Cet article a pour sujet le Limousin en tant qu'ancienne région administrative et collectivité territoriale supprimée en 2015. Pour plus d'informations sur la province d'Ancien Régime, voir l'articleLimousin (province). Pour les autres significations du nom Limousin, voirLimousin.
LeLimousin (Lemosin enoccitan[1]) est une anciennerégion administrative[2], issue d'une région historique et culturelle française et qui était composée des troisdépartements de laCorrèze (19), de laCreuse (23) et de laHaute-Vienne (87). Elle est située en totalité dans la partie nord-ouest duMassif central[3]. Ses habitants sont appelés lesLimousins.
Le Limousin était l'une des quelques régions administratives françaises (avec laFranche-Comté et l'Auvergne) à posséder une cohérence culturelle et territoriale bimillénaire[4]. Ses frontières sont à peu de chose près les mêmes que celles de la citégallo-romaine desLémovices. Faisant intégralement partie de l'Occitanie historique dont elle constitue une bordure septentrionale, la région administrative Limousin était principalement issue du regroupement des anciennesprovinces du Limousin et de laMarche, mais elle correspondait surtout à l'anciendiocèse de Limoges, lui-même issu, avec quelques modifications sur les marges, de la cité des Lémovices. Le comté carolingien de Limoges occupait aussi le même espace. La province fut, de l'Antiquité auXIIe siècle, une composante essentielle duduché d'Aquitaine.
Comptant 738 633 habitants[5] répartis sur près de 17 000 km2, c'était la deuxième région la moins peuplée deFrance métropolitaine après laCorse. Sa démographie, dominée par le poids de son chef-lieu,Limoges, dont l'aire urbaine regroupe environ 37,7 % de la population régionale, était caractérisée par une hausse de la population significative ces dernières années, en particulier le long des axes principaux, et un solde migratoire positif. En revanche, le taux de fécondité est faible et le taux de personnes de plus de60 ans est le plus élevé de France.
Dans le cadre de la réforme territoriale, le Limousin a fusionné au avec les régionsPoitou-Charentes etAquitaine[6]. Le nom de cette région estNouvelle-Aquitaine, nom définitif en remplacement du nom provisoire « Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes ».
La région possède un grand nombre d'étendues d'eau. La plus vaste d'entre elles est lelac de Vassivière, qui s'étend sur environ 1 000 hectares à cheval sur la Haute-Vienne et la Creuse. Les autres principaux lacs sont en général formés par des barrages, dont certains sont parmi les plus importants de France (lac de Saint-Pardoux,lac de Bort-les-Orgues,lac de Lavaud-Gelade,lac de Lavaud). En tout, la région abrite 12 000 hectares de plans d'eau, et 39 retenues de barrage[9].
Sur le plangéologique, le Limousin appartient presque en totalité auMassif central, dont il constitue, à l'ouest de la faille du sillonhouiller (accident géologique majeur de plus de 900 kilomètres de long), la partie occidentale. Le Limousin est donc une toute petite partie de la vieille chaînehercynienne. Celle-ci englobe leMassif central, leMassif armoricain, les massifs desVosges et laForêt Noire, le massif desArdennes, ainsi que ceux duHarz (Allemagne) et de l'Oural (Russie).
La région Limousin est donc presque totalement constituée de terrains cristallins remontant à l’ère primaire, terrains qui ont été plissés et transformés lors de la formation de cette chaîne hercynienne. Cetteorogenèse s'est accompagnée de la montée degranites, provoquant des circulations hydrothermales qui ont permis le dépôt des substances métalliques dans les zones de fracture ; il en résulta des minéralisations qui ont donné lieu par le passé, à de petites exploitations.[réf. nécessaire]
Une première lecture rapide de la carte géologique de la région permet de découvrir qu'une faille, dite « faille d'Argentat », orientée approximativement nord-sud, le divise en deux parties de surface analogue (d'autres failles existent dont celles de la Marche au nord de la région, d'Arrènes…), et de constater quegranites,schistes,gneiss dominent largement ce paysage géologique.
Le bassin deBrive (Corrèze) échappe à ce constat étant de structure sédimentaire, dans la continuité des régions voisines duPérigord et descausses du Quercy. Il existe également dans le nord de la région, enCreuse, d'autres bassins sédimentaires plus petits dontcelui de Gouzon.
À l'est, prédominent des roches magmatiques,granites etleucogranites. Ces roches constituent, entre autres, leplateau de Millevaches, d'orientation nord-sud et d'environ 100 kilomètres de long, et lemassif granitique de Guéret. Toutefois, elles apparaissent également à l'ouest de la faille au sein de massifs plus modestes tels quecelui d'Ambazac (Haute-Vienne), deBlond, d'Aureil (Haute-Vienne). L'extrémité orientale du Limousin, qui jouxte l'Auvergne, abrite de rares mais imposants affleurements volcaniques, dont l'exemple principal correspond auxorgues de Bort, structure dephonolite dominant la vallée de laDordogne.
À l'ouest, les roches métamorphiques sont majoritaires. De telles roches apparaissent également à l'est de la faille autour d'Égletons (Corrèze) et deUssel (Corrèze), deLa Courtine (Creuse) et deFelletin (Creuse).
Le reste de la région est partagé entre vallées bocagères et verdoyantes (vallées de la Vienne, de la Creuse, de la Vézère…), gorges boisées (Dordogne, Diège, Luzège…), bas plateaux semi-bocagers (Marche,plateau limousin, plateau d'Uzerche) et plaines maraîchères (bassin de Brive et Yssandonnais). Plusieurs petits massifs, reliés entre eux par des plateaux et des vallées, composent ce qu'on appelle couramment lesMonts du Limousin au sud, etMonts de la Marche au nord, qui se présentent de laCharente limousine auxCombrailles. Le relief général de la région est celui d'un plateau complexe et doucement vallonné.
