commerce entre les deux pays permettait de récupérer une partie de ce montant.

Écu d'or au soleil frappé sous le règne de Louis XI.

La diplomatie

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Le à Lyon, seulement deux jours après labataille de Morat, le roi reçut la nouvelle. Sitôt, il expédia une lettre au grand maître, chef de guerre : « Je vous pri, faictes tousjours tenir voz gens prestz, mais ne commances riens, et que voz gens n'entrepreigne chose par quoy on puisse dire que la treve ait este rompue[71]. »

En soutenant d'autres armées, Louis XI sut être tacticien, et il n'engagea pas le combat jusqu'à ce queCharlesle Téméraire meure l'année suivante.

Sa propre sœurYolande de France, qui soutenait leduc de Bourgogne, fut cependant enlevée par ce dernier après la bataille de Morat, et était enfermée dans le château deRouvres. En septembre 1476, le roi décida d'y envoyer confidentiellementCharlesIer d'Amboise et deux cents lances. Ce gouverneur était non seulement son meilleur élément mais aussi un excellent diplomate. Aussitôt que la duchesse de Savoie eut été libérée, le roi envoya une lettre auduc de Milan, bien entendu, en raison de la trêve :« Elle avoit envoye devers le gouverneur de Champaigne lui prier qu'il lui envoyast des gens, mais il y est alle en personne »[72].

Philippe de Commynes résume ainsi le réalisme politique du roi :« Entre tous ceulx que j’ai jamais congneu, le plus saige pour soy tirer d’ung maulvais pas, en temps d’adversité, c’estoit le roy Loys unziesmez, nostre maistre, et le plus humbe en parolles et en habitz, qui plus travailloit à gaigner ung homme qui le pouvoit servir ou qui luy pouvoit nuyre. Et ne se ennuyoit point à estre refusé une foys d’ung homme qu’il praticquoit à gaigner, mais y continuoit, en lui promectant largement et donnant par effect argent et estatz qu’i congnoissoit qui lui plaisoient. Et ceux qu’il avoit chassez et deboutez en temps de paix et de prospérité, il les rachaptoit bien cher quant il en avait affaire, et s’en servoit, et ne les avoit en nulle hayne pour les choses passées »[73].

La santé du roi

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Bronze du roi Louis XI, exécuté par Jean Baffier en 1885 à Bourges.
Louis XI, porteur du collier de l'ordre de Saint-Michel. Toile deGeorges A. L. Boisselier, 1925.

Tout comme lalégende noire, quelques historiens accentuaient la maladie de Louis XI, par exemple selonIvan Gobry qui — pour son physique — citeBasin sans indice concret :

« Avec ses cuisses et ses jambes maigrichonnes, il n’avait, dès le premier abord, rien de beau ni d’agréable. Pire encore : si on le rencontrait en ignorant son identité, on pouvait le prendre plus pour unbouffon ou pour un ivrogne, de toute façon pour un individu de vile condition, que pour un roi ou un homme de qualité. »

Pourtant, les témoins contemporains du roi racontaient d'autres histoires.Philippe de Commynes, l'un des principaux conseillers de Louis XI, en aperçut le premier signe en 1478, après sa mission enItalie :

« Je trouvay ung peu le Roy nostre maistre envielly, et commencoyt a soy dispouser a malladie ; toutesfoiz il n'y parut pas si tost, et conduysoit toutes les choses par grant sens. »

— Philippe de Commynes,Mémoires,LivreVI,ChapitreV[74]

Puis, le roi subit la première attaque importante en mars 1479 :

« Ja commencoyt a vieillir et devenir malade ; et estant auxForges pres Chinon, a son disner, vint comme en une percution et perdit la parolle. Il fut leve de la table et tenu pres du feu, et les fenestres closez ; et combien qu'il s'en voulsist approucher, l'on l'en garda : aulcuns cuydoient bien faire. ......... Quant je arryvay, je le trouvay a table ; avecques luy maistreAdam Fumee, et qui autresfoiz avoit este medicin du royCharles, a ceste heure dont je parle, maistre des requestes, et ung aultre medicin appelle maistre Claude. »

— Même document,LivreVI,ChapitreVI[75]

La santé du roi se rétablit dix ou douze jours plus tard[76]. Le 31 juillet 1479, il put arriver àDijon[77]. L'année suivante, Louis XI régnait encore et décidait de tout. Parmi 2 164 lettres du roi restant de nos jours, Joseph Vaesent en attribua 178 à l'année 1480[78], ce qui confirme scientifiquement le rétablissement de la santé du roi.

