La ligne directrice de sa politique a été constituée par le renforcement de l'autorité royale contre les grandsfeudataires, appuyée sur l'alliance avec le petit peuple, ce qui fait de lui un des pères de la centralisation française[2].
À sa naissance la situation politique et militaire de son père est si précaire qu'on l'envoie auchâteau de Loches, une forteresse[4]. À partir de 1429, année du sacre de son père à Reims, grâce à l'aide deJeanne d'Arc, une éducation de très bonne qualité lui est dispensée[5]. Il commence en effet, dès l'âge de6 ans, à apprendre lelatin, l'histoire et les mathématiques, sous les directives deJean de Gerson, ancien chancelier de l'université de Paris, et de Jean Majoris, licencié en droit et théologien, qui fut un bon précepteur pour le futur souverain[6],[7]. Par conséquent, ledauphin, devenu roi, avait des bases solides en droit et en théologie et il maîtrisait l'art de convaincre et d'ordonner.
En 1433, alors qu'il a dix ans, il est autorisé à rejoindre ses sœurs et sa mère auchâteau d'Amboise. Toutefois pourPaul Murray Kendall, il a appris, dans la forteresse de Loches, loin de ses parents, à« se sentir à l'aise au milieu des gens simples », à se vêtir modestement, et il a adopté les formes de religiosité des gens simples, dans laquelle Dieu est sensible à un juste tribut[8].
Le, il épouseMarguerite d'Écosse, fille deJacquesIer d'Écosse, auchâteau de Tours. Le futur Louis XI a13 ans, elle 11 ans, et ils étaient déjà prédestinés à se marier depuis 8 ans. Il la rendra tellement malheureuse[9] que, mourant très jeune, à20 ans, ladauphine soupira ces ultimes paroles :« Fi de la vie ! Qu'on ne m'en parle plus… ». À l'occasion de ce mariage, le roi lui montre son indifférence en venant en habit de cheval sans même avoir quitté les éperons. Louis, de son côté, a du mal à cacher« ce qu'il pensait du pitoyable règne de son père, ni ce qu'il éprouvait face à son manque de volonté »[10].
Dès l'époque de son mariage, il commence à jouer un rôle politique. Ainsi, il se déplace àLyon et àVienne pour recevoir les serments de fidélité de leurs habitants. Durant l'été 1437, il mène l'assaut contreChâteau-Landon. Son succès incite son père à l'action. Père et fils prennent Montereau et ils entrent dansParis[11] ensemble, ville récemment conquise par leconnétable de Richemont.
Au printemps 1439,CharlesVII et son fils, le futur Louis XI, sont auPuy, où l'assemblée de la province leur octroie100 000 livres et leur demande de les débarrasser desÉcorcheurs[12].CharlesVII, prétendant avoir des affaires urgentes à régler au nord, confie cette tâche à son fils, qu'il nommelieutenant-général enLanguedoc. Si le roi ne lui accorde ni argent ni hommes[12], il lui permet néanmoins de choisir lui-même sesconseillers[b]. C'est ainsi que Jean de Pardiac, son gouverneur, préside le Conseil.
Usant de diplomatie, le dauphin Louis obtient des États généraux et des nobles l'argent nécessaire pour négocier le départ des Écorcheurs[12]. À l'annonce de ses succès, dès juillet 1439, le roi le rappelle à la Cour, où aucune tâche ne lui est confiée. En décembre de la même année, il est nommé enPoitou, cette fois sans vrai pouvoir de décision. En février, après une entrevue avecJeanII d'Alençon, il rejoint laPraguerie, révolte de grands seigneurs mécontents, comprenantJeanII d'Alençon,JeanIer de Bourbon,Jean de Dunois, lemaréchal de La Fayette ou encoreGeorges de la Trémoille[13]. Les frondeurs voient vite leur exigence comblée, à l'exception du Dauphin, qui doit offrir sa soumission àCusset, mais obtient néanmoins le gouvernement partiel duDauphiné et d'autres garanties[14].
En, il participe ausiège de Pontoise du au. Cette ville est alors considérée comme étant la porte de la Normandie[15]. Début, il secourtDieppe, ville assiégée par les Anglais de Talbot. Après avoir rendu grâce à la Vierge pour sa victoire, il fait montre de générosité envers les combattants et ceux qui ont secouru les blessés[16]. Immédiatement après, à la tête de nombreux soldats et assisté de bons capitaines, dontAntoine de Chabannes, il fait campagne contreJeanIV d'Armagnac, grand vassal insoumis. Il obtient peu après sa capitulation àRodez et la soumission à l'Isle-Jourdain du comte d'Armagnac. Il l'emprisonne àCarcassonne tandis qu'il s'adjoint ses meilleurs capitaines : Jean de Salazar et Jean, le jeune Bâtard d'Armagnac[17].
En avril 1444, le futur Louis XI rejoint la cour à Tours. La perspective du mariage entreHenriVI d'Angleterre etMarguerite d'Anjou, fille duRoi René, fait espérer une trêve[18]. Le problème est alors de trouver une occupation auxÉcorcheurs. Comme l'empereur d'Allemagne et le duc d'Autriche ont demandé des troupes à la France pour combattre les Suisses, le Dauphin est chargé d'employer ces hommes à cette tâche. Il réunit, le 28 juillet 1444, 17 000 écorcheurs àLangres[19].
