Lelion asiatique,lion d'Asie[1] oulionpersan (Panthera leo persica ouPanthera leo sinhaleyus)[2],[3] ou leLion d'Arabie[4](Panthera leo arabica) surnommé leLion brun d'Arabie est unesous-espèce delions d'aspect assez différent duLion de Berberie(Panthera leo berbericus)[5] surnommé leBlanc de Berberie. Son habitat naturel s'étendait autrefois sur tout le sous-continentindien et il était possible de le trouver de laSyrie à l'Inde orientale, notamment en terre d'Arabie jusqu'au rive dugolfe Persique. À cause de la chasse et de la destruction de son habitat, il avait pratiquement disparu du continent auXXe siècle.
Les derniers spécimens sauvages, plus de 600, se trouvent en Inde, dans laforêt de Gir ainsi que dans les parties méridionales de la péninsule deSaurashtra. Un certain nombre de zoos abritent quelques individus.
Il existe peu de différences entre le lion d'Asie et lelion d'Afrique (Panthera leo leo). Lacrinière du lion d'Asie est moins touffue que celle de son homologue africain : il est fréquent que les oreilles soient dégagées plutôt qu'enfouies dans les poils. Un autre point de différenciation est une poche de peau (un gousset) qui s'étend sous le ventre jusqu'aux pattes arrière que le lion d'Afrique développe rarement[6],[7]. Le lion d'Asie a généralement un pelage plus épais et une touffe de poils plus longue au bout de la queue[7].
Lescrânes de lion d'Asie présentent également desforamens doubles[6].
Le lion d'Asie mâle mesure en moyenne 1,9 mètre de long pour 150-180 kg (120 à 160 kg pour une femelle) (tête et corps) pour une queue d'environ 80 centimètres[7].
Différences entre les mâles lion d'Asie (en haut) et le lion d'Afrique (en bas)
On ignore si le comportement social modifié du lion d'Asie est une conséquence de leur faible effectif, du faible nombre de proies de grosse taille ou encore despressions de chasse trop importantes[6]. En effet, leur type d'habitat tendrait à une organisation sociale solitaire, proche de celle du tigre[10].
Les lions d'Asie vivaient dans un habitat similaire au lion d'Afrique, constitué de savanes et de forêts peu arborées. À la suite de la réduction radicale de leur territoire, les lions d'Asie ne se retrouvent plus que dans laforêt de Gir enInde, composée d'une part d'une forêt detecks et dans les parties plus sèches d'acacias. Quelques cours d'eau et lac sillonnent le parc et se remplissent à lamousson[11].
Les lions d'Asie se retrouvent exclusivement dans leparc national et sanctuaire faunique de Gir, dans l'état duGujarat enInde. Leuraire de répartition originelle s'étendait de laGrèce au Nord duMaghreb et couvrait leMoyen-Orient jusqu'à l'Inde[11]. L'historien grecHérodote (VII, 125-126) précise que les lions, en Europe, vivent exclusivement dans les montagnes du nord de la Grèce continentale. Il raconte, pour illustrer ce propos, qu'en 480 avant Jésus-Christ, lors desGuerres médiques, desdromadaires de la caravane deXerxès sont attaqués par des lions enMacédoine[6], ces lions ne s'attaquant ni aux humains ni aux chevaux. Au fil du temps, les limites du territoire du lion d'Asie sont peu à peu repoussées : il s'éteint en Grèce dès leIer siècle av. J.-C., enPalestine auXIIIe siècle, au Pakistan en 1842 et survit jusqu'auXXe siècle (1914 environ) enIrak et enIran où il est aperçu en 1942. À la fin duXIXe siècle, seuls une centaine de lions sont décomptés dans la forêt de Gir, alors qu'en 1857 un officier britannique se vantait de tuer jusqu'à trois-cents lions dans la région deDelhi[11].En 1974 on dénombrait 200 individus au sein de la réserve du Gir. Depuis quelques décennies, il existe une population importante résidant hors de Gir, dans l'ensemble du sud de la péninsule duKathiawar, ces lions forment aujourd'hui plus de 40 % des individus sauvages.
Récemment, un projet de relocalisation de quelques individus de Gir vers laréserve de Kuno-Palpur, dans l'État voisin duMadhya Pradesh, était en projet. Bien que toujours d'actualité, celui-ci n'a pas pu se concrétiser jusqu'à présent en raison de conflits d'intérêts et de lobbying en faveur du Goudjerate.
Fiona et Mel Sunquist dansWild Cat of the World considèrent les lions d'Asie comme un cas d'école des problèmes pouvant survenir concernant la conservation d'une population isolée de gros carnivores ; quatre menaces majeures atteignent le lion d'Asie : une aire de répartition réduite, des tensions avec l'élevage domestique chaque jour plus présent, des attaques de lions contre les hommes et un appauvrissement génétique[7].
