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1 grand tour Tour de France1905 Classiques Paris-Roubaix1905 Bordeaux-Paris1908 13 étapes dans les grands tours Tour de France (13 étapes) |
Louis Trousselier, né le àParis et mort le dans la même ville, est uncyclistefrançais.
Professionnel entre 1901 et 1914, il a notamment remporté leTour de France 1905 et terminé troisième de cette épreuve l'année suivante. Au total, il remporte treize victoires d'étapes en dix participations à laGrande Boucle. Il obtient par ailleurs de très bons résultats sur lesclassiques : vainqueur deParis-Roubaix en1905 et deBordeaux-Paris en 1908, il monte plusieurs fois sur le podium de ces deux épreuves, de même qu'auxchampionnats de France. Il termine également troisième de lacourse aux points desJeux olympiques de 1900.
Engagé comme motocycliste au sein de la5e armée lors de laPremière Guerre mondiale, il met un terme à sa carrière professionnelle à l'issue du conflit et reprend alors le commerce de ses parents, fleuristes sur leboulevard Haussmann à Paris.
Excellent tacticien mais grimpeur moyen, Louis Trousselier construit ses principaux succès grâce à ses qualités d'endurance. Il est également décrit comme un coureur fantasque, à l'esprit joueur.
Louis Trousselier naît le au domicile de ses parents, auno 12 de larue de Port-Mahon, dans le2e arrondissement deParis[1]. Originaires du village deVimenet dans l'Aveyron, ses parents tiennent un magasin de fleurs sur leboulevard Haussmann[2]. Son père est également directeur d'un manège à Paris[3].
Louis est l'aîné des six frères de la famille, qui comprend Léopold, Marius, Albert,André, également cycliste professionnel et vainqueur deLiège-Bastogne-Liège en1908, et Auguste[4]. Dès son plus jeune âge, il aide ses parents en livrant à vélo des bouquets de fleurs dans tout Paris. La famille s'installe alors àLevallois, où son père cultive ses propres fleurs[5]. Le cyclisme occupe une place importante dans la famille Trousselier : les frères participent le dimanche à des courses de quartier[2], tandis que leur père aménage une piste en terre battue pour permettre à ses fils de s'entraîner[4].
Louis Trousselier se distingue dès ses premières courses dans la catégorie des amateurs. Ainsi, il gagne Paris-Château-Thierry en 1897 et 1898, une épreuve que son frère Léopold avait déjà remportée en 1896[6].
En 1899, il termine2e duParis-Rouen[7], remporte Paris-Meaux en juin[8] et la Coupe Galitzin le mois suivant, organisée par leVélo Club de Levallois et disputée sur une distance de cent kilomètres de Paris àRambouillet et retour[9]. L'année suivante, il gagne le prix Dubonnet sur 50 kilomètres entre Rambouillet etSaint-Chéron-du-Chemin[10], Paris-Pontoise[11] et le Grand Prix municipal couru entre Paris etCoulommiers[12].
Engagé auxJeux olympiques de 1900 qui se tiennent à Paris en marge de l'Exposition universelle, il abandonne sur l'épreuve de 25 kilomètres mais prend la troisième place de la course aux points sur 5 kilomètres[13], une épreuve non reconnue par leComité international olympique[14],[Note 1].
À la fin de l'année 1900, Louis Trousselier décide de passer professionnel et fait une demande de licence en ce sens à l'Union vélocipédique de France[15].

Passé professionnel en 1901, Louis Trousselier roule l'année suivante sur un vélo de la marque américaine Cleveland, qui engage égalementLucien Lesna etÉdouard Wattelier[16]. Il remporte son premier succès majeur au mois d'août, la courseParis-Rennes, une épreuve longue de 344 kilomètres organisée par la Pédale rennaise sous le patronage deL'Auto[17]. Échappé en compagnie du coureur suisseMichel Frédérick aux points de contrôle duMans et deLaval, il franchit seul la ligne d'arrivée du vélodrome Laënnec avec treize minutes d'avance sur son rival[18].
Quelques jours plus tard, il s'impose devantHenri Gauban etHippolyte Aucouturier surToulouse-Luchon-Toulouse[19], puis au mois de septembre, il bat le record du brevet routier organisé par l'Union vélocipédique de France sur 150 km entreChampigny-sur-Marne,Montereau-Fault-Yonne et retour. Il parcourt la distance en4 h 49, améliorant ainsi le précédent record de douze minutes[20]. Il est affecté à la fin de l'année 1902 au102e régiment d'infanterie àChartres pour y commencer sonservice militaire[21].
En, après s'être classé3e deParis-Roubaix, il s'impose sur la course Roubaix-Anvers, devant le coureur belge Oscar Lepoutre[22], puis sur Guingamp-Lamballe-Guingamp devantClaude Chapperon[23]. Au mois de mai, il prend la2e place de la classiqueBordeaux-Paris derrièreHippolyte Aucouturier[24], mais il est finalement disqualifié pour avoir été entraîné dans le sillage d'une voiture pendant la course[25]. Cette disqualification entraîne dans un premier temps sa suspension à vie par l'Union vélocipédique de France, ce qui le prive d'un engagement sur la première édition duTour de France[26].

