Pour les articles homonymes, voirLouis de Noailles etAntoine de Noailles.
Pour les autres membres de la famille, voirMaison de Noailles.
| Louis-Antoine de Noailles | ||
École française duXVIIIe siècle. Château de Versailles. | ||
| Biographie | ||
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| Naissance | àCros-de-Montvert | |
| Père | Anne de Noailles | |
| Mère | Louise Boyer | |
| Ordination sacerdotale | ||
| Décès | (à 77 ans) àParis (France) | |
| Cardinal de l'Église catholique | ||
| Créé cardinal | par lepapeInnocentXII | |
| Titre cardinalice | Cardinal-prêtre : de« S. Maria sopra Minerva » puis « deS. Sisto » | |
| Évêque de l'Église catholique | ||
| Ordination épiscopale | parFrançois de Harlay de Champvallon | |
| Archevêque de Paris Duc de Saint-Cloud etpair de France | ||
| – | ||
| Évêque-comte de Châlons etpair de France | ||
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| Évêque deCahors | ||
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Louis-Antoine de Noailles est un prélat français, né le au château de Peynières àCros-de-Montvert (Cantal) et mort le à Paris.Évêque deCahors puisde Châlons, il est ensuitearchevêque de Paris de à, créé cardinal en.
Louis-Antoine de Noailles appartient à lamaison de Noailles. Il est le deuxième fils d'Anne de Noailles (mort en),1er duc de Noailles, et de sa seconde femme, néeLouise Boyer (-), dame d'atours de la reineMarie-Thérèse d'Autriche (1638-1683). Il étudie la théologie au collège du Plessis à Paris, où il aFénelon pour condisciple et ami. Il obtient son doctorat enSorbonne le.
Déjà pourvu de l'abbaye de l'Aubrac (diocèse de Rodez), il fut nommé évêque deCahors en, puis, sur l'ordre d'InnocentXI, accepta d'être nomméévêque-comte de Châlons-en-Champagne dès. Il se montra un évêque soucieux de ses devoirs. Il confia son séminaire de théologie auxlazaristes et fonda un petit séminaire. En, il participa à la fondation ducouvent du Petit-Saint-Chaumont,rue de la Lune à Paris[1].
La régularité de sa conduite, les appuis de sa famille et la protection deMadame de Maintenon, conduisirentLouis XIV à le nommerarchevêque de Paris le. Il s'y montra tel qu'en lui-même, manquant de brillant mais pieux, actif et zélé. Simple de manières, il était aussi accessible aux pauvres qu'aux riches. En, il vendit son argenterie pour soulager le peuple, accablé par lafamine. Soucieux de la majesté des lieux de culte comme de la bonne conduite du clergé, il donna des sommes importantes pour améliorer la décoration de lacathédrale Notre-Dame et d'autres églises de son diocèse. Il rebâtit à ses frais le palais archiépiscopal. Il bénit la première pierre du nouveau grand autel de Notre-Dame, et il posa, le, la première pierre de l'église Saint-Louis-en-l'Île.
Inspiré davantage par les coutumes de France que par les prescriptions duconcile de Trente, il fit faire de nouvelles éditions dubréviaire, dumissel et d'autres livres liturgiques en usage à Paris. Des décrets publiés à l'occasion de son accession (), prescrivirent pour la première fois à ceux qui aspiraient à l'état ecclésiastique de résider plusieurs mois auséminaire avant leurordination. Il organisa un synode diocésain en des conférences ecclésiastique dans tout son diocèse et des conférences hebdomadaires de théologie morale à Paris. Les prêtres étaient tenus à une retraite annuelle, et d'autres règles furent établies pour la bonne conduite des ecclésiastiques, le service divin, l'assistance aux malades et les écoles primaires. Il encouragea et aida des séminaires pour étudiants pauvres et fonda un hospice pour les prêtres pauvres, vieux ou infirmes (). Il consacra48 évêques.
Il était encore évêque de Châlons lorsqu'il participa aux conférences qui se tinrent àIssy pour examiner les écrits deMadame Guyon. Il ne joua qu'un rôle secondaire mais parvint à faire entendre dans son intégralité la défense de l'accusée. Peu après, il entra dans la controverse avec Fénelon à propos de son traité desMaximes des Saints, qui fut condamné par les évêques deMeaux, deChartres et par lui.
Il fut commandeur de l'ordre du Saint-Esprit le. Le,InnocentXII lui remit le chapeau decardinal au titre deSanta Maria sopra Minerva[2].
Plusieurs mois plus tard, Noailles présida l'Assemblée générale du clergé de France qui eut une grande influence sur l'enseignement de la théologie morale en France. Il devint prieur de Navarre en, recteur de la Sorbonne en et doyen honoraire de la faculté de droit.
