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Littérature russe

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Lalittérature enlangue russe proprement dite naît au cours duXVIIe siècle, tout d'abord avec la poésie et le théâtre, mais très tôt naît une très riche tradition romanesque.

Alexandre Pouchkine parVassili Tropinine, 1827.
Anton Tchekhov etLéon Tolstoï, 1901

De grands auteursrusses apparaissent auXIXe siècle d'abord avec leromantisme, au début du siècle qui voit l'éclosion d'une génération talentueuse avec surtoutAlexandre Pouchkine,Mikhaïl Lermontov. La suite du « siècle d'or de la littérature russe » produit de grands romanciers commeNicolas Gogol,Fiodor Dostoïevski,Ivan Tourgueniev,Léon Tolstoï ; la fin du siècle est marquée par la figure dudramaturgeAnton Tchekhov.

Au tournant duXXe siècle, un nouvel élan littéraire est porté par la poésiesymboliste puisfuturiste, associé à une intense activité théorique mais il se heurte vite à la persécutionsoviétique. Le siècle est cependant riche de poètes commeSergueï Essénine etVladimir Maïakovski et de romanciers commeMaxime Gorki,Boris Pasternak,Mikhaïl Cholokhov ouMikhaïl Boulgakov. La répression stalinienne frappe particulièrement de nombreux écrivains, commeVassili Grossman,Varlam Chalamov ouAlexandre Soljenitsyne, qui dénoncent le systèmetotalitaire soviétique. Dans les années 1930, leréalisme socialiste est devenu le courant prédominant en Russie. Ses figures de proue sontNikolaï Ostrovski,Alexandre Fadeïev entre autres écrivains qui ont jeté les bases de ce style. Le roman d'Ostrovski,Et l'acier fut trempé, est l'une des œuvres les plus populaires de la littérature socialiste russe.

Dans les années 1960, la seconde avant-garde russe soviétique non officielle et le postmodernisme russe ont vu le jour. En 1965-72, àLeningrad, existait le groupe de poésie et d'écriture avantgardiste absurde « Khelenkouts », qui comprenait entre autres Vladimir Erl et Aleksandr Mironov. Depuis les années 70, il existe des mouvements postmodernes non officiels tels que leconceptualisme moscovite, avec des éléments depoésie concrète.Arkadi Dragomochtchenko est considéré comme le principal représentant des poètes d'avant-garde dans la littérature russe.

La fin duXXe siècle post-soviétique a été une période difficile pour la littérature russe, avec peu de voix distinctes. Parmi les auteurs les plus populaires de cette période figurent les romanciersViktor Pelevine etVladimir Sorokine, ainsi que le poèteDmitri Prigov. AuXXIe siècle, une nouvelle génération d'auteurs russes apparaît, très différente de la prose russepostmoderne de la fin duXXe siècle, ce qui conduit les critiques à parler de « nouveau réalisme ».

Les origines

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Article connexe :Histoire de la Russie.

Immense différence avec l’Occident, il n’existe enRussie aucun document écrit avant leXIe siècle[1] : leCodex de Novgorod (de laRus' de Kiev) semble le plus ancien document littéraire. Par ailleurs, le pays ne connaît pas dechevalerie en raison dujoug tatar.« En Russie, il est impossible de découvrir aucune trace d'Humanisme, de Réforme ou de Renaissance[2]. » La Russie ne connaît aucun texte non religieux avant leXVIIe hormis des récits populaires, et pas d’université avant celle deMikhaïl Lomonossov, créée auXVIIIe siècle.

Après leschisme de 1054, l'opposition théologique et idéologique à l’Occident se traduit par le rejet de l’influence deRome puis de l’Allemagne. La Russie se réfère plus volontiers àByzance, dont Moscou récupère l'héritage après lachute de Constantinople prise par les Turcs en1453.Moscou se voit comme la « troisième Rome » et reprend l'aigle bicéphale comme symbole.

