Titre
–
(78 ans, 3 mois et 16 jours)
| Prédécesseur | Louis IV Henri de Bourbon-Condé |
|---|---|
| Successeur | Louis VI Henri de Bourbon-Condé |
| Grade militaire | Lieutenant général des armées Colonel général de l'infanterie |
|---|---|
| Gouvernement militaire | Gouvernement de Bourgogne |
| Faits d’armes | Bataille de Grünberg Bataille de Nauheim |
| Conflits | Guerre de Sept Ans |
Signature
Louis V Joseph de Bourbon-Condé, né le à l'hôtel de Condé et mort le aupalais Bourbon, est un aristocrate et militaire français de l'Ancien Régime. Fils deLouis IV Henri de Bourbon-Condé,prince de Condé, et deCaroline de Hesse-Rheinfels-Rotenbourg, il estprince du sang. Il devient prince de Condé à la mort de son père en. Il est égalementduc de Bourbon,duc d'Enghien ainsi queseigneur de Chantilly. Aux prémices de laRévolution française, il est l'un des premiers à prendre le chemin de l'émigration et commande par la suite l'armée des Princes. Il est actif durant lesCent-Jours afin queLouisXVIII puisse reprendre le pouvoir.
Louis-Joseph de Bourbon-Condé est né le à l'hôtel de Condé. Il est fils deLouis IV Henri de Bourbon-Condé, septièmeprince de Condé, et deCaroline de Hesse-Rheinfels-Rotenbourg, une princesse allemande. Il descend du roiLouisXIV du fait que son grand-père,Louis III de Bourbon-Condé, a épouséLouise-Françoise de Bourbon, une fille légitimée de ce dernier. Lorsque son père est encore en vie, il porte le titre deduc d'Enghien. Son père meurt en, alors qu'il n'est âgé que de quatre ans. Sa mère meurt à son tour l'année suivante, le laissant orphelin. Il se voit alors confié à son oncle paternel,Louis de Bourbon-Condé, qui fait son éducation.
La mort de son père fait ainsi de lui le huitièmeprince de Condé. Le jeune prince fut élevé jusqu'à ses huit ans aux côtés dumarquis de Sade, dont il est l'aîné de quatre ans, né lui aussi à l'hôtel de Condé et fils d'une parente et d'une dame d'honneur de sa mère. Le père de l'écrivain, lecomte de Sade, était l'amant de sa mère et il peut être considéré comme le possible père adultérin du prince[1]. Ce dernier sera ainsi le parrain du premier enfant du marquis et qui sera baptisé dans la chapelle privée duchâteau de Chantilly. Âgé de quinze ans, le jeune prince est nommégouverneur de Bourgogne et reçoit la charge degrand maître de France, qu'il hérite de son père[2].
La marquiseMarie-Thérèse de La Ferté-Imbault raconte au cours de sesMémoires avoir rencontré le jeune prince de Condé lorsqu'il avait seize ans, et qu'il se montrait d'une très grande timidité, se tenant toujours à l'écart,« n'osant parler à personne ». Elle prit alors le prince sous son aile, qui en sera touché. Il restera ainsi toute sa vie très attaché à la marquise, cherchant toujours auprès d'elle des conseils, secours et consolations. La marquise dépeindra le prince comme« sûr, loyal et chevaleresque dans toute la conduite de sa vie ». Elle écrira ainsi, arrivée au seuil de la vieillesse :« après avoir passé ma vie à fréquenter et à voir de près les autres princes, celui-là est le seul qui m'intéresse et que j'aime »[3].
Le, Louis-Joseph de Bourbon-Condé, alors âgé de dix-sept ans, épouseCharlotte de Rohan-Soubise auchâteau de Versailles. Elle est la fille deCharles de Rohan-Soubise,prince de Soubise et ami intime du roiLouisXV, et deAnne-Marie-Louise de La Tour d'Auvergne. Le prince et la princesse eurent alors trois enfants :
La princesse de Condé meurt en, laissant ainsi au prince le champs libre pour entamer une relation avecMarie-Catherine Brignole, une aristocrate italienne ayant épouséHonoréIII, devenant ainsiprincesse de Monaco. En, Marie-Catherine s'installe à l'hôtel de Lassay, une annexe dupalais Bourbon, la résidence principale du prince de Condé. En, le prince de Monaco fait fermer les frontières afin de maintenir son épouse sur ses terres. Elle réussit à s'échapper puis trouva refuge au sein d'un couvent deLe Mans puis regagneParis. En, les amants firent élever l'hôtel de Monaco, qui est destiné à être la résidence permanente de la princesse.
La construction de l'hôtel fut achevée en. Par la suite, le prince de Monaco fait adresser à son épouse une lettre dans laquelle il explique avoir compris leur relation terminée et lui dit désormais se consacrer à ses propres amours. Uneséparation de corps est officiellement prononcée le. Dès lors, Marie-Catherine vient rejoindre le prince de Condé à Paris. À la cour, elle est méprisée par la jeuneMarie-Antoinette d'Autriche en raison de son statut. Cela contrariera le prince de Condé.
Durant laguerre de Sept Ans, le prince sert avec une certaine distinction aux côtés de son beau-père, lemaréchal de France et prince de Soubise. Il est alors nommélieutenant général des armées du roi en et remporte quelques-unes des rares victoires françaises, notamment les batailles deGrünberg etNauheim. Suite à cela, il se consacre surtout à l'administration de laBourgogne. Il est également intéressé par le bâtiment et fait ainsi embellir ses propriétés grâce à l'important legs de sa tante paternelleÉlisabeth-Alexandrine de Bourbon-Condé, qu'elle avait elle-même hérité de sa cousine,Louise-Françoise de Bourbon, en. La même année, il achète au roiLouisXV la palais Bourbon, autrefois propriété de la grand-mère du prince, afin d'en faire un palais monumental dans un nouveaustyle néo-classique.Le Carpentier sera chargé du chantier[4].

