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Unsuaire, également appelélinceul oudrap mortuaire, est une pièce detissu s'apparentant à undrap dans laquelle on enveloppe uncadavre.
Il était autrefois traditionnellement fabriqué entoile de lin, d'où son nomlinceul. AuMoyen Âge, les défunts sont inhumés cousus dans leur linceul, c'est-à-dire le drap de leurlit en lin ou en chanvre[1]. Généralement de couleur blanche, il peut être confectionné en toile de qualité rouge pour les plus riches, voire en toile cirée ou en peau de cuir[2].
Le plus célèbre est lesuaire de Turin, que certains identifient auSaint-Suaire, le tissu qui aurait enveloppé le corps duChrist et en aurait conservé l'empreinte.
On peut mentionner également celui tissé parPénélope pour Laërte tandis qu'elle attend le retour d'Ulysse.
Dans l'Antiquité, le suaire (dulatinsudarium, du grecsoudarion, mouchoir pour essuyer lasueur du visage[3]), désigne une serviette enveloppée autour de la tête du défunt, servant de mentonnière pour lui tenir la bouche fermée (44 Jn 11, 44), et non le linceul (tissu de lin, du latinlīnteolum « petite pièce de toile de lin », en grecsindôn), tissu en matière diverse (et pas uniquement en lin) recouvrant le corps entier. Ainsi parle-t-on de « suaire d'Oviedo » (ou « soudarion d'Oviedo ») pour évoquer le petit linge présenté comme relique dans cette ville. Selon certains tenants de l'authenticité, à l'instar du théologien catholiqueAndré-Marie Dubarle, le mot grec desoudarion utilisé dans l'Évangile selon Jean pourrait venir de l'araméen ou dusyriaque « soudara »[4].
Les coutumes funéraires juives auIer siècle sont, selonHérodote[5] etTacite[6], d'origine égyptienne, le corps étant lié par des bandelettes comme une momie mais il ne s'agit probablement pas de bandelettes à l'égyptienne mais d'un linceul lié avec trois bandelettes (une aux pieds, une à hauteur des mains et une au cou)[7]. Ces coutumes sont selon l'Évangile de Nicodème d'origine inconnue, consistant à recouvrir le visage d'un suaire et envelopper le corps d'un linceul[8].
LesÉvangiles synoptiques évoquent à plusieurs reprises l'usage du linceul (en grecsindôn, voir45 Mc 15, 45,53 Lc 23, 53) mais ne mentionnent jamais le suaire.59 Mt 27, 59 préciseautô sindoni katharà, traduit par erreur en « d'un linceul de lin » (traduction certainement influencée par le texte d'Hérodote qui parle de « bandelettes de lin fin ») alors que l'expression signifie « d'un linceulcasher »[9]. L'Évangile selon Jean fait référence quant à lui pour le corps deLazare (44 Jn 11, 44), à des bandelettes (keiriais) liant le corps et un suaire (soudàrion) sur son visage[10]. Pour40 Jn 19, 40, le corps de Jésus est entouré ou lié par desothonia, ce terme de grec biblique ayant le sens très large de « linges » et peut comprendre aussi bien le linceul que les bandelettes[11].
La confusion entre « suaire » et « linceul », probablement issue d'une mauvaise interprétation du termesoudarion de l'Évangile selon Jean, n'est pas nouvelle. Elle se retrouve par exemple auVIIe siècle dans le récit d'Arculfe où les motssudarium etlinteolum désignent le même linge[12]. Enlatin ecclésiastique, le termesudarium désignait une petite pièce de lin servant de mouchoir pour l'officiant, puis il ne servit plus qu'à désigner un insigne de la dignité ecclésiastique[13]. Toutefois, dans l'ancien français, l'usage a produit une certaine confusion entre les termes « linceul » et « suaire ». AuXIIIe siècle, le mot « suaire » est employé pour parler du linge ayant enveloppé le corps du Christ[14].
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