Les plus importantes lois Jim Crow introduisaient la ségrégation dans les services publics (établissements scolaires, hôpitaux, transports, justice, cimetière, etc.), les lieux de rassemblement (restaurants, cafés, théâtre, salle de concert, salles d'attente, stades, toilettes…) et restreignaient les interactions sociales entre Blancs et gens de couleur au strict minimum, cela au nom du principe« separate but equal » (« séparés mais égaux »).
Le nom « Jim Crow » vient de la chansonJump Jim Crow. Cette chanson est une critique des politiques populistes d'Andrew Jackson, composée et interprétée en1832 parThomas D. Rice[1],[2],[3], qui chante et danse le visage et les mains peints en noir pour caricaturer les Afro-Américains. La chanson et le spectacle qui l'inclut rencontrent un vif succès. Dès1838,« Jim Crow » est une expression péjorative désignant les personnes noires vivant aux États-Unis[4],[5]
L'expressionJim Crow laws (« lois Jim Crow ») est répertoriée pour la première fois en1892 dans le titre d'un article duNew York Times consacré à laségrégation dans les trains enLouisiane[4],[6].
LeCivil Rights Act de 1875, présenté auCongrès parCharles Sumner et promulgué par lePrésidentUlysses Grant le, garantit que toute personne, sans distinction d'ethnicité, de couleur de peau ou de passé d'esclave, doit avoir accès au même traitement dans les infrastructures recevant du public comme les hôtels, les moyens de transport, les théâtres et les autres lieux de divertissement[12]. En1883, laCour Suprême rend un arrêt déclarant inconstitutionnel leCivil Rights Act, estimant qu'aucune loi ne peut contrôler des personnes et entreprises privées[13],[14],[15].
Avec lecompromis de 1877, le gouvernement retire les dernières troupes fédérales du Sud du pays. Les démocrates blancs dits« Redeemers » ont, à ce stade, repris le pouvoir de tous les états du Sud du pays[16]. Ils mettent en place laségrégation raciale sous forme des lois Jim Crow. Les personnes noires sont parfois élues à l'échelle locale dans les années 1880, mais leur vote est annulé pour les élections étatiques et nationales. Les démocrates font voter de nouveaux critères d'éligibilité au vote, qui empêchent la participation de la majorité des personnes noires et de beaucoup de blancs pauvres[17],[18]. De 1890 à 1910, dix des onze anciens états confédérés empêchent le vote noir quasi parfaitement en instaurant des critères de taxes, d'éducation et de comptabilité[17],[18].
Des affranchis votent à La Nouvelle-Orléans, 1867.
EnLouisiane en 1910, moins de 0,5 % des hommes noirs ont le droit de vote, soit seulement 730 hommes ; dix ans plus tôt, le nombre déjà réduit était de 5 320 votants noirs[19]. EnCaroline du Nord, il ne reste aucun homme noir pouvant voter entre1896 et1904. La classe moyenne noire disparaît en une décennie d'interdiction de vote[19]. EnAlabama, les législateurs promettent que les lois ne toucheront pas les Blancs pauvres : des dizaines de milliers d'entre eux perdent quand même leur droit de vote[20]. Sans droit de vote, les personnes noires ne peuvent pas être jurées, ni se présenter aux élections locales. Elles disparaissent de la vie politique. Si les politiques de la Reconstruction ont permis de faire ouvrir des écoles publiques, les écoles noires sont beaucoup moins bien financées que les écoles blanches, elles-mêmes en difficulté en raison de l'effondrement du prix du coton[21]. Jusqu'en1900, les quelques bibliothèques ouvertes aux personnes noires sont celles de leurs écoles[22]. Si au début du vingtième siècle, de premières bibliothèques ouvrent, elles n'ont que des livres d'occasion et restent rares[23],[24],[25].
Pendant l'ère progressiste, des années 1890 aux années 1920, la ségrégation entre dans les mœurs : même là où il n'y a pas de lois Jim Crow, il est rare de voir Noirs et Blancs se mélanger[26]. La raison la plus communément invoquée est qu'en raison du racisme blanc, il serait négatif pour les personnes noires de devoir être méprisées dans la société blanche et qu'il vaut donc mieux que les Noirs restent avec des personnes qui les voient comme égales[27].
Caricature de 1904 représentant un wagon pour blancs et un wagon « Jim Crow ».
En 1890, la Louisiane fait passer une loi requérant des wagons différents pour les passagers blancs, noirs et« de couleur » (généralement métis) sur les chemins de fer. La loi exprime déjà que les Noirs et Blancs ne peuvent pas prendre le train ensemble, mais le nouveau texte précise que les personnes de couleur ne peuvent pas non plus partager le wagon des Blancs. Le militantHomer Plessy, dont un arrière-grand-parent est Noir et qui a la peau claire, prend le train des personnes blanches et refuse d'en descendre lorsqu'on lui demande son ascendance. Il est arrêté : un comité de militants dela Nouvelle-Orléans fait appel, mais perd contre la Cour Suprême dans le casPlessy v. Ferguson en1896, quand la Cour estime que le wagon« séparé mais égal » est constitutionnel[28]. En1908, une proposition est faite d'appliquer le même système aux tramways de Washington (district de Columbia), mais elle est retoquée par leCongrès[29].
Portrait officiel du président Woodrow WilsonPortrait photographique deWilliam Gibbs McAdoo.
