Aucun événement commémoré. Cette date du 15 août (choisie en 1940) fut inspirée par l'anniversaire du prince régnantFrançois-Joseph II, avancé d'un jour pour coïncider avec l'Assomption. L'été était surtout propice à la fête nationale[1].
La famille, désireuse d'accroître son pouvoir par l'obtention d'un siège, mit tout en œuvre pour acquérir des terres dites« immédiates » (unmittelbar, enallemand), c'est-à-dire n'ayant d'autresuzerain que l'empereur lui-même. Les Liechtenstein, après de longues négociations, furent autorisés à acheter à l'empereur deux minuscules comtés sis aux confins de ses terres à la frontière suisse, les comtés deSchellenberg en 1699 et deVaduz en 1712.
Ces deux petites parcelles répondant aux critères requis, l'empereurCharlesVI les unifia et les éleva le au rang de principauté, laquelle fut baptiséeLiechtenstein en l'honneur de son nouveau prince,Antoine-Florian de Liechtenstein. C'est à cette date que le Liechtenstein devint un État souverain dans le cadre duSaint-Empire. La transaction ayant été purementpolitique, les princes de Liechtenstein ne se rendirent pas sur leur nouvelle terre avant plusieurs décennies.
En 1806, le Saint-Empire fut envahi par laFrance napoléonienne, ce qui eut d'importantes conséquences pour le Liechtenstein : les anciennes structures politiques et administratives se délitèrent rapidement à la suite de l'abdication de l'empereur germanique, et le Saint-Empire lui-même fut dissous. Le Liechtenstein rejoignit en1806 laconfédération du Rhin créée parNapoléon. Alors que presque tous les petits États allemands disparaissaient, le Liechtenstein réussit à intégrer cetteConfédération du Rhin en restant indépendant. Dès lors, il aligna ses intérêts sur ceux de l'Autriche, où les princes Liechtenstein avaient la majeure partie de leurs terres. Après 1815, le Liechtenstein devint un des États membres de laConfédération germanique.
LaPremière Guerre mondiale n'eut pas de réelle influence sur ce petit État qui restaneutre, bien qu'à titre personnel le prince Johannes servît comme capitaine de frégate dans laMarine austro-hongroise. En 1918, la chute de lamaison de Habsbourg-Lorraine, la proclamation de larépublique en Autriche et la crainte dubolchevisme poussèrent la famille princière à se réfugier dans sa principauté sur laquelle elle régnait depuis deux siècles mais qu'elle ne connaissait guère. La principauté se rapprocha en 1919 de la Suisse, concluant par la suite avec elle une union monétaire et douanière ; cela contribua probablement à lui éviter d'être annexée par leTroisième Reich lors de l'Anschluss.
Au cours de laSeconde Guerre mondiale, le Liechtenstein resta également neutre et les biens familiaux se situant dans les zones de combat furent rapatriés dans la principauté ou àLondres, pour être conservés en lieu sûr. À la fin du conflit, laPologne se vit attribuer des territoires allemands dits « territoires recouvrés », tandis que laTchécoslovaquie expulsa ses habitants germanophones (dont desAllemands des Sudètes) : cela eut pour conséquence que des membres de la famille princière du Liechtenstein se virent expropriés de la totalité de leurs possessions héréditaires enBohême, enMoravie (principalement àLednice etValtice dont les parcs et château sont inscrits par l'UNESCO aupatrimoine mondial de l'humanité) et enSilésie. Les expropriations portaient sur 1 600 km2 de terresforestières etagricoles, ainsi que sur plusieurs châteaux et palais impériaux que les princes de la famille exploitaient d'ailleurs peu jusqu'en 1938 : en effet, cesaristocrates autrichiens vécurent principalement àVienne jusqu'à cette date.