« La victoire de Trousselier échappe à tout éloge. Jamais un homme en une saison n'avait accumulé une telle quantité de victoires. [...] Nous tenons en Trousselier un homme de première valeur, l'un de ces athlètes qui marquent une place considérable dans l'histoire d'un sport. »
— Henri Desgrange, L'Auto du[27]
Âgé de vingt-quatre ans au début de lasaison 1905, Louis Trousselier poursuit son service militaire au101e régiment d'infanterie àSaint-Cloud[28], puis àNogent-le-Rotrou où il office comme maître-nageur[29]. Il bénéficie néanmoins de larges permissions pour s'entraîner et courir[28]. C'est ce qui lui permet de s'aligner le au départ deParis-Roubaix, donné àChatou par le double vainqueur de l'épreuve,Lucien Lesna. ÀAmiens, trois coureurs ont pris la tête de la course :Henri Cornet,René Pottier et Louis Trousselier. Ce dernier fait la différence avant le point de contrôle d'Arras et s'impose finalement au vélodrome de Roubaix avec sept minutes d'avance sur le second, René Pottier[30]. Le21 mai, Trousselier figure parmi les 36 coureurs au départ deBordeaux-Paris, la plus longueclassique de la saison avec un parcours de 592 kilomètres. Après sa victoire à Roubaix, il est logiquement cité parmi les favoris de l'épreuve, au même titre que ses coéquipiersHippolyte Aucouturier et René Pottier. Peu après la mi-course, au passage deTours, les trois hommes sont d'ailleurs en tête. Ils possèdent alors une avance de 22 minutes sur Henri Cornet et près d'une heure sur Paul Chauvet. ÀBlois, les trois coureurs de tête sont encore groupés mais Louis Trousselier lâche finalement prise avantOrléans. Il abandonne définitivement au contrôle d'Angerville. À l'arrivée, jugée àVille-d'Avray, Hippolyte Aucouturier devance René Pottier d'une longueur[31].

À la suite du scandale duTour de France 1904[Note 2], le directeur de la course,Henri Desgrange, envisage un temps de renoncer à organiser une nouvelle édition de son épreuve[32], mais décide finalement d'en préserver la tenue. Il apporte un certain nombre de modifications au règlement afin de mieux contrôler le déroulement de la course et d'éviter les irrégularités constatées l'année précédente. Les étapes, désormais au nombre de onze, sont plus courtes, de sorte que les coureurs ne roulent plus la nuit. Le classement général au temps est remplacé par un classement par points[28].

Pour autant, dès la première étape entre Paris et Nancy, des clous sont jetés sur la route, ce qui entraîne l'élimination de vingt-neuf coureurs ayant dépassé les délais, fixés à 50 % du temps du vainqueur. À cela s'ajoute l'abandon de quinze autres coureurs. Devant le trop faible nombre de coureurs encore en lice et afin de préserver l'attrait de son épreuve, Henri Desgrange repêche les victimes des crevaisons, tout en leur infligeant une pénalité de 75 points, ce qui ne leur permet plus de jouer un rôle au classement général. Dès lors, Louis Trousselier, vainqueur de cette première étape, se trouve idéalement placé pour la victoire finale[28].
La deuxième étape emprunte pour la première fois lecol du Ballon d'Alsace, dans lequel Trousselier est distancé parRené Pottier, le premier « roi de la montagne », bien meilleur grimpeur que lui. Pottier, finalement2e à l'arrivée àBesançon derrièreHippolyte Aucouturier, prend la tête du classement général avec un total de 7 points, devant Trousselier et Aucouturier, à égalité avec 9 points[33]. Pottier est cependant affaibli par un tendon qui le fait souffrir depuis une chute lors de la première étape. Il abandonne la course au départ de la troisième étape versGrenoble[34], que Trousselier remporte. Dès lors, il consolide sa place de leader en s'imposant àNîmes,Bordeaux etRennes. Outre ses cinq victoires d'étapes, Trousselier fait preuve d'une grande régularité tout au long de l'épreuve. Il remporte le Tour de France avec un total de 35 points, contre 61 à Aucouturier[35].