Des observations de la physiologie de certains spécimens laissaient croire que la population restante était gravement affectée par laconsanguinité, diminuant la capacité d’adaptation aux variations de l’environnement telles que lesmaladies ou même lesfeux de forêt[12]. Une autre menace est une possible réduction radicale des proies du lion à la suite d'unesécheresse par exemple[12].
Une étude réalisée dans lesannées 1990 par le Centre de biologie cellulaire et moléculaire de Hyderabad ainsi que la Surveillance zoologique deCalcutta a effectivement démontré que le niveau de diversité génétique de l’espèce est très faible. Les recherches ont également démontré que la faible hétérozygotie est responsable d’une malformation des spermatozoïdes retrouvés chez 79 % des individus étudiés, engendrant l’infertilité chez plusieurs, mettant en péril la survie de l’espèce. Quelques individus ayant une plus grande variation génétique ont cependant été découvert à l’extérieur des grands groupes connus, donnant la chance d’augmenter la diversité génétique par le croisement et la conservation.
Le lion d'Asie est également menacé par l'intrusion de l'homme dans le parc national de la forêt de Gir : desbergersmaldharis introduisent leur troupeau dans le parc, accroissant le risque de prélèvement de leur bétail par les lions. Bien qu'indemnisés par l'état indien, les tensions sont fortes et certains éleveurs laissent du bétail empoisonné à destination des lions[12].
La forêt de Gir n'étant plus suffisamment grande pour accueillir une population aussi importante, énormément d'individus vivent le long de la côte, dans un environnement inapproprié pour eux. En effet, de plus en plus de lion sont repérés le long des plages sauvages, et de nombreux cas de noyade sont recensés.
Le, cinq lions de laforêt de Gir sont morts de lamaladie de Carré. Les analyses réalisées sur les corps ont montré que la maladie est une souche est-africaine ayant déjà décimé un tiers des populations de lions africaines. Des tirs devaccins contre cette maladie sont la seule mesure de protection efficace[13].
Cette espèce compte parmi les espèces de mammifères les plus menacées, aussi le gouvernement indien a-t-il mis en place un plan deréintroduction, dit « Asiatic Lion Reintroduction Project », visant notamment à éviter qu'un seul noyau de population soit condamné à l'érosion génétique dans une seule et même forêt.
Un premier programme d'élevage conservatoire intensif s'arrêta brusquement lorsque des recherches eurent montré que la majorité des spécimens utilisés lors de ce programme étaient hybridés de lion d'Afrique ; en effet, seuls quatre individus étaient de véritables lions d'Asie[9]. L'élevage a repris en prenant garde à l'origine des lions utilisés.
La forêt de Gir est laréserve de chasse duNawab deJunagadh. En 1913, le Nawab décide de protéger le lion d'Asie, dont les populations étaient tombées à une trentaine d'individus. En 1950, les populations de la forêt de Gir s'élèvent à 220 individus. En 1957, une réintroduction dans lesanctuaire de vie sauvage de Chandraprabha est tentée par le gouvernement indien : deux lionnes et un lion sont introduits, se multiplient jusqu'à onze individus puis disparaissent mystérieusement en 1965. En 1972, d'importants efforts sont menés par leForest Departement pour réduire la quantité de bétail sur le parc et dans les années 1980, la population de lion d'Asie monte à 284 individus en 1990 puis à 304 individus en 1995. En 2020, la population des lions d’Asie a augmenté à 674 individus[7].
↑Annexes au Journal officiel des Communautés européennes du 18 décembre 2000.Lire en ligne.
↑V. G.Heptner et A. A.Sludskii,Mlekopitajuščie Sovetskogo Soiuza. Moskva: Vysšaia Škola [« Mammals of the Soviet Union, Volume II, Part 2 »], Washington DC, Smithsonian Institution and the National Science Foundation, (1reéd. 1972), 83–95 p.(ISBN978-90-04-08876-4), « Lion »
↑Humphreys, P. etKahrom, E.,Lion and Gazelle: The Mammals and Birds of Iran, Avon, Images Publishing,, 77−80(ISBN978-0951397763), « Lion »
↑F.Didot etW.Duckett,Dictionnaire de la conversation de la lectureinventaire raisonné des notions générales les plus indispensables à tous, Paris, F.Didot,, 350 p., « Lion-Liouville »
↑Erich-Dieter Krause etErich-Dieter Krause,Vollständiges Wörterbuch Esperanto-Deutsch in zwei Bänden, Band 1 (A - K)Plena Vortaro Esperanto-Germana en du volumoj, Volumo 1 (A - K), Germany, Mondial,, 141 p.(ISBN9781595693808), « Beribero »