Au cours de laguerre froide, le Liechtenstein ne reconnut pas et ne fut pas reconnu par lesrégimes communistes instaurés après-guerre, d'autant qu'il fut le seul État occidental à refuser de livrer àJoseph Staline les réfugiés antisoviétiques se trouvant sur son territoire en 1945[9],[10],[11]. En effet, le Liechtenstein donna asile à environ500 soldats et civils constituant une « armée nationale russe » sous la direction du généralBoris Smyslovski, similaire à l'Armée Vlassov, constituée de Russes et d'Ukrainiens qui avaient combattu avec laWehrmacht contre le régime deStaline. Ces soldats et civils connurent un destin bien différent de celui des combattants de l'armée Vlassov. En effet, les soldats capturés par les Américains et par les Britanniques furent désarmés et livrés aux Soviétiques, conformément auxaccords de Yalta, et la grande majorité d'entre eux furent envoyés auGoulag ou tués[12]. Le prince du LiechtensteinFrançois-JosephII et son gouvernement furent les seuls qui refusèrent de livrer à l'URSS ces soldats de l'armée d'Holmston, réfugiés sur sa minuscule principauté, et à tenir tête aux pressions soviétiques. Cet épisode est commémoré par un monument du village frontière deHinterschellenberg, et a été relaté une cinquantaine d'années plus tard dans le filmVent d'est.
Lechâteau de Vaduz, qui surplombe la ville, est toujours le lieu de résidence de la famille princière.
Les possessions héréditaires des Liechtenstein dans les pays de l'ancienbloc de l'Est sont aujourd'hui l'objet de négociations à laCour internationale de justice. Le Liechtenstein n'entretenait aucune relation diplomatique avec laTchéquie et laSlovaquie, États qu'il ne reconnaissait pas en raison de leur refus de revenir sur les « décrets Beneš » nationalisant les possessions héréditaires. Le conflit ayant été en partie aplani, les relations diplomatiques sont établies en.
Après laSeconde Guerre mondiale, le pays se développa avec une grande rapidité. Au cours des décennies suivantes, la principauté entra dans une ère de prospérité et de modernisation économique, grâce notamment à l'instauration de conditionsfiscales avantageuses qui attirèrent de nombreuses entreprises. Le prince de Liechtenstein compte aujourd'hui parmi les chefs d'État les plus riches du monde et la population du pays bénéficie également d'un des niveaux de vie les plus élevés de la planète.
Le Liechtenstein est unemonarchieparlementaire et directe, dirigée actuellement par le princeHans-AdamII, qui est monté sur le trône à la mort de son père en 1989. Depuis 2004, son filsAloïs assume en pratique toutes les fonctions de chef de l'État. LeLandtag, le Parlement du Liechtenstein, est composé de25 députés élus par les citoyens. Un gouvernement de cinq ministres assure la gestion des affaires courantes.
Le Liechtenstein concilie monarchie réelle et pouvoir parlementaire, car, contrairement à beaucoup d'autresmonarchies constitutionnelles, sa constitution accorde au prince plusieurs pouvoirs d'une réelle importance. Le Liechtenstein est, avec la Suisse, le pays européen où les outils dedémocratie directe sont les plus développés, comprenant l'initiative populaire et leréférendum[13].
Lors d'unréférendum organisé le et activement soutenu par le prince, les électeurs, jusque-là exclusivement masculins, se prononcent en faveur du droit de vote pour les femmes, mais uniquement pour les scrutins nationaux et non locaux. Unepétition pour réclamer la légalisation de l'avortement est soumise à une votation populaire le. Avec un taux de 60 % de participation, le « non » l'emporte avec 52,3 %[14]. Le, à la suite d'uneinitiative populaire destinée à réduire les pouvoirs princiers, les citoyens de la principauté rejettent parréférendum à 76,1 % des voix la demande de réforme. Le prince du Liechtenstein conserve donc son droit de veto sur les décisions du peuple[15].
LeRhin : la frontière entre le Liechtenstein et la Suisse vue depuis la rive liechtensteinoise.
Le Liechtenstein est situé dans lesAlpes, le long de lavallée du Rhin. LeRhin alpin délimite la totalité de lafrontière ouest du pays avec la Suisse. À l'est, lesmontagnes atteignent de hautes altitudes : le sommet le plus élevé est le montGrauspitz, qui culmine à 2 599 mètres. Le Liechtenstein est traversé du sud au nord par laSamina, un affluent de l'Ill. Les vents prédominants en provenance du sud[réf. nécessaire] ont tendance à adoucir leclimat de la principauté. En saison froide, les pentes neigeuses des montagnes sont très prisées par les adeptes dessports d'hiver.