Ce relief plutôt plan est le fruit de l'usure du socle hercynien par les bouleversements climatiques de l'ère tertiaire puis de l'ère quaternaire. Épargné par levolcanisme auvergnat, exception faite desOrgues de Bort et dupuy de Manzagol à l'extrême-est, mais fortement soumis à l'érosion dont en témoigne lemodelé alvéolaire typique duplateau de Millevaches, « le vrai caractère du paysage limousin, c'est celui des formes d'échelle moyenne, […] : collines, vallons et vallées »[10].
Les paysages du Limousin sont caractéristiques du milieu soumis à la fois à l'influence océanique et à celle de l'altitude. L'étagement progressif de la région d'ouest en est et l'histoire agricole et forestière du Limousin ont produit des paysages de semi-bocage, appelé « campagne-parc »[10]. Constitué auxXVIIIe et XIXe siècles, le bocage est encore relativement dense dans le secteur deGouzon, enCreuse, ou encore sur leplateau limousin, dans le sud de laHaute-Vienne. Il est bien plus altéré au nord de la région. La partie la plus élevée du Limousin (Montagne limousine) se partage entre herbages, forêt plantée de conifères, et quelques secteurs de landes à bruyères et tourbières.
Si le paysage limousin est largement le fruit des activités économiques (bocage lié à l'élevage, forêts consécutives au reboisement artificiel après l'abandon des terres exploitées avec l'exode rural), le sol granitique sur l'essentiel du territoire, et calcaire à son extrémité méridionale, ont un rôle dans cette définition[Note 1].
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Laloutre, autrefois très présente, a disparu de beaucoup d'endroits de France. Les dernières populations ont trouvé refuge dans les eaux pures duplateau de Millevaches. Aujourd'hui, grâce aux mesures de protection juridique et à l'action d'associations de préservation de la nature, on observe un début de repeuplement naturel des cours d'eau de la région.
Couvrant une partie importante de la région, les forêts sont principalement peuplées desangliers, de chevreuils et de renards. Les rapaces restent abondants (buses et éperviers), tout comme les hérons, grenouilles, rongeurs (en particulier les lapins et les ragondins).
Le Limousin se situe également dans un important couloir de migration, notamment pour lesgrues cendrées dont le passage dans un sens puis dans l'autre marque le début de l'hiver puis le retour du printemps.
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Le relief module les aspects océaniques du climat limousin. La montagne subit les rudesses du climat en hiver avec une longue période enneigée et des gels persistant tard au printemps. Les plateaux connaissent un climat plus tempéré malgré des hivers froids, les printemps sont doux et les étés chauds. C'est un climat de transition entre la montagne limousine et le bassin de Brive qui subit, quant à lui, l'influence océanique de l'Atlantique. les hivers sont doux, les étés chauds et secs. Les températures moyennes sur l'année sont de10,5°C avec un minimum de0°C l'hiver et un maximum de20°C en été, pouvant atteindre32°C en pointe dans le bassin. Le soleil brille sur la région en moyenne 1 850 heures par an.
La région Limousin fut recréée en 1960 lors de la mise en place des nouvelles régions administratives françaises. En 1972, la région devient unétablissement public dirigé par unpréfet de région. Les lois de décentralisation de 1982 ont conféré aux régions des pouvoirs plus étendus. En 1986, les conseils régionaux ont été élus au suffrage direct pour la première fois.
SelonJules César dans laGuerre des Gaules, l'actuelle région était habitée avant la conquête romaine par la tribu desLémovices qui joua un grand rôle dans la résistance gauloise. La capitale de cette tribu à la fin de l'indépendance gauloise était probablement le très vasteoppidum de Villejoubert recouvrant environ300ha au confluent de laVienne et de laMaulde. Conservant une partie importante de ses remparts (murus gallicus), il est situé sur la commune deSaint-Denis-des-Murs dans laHaute-Vienne. Cette place était le point de rencontre de nombreux itinéraires économiques : en effet, les Lémovices étaient connus pour leur production d'or et d'autres minerais extraits des mines à ciel ouvert qui étaient nombreuses dans la région. D'autres sites avaient leur importance comme le puy d'Yssandon,Ahun,Uzerche ou encoreSaint-Gence qui paraît avoir été un grand centre de commerce ; l'un de leurs principaux lieux de culte correspondrait ausite archéologique de Tintignac où ont été retrouvés des objets uniques dans le monde celte et notamment un ensemble exceptionnel decarnyx et de casques à ornements.
César conquit le territoire desLémovices en 52 av. J.-C. ; dès lors commença la romanisation du territoire qui ne bouleversa pas l'économie du pays. Seules les villes furent déplacées afin de faciliter le parcours des marchandises et le contrôle des autochtones par l'autorité romaine. Ainsi, la capitale des Lémovices fut transférée àAugustoritum, la futureLimoges. La ville entièrement créée par les Romains vers 10 av. J.-C. fut installée sur un site neuf bien exposé près d'une plate-forme guéable afin de faciliter la traversée de la Vienne par un nouveau pont (Pont Saint-Martial). La nouvelle capitale fut organisée selon un plan orthonormé strict et entourée d'un fossé rituel de fondation (pomerium ?). En son centre fut installé un lieu de culte de tradition indigène correspondant sans doute au transfert des divinités de l'ancienne capitale des Lémovices. Elle fut rapidement dotée de monuments grandioses (amphithéâtre, théâtre, thermes, forum, etc.), attributs habituels des grands chefs-lieux de cité et d'un système de voirie imposant.
