Pour le fromage, voirLormes (fromage).
| Lormes | |||||
L'hôtel de ville. | |||||
Blason | |||||
| Administration | |||||
|---|---|---|---|---|---|
| Pays | |||||
| Région | Bourgogne-Franche-Comté | ||||
| Département | Nièvre | ||||
| Arrondissement | Château-Chinon (Ville) | ||||
| Intercommunalité | Communauté de communes Morvan Sommets et Grands Lacs | ||||
| Maire Mandat | Christian Paul 2021-2026 | ||||
| Code postal | 58140 | ||||
| Code commune | 58145 | ||||
| Démographie | |||||
| Gentilé | Lormois, Lormoises | ||||
| Population municipale | 1 259 hab.(2022 | ||||
| Densité | 24 hab./km2 | ||||
| Géographie | |||||
| Coordonnées | 47° 17′ 27″ nord, 3° 49′ 06″ est | ||||
| Altitude | Min. 202 m Max. 626 m | ||||
| Superficie | 51,71 km2 | ||||
| Type | Commune rurale à habitat dispersé | ||||
| Unité urbaine | Hors unité urbaine | ||||
| Aire d'attraction | Hors attraction des villes | ||||
| Élections | |||||
| Départementales | Canton de Corbigny | ||||
| Législatives | Deuxième circonscription | ||||
| Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte :France Géolocalisation sur la carte :France Géolocalisation sur la carte :Nièvre Géolocalisation sur la carte :Bourgogne-Franche-Comté | |||||
| Liens | |||||
| Site web | Site officielLormes.net | ||||
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Lormes est unecommune française située dans ledépartement de laNièvre, enrégionBourgogne-Franche-Comté.
Ses habitants sont lesLormois etLormoises.

Lormes est située au cœur de laFrance sur le rebord nord-ouest du massif duMorvan et est adhérente à sonparc naturel régional. Lormes est la première ville étape du Morvan quand on vient de Paris. Elle est bâtie dans une gorge où coulent deux ruisseaux, qui vont de cascades en cascades, former au fond de la vallée à l'ouest la principale source de la rivière d'Auxois.
Son territoire comporte à l'est de vastes forêts. Elle est dominée à l'ouest par la montagne de Saint-Alban, d'où l'on a une vue remarquable.
L'Auxois, affluent de l'Yonne, prend sa source à Lormes, qu'il traverse d'est en ouest. Il nait de la confluence en souterrain dans le centre-ville (à l'entrée de laroute de Narvau) duCornillat et duruisseau du Goulot, issu d'unétang du même nom, et alimentait leGrand-Étang de la ville, déjà desséché à la fin duXIXe siècle. Sous la chaussée de ce dernier se trouvait jadis un moulin banal, du nom deMoulin de la Ville[2].
| Pouques-Lormes | Empury | Saint-Martin-du-Puy |
| Magny-Lormes | Brassy | |
| Cervon | Vauclaix | Gâcogne |
Pour des articles plus généraux, voirClimat de la Bourgogne-Franche-Comté etClimat de la Nièvre.
Plusieurs études ont été menées afin de caractériser les types climatiques auxquels est exposé le territoire national. Les zonages obtenus diffèrent selon les méthodes utilisées, la nature et le nombre des paramètres pris en compte, le maillage territorial des données et la période de référence. En 2010, le climat de la commune était ainsi de typeclimat des marges montargnardes, selon une étude duCentre national de la recherche scientifique (CNRS) s'appuyant sur une méthode combinant données climatiques et facteurs de milieu (topographie, occupation des sols, etc.) et des données couvrant lapériode 1971-2000[3]. En 2020, le climat prédominant est classé Cfb, selon laclassification de Köppen-Geiger, pour la période 1988-2017, à savoir un climat tempéré à été frais sans saison sèche[4]. Par ailleursMétéo-France publie en 2020 une nouvelle typologie desclimats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à unclimat océanique altéré[5] et est dans une zone de transition entre les régions climatiques « Lorraine, plateau de Langres, Morvan » et « Centre et contreforts nord du Massif Central »[6]. Elle est en outre dans lazone H1b au titre de laréglementation environnementale 2020 des constructions neuves[7],[8].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de10,1 °C, avec uneamplitude thermique annuelle de15,9 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 124 mm, avec13,9 jours de précipitations en janvier et9,4 jours en juillet[3]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique installée sur la commune est de11,2 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 071,3 mm[9],[10]. La température maximale relevée sur cette station est de40,7 °C, atteinte le ; la température minimale est de−18,1 °C, atteinte le[Note 1].
| Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| Température minimale moyenne (°C) | 0,9 | 0,9 | 3,7 | 6,1 | 9,6 | 12,8 | 14,8 | 15,2 | 11,8 | 8,7 | 4,3 | 1,8 | 7,6 |
| Température moyenne (°C) | 3,4 | 3,9 | 7,3 | 10,3 | 13,9 | 17,4 | 19,5 | 19,8 | 15,9 | 12 | 7 | 4,1 | 11,2 |
| Température maximale moyenne (°C) | 5,8 | 6,8 | 11 | 14,5 | 18,3 | 22 | 24,3 | 24,4 | 20 | 15,3 | 9,7 | 6,5 | 14,9 |
| Record de froid (°C) date du record | −18,1 12.01.1987 | −14,8 10.02.1986 | −10,8 01.03.05 | −6,4 12.04.1986 | −0,2 13.05.1995 | 3,5 01.06.1990 | 6 20.07.1989 | 5,5 30.08.1986 | 2,9 25.09.02 | −2,1 28.10.1997 | −9,5 27.11.1985 | −11,7 29.12.1996 | −18,1 1987 |
| Record de chaleur (°C) date du record | 18,4 01.01.22 | 20,7 16.02.07 | 25 30.03.1989 | 27,6 21.04.18 | 30,7 28.05.17 | 38,3 27.06.19 | 40,7 25.07.19 | 39,2 07.08.03 | 34,5 06.09.23 | 30,3 08.10.23 | 22,2 01.11.14 | 18,4 16.12.1989 | 40,7 2019 |
| Précipitations (mm) | 94,8 | 77,2 | 77 | 86,6 | 101,4 | 85,9 | 78,2 | 77,9 | 85,2 | 97,7 | 106,9 | 102,5 | 1 071,3 |
| Record de pluie en 24 h (mm) date du record | 43,4 27.01.1993 | 44,6 11.02.05 | 33,5 09.03.24 | 42,6 26.04.1998 | 54,1 30.05.16 | 54,8 29.06.24 | 60,6 05.07.18 | 45,6 06.08.11 | 62,9 09.09.1983 | 44,4 03.10.06 | 49,9 03.11.14 | 55,1 17.12.14 | 62,9 1983 |
| Diagramme climatique | |||||||||||
| J | F | M | A | M | J | J | A | S | O | N | D |
5,8 0,9 94,8 | 6,8 0,9 77,2 | 11 3,7 77 | 14,5 6,1 86,6 | 18,3 9,6 101,4 | 22 12,8 85,9 | 24,3 14,8 78,2 | 24,4 15,2 77,9 | 20 11,8 85,2 | 15,3 8,7 97,7 | 9,7 4,3 106,9 | 6,5 1,8 102,5 |
| Moyennes :• Temp.maxi etmini°C• Précipitationmm | |||||||||||
Au, Lormes est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[11].Elle est située hors unité urbaine[12] et hors attraction des villes[13],[14].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d’occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (50,8 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (51,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (44 %), forêts (43,4 %), zones agricoles hétérogènes (5 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (3,5 %), zones urbanisées (2,3 %),terres arables (1,8 %)[15]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Le nom de la ville (Lorme il y a quelques décennies) vient de l'arbre l'orme (ulmus en latin). Un orme est d'ailleurs représenté sur leblason de la ville. Ce nom découle sans doute des ormes qui garnissaient autrefois le champ de l'Étape, appelé plus tard place des Ormeaux, et qui est aujourd'hui le cours du 11-Novembre, c’est-à-direles Promenades. Les différents noms à travers les âges :Castrum de Ulmo, en1157,Ulma etUlmus, en1300, et de l'Orme en1420[16].