Il condamna les cinq propositions deJansenius, mais il se montra conciliant avec lesjansénistes et s'opposa vivement à leurs adversaires, lesjésuites. Peu après sa nomination à Paris, il avait approuvé lesRéflexions morales du pèrePasquier Quesnel (), unoratorien déjà connu pour son attachement aujansénisme et qui devait devenir l'un des principaux chefs de ce parti. Cette approbation devait être à l'origine de nombreux ennuis pour le cardinal de Noailles.
Se croyant protégés par le nouvel archevêque de Paris, les jansénistes s'enhardirent à publier un ouvrage posthume de Barcos intituléExposition de la foi, explicitant la doctrine janséniste de la grâce, déjà condamnée parRome. Noailles condamna l'ouvrage le dans la première partie d'une instruction dans laquelle, dans la seconde partie, il développait une théorie de la grâce et de la prédestination qui ressemblait de près à celle de l'ouvrage condamné. Personne ne fut satisfait : l'instruction déplut à la fois aux jansénistes et aux jésuites. Les premiers pointaient les contradictions d'un homme qui avait approuvé Quesnel et condamné de Barcos. Un pamphlet anonyme intituléProblème ecclésiastique, mit en regard vingt-neuf propositions identiques approuvées dans l'ouvrage de Quesnel et condamnées dans celui de de Barcos. LeParlement de Paris condamna le pamphlet au bûcher et, six mois plus tard (), il fut mis à l'Index et proscrit par leSaint-Office.
Les controverses occasionnées par la publication duCas de Conscience et desRéflexions morales de Quesnel impliquèrent Noailles en profondeur dans les querelles autour du jansénisme. En dépit d'injonctions répétées duSaint-Siège, le cardinal se refusa, pendant plusieurs années, à accepter la bulleUnigenitus. Cette attitude lui valut l'hostilité deLouisXIV qui lui interdit de paraître à la Cour[3].
En, le Régent,Philippe d'Orléans, le nomma président duconseil de Conscience, donnant une revanche éclatante au parti janséniste. Mais ce dernier ne tarda pas à être déçu par l'attitude du cardinal. Indécis, toujours hésitant, il ne se décida à appeler de la bulle () que poussé par des centaines de pétitions. Il conserva d'ailleurs son appel secret, ne le publiant que le après avoir démissionné du conseil de Conscience. Fin, lorsque laduchesse de Berry, fille aînée du Régent, arrivée au terme d'une énième grossesse illégitime, subit un accouchement très laborieux au palais de Luxembourg, le cardinal de Noailles n'hésite pas à affronter le déplaisir du Régent, soutenant de son autorité le curé de Saint-Sulpice, Languet de Gergy, qui refuse d'administrer les sacrements à la jeune princesse. Le, on délivre la parturiente d'une fille mort-née. La « féconde Berry » ne se rétablit pas de ses couches scandaleuses et meurt en. L'autopsie la révèle une fois de plus enceinte.

Le, le cardinal de Noailles adhéra auCorps de doctrine, sorte de compromis, et entreprit de tourner casaque. Sa famille, lecardinal Fleury, le principal collaborateur de celui-ci,Germain-Louis Chauvelin, et jusqu'au papeBenoîtXIII, allièrent leurs efforts pour le convaincre. En définitive, dans une lettre au pape du et dans un mandement du, il rétracta son acte d'appel et publia son acceptation inconditionnée de la bulle. Il rétracta ensuite divers de ses écrits qui pouvaient jeter un doute sur la sincérité de sa soumission. Il rétablit les jésuites dans les dispositions dont il les avait privés treize ans auparavant. Il mourut deux mois plus tard, âgé de78 ans.
Son caractère faible et incertain l'avait conduit à offenser la terre entière : jésuites et jansénistes, pape et roi, partisans et adversaires de la bulleUnigenitus. Il manquait de discernement dans le choix de ses confidents. Il portait un grand nom et joua un rôle important à son époque mais manquait des qualités d'un grand évêque. C'était, dit lechancelier d'Aguesseau, un homme« accoutumé à se battre en fuyant » et qui, dans sa vie, avait fait« plus de belles retraites que de belles défenses ».
Ses écrits — ordonnances diocésaines, instructions paroissiales — sont réunis pour l'essentiel dans leSynodicon ecclesiæ Parisiensis (Paris, 1777).
Il est inhumé dans lacathédrale Notre-Dame de Paris.
Louis-Antoine de Noailles a ordonné les évêques suivants[4] :
Un portrait du cardinal de Noailles assis, dû à un peintre non identifié, est exposé aumusée Carnavalet (p. 2079).
De gueules à une bande d'or[5].
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
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