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Les lanceursLongue Marche (abrégé enLM ouCZ, enchinois : 长征系列运载火箭 ; enpinyin :Chángzhēng xìliè yùnzài huǒjiàn), également appelésChang Zheng, constituent une famille delanceurs développés par larépublique populaire de Chine. La famille s'articule autour de trois catégories, les lanceurs traditionnels, de nouvelle génération, et les lanceurs à poudre. Les lanceurs traditionnels furent développés dans les années 60 et 70 et deviendront les premiers lanceurs chinois (Longue Marche 1 et2), lancés depuis la base historique deJiuquan. Par la suite dans les années 80, des versions spécialisées pour certains types de missions furent mises en service (Longue Marche 3 pour l'orbite géostationnaire etLongue Marche 4 pour l'orbite héliosynchrone) depuis de nouvelles bases de lancement, àXichang etTaïyuan. La diversité de l'offre proposée et des décisions politiques favorables mèneront à l’essor des vols commerciaux de satellites américains en Chine durant les années 90, avant que ces derniers ne se fassent bien plus rares à la suite de graves accidents et plusieurs sanctions américaines[1]. Les années 2000 seront consacrées à l'amélioration et l'optimisation des lanceurs existants, et à l'entrée de la Chine dans l'ère duvol spatial habité, avec l'envoi deYang Liwei, premier taïkonaute, surShenzhou 5 en 2003[2].
En2015 et2016, une nouvelle génération de lanceurs a été mise en service, permettant au pays de décupler ses capacités d'emport de charges lourdes, ouvrant la voie à la réalisation de plusieurs missions d'exploration de grande envergure et d'unegrande station spatiale. Ces nouveaux lanceurs,Longue Marche 5,6,7 et8 utilisent des ergols non-toxiques, et sont lancés pour certains depuis une nouvelle base de lancement, située àWenchang[3]. LaLongue Marche 11, lanceur à poudre exploité depuis 2015, permet l'envoi decharges légères depuis les bases chinoises, mais également depuis une plateforme en mer, depuis2019[4]. À l'avenir, le pays souhaite développer deslanceurs réutilisables (Longue Marche 6X,Longue Marche 8R), ainsi que deslanceurs super-lourds pour supporter de futurs vols habités lunaires et martiens (Longue Marche 9). Après plus de50 ans d'existence, la famille desLongue Marche est aujourd'hui la4e famille de lanceurs la plus tirée de l'histoire[N 1].
Les lanceursLongue Marche couvrent aujourd'hui une large gamme de capacités d'emport, allant dulanceur légerLongue Marche 11 aulanceur lourdLongue Marche 5 en passant par deslanceurs moyens comme laLongue Marche 2. Ces véhicules sont utilisés pour lancer les différents types de satellites chinois (militaires,communications,observation de la Terre, scientifiques), des satellites commerciaux, des missions d'exploration duSystème Solaire, les vaisseaux spatiaux habités duprogrammeShenzhou, ainsi que les cargosTianzhou et les stations spatiales chinoises (Tiangong,SSC). Le, la barre du300e lancement est atteinte. Le groupe d’aérospatialeCASC rappelle qu’il a fallu37 ans pour arriver au chiffre de100 lancementsLongue Marche, puis sept de plus pour les100 suivants, et seulement quatre ans pour aller du201e au300e lancement[5].
Le nom de la famille de fusées fait référence à laLongue Marche chinoise, qui est un des épisodes les plus importants et symboliques de laguerre civile chinoise, ayant abouti à l'avènement de larépublique populaire de Chine. Cela fait aussi référence au long chemin que leprogramme spatial chinois a eu à parcourir depuis ses débuts, ce majoritairement à travers cette famille de lanceurs.

Comme les autres puissances spatiales de l'époque, la Chine a commencé par développer desmissiles balistiques, qui ont par la suite constitué le point de départ pour la réalisation delanceurs orbitaux. Au milieu des années 1950, l'industrie des missiles balistiques chinois se développe avec l'aide des ingénieurs soviétiques. À l'époque les dirigeants chinois entretiennent des liens étroits avec l'Union soviétique considérée comme un pays frère régi par les mêmes principes socialistes. Le lancement d'unsatellite artificiel fait partie des objectifs inscrits dans la politique duGrand Bond en avant déclenchée parMao Zedong en et la construction de labase de lancement de Jiuquan enMongolie-Intérieure à la limite dudésert de Gobi est décidée[6]. La décision de lancer de programme, alors dénomméProjet 581[N 2], a été prise lors de la deuxième session de la huitième conférence duParti communiste chinois, et fait suite à la mise en orbite réussie du premier satellite artificiel de l'histoire,Spoutnik 1, par l'Union soviétique[7]. Un budget de200 millions de yuans est alors débloqué, devant permettre la construction d'installations d'essais de moteur àJiuquan, le développement de composants électroniques pouvant résister au vide spatial, et la construction d'unpas de tir[8]. Une délégation chinoise tentera la même année d'organiser une visite ducosmodrome de Baïkonour, en URSS, mais cela leur sera refusé par Moscou, qui ne leur permettra que de voir un lancement defusée-sonde. Toutefois, après tous ces efforts engagés, les responsables chinois réalisent que leur ambition est bien trop élevée comparée aux moyens dont dispose le pays, qui possède alors une économie très fragilisée par leGrand Bond en avant, lancé à la même époque[9]. De plus, plusieurs dissensions ont mené à de nombreux retards. Certains préféraient l'utilisation de missilesR-2 soviétiques, là où d'autres auraient voulu le développement d'un lanceur complètement national. En plus de cela, la réalisation d'un unique moteur fusée aurait nécessité à cette époque de regrouper plusieurs centaines d'entreprises et de créer des machines dont la Chine ne maîtrisait pas la fabrication. Enfin, l'Union soviétique refuse désormais de livrer des missilesR-12 de nouvelle génération. Par conséquent, leProjet 581 est annulé à la fin de l'année1959, et le gouvernement préféra se concentrer sur la réalisation defusées-sondes, ce qui débouchera sur la fuséeT-7[10].
Malgré l'annulation duProjet 581, une petite équipe de scientifiques continue à travailler sur le secteur spatial. De plus, le programme d'armement nucléaire n'est pas stoppé, mais progresse plus lentement. Le, la Chine réalise son premier tir demissile balistique depuis la base deJiuquan, grâce à unR-2 soviétique, rempli avec du carburant chinois. Le, un autre essai est tenté, avec cette fois un missileR-2 entièrement fabriqué en Chine[11]. Mais ceci marquera le dernier échange entre les deux pays, à cause de ladétérioration des relations entre la Chine et l'Union soviétique. Par la suite, les scientifiques chinois devront se baser sur leurs propres technologies[12].
Au milieu des années 1960, la situation économique du pays commence à s'améliorer, de plus, l'expérience engendrée par les tirs de fusées-sondes permet d'envisager de nouveaux développements dans le secteur spatial chinois[13]. En, une feuille de route est créée avec le but de lancer un satellite artificiel dans les cinq ans. Le Comité Spécial du Conseil Central approuva le projet et demanda à l'académie chinoise des sciences ouCAS de concevoir les grandes lignes du premier satellite en moins d'une dizaine de jours. Il en découla le satellite dénomméDong Fang Hong 1 (« L'Orient est Rouge 1 »), qui est conçu pour avoir une masse approximative d'une centaine de kilogrammes et une forme de sphère d'un mètre de diamètre[14]. Le, leProjet 651 est adopté, comprenant le développement du premier satellite ainsi que de son lanceur orbital[N 3]. Le, laFrance réalise son premiervol orbital, en envoyant avec succès le satelliteAstérix en orbite avec son lanceurDiamant, montrant non seulement que l'orbite n'était pas réservée qu'aux Américains et Soviétiques, mais aussi que laChine se devait d'être parmi l'une des premières nations à atteindre l'orbite[15].

En fin d'année, une conférence se tient àPékin, qui permettra de déterminer les caractéristiques précises des éléments du programme et de répartir ces éléments aux différents constructeurs du pays. En 1966, le gouvernement chinois commence également à envisager le développement de lanceurs plus puissants, ainsi que de plusieurs types de satellites. Le futur lanceur orbital chinois, nomméLongue Marche 1, est composé d'un missileDF-4, qui est surmonté d'un troisième étage à propergol solide pour finaliser la mise en orbite[16]. Le développement de ce missile devait également servir de base à la réalisation du futurDF-5, qui aurait dû être utilisé pour l'envoi du vaisseau habitéShuguang. La mise au point d'unpropulseur à carburant solide pour le troisième étage du lanceur fut une étape majeure pour les Chinois, à la fin des années 1960[17]. Ce troisième étage à poudre fut testé à bord de la fusée-sondeT-7A lors de deux vols ayant eu lieu en[18]. Ces deux essais en vol furent des succès, l'étage prouvant sa capacité à s'allumer à n'importe quelle altitude comprise entre 100 et320 kilomètres[19]. Après deux vols d'essais du missileDF-4 fin 1969 et début 1970, la premièreLongue Marche 1 opérationnelle décolla de la base deJiuquan le, plaçant avec succès le satelliteDong Fang Hong 1 enorbite basse. La Chine devient la cinquième puissance spatiale après l'Union soviétique (Spoutnik), lesÉtats-Unis (Explorer 1), laFrance (Astérix) et leJapon (Ōsumi)[20], et la troisième puissance à réussir une mise en orbite du premier coup, après l'Union soviétique et laFrance.