Le15 avril 1906, Louis Trousselier participe à la première grande course de la saison,Paris-Roubaix, en tant que tenant du titre. ÀDoullens, il se retrouve avecHippolyte Aucouturier,René Pottier,Georges Passerieu,César Garin,Marcel Cadolle etHenri Cornet au sein d'un peloton de sept coureurs en tête de la course, aux prises avec un vent violent. Une sélection s'opère dans la côte à la sortie de cette ville, traditionnel juge de paix de l'épreuve lors de ses premières éditions. Cadolle et Cornet s'échappent définitivement. Louis Trousselier doit se contenter de la4e place à8 min 45 s du vainqueur, Henri Cornet[36],[37]. Début mai, à la lutte avec ces deux-mêmes coureurs dansBordeaux-Paris, il est distancé dans une côte à la sortie deDourdan et prend la3e place de la classique[38].

Vainqueur de l'édition précédente, Louis Trousselier est logiquement cité parmi les favoris pour la victoire finale dans leTour de France 1906, au même titre que son coéquipier chezPeugeot,René Pottier[39]. Ce dernier, meilleur grimpeur et plus régulier, remporte finalement l'épreuve, tandis que Trousselier, vainqueur de quatre étapes, monte sur la troisième marche du podium[40].
Arrivé en tête à Bayonne lors de la sixième étape, Trousselier aurait pu ajouter à son compte un cinquième succès, mais il est finalement déclassé après la réclamation porté par le second de l'étape,Jean-Baptiste Dortignacq. Lors de l'étape suivante, vers Bordeaux, les deux hommes en viennent aux mains[41].

Au mois de septembre, il confirme ses bonnes dispositions sur lesclassiques en remportant l'épreuveParis-Tourcoing, considérée comme« leParis-Roubaix de fin d'année »[42], puis en prenant la deuxième place deParis-Tours derrièreLucien Petit-Breton[43].
Louis Trousselier se distingue égalementsur piste avec la deuxième place de l'édition 1906 duBol d'Or, une épreuve de 24 heures disputée auvélodrome Buffalo de Paris.
En 1907, Louis Trousselier affiche une condition satisfaisante dès les premières courses de la saison. Il se classe troisième deParis-Roubaix malgré une chute àArras qui brise son guidon, puis une crevaison[44]. Au mois de mai, il est également troisième duchampionnat de France[45] et deuxième de Paris-Dieppe[46].
Au départ duTour de France, Trousselier affiche une forme étincelante et remporte la première étape entreParis etRoubaix[47]. Un incident se produit à l'arrivée de la deuxième étape àMetz : le commissaire chargé de juger l'ordre d’arrivée des coureurs ne parvient pas à les identifier correctement et commet une méprise[48]. C'estÉmile Georget qui est déclaré vainqueur, mais l'équipeAlcyon, qui emploie Trousselier, adresse une protestation à l'organisateur. Quelques jours plus tard, la victoire est attribuée aux deux hommes[49]. Finalement, l'ensemble de l'équipe Alcyon se retire avant le départ de la dixième étape entreBordeaux etBayonne, alors que son leader figure au troisième rang du classement général, pour protester contre un nouvel incident de course impliquant Georget[50],[51].