Il achète également l'hôtel de Lassay voisin en dans le but de faire les deux bâtiments se rejoindre. Cependant, le palais ne fut achevé qu'à la fin des années, alors à la veille de laRévolution française. Le prince entreprit également de quitter l'hôtel de Condé, qui l'avait alors vu naître, pour le vendre au roiLouisXV, en. Il est démoli au profit duthéâtre de l'Odéon. Au château de Chantilly, la demeure ancestrale de lamaison de Bourbon-Condé, le prince fait également de nombreux travaux d'embellissement. Il fait ainsi construire le château d'Enghien afin de loger ses invités dès, les travaux confiés àJean-François Leroy. Il fait également aménager unparc à l'anglaise, puis un hameau. Ce dernier inspirera lehameau de la Reine.
En, le prince marie son fils àBathilde d'Orléans, fille duduc d'Orléans et la sœur duduc de Chartres,Louis-Philippe d'Orléans. Cette union est ainsi censée apaiser les tensions entre la maison de Condé et lamaison d'Orléans. Par l'ordonnance royale du, le grade decolonel général de l'infanterie est alors recrée à son intention par le roiLouisXVI[5]. Durant lesÉtats généraux, le prince de Condé participe et il se place en défaveur du doublement du nombre de députés duTiers état, mais cela sera finalement bien accepté après négociations.

Le prince de Condé quitte le royaume le, trois jours après laprise de la Bastille, le pays entamant ainsi la Révolution française. Il est l'un des premiers à partir. Il se dirige versValenciennes afin de gagnerBruxelles, à l'époque capitale desPays-Bas autrichiens. Il fait un voyage le long duRhin, puis enSuisse. Il est accompagné de son fils, de son petit-fils et puis de sa maîtresse. En septembre, il rejoint lecomte d'Artois et réside dans la famille de lacomtesse d'Artois aupalais royal de Turin, où il reste jusqu'en. Dès lors, le comte et lui songent déjà à mettre une contre-révolution en marche avec l'aide de partisans royalistes[6].
Au printemps, alors que les deux frères du roi établissent leur quartier général en la ville deCoblence, le prince met en place une armée àWorms. Cela dit, étant soucieux de contrôler étroitement les mouvements des émigrés, les Autrichiens et Prussiens le tiennent à l'écart des opérations militaires en et le subordonnent à un général autrichien en. Stationné à proximité des bords du Rhin en et en, l'armée du prince de Condé passe sous un contrôle de laGrande-Bretagne puis de l'Autriche qui veillent alors à assurer successivement son entretien[7]. En, après letraité de Campo-Formio, l'armée des Princes passe auprès du tsar,AlexandreIer. L'armée est ensuite engagée dans des batailles contre laRépublique.

Ainsi, l'armée des Princes est engagée dans des batailles contre la République française alors naissante, comme celles deWissembourg, deHaguenau et deBentheim. En, du fait dutraité de Lunéville, le prince est contrait de se retirer enAngleterre avec sa famille. Durant ces années, ils apprennent la mort de bien des connaissances, en premier lieux l'exécution du roi, de la reine et de sa sœur,Madame Élisabeth, mais aussi celle du duc d'Orléans, le frère de la belle-fille du prince. L'armée des Princes est ainsi complètement dissoute et disparaît ainsi[8].
Le prince de Condé et son fils sont ainsi logés àWanstead House, servis par des domestiques dont les gages ne sont payés qu'irrégulièrement tout en continuant à exercer le cérémonial de l'Ancien Régime. Ils reçoivent du roiGeorgeIII une pension de six-cent-quarante-sept livres à eux deux. Ayant appris la mort du princeHonoréIII en, le prince de Condé avait épousé Marie-Catherine Brignole en secret àLondres. Leur mariage ne fut rendu public qu'en. Il adressa depuis Londres à son petit-fils, le jeuneduc d'Enghien, des instructions belliqueuses, sans comprendre que la situation avait changé. Celui-ci sera enlevé, condamné à mort et puis exécuté sur les ordres deNapoléon Ier, en. Les Condés songent à rentrer en France[9].

En, après la défaite de Napoléon Ier, le prince de Condé et son fils reviennent en France accompagnés du roiLouisXVIII. Il retrouve, et ce malgré son âge avancé, sa charge de grand maître de France, ce qui lui vaut d'être assidu à la cour établie aupalais des Tuileries, que son fils déserte complètement. Pendant lesCents-Jours, il tente d'organiser la résistance à l'ouest du pays puisse passe en Angleterre et revient à Paris après labataille de Waterloo en. Il parvient à récupérer une partie de ses biens spoliés durant la Révolution et découvre l'état du château ancestral de Chantilly. Le château a d'abord servi de prison politique avant d'être, en même temps que le parc, morcelé puis vendu. Il ne restait ainsi plus que la structure basse[10].
Louis-Joseph de Bourbon-Condé meurt le au palais Bourbon[11]. Il est alors âgé de quatre-vingt-un ans. Il est inhumée en lanécropole royale de la basilique de Saint-Denis. Son fils,Louis VI Henri de Bourbon-Condé, sera le dernier prince de Condé. Louis-Joseph est celui des princes de Condé ayant le plus longtemps porté le titre, durant soixante-douze ans. Il nous est possible de consulter la correspondance qui est échangée entre le prince de Condé et son fils, leduc de Bourbon, qui est conservée auxArchives nationales sous la côte 34AP[12].
| Chevalier des ordres du roi () |
| Grand-croix de l’ordre royal de la Légion d'honneur ()[13] |
| Grand-croix de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis ()[14] |
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