Le, ce dernier expédia cependant une lettre au prieur de Salles[79] :

« …je vous prie tant que je puis que vous priez incessamment Dieu et Nostre Dame de Sales pour moy, à ce que leur plaisir soit m'envoyer lafievre quarte, car j'ay une maladie dont les physiciens disent que je ne puis estre guery sans l'avoir…. »

Selon cette lettre, Auguste Brachet conclut en, dans son livrePathologie mentale des rois de France, que la maladie du roi était l'épilepsie[80].Claude Gauvard ajoute une autre raison pour cette hypothèse : le roi portait toujours un chapeau. En cas de chute, cela pourrait amortir les chocs[81].

Victor Hugo fit du médecin du roiJacques Coitier un personnage de son célèbre romanNotre-Dame de Paris.

En dépit de cette fragilité, Louis XI était capable de régner sur le pays jusqu'à ses dernières années. En fait, le roi ne manqua jamais de bons médecins. Aussitôt sacré, il délivraAdam Fumée enfermé dans la tour deBourges, avec privilège attribué ausacre.CharlesVII et le dauphin Louis séjournèrent, au printemps 1437, enLanguedoc àMontpellier. Toute la famille royale profitait désormais des meilleurs professeurs de lafaculté de médecine de Montpellier[e],[82] :Adam Fumée, Déodat Bassole, Jean Martin, Robert Poitevin et Robert de Lyon. Aussi cette université était-elle toujours protégée et soutenue par le roi[83]. On compte encore Enguerrand de Parent, doyen de lafaculté de Paris, etJacques Coitier. Certains devinrent les personnels importants du royaume. Ainsi, Adam Fumée fut nommégarde des sceaux de France alors que Jacques Coitier devint président-clerc dans laChambre des comptes en 1482. Enfin, l'ancien doyen Jean Martin, maître de laChambre des comptes sousCharlesVIII[84].

Louis XI contribua par ailleurs à l'évolution de la médecine. En effet, il soutenait les projets de copie et de traduction dans ce domaine, afin que s'améliore la disponibilité des livres et des manuels de médecine dans le royaume de France.

Ainsi, le roi faisait copierla Pratica de Jean Pacis, doyen de la faculté de Montpellier, tandis que fut achevée pour la première fois la traduction duRegimen Sanitatis Salernitatum de l'École de médecine de Salerne. Enfin Louis XI se faisait apporter des reliques de l’Europe entière, et envoyait des dons à toutes les églises réputées pour leurs guérisons miraculeuses[85]. Il collectionnait aussi les images pieuses, par contre les médailles de plomb censées orner son chapeau n'existaient pas du vivant du roi[86].

Image posthume

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Louis XI raillant le cardinal La Balue prisonnier dans sa cage de fer : une image apocryphe popularisée par les romanciers. Illustration d'Edmond Alonnier et Joseph Décembre,Dictionnaire populaire illustré d'histoire, de géographie, de biographie, de technologie, de mythologie, d'antiquités, des beaux-arts et de littérature, 1862.

Son intense activité diplomatique, perçue par ses adversaires commesournoise, lui vaut de la part de ses détracteurs le surnom d'« Universelle Aragne »[87],[88],[89],[f].Thomas Basin,évêque de Lisieux tombé en disgrâce, développe lalégende noire posthume du roi (tyran laid, fourbe et cruel, enfermant ses ennemis dans des cages en fer, les « fillettes »), le décrivant dans sonHistoire de Louis XI comme un« fourbe insigne connu d'ici jusqu'aux enfers, abominable tyran d'un peuple admirable »[90],[91].Pierre Champion souligne qu'à part Commynes, plus nuancé, la plupart des chroniqueurs du règne sont du parti bourguignon, donc très hostiles : Thomas Basin,Georges Chastelain,Olivier de la Marche,Jean Molinet[92].Claude de Seyssel, dansLa Monarchie de France, traité politique publié en 1519, oppose la figure tyrannique de Louis XI à celle deLouis XII, présenté comme le roi idéal[93].

Le « roman national » édifié par les historiens duXIXe siècle en a fait tantôt un « génie démoniaque »[62], tantôt, plus rarement, un souverain réfléchi et habile qui a contribué à l'unité nationale en matant les grands féodaux et écartant le danger anglais[92].