En, le Dauphin Louis conduit une armée d'Écorcheurs hors du royaume pour affronter les Suisses, à la demande du ducSigismond d'Autriche, allié du roi[20]. Son armée traverse la Bourgogne et la haute Alsace sans autorisation, et les Écorcheurs pillent, violent et crucifient les populations civiles traversées. Le 19 août, ils arrivèrent àMontbéliard. Entre-temps, les Suisses posaient le siège devantZurich etFarnsburg. Le Dauphin fixa avec ses capitaines l'objectif deBâle, qui n'était à l'époque pas membre de la Confédération. C'est pour des raisons stratégiques que les Français souhaitèrent en prendre le contrôle, la ville constituant une voie d'accès vers leRhin, cela pour faciliter les affaires des marchands dauphinois[21]. Cependant la ville ne fut pas conquise.
Le, il remporte la victoire dePratteln (Bataille de la Birse) ; à la suite de cette bataille, le futur Louis XI put mesurer la valeur des Suisses ainsi que l'innovation de leur technique militaire, à laquelle il vouera une franche admiration[20]. Les Confédérés vaincus par le Dauphin levèrent le siège de Zurich, ce qui était l'objectif deFrédéric III. Après la bataille, Louis se dirigea versBâle où se tint unconcile autour de l’antipapeFélixV. Louis est nommégonfalonier, c’est-à-dire protecteur de l’Église, par le papeEugèneIV[22]. Fin août, le Dauphin se rendit compte qu'il attirait les foudres de tous les belligérants. Bâle se rapprocha de la Confédération, tandis que le roi des Romains souhaitait que le dauphin se retire d'Allemagne au plus vite suite aux horribles crimes perpétrés par les Écorcheurs. Frédéric III n'avait plus besoin des Français et voulait négocier avec les Helvètes. Or, ce n'était pas l'objectif des Valois ; le 2 septembre 1444, Louis mettait à jour les ambitions du royaume de France dans la région du Rhin face aux ambassadeurs de Frédéric III, ambitions partagées par Charles VII[23].
Pour Louis et son père, il fallait recouvrer certaines terres autrefois soumises au royaume de France. Le 5 septembre, il s'établit àEnsisheim[20], d’où il ouvrit des négociations avec les Suisses. Le Dauphin avait compris qu'une alliance avec la Confédération helvétique serait d'un plus grand profit que celle avec les Habsbourg. Le 13 septembre, il devança Frédéric III en négociant une trêve avec Bâle,Berne etSoleure et en même temps il réprima les villes de Haute-Alsace qui avaient soutenu la rébellion contre les Habsbourg. Il occupa et contrôla peu à peu la Haute-Alsace, ce qui inquiéta beaucoup l'empereur.
Le 7 octobre 1444, alors qu'il assiégeaitDambach, il fut blessé par une flèche au genou et regagna Ensisheim[20]. C'est là qu'il signa letraité d’Ensisheim, conduisant à la paix, le, pacte qui avait une clause de protection des échanges commerciaux. La paix ne fut même pas soumise au roi et son nom ne fut pas cité. Le Dauphin se proposait de jouer le médiateur entre Suisses et Habsbourg tout en étant allié avec les Cantons. Interloqué par la situation, Charles VII rappela son fils àNancy en février 1445[24]. Le roi avait imposé la paix à la ville deMetz et lui avait soutiré 80 000 florins[24]. Les Écorcheurs restèrent en majorité en Alsace, l'objectif de débarrasser la France de ces soudards fut un succès, néanmoins les conséquences politiques furent grandes et les exactions des Français indignèrent tout leSaint-Empire romain germanique. Pour ne pas risquer une guerre à l'est, Charles VII abandonna les citadelles prises par Louis et rappela ses troupes fin février-début mars 1445. Sur le chemin du retour, quelques bandes d'écorcheurs isolées furent massacrées par des paysans alsaciens excédés par leurs crimes. La campagne raviva les tensions entre Charles VII et le duc de Bourgogne Philippe le Bon, la violation de son territoire fut inacceptable. Pour éviter une nouvelle alliance anglo-bourguignonne, le roi négocia en mai-juin 1445 àChalon-sur-Marne[23]. Le roi exigea que son fils signât à son tour leTraité d'Arras de 1435[23]. En récompense de ses victoires, il fut nommé protecteur duComtat Venaissin le par le pape.
Parallèlement, Louis consacre ses importants revenus à se constituer une clientèle. Depuis, en effet, il reçoit une pension royale de21 000 livres. Il faut y ajouter les subsides et primes, accordés par les États qu’il débarrassait des routiers. Cependant, il restait insatisfait de sa situation. Il était frustré de n’avoir retiré que leDauphiné de laPraguerie.