Le motLittérature

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Selon Stépan Chévyriov[3] (1806-1864), le mot actuelLiteratura ("литература") désigne la « littérature », mais il s'agit d'un emprunt duXVIIIe, pour désigner un art écrit.Slovesnost ("словесность"), l’ancien mot, signifie « art du mot »[1] et désigne un art écrit ou oral. La « литература » caractérise ainsi ce qui relève de l’écrit.

Littérature vieux-russe

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Article détaillé :Conte russe.
Illustration d'Ivan Bilibine,Le Dit de la campagne d'Igor.

Leslavon d'église est lalangue liturgique de l'Église orthodoxe :traductions de la Bible en slavon d’Église (en).Legrec médiéval (ougrec byzantin) est d'usage dans les relations diplomatiques avec l'Empire byzantin.Levieux russe (slave oriental commun) est la langue commune de la Rus (au sens très large deRuthénie) auxVIe siècle -XIVe siècle, avant la séparation russe-ukrainien-biélorusse-rusyn).

La littérature vieux-russe se constitue de rares ouvrages écrits en vieux-russe comme l'anonymeDit de la campagne d'Igor (Слово о Полку Игореве). Lesbylines, épopées orales, ont mélangé les traditions païennes et chrétiennes, dans lesquelles l'influence de lalittérature byzantine se fait sentir. Lalittérature médiévale russe est écrite en slavon avec une très forte thématique religieuse. Le premier ouvrage en russe courant, l'autobiographie de l'archevêqueAvvakoum, ne voit le jour que vers le milieu duXVIIe siècle.

XVIe siècle

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Après un longjoug mongol (1243-1502), et laguerre de succession moscovite (1425-1453), le territoire russe est unifié autour de laMoscovie sous le règne d'Ivan le Terrible (Ivan IV de Russie, 1530-1584), premier « tsar de toutes les Russies » (tsarat de Russie, 1547-1721). À sa mort, sans successeur légitime, aprèsFédor Ier (1557-1598, tsar en 1584-1598), le pouvoir échoit finalement àBoris Godounov (1551-1605).

XVIIe siècle

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Son court règne (1598-1605) ouvre leTemps des troubles (смутное время), pendant lesquels desboyards se succèdent auKremlin. Le désordre politique s'accompagne d’une famine et d’unecrise économique sans précédent, mais du point de vue culturel, ce temps chaotique est riche. Sous l'impulsion de larépublique des Deux Nations (Pologne etLituanie), la Russie s'ouvre au monde extérieur.

L'incertitude (Fédor II,Faux Dimitri,Vassili IV Chouiski,Ladislas IV Vasa) s'achève en 1615, après l'élection d'untsar en 1613 :Michel III Romanov, premier représentant de la longue dynastieRomanov[4]. À la fin duXVIIe siècle, son filsAlexis, Алексей Михайлович « le très paisible », lui succède. Son long règne (1645-1676) est marqué par de nombreuses réformes et l'apparition duraskol (schisme religieux). Sa deuxième femme,Natalia Narychkina (1651-1694, mère dePierre le Grand (1672-1725)) s'intéresse beaucoup à ce qui se passe en Europe et exerce une grande influence sur son mari. Elle introduit en particulier lethéâtre occidental et met en place une troupe permanente.

Textes

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1000
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1450
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1600
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à dater
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Auteurs

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Parmi les auteurs :

LeXVIIIe siècle

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La modernisation de la Russie

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Avec le règne dePierre le Grand (1682-1725), la culture russe se sécularise et arrive progressivement à une littérature, une peinture et une musique russes au début duXVIIIe. Amorcé à la fin duXVIIe, le changement prend corps au débutXVIIIe, avec la création deSaint-Pétersbourg en1703. En1721, l'État moscovite devient l'empire de Russie.

Dans un pays en grande partieanalphabète, Pierre le Grand fonde le premier journal russe (gratuit), « Ведомости » (Les Nouvelles). Une réforme de l’alphabet simplifie les caractères cyrilliques, en s'inspirant de l'alphabet latin[5]. En outre, de nombreuses écoles et institutions sont créées : l’Académie de Marine, l’École du Génie, l’École de Médecine de Moscou, l’Académie des Sciences, ainsi que le premier musée de Russie : laKunstkamera, située à côté dupalais d'Hiver.