L'élection présidentielle de 1912 nuit fortement aux droits des Afro-Américains. La plupart des Noirs vivent encore dans le sud du pays, où ils ont perdu le droit de vote[30].Woodrow Wilson, élu président, est le premier président américain né dans le Sud du pays depuis laguerre de Sécession. Son cabinet est essentiellement constitué de sudistes. Certains d'entre eux font rapidement campagne pour des lieux de travail ségrégués, alors que Washington D.C. est intégrée depuis la guerre. En1913, par exempleWilliam Gibbs McAdoo, leSecrétaire du Trésor des États-Unis, s'oppose à voir des femmes noires et blanches travaillant ensemble au gouvernement[31]. L'administration Wilson installe la ségrégation dans les bureaux gouvernementaux, malgré l'opposition des libéraux blancs et des militants noirs dans le Nord et le Midwest[32] ; le président lui-même affirme que la ségrégation raciale sert les intérêts des Blancs et des Noirs[33].
De1910 à1920, plusieurs villes duTexas interdisent l'installation de Noirs dans de nombreux quartiers. Des lois mènent à la ségrégation des fontaines à eau et des toilettes. Les« personnes de couleur » contre qui la ségrégation opère incluent par ailleurs lesAmérindiens, surtout après leur transformation en citoyens via leIndian Citizenship Act de1924[23],[34]. Les écoles amérindiennes sont très mal financées, et certains enfants fréquentent par défaut des écoles noires[23].
En 1944,William Francis Murphy parle de racisme pour la première fois de l'histoire de la Cour Suprême des États-Unis, dans le cadre du casKorematsu v. United States. Il estime que le déménagement forcé des Américains d'origine japonaise est raciste[35].
Dans les années 1930 et 1940, de nombreux boycotts sont organisés par des militants, en particulier par laNational Association for the Advancement of Colored People, engagée dès le début du siècle. Les premières manifestations obtiennent des retours positifs[36]. Après laSeconde Guerre mondiale, l'opposition monte contre la ségrégation : les personnes noires estiment avoir gagné le droit à un traitement égal en raison de leur service militaire et de leurs sacrifices. En 1948, le présidentHarry S. Truman signe la dé-ségrégation de l'armée[37].
En1954, le casBrown v. Board of Education voit l'annulation dans les seules écoles publiques de l'avis de Plessy v. Ferguson rendu en1896 par la Cour Suprême. Cette décision est prise sous l'égide du juge nouvellement nommé,Earl Warren[38],[39],[40] et à l'unanimité des neuf juges[39].
Dans la ligne de son arrêt concernant les écoles publiques, la cour suprême rend le l'arrêtBrowder v. Gayle, qui déclare la ségrégation raciale dans les transports publics inconstitutionnelle.
En, le présidentLyndon B. Johnson rencontre des militants pour les droits civiques. Le, pendant sondiscours sur l'état de l'Union, Johnson rappelle l'importance des droits civiques et de sa rencontre passée. Le, lesmeurtres de la Freedom Summer attirent l'attention nationale et permettent au Congrès de faire ratifier leCivil Rights Act de 1964[43]. Le, l'acte est ratifié[43],[44]. Il interdit la discrimination dans les entreprises, y compris les écoles privées[43].
« Aucune personne ou société n'exigera de n'importe quelle infirmière féminine blanche de travailler dans les salles d'hôpitaux, publics ou privés, dans lesquels des Noirs sont placés. »
« Toutes les stations de cet État, quelle que soit la compagnie de transport, devront avoir des salles d'attente et des guichets séparés pour les blancs et pour les personnes de couleur. »
« Tout restaurant ou tout autre endroit où est servi de la nourriture sera illégal s'il ne prévoit pas des salles distinctes pour les personnes blanches et de couleur, à moins que celles-ci ne soient efficacement séparées par une cloison pleine s'étendant du plancher vers le haut à une distance minimale de sept pieds et à moins qu'une entrée séparée soit prévue. »
« Tout mariage entre une personne blanche et une personne noire ou entre une personne blanche et une personne d'ascendance noire à la quatrième génération est interdit. »
« Tout Noir et toute femme blanche, ou tout homme blanc et toute femme noire qui ne sont pas mariés et qui vivent habituellement ensemble ou occupent la même chambre la même nuit sont punissables d'un emprisonnement ne pouvant dépasser 12 mois ou d'une amende maximale de 500 dollars. »
« Toute personne qui sera reconnue coupable de l'impression, de l'édition ou de la circulation de tracts ou pétitions recommandant ou présentant au public des informations, des arguments ou des suggestions en faveur de l'égalité sociale ou en faveur du mariage entre Blancs et Noirs, sera coupable d'un délit et risquera jusqu'à 500 dollars d'amende ou 6 mois de prison. »
« Il sera maintenu par les autorités de chaque hôpital et par l'état, pour le traitement des blancs et des patients de couleur, des entrées séparées pour les blancs et pour les patients et les visiteurs de couleur, et de telles entrées seront employées seulement par la race par laquelle elles doivent être employées. »
« New Orleans, Dec 20. – The Supreme Court yesterday declared constitutional the law passed two years ago and known as the 'Jim Crow' law, making it compulsory on railroads to provide separate cars for blacks. »
↑New York Times, 30 March 1882: 'COLORED METHODISTS INDIGNANT OVER THE EXPULSION OF THEIR SENIOR BISHOP FROM A FLORIDA RAILWAY CAR. : … Colored men of spirit and culture are resisting the conductors, who attempt to drive them into the "Jim Crow cars," and they sometimes succeed…'
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