Les campagnes du Limousin étaient ainsi exploitées par de riches propriétaires qui vivaient dans desvillae. Ces propriétaires étaient bien souvent issus de l'ancienne aristocratie gauloise. Ils adoptèrent très tôt la culture et le confort romains. Leurs demeures en témoignent puisque les fouilles archéologiques ont parfois révélé un luxe et un faste que l'on ne soupçonnerait pas dans un premier temps. La toponymie a gardé le souvenir de ces exploitations agricoles et parfois de leur propriétaire. De nombreux villages dont le nom finit en-ac sont d'anciennesvillae commeFlavignac (« villa de Flavinius »),Solignac ou Solemniacum (« villa de Solemnius »). On retrouve régulièrement des vestiges de cette occupation antique dans ces bourgs. Des ensembles plus importants et parfois relativement bien conservés ont été aussi découverts lorsque cesvillae ont été précocement délaissées et n'ont pas donné naissance à un nouveau pôle de peuplement comme les Couvents sur la commune deLa Chapelle-Montbrandeix, lavilla d'Antone àPierre-Buffière, ou lavilla de Brachaud, au nord de Limoges.
Le Limousin fut touché par les premières invasions germaniques duIIIe siècle comme l'ensemble de laGaule. Certains sites furent progressivement abandonnés comme lesvillae de la Montagne limousine.Augustoritum se rétracta sur le puy Saint-Étienne, autour de l'une des premières églises chrétiennes du Limousin.
La région mais surtout Augustoritum aurait été évangélisée dès leIIIe siècle parsaint Martial qui, selon la légende, aurait été envoyé par l'évêque de Rome. La cité deBrive aurait reçu l'Évangile de la bouche desaint Martin de Brive. Le reste de la région demeura vraisemblablement païen assez longtemps et ne fut complètement christianisé qu'à la fin duVe siècle.
La cité de Limoges paraît avoir joué un rôle important sous les ducs indépendants duVIIIe siècle, puis sous les rois d'Aquitaine. Le ducWaïfre sera vigoureusement combattu dans la décennie 760 par le nouveau roi francPépin le Bref. Après la mort de Waïfre, la région pacifiée est entièrement soumise au pouvoir carolingien. En 781,Charlemagne crée le nouveau royaume d'Aquitaine au profit de son filsLouis le Pieux âgé de trois ans seulement. Louis le Pieux, roi d'Aquitaine, puis son filsPépinIer d'Aquitaine utilisent une série de palais dont celui deJocondiac, près de Limoges, attesté dès 794. Les souverains carolingiens, Louis le Pieux devenu empereur, puis son filsCharles le Chauve, marquent un intérêt certain pour le Limousin et notamment l'abbaye Saint-Martial de Limoges. En 855,Charles l'Enfant, fils de Charles le Chauve, est couronné et sacré roi d'Aquitaine à Limoges.
Le Limousin passe aux mains desPlantagenêts en 1152 par le mariage d'Aliénor d'Aquitaine et d'Henri II, futur roi d'Angleterre. Dès lors, la région est soumise à l'autorité anglaise qui participe pour sa part à l'essor artistique et religieux du Limousin. Ainsi, le jeuneordre de Grandmont fondé parÉtienne de Muret se propage dans tout le domaine des Plantagenêts depuis le royaume d'Angleterre jusqu'aux Pyrénées. D'autres ordres religieux sont créés ou s'installent en Limousin : l'abbaye d'Aubazine fondé par un ermite est affilié à l'ordre de Cîteaux alors que près deSaint-Léonard-de-Noblat est fondé un ordre érémitique, dont le cœur est le prieuré de L'Artige.
Avec laguerre de Cent Ans, le Limousin connaît une crise profonde qui fit entrer la région dans une période de déclin économique grave. De nombreuses cités et d'innombrables villages sont pillés par les bandes de routiers ou les soldats des armées française et anglaise. Ainsi, la cité épiscopale deLimoges, qui s'était ralliée au roi de France, futsaccagée en septembre 1370 par les troupes duPrince Noir.
Entre Moyen Âge et Révolution : la période moderne
DansLe Curé de village (1839),Honoré de Balzac donne cette description du Limousin :« À cinq lieues au-delà deLimoges, après les gracieux versants de laVienne et les jolies prairies en pente du Limousin qui rappellent laSuisse en quelques endroits, et particulièrement àSaint-Léonard, le pays prend un aspect triste et mélancolique. Il se trouve alors de vastes plaines incultes, des steppes sans herbe ni chevaux, mais bordées à l'horizon par les hauteurs de laCorrèze »[14].
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L'aire du peuplelémovice correspond approximativdement aux limites de la région administrative.
Plusieurs auteurs[Qui ?] ont mis en évidence la relative continuité historique des limites des structures territoriales ayant porté le nom et l'identité du Limousin. Le territoire du peuple gaulois desLémovices s'étendait sur l'ensemble de la région actuelle, à laquelle on pouvait ajouter une frange nord de l'actuelleDordogne et le quart nord-est de laCharente. C'est approximativement sur ces mêmes limites que s'est appuyé lediocèse de Limoges durant l'Ancien Régime. S'appuyant sur quelques considérationsdéterministes, la mise en avant de la coïncidence entre le soclehercynien du Massif central et les différents découpages du Limousin (province, aire linguistique, entité religieuse, politique) a néanmoins servi l'idée d'un Limousin à la profondeur à la fois historique, culturelle et naturelle. Cette relation a été évoquée par plusieurs écrivains et historiens[15],[16].
« […] Lorsque l’on constate que ces délimitations historiques ont suivi avec fidélité le contour des roches primaires du socle hercynien, notamment au nord et à l’ouest, on comprend à quel point la géographie et l’histoire se sont mêlées pour faire du Limousin une terre unitaire. »
— Atlas des paysages du Limousin, DREAL - Université de Limoges, 2005.
Laréforme territoriale engagée en 2014 sous le quinquennat deFrançois Hollande soulève des débats quant au devenir du Limousin en tant que territoire certes administratif, mais aussi culturel, social et environnemental[18]. La région disparaît au, intégrant le nouvel ensemble régionalNouvelle-Aquitaine.
Blasonnement : « d'hermine, à la bordure de gueules »
Moucheture d'hermine.
