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Louis Barthou poursuit des études de droit à la faculté deBordeaux avant de partir à Paris. Il étudie à l'École libre des sciences politiques[1], puis obtient sondoctorat en droit à l'université de Paris au cours de l’année 1886. Revenu dans ses Pyrénées natales, il devient avocat, est inscrit aubarreau de Pau, puis devient secrétaire de la conférence locale des avocats.
Louis Barthou est attiré très tôt par deux passions : la politique et le journalisme. Il embrasse donc les deux carrières. Tout en étant rédacteur en chef de l'Indépendant des Basses-Pyrénées, il adhère auxRépublicains modérés avant de se faire élire en 1889, à l'âge de27 ans, député desBasses-Pyrénées. Il sera réélu sans interruption à ce poste jusqu'aux législatives de 1919 et il quittera en 1922 laChambre des députés pour leSénat[2],[3]. Proche d'écrivains et d'artistes commeJean Moréas,Antonio de La Gandara,Adolphe Willette etPaul Adam, il commence à fréquenter à la fin du siècle le salon deMme Arman de Caillavet, l'égérie d'Anatole France.
En 1894, à l'âge précoce de32 ans, Barthou obtient son premier portefeuille comme ministre des Travaux publics. Il est ensuite successivement ministre de l'Intérieur en 1896, de nouveau ministre des Travaux publics de 1906 à 1909, puisgarde des Sceaux de 1909 à 1913. Louis Barthou est devenu l'un des grands notables de laIIIe République.
Le, sous la présidence deRaymond Poincaré, il devientprésident du Conseil, une fonction qu’il occupe jusqu’au de la même année. Conscient de la montée des périls (coup d'Agadir de 1911, etc.), et avec l'appui du président Poincaré, il reprend le projet de son prédécesseur direct,Aristide Briand, visant à augmenter la durée du service militaire : laloi des trois ans est votée par la Chambre en, malgré l'opposition de laSFIO et d'une majorité desradicaux.
Plusieurs événements entraînent son retrait temporaire de la scène politique. En un très court laps de temps, il subit la victoire de la gauche auxélections législatives de 1914 malgré la constitution de laFédération des gauches — dont il fait partie — puis ladéclaration de guerre et enfin la perte au front de son fils, quelques mois plus tard.
En 1917, il retrouve cependant une place de premier plan en récupérant leministère des Affaires étrangères. Tout au long desannées 1920, il continue d'occuper des ministères importants, comme ceux de la Guerre et de la Justice, dans des gouvernements de coalition républicaine.
Après lesémeutes du 6 février 1934, l’ancien président de la RépubliqueGaston Doumergue est rappelé parAlbert Lebrun afin de former un gouvernement d'union nationale pour tenter de stabiliser la politique intérieure. Pour ce faire, le nouveau chef du gouvernement s’entoure de deux poids lourds de la politique, proches du chef de l’État en exercice :Albert Sarraut à l'Intérieur et Louis Barthou aux Affaires étrangères.
Barthou essaie ainsi de lutter contre les menéeshitlériennes en attirant leRoyaume-Uni, l'Italie et l'Union soviétique dans un front anti-allemand. Il prône l'isolement de l'Allemagne en montant contre elle une série d'alliances avec les États de l'Europe centrale alliés à la France (Pologne etPetite Entente). Son projet dePacte oriental se solde toutefois par un échec.
Unattentat est alors commis par le révolutionnaire bulgareVlado Tchernozemski, en collaboration avec le mouvement croate desOustachis. Lors de la riposte des services de protection, Louis Barthou est touché par balle : sonartère humérale est gravement atteinte. Dans l'affolement, l'infirmier qui tente de comprimer la blessure se trompe dans le placement du garrot, provoquant une hémorragie fatale. Barthou meurt peu après[5]. Il repose au cimetière du Père Lachaise (division 11)[6], à Paris.
La disparition de Louis Barthou constitue une perte non sans conséquence pour la France : il était l'artisan et le moteur d'une politique visant à la constitution d'une alliance contre le péril nazi et nul ne reprend cette idée après sa mort[7].
En parallèle à son activité politique, Louis Barthou publie des ouvrages de littérature et d'histoire. Il est élu membre de l'Académie française le. Il y fait deux éloges : celui deJoseph Bédier en 1921 et celui d'Albert Besnard en 1924. Il fonde en 1921 la revueByblis : miroir des arts du livre et de l'estampe, qu'il confie àPierre Gusman et qui publiedix volumes jusqu’en 1931.
Les principales publications de Louis Barthou sont :
Notes de voyage : en Belgique et en Hollande, trois jours en Allemagne, 1888 ;
Yvert Benoît (dir.),Premiers ministres et présidents du Conseil. Histoire et dictionnaire raisonné des chefs du gouvernement en France (1815-2007), Paris, Perrin, 2007, 916 p.
Robert J. Young,Power and Pleasure : Louis Barthou and the Third French Republic, McGill-Queen's University Press, 1991.
Robert J. Young,Pouvoir et passions : Louis Barthou et laIIIe République, Traduction de Caroline Rivière, Ed. Marrimpoey, 2012.
Jackson, Peter,La France et la menace nazie (1933-1939), Paris, Nouveau Monde, 2020.