Louis Trousselier connaît de nouvelles mésaventures sur leTour de France 1908 : dès la première étape, il est victime d'une violente chute qui provoque la rupture de son cadre. Autorisé à réparer sa machine lors du jour de repos, il se présente en fait au départ de la deuxième étape avec un cadre neuf, ce qui est interdit par le règlement. Il est alors exclu par le directeur de la course,Henri Desgrange, tandis que l'équipe Alcyon se retire une nouvelle fois en guise de protestation[52].
Trousselier brille cependant sur lesclassiques lors de cette même saison. Cinquième deMilan-San Remo malgré plusieurs chutes[53], il termine au même rang surParis-Roubaix[54], mais également troisième deParis-Bruxelles[55] et deuxième duchampionnat de France[56]. Il remporteBordeaux-Paris avec 26 minutes d'avance sur son coéquipierCyrille van Hauwaert, battant au passage le record de l'épreuve[57]. Cette épreuve fait cependant naître une rivalité entre les deux hommes : seuls en tête de la course aprèsTours, Van Hauwaert et Trousselier concluent un pacte provisoire, promettant de s'entraider jusqu'à lavallée de Chevreuse, où le meilleur des deux fera la différence. Reparti le premier du point de contrôle deBlois, Trousselier modère donc son allure pour attendre le coureur belge, mais tandis que ce dernier tarde à le rejoindre,Eugène Christophe, l'un des entraîneurs de Trousselier, le convainc de ne plus attendre et de relancer l'allure. À l'arrivée à Paris, Van Hauwaert, dont le retard n'a cessé de croître, laisse éclater sa colère et jure de prendre sa revanche l'année suivante[58].

Au printemps 1909, Louis Trousselier se montre à son meilleur niveau sur les classiques. DansParis-Roubaix, il prend la tête de la course dans la côte deDoullens en compagnie des BelgesJules Masselis etCyrille Van Hauwaert. Le jeuneOctave Lapize, un temps distancé, rejoint la tête, de même queGeorges Passerieu. Après la chute de ce dernier et la crevaison de Van Hauwaert, ils ne sont plus que trois à se disputer la victoire sur le vélodrome de Roubaix[59]. Louis Trousselier lance le sprint mais il fait une embardée sur la pelouse qui jouxte la piste à cause d'un guidon mal serré[60], et c'est finalement Lapize qui l'emporte, doublant ses adversaires à l'extérieur. Il remporte ainsi sa première victoire chez les professionnels, tandis que Trousselier monte pour la troisième fois sur le podium de l'épreuve[59]. DansBordeaux-Paris, disputé dans des conditions de froid intense, il s'échappe àPoitiers et conserve la tête jusqu'au contrôle deSainte-Maure-de-Touraine, mais cède finalement la victoire à son coéquipier Cyrille Van Hauwaert qui le devance de près de 20 minutes à Paris[61].
La même année, il prend le départ duTour d'Italie, sa seule participation à cette épreuve, au sein de l'équipe Stucchi, qui enrôle plusieurs coureurs belges et français. Il abandonne cependant dès la troisième étape[62],[63]. Sur leTour de France, Trousselier réalise une performance exceptionnelle sur la onzième étape : il place une attaque peu après la sortie de Bordeaux et mène une échappée victorieuse de près de 300 kilomètres. Il est finalement8e du classement général[64].
Il conclut sa saison par un nouveau podium sur une classique en prenant la troisième place duTour de Lombardie[65].

En 1910, Louis Trousselier monte de nouveau sur la deuxième marche du podium deBordeaux-Paris[66], et comme l'année précédente, gagne l'étape duTour de France qui s'achève à Nantes, en battant au sprint ses compagnons d'échappée[67]. Il s'agit de la dernière victoire de sa carrière.

Au début de lasaison 1911, il se classe deuxième deMilan-San Remo derrièreGustave Garrigou, son coéquipier chezAlcyon[68], puis au début du mois de septembre, il participe à la troisième édition deParis-Brest-Paris, une course qui se déroule uniquement tous les dix ans. En bonne condition physique, il ne peut disputer ses chances jusqu'au bout : une violente chute le contraint à abandonner[69].
Louis Trousselier obtient son dernier résultat significatif surBordeaux-Paris en 1914. Une accélération des BelgesCyrille Van Hauwaert etMarcel Buysse à la sortie d'Orléans provoque une cassure dans le peloton. Trousselier tente de refaire une partie de son retard, d'abord au sein d'un petit groupe de poursuivants, puis seul dans la côte deDourdan, au sommet de laquelle il passe en seconde position devant Buysse, ralenti par une crevaison. Ce dernier rattrape puis dépasse finalement Trousselier, de même qu'un autre Belge,Paul Deman, vainqueur à l'arrivée. Victime de plusieurs chutes entreVersailles et Paris, Louis Trousselier parvient néanmoins à conserver sa4e place[70].
Il participe une dernière fois au Tour de France en1914, engagé au sein de la formationAutomoto-Continental comme équipier deLucien Petit-Breton. Il traverse l'épreuve dans un relatif anonymat et se place au38e rang du classement général, à près de24 h du vainqueurPhilippe Thys[71].

