Lloyd Austin prend part à l'invasion de l'Irak en. C'est lors de l'assaut de la 3e division d'infanterie sur Bagdad, en avril 2003, qu'Austin fait sa réputation. Celui-ci est un succès spectaculaire, et le haut commandement le remarque[2]. Il participe également à laguerre d'Afghanistan de 2003 à 2005. En 2010, il devient commandant des forces d'occupation américaines en Irak et doit superviser leretrait des troupes.
Il se lie alors d'amitié avec le fils aîné deJoe Biden, Beau, également déployé en Irak, avec lequel il assiste régulièrement à des services catholiques. Il fait également la connaissance du vice-président Joe Biden qui est impressionné par son imperturbabilité. Ces rencontres en Irak seront l'un des facteurs dans la décision du président élu Biden de choisir Austin comme secrétaire à la Défense[2].
En 2013, il prend la tête ducommandement central de l'Armée de terre américaine (CENTCOM), d'où il dirige notamment les actions de lacoalition contre l'État islamique. Il est toutefois critiqué pour avoir exagéré les succès des frappes aériennes contre le groupe terroriste. Il doit par ailleurs s'expliquer en 2015 devant leCongrès concernant le fiasco d'un programme ayant coûté 500 millions de dollars pour former des rebelles syriens, ces derniers n'étant finalement que « quatre ou cinq » à être restés pour combattre[3].
Après avoir quitté l'armée, Austin devientconsultant dans lecabinet de conseil WestExec Advisors, laquelle intervient notamment auprès dusecteur de l’armement. Il est également l’un des responsables du fonds d’investissement de la société Pine Island Capital Partners[4] et siège au conseil d'administration de l'entreprise d'armementRaytheon[5].
Ses liens avec le lobby de l'armement suscitent des critiques. Ainsi, selon la journaliste Sarah Lazare : « La personne que Biden aurait choisie pour diriger le ministère de la Défense est membre du conseil d'administration de Raytheon, un fournisseur clé de bombes pour laguerre américano-saoudienne au Yémen qui a fait un lobbying agressif contre la réduction des ventes d'armes à la coalition dirigée par l'Arabie saoudite »[8]. Lloyd Austin s'est engagé à céder les parts qu'il détenait dans Raytheon dans les trois mois qui suivraient sa nomination au gouvernement afin d'éviter une situation deconflit d’intérêts, ce qui lui rapporterait 1,7 million de dollars selon la presse[5].
Le, il est hospitalisé à la suite d'un cancer de la prostate puis à nouveau le à la suite de complications. Cependant, cette hospitalisation suscite de nombreuses polémiques carJoe Biden n'a pas été prévenu de cette dernière[9].
Le, il est à nouveau hospitalisé en soins intensifs à cause d'un problème à la vessie[10].
Lloyd Austin est connu dans les cercles militaires comme « le général silencieux »[2]. Il est vivement opposé à l'intervention saoudienne dans laguerre civile yéménite alors même que les Américains soutenaient discrètement la lutte desHouthis contreAQPA (al-Qaïda dans la péninsule arabique) et prévoit les difficultés auxquelles l'armée saoudienne sera confrontée. L'intervention saoudienne marque la première fois qu'Austin s'oppose au président de la commission des services armés du Sénat,John McCain, qui critique alors l'armée pour son incapacité à soutenir pleinement l'effort saoudien[2].
Austin s'oppose à nouveau publiquement à McCain plusieurs mois après l'intervention saoudienne lorsque le sénateur de l'Arizona le critique pour son manque d'enthousiasme pour une intervention plus intensive contre l'État islamique enSyrie[2].
PourForeign Policy, Joe Biden et Lloyd Austin partagent des croyances communes, y compris un « scepticisme sain » à l'égard des interventions en série de l'Amérique au Moyen-Orient, une croyance profondément ancrée dans l'efficacité de la diplomatie et un engagement presque instinctif à reconstruire les alliances américaines[2]. Pour cette raison, il est critiqué par une partie des décideurs politiques de Washington comme n'étant pas suffisamment disposé à affronter laChine, décideurs qui auraient préféré la nomination d'une personnalité jugée plus interventionniste, commeMichèle Flournoy[2].
↑« Le secrétaire à la défense des Etats-Unis, Lloyd Austin, à nouveau hospitalisé et placé en « soins intensifs » »,Le Monde.fr,(lire en ligne, consulté le)