Ce mythe est aujourd'hui totalement dépassé : en témoignent les travaux, entre autres, de la médiéviste Monique Sommé qui soutient dans la lignée des études menées parJean-Marie Cauchies[94] « que Louis XI ne fut pas l'« universelle aragne », le manipulateur entravant tous les projets du duc de Bourgogne, mais un roi moderne qui eut pour lui de bien connaître les hommes et de savoir observer et attendre »[95].

Louis XI dans les arts

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Littérature

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Romans historiques

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  • Quentin Durward deWalter Scott, paru en 1823, a pour toile de fond la confrontation de Louis XI et de Charles le Téméraire dans lesguerres de Liège vue par un jeune archer de laGarde écossaise : le roman montre le roi méfiant, calculateur, adroit manipulateur, piégé lors de l'entrevue de Péronne par un adversaire violent et impulsif mais qui se tire de ce mauvais pas en maître de la stratégie indirecte[96]. Décrit comme« le plus subtil comme le plus vindicatif des souverains de cette époque », il cède pourtant à la superstition et à la peur de la mort[97].
  • Anne de Geierstein de Walter Scott, paru en 1829, montre la confrontation entre Louis XI et Charles de Téméraire à un stade plus avancé[97].
  • Notre-Dame de Paris deVictor Hugo publié en 1831, montre une image très sombre de Louis XI en 1482, à la fin de sa vie. Le roi, vêtu de façon mesquine, amaigri et tordu par la maladie, vivant dans la hantise des complots, s'abrite dans laBastille avec quelques fidèles : le rusé et arrogantOlivier Le Daim surnommé Le Diable,Tristan L'Hermite (en fait, mort en 1479), chef de sapolice militaire et toujours disponible pour pendre les ennemis du roi, le cupide médecinJacques Coitier. Cependant, le roi se montre bon prince en faisant relâcher le poète voyouPierre Gringoire[98]. Hugo souligne avec exactitude la méfiance de Louis XI envers la haute noblesse et sa dévotion à sa sainte patronne laVierge Marie, qui mènera à l'issue tragique du roman quand (épisode fictif) il ordonne de faire abattre les truands qui tentaient de libérerEsmeralda prisonnière dans lacathédrale Notre-Dame de Paris.
  • Dans la même année,Honoré de Balzac publie sa nouvelleMaître Cornélius, intrigue galante et policière à la cour du roi Louis XI : le jeune Saint-Vallier, amant adultère d'une fille naturelle de Louis XI, soupçonné de vol par un argentier avare, échappe à la potence grâce à la sagacité du roi pour lequel le romancier éprouvait une vive admiration[99]. Dans un desCent Contes drolatiques, publiés entre 1832 et 1837, « Les Joyeulsetez du Roy Loys le unziesme », Balzac montre sous un angle inattendu le roi en joyeux compère, fêtard et amant d'une grasse comtesse[98].
  • Le Dernier des barons (The Last of the Barons) d'Edward Bulwer-Lytton, paru en 1843, montre le règne de Louis XI comme celui de la montée de l'industrie et de la bourgeoisie aux dépens de la noblesse chevaleresque incarnée parWarwick[97].
  • Le Diable (Der Teufel), de l'AllemandAlfred Neumann, paru en 1926, retrace la vie d'Olivier Necker dit Le Mauvais, rebaptisé Le Daim et anobli par Louis XI. Outre la relation ambiguë de dévotion et de haine entre les deux protagonistes, le roman explore les événements autour de l'affaire dePéronne, dans une atmosphère de ruses et de conspirations.
  • Le dernier mot d'un roi dePierre Moustiers, paru en 2003, raconte les derniers jours du roi, qui prépare sa succession.
  • L’histoire du roi qui ne voulait pas mourir, paru en octobre 2023, roman inachevé deJean Teulé, mettant en scène le caractère particulièrement cruel du Roi[100].

Théâtre

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Filmographie

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Louis XI a été incarné à plusieurs reprises sur le petit et le grand écran.

