1914. Le, naissance de Lilian Vera Rolfe à Paris, fille de George Rolfe (1878-1954) d'origine anglaise et d'Alexandra Rolfe (1879-?) d'origine russe. Lilian a une sœur jumelle Helen Fedora Rolfe.
Élevée à Paris[1], la jeune-fille rend fréquemment visite à ses grands-parents qui vivent à Paulet Road à Londres.
Quand elle a 19 ans, sa famille s’installe auBrésil, où elle termine sa scolarité.
1939. Au déclenchement de la guerre, elle travaille à l’ambassade du Royaume-Uni àRio de Janeiro. On lui confie la tâche de surveiller les mouvements de navires allemands dans le port, ce qui l’initie aux activités d’espionnage.
1943.
Elle rentre àLondres, pour rejoindre le Women's Auxiliary Air Force.
Novembre. En raison de ses compétences en français, elle est interviewée et recrutée par leSpecial Operations Executive (SOE), qui lui fait suivre l’entraînement d’opérateur radio.
1944.
Mission en France
Définition de la mission : opérateur radio pour le réseau HISTORIAN dirigé parGeorge Wilkinson « Étienne », dans la région d'Orléans (Loiret). Son nom de guerre est « Nadine ».
Avril. Dans la nuit du 5 au 6, Lilian Rolfe est déposée près de Tours par un Lysander[2]. Son travail consiste à envoyer les messages radio du maquis à Londres à partir de différents endroits dans la région. En trois mois, elle enverra 67 messages à Londres. Au-delà de ses missions de transmission radio, cela implique de faire rapport sur les mouvements de troupes ennemies, d’organiser les parachutages d’armes et de fournitures. Elle participe activement à des missions avec les Résistants contre l’occupant.
Juin. Après le débarquement en Normandie, une chasse à l’homme d’une agressivité croissante de la part de laGestapo se termine par l’arrestation deGeorge Wilkinson le 26, àOlivet. Lilian Rolfe continue son travail dangereux d'opérateur radio avec le successeur désigné deGeorge Wilkinson,Pierre Charié (alias Étienne Leblanc). Elle est impliquée dans une bataille armée dans la petite ville d’Olivet, au sud d’Orléans.
Juillet. Le 31, hasard malheureux, c'est en cherchant quelqu'un d'autre que les policiers font une descente dans la maison où elle demeure et émet, àNargis,Loiret, chez les instituteurs Maurice etJeannette Verdier. Elle est arrêtée[3]. Elle est transféré à la Gestapo deOrléans sous la direction de Fritz Merdsche. Transportée à la prison de Fresnes, au sud de Paris, elle est soumise à de nombreux interrogatoires et à des tortures brutales de la Gestapo de Paris.
Août. Elle est déportée au camp de concentration deRavensbrück. Selon l'aveu d'un officier allemand après la guerre, elle est alors si malade qu’elle ne peut pas marcher.
1945. Le, Lilian Rolfe âgée de 30 ans est exécutée par les Allemands avec deux autres femmes agents du SOE,Denise Bloch etViolette Szabo, leurs corps sont ensuite jetés au four crématoire.
ÀLambeth, Angleterre, la Maison Lilian Rolfe est dédiée à sa mémoire.
À Paris, (32,avenue Duquesne,Paris7e), est apposée une plaque sur laquelle on lit : « En hommage à Lilian Vera Rolfe née dans cet immeuble en 1914 et exécutée à Ravensbrück en 1945. Opératrice radio pour le service britannique S.O.E. créé en 1940 pour soutenir les mouvements de résistance en Europe et préparer le débarquement du 6 juin 1944. »
La ville deMontargis dans le département duLoiret, où elle a été active pendant la guerre, honore sa mémoire par la rue Claudie Rolfe qui substitue l'un de ses pseudonymes durant ses activités au SOE à son prénom.
Paul Guillaume,Au Temps de l'héroïsme et de la trahison, Orléans, Imprimerie nouvelle, 1948 ; ch. VIII,De Vengeance aux F.F.I. par leréseau Buckmaster'*/ ', p. 147-160.