En mai 1445, Charles VII fonda une armée permanente avec lescompagnies d'ordonnance[18],[23]. Le roi fit depuis les années 1440 beaucoup de réformes afin de moderniser les finances, la justice et l'armée, réformes auxquelles le dauphin participa[21],[20]. Le roi fit libérerJean IV d'Armagnac qui avait été enfermé àCarcassonne avec sa famille depuis le début de l'année 1444[23]. A la déception de Louis, et en tant que membre du conseil royal, le roi confia le commandement des compagnies d'ordonnance à René d'Anjou, qui était trop précieux aux yeux de Charles VII car ses territoires coupaient les possessions bourguignonnes en deux, et puis aussi car Charles VII se méfiait beaucoup du Dauphin[23]. Le 16 août 1445, le Dauphin perdit son épouse morte à 20 ans[20]. Sans véritable charge, le Dauphin devait se divertir en assistant aux intrigues de la cour. Parmi les courtisans du roi, deux attirèrent son courroux : Agnès Sorel, la favorite du roi et Pierre de Brézé[20]. N'obtenant rien de son père, Louis se tourna vers Agnès Sorel à laquelle il offrit six tapisseries représentant l'histoire de la chaste Suzanne saisies chez le comte d'Armagnac et offrit à Pierre de Brézé quelque 25 fûts de vin du Rhin. Mais les deux ne donnèrent pas suite, seulJacques Cœur eut de bonnes relations avec Louis[25], du fait de l'intérêt pour Louis des affaires commerciales[21]. Tout était refusé au Dauphin, il prévoyait de faire une campagne enItalie pour établir la souveraineté du royaume sur larépublique de Gênes. Cela fut écarté, et il demanda un commandement en Languedoc, tout comme une action avec laSavoie, ce qui fut encore refusé. Louis, frustré par la désillusion, s'associa àCharles IV du Maine pour déstabiliser le pouvoir de son père. Charles du Maine se sentait lésé par Pierre de Brézé et comme Louis voulait son renvoi du conseil[20]. En septembre, les manigances de Louis vinrent aux oreilles d'Antoine de Chabanne qui en informa le roi, Louis fut trahi par ses soutiens. Le Dauphin n'ayant rien à perdre fit exploser sa colère, il insulta Agnès Sorel puis fit couper les queues des chevaux du roi[23]. En décembre, ayant conspiré contreAgnès Sorel etPierreII de Brézé, il est chassé de la cour et se réfugie dans son gouvernement, en Dauphiné, d'abord àRomans-sur-Isère, puis àGrenoble, où il fait son entrée le. Les manigances auront porté leurs fruits puisqu'il a désormais un commandement. Son éloignement de la cour ne devait pas s'éterniser et devait durer seulement quelques mois, après quoi il pourrait retourner à la cour. Le roi en congédiant son fils ne le reverra plus jamais[23],[20].
Depuis 1349, leDauphiné était la possession des héritiers de la couronne de France dotés du titre decomte dauphin. Cependant le dauphin Louis est le premier à réellement s'occuper des affaires du Dauphiné qui depuisPhilippe VI de Valois avait été gouverné par le roi.
C'est probablement à cette époque qu'il rencontre un jeune noble dauphinois,Imbert de Batarnay, qu'il attache à son service et dont il fera, parvenu sur le trône, l'un de ses chambellans et conseillers les plus écoutés. Installé àGrenoble,place Saint-André[26], dans l'hôtel de la Trésorerie spécialement aménagé, il fait son apprentissage de roi pendant neuf ans. Peu à peu, sous son administration rigoureuse, le Dauphiné devient un État bien géré, nettement distinct de la France. Il réforme la fiscalité, attire àGrenoble des artisans étrangers et desbanquiers juifs maltraités parHumbertII. Et il fonde aussi en uneuniversité à Valence, confirmée par le papePieII en[27].
Louis transforme en le vieuxConseil delphinal enParlement du Dauphiné, le troisième du royaume après ceux deParis etToulouse, faisant passer Grenoble au statut de capitale provinciale. Louis charge même son conseillerMathieu Thomassin d'établir les bases juridiques de sa souveraineté, par un volumineux bréviaire des anciens droits, honneurs et prérogatives du Dauphiné, intituléRegistre delphinal, achevé en.
Il défend les paysansvaudois du Valpute contre l'inquisition épiscopale en Dauphiné et met fin aux persécutions ordonnées par leparlement de Grenoble et l'archevêqueJean Baile. Devenu roi, il fera restituer leurs biens aux condamnés[28].
Louis continue d'entretenir avec le roi son père des relations apparemment excellentes en lui écrivant des lettres pleines de respect. Malgré ce dévouement, le Dauphin poursuit une politique personnelle en nourrissant l'ambition de constituer un vaste fief sur les deux versants desAlpes[29]. Dans ce but, il signe un traité d'assistance avec le ducLouisIer de Savoie, et forme le projet d'épouser sa filleCharlotte de Savoie, âgée de6 ans seulement. Il en avertit son père qui dépêche un émissaire en Savoie, afin d'exprimer au duc sa surprise et son courroux. Mais des envoyés du dauphin Louis interceptent le cavalier et, sous prétexte de lui faire escorte, ralentissent sa marche autant qu'ils le peuvent.
Enfin arrivé à destination le, l'émissaire du roi Charles VII arrive pour voir les époux vêtus de velours cramoisi franchir le seuil de la chapelle duchâteau de Chambéry. Le, Louis épouseCharlotte de Savoie, fille du ducLouisIer de Savoie, somptueusement dotée de 200 000 écus, dont 12 000 comptant. Néanmoins, Louis rencontrera par la suite des difficultés pour entrer en possession de toute la dot. Parallèlement au mariage, Louis et le duc de Savoie ont signé une alliance exclusive. Louis profite également des bonnes grâces du papeNicolas V pour s’immiscer dans les élections épiscopales.
Ses relations avec son père étaient tissées de double jeu et d’intrigues. Son père,CharlesVII, furieux de ses agissements, leva une armée pour marcher contre leDauphiné et laSavoie. Apprenant la nouvelle à Grenoble, Louis parvint cependant à négocier une trêve. Cela ne l’empêcha pas de mener une campagne delibelles contre son père, l’accusant de mœurs dissolues. Par prudence, il envoya plusieurs ambassades auprès du roi pour se justifier.CharlesVII ne s'en laissa pas conter et envoyaAntoine de Chabannes à la tête d'une armée pour lui arracher le Dauphiné. Le, Louis s'enfuit enFranche-Comté, puis àLouvain (duché de Brabant), en territoire bourguignon. Il y fut bien reçu et, en octobre, le duc de Bourgogne,Philippele Bon lui rendithommage et lui alloua le petitchâteau de Genappe, à 20 km deBruxelles, comme résidence, ainsi qu'une pension annuelle de 36 000, puis48 000 livres.