Cinéma

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Télévision

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Séries
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Téléfilm
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Musique

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La légende noire de Louis XI est évoquée ironiquement parStella dans sa chansonSi vous connaissez quelque chose de pire qu'un vampire (1966) :

« Quand j'apprenais en classe l'histoire des rois de France,
C'était vers ce bon Louis XI qu'allait mes préférences
Celui qui a lancé l'usage,
De mettre ses rivaux en cage[101] »

Ascendance

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Ascendance de Louis XI de France
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
32.PhilippeVI de France
 
 
 
 
 
 
 
16.JeanII de France
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
33.Jeanne de Bourgogne
 
 
 
 
 
 
 
8.CharlesV de France
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
34.JeanIer de Bohême
 
 
 
 
 
 
 
17.Bonne de Luxembourg
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
35.Élisabeth de Bohême
 
 
 
 
 
 
 
4.CharlesVI de France
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
36.LouisIer de Bourbon
 
 
 
 
 
 
 
18.PierreIer de Bourbon
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
37.Marie de Hainaut
 
 
 
 
 
 
 
9.Jeanne de Bourbon
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
38.Charles de Valois
 
 
 
 
 
 
 
19.Isabelle de Valois
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
39.Mahaut de Châtillon
 
 
 
 
 
 
 
2.CharlesVII de France
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
40.LouisIV du Saint-Empire
 
 
 
 
 
 
 
20.ÉtienneII de Bavière
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
41.Béatrice de Świdnica
 
 
 
 
 
 
 
10.ÉtienneIII de Bavière
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
42.FrédéricII de Sicile
 
 
 
 
 
 
 
21.Élisabeth de Sicile
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
43.Éléonore d'Anjou
 
 
 
 
 
 
 
5.Isabeau de Bavière
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
44.Étienne Visconti
 
 
 
 
 
 
 
22.Barnabé Visconti
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
45.Valentine Doria
 
 
 
 
 
 
 
11.Taddea Visconti
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
46.MastinoII della Scala
 
 
 
 
 
 
 
23.Reine della Scala
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
47.Taddea de Carrare
 
 
 
 
 
 
 
1. Louis XI de France
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
48=32.PhilippeVI de France
 
 
 
 
 
 
 
24=16.JeanII de France
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
49=33.Jeanne de Bourgogne
 
 
 
 
 
 
 
12.LouisIer d'Anjou
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
50=34.JeanIer de Bohême
 
 
 
 
 
 
 
25=17.Bonne de Luxembourg
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
51=35.Élisabeth de Bohême
 
 
 
 
 
 
 
6.LouisII d'Anjou
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
52.GuyIer de Blois-Châtillon
 
 
 
 
 
 
 
26.Charles de Blois
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
53.Marguerite de Valois
 
 
 
 
 
 
 
13.Marie de Blois
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
54.Guy de Penthièvre
 
 
 
 
 
 
 
27.Jeanne de Penthièvre
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
55.Jeanne d'Avaugour
 
 
 
 
 
 
 
3.Marie d'Anjou
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
56.AlphonseIV d'Aragon
 
 
 
 
 
 
 
28.PierreIV d'Aragon
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
57.Thérèse d'Entença
 
 
 
 
 
 
 
14.JeanIer d'Aragon
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
58.PierreII de Sicile
 
 
 
 
 
 
 
29.Éléonore de Sicile
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
59.Élisabeth de Carinthie
 
 
 
 
 
 
 
7.Yolande d'Aragon
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
60.HenriIV de Bar
 
 
 
 
 
 
 
30.RobertIer de Bar
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
61.Yolande de Dampierre
 
 
 
 
 
 
 
15.Yolande de Bar
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
62=16.JeanII de France
 
 
 
 
 
 
 
31.Marie de France
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
63=17.Bonne de Luxembourg
 
 
 
 
 
 
 

Descendance

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De son épouse,Charlotte de Savoie, reine de France, il eut huit enfants, dont seulement trois ont atteint l'âge adulte : Anne de France (future Anne de Beaujeu et régente du royaume), Jeanne de France (future épouse deLouisXII) et le futur CharlesVIII. Louis XI veillera à l'éducation de son fils Charles, et Charlotte à l'éducation de ses filles.

Enfants légitimes :

Caveau à Cléry-Saint-André présentant les crânes présumés de Louis XI (à droite) et Charlotte de Savoie (à gauche).

Louis XI eut aussi deux filles de sa première maîtresse,Félizé Regnard, toutes deux légitimées :Jeanne de Valois (1447-1519), épouse deLouis de Bourbon-Roussillon (1450-1487), et Guyette de Valois[102].

