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Enhéraldique, lelion et leléopard désignent le même animal, mais avec une position de tête différente.
La position du corps n'influe pas sur le nom mais les deux « jumeaux » ont des positions préférées : ainsi le lion estrampant (debout), le léopard estpassant (position de la marche). La queue du lion est traditionnellement tournée vers l'intérieur, celle du léopard vers l'extérieur.
D'autres positions sont possibles et précisées le cas échéant, commearrêté (debout immobile sur ses quatre pattes) etséant (assis, comme celui figurant au sommet des décorations des grandes armes d'Écosse[1]).
Le « roi des animaux », avec sa réputation de force, de bravoure, de noblesse, si conforme à l'idéal médiéval, ne pouvait que séduire ceux qui voulaient se choisir des armoiries. Et de fait, le lion et son alter ego le léopard sont très nombreux, surtout dans la zone anglo-normande (Plantagenêt). Le succès du lion est la cause de sa propre banalisation, ce qu'illustre bien le « dicton héraldique » : « Qui n'a pas de blason, porte un lion. »
Cependant, au Moyen Âge, le léopard est considéré comme le rejetonbâtard du lion (leo) et dupard, d'où son nom. À ce titre, en tant que fruit d'une relation coupable, il trouve sa place dans le bestiaire démoniaque et a une symbolique négative. Toutefois,Richard Cœur de Lion, à l'origine du blason anglais, ignore cette vision péjorative et adopte pour emblème les « léopards » Plantagenêt, ce qui ne choque personne. Cependant, à partir des années 1360 et le début de la guerre de Cent Ans, les héraldistes anglais préfèrent les blasonner « lions passant guardant », afin d'omettre la connotation négative reprise par les partisans des Valois. Royaux chez eux comme tout lion, ils sont vus bâtards et mauvais de l'autre côté de la Manche. Cette bataille symbolique est principalement exacerbée pendant laguerre de Cent Ans, pour déligitimer les prétentions Plantagenêt au trône de France[2].
Ayant perdu sa capacité identitaire, le lion s'est vu attribuer toute une série de caractéristiques pour tenter de la recouvrer. On se trouve face à un nombre impressionnant de lions qui ne diffèrent parfois que par d'infimes détails comme la couleur des griffes, ou la position des pattes (si la patte arrière droite est posée, il est alorssautant et non plusrampant). On est loin de la règle qui veut que les meubles soient clairement identifiables de loin, mais il est vrai aussi que plus le temps passe, plus leur fonction s'éloigne de la poussière des mêlées.
Le lion par défaut estrampant, ce qui signifie qu'il est dans une position où il semble gravir une côte (= une rampe) (sens primitif de ramper, provenant de l'ancien francique(h)rampon, « grimper avec des griffes »). On trouve souvent une autre explication : le lion ne serait pas en train de ramper (= grimper), mais en train d’attraper quelque chose avec ses trois membres levés, en équilibre sur sa patte arrière qui occupe la pointe de l’écu. Le mot viendrait alors derapiens, qui a la même racine que « rapt ». Cette étymologie, longtemps retenue, semble maintenant non fondée.
Le lion est ditléopardé quand il estpassant (position du léopard), la queue tournée vers l'extérieur et la tête toujours de profil (qui est la caractéristique déterminante du lion).
La position par défaut du léopard est d'êtrepassant, c'est-à-dire allongé en appui sur trois pattes, la droite avant levée. Les léopards sont volontiers répétés deux ou trois fois. Ils sont normalement placés les uns au-dessus des autres.
Traditionnellement, la queue du léopard est représentée tournée vers l'extérieur[3]. Mais la position de la queue n'est pas déterminante, et ne modifie en rien l'utilisation depassant ouléopardé.
Le léopardrampant (c’est-à-dire regardant de face, mais en position dressée) peut être blasonnéléopard lionné.
En héraldique anglaise (dont le langage est fortement issu du franco-normand), le lion et le léopard sont tous deux appeléslion, celui que nous appelonsléopard étant blasonnépassant etguardant (c'est-à-direregardant sous entendu : de face). Par exemple, les armes de la Normandie se blasonnent en françaisde gueules à deux léopards d'or l'un sur l'autre (parfois, à tort ou à raison "armés et lampassés d'azur"); celles de l'Angleterre se blasonnent en anglaisgules, three lions passant guardant in pale or armed and langued azure (oùin pale signifie « en pal » c'est-à-direrangés (= alignés) verticalement)[4].
Ces différenciations ne sont spécifiques ni au lion, ni au léopard.







La queue du lion est aussi à l’origine de nombreuses variantes. Dans son dessin traditionnel, elle est recourbée en un crochet vers le bas, côté tête, et présente un renflement à mi-longueur. Le dessin moderne tend au contraire à recourber la queue côté extérieur, comme celle du léopard.







Le lion est classé commefigure héraldique naturelle (même quand il a deux queues), mais se retrouve très fréquemment comme composant defigure héraldique imaginaire, en particulier dans lachimère ou legriffon (figure où il s'« hybride » avec l'aigle).
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