Commentaire cinglant et prémonitoire deCharlesVII :« Mon cousin de Bourgogne a donné asile à un renard qui, un jour, lui dévorera ses poules ». Louis coûta cher à laBourgogne, qui n'avait pas une fiscalité permanente, jusqu'à la mort de son père, qu'il apprendra le. Il quitte alors Genappe pour aller prendre possession de son royaume.
Son épouse,Marguerite, était morte le àChâlons-en-Champagne, sans lui laisser d'enfant vivant. Le son premier fils Louis naquit deCharlotte de Savoie, à Genappe en Brabant; il mourut en, à l'âge de deux ans. Le, toujours au château de Genappe, naît un second fils, Joachim, mort quatre mois plus tard, le (il est enseveli dans labasilique Saint-Martin de Hal). En, c'est au tour d’une fille, Louise, de mourir en bas âge. En avril naît enfin un enfant qui vivra,Anne, la future Anne de Beaujeu.
Il intervint également dans la querelle dynastique savoyarde. Avant queNicolas Machiavel n'écriveLe Prince, il savait que le souverain devait se présenter au peuple afin de régner mieux. Ainsi, Louis étant àSaint-Jean-de-Luz s'en alla jusqu'àToulouse dévastée par un grand incendie (à partir du). Il y arriva le et y demeura trois semaines pour soutenir la reconstruction de la ville[31],[32]. « Le roi sur les routes » (selon l'expression deJacques Heers) devint désormais une de ses manières politiques de prédilection.
Un mois après la naissance de sa filleJeanne en, il apprend que l’enfant est boiteuse (elle fut d’une laideur proverbiale, petite, contrefaite, malingre) et décide sur le champ de la marier à son lointain cousinLouis d’Orléans, fils du poèteCharles d’Orléans, dans le but avoué que le mariage restât stérile et que s’éteignît une branche capétienne rivale de la sienne. Quand Louis d'Orléans deviendra roi sous le nom deLouisXII, il obtiendra l’annulation de son mariage avec Jeanne. Jeanne reçoit alors, en compensation, le titre deduchesse de Berry et elle fonde, àBourges, l'ordre monastique de l'Annonciade. Jeanne fut finalementcanonisée.
À l'intérieur se forme, en mars, laligue du Bien public. Très comparable à laPraguerie, elle a à sa têteCharles de Charolais (Charlesle Téméraire), fils de Philippele Bon, qui, au fond, souhaitait que se pérennise la rupture du lien de vassalité du duc de Bourgogne au roi de France.
Le déclenchement de cette révolte des grands féodaux est dû à un incident avec les Bourguignons. En, Louis XI décide de racheter lesvilles de la Somme cédées au duc de Bourgogne, alorspremier pair de France et prince le plus puissant duSaint-Empire. Cette cession, décidée autraité d'Arras de, devait compenser l’assassinat de Jean sans Peur àMontereau le. La nouvelle du rachat suscite la colère de Charles de Charolais qui, dès lors, s'oppose à son père, Philippe le Bon.FrançoisII de Bretagne s’allie aux Bourguignons. Se joignirent à euxJeanII de Bourbon etJeanV d'Armagnac. Le mécontentement ne s’arrêtait pas aux grands vassaux.
Le troisième fils du roi naît le. PrénomméFrançois, il meurt4 heures plus tard.
Le, par letraité d'Ancenis, Charles de France etFrançoisII de Bretagne firent la paix avec la couronne et rompirent, du moins officiellement, avec les Bourguignons. Mais un second traité sera nécessaire pour vaincre lesvelléités deFrançoisII, lors dutraité de Senlis de.
Une fois sa pleine liberté d'agir retrouvée, Louis XI refusa de s’exécuter et n’accorda à son frèreCharles que laGuyenne, pays pacifié depuis peu et difficile à tenir. Il fit emprisonner son conseiller, lecardinalLa Balue, en, année au cours de laquelle il fonda l'ordre de Saint-Michel. En décembre, le roi dénonça letraité de Péronne. En réponse, le duc de Bourgogne se déclara, en novembre, affranchi de la suzeraineté du roi de France, conformément à la clause de non-respect incluse dans ce traité.
En 1470, naquit le quatrième fils du roi : Charles, futurCharlesVIII, et deux ans plus tard un cinquième fils vit le jour (àAmboise, le) ;prénommé à nouveau François, il fut titréduc de Berry, mais il mourut hélas en juillet 1473.
À la suite d'un traité d'alliance (traité de Londres[40],) avec son beau-frère Charlesle Téméraire qui l'avait convaincu de reprendre les hostilités contre Louis XI, le roi d’AngleterreÉdouardIV débarque àCalais[41] avec son armée () pour la joindre à celle du duc de Bourgogne, envahir la France, et si possible détrôner son monarque.
Réduire la puissance des grands vassaux fut une constante du règne de Louis XI.