Louis aurait eu aussi des enfants de sa maîtresseMarguerite de Sassenage, dame de Beaumont (avant-)[103] :

Notes et références

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Notes

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  1. Il porte un bonnet rouge couvrant la nuque, surmonté d'un chapeau de pèlerin, et le collier de l'ordre de Saint-Michel au cou.
  2. Sous son règne, la proportion de conseillersroturiers (commeOlivier Le Daim qu'il anoblit par la suite) passe de 37 à 47 % mais les nobles gardent les postes les plus importants.
  3. Louis XI invoquait son héritage, les apanages devant retourner à la couronne en cas d'extinction de la lignée du fils de France qui en avait bénéficié pour lui et sa descendance. Ainsi, le roi écrivit le : « Monsr le chancelier, j'ay receu le seel que vous m'avez envoye par maistre Jehan du Ban, et aussi les lettres que vous m'avez escriptes par vostre homme, avec les geneologies par escript et mes droiz de la duche de Bourgongne et des contez de Bourgongne et de Boulongne, dont je vous mercye,… Escript a Soulommes, leXXIIe jour d'aoust. »
  4. Soit, assez curieusement, un an jour pour jour après l'assassinat du prince-évêque de LiègeLouis de Bourbon (cousin germain de Charlesle Téméraire et son allié, puis celui de Marie de Bourgogne et Maximilien de Habsbourg), lequel assassinat avait été perpétré à l'instigation deGuillaume de La Marck, l'homme de main de Louis XI en « pays de par-deçà » bourguignon.
  5. Ainsi, le, le roi expédia pour le futurCharlesVIII une lettre au gouverneur de finances en Languedoc, François de Genas : « Monsr le general, je vous ay ja escript que vous m'envoyssiez maistre Jehan Martin, medecin, pour ce que maistre Guillaume Girard, qui estoit medecin de Monsr le daulphin, est trespasse, et qu'on m'a conseille que je prinsse en son lieu ledit maistre Jehan Martin … ».
  6. Surnom donné par le chroniqueurGeorges Chastelain.