Même si des vestiges d'unevilla romaine auraient été trouvés à proximité de l'ancienne voie qui reliaitAutun àOrléans, on situe plutôt les origines de Lormes aux environs duVe siècle. Quelques archéologues duXIXe siècle y voyaient leCastrum Maternense ouElebromense, pays natal de saint Eptade, auVe siècle, premier abbé deCervon. Ce bourg est érigé en paroisse avant leXe siècle . Le nom deLorma est mentionné dans laGaula Christiana daté de1085. C'est à l'emplacement de cette villa que furent récupérés des tronçons de colonnes de marbre, des débris de vases antiques, des tuiles à rebords, des médailles des empereurs Trajan, Commode, Septime-Sévère, Aurélien, Constance-Chlore, Gratien, Titus et où fut construit le premier château féodal.
Lormes fut une importante baronnie[17] qui avait pour suzerains lecomte de Nevers et leroi de France. Elle avait dans sa dépendance seize fiefs nobles, avec haute justice, et dix ruraux dont les possesseurs devaient, en cas de vente,le quint denier en montant, ou le quart du prix, si mieulx n'aimoit le seigneur user du droit de retenue, en remboursant les prix et loyaulx coûts.
Cette baronnie, qui était composée pour partie des domaines du bienheureuxWaré, appartint probablement à l'église d'Auxerre, puisque l'on voitGuillaume III, comte de Nevers, en faire hommage en1171 au vénérable Alain,évêque d'Auxerre. Puis Hugues III de Lormes finira par se reconnaîtrehomme-lige de ces prélats sauf la fidélité due au comte de Nevers. Le baron de Lormes devait une fois l'an à l'église cathédrale Saint-Étienne un cierge de 50 livres en signe de vassalité.
Les deux seigneurs de la localité se partageaient les droits féodaux perçus sur les foires qui se tenaient sur laplace des Ormeaux et à l'entrée de la ville. Le premier seigneur connu de Lorme est Séguin,Seguinus ab Ulmo, qui vivait à la fin duXIe siècle. Il nous est connu par un acte de donation de terres au comte de Nevers en1086. Il prit part à lapremière croisade (croisade des barons) aux côtés deRobert II de Flandre de1096 à1099. À son retour de Jérusalem et par l'intermédiaire deClémentine de Bourgogne, femme deRobert II de Flandre, il prit le titre de comte de Lorme de Beauregard.
En1146 c'est son fils,HuguesIer de Lormes qui, àVézelay, décide de participer à ladeuxième croisade en1146. Il fut de retour en1153 et donna du consentement de sa femme Parisie, de Hugues, et Seguin, ses fils, des droits depacage dans ses terres de Lormes à l'abbaye de Reigny.
En1177Hugues II de Blain (Blin àSardy etEpiry), nom qu'il portait du vivant de son père, devint baron de Lormes et deChâteau-Chinon. Il donne, comme son père avant lui, avant de partir en Palestine et avec le consentement de son épouse Aremburge et de leurs enfants Seguin, Hugues et Adelis, terres, prés et bois de Cérault, près Planchez, à l'abbaye de Reigny. La même année se réunit à Lormes une grande assemblée de seigneurs locaux parmi lesquels nous trouvons Étienne II,évêque d'Autun ; Guillaume,évêque d'Auxerre ;GuyIer Besors, baron deVillarnoult.