Cependant, Pierre le Grand ne nourrit pas un intérêt profond pour la littérature et l’art. C’est avant tout quelqu’un de pratique, comme l’attestent ses réformes sur les académies ou l’administration en général. De même, les premiers livres imprimés en caractères cybiles sont des guides pratiques concernant l’art militaire, ou encore un manuel de correspondance.

Les genres littéraires

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Mikhaïl Vassilievitch Lomonossov.

Sous Pierre le Grand, les chansons d’amour sont tolérées, ce qui est un changement essentiel. En effet, l’amour devient « autorisé », victime autrefois des désignations les plus dures. Ses chansons reprennent la tradition orale avec son système stylistique, ses images, et la poétique nouvelle dulyrisme européen.

On autorise également la littérature narrative : apparition de récits d’aventure, qui ne sont autres que des imitations de romans de chevalerie. Les « Повести » sont le plus souvent des adaptations au contexte russe de récits étrangers. On retrouve même des caractéristiques du conte populaire.

Le héros traditionnel de ces ouvrages est généralement un noble russe entreprenant, courageux, audacieux, et attiré par l’Occident: idéal de l’homme nouveau, pour l’élite. Un exemple en est l’Histoire du marin russe Vassili Kariotsky et de la belle reine Iraklia de la terre Florentine. L’aventure se passe à l’étranger, dans le ton du merveilleux (il devient roi de la terre florentine et épouse la reine). Le choix d'un marin comme héros dénote une certaine modernité (la flotte russe existe depuis très peu).

Cependant, tout leXVIIIe est marqué par l’hégémonie de la poésie.Des auteurs commeAntioch Kantemir,Vassili Trediakovski, etMikhaïl Lomonossov au début duXVIIIe siècle forment la première vague littéraire russe. En poésieGavrila Derjavine, en proseNikolaï Karamzine etAlexandre Radichtchev, au théâtreAlexandre Soumarokov etDenis Fonvizine défrichent des genres littéraires pour l'instant inexistants.

Vers l’élaboration d’une langue littéraire

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Lesréformes de Pierre le Grand (1696-1725) entraînent une certaine occidentalisation des classes dirigeantes, dont l'adoption de langues étrangères d'éducation. Sur le modèle de l'Académie gréco-latine de Kiev (1632),Siméon de Polotsk (1629-1680), poète, écrivain spirituel,homme des Lumières, fondateur de l'école dumonastère Zaïkonospasski (en), organise l'Académie slavo-gréco-latine (1687), pour former l'élite russe.L'Université d'État de Moscou est créée en 1755 :Ivan Chouvalov,Mikhaïl Lomonossov.L'Académie impériale de Russie est fondée en 1783.

LeXVIIIe siècle est une période déterminante marquée par une grande querelle concernant l'utilisation duvieux russe (ou slavon) ou du russe populaire comme langue littéraire. En 1743,Mikhaïl Lomonossov, futur fondateur de la premièreuniversité à Moscou, écrit un traité derhétorique en posant le dilemme du slavon. En 1745, le poèteVassili Trediakovski envisage la création d’une langue littéraire, mélange de la langue populaire et du slavon.

C'est finalement cette solution qu'adopte Lomonossov en 1755 avec la premièreGrammaire russe. Il s’agit là de la première normalisation de la langue. La langue russe écrite emprunte par ailleurs à l'étranger de nombreux termes techniques. Le vocabulaire de la marine est ainsi emprunté aunéerlandais, le vocabulaire militaire à l'allemand, et les termes conceptuels proviennent souvent dufrançais.

Au tournant du siècle, l'historienNikolaï Karamzine (1766-1826), « leTite-Live de la Russie », créateur (avec Mikhaïl Mouraviov) de la prose russe moderne, écrit sonHistoire de l'État russe (depuis les temps les plus reculés jusqu’en 1611) (1816-1829).