Références

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  1. Pierre-Roger Gaussin,Louis XI : un roi entre deux mondes, éditions Klincksieck,,p. 384
  2. Didier Le Fur, « Louis XI, une mort massacrée », surL'Histoire.
  3. Heers 2003,p. 23.
  4. Kendall 1974,p. 6.
  5. Kendall 1974,p. 8.
  6. Heers 2003,p. 143, ainsi que :Louis XI à Loches,p. 5.
  7. Louis Archon,Histoire de la Chapelle des rois de France,t. II, Paris, Piarre-Augustien Le Mercier,, 794 p.(lire en ligne),p. 389.
  8. Kendall 1974,p. 9.
  9. Jean Favier,Louis XI, Fayard 2001, réed. Tallandier 2012,p. 78.
  10. Kendall 1974,p. 19.
  11. Kendall 1974,p. 21.
  12. ab etcKendall 1974,p. 22.
  13. Kendall 1974,p. 24.
  14. Kendall 1974,p. 28.
  15. Kendall 1974,p. 29.
  16. Kendall 1974 p31.
  17. Kendall 1974,p. 31.
  18. a etbJean-LouisBiget, BorisBove et JoëlCornette,Le temps de la Guerre de Cent ans (1328-1453): Version compacte, Humensis,(ISBN 978-2-7011-8918-5,lire en ligne)
  19. Kendall 1974,p. 34.
  20. abcdefgh etiPaul MurrayKendall,Louis XI, Fayard/Pluriel,(ISBN 978-2-8185-0461-1,lire en ligne)
  21. ab etcFulgenceDelleaux,Histoire économique de l'Europe moderne: XVe-XVIIIe siècle, Armand Colin,coll. « Cursus »,(ISBN 978-2-200-60351-9)
  22. Kendall 1974,p. 39.
  23. abcdefg ethBriceRabot,Charles VII, Editions Ellipses,(ISBN 978-2-340-08365-3,lire en ligne)
  24. a etbPhilippeContamine,Charles VII: une vie, une politique, Perrin,coll. « Biographies »,(ISBN 978-2-262-03975-2)
  25. JacquesHeers,Jacques Coeur: 1400-1456, Perrin,coll. « Tempus »,(ISBN 978-2-262-04134-2)
  26. Gilles-Marie Moreau,Le Saint-Denis des Dauphins : histoire de la collégiale Saint-André de Grenoble, Paris, L’Harmattan,, 293 p., 22 cm(ISBN 978-2-29613-062-3,OCLC 706854028,lire en ligne).
  27. Université de Valence, présentation.
  28. Yannick Frizet, «  Des remous dans les petits États riverains » inLouis XI, le roi René et la Provence, Presses universitaires de Provence, 2015,[1]
  29. Paul Dreyfus,Histoire du Dauphiné,p. 117.
  30. Joseph Vaesen et Étienne Charavay,Lettres de Louis XI,tomeXI :itinéraire,p. 5, 1909, Paris.
  31. Favier 2001,p. 312.
  32. Joseph Vaesen et Étienne Charavay,Lettres de Louis XI,tomeXI :itinéraire,p. 22-23, Librairie Renouard, Paris 1909.
  33. Ordonnance de Louis XI, donné àMareuil près d'Abbeville et vraisemblablementle.
  34. Bulle que donna le papePaulII le 12 décembre 1464.
  35. Archives nationales, X1A 8606,fo 217 vo (d'après Joseph Vaesen et Étienne Charavay,Lettres de Louis XI,tomeIV,p. 83, noteno 1, Librairie Renouard, Paris 1890).
  36. Joseph Vaesen et Étienne Charavay,Lettres de Louis XI,tomeIV,p. 82-84 (lettre datée du) ainsi quep. 89-90 (celle du), Librairie Renouard, Paris 1890.
  37. Plus précisément, le roi ne fournit que 200 000 écus. Ce furent les villes près de la Somme qui préparèrent 20 000 écus supplémentaires. Voir la noteno 3 dutraité d'Arras.
  38. Pour une relation du long affrontement entre Louis XI et Charles le Téméraire, on peut également consulter :https://fr.vikidia.org/wiki/Louis_XI_contre_Charles_le_T%C3%A9m%C3%A9raire
  39. Jean-Pierre Soisson,Charles le Téméraire, (Grasset & Fasquelle, 1997),p. 203.
  40. Joseph Calmette,Les Grands Ducs de Bourgogne (Albin Michel, 1949 et juin 1976)p. 345.
  41. Joseph Calmette,Les Grands Ducs de Bourgogne (Albin Michel, 1949 et juin 1976)p. 352.
  42. a etbTexte original dutraité de Picquigny en latin.
  43. a etbNote en français ; le, Louis XI expédia sa lettre patente aux villes royales (il reste celles de Lyon, de Poitiers et de Harfleur) : « et avec lequel avons prins tresves et entrecours de la marchandise pour sept ans, » publiées par Joseph Vaesen et Étienne Charavay,Lettres de Louis XI,tomeVI,p. 14-19.
  44. Louis François Villeneuve-Bargemon,Histoire de René d’Anjou,tomeII (1446-1476) Éditions J.J. Blaise, Paris 1825.
  45. Louis François Villeneuve-Trans,p. 199.
  46. Répertoire des maires d'Angers (de 1475 à 1790)
  47. Ordonnance de Louis XI, février 1475 (1474 avant Pâques),Ordonnances des rois de France,tomeXVIII,p. 86,[lire en ligne].
  48. Heers 2003,p. 83-84.
  49. Joseph Vaesen et Étienne Charavay,Lettres de Louis XI,tomeVII,p. 148, Librairie Renouard, Paris, 1900.
  50. Histoire de La Poste : Chronologie de 1477 à 1672.