Après le premier lancement réussi de laLongue Marche 1, un deuxième tir est réalisé l'année suivante avec le premier satellite scientifique du pays,Shijian 1[21]. Plusieurs projets d'utilisation du lanceur seront ensuite étudiés, comme laCZ-1A, avec un étage àhydrogène, laCZ-1B, avec un troisième étageMage italien ou laCZ-1C avec un troisième étage à ergols stockables, mais aucun d'eux ne verra le jour. Toutefois, malgré ces évolutions envisagées, laLongue Marche 1 restait assez limitante pour les projets orbitaux chinois. Dès 1965, il est envisagé l'envoi enorbite basse de satellites d'observation récupérables, à la manière desZenit soviétiques ou desCorona américains. Ces satellites sont très massifs, plus de800 kilogrammes, et par conséquent un lanceur plus puissant devait être développé[22]. Il faudra attendre deux ans avant que la Chine ne trouve une solution, en ordonnant le développement d'un lanceur orbital basé sur le nouveau missile alors en cours d'étude, leDF-5. Afin d'obtenir un lanceur suffisamment puissant, plusieurs modifications seront effectuées par rapport au missile, notamment en optimisant la trajectoire du lanceur en vol, le tout permettant de porter la masse satellisable à 800 kg.
Le premier vol d'essai du nouveau missileDF-5 a lieu le, mais plusieurs erreurs se produisent, provoquant l'échec de la mission[23]. Ceci reporta le prochain vol d'essai au, mais le missile explosa en plein vol.Zhou Enlai, premier ministre de la Chine et dirigeant duprogramme spatial chinois, ordonna la conversion des unitésDF-5 restantes en lanceurs orbitauxLongue Marche 2. Le, la toute premièreCZ-2 décolle de la base deJiuquan, en emportant le premier satellite récupérableFSW. Néanmoins, le contrôle du lanceur fut perdu après six secondes, et le véhicule fut détruit peu après. Une vingtaine de jours plus tard, un deuxième essai est réalisé, et se soldera cette fois-ci par un succès[24]. En 1976 et 1977, deux autres tentatives réussies sont réalisées, avant que laLongue Marche 2 ne soit retirée du service dans sa version initiale[25].
Il est a noter que laCZ-2 est un lanceur produit àPékin, capitale politique du pays où siégeait alorsMao Zedong. Toutefois, sa femmeJiang Qing possède elle son fief politique dans la ville deShanghai, d'où elle décidera la construction d'un lanceur aux capacités similaires à laLongue Marche 2, dénomméTempête 1. Ce dernier est tout comme laCZ-2 basé sur le missileDF-5, mais sera abandonné dès la mort de Mao[réf. nécessaire]. La construction de ces deux lanceurs en parallèle entraînera d'immenses surcoûts, ce qui empêchera notamment le bon développement du vaisseau habitéShuguang, alors en projet, qui fut finalement abandonné, malgré le fait qu'un premier groupe detaïkonautes ait commencé son entraînement[26]. La Chine n'enverra finalement son premier vaisseau habité qu'en 2003[27].Shuguang est basé sur les satellites récupérablesFSW, et aurait dû être lancé sur une version améliorée de laLongue Marche 2, plus puissante, qui deviendra laLongue Marche 2C.

En effet, plusieurs améliorations du lanceur étaient alors prévues. Tout d'abord laLongue Marche 2A, disposant d'un troisième étage à ergols stockables, qui fut finalement remplacée au profit d'un autre projet similaire, laLongue Marche 4. Ensuite laLongue Marche 2B, possédant un troisième étage àhydrogène liquide, qui correspond à laLongue Marche 3 qui verra le jour quelques années plus tard[28]. Enfin laLongue Marche 2C consiste en une simpleCZ-2 classique, possédant deuxétages, avec une propulsion améliorée et de meilleures capacités. Développée initialement pour l'envoi du vaisseauShuguang, elle servira finalement à l'envoi de satellites de reconnaissanceFSW, ainsi que des satellites scientifiques ou commerciaux.
Durant le début des années 1970, une nouvelle base de lancement est en cours de construction, située àXichang, dans le centre de la Chine. La localisation de la base fut choisie pour son éloignement avec la frontière soviétique. Le premier pas-de-tir, dénommé ZL-1, était destiné à l'envoi du vaisseau habitéShuguang. Lors de l'annulation du programme, la base fut abandonnée pendant plus de cinq ans, avant que les travaux ne reprennent à la suite de la décision du gouvernement d'utiliser cette deuxième base pour l'envoi de satellites de télécommunications enorbite géostationnaire. La ZL-1 est reconvertie en zone d'observation des lancements, et deux pas-de-tirs sont finalement mis en service, les ZL-2 et ZL-3[29]. Située à quasiment 2 000 m d'altitude, c'est aujourd'hui encore la plus haute base de lancement orbital au monde. Pour suivre les lanceurs partant deXichang, un nouveau réseau de poursuite et de guidage est construit àXi'an. Cette nouvelle base a pour but d'accueillir non seulement lesLongue Marche 2C, mais également les nouvellesLongue Marche 3, alors en développement[30].

Le dirigeant chinoisDeng Xiaoping, qui prend les rênes du pouvoir en 1978, deux ans après la mort deMao Zedong, engage son pays dans une politique visant notamment à rétablir l'unité nationale et à favoriser le décollage économique de l'Empire du Milieu. Le secteur spatial n'y fait pas exception, et il est demandé de mettre l'accent sur les applications pratiques du vol orbital. La Chine lance donc leProjet 331 à la fin des années 1970, visant à développer de nouveauxsatellites de télécommunications enorbite géostationnaire. Toutefois, laLongue Marche 2C n'est pas assez capacitaire pour pouvoir emporter ces derniers, unappel d'offres est donc lancé pour le développement d'un nouveau lanceur orbital plus grand. Deux académies y répondront : la8e[Quoi ?], laSAST basée àShanghai, et la1re[Quoi ?], laCALT basée àPékin. Ce sont ces deux académies qui produisent respectivement les lanceursTempête 1 etLongue Marche 2, et fabriquent toutes deux des missilesDF-5.
LaCALT propose un lanceur similaire à laCZ-2, possédant un troisième étage propulsé grâce à des ergols cryotechniques, à savoir de l'hydrogène et de l'oxygène liquide. Ces ergols, bien que très efficaces, sont complexes à maîtriser, à cette époque uniquement lesÉtats-Unis et laFrance possèdent ce type de moteurs (l'Union soviétique n'y parviendra qu'en1987, sur le lanceurEnergiya). Cette version était nomméeLongue Marche 2A. LaSAST, elle, propose un lanceur plus simple, basé sur son lanceurTempête 1, qui possède lui un troisième étage à ergols stockables, bien moins efficaces, mais qui présente l'avantage d'être très simple à développer et à fabriquer. Cette version initiale était alors également dénomméeLongue Marche 2A.
Finalement, c'est la proposition de la CALT de Pékin qui est retenue en 1978. Le développement du nouveau moteur à hydrogène sera de nombreuses fois remis en question à la suite de divers incidents et explosions, mais le nouveau moteurYF-75 s'alluma pour la première fois avec succès en 1980. Le nouveau lanceur devra décoller depuis la base deXichang, originellement prévue pour l'envoi du vaisseauShuguang en orbite, qui est très avantageuse car elle est située plus près de l'équateur que la base deJiuquan, permettant aux lanceurs de bénéficier d'un plus grand effet de fronde vers l'orbite géostationnaire. Le, laLongue Marche 3 décolle pour la première fois avec le satelliteDong Fang Hong 2no 01, le premiersatellite de télécommunications chinois[31]. Toutefois, le nouvel étage à hydrogène ne parvint pas à s'allumer une deuxième fois, plaçant le satellite enorbite de transfert géostationnaire, au lieu de l'emporter enorbite géostationnaire comme prévu initialement. Le vol suivant réalisé deux mois plus tard se soldera lui par un succès, faisant de la Chine la5e nation capable de construire et lancer ses satellites de communications[32].
L'arrivée de ce nouveau lanceur permettra à la Chine d'essayer de concurrencer l'Europe pour l'envoi de satellites commerciaux, et créera laCompagnie de la Grande Muraille, chargée à partir de1985 de commercialiser les lanceurs après de clients étrangers. Les revenus générés doivent permettre à terme de financer l'amélioration progressive des lanceurs chinois. Toutefois, laLongue Marche 3 a du mal à trouver des charges utiles commerciales, et n'en enverra aucune avant les années 1990.
L'envoi de satellites de communications enorbite géostationnaire n'était pas la seule priorité du gouvernement durant les années 1980. Dès 1977, il est décidé de lancer un nouveau programme de développement spatial, dénomméProjet 771. Ce dernier a pour but de mettre au point dessatellites d'observation météorologique, qui serait ainsi lancés enorbite héliosynchrone[33]. Le projet avancera lentement, étant secondaire face au développement de laCZ-3. C'est en 1985 que les satellites météorologiques se verront attribués un lanceur. Il sera décidé d'utiliser le lanceur proposé par laSAST de Shanghai, qui est une version modifiée de laLongue Marche 2A qui avait été proposée comme alternative de la futureLongue Marche 3. Basée sur les technologies utilisées par le lanceurTempête 1, elle sera finalement dénomméeLongue Marche 4. Plusieurs modifications supplémentaires apportées après l’approbation du projet feront que laCZ-4 ne volera jamais, remplacée dès le début du développement par laLongue Marche 4A. Le lanceur utilisera comme base le missileDF-5, comme les autres lanceursLongue Marche, dans une version possédant un étage allongé de4 mètres, ceci permettant d'augmenter sa capacité d'emport. Elle possède un troisième étage à ergols stockables, développé à partir du projet deLongue Marche 1C, qui fut par la suite annulé.
Une nouvelle base de lancement sera construite, permettant d'optimiser les trajectoire de vol vers l'orbite héliosynchrone, située àTaïyuan. Un premier pas-de-tir sera construit, dénommé ZL-7, d'où partiront lesLongue Marche 4A[34]. Le premier lancement de la nouvelle fusée aura lieu le, avec le premier satellite météorologique du pays,Fengyun-1A. Deux ans plus tard, le, la deuxième et dernièreCZ-4A décolla vers l'orbite avec le satelliteFengyun-1B et deux ballons orbitaux expérimentaux[33]. Un mois plus tard, le troisième étage resté en orbite explosa, créant plus de80 débris. Après cet incident, les étages supérieurs deLongue Marche seront modifiés pour éviter que ce type de problème ne se reproduise à l'avenir[35]. Il sera décidé de mettre en pause le lanceurLongue Marche 4, ce pour quasiment10 ans, lessatellites météorologiquesFengyun ayant une espérance de vie suffisamment longue pour le permettre.