En1190 les deux frères Hugues et Seguin allèrent à Vézelay rejoindrePhilippe-Auguste etRichard Cœur de Lion pour partir reprendre Jérusalem. Seguin trouva la mort en Terre Sainte. Seul Hugues revint en1193 mais décéda avant son père : il ne fut donc pas baron de Lormes, et ce titre sauta une génération. Ce fut son propre fils qui prit à sa place le titre de Hugues III de Lormes († 1236), héritier aussi des terres deChâteau-Chinon, appartenant à son oncle Seguin et à sa tante Adelis. Il fut un des plus riches seigneurs de son temps et un des plus puissants duNivernais. Le il se couvre de gloire en combattant vaillamment au côté de Pierre de La Tournelle à labataille de Bouvines. En1217 il fait hommage en tant que vassal deHervéde Donzy,comte de Nevers,seigneur d'Auxerre. Il participe à laCroisade des Albigeois en1219. C'est à l'Assomption de1223 qu'il contresigne l'acte d'affranchissement que la comtesseMahaut, veuve deHervé de Donzy, accorde à ses sujets d'Auxerre[18] (elle était de son chefcomtesse de Nevers,Auxerre etTonnerre, et baronne deDonzy par son mari Hervé), depuisDruyes-les-Belles-Fontaines ; lui-même, de retour, fera de même avec les habitants de Lormes.
Les habitants érigèrent une commune avecéchevins, un corps municipal de 12 notables, dont les noms ne nous sont pas parvenus. C'est de l'époque d'Hugues III que datent lesremparts, percés de trois portes, et comprenant 21 tours qui durèrent jusqu'au règne deLouis XIV (roi en 1643-1715). Ils commençaient à laPorte Saint-Alban qui séparait la ville du faubourg vis-à-vis la rue Saint-Pierre, remontaient cette rue, passaient sousle champ-de-L'Etape, qui deviendra une promenade, entre le four banal et le château et venaient rejoindre la PorteSaint-Jacques. De là le mur partait en direction de laPorte Fouron en passant derrière l'hôtel de ville et revenait au point de départ en passant par les jardins et la rueMontigny. Ce qui mettait la plus grande partie de la ville en dehors des remparts, ainsi que l'église. En1235, Hugues III fonde sonobit en dotant richement dans la forêt d'Espesse àPouques-Lormes, lachartreuse Sainte-Marie du Val Saint Georges qui sera détruite en1792 par la Révolution ; c'est dans ce prieuré qu'il fut inhumé l'année suivante (1236). La porte Saint-Alban était remarquable avec sa herse et son pont-levis. Elle comportait une arcade unique laissant un passage étroit et, au-dessus, était l'habitation du capitaine, gardien de la ville. Dans sa partie supérieure où se plaçait le veilleur de nuit, se trouvait une horloge publique qui fut transférée en1840 à l'hôtel de ville fraîchement bâti. C'est alors que la porte fut démolie. À la fin duXIXe siècle on voyait encore dans le mur d'une maison voisine les vestiges d'une des deux tourelles dont elle était flanquée.
Les barons de Lormes (de l'Orme), on l'a vu, sont alors aussi ceuxde Château-Chinon : par mariage, les deux seigneuries passent auxMellod'Epoisses etde St-Bris (cf. l'articleDreux) dans la1re moitié duXIIIe siècle :
Puis la terre de Lormes se divise en deux fiefs auXIVe siècle, selon la succession des Mello ([19] etDreux V) et par un accord d' entreJean II de Chalon-Arlay et le connétableGautier de Brienne ci-dessous :
Après Thibaud de Chalon vint sa cousine germaine, Charlotte de Chalon,comtesse de Joigny, dame deL'Isle et de Lormes en partie, fille de Charles de Chalon-Vitteaux-Joigny — le fils aîné de Jean de Vitteaux et Jeanne deLa Trémoïlle ci-dessus, et donc le frère aîné d'Antoine, Léonard et Bernard de Chalon[21]. Charlotte de Chalon-Joigny épousa en premières noces Adriende Sainte-Maure-Montgauger, comte deNesle[22], à qui elle donna de nombreux enfants, dont : le comte Jean, Claude, Nicolas et Edmée-Barbe de Ste-Maure.