Le blason du Limousin utilise l'hermine héraldique. En effet, le blason de laprovince du Limousin est issu de celui d'une Maison de Bretagne, celle desPenthièvre : « d'hermine, à la bordure degueules », depuisGuy VII, vicomte de Limoges, fils d'Arthur II,duc de Bretagne et deMarie de Comborn. Héritière de la vicomté, sa mère (nommée également Marie de Limoges) avait épousé en 1275 l'héritier des ducs de Bretagne. La troisième famille desvicomtes de Limoges porta donc, dans ses armes, l'hermine de Bretagne.
Selond'Hozier, la province de Limousin se voit attribuer en 1696 « d'argent parti de gueules, chapé de l'un et de l'autre ». Ces armes n'ont jamais été utilisées.
En 2010, une pièce de 10 € en argent, gravée parJoaquin Jimenez, a été mise en circulation en Limousin. Elle représente la carte et le drapeau armorié de la région. Elle a cours légal en France.
Le Limousin comptait 4tribunaux de grande instance (Limoges, Tulle, Guéret, Brive), auxquels s'ajoutent 6tribunaux d'instance simples (Bellac, Rochechouart, Saint-Yrieix, Bourganeuf, Aubusson, Ussel). La région comptait trois tribunaux de commerce, à Limoges, Tulle et Brive.
La réforme de la carte judiciaire deRachida Dati a conduit à la suppression du TGI et du tribunal de commerce de Tulle, ainsi que des TI de Bellac, Rochechouart, Saint-Yrieix, Bourganeuf, Aubusson et Ussel.
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Le Limousin est une région marquée par des mouvements de révolte populaire qui lui donnent une coloration politique « à gauche » encore visible aujourd'hui en filigrane.
Composition du conseil régional à la suite desélections régionales de 2010.L'hôtel de région, à Limoges. Trois drapeaux y flottent : européen, français etoccitan.Conseil régional des Jeunes du Limousin.
Le conseil régional était installé depuis 1988 dans un bâtiment situé boulevard de la Corderie, conçu par l'architecteChristian Langlois.
Terre de gauche, la « vague bleue » de 2002 avait entraîné l'élection de 4 députés de droite (UMP) contre seulement 2 en 1997. Le « ressac rose » de 2007 permet à 2 de ces circonscriptions (les mêmes qu'en 1997), de repasser à gauche. Ainsi, le Limousin est représenté à l'Assemblée nationale par 7 députés socialistes et 2 députés UMP. En 2012, leredécoupage des circonscriptions fait perdre trois sièges de députés au Limousin (un par département). Les six députés élus étaient socialistes.
Sur le plan ferroviaire, après l'abandon de l'aménagement de l'ancienne ligne Paris-Orléans-Limoges-Toulouse, la réalisation de lignes à grande vitesse comme laLGV Poitiers-Limoges est lancée. Selon certains, cela pourrait constituer la première amorce d'un second projet ferroviaire d'orientation Est-OuestTransline. On peut également signaler la mise en service en décembre 2007 d'une première liaison TGV entreBrive etLille qui utilise la ligne classique jusqu'en banlieue parisienne en assurant notamment la desserte deLimoges,Orléans, différentes gares des régions Centre et Île-de-France ainsi que l'Aéroport Paris-Charles-de-Gaulle.
Le TER Limousin est le réseau de lignesTER de la région administrative Limousin.
La dernière décennie s'est caractérisée par un important développement du trafic aérien avec la création de plusieurs lignes vers l'Angleterre et laBelgique au départ de l'aéroport deLimoges. Par ailleurs, lenouvel aéroport de Brive est entré en service à l'été 2010.
Son agriculture, bien que dynamique, reste fragile : en 15 ans, 36 % des exploitations ont disparu, et les emplois agricoles régressent.La taille des exploitations a augmenté mais cela ne suffit pas à expliquer ces chiffres. On note l'arrivée d’exploitants étrangers (britanniques ou néerlandais) qui viennent redynamiser la région.
La tendance est à la spécialisation dans l’élevage bovin (86 % des exploitations) au détriment des brebis allaitantes et des systèmes mixtes de culture-élevage. En 2005, la région compte plus de bovins (1,1 million) que d'habitants. La région développe des stratégies de labellisation des produits du terroir (comme leveau du Limousin et lapomme du Limousin).
On ressent également la primauté de l'agriculture dans l'économie de la région par l'importance du secteur de l'industrie agroalimentaire, premier employeur industriel de la région. Par exemple, on peut mentionner les charcuteriesMadrange àLimoges ou les aliments pour bébésBlédina àBrive.
La récolte du bois représente une part importante de l'activité du secteur primaire. La superficie boisée régionale est de575 000 hectares, soit 34 % de la superficie régionale.
Les exploitations les plus importantes ont été celles de l'or, dukaolin et de l'uranium.
Dès l'époque gauloise, le métal jaune était recherché dans la région, puisqu'on a retrouvé la présence de 230 sites miniers dans le sud de la Haute-Vienne et le nord de la Corrèze, dont pas moins de 26 exploitations distinctes sur la seule commune deSaint-Yrieix-la-Perche. De nouveaux sites ont été exploités entre les deux guerres mondiales, notamment au Châtelet, sur la commune deBudelière (Creuse), de 1905 à 1955, et sur le site de Bourneix, près de Saint-Yrieix-la-Perche, qui a été utilisé jusqu'en 2001. La fermeture des mines a posé des problèmes de pollution, liés aux matières dangereuses utilisées dans l'industrie de l'or[21].
Nécessaire à l'industrie de laporcelaine, le kaolin a été découvert en 1768, toujours près de Saint-Yrieix.