En, il décide de punirJean V d'Armagnac, à cause de ses incessantes intrigues, en mettant sous séquestre leRouergue et l'Armagnac. Jean se révoltera et trouvera la mort dans le conflit àLectoure en. Sa veuve Jeanne de Foix-Grailly, enceinte, mourut enfermée au château deBuzet peu de temps après.
En, le Roi de France manœuvre contre son oncleRené d'Anjou, dont il désire annexer le domaine angevin. Louis XI se rend àAngers avec son armée, sous couvert d'une visite de courtoisie. René d'Anjou, qui réside dans sa résidence de chasse deBaugé, non loin d'Angers, voit arriver son royal neveu, sans se douter qu'une fois dans la cité angevine, celui-ci demandera les clefs de la capitale de l'Anjou. La surprise est totale. Louis XI installe aussitôt une garnison dans lechâteau d'Angers et en confie le commandement àGuillaume de Cerisay[44].
À65 ans,René d'Anjou ne peut ni ne veut entamer une guerre contre son neveu, le roi de France. Il lui cède l'Anjou sans combat, et il se tourne vers laProvence dont il est le souverain et qu’il rejoint aussitôt[45]. Louis XI nommeGuillaume de Cerisay, gouverneur de l'Anjou, ainsi que maire de la cité d'Angers[46]. L'Anjou cessa dès lors d'être unapanage et entra définitivement dans le domaine royal[47].
« Je vous prye que me faictes souvent sçavoir de voz nouvelles ». C'est précisément la raison pour laquelle il organisa ce système.« C'est d'abord et avant tout pour lui : il ne peut être informé que le premier »[51].
En, il modernisa enfin l'armée royale en remplaçant lamilice desfrancs-archers par uneinfanterie permanente, organisée sur lemodèle suisse, connues sous le nom debandes françaises oubandes de Picardie. Pour financer cette modernisation et ses nombreuses guerres, il ne cesse d'augmenter impôts et taxes, l'imposition étant multipliée par trois durant son règne[54].
Le traité d'Arras et les dernières acquisitions du règne
Par le jeu d’héritages, dont celui deRenéIer d'Anjou, il entra en possession duMaine et de laProvence. Louis récupère également lavicomté de Thouars, qu’il avait reprise àNicolas d’Anjou en 1472, après qu’il eut rallié le Bourguignon.
Soucieux que son fils poursuive sa politique de réunions, Louis XI fit rédiger vers 1482[55] à son intention un traité d'éducation politique, historique et moral par son médecin Pierre Choisnet, leRosier des guerres.
Mais, lucide, observant silencieusement le roi, l'austère ermite ne tarda pas à lui faire doucement comprendre qu'il devait se résigner et se préparer à mourir chrétiennement, ce qui devait survenir un peu plus tard, le[d].
Selon lediagnostic rétrospectif de l'historienPaul Murray Kendall, Louis XI mourut d’unehémorragie cérébrale. Il avait subi plusieurs attaques d'apoplexie au cours de sa vie, la première enmai 1473. En mars 1481 lors d'un dîner à Saint-Benoît-sur-Loire, il s'effondre. Il vient à nouveau d'être victime d'une hémorragie cérébrale. C'est grâce à son médecin et astrologue italien, Angelo Cato qu'il se remet totalement en deux semaines. En septembre 1481 auchâteau de Plessis-lèz-Tours, il a une nouvelle attaque et n'hésite pas à entreprendre un pèlerinage à Saint-Claude dans le Jura où il arrive épuisé, après un voyage d'un mois. De retour au Plessis, guéri mais craignant d'être assassiné, il fait garder le château jour et nuit par 400 hommes. Il ne fait plus confiance qu'au médecinJacques Coitier qui avait trouvé la faille du roi : son caractèrehypocondriaque et sa superstition. Sur son lit de mort il voulut avoir près de lui laSainte Ampoule. Superstitieux, il avait interdit que l’on prononçât le mot « mort » devant lui, et il était convenu avec ses officiers de l'expression codée « Parlez peu » avant de recevoir lesderniers sacrements[61].
Le 30 août 1483, Louis XI s’éteint auChâteau de Plessis-lèz-Tours après 22 ans de règne, à l'âge de 60 ans. Son fils, le Dauphin, alors âgé de treize ans, lui succéda sous le nom deCharles VIII.
ÀCléry-Saint-André, la statue en cuivre et bronze doré de Louis XI représentait le roi en habits de chasseur,priant à genoux devant Notre Dame, sur un coussin, servant de prie-dieu, aux couleurs desarmes de France. Elle était l'œuvre de l'orfèvre Conrad de Cologne et du fondeur Laurent Wrine. La statue dégageait une réelle simplicité, le roi tenant un chapeau de chasseur entre les mains et accompagné de son chien[63]. Le, le tombeau du roi fut détruit par lesprotestants, à la suite de la prise de la ville d’Orléans par les armées duprince de Condé.
AuXIXe siècle, lecomte de Choiseul d’Aillecourt rapatrie les sculptures du Musée des Monuments français en[64]. Les sculpteursBeauvallet puis Barberon en reconstituèrent une nouvelle sépulture[65], classée monument historique depuis, et qui figure depuis dans la nef de l'église. Sur undais porté par quatre colonnes en marbre de Pentélie, le roi et quatre génies en coin supportant des écussons reposent sur unpiédestal en marbre[66].