AuXVIe siècle, selonCourtépée, la ville étaitempoisonnée (infestée) dehuguenots. Les Lormois entrèrent dans le parti de LaLigue. Le lundi de Pâques1591, la populace ayant déserté la ville pour se rendre en masse à la fête deCorbigny, le gouverneur deClamecy arriva au pied de Lormes avec les gens de son gouvernement et somma les habitants d'ouvrir les portes. Il dut battre pendant une grande partie de la journée les murs de la cité avec deux canons et quatrecouleuvrines et s'apprêtait à donner l'assaut. Les dames de Lormes sur les remparts couvrirent les assaillants d'une pluie de pierres, mêlées de cendres chaudes et d'eau bouillante. Ce n'est qu'à la faveur de la nuit que, de retour, les hommes parvinrent à entrer dans la ville. Le lendemain les habitants firent une sortie, le forçant à lever le siège. Il se retira du côté de Brèves dont il se saisit[27]. C'est depuis cette époque que le mardi de Pâques les habitants font une procession commémorative où les femmes marchent en tête par décret deLouis XIII. Peu après ce fut au tour dumaréchal d'Aumont, qui venait de traiter de façon indigne lesligueursde Château-Chinon, de se présenter à Lormes. Les Lormois obtempèrent et ouvrent les portes. D'Aumont mit le château en ruines. Son seigneur le reconstruisit peu après sur un tout autre plan. C'était un parallélogramme de grande élévation portant dans les angles une tourelle en cul-de-lampe. En1793, lesSociétés populaire y tinrent leurs assemblées et il fut nommé :Grande-Maison ou encoreLe Rocher. Il servit ensuite de caserne pour la gendarmerie et fut détruit dans un incendie en1811.
En1747, Lormes-Chalon est donc à Louis-Léon Bouthillier,comte de Beaujeu, seigneur d'Aix-lès-Angillon (fils de Jacques-Léon et petit-fils deLéon)[28]. Puis vers1772, le comte deBlangy (mari d'Anne-Marie-Pierrette Bouthillier, dame de Lormes en partie : cf. l'articlede Blangy), vend cette terre à Joseph-François Le Lièvre, marquis de La Grange (père deBlaise-François Le Lièvre de La Grange et d'Armand Le Lièvre de La Grange), commandeur de l'Ordre royal de Saint-Louis,lieutenant-général des armées du roi, puis de celles de la République en1792. Ainsi, cette vente mettait fin à la transmission de Lormes-Chalon dans la même famille en lignée féminine pendant sept siècles environ, de la fin duXIe à la fin duXVIIIe siècle.
C'est en1785, qu'est créée à Lormes la première brigade de gendarmerie, sous le nom de maréchaussée, grâce à l'entremise ducomte de Bourbon-Busset, seigneur deVésigneux, auquel les habitants votèrent des remerciements le. Le 18 du même mois l'Assemblée des notables, décida que, les pavés de la ville étant ruinés, il fallait les refaire, que les entrées seraient rendues praticables, les gages de Garde-Bois portés de 40 à 60 livres, qu'il serait acheté 150 seaux contre l'incendie et que 4 lanternes publiques équiperaient la ville : une sous l'horloge, une sous la halle, une près de la maison Bailly, une sous le portail, qu'il serait établi deux valets de ville, habillés aux frais de la communauté. Le, la même Assemblée de notables, à laquelle participait le marquis de La Grange, baron de Lormes-Châlons, obtint de ce seigneur la permission de démolir la halle qui se trouvait sur la place de l'Hôtel de Ville, à la condition que « ne pourrait nuire, ni préjudicier à ses droits, ni à ceux d'autrui » et que l'on indemniserait les personnes intéressées de manière que, dans aucun temps, ni lui, ni ses successeurs, ne fussent et ne pussent être inquiétés, ni recherchés sous aucun prétexte[29]. La Halle fut démolie par arrêté du. Sur la place se trouvait une belle croix de pierre qui sera brisée dans la tourmente révolutionnaire.
