Il est le deuxième enfant et premier fils dePhilippe Ier (1052-1108), roi des Francs, et de sa première épouseBerthe de Hollande[4].
Après avoir répudiéBerthe en1092[5] et malgré les protestations du clergé, son père se remarie la même année[6] avecBertrade de Montfort,comtesse d'Anjou. De cette deuxième union naissent quatre enfants, dont deux fils.
Louis, jeune prince issu du premier mariage de son père, est élevé avecSuger, futur abbé deSaint-Denis, qui devient son ami proche, puis son conseiller.
Enfin son père, devenu impotent, incapable de gouverner et de combattre, se réconcilie avec lui. Dans le courant de l'année 1101[3] ou 1103[7], il lui confie le gouvernement effectif du royaume en qualité de « rex designatus » (roi désigné) ; entre 1101 et 1105 il l'investit aussi ducomté de Vermandois[3].
Le, son père,Philippe Ier, meurt àMelun et, suivant sa dernière volonté, est inhumé en l'église abbatiale de Saint-Benoît-sur-Loire. L'inhumation terminée, Louis, se doutant que son demi-frère,Philippe de Montlhéry, souhaite l'empêcher d'accéder à Reims, se hâte de rejoindreOrléans située à quelques kilomètres de Saint-Benoît-sur-Loire afin de se fairesacrer au plus vite. Une raison supplémentaire pour ne pas se rendre à Reims était que l'archevêque de Reims d'alors,Raoul le Vert, avait été soutenu par le papePascal II mais n'avait pas été reconnu par son père, qui lui préféraitGervais de Rethel[8].
Le sacre a lieu le dans lacathédrale Sainte-Croix d'Orléans, il reçoit « l’onction très sainte » de la main deDaimbert, l’archevêque de Sens. Raoul le Vert envoya des messagers pour contester la validité du sacre, mais il était trop tard.
SelonOrderic Vital, en lors de l'entrevue de l'Ormeteau-Ferré entre Louis VI le Gros etHenri Ier Beauclerc, le roi de France concède à son homologue « toute la Bretagne » c'est-à-dire la vassalité directe de la Bretagne.Alain Fergentprinceps des Bretons devient « l'homme lige du roi des Anglais ».Conan le fils d'Alain Fergent est alors fiancé avec Mathilde une des filles illégitimes d'Henri Ier[14]. Précisons qu'Orderic Vital est dans la mouvance du Roi d'Angleterre, ce qui rend son témoignage improbable. En effet, en 1124, face à la menace de l'Empereur germanique Henri V, Conan III de Bretagne répondra à l'appel à l'ost de Louis VI le batailleur.
L'assassinat du comteCharles Ier de Flandre en donne encore au roi l'occasion d'intervenir dans ce grandfief. Appelé pour punir les meurtriers, il organise l'élection d'un nouveau comte àArras. Après avoir écarté plusieurs prétendants, il imposeGuillaume Cliton, le fils deRobert Courte-Heuse, qui résidait à sa cour et à qui il avait fait épouser la sœur de la reine Adelaïde. L'élection est confirmée par les bourgeois deGand,Bruges,Lille,Saint-Omer, qui profitent toutefois des circonstances pour obtenir des franchises. En, après la mort de Guillaume Cliton dans un combat contre ses vassaux révoltés, il intervient encore et intronise son concurrentThierry d'Alsace comme comte de Flandre[19].
À partir de 1131, il ne peut plus monter à cheval. Il souffre d'insomnies chroniques, de diarrhées, d’œdèmes et de problèmes hépatiques peut-être consécutifs au poison de sa belle mère, Bertrade de Montfort.[réf. souhaitée]
La succession était destinée à son filsPhilippe, couronné roi associé le, mais la mort accidentelle de ce dernier en1131 amène le cadet,Louis le Jeune, destiné à une carrière ecclésiastique et non éduqué à la fonction royale, à devenir l'héritier. Il est donc couronné roi associé à son tour le et à partir de1135 Louis VI règne désormais sans gouverner[20].