L'arrêt provisoire des vols de laLongue Marche 4A ne signera toutefois pas la fin des vols de lanceurs construits àShanghai. En effet, dès la fin des années 1980, il est développé une nouvelle génération de satellites récupérablesFSW, satellites qui deviennent dès lors trop lourds pour pouvoir être lancés sur desLongue Marche 2C. LaCALT dePékin proposera de redessiner complètement son lanceurCZ-2C pour pouvoir augmenter sa capacité d'emport, mais cette proposition sera refusée. À la place, c'est laSAST deShanghai qui développera une nouvelle version à partir de saLongue Marche 4A, dénomméeLongue Marche 2D[36]. Il s'agit d'uneCZ-4A sans troisième étage, qui permet donc d'envoyer jusqu'à 3 100 kg enorbite basse. Le premier vol eut lieu le avec le satelliteFSW-2no 01[37]. Pendant les quinze années qui suivront, le lanceur sera exclusivement utilisé pour le lancement de cessatellites d'observationFSW[38].
Les années 1990 marqueront l'arrivée des premiers vols commerciaux chinois. Bien qu'étant proposée depuis 1985, laLongue Marche 3 n'enverra son premier satellite commercial que le, en emportant le satellite américainAsiaSat-1[32]. À cette époque, les satellites de télécommunications deviennent de plus en plus lourds et nécessitent donc des lanceurs de plus en plus puissants, c'est notamment cette raison qui a mené au développement d'Ariane 5, en remplacement d'Ariane 4, enEurope[39]. En Chine également le parc de lanceurs essaye de s'adapter. C'est ainsi que laLongue Marche 3 sera agrandie et modernisée pour donner laLongue Marche 3A, qui vola pour la première fois en 1994. Cette version a nécessité le développement d'un tout nouveau troisième étage, permettant d'augmenter les capacités du lanceur de manière significative. Ce développement a duré plus de cinq ans, entre la décision de réaliser cette version et le premier vol du lanceur. Pour éviter de ne plus pouvoir répondre à la demande, laChine décida de réaliser unlanceur lourd de substitution dès 1985, en attendant laLongue Marche 3A, et la future3B. Pour ce faire, il sera ajouté quatrepropulseurs latéraux à uneLongue Marche 2C, ainsi qu'un deuxième étage allongé et un petit troisième étage, tous à ergols stockables, sauf le dernier qui est à poudre. C'est donc un lanceur très simple à mettre en œuvre, qui devient le premier lanceur lourd de la Chine, et le premier lanceur chinois à être équipé de propulseurs d'appoints[40].
Après un développement de cinq ans, le lanceur décolla pour la première fois en depuis la base deXichang, avec à bord un satellite expérimentalpakistanais et une maquette d'un satellite américain que laCZ-2E devra lancer sur un vol ultérieur. Après un essai avorté de lancement, le deuxième exemplaire décollera en août de l'année suivante avec à bord le satelliteOptus B1. Quatre mois plus tard, un autre vol est effectué durant lequel le satellite explosa dans lacoiffe du lanceur. LaLongue Marche 2E remplit toutefois sa mission, en plaçant les débris sur l'orbite attendue[41]. Le, le lanceur explose après quelques secondes de vol à cause de vents violents, passé entre les sommets des montagnes qui entourent la base. Toutefois, l'origine de cette explosion est incertaine, le lanceur ou le satellite pouvant en être la cause. Le lanceur effectuera deux missions supplémentaires avant d'être retiré du service, au profit de la nouvellement développéeLongue Marche 3B[42].

En effet, le programme de commercialisation lancé en 1985 était découpé en trois phases. Tout d'abord la réalisation de laCZ-2E, un lanceur simple à créer. Ensuite ce sera au tour de laCZ-3A d'être lancée, plus complexe, mais plus prometteuse. Enfin en dernier, la réalisation de laLongue Marche 3B, qui était considérée comme le lanceur commercial ultime par laCALT. L'unique différence avec laCZ-3A est la présence de quatrepropulseurs d'appoints, dérivés de ceux de laLongue Marche 2E. Le premier vol du lanceur le plus puissant du parc chinois eu lieu le, et fut la pire catastrophe que connut le spatial chinois depuis sa création. Le lanceur dévia de sa trajectoire dès le décollage, l'absence d'un quelconque système d'autodestruction fit qu'il continua sa route jusqu'à s'écraser sur un village situé à plus d'un kilomètre de la base. Une centaine de bâtiments furent instantanément soufflés par l'explosion, faisant au total six morts selon les autorités, et jusqu'à plusieurs dizaines selon d'autres sources non officielles[43]. Les restes du village furent détruits, et l'accident passé sous silence[1]. Cet échec, couplé à une politique américaine protectionniste pour tout ce qui se rapporte aux composants électroniques sensibles, limitent fortement par la suite l'attractivité commerciale des lanceurs chinois qui ne prendront à nouveau des parts de marché significatives qu'à la fin des années 2000[44]. De plus, cela mettra un terme au projet de création d'uneLongue Marche 3C, équipée de deux propulseurs d'appoints seulement.
La fin des années 1990 verra aussi la renaissance du lanceurLongue Marche 4A, dans une nouvelle version dénomméeLongue Marche 4B. Outre les modernisations apportées entre les deux versions, la différence la plus visible entre les deux lanceurs est la nouvellecoiffe, développée pour pouvoir lancer des satellites de taille plus importante. Le premier vol de cette nouvelle version aura lieu le, avec le satellite météorologiqueFengyun-1C[33]. À la suite de l'explosion du troisième étage en orbite en 1990, un système a été ajouté sur laCZ-4B permettant d'éventer les ergols restants dans le réservoir. Toutefois, celui-ci fut jugé inutile et dangereux pour la charge utile, et fut rapidement retiré du lanceur. En conséquence, le troisième étage lancé en octobre de la même année explosa de nouveau, créant plus de300 nouveaux débris en orbite. Le système fut rapidement réimplanté, et est toujours installé de nos jours[35].
En 1999, un autre lanceur chinois effectuera son premier vol. En effet, depuis le projet abandonné de vaisseau habité Shuguang, la Chine conserve une envie de réaliser des vols habités, mais n'a pas l'expérience nécessaire pour se lancer seule dans la réalisation d'un tel projet. Or, à la chute de l'Union soviétique, la toute nouvellefédération de Russie cherche des sources de revenus et va proposer nombre de ses technologies spatiales à la vente. C'est ainsi que débuta le programmeShenzhou, qui consiste en une version améliorée du vaisseau soviétiqueSoyouz, racheté sous licence par la Chine[45]. Pour envoyer ce vaisseau en orbite, il était nécessaire de développer un nouveau lanceur, en utilisant pour base ceux ayant déjà volé par le passé. Ainsi laCALT dePékin va reprendre son dessin de laLongue Marche 2E, agrandir légèrement les propulseurs latéraux, supprimer le troisième étage et agrandir le deuxième, donnant ainsi naissance à laLongue Marche 2F, le premier lanceur habité du pays. Lesystème d'éjection d'urgence du lanceur provient directement de celui du lanceurSoyouz, marquant ainsi la première influence étrangère directe sur un lanceur chinois depuis les débuts du programme orbital du pays. Le premier vol du vaisseau aura lieu le lors de la missionShenzhou 1, qui verra une capsule inhabitée faire plusieurs orbites autour de laTerre avant de revenir se poser[46]. LaCZ-2F décolle exclusivement deJiuquan, car la base dispose de zones suffisamment vastes pour permettre l'atterrissage d'urgence de la capsule en cas de problème sur le lanceur[47].

Durant les premières années du nouveau millénaire, la Chine se concentrera quasi-exclusivement sur la mise au point de son vaisseauShenzhou. Ainsi, en l'espace de trois ans, le pays enverra quatre vaisseaux d'essais enorbite basse grâce à laLongue Marche 2F, habités uniquement par des animaux. Désormais confiant en sa capacité d'envoyer des humains en orbite,Shenzhou 5 décollera le avec à son bordYang Liwei, le premier taïkonaute[48]. Ce lancement fait de la Chine la troisième nation à disposer d'un vaisseau et d'un lanceur habité, après lesÉtats-Unis et l'Union soviétique. À l'occasion de cette mission, le lanceur reçoit le surnom officiel de « Flèche Divine ». Le vol s'étant déroulé de manière nominale, deux autres vols habités seront réalisés durant la décennie, à savoirShenzhou 6 etShenzhou 7, mission durant laquelle la premièresortie extravéhiculaire du pays fut réalisée[49].
Toutefois, l'ambition de la Chine ne se limite pas au lancement de simples vaisseaux habités en orbite, mais inclut aussi le développement d'un programme ambitieux de stations spatiales, qui à terme, doit mener à l'assemblage d'une grande station modulaire. La première étape est franchie le, date à laquelle la première station spatiale du pays décolle,Tiangong 1[50]. Cette station doit avant tout servir de démonstrateur technologique, et fut lancée sur une version modifiée de laCZ-2F, dénomméeLongue Marche 2F/T. Cette dernière, au contraire de la version habitée, dispose d'unecoiffe classique, lui permettant ainsi d'emporter toute sorte de charges enorbite basse. La missionShenzhou 8 décollera un mois plus tard, à bord d'une version améliorée de laLongue Marche 2F, dénommée initialementLongue Marche 2G, puis renommée enLongue Marche 2F/G[51]. Ce vaisseau, inhabité, réalisera le premier amarrage chinois avecTiangong 1[52]. L'année suivante et celle d'après,Shenzhou 9 et10 décolleront pour des missions habitées à bord de cette même station, avant que cette dernière ne soit désorbitée[53]. Elle sera remplacée en 2016 parTiangong 2, une station similaire mais améliorée, qui verra la visite la même année de la missionShenzhou 11[54].