Avant la Révolution, Lormes ressortissait, pour partie de l'élection de lasubdélégation et dugrenier à sel de Château-Chinon et, en partie de la subdélégation d'Avallon et de l'élection et grenier à sel deVézelay.
La Justice s'y rendait, depuis1355, dans deux bailliages seigneuriaux : Lormes Château-Chinon et Lormes Châlons. Les appels du premier, se portaient aubailliage royal etsiège présidial deSaint-Pierre-le-Moûtier et, de là, enParlement ; ceux du second ressortissaient de la pairie de Nevers. Celui-là tenait ses séances dans la Tour de Bourbon, et celui-ci dans le château baronnial. Les sentences criminelles du premier s'exécutaient à Château-Chinon, et celles du second sur une montagne conique, au Nord de la ville, nomméeMontagne-de-la-Justice. Il y avait sur la place du Marché, actuelle place François Mitterrand, unsigne patibulaire à quatre piliers. Il y avait également à Lormes-Châlons, unegruerie, ou Tribunal pour les délits forestiers.
Les Juges deLormes-Château-Chinon qui nous sont connus sont : Pierre Grosjean en1668 ; Charles Rousseau, en1699 ; Charles Bussy en1737, Paul Desmolins, lieutenant civile et criminel, en1786. Le juge de Lormes n'était que lieutenant du bailli de Château-Chinon qui avait le droit d'y tenir sesassises quand bon lui semblait. Le bailliage de Lormes-Château-Chinon, comprenait la moitié de la ville, les paroisses deGâcogne,Mhère et plus tard celles deBrassy etDun-les-Places
Les baillis etgruyers deLormes-Châlons connus : Pierre Putas en1459 ; Guillaume Colin, gruyer : Jean Mariller en1600 ; Barthélémi Regnault en1666 ; Edme Duchos, lieutenant civil et juge des eaux et forêts en1669 ; Jean-Alban Heulhard, lieutenant en1774 ; Jean-Alban Houdaille, bailli en1788.
Les 5 et, Il y eut uneassemblée de notables en la grande salle du château pour nommer des députés à l'assemblée préliminaire de Saint-Pierre-le-Moutier et préparer les "Cahiers de doléances", plaintes et remontrances. Elle élit Jean Jourdan du Mazot, Pierre-Noël Joly, maire, Jourdan de La Garenne et N. Heulhard.
Lorsque fut décidée la nouvelle division administrative de la France, les Lormois firent des efforts pour que leur ville devînt chef-lieu de district. Ils avaient adressé le une pétition à l'Assemblée nationale et nommèrent en janvier1790 Étienne Borne de Grandpré, chevalier de Saint-Louis, ancien capitaine au régiment de la Sarre, avec une subvention de 600 livres, pour la porter à Paris, mais lemarquis de Maubec,comte de Château-Chinon, annonça que, malgré ses efforts,Corbigny était choisi. Lormes obtint leTribunal civil, qui y siégea pendant 10 ans, installé le dans l'ancien château. Le Président élu fut Alban Heulhard. Furent nommés juges : Simon Jourdan et François Pétitier d'Eschamps. Les Juges de Paix : le citoyen Chaix en1792, Sallonnyer de Boux ; Desmolins, Billaut, Monsin, Dumont, Léonce Robert en1860.
Au cours de la période révolutionnaire de laConvention nationale (1792-1795), la commune a porté provisoirement le nom deLormes-la-Montagne[30].
Lormes restera sans hôpital jusqu'en1834 après que les biens de la Maison-Dieu seront aliénés au profit de la Nation.
