Lalivre est uneunité monétaire fondée sur l'argent, dont la valeur et les subdivisions ont varié suivant les pays et les époques. Elle est parfois dénomméelire avec le même sens, du motitalien.
Par lacapitulaire de 794, la nouvelle livre deCharlemagne, livre-monnaie proprement dite, est divisée en 20 solidus (sols ou sous) et pèse 16 onces romaines, soit 434,80 grammes d'argent fin (le titre maximal, indice de pureté obtenu à cette époque par les orfèvres, est de 948 millièmes). C'était l'once romaine du vrai et juste poids qui consistait en des poids enbronze portant la légende :Caroli pondus, soit : « poids de Charlemagne », pesant selon l'étalon le mieux conservé, 27,425 grammes. Dans une livre d'argent de ce poids étaient taillés 180 deniers-poids nouveaux[1].
Dans l'Empire byzantin, la livre est une monnaie de compte fréquemment utilisée pour les sommes importantes : elle est divisée en 72 nomismata, et son poids est de 324,72 g[2].
En France et dans les autres territoires appartenant à l'Empire carolingien, on utilisait, auMoyen Âge, commemonnaie de compte unelivre divisée en 20 sous, chaque sou étant lui-même divisé en 12deniers[3]. La livre valant donc 240 deniers. Une livre correspondait vraiment à une livre d'argent (environ 409 grammes) avec laquelle on frappait 240 deniers. Ainsi originellement, 240 deniers avaient exactement le poids d'une livre d'argent. Par ailleurs, seuls les deniers, et les oboles (des sous-unités des deniers) circulaient effectivement[3], conduisant ainsi les achats importants à se faire en grands quantités de numéraire[3].
Ce système a été modifié sous l'Ancien Régime (voirSystème monétaire de l'Ancien Régime). Le denier devenait également une unité de compte, et les unités en circulation se nommaient par exemplelouis,écu ouliard. Avec l'altération perpétuelle de la monnaie frappée, la valeur de la livre monétaire s'est tellement altérée que, dans les années1790, la livre valait seulement le dix-huitième de sa valeur de1266. Naturellement, 240deniers d'une telle livre alterée ne correspondaient plus à une livre de poids.
Sous l'Ancien Régime, le mot « livre », ou parfois « franc », était aussi utilisé pour désigner une simpleunité de compte, dont la valeur n'apparaissait sur aucune pièce. Par exemple, il existait des pièces d'unécu, qu'on portait en compte pour une valeur de trois livres.
Jusqu'en 1971, leRoyaume-Uni utilisait un système de type livre-sou-denier : lalivre sterling (abréviations : GBP et £) était divisée en 20 shillings, chaque shilling étant lui-même divisé en 12 pence. Une livre valait donc 240 pence.En 1971, le Royaume-Uni est passé au système décimal : une livre est depuis lors divisée en 100 pence. L'Irlande utilisait le même système que son voisin jusqu'en 1971 et a décimalisé lalivre irlandaise en même temps.
AuMoyen Âge, le système monétaireallemand avait aussi pourunité de compte la livre d'argent, ce qui signifie qu'on utilisait une livre d'argent (le « Mark ») pour frapper des pièces. On la divisait soit en 20 « Schillinge », soit en 240 « Pfennige ». Au départ, seuls circulaient les « Pfennige », mais l'altération de leur valeur conduisit à la frappe de « Schillinge ».
Leslires utilisées enItalie jusqu'à l'introduction de l'euro avaient également la même origine.Malte a aussi utilisé lalira avant d'adopter l'euro.