Les autres lanceurs évolueront également durant le début des années 2000. Ainsi, une nouvelle version de laLongue Marche 4 sera inaugurée en 2006, dénomméeLongue Marche 4C. Cette dernière diffère de laCZ-4B uniquement par la présence d'un troisième étage ré-allumable, plus performant, mais plus cher. Les lanceurs seront exploités en parallèle, permettant ainsi de s'adapter à leurs charges de plus en plus variées[55]. Là où laLongue Marche 4B permet l'envoi de satellites sur desorbites héliosynchrones, laLongue Marche 4C est beaucoup adaptative, et est par exemple utilisée pour l'envoi de charges plus lourdes sur desorbites polaires oubasses. Les lanceurs et les pas de tirs des différentes bases chinoises seront aussi adaptés pour que les lanceurs de la famille puissent aussi décoller deJiuquan etXichang, ce qui sera fait respectivement en 2010 et 2018[56].

LaLongue Marche 4B n'est pas la seule à avoir été améliorée durant cette période. Ce fut également le cas avec laLongue Marche 2C, qui peut depuis 1997 peuvent embarquer un petit troisième étage à poudre[57]. Le premier fut l'étageSD, développé pour l'envoi de plusieurs satellitesIridium à la fin des années 1990, suivi par l'étageSM, qui a permis le lancement des deux satellites de la missionDouble Star, réalisée en coopération avec l'Agence Spatiale Européenne[58]. Enfin, le dernier étage à poudre à avoir volé à ce jour sur le lanceur est leSMA, qui est utilisé de manière sporadique depuis 2008 pour l'envoi de différentes missions enorbite basse. Le premier vol de l'étageSD en 1997 marqua aussi le premier vol d'une version améliorée du lanceur, dénommée arbitrairementLongue Marche 2C (II). Cette dernière sera remplacée en 2003 par laLongue Marche 2C (III), qui a pour modification notable l'ajout d'ailerons de stabilisation à la base du lanceur[59].
La famille desLongue Marche 3 évoluera aussi durant les années 2000. La version initiale du lanceur, laCZ-3, effectuera son dernier vol en 2000. Elle doit sa disparition aux améliorations menées sur les autres lanceurs, et à la présence de laLongue Marche 3A, qui la rendent ainsi obsolète et inutile. LaLongue Marche 3B elle évoluera en plusieurs sous-versions à partir de 2008, dénomméesLongue Marche 3/G1,2,3 et3Z. Ces dernières permettent d'adapter le lanceur de manière précise à la charge utile qu'elles devront envoyer, et permettent aussi d'augmenter la capacité d'emport[60]. Toujours en 2008, une nouvelle version du lanceur verra le jour, dénomméeLongue Marche 3C, qui dispose de deuxpropulseurs d'appoint au lieu de quatre. Ce lanceur aurait dû être mis en service à la fin des années 1990, mais l'échec du premier vol de laCZ-3B fit annuler le projet, qui refit surface au cours des années 2000, pour permette l'envoi des satellites de la nouvelle constellation de positionnement chinoise, dénomméeBeidou[61]. Désormais, une grande partie des vols deLongue Marche 3 seront effectués dans le but de compléter cette constellation[62]. Les lanceurs de la famille serviront aussi à envoyer les premières sondes d'exploration du pays, vers laLune. Ainsi,Chang'e 1 sera envoyée par uneCZ-3A,Chang'e 2 etChang'e 5 T1 par uneCZ-3C, et pour finir,Chang'e 3 etChang'e 4 par uneCZ-3B[63].
Au cours des années 2000 le rythme des lancements s’accroît fortement. La100e Longue Marche a été lancée en 2007, et la200e en 2015. En 2011, le rythme des lancements chinois dépasse pour la première fois celui desÉtats-Unis, avec19 tirs effectués (un seul échec) contre 18 seulement (un échec également) pour les américains. Il s'agit d'un nouveau record puisqu'en 2010 la Chine n’avait effectué que15 lancements (à égalité avec lesÉtats-Unis).
En 2015, tous les lanceursLongue Marche ayant volé sont des dérivés directs du missileDF-5 (DF-4 pour laLongue Marche 1). De même, laChine ne dispose alors d'aucune autre famille de lanceurs, laTempête 1 ayant été abandonnée depuis40 ans, et le lanceur à poudreKaituozhe n'ayant volé que deux fois au début des années 2000[64]. Or, l'utilisation d'ergols stockables tels que l'UDMH et leperoxyde d'azote fait que lesLongue Marche sont moins chères, mais moins efficaces et performantes que des lanceurs classiques. De plus, ces ergols hautement toxiques peuvent mener à de graves accidents si une fuite se déclare lors des préparatifs d'un vol[65].
Or, la Chine développe depuis 2001 des lanceurs plus puissants que laLongue Marche 3B, qui pourraient permettre d'envoyer des missions spatiales plus ambitieuses. Les nombreuses limitations au niveau des performances qu'implique l'utilisation d'ergols stockables vont mener le pays à développer un lanceur basé sur d'autres ergols. Ce développement s'annonce compliqué, la Chine n'ayant aucune expérience de lapropulsion spatiale avec d'autresergols liquides, mais un élément leur permettra de réduire ce temps. En 2002, le hangar abritant le dernier exemplaire du lanceur soviétiqueEnergiya ainsi que la navette spatialeBourane s'effondre aucosmodrome de Baïkonour[réf. nécessaire]. On retrouva quatre moteurs à hydrogèneRD-0120 épargnés par la chute, qui furent ensuite vendus à la Chine[66]. De même, le pays achètera également plusieurs moteursRD-120 équipant alors le lanceur soviétiqueZenit, fonctionnant aukérosène. Ces moteurs serviront uniquement de base à la réalisation d'autres, et ne seront ni utilisés, ni reproduits sur de futurs lanceurs.

Le nouveaulanceur lourd du pays sera laLongue Marche 5. Néanmoins, la réalisation du lanceur nécessitera la création d'étages de plus de 3,35 mètres de diamètre. Or, la taille des tunnels par lesquels ces derniers doivent transiter pour atteindre leur base de lancement empêche de pouvoir les lancer depuis les bases traditionnelles chinoises. Ainsi, il sera décidé de créer une nouvelle base de lancement, située àWenchang, sur l'île d'Hainan, ainsi les étages pourront transiter par bateau. De même, une nouvelle usine sera construite àTianjin, à proximité immédiate du port[67]. La construction de cette dernière ne démarrera qu'en 2007, à cause du manque de fonds alloués au programme de développement. La nouvelle usine, dont le coût est estimé à650 millions dedollars américains, a une superficie totale de 500 000 m2[68].
La nouvelleLongue Marche 5 étudiée possède un premier et un deuxième étage fonctionnant avec de l'hydrogène et de l'oxygène liquides, et quatrepropulseurs d'appoint fonctionnant au kérosène, propulseurs qui seront équipés de deux moteursYF-100. Ces propulseurs latéraux serviront de base à la réalisation d'une nouvelle famille de lanceurs[69]. Tout d'abord, il sera créé laLongue Marche 6, à partir d'un propulseur latéral deLongue Marche 5 raccourci, qui ne sera équipé que d'un unique moteurYF-100. Devenue unlanceur léger, la fusée possède une capacité d'emport légèrement inférieure à laLongue Marche 2C, qui était alors la moins capacitaire des fusées chinoises. Elle effectuera son premier vol le, vol qui marque le premier lancement de cette nouvelle famille, et le premier lancement d'un lanceur chinois fonctionnant au kérosène[70]. Ce premier vol fera également de la Chine le deuxième pays de l'histoire à maîtriser la technologie desmoteurs au kérosène à combustion étagée, après l'URSS/Russie.
Un autre lanceur sera également créé, dénomméLongue Marche 7. Ce dernier possède comme premier étage un propulseur latéral deLongue Marche 5, avec deux moteursYF-100. À cela s'ajoutent quatre propulseurs d'appoint, d'un diamètre plus réduit de 2,25 mètres (similaire à ceux de laCZ-3B), également équipés d'un unique moteurYF-100. En ajoutant un deuxième étage, laCZ-7 devient unlanceur lourd, capable de placer plus de masse enorbite basse que laLongue Marche 2F[71].
Il effectua son premier vol en 2016, inaugurant ainsi la nouvelle base deWenchang (laLongue Marche 6 est tirée depuisTaïyuan). Sur ce premier lancement, il était équipé d'un étage supérieur àergols liquides, dénomméYZ-1S. Le lancement suivant se fit avec le premiervaisseau cargo du pays, dénomméTianzhou, qui est ensuite allé s'amarrer en orbite à la station spatialeTiangong 2[72]. Après cela, la station spatiale fut désorbitée, le pays se concentrant ainsi sur la réalisation d'unegrande station spatiale modulaire, dont tous les cargos de ravitaillement seront également lancés par laLongue Marche 7[73]. À l'avenir, le lanceur pourrait aussi complètement remplacer laLongue Marche 2F/G pour l'envoi du vaisseau habitéShenzhou. En 2020, une nouvelle version sera inaugurée, qui dispose d'un troisième étage àhydrogène etoxygène liquide provenant de laLongue Marche 3B. Ainsi, cetteLongue Marche 7A devient adaptée pour l'envoi de satellites enorbite géostationnaire. Toutefois, le premier vol fut un échec[74].
Une fois laLongue Marche 6 et7 en service, le pays se sentait apte a effectuer le premier vol orbital de laLongue Marche 5. Ce fut chose faite le (avec quatre ans de retard sur le planning initial), vol durant lequel le lanceur était équipé d'une étage additionnelYZ-2[75]. Le nouveau lanceur effectuera un deuxième vol l'année suivante, qui se soldera par un échec, ce qui stoppa tous les vols du lanceur alors prévu, ce jusqu'en2019, date à laquelle il décolla une troisième fois, avec succès[76]. En 2020, une nouvelle version est créée, laLongue Marche 5B. Cette dernière ne possède pas de deuxième étage, et est adaptée pour l'envoi de charges lourdes vers l'orbite basse. Sur ce vol inaugural, elle emportait unvaisseau habité de nouvelle génération, préfigurant ainsi les futurs plans lunaires du pays[77]. En, laCZ-5 emportera[Passage à actualiser] le premieratterrisseur martien du pays,Tianwen-1[78]. En novembre, elle lança la premièremission de retour d'échantillons lunaires du pays,Chang'e 5[79].