Le roi établit tout d'abord une assemblée de princes et juristes du Grand Conseil et du Parlement, présidée par Jean de la Driesche, président deChambre des comptes et ancien fidèle deCharlesle Téméraire. Elle dénonça que le roi avait accepté le traité sous la contrainte. Puis, l'assemblée de Tours décida de convoquer le duc de Bourgogne devant le Parlement, et elle envoya un huissier àGand afin de notifier la citation. Le duc Charles s'abstint de comparaître. Le, le roi de France déclara la trahison et le parjure du duc. La procédure juridique était respectée[69].
En, après avoir coupé le ravitaillement de l'armée ennemie, et sans engager la bataille, il acheta le départ de l'armée royale d'Angleterre en dépensant 75 000 écus d'or[42], ainsi que 50 000 écus de pension annuelle[43] pour sept ans, soit 425 000 écus.
Jean Favier souligne :« On n'a pas fait assez attention au calcul : pour lourde qu'elle soit, l'indemnité ainsi versée au Trésor anglais [75 000 écus] est à peu près ce que coûterait une année de guerre si la guerre de Cent Ans reprenait pour cent ans »[70]. En outre, le commerce entre les deux pays permettait de récupérer une partie de ce montant.
Écu d'or au soleil frappé sous le règne de Louis XI.
Le à Lyon, seulement deux jours après labataille de Morat, le roi reçut la nouvelle. Sitôt, il expédia une lettre au grand maître, chef de guerre : « Je vous pri, faictes tousjours tenir voz gens prestz, mais ne commances riens, et que voz gens n'entrepreigne chose par quoy on puisse dire que la treve ait este rompue[71]. »
Sa propre sœurYolande de France, qui soutenait leduc de Bourgogne, fut cependant enlevée par ce dernier après la bataille de Morat, et était enfermée dans le château deRouvres. En septembre 1476, le roi décida d'y envoyer confidentiellementCharlesIer d'Amboise et deux cents lances. Ce gouverneur était non seulement son meilleur élément mais aussi un excellent diplomate. Aussitôt que la duchesse de Savoie eut été libérée, le roi envoya une lettre auduc de Milan, bien entendu, en raison de la trêve :« Elle avoit envoye devers le gouverneur de Champaigne lui prier qu'il lui envoyast des gens, mais il y est alle en personne »[72].
Philippe de Commynes résume ainsi le réalisme politique du roi :« Entre tous ceulx que j’ai jamais congneu, le plus saige pour soy tirer d’ung maulvais pas, en temps d’adversité, c’estoit le roy Loys unziesmez, nostre maistre, et le plus humbe en parolles et en habitz, qui plus travailloit à gaigner ung homme qui le pouvoit servir ou qui luy pouvoit nuyre. Et ne se ennuyoit point à estre refusé une foys d’ung homme qu’il praticquoit à gaigner, mais y continuoit, en lui promectant largement et donnant par effect argent et estatz qu’i congnoissoit qui lui plaisoient. Et ceux qu’il avoit chassez et deboutez en temps de paix et de prospérité, il les rachaptoit bien cher quant il en avait affaire, et s’en servoit, et ne les avoit en nulle hayne pour les choses passées »[73].
« Avec ses cuisses et ses jambes maigrichonnes, il n’avait, dès le premier abord, rien de beau ni d’agréable. Pire encore : si on le rencontrait en ignorant son identité, on pouvait le prendre plus pour unbouffon ou pour un ivrogne, de toute façon pour un individu de vile condition, que pour un roi ou un homme de qualité. »
Pourtant, les témoins contemporains du roi racontaient d'autres histoires.Philippe de Commynes, l'un des principaux conseillers de Louis XI, en aperçut le premier signe en 1478, après sa mission enItalie :
« Je trouvay ung peu le Roy nostre maistre envielly, et commencoyt a soy dispouser a malladie ; toutesfoiz il n'y parut pas si tost, et conduysoit toutes les choses par grant sens. »
— Philippe de Commynes,Mémoires,LivreVI,ChapitreV[74]
Puis, le roi subit la première attaque importante en mars 1479 :
« Ja commencoyt a vieillir et devenir malade ; et estant auxForges pres Chinon, a son disner, vint comme en une percution et perdit la parolle. Il fut leve de la table et tenu pres du feu, et les fenestres closez ; et combien qu'il s'en voulsist approucher, l'on l'en garda : aulcuns cuydoient bien faire. ......... Quant je arryvay, je le trouvay a table ; avecques luy maistreAdam Fumee, et qui autresfoiz avoit este medicin du royCharles, a ceste heure dont je parle, maistre des requestes, et ung aultre medicin appelle maistre Claude. »
Le, ce dernier expédia cependant une lettre au prieur de Salles[79] :
« …je vous prie tant que je puis que vous priez incessamment Dieu et Nostre Dame de Sales pour moy, à ce que leur plaisir soit m'envoyer lafievre quarte, car j'ay une maladie dont les physiciens disent que je ne puis estre guery sans l'avoir…. »
Selon cette lettre, Auguste Brachet conclut en, dans son livrePathologie mentale des rois de France, que la maladie du roi était l'épilepsie[80].Claude Gauvard ajoute une autre raison pour cette hypothèse : le roi portait toujours un chapeau. En cas de chute, cela pourrait amortir les chocs[81].