Naissance du roman russe

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On traduit par ailleurs de plus en plus de romans occidentaux qui suscitent réflexion, comme les romans de l'abbé Prévost (à l’origine du premier débat littéraire en Russie),Madame de Scudéry,Scarron ouLesage.

Le débat prend une dimension importante. Différentes sensibilités s'affirment :

Les conservateurs, qui l'emportent dans un premier temps le débat : le poèteAlexandre Soumarokov (Cyмapоков) explique que « lire des romans est une inutile et regrettable perte de temps ».Mikhaïl Kheraskov (Xepaсков) ajoute qu'« on ne tire pas profit de la lecture des romans ».

Les opposants : Porochine (traducteur de l’abbé Prévost entre autres) argumente que les romans à l’européenne jouent un rôle social. Le succès grandissant des traductions entraîne l'apparition de romans russes qui auront beaucoup de succès.

Fédor Emine (ru) (1735-1770) est le premier romancier en langue russe, bien que d'origine étrangère. Il combine les modèles d’intrigues les plus répandus en les russifiant, et use d'un style médiocre. Mais ses romans comblent l'attente du public russe naissant et rencontrent un réel succès. Ses romans, dont le plus connu est « La fortune inconstante » (1763), proposent une sorte de mélange fantastique/réel, des amours difficiles, les poncifs du roman d’aventure, mais aussi des tableaux réalistes des mœurs de l'époque. Le fait que ces romans aient été écrits directement en russe explique pour une part leur succès. L'auteur affirme également que certaines aventures lui sont arrivées personnellement, facilitant la réception du lecteur.

Mais l’exemple de l'écrivainMikhaïl Tchoulkov (ru) (1744-1792) reflète bien un certain paradoxe. Plutôt conservateur, il considère l’écriture de roman comme une activité insignifiante. Il est cependant intéressé par le fait que la langue d'Emine soit familière, et il écrit lui-même dans le parler contemporain de Moscou. Ce fait révèle le besoin d'élaborer une langue écrite adaptée à la réalité de la Russie contemporaine.

LeXIXe siècle

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Leromantisme, au début duXIXe siècle voit l'éclosion d'une génération talentueuse avecVassili Joukovski mais surtoutAlexandre Pouchkine,Mikhaïl Lermontov etFiodor Tiouttchev.Ce siècle est le siècle d'or de la littérature russe et plus particulièrement du roman avecFiodor Dostoïevski,Nicolas Gogol,Ivan Gontcharov,Nikolaï Leskov,Mikhaïl Saltykov-Chtchedrine,Léon Tolstoï,Ivan Tourgueniev...

La littérature russe reste beaucoup influencée dès cette époque par la littérature occidentale, comme le démontreStefan Zweig dans sonessai :Trois maîtres,Dostoïevski,Balzac,Dickens[6] ainsi que Michel Cadot dansLa Russie entre Orient et Occident[7].La noblesse, la bourgeoisie et la classe élevée parlaient le français, comme une langue maternelle.

Parallèlement, les autres domaines littéraires se développent aussi avec le fabulisteIvan Krylov, les poètesIevgueni Baratynski,Constantin Batiouchkov,Nikolaï Nekrassov,Alexis Tolstoï,Fiodor Tiouttchev etAfanassi Fet, le collectif satiriqueKozma Proutkov.Anton Tchekhov développe à la fois une œuvre théâtrale essentielle, mais aussi tout un registre d'histoires très courtes qui en fait un des auteurs russophone les plus marquants.

  • L'âge d'or

LeXXe siècle

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Symbolisme et futurisme

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Le début duXXe siècle voit une vive activité dans le champ poétique avec l'éclosion de beaucoup de tendances telles lesymbolisme puis l'acméisme et lefuturisme russe. De nombreux poètes participent à ce nouvel âge d'or :Anna Akhmatova,Innokenti Annenski,Andreï Biély,Alexandre Blok,Valéri Brioussov,Marina Tsvetaïeva,Sergueï Essénine,Nikolaï Goumilev,Daniil Harms,Velimir Khlebnikov,Ossip Mandelstam,Vladimir Maïakovski,Boris Pasternak,Fiodor Sologoub ouMaximilian Volochine.