La création de cette nouvelle génération de lanceurs ne marque toutefois pas l'arrêt de l'utilisation des anciens lanceurs, qui continueront également d'évoluer après 2015. Tout d'abord, lesLongue Marche 2C et2D seront adaptées pour pouvoir accueillir des étages supérieurs àergols liquides (les précédents étaient àergols solides). C'est ainsi qu'en 2018, ces deux lanceurs pourront décoller avec respectivement un troisième étageYZ-1S etYZ-3[80]. LesLongue Marche 2 et4 seront aussi modifiées pour pouvoir emporter un, ou deux petits satellites dans des adaptateurs de vol situés à la base de lacoiffe. De plus, ces lanceurs peuvent depuis 2019 être tirés avec desgrilles de stabilisations au sommet du premier étage, permettant ainsi de diriger ce dernier pendant sa retombée, et d'éviter qu'il ne percute de potentielles zones habitées[81].
LesLongue Marche 2F ne sont également pas abandonnées. Après l'envoi deTiangong 2 etShenzhou 11 en 2016, le lanceur sera mis en pause, le temps que laLongue Marche 5 puisse envoyer les premiers modules de lafuture station spatiale chinoise, ce qui a eu lieu en. Avant cela, en, laLongue Marche 2F/T emportera[Passage à actualiser] une navette spatiale expérimentale en orbite, comparable aux objectifs duX-37b américain[82].
LesLongue Marche 3 continueront également d'être modernisées et adaptées à de nouvelles charges utiles. Ainsi, en 2020, une version spécifique de laLongue Marche 3B, dénomméeLongue Marche 3B/G3Z (II), est mise en service, et permet l'envoi de satellites normalement trop lourds pour être emportés sur ce lanceur (la capacité d'emport passe de 5 500 à 5 550 kg)[83]. Ceci est rendu possible par une optimisation de la fabrication du lanceur, et au retrait de certaines pièces, jugées inutiles. La même année, le pays tentera pour la première fois d'utiliser desparachutes dans les propulseurs d'appoint du lanceur, afin de les récupérer en meilleur état, et de pouvoir contrôler leur descente[84].
La Chine a également début 2015 un besoin croissant de lancement de petits satellites, or à cette époque, le lanceur le moins puissant du pays était laLongue Marche 6, qui possède une capacité d'emport de plus de 1 500 kg. Pour pallier ce problème, il fut décidé de concevoir un nouveaulanceur léger, dénomméLongue Marche 11. Toutefois, l'origine de la dénominationLongue Marche pour ce lanceur reste un mystère, laCZ-11 ne possédant aucun élément en commun avec les autres lanceurs de la famille. Il s'agit d'un lanceur entièrement àpoudre, le deuxième du pays après laKaituozhe, basé sur le missileDF-31, qui possède une capacité d'emport de 750 kg. Il a la spécificité notable d'être lancé depuis un silo mobile, depuis la base deJiuquan et deXichang[85]. En 2019, laLongue Marche 11 effectuera[Passage à actualiser] le premier vol orbital chinois depuis la mer, sur une barge, dans une version adaptée dénomméeCZ-11H[86]. Le port d'attache lors de ces vols est situé dans la ville d'Haiyang, dans laquelle un complexe de préparation de vol a été construit[87]. Ce même complexe sert également de site de production pour le lanceur, dont le premier exemplaire fut lancé fin 2020 depuis Xichang, avec les observatoiresGECAM[88]. Auparavant, lesCZ-11 étaient fabriquées à Xi'an.
Le, laLongue Marche 8 effectua son premier vol depuis la base de Wenchang[89]. Le lanceur est constitué d'un premier étage similaire à celui de laLongue Marche 7, mais avec seulement deuxpropulseurs latéraux (laCZ-7 en possède quatre). Le deuxième étage, à hydrogène, est lui directement dérivé de celui utilisé surCZ-3 etCZ-7A. Destiné principalement à rejoindre l'orbite héliosynchrone, le lanceur est prédestiné à remplacer à terme laLongue Marche 3 et4 pour les vols vers cette orbite.


Durant le début de la décennie 2020, la Chine se concentre majoritairement sur la mise en service opérationnelle de sanouvelle station spatiale modulaire. Les modules de cette dernière seront lancés par laLongue Marche 5B. Le premier d'entre eux,Tianhe, fut envoyé en orbite le avec succès, ouvrant ainsi le début des opérations pour laSSC[90],[91]. Les équipages sont envoyés à bord grâce au vaisseau spatialShenzhou, toujours lancé surLongue Marche 2F, à une fréquence d'un tous les six mois environ. La première mission à décoller pour laSSC futShenzhou 12, qui transportait troistaïkonautes à bord. Les vaisseaux cargosTianzhou sont eux aussi toujours envoyés surLongue Marche 7, à la même fréquence que les vaisseaux habités, dont le premier futTianzhou 2[92]. Le le moduleWentian a été lancé à bord d'uneLongue Marche 5B, et la station a été complétée parMengtian, lancé le à bord d'uneLongue Marche 5B également[93],[94].
Outre ces projets, le pays souhaite continuer à faire évoluer la famille desLongue Marche. Ainsi, laSAST réalisa le vol inaugural du lanceurLongue Marche 6A en, aux capacités égalant ainsi laCZ-8[95]. Le lanceur décolla depuis un nouveau complexe de lancement, sur labase de Taïyuan. LaLongue Marche 11 devrait elle se voir créer une version améliorée, dénomméeLongue Marche 11A, qui pourrait voler dès l'été 2022[96][Passage à actualiser].
Deuxlanceurs super-lourds sont également en projet. Ainsi, laLongue Marche 9 devrait voir le jour peu avant les années 2030, et deviendrait alors le lanceur le plus puissant et capacitaire de l'histoire du spatial chinois. Cette fusée doit permettre l'envoi de missions vers laLune etMars[97]. Un lanceur intermédiaire entre laLongue Marche 5 et laLongue Marche 9, nomméLongue Marche 10, est également en développement et est composé d'un étage central de cinq mètres de diamètre, auquel seraient accolés deux autres étages similaires. En ajoutant un deuxième étage, ce lanceur devient capable d'envoyer lenouveau vaisseau spatial chinois enorbite lunaire[98].
Les lanceurs de la famille desLongue Marche peuvent être regroupés en trois catégories distinctes:

LaLongue Marche 1 est unlanceur léger retiré du service, développé à compter de 1965 à partir du missile balistiqueDong-Feng 4. La version d'origine était capable de placer enorbite basse 300 kg. Le lanceur a été tiré quatre fois entre 1969 et 1971 dans sa version d'origine (deuxvols suborbitaux et deux vols orbitaux) et a permis de placer en orbite le premiersatellite artificiel chinois, nomméDong Fang Hong 1 (enfrançais :« L'Orient est Rouge 1 »)[99]. Lors de son deuxième vol, c'est le satellite scientifiqueShijian 1 qui sera envoyé. LaCZ-1 est envoyée en orbite depuis leSite 5020 de la base deJiuquan[100].
Le lanceur est composé de troisétages. Le premier possède quatre moteursYF-2A non orientables, propulsés grâce à de l'UDMH et de l'acide nitrique, le deuxième possède un unique moteurYF-3 non orientable fonctionnant également à l'UDMH et à l'acide nitrique. La séparation entre les deux premiers étages se fait « à chaud », c'est-à-dire que le moteur du deuxième étage est allumé avant la séparation du premier, d'où la présence de grilles pour laisser s'échapper les gaz du moteur. Ce système perdure toujours aujourd'hui sur lesCZ-2,3 et4. Le troisième étage d'accélération est lui àpropergol solide, et est dénomméGF-02. Cet étage fut essayé en vol à plusieurs reprises sur desfusées-sondesT-7A, avant d'être installé sur les lanceurs opérationnels[101]. Sur le lancement deDFH-1, ce troisième étage était équipé d'un réflecteur solaire dépliable, permettant de diminuer la magnitude de ce dernier, et donc d'augmenter sa visibilité.
Plusieurs améliorations du lanceur furent étudiées, comme laCZ-1A (possédant un troisième étage àhydrogène), laCZ-1B (équipée d'un troisième étageMage italien), laCZ-1C (un troisième étage à ergols stockables, propulsé par un moteurYF-40), et enfin laCZ-1D, permettant de placer 740 kg enorbite basse, qui elle a été tirée à 3 reprises (1 échec) pour des tests derentrée atmosphérique entre 1995 et 2002. Cette version n'a effectuée que desvols suborbitaux et n'est plus en service actuellement[102], bien qu'elle aurait dû servir delanceur commercial léger chinois. Toutefois, le lanceur n'arrivant pas à trouver preneur, il fut retiré du service.