En dépit de cette fragilité, Louis XI était capable de régner sur le pays jusqu'à ses dernières années. En fait, le roi ne manqua jamais de bons médecins. Aussitôt sacré, il délivraAdam Fumée enfermé dans la tour deBourges, avec privilège attribué ausacre.CharlesVII et le dauphin Louis séjournèrent, au printemps 1437, enLanguedoc àMontpellier. Toute la famille royale profitait désormais des meilleurs professeurs de lafaculté de médecine de Montpellier[e],[82] :Adam Fumée, Déodat Bassole, Jean Martin, Robert Poitevin et Robert de Lyon. Aussi cette université était-elle toujours protégée et soutenue par le roi[83]. On compte encore Enguerrand de Parent, doyen de lafaculté de Paris, etJacques Coitier. Certains devinrent les personnels importants du royaume. Ainsi, Adam Fumée fut nommégarde des sceaux de France alors que Jacques Coitier devint président-clerc dans laChambre des comptes en 1482. Enfin, l'ancien doyen Jean Martin, maître de laChambre des comptes sousCharlesVIII[84].
Ainsi, le roi faisait copierla Pratica de Jean Pacis, doyen de la faculté de Montpellier, tandis que fut achevée pour la première fois la traduction duRegimen Sanitatis Salernitatum de l'École de médecine de Salerne. Enfin Louis XI se faisait apporter des reliques de l’Europe entière, et envoyait des dons à toutes les églises réputées pour leurs guérisons miraculeuses[85]. Il collectionnait aussi les images pieuses, par contre les médailles de plomb censées orner son chapeau n'existaient pas du vivant du roi[86].
Louis XI raillant le cardinal La Balue prisonnier dans sa cage de fer : une image apocryphe popularisée par les romanciers. Illustration d'Edmond Alonnier et Joseph Décembre,Dictionnaire populaire illustré d'histoire, de géographie, de biographie, de technologie, de mythologie, d'antiquités, des beaux-arts et de littérature, 1862.
Son intense activité diplomatique, perçue par ses adversaires commesournoise, lui vaut de la part de ses détracteurs le surnom d'« Universelle Aragne »[87],[88],[89],[f].Thomas Basin,évêque de Lisieux tombé en disgrâce, développe lalégende noire posthume du roi (tyran laid, fourbe et cruel, enfermant ses ennemis dans des cages en fer, les « fillettes »), le décrivant dans sonHistoire de Louis XI comme un« fourbe insigne connu d'ici jusqu'aux enfers, abominable tyran d'un peuple admirable »[90],[91].Pierre Champion souligne qu'à part Commynes, plus nuancé, la plupart des chroniqueurs du règne sont du parti bourguignon, donc très hostiles : Thomas Basin,Georges Chastelain,Olivier de la Marche,Jean Molinet[92].Claude de Seyssel, dansLa Monarchie de France, traité politique publié en 1519, oppose la figure tyrannique de Louis XI à celle deLouis XII, présenté comme le roi idéal[93].
Ce mythe est aujourd'hui totalement dépassé : en témoignent les travaux, entre autres, de la médiéviste Monique Sommé qui soutient dans la lignée des études menées parJean-Marie Cauchies[94] « que Louis XI ne fut pas l'« universelle aragne », le manipulateur entravant tous les projets du duc de Bourgogne, mais un roi moderne qui eut pour lui de bien connaître les hommes et de savoir observer et attendre »[95].
Quentin Durward deWalter Scott, paru en 1823, a pour toile de fond la confrontation de Louis XI et de Charles le Téméraire dans lesguerres de Liège vue par un jeune archer de laGarde écossaise : le roman montre le roi méfiant, calculateur, adroit manipulateur, piégé lors de l'entrevue de Péronne par un adversaire violent et impulsif mais qui se tire de ce mauvais pas en maître de la stratégie indirecte[96]. Décrit comme« le plus subtil comme le plus vindicatif des souverains de cette époque », il cède pourtant à la superstition et à la peur de la mort[97].
Anne de Geierstein de Walter Scott, paru en 1829, montre la confrontation entre Louis XI et Charles de Téméraire à un stade plus avancé[97].
Notre-Dame de Paris deVictor Hugo publié en 1831, montre une image très sombre de Louis XI en 1482, à la fin de sa vie. Le roi, vêtu de façon mesquine, amaigri et tordu par la maladie, vivant dans la hantise des complots, s'abrite dans laBastille avec quelques fidèles : le rusé et arrogantOlivier Le Daim surnommé Le Diable,Tristan L'Hermite (en fait, mort en 1479), chef de sapolice militaire et toujours disponible pour pendre les ennemis du roi, le cupide médecinJacques Coitier. Cependant, le roi se montre bon prince en faisant relâcher le poète voyouPierre Gringoire[98]. Hugo souligne avec exactitude la méfiance de Louis XI envers la haute noblesse et sa dévotion à sa sainte patronne laVierge Marie, qui mènera à l'issue tragique du roman quand (épisode fictif) il ordonne de faire abattre les truands qui tentaient de libérerEsmeralda prisonnière dans lacathédrale Notre-Dame de Paris.
Dans la même année,Honoré de Balzac publie sa nouvelleMaître Cornélius, intrigue galante et policière à la cour du roi Louis XI : le jeune Saint-Vallier, amant adultère d'une fille naturelle de Louis XI, soupçonné de vol par un argentier avare, échappe à la potence grâce à la sagacité du roi pour lequel le romancier éprouvait une vive admiration[99]. Dans un desCent Contes drolatiques, publiés entre 1832 et 1837, « Les Joyeulsetez du Roy Loys le unziesme », Balzac montre sous un angle inattendu le roi en joyeux compère, fêtard et amant d'une grasse comtesse[98].
Le Dernier des barons (The Last of the Barons) d'Edward Bulwer-Lytton, paru en 1843, montre le règne de Louis XI comme celui de la montée de l'industrie et de la bourgeoisie aux dépens de la noblesse chevaleresque incarnée parWarwick[97].
