Da Ponte est né dans une famillejuive à Ceneda (aujourd’hui Vittorio Veneto) où son père était cordonnier. Après la mort de sa mère et le remariage de son père en 1763 avec une jeunecatholique de vingt ans sa cadette, toute la famillese convertit au catholicisme et prend le nom de da Ponte, celui de l’évêque de Ceneda. Répondant aux instances de l’évêque et de son père, il entre auséminaire dePortogruaro où il découvreDante,Plutarque. Ordonnéprêtre en 1773, il enseigne au séminaire dePortogruaro dans la chaire derhétorique puis celui deTrévise d’où il est renvoyé après avoir défendu les idées deRousseau en 1776. Il s’installe àVenise où il mène une vie rocambolesque etdonjuanesque, ce qui le fait poursuivre par les autorités[1].
En 1781, il s’établit àVienne où, protégé par l’empereurJoseph II, il est nommé « poète impérial », fonction littéraire importante à la cour, succédant au grandMétastase. Il écrit notamment deslivrets pour le théâtre italien, livrets qu’il rédige pour de nombreux compositeurs dont les célèbres compositeurs du tempsMartín y Soler (notammentUna cosa rara et l’arbori di Diana) etSalieri (entre autresAxur re d’Ormus d’aprèsTarare deBeaumarchais) ; mais il est surtout connu aujourd’hui pour sa collaboration fructueuse avecWolfgang Amadeus Mozart pour trois de ses plus fameux opéras :Les Noces de Figaro (1786),Don Giovanni (1787) etCosì fan tutte (1790)[2].
En 1790, à la mort de l’empereur Joseph II, il quitte Vienne pourPrague etDresde où il retrouveCasanova qu’il avait connu à Venise et revu à Prague lors de la création deDon Giovanni. En1792, il s’installe àLondres, où il enseigne l’italien et écrit des livrets pour une compagnie d’opéra italienne, leKing’s Theatre.
En 1805, pour échapper à sescréanciers à la suite d’opérations financières douteuses, il émigre à 56 ans enAmérique avec sa compagne Anna Celestina Grahl (dont il eut 5 enfants). Il tente de gagner sa vie dans le commerce du tabac et de l'alcool, l’épicerie et la librairie avant de devenir professeur delangue et delittérature italiennes au Columbia College deNew York (qui deviendra l’université Columbia) où il eut de nombreux élèves.
En 1826, il organise à New York avecManuel Garcia, le célèbreténor, la première américaine deDon Giovanni, (avecMaria Malibran dans le rôle deZerlina). En 1833, il lève des fonds pour la création d’un opéra italien à New York et fait venirPietro Maroncelli mais ce sera un échec.
À partir de 1830, âgé de 81 ans, il écrit sesMémoires, régulièrement rééditées, dans lesquelles il raconte, en l’enjolivant et en se donnant le beau rôle, mais avec beaucoup de talent, sa vie aventureuse.
Il meurt à New York en 1838 et aura droit à des funérailles imposantes dans la cathédrale Saint Patrick deMulberry Street.
Homme de lettres et aventurier, ami deCasanova, il fut également l’introducteur et le propagateur de la langue, de la littérature et de l’opéra italien en Amérique.