La familleLongue Marche 2 est développée à partir dumissile balistique intercontinentalDong Feng 5. Le premier lancement remonte à 1975. C'est le lanceur chinois le plus utilisé avec plus de120 lancements à la mi-2020[103]. Plusieurs versions de puissance croissante ont été développées, la première ayant été laCZ-2, suivie de laCZ-2C, version qui vole toujours aujourd'hui[104]. Ce lanceur possède un premier étage équipé de quatre moteursYF-21, propulsés par de l'UDMH et duperoxyde d'azote, et un deuxième étage équipé d'un unique moteurYF-24. Le diamètre des deux étages est de 3,35 mètres, permettant ainsi leur transport par voie routière et ferrée.
Par la suite, le pays développera sur la base de laCZ-2C laLongue Marche 2E, servant de lanceur lourd de transition en attendant les premiers vols de laCZ-3B. Elle est équipée de quatre propulseurs latéraux, qui possèdent chacun un moteurYF-20B, fonctionnant avec les mêmes ergols que l'étage central. Cette version servira ensuite à la conception de laCZ-2F destinée au lancement du vaisseau spatial habitéShenzhou. Deux versions modernisées, laCZ-2F/G et2F/T permettront d'envoyer des vaisseauxShenzhou plus lourds, ainsi que les stations spatialesTiangong 1 etTiangong 2[105]. Latour de sauvetage au sommet du lanceur est elle équipée depropulseurs à poudre, permettant l'éjection du vaisseau en cas de problème lors du décollage.
LaLongue Marche 2D n'est pas dérivée des autresCZ-2, mais est en réalité uneLongue Marche 4 sans troisième étage à ergols stockables, construite par laSAST. Toutefois, laCZ-2D possède les mêmes moteurs que laLongue Marche 2E, sans ses propulseurs latéraux[80].
Ces lanceursLongue Marche 2 sont à la base des versions ultérieuresLongue Marche 3, et en moindre mesure desLongue Marche 4 (ces dernières provenant majoritairement du lanceurTempête 1). La famille peut décoller depuis de multiplespas-de-tirs à travers le pays, tout d'abord depuis leSite 138 (abandonné), leSite 921 (CZ-2F) et leSite 9401 (CZ-2C,CZ-2D) depuisJiuquan. Mais elle peut aussi partir deXichang (ZL-2 etZL-3), ainsi que de la base deTaïyuan (ZL-7 etZL-9)[106].
La familleLongue Marche 3 est développée à partir du lanceurLongue Marche 2 pour permettre des lancements enorbite géostationnaire de satellites de télécommunications. Le premier lancement remonte à 1984 et est le point de départ de la commercialisation de lancements par la Chine. Malgré des prix bien inférieurs à ceux pratiqués par lesÉtats-Unis, laRussie et l'Europe, le lanceur, victime de quelques ratés, n'a réussi qu'une percée relativement modeste. Dans sa version la plus puissante il peut lancer 5,2 tonnes enorbite de transfert géostationnaire[107].
Un peu plus de120 lancements ont eu lieu en40 ans. Plusieurs versions coexistent, toutes comportent troisétages. Les deux premiers étages sont propulsés, comme lesLongue Marche 2, par desmoteurs-fusées consommant un mélange d'ergols stockablesperoxyde d'azote etUDMH, lesYF-21B sur le premier étage, et lesYF-24D sur le deuxième. La spécificité du lanceurLongue Marche 3 est le troisième étage propulsé par un moteur brûlant des ergols cryotechniques (oxygène ethydrogène liquide) plus performants, la Chine étant la troisième nation à maîtriser cette technologie après lesÉtats-Unis et laFrance[108]. Lacharge utile maximale enGTO est de 5 500 kg (versionCZ-3B)[109]. Toutefois, la versionCZ-3B/G3Z (II), inaugurée en 2020, permet de lancer 50 kg supplémentaires.
LaCZ-3 était la version initiale du lanceur, qui fut améliorée enCZ-3A, qui possède un premier étage et un troisième étage plus grands[110]. CetteCZ-3A se verra par la suite ajoutée deux, ou quatrepropulseurs d'appoints, créant ainsi respectivement les versionsCZ-3C etCZ-3B[111]. Il est a noter que sur certains vols, un quatrième étageYZ-3 peut être ajouté. Toutes lesLongue Marche 3 sont lancées depuis les ZL-2 et ZL-3 de la base deXichang.

La familleLongue Marche 4 est développée par l'établissementSAST deShanghai à partir du lanceurTempête 1, quasiment identique auLongue Marche 2, pour fournir une solution de repli au cas où le développement du moteur fonctionnant àl'hydrogène et l'oxygène liquide duLongue Marche 3 aurait échoué. Cette famille de lanceurs est utilisée pour lancer lessatellites météorologiques etd'observation enorbite héliosynchrone. Après les premiers lancements réussis de laCZ-3, le lanceur continuera à voler, mais se limitera à des versions destinées à l'envoi de satellites de taille moyenne[112].
Dans sa version la plus puissante, il peut lancer 2,9 tonnes en orbite héliosynchrone depuis la base deTaïyuan. Il comporte trois étages qui sont tous propulsés par desmoteurs-fusées consommant un mélange d'ergols stockablesperoxyde d'azote etUDMH[113]. Le premier étage est propulsé par quatreYF-21B, là où le deuxième l'est par un uniqueYF-24B. Le troisième étage quant à lui possède deux moteursYF-40, qui sont réallumable surCZ-4C[55]. Le lanceur fut dérivé en une version dépourvue de troisième étage, qui fut par la suite nomméeLongue Marche 2D. LesLongue Marche 4 peuvent décoller majoritairement desZL-7 etZL-9 de la base deTaïyuan, ainsi que desSite 9401 deJiuquan etZL-3 deXichang.


Les lanceursLongue Marche 5 constituent la base d'une nouvelle[Depuis quand ?] famille defusées chinoises, possédant desétages complètement nouveaux. LaCZ-5 est le nouveaulanceur lourd de la Chine, possédant un étage central à ergols cryotechniques (oxygène liquide ethydrogène) équipé de deux moteursYF-77, deuxpropulseurs latéraux fonctionnant aukérosène et à l'oxygène liquide (deux moteursYF-100 sur chaque propulseur), et un deuxième étage également à ergols cryotechniques (deux moteursYF-75D, provenant du lanceurLongue Marche 3B). Le lanceur peut également se voir ajouter un troisième étageYZ au besoin. LaLongue Marche 5 est tirée exclusivement depuis la ZL-101, à partir d'une nouvelle base spatiale située àWenchang, sur l'île d'Hainan dans le sud-ouest de laChine[114].
Cette version initiale est avant tout adaptée pour l'envoi de charges utiles vers l'orbite géostationnaire. En 2020, une nouvelle version dénomméeLongue Marche 5B effectua son premier vol. Ce lanceur est lui adapté pour l'orbite basse, et est dépourvu de deuxième étage. C'est laCZ-5B qui est chargée d'emporter les modules de la futuregrande station spatiale chinoise[115].
La technologie utilisée sur cette fusée est inspirée en partie du programme soviétiqueEnergiya, la Chine ayant racheté notamment des moteursRD-120 du lanceurZenit, ainsi que desRD-0120 du lanceurEnergiya, permettant au pays d'acquérir l'expérience nécessaire pour la réalisation de laLongue Marche 5[116]. Les propulseurs d'appoints du lanceur ont été par la suite dérivés en de nombreux autres lanceurs orbitaux, comme laLongue Marche 6, laLongue Marche 7 et laLongue Marche 8.
LaLongue Marche 6 est unlanceur léger, permettant l'envoi de charges utiles enorbite basse jusqu'à 1 500 kg et dont le 1er lancement eut lieu le. La fusée fut développée à partir des technologies utilisées sur laLongue Marche 5. Le premierétage est en effet directement dérivé despropulseurs latéraux du lanceur, mais à la différence de ces derniers, le premier étage de laLongue Marche 6 ne comporte qu'un unique moteurYF-100. Cet étage utilise donc dukérosène et de l'oxygène liquide[117].
Le deuxième étage est lui entièrement nouveau. Fonctionnant également au kérosène et à l'oxygène liquide, il est propulsé par un unique moteurYF-115. Le troisième étage lui est propulsé par quatre moteursYF-85, qui pourraient fonctionner au kérosène et auperoxyde d'hydrogène. Le lanceur n'a pour l'instant décollé que depuis la ZL-16 de la base de lancement deTaïyuan, mais devrait être à l'avenir également lancé depuis la nouvelle base deWenchang, ou depuis la mer[118].
LaLongue Marche 6A, version dérivée, comporte un premier étage allongé, un deuxième étage lui aussi allongé et agrandi pour correspondre au diamètre du premier, et s'est également vue ajoutée quatre propulseurs latéraux[119]. A 4 reprises, ce lanceur a généré plusieurs dizaines voire centaines dedébris spatiaux suite à des fragmentations du second étage[120].
LaLongue Marche 7 fut développée pour devenir un lanceur intermédiaire entre la nouvelleLongue Marche 5 et laLongue Marche 3B. Comme laLongue Marche 6, le lanceur est réalisé en se basant directement sur les technologies utilisées par laLongue Marche 5. Ainsi, le premierétage est composé d'unpropulseur d'appoint deCZ-5 équipé de deux moteursYF-100 fonctionnant aukérosène et à l'oxygène liquide[121]. Le deuxième étage quant à lui est propulsé par quatre moteursYF-115, qui équipe également laLongue Marche 6 et fonctionne aukérosène et à l'oxygène liquide. Le lanceur possède également quatre propulseurs latéraux, tous comportant un unique moteurYF-100 (kérosène et oxygène liquide). Ces propulseurs latéraux ont une structure dérivée directement des propulseurs latéraux de laCZ-3B, bien qu'ils soient deux fois plus grands. Il est possible d'ajouter au lanceur un troisième étageYZ si besoin[122].
Après un premier lancement réussi en 2016, laLongue Marche 7 enverra le premier cargoTianzhou vers la station spatialeTiangong 2 en 2017[Passage à actualiser][123]. À l'avenir, le lanceur doit devenir le nouveau lanceur habité chinois, et remplacer laLongue Marche 2F pour le lancement des vaisseauxShenzhou. Le lanceur est exclusivement tiré depuis la ZL-201 deWenchang.
En, une nouvelle version fera[Passage à actualiser] son premier vol dénomméeLongue Marche 7A. Ce nouveau lanceur a pour but l'envoi de satellites en orbite géostationnaire grâce à l'utilisation d'un troisième étage provenant de laLongue Marche 3B, utilisant des ergols cryotechniques (hydrogène etoxygène liquide)[124].
Le lanceurLongue Marche 8, qui a effectué son premier vol le, est le premier lanceur chinois destiné à devenir partiellementréutilisable, comme le fut avant lui lanavette spatiale américaine (1981-2011) puis la fuséesuborbitaleNew Shepard (depuis 2005) et enfin la fuséeFalcon 9 (depuis 2010).
Il s'agit d'un lanceur plus puissant que laLongue Marche 6, pour l'envoi de satellites enorbite héliosynchrone. Le premierétage est composé d'une version adaptée d'unpropulseur d'appoint de laLongue Marche 5, équipé de deux moteursYF-100 fonctionnant aukérosène et à l'oxygène liquide. Deuxpropulseurs d'appoints sont flanqués sur les côtés de l'étage, similaires à ceux de laCZ-7.
Ce bloc constitué du premier étage et des deux propulseurs d'appoints solidaires reviendra se poser à la verticale sur la future version réutilisableLongue Marche 8R (à la manière de laNew Shepard ou de laFalcon 9) sur unebarge en mer[125].
Le lanceur dispose d'un deuxième étage composé de deux moteursYF-75 à ergols cryotechniques (hydrogène et oxygène liquide). Cet étage provient directement du troisième étage qui était utilisé sur le lanceurLongue Marche 3A, en 1994. Le premier lancement a eu lieu en 2020, et à terme le lanceur devrait pouvoir décoller des bases deXichang et de la ZL-201 deWenchang[126],[127].