  51. Jean Favier, « Louis XI, moins cruel que sa légende, un fauve politique »,Le Point, 18-,p. 188.
  52. a etbSite de la bibliothèque nationale au regard de ce sujet.
  53. Lettres patentes de Louis XI, le.
  54. André Neurrisse,2000 ans d'impôts, éditions SIDES,,p. 89.
  55. Favier 2001,p. 883.
  56. Dictionnaire universel des sciences morale, économique, politique et diplomatique ; ou… par Jean-Baptiste-René Robinet, réd. Robinet,p. 161.
  57. Les comptes de la ville de Lyon précisent l'entrée de ce saint dans cette ville (Archives de la ville de Lyon, CC483, d'après Joseph Vaesen et Étienne Charavay,Lettres de Louis XI,tomeX,p. 77, noteno 2, Librairie Renouard, Paris 1908).
  58. "De par le Roy. Tres chiers et bien amez, nous vous avons escript par Rigault d'Oreille, nostre maistre d'ostel, touchant les choses que nous voulons estre faictes pour le saint homme que Guynot de Losiere, aussi nostre maistre d'ostel, nous amene. Et pour ce, faites ce qu'il vous dira, et quant ledit saint homme sera arrive par dela, recevez le et le festiez comme ce c'estoit nostre Saint Pere, car nous le voulons ainsi pour l'onneur de sa personne et de la sainte vie qu'il mene ; si gardez qu'il n'y ait faulte. Donne au Plessis du Parc, leXXVIIe jour de mars (1483). LOYS. B. ESSONAT(secrétaire). A nos tres chiers et bien amez les consulz, manans et habitans de nostre ville de Lion. (Joseph Vaesen et Étienne Charavay,Lettres de Louis XI,tomeX,p. 90-91, Librairie Renouard, Paris 1908).
  59. La scène a été peinte parNicolas Gosse : son « Louis XI au pied de saint François de Paule » se trouve aumusée du Louvre à Paris.
  60. Dictionnaire historique et critique de Pierre Bayle, par Pierre Bayle, Pierre Desmaizeaux, Eusèbe Renaudot, Anthelme de Tricaud,p. 414.
  61. Charles Pinot Duclos,Histoire de Louis XI,vol. 2, 1745,p. 488.
  62. a etbJean Lebrun, « Louis XI »,La Marche de l'Histoire,1er décembre 2011.
  63. http://www2.biusante.parisdescartes.fr/img/?refphot=CIPA0565&mod=s.
  64. « Monument funéraire de Louis XI », noticeno IM45000125, sur la plateforme ouverte du patrimoine,base Palissy,ministère français de la Culture.
  65. Louis Réau,Les monuments détruits de l'art français. Du haut Moyen Âge auXIXe siècle,Librairie Hachette,,p. 395.
  66. Alexandre Lenoir,Description historique et chronologique des monumens de sculpture réunis au Musée des monumens français, Chez l'auteur,(lire en ligne),p. 221.
  67. Patrice Georges, « Louis XI eut-il cinq crânes ? Évolution du nombre de crânes dans le caveau royal de l’église Notre-Dame de Cléry-saint-André (Loiret) », dansPhilippe Charlier (dir.),Actes du1er Colloque International de Pathographie (Loches, 2005). Paris, De Boccard, 2006,p. 195-214.
  68. Cuve de sarcophage et vitrine duXXe siècle montrant les restes crâniens.
  69. Jean Favier,Louis XI,p. 620 ; d'ailleurs, à l'époque de Louis XI, les lois étaient effectivement respectées. Ainsi, lorsque ce roi octroya quelque chose à quelqu'un, cette donation devait être enregistrée au parlement et à la chambres des comptes, comme « Lecta, publicata et registrata in Parlamento, tredecima Julii, anno Domini… » Parfois, ils refusèrent ou repoussèrent. D'ailleurs, Louis XI était le fondateur duparlement de Bordeaux.
  70. Jean Favier, « Louis XI, un fauve politique »,Le Point, 18-,p. 188.
  71. Bibliothèque nationale (Mss.), Français 2898, fol. 58, publiée par Joseph Vaesen et Étienne Charavay,Lettres de Louis XI,tomeVI,p. 66,Société de l'histoire de France et Librairie Renouard, Paris 1898.
  72. Archives de Milan, publiée par Joseph Vaesen et Étienne Charavay,Lettres de Louis XI,tomeVI,p. 92-93.
  73. Philippe de Commynes,Mémoires, Tome 1,LivreI,chapitreX, Paris, A. Picard et fils,(lire en ligne),p. 73
  74. Philippe de Commynes,Mémoire, GF Flammarion, Paris 2007, p. 356.
  75. Philippe de Commynes,Mémoire, GF Flammarion, Paris 2007, p. 364-366.
  76. Commynes,Mémoires,LivreVI,ChapitreVI.
  77. Une lettre du roi destinée à l'évêque d'Albi datée le, de Méry-sur-Seine : « mais ainsi que je partis de Romereu je chevauche par la chaleur et m'en vins coucher a ung chasteau qui est a l'evesque de Troyes, en une chambre haulte, fort chaude et ne peux respirer, et me print le mal du ventre, dont j'ai este deux ou trois jours malade ; ains la merci de Dieu et Nostre Dame,je suis a present bien guery. » (Joseph Vaesen et Étienne Charavay,Lettres de Louis XI,tomeVIII,p. 47, Société de l'histoire de France et Librairie Renouard, Paris 1903).