L'uranium limousin a quant à lui été exploité dès les années 1950, un gros gisement ayant été découvert dans lesmonts d'Ambazac. Néanmoins, l'exploitation des sites par laCogema a créé d'importantes pollutions radioactives. Ainsi, en 2008, lelac de Saint-Pardoux a dû être curé, afin d'évacuer les boues contaminées. La diffusion en 2009 d'une émission surFrance 3[22],[23] consacrée aux déchets radioactifs a relancé une polémique sur la qualité de l'eau de la ville de Limoges, sur l'état des anciennes mines et sur de supposées graves fautes lors du nettoyage du lac de Saint-Pardoux[24].
ÀTravassac, les ardoisières sont depuis quelques années ouvertes au public, et continuent à produire.
Le tissu de PME est très dense mais il existe très peu de grandes entreprises. Le niveau technologique est très inégal, les créations d’emplois sont limitées, le sous-encadrement reste trop important, et il n'y a que très peu d'exportations.
Les secteurs traditionnels connaissent de grandes difficultés : les secteurs du textile et du cuir ont perdu 50 % de leurs effectifs en dix ans. L'industrie de la porcelaine elle-même a des difficultés (en témoignent les déboires deRoyal Limoges, la plus vieille entreprise porcelainière de la ville), certaines entreprises se tournent vers le luxe.
Mais la région connaît aussi des réussites industrielles comme la société Legrand, dont le siège social est resté à Limoges, alors que l'entreprise compte dans les premiers rangs mondiaux du petit appareillage électrique. Dans le secteur automobile, on note la présence deRenault Trucks (poids lourds) et deValeo (équipements).
La région conserve tout de même une certaine autonomie décisionnelle : seuls ¼ des sièges sociaux sont externes à la région. Mais la mondialisation se fait sentir par l'acquisition de firmes régionales par des investisseurs étrangers (International Paper,Electrolux, Smurfit, Degussa…). Les entreprises régionales les plus dynamiques, quant à elles, s’éloignent de plus en plus de la région.
La restructuration de l’industrie de l’armement qui représentait 20 % des emplois en Corrèze affaiblit aussi le secteur secondaire de la région.
Les services représentent 63 % des emplois. Les emplois dans la fonction publique et dans les services aux ménages ont permis de rattraper le retard de la région. Mais il existe un grave déficit pour les services aux entreprises. La région souffre du faible niveau de qualification, des salaires les plus bas (après laBasse-Normandie), d'une valeur ajoutée insuffisante, de capacités d’innovation restreintes, et d'un sous-encadrement (8 % de cadres seulement).
Le Limousin reste une région relativement pauvre même si elle est soutenue par les régions les plus riches dans le cadre de l'aménagement du territoire national.
L'ouverture en 1992 de laTechnopole ESTER, la création du pôle de Lanaud, et celle en 2005 de deuxpôles de compétitivité à Limoges (Pôle européen de la céramique etElopsys) montrent néanmoins l'intérêt et la volonté croissante d'inscrire la région au cœur des échanges intellectuels et physiques nationaux et internationaux.
La région Limousin n'est initialement pas connue comme étant une région vivant essentiellement du tourisme. Situé plutôt en retrait des grands axes de communication, ou simplement traversées par les voies utilisées par les vacanciers pour se rendre à la montagne (Paris-Toulouse ou Atlantique-Massif central) et à la mer (Est-Ouest), le Limousin n'a jamais connu l'arrivée de grandes vagues de touristes. Cette particularité est vraisemblablement due à l'isolement géographique, à la méconnaissance occasionnée par un siècle de difficultés démographiques et économiques, qui a elle-même engendré une connotation péjorative du lieu, et aussi au fait que contrairement aux régions voisines, il n'y ait pas de « grands sites » fédérateurs de masses de visiteurs, des vestiges gallo-romains (contrairement auLanguedoc-Roussillon ou àProvence-Alpes-Côte d'Azur par exemple), des curiosités géologiques majeures (contrairement àMidi-Pyrénées par exemple), ou des manifestations médiatisées nationalement (contrairement à l'Auvergne et àPoitou-Charentes). Ainsi le Limousin a continué de vivre de clichés (porcelaine, absence d'urbanisme…), et a pâti de sa situation particulière entre régions très touristiques, dont les espaces les plus dynamiques sont souvent très proches des frontières régionales (par exemple, la « Vallée de l'Homme » et lagrotte de Lascaux ne sont qu'à une vingtaine de kilomètres de laCorrèze, et les volcans d'Auvergne à une quarantaine de kilomètres de laCreuse).
Ces critères sont cependant depuis une quinzaine d'années mis à mal par la construction d'axes de transports (en particulier l'A20 et l'A89, et prochainement laLGV Poitiers-Limoges. L'arrivée de britanniques a permis de moderniser et de relancer la croissance de l'aéroport de Limoges-Bellegarde et de lancer la construction de l'aéroport de Brive - Souillac. Le Limousin se construit une image plus juste et plus moderne, tout en conservant et mettant en valeur ses caractéristiques. La démographie s'en est trouvée relancée, depuis l'an 2000, avec un gain d'habitants constant, chaque année.
Le tourisme se développe, concentré autour de deux intérêts majeurs :
letourisme vert, concernant les sports de plein-air, les randonnées, la découverte des espaces naturels. Ce secteur d'activité touristique a pris naissance autour de la promotion des gîtes ruraux et des espaces de baignade, et est particulièrement actif sur leplateau de Millevaches, le sud de la Haute-Vienne et le bassin de Brive ;
letourisme culturel etpatrimonial, concernant les sites historiques, les sites de mémoire, le patrimoine industriel et artisanal (porcelaine, émail, tapisserie, ardoise, tuileries, ganterie…), concentré dans divers sites particuliers et dans les villes.
(Sources :Insee pour les années 1968 à 1999[30], 2006[31] et 2011[32].)
Évolution de la population régionale entre 1982 et 2007.Lotissement àChâlus.