LaLongue Marche 11, ouCZ-11, est unlanceur léger développé dans les années 2010 à partir du missile balistiqueDF-31. LaCZ-11 est le seul lanceur de la famille desLongue Marche a ne pas avoir de filiation directe avec le reste de la famille, l'origine de son appellation restant mystérieuse.
Comme le missile dont il est tiré, ce lanceur est àpropulsion solide sur les quatre étages qui le composent, le premier étage étant d'ailleurs l'étage à poudre le plus gros que laChine ait développé pour ses lanceurs nationaux[128]. LaLongue Marche 11 comporte la particularité notable d'être lancé, comme le missile dont il dérive, d'unsilo mobile. La fusée est tout d'abord éjectée par du gaz froid, avant que le moteur ne soit allumé à quelques mètres d'altitude.
En 2019, laLongue Marche 11 devient le cinquième lanceur de l'histoire à être lancé depuis la mer (aprèsScout (San Marco),Zenit (Odyssey),Volna (sous-marin nucléaire russe) etShtil (sous-marin nucléaire russe)), depuis une barge reconvertie dénomméeTai Rui. Son système de lancement par éjection du silo évite la conversion onéreuse de la barge en un pas-de-tir avec un carneau pour la flamme. Cette version marine fut dénomméeLongue Marche 11H, bien que les différences avec la version initiale soit inconnues[129].
Mi-2020, laLongue Marche 11 décolla pour la première fois de la base deXichang, avec une nouvellecoiffe, plus grande. À cette occasion, il fut annoncé qu'une versionLongue Marche 11A, plus puissante, était en développement[130].
En 2021, plusieurs évolutions de la familleLongue Marche sont envisagées. Ces nouveaux lanceurs ne sont basés qu'exclusivement sur la nouvelle génération de lanceurs, la Chine souhaitant petit à petit se passer des anciennesLongue Marche 2,3 et4.
Le lanceurLongue Marche 6 devrait être à l'avenir dérivé en plusieurs versions. LaLongue Marche 6X est complètement similaire à la version initiale, mais avec un premier étage allongé, et l'ajout de pieds d'atterrissage et de panneaux de stabilisation, ce qui devra lui permettre de revenir se poser après son vol, à la manière de laFalcon 9 ou de laNew Shepard[131].
D'autres versions de la nouvelleLongue Marche 6A furent également dévoilées lors de son vol inaugural. Une version avec deuxpropulseurs latéraux, et une sans, devrait ainsi voir le jour.
LaLongue Marche 9 doit devenir le premierlanceur super-lourd chinois, capable de lancer de potentielles missions lunaires et martiennes habitées. Le lanceur posséderait un premierétage de huit à neuf mètres de diamètre, propulsé par quatre moteursYF-650. Quatrepropulseurs latéraux entourent le bloc central, propulsés eux-aussi par quatre moteursYF-650. Ces deux éléments utilisent dukérosène et de l'oxygène liquide. Le deuxième étage lui est propulsé par deux moteursYF-220, et le troisième étage par quatre moteursYF-75D+. Ces deux étages supérieurs fonctionnent tous grâce à de l'hydrogène et de l'oxygène liquide. Le lanceur doit faire son premier vol vers 2030, depuis la base deWenchang.
LaLongue Marche 10, anciennement dénomméeLongue Marche 5DY, sera unlanceur super-lourd de capacité intermédiaire entre laLongue Marche 5 et laLongue Marche 9. Ce lanceur sera composé d'un premierétage et de deux étages identiques en guise de propulseurs d'appoint, sur le modèle de laFalcon Heavy et de laDelta IV Heavy, plus un deuxième et un troisième étage. Le premier étage et les deux propulseurs d'appoint sont propulsés chacun par sept moteursYF-100K, développant en tout une poussée de 26 270 kiloNewtons. Le deuxième étage est propulsé par deux moteursYF-100M et le troisième étage par trois moteursYF-75D consommant desergolscryogéniques. LaLongue Marche 10 a une masse au lancement de 2 187 tonnes et peut lancer70 tonnes enorbite basse ou25 tonnes eninjection translunaire : cette fusée détient donc des capacités de lancements équivalentes à celles duSpace Launch System. Le premier lancement est prévu pour 2027.
Tableau mis à jour le 1 mars 2024. Note: Seules les versions orbitales sont présentées.
| Version | État | Dates opérationnel | Ergols | Remarque | Vols orbitaux (échecs[N 4]) | Étages | Hauteur | Diamètre maximum | Masse au décollage | Poussée au décollage | Charge utile (LEO) | Charge utile (GTO) | Base de lancement |
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| Lanceurs de première génération | |||||||||||||
| Longue Marche 1 | Retirée | 1970-1971 | Ergolshypergoliques | Basé sur le missileDF-4 | 2 | 3 | 29,86 m | 2,25 m | 81,075 t | 1 020 kN | 300 kg | - | Jiuquan |
| Longue Marche 2 | Retirée | 1974-1978 | Ergolshypergoliques | Basé sur le missileDF-5 | 4 (1 échec) | 2 | 31,17 m | 3,35 m | 190 t | 2 786 kN | 1 800 kg | - | Jiuquan |
| Longue Marche 2C | En activité | 1982- | Ergolshypergoliques | Version de laCZ-2A légèrement améliorée | 83 (1 échec) | 2 (3e optionnel) | 38,83 m | 3,35 m | 192 t | 2 786 kN | 2 500 kg | 1 440 kg | Jiuquan,Xichang,Taïyuan |
| Longue Marche 2D | En activité | 1992- | Ergolshypergoliques | Version dérivée de laCZ-4 | 86 (1 échec partiel) | 2 (3e optionnel) | 43,35 m | 3,35 m | 232 t | 2 961,6 kN | 3 300 kg | - | Jiuquan,Xichang,Taïyuan |
| Longue Marche 2E | Retirée | 1990-1995 | Ergolshypergoliques | Version de laCZ-2D avec propulseurs d'appoint | 7 (3 échecs, dont 2 partiels) | 2 (4propulseurs d'appoint) | 49,686 m | 7,85 m | 462 t | 5 923 kN | 9 200 kg | 3 460 kg | Xichang |
| Longue Marche 2F | Retirée | 1999-2008 | Ergolshypergoliques | Version de laCZ-2D utilisée pour le lancement des missions habitées (vaisseauShenzhou). Comprend unetour de sauvetage | 7 | 2 (4propulseurs d'appoint) | 58,34 m | 7,85 m | 480 t | 5 923 kN | 8 400 kg | - | Jiuquan |
| Longue Marche 2F/G | En activité | 2011- | Ergolshypergoliques | 10 | 2 (4propulseurs d'appoint) | 58,34 m | 7,85 m | ? | 5 923 kN | 11 200 kg | - | Jiuquan | |
| Longue Marche 2F/T | En activité | 2011- | Ergolshypergoliques | 5 | 2 (4propulseurs d'appoint) | 52,03 m | 7,85 m | ? | 5 923 kN | 11 200 kg | - | Jiuquan | |
| Longue Marche 3 | Retirée | 1984-2000 | Ergolshypergoliques | Basé sur le missileDF-5 | 13 (3 échecs partiels) | 3 | 43,8 m | 3,35 m | 202 t | 2 961,6 kN | 5 000 kg | 1 340 kg | Xichang |
| Longue Marche 3A | Inconnu[N 7] | 1994- | Ergolshypergoliques | Version de laCZ-3 avec troisième étage plus performant. | 27 | 3 | 52,52 m | 3,35 m | 241 t | 2 961,6 kN | 8 500 kg | 2 600 kg | Xichang |
| Longue Marche 3B | En activité | 1996- | Ergolshypergoliques | Version de laCZ-3A équipée de 4 propulseurs d'appoint | 93 (4 échecs dont 2 partiels) | 3 (4propulseurs d'appoint) | 54,84 m | 7,85 m | 425,5 t | 5 923 kN | 11 500 kg | 5 550 kg | Xichang |
| Longue Marche 3C | En activité | 2008- | Ergolshypergoliques | Version de laCZ-3A équipée de 2 propulseurs d'appoint | 18 | 3 (2propulseurs d'appoint) | 54,84 m | 7,85 m | 345 t | 4 443 kN | 9 100 kg | 3 800 kg | Xichang |
| Longue Marche 4A | Retirée | 1988-1990 | Ergolshypergoliques | Basé sur le missileDF-5 | 2 | 3 | 41,9 m | 3,35 m | 249 t | 2 961,6 kN | 4 000 kg | 1 100 kg | Taïyuan |
| Longue Marche 4B | En activité | 1999- | Ergolshypergoliques | Version optimisée de laCZ-4A | 48 (1 échec) | 3 | 46,97 m | 3,35 m | 254 t | 2 961,6 kN | 4 200 kg | 1 500 kg | Jiuquan,Taïyuan |
| Longue Marche 4C | En activité | 2006- | Ergolshypergoliques | Version comportant un troisième étage réallumable | 53 (2 échecs) | 3 | 48,73 m | 3,35 m | 254 t ? | 2 961,6 kN | 4 200 kg ? | 1 500 kg ? | Jiuquan,Xichang,Taïyuan |
| Lanceurs de deuxième génération | |||||||||||||
| Longue Marche 5 | En activité | 2016- | Kérosène/LOX | 6 (1 échec) | 2 (4propulseurs d'appoint) | 56,97 m | 11,7 m | 869 t | 10 572 kN | - | 14 000 kg | Wenchang | |
| Longue Marche 5B | En activité | 2020- | Kérosène/LOX | Version de laCZ-5 sans deuxième étage | 4 | 2 | 53,66 m | 11,7 m | 837,5 t | 10 572 kN | 23 000 kg | - | Wenchang |
| Longue Marche 6 | En activité | 2015- | Kérosène/LOX | 11 | 3 | 29,237 m | 3,35 m | 103,2 t | 1 177 kN | 1 500 kg | - | Taïyuan | |
| Longue Marche 6A | En activité | 2022- | Kérosène/LOX | Version de laCZ-6 équipée de propulseurs d'appoint | 1 | 4 (4propulseurs d'appoint) | 45 m | 7,35 m | ? | 7 058 kN | 4 420 kg | - | Taïyuan |
| Longue Marche 6C | En développement | ? | Kérosène/LOX | - | 3 | ? | 3,35 m | ? | 1 177 kN | ? | - | Taïyuan | |
| Longue Marche 7 | En activité | 2016- | Kérosène/LOX | Multiples variantes potentielles (nbre propulseurs d'appoint, étages supérieurs | 7 | 2 (4propulseurs d'appoint) | 53,075 m | 7,85 m | 597 t | 7 232 kN | 13 500 kg | - | Wenchang |
| Longue Marche 7A | En activité | 2020- | Kérosène/LOX | version de laCZ-8 comportant un troisième étage | 6 (1 échec) | 3 (4propulseurs d'appoint) | 58 m | 7,85 m | 566,4 t | 7 232 kN | - | 6 000 kg | Wenchang |
| Longue Marche 8 | En activité | 2020- | Kérosène/LOX | A terme réutilisable partiellement (1er étage) | 2 | 2 (2propulseurs d'appoint) | 47 m | 7,35 m | ? | 4 712 kN | 7 600 kg | 2 500 kg | Wenchang |
| Longue Marche 9 | En développement | 2030 (prévu) | Méthane/LOX | Pour les missions lunaire avec équipage | - | 3 (4propulseurs d'appoint) | ~ 98 m | ~ 18 m | ~ 3 000 t | ~ 51 000 kN | ~ 140 000 kg | ~ 66 000 kg | Wenchang |
| Longue Marche 10 | En développement | 2027 (prévu) | Kérosène/LOX | Pour les missions lunaire avec équipage | - | 3 (2propulseurs d'appoint) | 91,6 m | 5 m | 2 187 t | 26 270 kN | 70 000 kg | ~ 33 000 kg | Wenchang |
| Longue Marche 11 | En activité | 2015- | Propergol solide | Dérivé du missileDF-31 | 12 | 4 | 20,8 m | 2 m | 58 t | 1 176 kN | 700 kg | - | Jiuquan,Xichang |
| Longue Marche 11H | En activité | 2019- | Propergol solide | Version de laCZ-11 lancée depuis une plateforme marine | 5 | 4 | 20,8 m | 2 m | 58 t | 1 176 kN | 700 kg | - | Barges maritimes |
| Longue Marche 11A | En développement | ? | Propergol solide | Version de laCZ-11 avec un diamètre du premier étage plus important | - | 2,4 m | Inconnu | Inconnu | Inconnu | ||||
| Longue Marche 12 | En développement | 2024 (prévu) | Kérosène/LOX | Produit par SAST | - | 2 | 60 m | 6,8 m | 435 t | 50 t | 10 t | - | Wenchang,Taiyuan,Jiuquan,Xichang |
Note: Ce tableau ne présente que les versions orbitales