À l'époque deLa Terreur l'église de Lormes fut profanée et transformée entemple de la Raison. Des orgies publiques s'y déroulèrent, remplaçant le culte ancien. Le curé de l'époque, Paul Bussy, adopta laConstitution civile du clergé en prêtant serment le avec Nolot et Pacaud, ses vicaires, ayant voulu y mettre une restriction : « Dans tout ce qui ne sera pas contraire à la religion catholique ». Menacé par l'agent de la force public il renouvela son sermentpurement et simplement le suivant. Il reçut une lettre d'éloge de la part du curé intrus deBazoches, Mathieu Granet, et le célébra, sur la réquisition de la municipalité, une messe solennelle dans la cour du château, où chacun prêta le serment civique. Le lui et René Perruchot, son vicaire, renoncèrent à poursuivre leur ministère. L'abbé Bussy revint le soir à la municipalité pour remettre les clefs duTemple de la Raison qu'il avait oublié de déposer. Il envoya le à la commune six chasubles avec divers linges, un petit ciboire et les vases aux saintes huiles restés chez lui pour que la municipalité en dispose comme elle en avisera. Celle-ci distribua aux indigents, et par préférence aux parents des défenseurs de la Patrie, « ce bienfait destructeur du fanatisme », exception des galons d'or et d'argent qui furent envoyés à Corbigny.
Le 2 germinal an II (), le Lormois César-Alexandre Lefiot de Lavauxreprésentant du peuple en mission dans les départements de la Nièvre et du Loiret, passant à Lormes, se transporta avec Jacques Boucherat dans la ci-devant église, brisèrent les images pieuses, les vases sacrés, emportèrent les débrispesant huit livres onze onces et six gros dans la maison commune. Il y tint le lendemain une réunion publique pour l'épuration et la réorganisation des autorités constituées, et pour la prestation du serment à la Convention.
Le, fut inauguré le temple de la Raison. Là, le citoyen Chaix,juge de Paix, fait un discours, le maire en prononce un autre sur l'instruction qui fit sensation et descend ceindre d'un sabre le jeune Marotte, habillé aux frais de la Nation. Celui-ci monta à la tribune réciter un petit discours. Le jeune Desmolins récita laConstitution républicaine. Claude Etignard, commissaire national, chanta un hymne de sa composition sur la destruction du fanatisme. Le peuple lui en demande une autre. Le peuple se rend ensuite auxarbres de la Liberté en chantant des chants patriotiques et aux pieds des arbres de la place des Ormeaux on brûle les écrits deCamille Desmoulins et deChaumette. Puis on se rend à laGrande-Maison, l'ancien château, où l'on tire des coups de canon et allume des feux de joie, on danse avec une grande fraternité. On célébra également laFête des Martyrs de la Liberté. La citoyenne Victoire Cassard, institutrice, monta sur l'autel de la patrie la tête couronnée de feuilles de chêne, avec deux enfants couronnés de même à ses côtés avec une inscription en gros caractères : « La Vertu honnorée ». Après d'autres discours, on chante et danse.
Le, fut lu le rapport deRobespierre, dans lequel le peuple français reconnaît l'existence de l'Être suprême[29].
Le, le curé de Lormes, Étienne Méreau, décède en léguant à la ville pour la construction d'un hôpital une somme de six mille francs, à la condition de mettre un lit à disposition pour un malade curable pour les paroisses deMarigny-l'Église, deChalaux ou deSaint-Martin-du-Puy qu'il avait administrées. Le nouvel hôpital vit le jour en1834. Anne Millereau, décédée en1853, légua douze mille francs pour un lit pour un malade dePouques-Lormes et un second pourEmpury. La chapelle de l'établissement fut bâtie en1852 et consacrée parMgr Dufêtre, évêque de Nevers, le. Six religieuses de Nevers étaient là en1838 et y ouvrirent un pensionnat. En1851, lesFrères de la doctrine chrétienne de Nancy, venant deCorbigny, fondent une école de garçons.
Comme toutes les communes de France, Lormes a payé un lourd tribut lors de laGrande Guerre. Letacot à voie étroite qui relie Lormes àCorbigny etSaulieu a été inauguré en1901. Il transporte le bois et est aussi pourvu de voitures pour les voyageurs. Il met trois heures pour relier Lormes àSaulieu. Il disparaîtra définitivement en1939.