Le Diable (Der Teufel), de l'AllemandAlfred Neumann, paru en 1926, retrace la vie d'Olivier Necker dit Le Mauvais, rebaptisé Le Daim et anobli par Louis XI. Outre la relation ambiguë de dévotion et de haine entre les deux protagonistes, le roman explore les événements autour de l'affaire dePéronne, dans une atmosphère de ruses et de conspirations.
Le dernier mot d'un roi dePierre Moustiers, paru en 2003, raconte les derniers jours du roi, qui prépare sa succession.
L’histoire du roi qui ne voulait pas mourir, paru en octobre 2023, roman inachevé deJean Teulé, mettant en scène le caractère particulièrement cruel du Roi[100].
La légende noire de Louis XI est évoquée ironiquement parStella dans sa chansonSi vous connaissez quelque chose de pire qu'un vampire (1966) :
« Quand j'apprenais en classe l'histoire des rois de France, C'était vers ce bon Louis XI qu'allait mes préférences Celui qui a lancé l'usage, De mettre ses rivaux en cage[101] »
↑Il porte un bonnet rouge couvrant la nuque, surmonté d'un chapeau de pèlerin, et le collier de l'ordre de Saint-Michel au cou.
↑Sous son règne, la proportion de conseillersroturiers (commeOlivier Le Daim qu'il anoblit par la suite) passe de 37 à 47 % mais les nobles gardent les postes les plus importants.
↑Soit, assez curieusement, un an jour pour jour après l'assassinat du prince-évêque de LiègeLouis de Bourbon (cousin germain de Charlesle Téméraire et son allié, puis celui de Marie de Bourgogne et Maximilien de Habsbourg), lequel assassinat avait été perpétré à l'instigation deGuillaume de La Marck, l'homme de main de Louis XI en « pays de par-deçà » bourguignon.
↑Ainsi, le, le roi expédia pour le futurCharlesVIII une lettre au gouverneur de finances en Languedoc, François de Genas : « Monsr le general, je vous ay ja escript que vous m'envoyssiez maistre Jehan Martin, medecin, pour ce que maistre Guillaume Girard, qui estoit medecin de Monsr le daulphin, est trespasse, et qu'on m'a conseille que je prinsse en son lieu ledit maistre Jehan Martin … ».
↑a etbJean-LouisBiget, BorisBove et JoëlCornette,Le temps de la Guerre de Cent ans (1328-1453): Version compacte, Humensis,(ISBN978-2-7011-8918-5,lire en ligne)
↑Plus précisément, le roi ne fournit que 200 000 écus. Ce furent les villes près de la Somme qui préparèrent 20 000 écus supplémentaires. Voir la noteno 3 dutraité d'Arras.
↑Dictionnaire universel des sciences morale, économique, politique et diplomatique ; ou… par Jean-Baptiste-René Robinet, réd. Robinet,p. 161.
↑Les comptes de la ville de Lyon précisent l'entrée de ce saint dans cette ville (Archives de la ville de Lyon, CC483, d'après Joseph Vaesen et Étienne Charavay,Lettres de Louis XI,tomeX,p. 77, noteno 2, Librairie Renouard, Paris 1908).
↑Alexandre Lenoir,Description historique et chronologique des monumens de sculpture réunis au Musée des monumens français, Chez l'auteur,(lire en ligne),p. 221.
↑Une lettre du roi destinée à l'évêque d'Albi datée le, de Méry-sur-Seine : « mais ainsi que je partis de Romereu je chevauche par la chaleur et m'en vins coucher a ung chasteau qui est a l'evesque de Troyes, en une chambre haulte, fort chaude et ne peux respirer, et me print le mal du ventre, dont j'ai este deux ou trois jours malade ; ains la merci de Dieu et Nostre Dame,je suis a present bien guery. » (Joseph Vaesen et Étienne Charavay,Lettres de Louis XI,tomeVIII,p. 47, Société de l'histoire de France et Librairie Renouard, Paris 1903).
↑Nicole Hochner,Louis XII : les dérèglements de l'image royale, 1498-1515, Éditions Champ Vallon, coll. « Époques », 2006, p. 201-202[2]
↑Jean-Marie Cauchies,Louis XI et Charles le Hardi. De Péronne à Nancy (1468-1477) : le conflit, Bruxelles, De Boeck Université, coll. « Bibliothèque du Moyen Âge » (no 8), 1996.
André-Raoul-Claude-François-Siméonde Croÿ-Chanel (comte) et W. H.Louyrette (chevalier),Louis XI et le Plessis-lès-Tours, Tours, F. Chevrier,,xxxix-248(lire en ligne).
(en)JoëlBlanchard,« Louis XI, King of France », dans Margaret King (dir.),Oxford Bibliographies in Renaissance and Reformation, New York, Oxford University Press,.
Jean-LouisGazzaniga,« Les évêques de Louis XI », dansÉglises et pouvoir politique : actes des Journées internationales d'histoire du droit d'Angers,-, Angers, Presses de l'Université,, 476 p.,p. 151-152.
JacquesKrynen,« Le roi « très chrétien » et le rétablissement de la Pragmatique Sanction : pour une explication idéologique du gallicanisme parlementaire et de la politique religieuse de Louis XI », dansÉglises et pouvoir politique : actes des Journées internationales d'histoire du droit d'Angers, 30 mai-1er juin 1985, Angers, Presses de l'Université,, 476 p.,p. 142-146.