Du premier lancement en 1970 au,416 fuséesLongue Marche ont été lancées vers l'orbite, depuis cinq bases de lancement différentes. Parmi ces vols, dix se sont soldés par des échecs totaux et huit par des échecs partiels. La base spatiale la plus utilisée pour ces lancements estXichang, alors queJiuquan est la base ayant lancée le plus de satellites sur desLongue Marche.
La famille des lanceursLongue Marche est actuellement la4e famille de lanceur la plus lancée au monde aprèsSoyouz (plus de 1 900 vols),Cosmos (625 vols) etDelta (plus de600 vols).
Tableau et graphique ci-dessous mis à jour le 22 septembre 2025 :
| Base de lancement | 1er vol orbital | Nombre de vols orbitaux | Échecs (partiels[N 8]) | Satellites lancés[133] |
|---|---|---|---|---|
| Xichang | 1984 | 168 | 3 (7) | 225 |
| Jiuquan | 1970 | 131 | 2 | 248 |
| Taïyuan | 1988 | 99 | 3 (1) | 230 |
| Wenchang | 2016 | 16 | 2 | 45 |
| Vols maritimes | 2019 | 2 | 0 | 16 |
Nombre de vols orbitaux deLongue Marche par année :
10 20 30 40 50 60 1965 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020 2025 |

Les diverses installations utilisées pour la production, l'assemblage et le lancement desLongue Marche sont réparties dans tout le pays. Deux Académies se partagent la fabrication des lanceursLongue Marche :
LaCALT dePékin, qui dispose de plusieurs sites :
LaSAST deShanghaï ne dispose que d'un seul site, dans la même ville, fabriquant lesLongue Marche 2D,4[134],6[135], et partiellement lesCZ-5,7 et8. Il est à noter que les moteurs équipant les lanceursLongue Marche sont eux fabriqués par l'AALPT, sur la base 067, sur le Mont Quinling dans leShaanxi.
Par la suite, les lanceurs sont transférés par différents modes de transport vers leur base de lancement respective. Les étages courts (moins de6 mètres) peuvent être transférés par voie routière, sur un simple camion, comme c'est par exemple le cas des étages supérieurs deLongue Marche 4, depuisShanghai versTaïyuan. Si les étages sont plus longs, alors ils sont transférés parvoie ferrée. Ces deux modes de transport contraignent les étages à mesurer au maximum 3,35 mètres de diamètre, afin qu'ils puissent passer les tunnels routiers et ferrés du pays. Pour ne pas dépasser ce chiffre, les ailerons aérodynamiques à la base des lanceurs, ajoutés au début des années 2000, ne sont installés qu'une fois le lanceur sur le pas-de-tir, à la manière des ailerons à la base du lanceurSoyouz.
Toutefois, ce diamètre maximal était extrêmement limitant pour le programme de développement des lanceurs du pays. Ainsi, le premier et le deuxième étage de laLongue Marche 5 possèdent un diamètre qui a pu être augmenté à5 mètres, grâce tout d'abord à la construction d'une usine dans la ville deTianjin, capable de manipuler des étages d'une telle taille, mais aussi grâce au transport par voie maritime, directement depuis leport de Tianjin, vers labase de Wenchang, située sur l'Île d'Haïnan. Ces étages ne passent donc ainsi par aucun tunnel, ferré ou routier[136].

LaChine dispose de cinq bases de lancement différentes:
Une fois que les lanceurs sont répartis dans leur différentes bases de lancement, les étages sont déchargés des trains et bateaux de transport, pour être transférés par camion dans un bâtiment de préparation de vol, dans lequel ils resteront plusieurs jours. Ensuite, trois modes de lancement sont mis en œuvre, en fonction des lanceurs:

Deux fuséesLongue Marche (Longue Marche 2E etLongue Marche 3B) sont visibles au musée de l'aérospatiale, situé sur l'aéroport de Zhuhai Sanzao, dans la province duGuangdong. Après le passage dutyphon Hato en 2017, les lanceurs sont retrouvés partiellement détruits, et couchés au sol. Il est incertain que les lanceurs soient toujours sur place[144].
Il semblerait également qu'un lanceurLongue Marche 3 soit exposé dans un hangar, près de labase de lancement de Xichang[145].
Des expositions temporaires sont également organisées dans plusieurs villes de Chine. Ainsi, uneLongue Marche 2E fut exposée àHong Kong en 1996[146], et uneLongue Marche 1D le fut en 2017, dans la même ville[147]. Des maquettes des versions existantes ou prévues sont aussi fréquemment présentée auSalon du Bourget, enFrance[148].
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