Cette tendance se confirme en 2006, ce qui a fait la une du journal régionalLe Populaire du Centre, daté du mercredi 31 mai 2006 : « Nouveau baby-boom »[Note 3]
Les causes principales de ce regain sont la venue de Britanniques et de Néerlandais attirés par des prix de maison attractifs, de retraités en quête de nature et d'étudiants ayant fini leurs études. Depuis maintenant une dizaine d'années, le phénomène touche aussi les zones rurales, surtout celles qui promeuvent un tourisme dit « vert » et/ou situées le long des grands axes de circulation (par exemple l'A20 en Limousin et l'A75). Notons par ailleurs que 38 % de la population régionale est rurale, taux nettement supérieur à la moyenne nationale (22 %)[33].
Les résultats 2006 du recensement publiés en 2009 permettent encore de vérifier ce phénomène, qui a vu la région gagner 20 000 habitants par rapport à 1999. De nombreuses communes voient leur population augmenter, les zones rurales se repeuplent. La Corrèze a réussi à enrayer sa déprise démographique, et si de nombreux espaces restent touchés de manière critique par un exode et un vieillissement continu, la Creuse parvient à limiter la baisse de population.
Brive.Guéret.Saint-Junien.
Les quatre principales villes sontLimoges,Brive-la-Gaillarde,Guéret etTulle qui concentrent à elles quatre le tiers de la population de la région.
Liste des villes peuplées de plus de 2 000 habitants (chiffres de 2010) :
Le canton le plus peuplé du Limousin est lecanton de Limoges-Panazol, qui rassemble 21 781 habitants (chiffres 2006).Le canton le moins peuplé est le celui deGentioux-Pigerolles, qui rassemble 1 424 habitants (chiffres 2006).
Les dialectes de l'occitan.Exemples de signalisation bilingue en Limousin.L'occitan limousin et le marchois.
Lalangue vernaculaire est l'occitan (ou langue d'oc) sous quatre formes dialectales : lelimousin, dialecte largement dominant de la région (Haute-Vienne, deux tiers ouest de la Creuse et Corrèze dans sa quasi-totalité), lelanguedocien (partie quercynoise de la Corrèze), l'auvergnat (tiers est de la Creuse et petite partie est de la Corrèze) et le marchois (dialecte intermédiaire entre occitan et langues d'oïl, extrême nord de la région). En occitan, le nom de la région estLemosin ([lemuˈzi]).
La langue est donc dès les années 1930 peu à peu reléguée aux zones les plus rurales, où elle est encore parlée quotidiennement aujourd'hui (surtout dans le cercle familial), majoritairement par les natifslimousins nés avant 1940. Un mouvement culturel promeut le limousin dans la vie quotidienne (enseignement, utilisation publique) ainsi qu'à travers la littérature. AuXXe siècle, le Limousin a offert de grands noms à la littérature occitane, commePaul-Louis Grenier etMarcelle Delpastre. La création musicale contemporaine en occitan existe, bien qu'en recul.
On trouve également une signification occitane dans de nombreux patronymes et dans la majorité destoponymes limousins. Ainsi de plus en plus de communes limousines optent pour unesignalisation bilingue, afin que la spécificité culturelle de la région ne soit pas oubliée.
La langue a surtout laissé sa trace dans les tournures de phrases (limousinismes) des Limousins, ainsi que dans leuraccent.
Exemples de limousinismes
« Bo'lez ! » pour « Allons-y ! »
« Finissez d'entrer ! » (’chabatz d'entrar) pour « Entrez donc ! »
« Tomber la veste » pour « Enlever sa veste »
« Le vent buffe fort » ou « Ça buffe » pour « Le vent souffle » (de l'occitanbufar : souffler)
« Le magasin est barré » pour « Le magasin est fermé » (de l'occitanbarrar : fermer)
« Té, tu es là ! » pour « Tiens, tu es là ! »
« Faire une biole » pour « Faire une étincelle » ou « Faire un pet » (de l'occitanbiòla : étincelle)
« Un peillou », un torchon, un chiffon ; « sale comme un peillou ». (de l'occitanpelhon)
« Une gnorle » (prononcer « niorle »), une fable. « Raconter des gnorles » signifie « raconter des sornettes » (de l'occitannhòrla)
« Un pétarou », une mobylette
« Un pétassou », un tas de gravats comblant un nid de poule sur une route, ou un chiffon, un tissu déchiré ou sale
« Tout ça me fait nerveux » pour « Tout ça me rend nerveux »
« T'avais jamais plus vu ça ! » pour « T'avais jamais vu ça de ta vie ! »
« Laisse-z-y faire » pour « Laisse faire à ce sujet »
« La clef est après la porte » pour « la clef est sur la porte »
« J'arrive que » ou « j'arrive que là » pour « je viens d'arriver ».
« C'est ça-mien » pour « C'est le mien » ou « C'est à moi » (de l'occitan‘Qu’es ‘çò-meu)
« C'est tout bouéré! » pour « C'est tout mélangé », « C'est le bazar » (de l'occitanboirar : mélanger)
Une « poche » est un sac ; « un poche en plastique », ou le plus répandu un « pochon », désigne les petits sacs en plastique.
« C'est l'heure de prendre collation », l'heure de goûter
« On va en quelque part » pour « On va quelque part »
« S'éclafouérer » ou « s'équiafouérer » : (intraduisible…) proche de « tomber de manière ridicule » avec la notion d'écrasement à l'atterrissage (un oiseau distrait peut par exemple s'éclafouérer sur une vitre, tout comme un piéton sur une plaque de verglas).
Un « banturle » : (intraduisible...) proche de « une personne pas sérieuse » (mais ce mot n'est pas péjoratif) (banturler, c'est l'art de perdre son temps en traînant ou papillotant). (de l'occitanvanturla)
« Fédédi ! » (de l'occitanfuec de Diu : Feu de Dieu) et « Fidélou » (de l'occitanfilh de lop : fils de loup), interjections pour exprimer un étonnement, une surprise, ou pour appuyer la phrase qui va suivre ou qui précède.
« Il fait bien mauvais ! » pour « Il fait mauvais temps » et plus particulièrement pour un temps lourd, chaud, orageux.