Si Lormes a été directement épargnée par laPremière Guerre mondiale, elle est concernée par laSeconde. La présence de bois offrant des cachettes naturelles est propice au développement des maquis comme leMaquis Camille. Lesmaquisards, qui connaissent parfaitement la région, harcèlent les troupes d'occupation qui se hasardent peu dans lesforêts. Le, alors que le débarquement vient d'avoir lieu enNormandie, lesForces françaises de l'intérieur (FFI), sans doute grisées par la future victoire, s'installent sur les toits et attaquent un convoi qui traverse la ville. Une troupe allemande prend aussitôt en otage les hommes qui se trouvent là. Huit seront fusillés : Robert Baudry, Jean Olivier, Paul Pozzi, Robert Fouquet, Pierre Lanchantin, André Chossefoin, Claude Colas, Pierre Petit.
| Blasonnement : « D'or à l'orme arraché de sinople. » |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[31]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[32].
En 2022, la commune comptait 1 259 habitants[Note 2], en évolution de −2,85 % par rapport à 2016 (Nièvre : −3,28 %,France horsMayotte : +2,11 %).
| 1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| 2 200 | 2 416 | 2 415 | 2 531 | 2 759 | 3 017 | 3 214 | 3 279 | 3 237 |
| 1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| 2 930 | 2 942 | 2 939 | 3 040 | 3 126 | 3 169 | 3 092 | 2 979 | 2 886 |
| 1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| 2 775 | 2 576 | 2 447 | 2 104 | 2 090 | 1 986 | 1 958 | 2 117 | 1 715 |
| 1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2004 | 2006 | 2009 |
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| 1 691 | 1 610 | 1 558 | 1 559 | 1 464 | 1 398 | 1 389 | 1 351 | 1 361 |
| 2014 | 2019 | 2022 | - | - | - | - | - | - |
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| 1 296 | 1 273 | 1 259 | - | - | - | - | - | - |

Le village rassemble les commerces de base autour de laplaceFrançois-Mitterrand, dans larue du Pont-National et dans larue Paul-Barreau (cafés, restaurants, garagistes, friperie, brocantes, boulangeries, supermarché...). On y trouve aussi des artisans et salariés pour les services à la personne.
Couverte par le haut débit, Lormes accueille la mission numérique duPays Nivernais-Morvan qui offre unespace public numérique et développe l'usage des nouvelles technologies pour la population et les entreprises.
Elle anime un réseau de 7cyber-bases du département de laNièvre, àChâteau-Chinon,Corbigny,Montsauche,Châtillon-en-Bazois,Luzy etMoulins-Engilbert. Elle offre des formations et vulgarise la culture numérique en particulier au collège, dans les écoles et à l'hôpital[35].

La ville est traversée du nord au sud par la RD 944 qui relieAvallon àChâteau-Chinon.
Une lignes d'autobus régulières dessert Lormes : ligneno 29 :Saint-Martin-du-Puy - Lormes (transports Rouzeau).
Un service de transport à la demande dessertClamecy (le mardi et le samedi) etDun-les-Places (le jeudi).
Un service de transport à la demande dessertNevers viaSaint-Saulge où une correspondance est assurée avec la ligneno 10 (transports SIYATEGIE) (les mercredi, vendredi et samedi).
La gare la plus proche (Corbigny) est reliée au réseau Sud-Est de laSNCF.

Au début duXXe siècle, la commune était desservie par une des lignes du tacot duMorvan : lechemin de fer de Corbigny à Saulieu.
La gare, reconvertie depuis en restaurant et maison d'accueil du camping, est située au bord de l'étang du Goulot. La commune disposait également de deux autres arrêts aux hameaux dePlanvoy et deSommée.
Le trafic voyageurs pris fin le.


Lormes a été labellisée "Cité de Caractère de Bourgogne Franche-Comté" en 2024[37].

Le peintreCorot fit plusieurs tableaux de Lormes et des environs.
Quelques scènes du filmLes Vétos ont été tournées dans la commune, en particulier à l'hôpital et dans l'ancienne école primaire.
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