C'est également une période d'intense activité critique et théorique, avec le développement duformalisme russe.

La période soviétique

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Après larévolution d'Octobre, de nombreux écrivains russes s'exilent, notamment àBerlin, puis àParis, où de nombreusesrevues littéraires en russe sont éditées (La Pensée russe). En 1921, Nikolaï Goumilev, mari d'Akhmatova, est exécuté pour activités pro-impériales.

Maxime Gorki parIlia Répine, 1899.

Mais avec le démarrage de laNEP, une relative liberté est accordée aux écrivains, et certains exilés choisissent de revenir en Russie (Victor Chklovski,Andreï Biély, et plus tard,Maxime Gorki).

La vie littéraire reprend tant bien que mal, malgré les tracasseries du pouvoir et la précarité de l'économie. Des groupes tels que lesFrères Sérapion ou le mouvement de l'Oberiou essaient de renouveler l'esthétique du roman ou de la poésie. Une certaine critique de la société trouve même droit de cité, comme dans les romans satiriques deIlf et Pétrov ouL’Envie deIouri Olecha (1927).Mikhaïl Cholokhov publieLe Don paisible qui lui vaudra leprix Nobel de littérature en1965.

L'arrivée au pouvoir suprême deJoseph Staline en 1930 marque la fin de la relative liberté accordée aux écrivains russes par le pouvoir bolchévique. Une esthétique officielle se met en place : leréalisme socialiste. Cette doctrine littéraire est simple, il s'agit d'utiliser le talent des écrivains pour vanter les mérites et les réussites du régime ainsi que pour expliquer la propagande officielle. Le régime s'occupe d'organiser la vie littéraire et l'orientation des thèmes via l'Union des écrivains soviétiques qui relève directement du commissaire politiqueAndreï Jdanov. Toutefois laLiteratournaïa gazeta (Gazette littéraire) garde une relative indépendance d'esprit.

Très rapidement, les écrivains réfractaires sont contraints à l'exil, à la prison, au camp de travail. Les poètes futuristesVladimir Maïakovski etMarina Tsvetaïeva choisissent le suicide. Cette répression, associée à des conditions matérielles très dures dues à laSeconde Guerre mondiale conduisent à la disparition de la quasi-totalité du milieu littéraire russe. Dans le même temps, l'école de critique et dethéorie littéraire russe est mise au pas.Roman Jakobson s'installe auxÉtats-Unis,Victor Chklovski etMikhaïl Bakhtine sont réduits au silence. Certains auteurs, pour contourner la censure, s'abritent derrière le genre du conte pour enfants (Daniil Harms) ou de la bibliographie historique (Iouri Tynianov). Mais la plupart des auteurs (Mikhaïl Boulgakov,Boris Pasternak,Andreï Platonov,Ossip Mandelstam,Iouri Olecha,Isaac Babel ouVassili Grossman) continuent leur travail littéraire de manière parfois clandestine, en espérant être publiés de manière posthume ou à travers le régime dessamizdat (publications artisanales clandestines).

Les auteurs en exil comme leprix NobelIvan Bounine,Alexandre Kouprine,Boris Zaïtsev,Ivan Chmeliov réussissent à vivre de leur travail, gardent leur liberté créatrice mais ne peuvent atteindre leur public que parsamizdat.

Dans l'URSS d'après Staline, le socialisme réel reste le seul style littéraire autorisé mais les auteurs publiant sous samizdat ont plus de libertés. Surtout les auteurs peuvent vivre de leur travail et craignent moins la répression et l'internement. Les premiers récits concernant legoulag commencent à circuler en samizdat, tels ceux du prix NobelAlexandre Soljenitsyne ou deVarlam Chalamov.Venedikt Erofeïev continue son travail de publication par samizdat.

Dans la période de déclin de l'Union soviétique, les Russes émigrés reçoivent en Occident une reconnaissance assez forte tels le prix NobelJoseph Brodsky ou lenouvellisteSergueï Dovlatov. Leur œuvre n'est alors connue en URSS que parsamizdat.