« Qui c'est-y ? » pour « Qui est-ce ? »
L'accent du Limousin est un accent occitan (ou « accent du sud » comme disent les gens du nord) naturellement moins marqué qu'à Toulouse ou Pau. Mais il suit la plupart des marques de ces accents. Il rend la langue française plus chantante. Il consiste entre autres à allonger certaines syllabes, à prononcer lesè comme desé, leso comme desau et à prononcer les lettres finales muettes en français du Nord. Il est bien sûr plus marqué chez les personnes ayant parlé, parlant ou étant en contact avec la langue occitane limousine, ainsi donc plutôt en milieu rural.
L'ouvrageDu Pays et de l'exil, publié en 2008, est consacré à la littérature du Limousin, de l'Antiquité à nos jours. Il ressence la plupart des écrivains, poètes, dramaturges originaires de la région ou s'y étant installés[36].
Si le Limousin n'est pas connu comme étant une des régions les plus religieuses de France, la tradition de pèlerinage et de culte des saints est encore extrêmement présente à l'état traditionnel. En témoignent lesostensions limousines, fêtes traditionnelles religieuses ayant lieu tous les sept ans dans quinze communes de Haute-Vienne et de Charente, lors desquelles sont organisées des processions avec les reliques des saints.
Cette fête remonte à l’an 994, alors que le Limousin, comme une grande partie de l’Aquitaine, se trouvait aux prises avec une terrible épidémie : lemal des ardents.
La littérature orale limousine, contes et légendes, a été bien étudiée, notamment par Coissac dansMon Limousin[37], par la revueLemouzi et, plus récemment, par le folkloriste Roger Maudhuy dansLe Limousin des légendes.
La pratique de la musique traditionnelle reste très vivace. En témoigne par exemple la création en 1971 d'une des premières associations de formation mutualiste en musique et danses traditionnelles, l'Association des ménétriers du Massif central, toujours active, puis en 1987 du premier Département de musique et danse traditionnelles au sein d'unCRR en France, àLimoges, et de très nombreux groupes traditionnels et folkloriques qui animent chaque semaine les bals et fêtes de la région.
Les musiques actuelles sont de plus en plus représentées, par la mise en place de sites spécialisés (bars, salles, festivals comme lesVeyracomusies ou Catalacum) et d'associations organisatrices, telles la Fédération Hiero deLimoges.
Le Limousin, dès l'aube desTemps modernes, a été victime d'une « image noire », conçue et colportée, le plus souvent, par les élites parisiennes.Rabelais, par exemple, aussi bien queMolière,La Fontaine,Balzac, et quelques autres, ont largement conspué ses paysages, ses coutumes et ses habitants. Sagastronomie n'a pas échappé à lacaricature. Au point que des sobriquets tels que « mâcheraves » ou « mangeurs de châtaignes » semblent résumer à eux seuls l'imagination culinaire des marmitons du cru.
Lesautochtones se sont montrés, peu à peu, honteux de sentir l'ail, l'huile de noix, lachèvre et lesaindoux. Aussi semblent-ils s'être résignés à ne produire qu'une nourriture depaysans, dont les préparations, peu nombreuses et condamnées aux moyens du bord, étaient, à leurs propres yeux, tout le contraire du bon goût, du cultivé, du distingué, et n'auraient su, par conséquent, rivaliser avec celles de l'Auvergne ou duPérigord.
Cette image dépréciative a néanmoins contribué à forger une identité régionale, et, en fin de compte, à modeler des attitudes gastronomiques. Aujourd'hui, beaucoup s’y pressent, au nom d'une nostalgie du « bon vieux temps », pour goûter enfin ces aliments naturels, produits par la ferme voisine[Note 4] tels que lasoupe au lard,milliassous ettourtous, labréjaude, lesboudins et les pommes de terre fricassées, des plats qui auXIXe siècle auraient été jugés grossiers.
Il ne faut toutefois pas oublier que l'ordinaire de la plupart des gens du début duXXe siècle n'était encore que la lutte pour acquérir un pain chichement attribué. En effet, les limousins avaient généralement, pour reprendre l'expression deChamfort, « plus d'appétits que de dîners ». Ils apprenaient dès la petite enfance à économiser, ne jetaient rien. Une mentalité parcimonieuse, empreinte du désir d'épargner les plus petites choses et de ne rien perdre, se retrouvaient dans les gestes, les histoires et les proverbes. Il fallait faire économie de ce pain qu'on ne gaspillait pas, de ces tartes qu'on mangeait même moisies, de ce saindoux, trop peu abondant dans les pommes de terre, si sèches qu'elles étouffaient l'honnête homme. Économie de la soupe, que l'on devait manger puisque le père l'avait trouvée bonne. Économie de la viande, lorsqu'on l'achetait chez le boucher…[38].
La vérité, si elle est moins simple, moins caricaturale, n'en est que plus touchante. Elle se trouve, par exemple, dans ces familles de manœuvres agricoles, qui mangeaient le soir la soupe de midi réchauffée, alternaient avec le pain, le fromage ou la pomme de terre, mais chez qui l'on ne trouvait jamais les quatre choses ensemble… Dans ce bambin, qui faisait la grimace devant son assiettée de soupe au lard, dont la recette ne changeait guère… Dans ces hommes, qui se délectaient, chaque jour, de pommes de terre et de châtaignes, et comme disaitSaint-Just, « ne se plaignaient pas »… Ou bien encore dans ce vieilouvrier agricole qui évoquait avec émotion son temps de service militaire, lorsqu'aide-cuisinier au mess des sous-officiers, il avait de la viande tant qu'il en voulait…
Dès lors, pour mieux comprendre ce qu'est la véritable spécificité de la gastronomie limousine, il faut tenter de comprendre comment, à partir de certaines données géographiques (pauvreté des sols, hivers rigoureux…), sociales (ruralité,émigration,misère…) et culturelles (illettrisme, survivance dessuperstitions…), les limousins ont su donner le jour à de nombreuses spécialités, originales et variées.