  78. Joseph Vaesen et Étienne Charavay,Lettres de Louis XI,tomeVIII,p. 104-347, Société de l'histoire de France et Librairie Renouard, Paris 1903.
  79. Il s'agit de la collégiale fondée auVIIe siècle à Bourges, sous la règle de Saint Colomban (Joseph Vaesen et Étienne Charavay,Lettres de Louis XI,tomeV,p. 332, noteno 2, Librairie Renouard, Paris, 1895).
  80. Joseph Vaesen et Étienne Charavay,Lettres de Louis XItomeIXp. 120, Librairie Renouard, Paris 1905.
  81. « Ces malades qui nous ont gouvernés »,Le Point,.
  82. Joseph Vaesen et Étienne Charavay,Lettres de Louis XI,t. VIII,p. 242, Librairie Renouard, Paris, 1903.
  83. Heers 2003,p. 351.
  84. Alfred de Martonne,Fagots et fagots, p. 199 - 200, 1865[lire en ligne]
  85. Heers 2003,p. 350.
  86. « Louis XI : des siècles de légendes », surL'Express,.
  87. Pierre Champion,Louis XI,2e éd., Paris, H. Champion, 1928,2 vol.
  88. Département d'histoire, UL - Cours - HST-20718B - Travail de F.-A. Raymond (Aut. 2002)
  89. http://www2.cndp.fr/archivage/valid/3418/3418-188-202.pdf,p. 4.
  90. ThomasBasin (édition et traduction deCharles Samaran),Histoire de Louis XI [« Historiarum libri de rebus aLudovicoXI, Francorum rege et suo tempore in Gallia gestis »],t. III, Paris,Les Belles Lettres,coll. « Les Classiques de l'histoire de France au Moyen Âge » (no 30),,XIV-464 p.(présentation en ligne),p. 387.
  91. (en) LydwineScordia,« The Wolf, the Sheperd, and the Whale : Critiquing the King Through Metaphor in the Reign of Louis XI », dans Rosalind Brown-Grant, Anne D. Hedeman et Bernard Ribémont (dir.),Textual and Visual Representations of Power and Justice in Medieval France : Manuscripts and Early Printed Books, Farnham,Routledge,,XVIII-322 p.(ISBN 978-1-47-241570-7,lire en ligne),n. 33.
  92. a etbJoseph Calmette, « Louis XI [compte-rendu]Pierre Champion. Louis XI, t. I. Le Dauphin, t. II. Le Roi »,Journal des savants,‎,p. 274-286(ISSN 0048-8003,DOI 10.3406/rhmc.1969.3181,lire en ligne, consulté le)
  93. Nicole Hochner,Louis XII : les dérèglements de l'image royale, 1498-1515, Éditions Champ Vallon, coll. « Époques », 2006, p. 201-202[2]
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  95. MoniqueSommé, « Jean-Marie Cauchies,LouisXI et Charles le Hardi. De Péronne à Nancy (1468- 1477) : le conflit, 1996 (Bibliothèque du Moyen Age, 8) »,Revue du Nord,t. 80,no 324,‎,p. 165-166(lire en ligne).
  96. a etbHenri Glaesener, « La genèse du «Louis XI» de Delavigne »,Revue belge de philologie et d'histoire,t. 14 fascicule 2,‎,p. 389-403(DOI 10.3406/rbph.1935.1515,lire en ligne, consulté le)
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  98. a etbAron 2005, 1. L'image d'Épinal.
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  100. Pauline Conradsson, « « Il en avait écrit la moitié » : « l’Histoire du roi qui ne voulait pas mourir », le livre posthume de Jean Teulé », surleparisien.fr,.
  101. « Si vous connaissez quelque chose de pire qu'un vampire, parlez m'en toujours, ça pourra peut-être me faire sourire par Stella »,Bide et Musique,(consulté le)
  102. Van Kerrebrouck Patrick, Brun Christophe, de Merindol Christian, Les Valois, Villeneuve d'Ascq, Van Kerrebrouck, 1990 - In-4.
  103. Edme-Théodore Bourg,Amours et galanteries des rois de France : mémoires historiques sur les concubines, maitresses et favorites de ces princes ; depuis le commencement de la monarchie jusqu'au règne deCharlesX, t.Ier, Bruxelles, Louis Tencé, 1830, 319 p. (lire en ligne [archive]), p. 252-259

Voir aussi

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Articles connexes

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Sources primaires imprimées

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Bibliographie

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Ouvrages

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Articles, communications, contributions à des ouvrages collectifs

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Liens externes

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