Il faut attendre la politique deperestroïka entamée à la fin du desannées 1980 pour que des écrivains dissidents soient officiellement publiés en Russie.

L'écrivainVladimir Nabokov représente un cas à part : Russe de Saint-Pétersbourg, il devient Américain par la suite. Il commence sa carrière en exil à Berlin et écrit en russe, puis en anglais.

Littérature russe contemporaine

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À la fin duXXe siècle, la littérature russe doit passer une phase délicate : celle de la renaissance, par-delà le sel semé par des décennies desocialisme soviétique. Les besoins de cette période sont de deux types : former et découvrir de nouveaux talents et créer une économie de l'édition en Russie. Les maisons d'édition trouvent de l'argent pour se développer en vendant des romans de piètre qualité littéraire. Peu d'écrivains, commeViktor Pelevine (1962-) ouVladimir Sorokine (1955-) sortent du lot. Les maisons d'édition publient peu des œuvres étouffées sous la période communiste ou connues par samizdat.

La poule aux œufs d'or de l'édition russe est, comme partout ailleurs, la littérature policière. Les polars empreints d'ironie deDaria Dontsova (1952-) connaissent un grand succès. Les 50 romans policiers qu'elle a pour l'instant écrits se sont vendus à des millions d'exemplaires et sont traduits dans plusieurs pays européens.

Au début duXXIe siècle, la demande du public russe s'est fortement accrue, en qualité comme en quantité. En conséquence, l'économie de l'édition russe est obligée de fournir ses clients en cherchant et rémunérant de nouveaux talents littéraires. Le nombre de maisons d'édition et les tirages augmentent.

Un certain nombre d'écrivains russes sont désormais populaires en Europe occidentale et en Amérique du Nord, tellesTatiana Tolstaïa (1951-) ouLioudmila Oulitskaïa (1943-). Les polars deBoris Akounine (1956-) avec son personnage féticheEraste Pétrovitch Fandorine sont publiés en Europe et en Amérique du Nord.Alexandra Marinina (1957-), la plus grande écrivain de romans policiers enRussie a réussi à exporter ses livres en Europe et a bénéficié d'un grand succès enAllemagne.

La littérature plus traditionnelle trouve aussi un nouvel essor avec des auteurs venus de régions éloignées commeNina Gorlanova (1947-) dePerm avec ses histoires sur les difficultés quotidiennes et les joies de l'intelligentsia provinciale ou encoreYouri Rytkhéou (1930-2008) de laTchoukotka qui raconte les problèmes identitaires desTchouktches.

Des auteurs tels queDmitri Gloukhovski (1979-) ouSergueï Loukianenko (1968-) connaissent un succès avec leurs romans de science-fiction qui ont même été adaptés en films ou jeux vidéo.

Au cours des années 2000-2020,une nouvelle génération d'écrivains russes apparait, capable de mélanger habilement la réalité et l'imagination dans leurs œuvres[réf. nécessaire] :Mikhaïl Elizarov (1973-),Vera Bogdanova (1986-),Alexandre Pelevine (ru) (1988-),Tim Skorenko (1983-),Dmitri Kolodane (ru) (1979-),Edouard Verkine (ru) (1975-).

Notes et références

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  1. a etbIlya Serman 1992,p. 11
  2. Ilya Serman 1992,p. 12
  3. Porte-paroleslavophile, auteur d'uneHistoire de la littérature russe, essentiellement ancienne (1846-1860) très répandue à l'époque, cité parVladimir VodoffinEfim Etkind 1992,p. 703
  4. LaMaison Romanov a duré jusqu’àNicolas II en 1917
  5. Lecyrillique tel qu’on le lit aujourd’hui provient d’une seconde réforme de la langue parLénine en 1917.
  6. Traduction de Heni Bloch et Alzir Hella, Grasset, 1949, 309 p
  7. Maisonneuve et Larose, 2001, 350 p.(ISBN 978-2-7068-1491-4)

Bibliographie

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Voir aussi

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Articles connexes

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Listes d'écrivains

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Littératures hors de Russie

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Liens externes

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