La programmation culturelle de la ville deLimoges est souvent remarquée[Par qui ?], ne serait-ce que par le nombre et la qualité des installations : ensemble de centres culturels municipaux,opéra-théâtre municipal,Zénith…
Conçu avec le logicielOmeka, le projet BIBLIM qui intègre une bibliothèque numérique, met en ligne les trésors du patrimoine écrit des bibliothèques du Limousin. La bibliothèque francophone multimédia (BFM) de Limoges, qui est dotée depuis 2011 d'un numériseur, alimente au quotidien le site. La bibliothèque numérique du Limousin est organisée en six collections : manuscrits, livres anciens, estampes, presse ancienne, langue occitane, dessins. Elle est moissonnée dans son intégralité parGallica et, pour la langue occitane, parOccitanica, la médiathèque numérique portée par le Cirdoc de Béziers. Les documents proposées enpdf haute définition sont feuilletables et téléchargeables quand leur statut juridique le permet.
Des trésors d'intérêt national et des pièces remarquables et intéressantes pour l'histoire régionale y figurent, conservés dans les bibliothèques du Limousin : manuscrits médiévaux,incunables, imprimés d'histoire locale, gravures, photographies… Le document le plus remarquable qui a été numérisé est legraduel deFontevraud (conservé à la BFM de Limoges), ainsi que d'autres documents tout aussi prestigieux.
Maçonnerie limousine sur une bâtisse rurale dans lesmonts d'Ambazac.
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La présence de nombreuses carrières degranite et le savoir-faire développé par les maçons limousins, dont les plus célèbres sont décrits à travers la figure du maçon-migrant « de la Creuse », sont générateurs d'un paysage architectural typique.
[source insuffisante]À l'exception du club de rugby à XV de Brive, leCA Brive, le Limousin, malgré de nombreux licenciés dans divers sports, est marqué par l'absence de grands clubs sportifs de haut niveau, notamment depuis les déboires du mythiqueLimoges CSP. Le club de basket, champion d'Europe en 1993, est reparti en 2004 sous le nom deLimoges CSP, redevenu champion de France dePro A au terme de la saison 2013/2014 puis 2014-2015, il retrouve l'EuropeEuroligue l'année suivante dans son antre duPalais des sports de Beaublanc.
↑« C’est bien le socle ancien émergeant des terrains sédimentaires qui fait fondamentalement le paysage limousin : c’est lui qui transparaît dans le bâti, dans l’occupation des sols, le bocage, la lande, dans les essences végétales », inAtlas des paysages du Limousin, DREAL - université de Limoges, 2005.
↑Voici ce qui est paru dans le numéro 125 duPopulaire du Centre (31 mai 2006) :
« Les tout derniers chiffres de l'Insee le confirment : en 2005, le Limousin a bien poursuivi sacroissance démographique. Hausse des naissances etsolde migratoire positif laissent donc penser que le phénomène, amorcé il y a 6 ans, n'est peut-être pas seulement conjoncturel.
L'an dernier, 7 000 bébés sont nés de femmes domiciliées en Limousin et les nouvelles installations, une fois encore, ont été plus nombreuses que les départs (plus de 4 000 personnes). La saturation des grandes régions urbaines (Île-de-France, Nord-Pas-de-Calais…), le regain d'intérêt pour les régions vertes et la recherche d'une meilleure qualité de vie ont donc à nouveau plaidé en faveur du Limousin, même si ce n'est pas la seule région française qui attire plus de nouveaux habitants qu'elle n'en laisse partir. Quelques bémols cependant : la population limousine demeure la plus âgée de l'Hexagone. »
↑Olivier Assouly, par exemple, nomme cela « les nourritures nostalgiques ».
↑Françoise Ardillier-Carras, « La maîtrise de l’eau pour l’agriculture en Limousin. Un exemple de gestion de la ressource en moyenne montagne océanique »,Norois, 210 | 2009, 27-42.
↑Philippe Bernard-Allée, Marie-Françoise André, Ginette Pallier (dir.),Atlas du Limousin, Presses universitaires de Limoges, Limoges, 1994.
↑Jean-Michel Desbordes, Les limites des Lémovices,Aquitania, t. 1, Bordeaux, 1983.
↑Jean Tricard, Philippe Grandcoing, Robert Chanaud (dir.),Le Limousin, pays et identités. Enquêtes d'histoire (de l'Antiquité auXXIe siècle), Limoges, Pulim, 2006.
↑« Quelle identité et quel avenir pour le Limousin ? ». Série de reportages télévisés deFrance 3 Limousin, octobre 2014.
Georges Vérynaud,Le Limousin, la nature et les hommes, Limoges, Cahiers documentaires du CRDP de Limoges,, 207 p.
Philippe Bernard-Allée, Marie-Françoise André et Ginette Pallier (dir.),Atlas du Limousin, Limoges, Presses universitaires de Limoges,, 168 p.(ISBN978-2-910016-34-0)
Philippe Grandcoing (dir.),Paysage et environnement en Limousin. De l'Antiquité à nos jours, Limoges, Presses universitaires de Limoges,, 381 p.(ISBN978-2-84287-524-4)
Robert Chanaud (dir.),Une histoire des circulations en Limousin : Hommes, idées et marchandises en mouvement de la Préhistoire à nos jours, Limoges, Presses universitaires de Limoges,, 632 p.(ISBN978-2-84287-666-1)
« À l’instar des autorités régionales du Limousin d'alors, les collectivités départementales de Creuse et de Haute-Vienne ont elles aussi puisé dans le patrimoine paysager local — et l’imagerie qui s’en nourrit — pour créer leur logotype officiel, et échafauder leur stratégie de communication. En 1985, le premier symbole du département de la Haute-Vienne donne toute sa place à la topographie locale... »