En, la paix est conclue avecÉtienne de Blois, roi d'Angleterre, et le roi reçoit l'hommage d'Eustache fils de ce dernier, pour la Normandie. Louis VI avait noué des rapports amicaux avecGuillaume X d'Aquitaine, duc d'Aquitaine ; celui-ci avant de mourir, donne sa fille et héritièreAliénor au fils aîné du roi et lui confie sa terre, recevant ses envoyés début, permettant par là à la dynastie capétienne de reprendre de l'influence dans la France méridionale, par le contrôle de cet immense fief.
Un moyen-relief en pierre calcaire représentant un roi en pied, en position repliée, portant la maquette d'une église qu'il offre à saint Vincent se trouve sur un autel liturgique roman, dans la petiteéglise d'Avenas, commune du Haut-Beaujolais située dans le département du Rhône. Exécuté entre 1118 et 1124 par le « Maître d'Avenas », dont le nom est resté inconnu à ce jour, ce bas-relief montre un roi, couronné, déjà bedonnant. Une inscription latine, sur la même pierre, le qualifie de « REX LVDOVICVS PIVS » (Roi, Louis le Pieux). Certains disent que ce roi serait Louis VI, d'autres disent qu'il correspond plutôt àLouis le Pieux ou encore àLouis VII de France[22],[23],[24].
Le roi eut divers surnoms de son vivant. Le plus fréquent est celui de « gros » (Grossus), ainsi que ceux de « gras » (Crassus) et « obèse » (Pinguis). Sonobésité est due à celle héritée de ses parents et à l'alimentation excessive qui caractérise les guerriers chasseurs[25]. Les autres surnoms utilisés furent ceux d'« éveillé » (Non dormiens), en raison de sesinsomnies, de « batailleur », en raison de ses incessantes campagnes guerrières, ou de « Thibaud », probablement en hommage àThibaud III de Blois[26],[27].
Philippe (vers 1132/1133 - † 1161)[33], à ne pas confondre avec son frère aîné du même nom, mort des suites d'une chute de cheval. Sans alliance ni postérité. Nomméévêque de Paris, il refusa le poste et restaarchidiacre. Il est inhumé à Notre-Dame de Paris. Son tombeau sera détruit lors de la rénovation du chœur, en 1699[34] ;
Exerçant un pouvoir sans partage, il s'entoure de conseillers commeYves de Chartres, plusieurs membres de lafamille de Garlande et surtoutSuger. Il« défendit la paix et le bon droit, protégea les faibles et l'Église », compléta l'œuvre paternelle d'accroissement du domaine royal en intégrant les terres des familles deRochefort, deLa Ferté-Alais, deMontlhéry et du comté de Corbeil, et légua à son filsLouis VII de France un domaine à peu près pacifié. Comme roi et individu il se conduisit en chrétien, qualifié parfois derex catholicus et christianissimus, se disant lui-même « propre fils de l'Église romaine[37] ». Il fut le premier souverain à toucher lesécrouelles de façon habituelle. Il résida à Paris beaucoup plus qu'aucun de ses prédécesseurs.
C'est à partir des règnes de Louis VI et deLouis VII de France, tous deux conseillés par l'abbéSuger, que la royauté commence à exercer un rôle national, en répondant à l'appel de ses sujets. Lajustice du roi va se mettre à régler les conflits entre différents vassaux, confirmer deschartescommunales aux bourgeois des villes et garantir des propriétés d’abbaye.
AchilleLuchaire,Recherches historiques et diplomatiques sur les premières années de la vie de Louis le Gros (1081-1100), Paris, Alphonse Picard,, 51 p.(présentation en ligne).
↑Edmond Régnier, « Histoire de l'abbaye des Écharlis »,Bulletin de la société des sciences historiques et naturelles de l'Yonne,(lire en ligne, consulté le).
↑Joëlle Quaghebeur et Bernard Merdrignac (dir.)Bretons et Normands au Moyen Âge. Rivalités, malentendus convergences, Presses Universitaires de Rennes, Rennes, 2008(ISBN9782753505636)p. 154.