Le déclenchement de laPremière Guerre mondiale intervient quelques jours après l'arrivée du Tour de France. Comme de nombreux coureurs, Louis Trousselier estmobilisé et rejoint le17e bataillon de chasseurs à pied àBrienne-le-Château[72]. Il sert pendant le conflit comme motocycliste au sein de la5e armée[73]. Sa famille est touchée par plusieurs drames au cours de ces années, avec la mort au front de deux de ses frères, Auguste et Victor, et de sa mère[74],[75].
Après la fin de la guerre, il abandonne sa carrière sportive pour reprendre l'entreprise familiale de fleuriste[5]. Il se marie le à la mairie du16e arrondissement de Paris avec Gilberte Geoffroy[1].
Il meurt à son domicile de larue Raffaëlli, dans le16e arrondissement deParis, le[76], quelques jours seulement après son père[5]. Ses obsèques sont célébrées trois jours plus tard en l'église Sainte-Jeanne-de-Chantal, en présence de nombreux champions cyclistes[77]. Il est inhumé aucimetière des Batignolles (8e division). En son honneur, un prix Louis-Trousselier est disputé au mois de mai suivant sur la piste du vélodrome duParc des Princes[78].

Le journalistePierre Chany considère Louis Trousselier comme« l'un des routiers les plus brillants des années 1900-1910 »[79]. Selon le docteur Deschamps de Roye-Hébert, rédacteur du magazineLa Vie au grand air, c'est un coureur doté de« qualités moyennes » et qui n'est pas un« grimpeur renommé », mais un cycliste« endurant et courageux »[80]. Son endurance lui vaut d'être particulièrement redoutable sur lesclassiques de longue distance, à l'image deBordeaux-Paris, qu'il qualifie lui-même de« course la plus dure »[81]. L'ancien coureurRobert Coquelle le présente comme un fin tacticien, doté d'une« souplesse extraordinaire » et d'une« adresse proverbiale »[5].
Coureur apprécié du grand public[82], Louis Trousselier est surnommé « Trou-Trou », mais aussi « le fleuriste », en raison de la profession de ses parents[83]. Au début de sa carrière, il est parfois nommé « Levaloy » dans la presse spécialisée[26].
Le journalisteJacques Augendre affirme que Louis Trousselier« offrait l'image d'un homme désinvolte, arrogant et flambeur », qui« contrôlait difficilement ses impulsions »[84]. Adepte des jeux d'argent, Louis Trousselier perd la totalité de ses gains dans le Tour de France 1905 le soir même de l'arrivée à Paris, lors d'une partie de dés entre amis auVélodrome Buffalo[84],[83].

Mustapha Kessous et Clément Lacombe le décrivent comme un coureur à« l'esprit joueur », ayant toujours le mot pour rire, et à qui il arrive de se laisser distancer volontairement par un adversaire« pour le seul plaisir d'avoir un défi et de devoir rattraper l'échappé »[83].
Georges Berretrot, présentateur de grands évènements sportifs parisiens au début duXXe siècle, rapporte une anecdote pour mettre en valeur le caractère facétieux du coureur :« Avec deux ou trois camarades, Trousselier se rendait par la route de Melun à Fontainebleau ou à Rambouillet ; là, ils choisissaient de préférence l'hostellerie la meilleure. Ils commandaient le repas le plus cher et discutaient de leur valeur athlétique en mangeant, faisant semblant de se quereller, se lançant des défis et prenant le patron à témoin. Alors, après le café, on voyait ceci : l'hôtelier, avec sa serviette, donnait le départ du sprint qui, soi-disant, devait avoir lieu sur un kilomètre, et qui, en réalité, durait jusqu'à Paris... car nos gaillards oubliaient toujours de revenir pour régler la note[85] ».
Louis Trousselier fait partie des coureurs ayant remporté le Tour de France lors de leur première participation, en compagnie deMaurice Garin en1903 (première édition de l'épreuve),Henri Cornet en1904,Jean Robic en1947,Fausto Coppi en1949,Hugo Koblet en1951,Jacques Anquetil en1957,Felice Gimondi en1965,Eddy Merckx en1969,Bernard Hinault en1978,Laurent Fignon en1983 etTadej Pogačar en2020[86].
Vainqueur à la fois deParis-Roubaix et duTour de France, il est l'un des sept coureurs, avecOctave Lapize,Fiorenzo Magni,Louison Bobet,Jan Janssen,Eddy Merckx etBernard Hinault, à remporter uneclassique flandrienne et ungrand tour la même année[87].
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