Le Liechtenstein, en plus de n'avoiraucun accès à la mer, est entouré de pays n'y ayant eux-mêmes aucun accès direct, à savoir laSuisse et l'Autriche (mais unaccès indirectvia le Rhin pour la Suisse et via leDanube pour l'Autriche). Cela pourrait en faire, avec l'Ouzbékistan, un des deux seuls États au monde à être doublementenclavé, c'est-à-dire qu'il faudrait traverser au moins deux autres États pour avoir un accès à l'Océan mondial, à ceci près que la Suisse a un accès direct à l'Océan mondial par le Rhin, qui est sous statut international à partir de la ville deBâle, et qui bénéficie des mêmes privilèges, notamment en matière de douanes, que les eaux internationales.
Les frontières de la principauté sont longues de77,9 km, dont41 km avec la Suisse et35 kmavec l'Autriche.
Seuls deux tiers de la population environ (65,8 %) sont d'origine liechtensteinoise. 20,1 % des résidents proviennent d'autres paysgermanophones (10,8 % deSuisse, 5,9 % d'Autriche et 3,4 % d'Allemagne). Suivent de près lesItaliens (3,3 %), les ressortissants de l'ex-Yougoslavie (3,3 %), lesTurcs (2,6 %) et les autres nationalités (4,8 %).
L'aire de diffusion traditionnelle des formes dialectales de l'allemand supérieur occidental (alémanique) auxXIXe et XXe siècles.
Au Liechtenstein, lalangue officielle est l'allemand. Cependant, la langue usuelle est leliechtensteinois, lequel rassemble deuxdialectes : lehaut alémanique et l'alémanique supérieur (ouwalser). Le haut alémanique du Liechtenstein, pratiqué dans les communes du nord, est proche dudialecte du Vorarlberg. L'alémanique supérieur, quant à lui, est le dialecte traditionnel de la commune deTriesenberg. Le liechtensteinois est généralement considéré comme faisant partie dusuisse allemand.
Lefrançais est la premièrelangue étrangère de la principauté, enseignée comme matière obligatoire à partir de la sixième, au lycée et dans les cours complémentaires généraux[16].
Plusieurs programmes d'échange sont aussi proposés aux étudiants lors de leurs études et la plupart de ces programmes sont dirigés vers laSuisse et laFrance[16].
102 Français vivant au Liechtenstein sont enregistrés au registre mondial des Français établis hors de France[17].
Selon l'article 37 de la Constitution, l'Église catholique au Liechtenstein a le statut d'Église nationale, protégée par l'État. L'exercice des autres confessions est également garanti par la constitution.
Lors d'une enquête réalisée en 2015, 73,4 % de la population se déclare de confessioncatholique, 8,2 % se revendiquentprotestants, 5,9 %musulmans, 1,5 % d'une autre confession chrétienne et 0,8 % d'une autre religion. 10,3 % ne fournissent aucune réponse[18].
Le Liechtenstein compte quatre principaux centres d'enseignement supérieur : l'Université du Liechtenstein, l'Université privée de la Principauté du Liechtenstein, l'Institut du Liechtenstein, et l'Académie internationale de philosophie. Le pays compte également neuf lycées publics.
Malgré sa petite taille et ses ressources naturelles limitées, le Liechtenstein bénéficie d'une économie prospère, fondée sur le marché libre et un haut niveau d'industrialisation (biens d'équipement industriel, outillage, etc.). Le secteur financier de la principauté, tout comme le niveau de vie de sa population, peuvent tout à fait se comparer aux régions urbaines les plus riches de ses grands voisinseuropéens[réf. nécessaire].
Unimpôt sur les sociétés très avantageux (le taux maximum est de 18 %, la moyenne européenne s'élevant environ à 30 %) et diverses autres facilités ont incité près de 74 000 multinationales à s'implanter au Liechtenstein, le plus souvent sous la forme d'une simple boîte postale. La principauté en tire 30 % de ses revenus et a été retirée des derniers paradis fiscaux de la liste noire de l'OCDE en 2009[22], à la suite d'un engagement de sa part[23] pour suivre les recommandations de l'OCDE en matière de transparence et de coopération fiscale.
Le Liechtenstein, contraint d'importer plus de 90 % de son énergie, participe à une union douanière et monétaire avec laSuisse, et utilise donc lefranc suisse comme monnaie nationale. La principauté est par ailleurs membre de l'Espace économique européen (EEE) depuis, et le gouvernement cherche à harmoniser sa politique économique avec celle de l'Union européenne[réf. nécessaire].
Lechômage baisse de manière régulière depuis 2007, et ne s'élève qu'à 1,4 % en décembre 2023[24], ce qui constitue le taux le plus bas de l'EEE[25] (en Europe la Biélorussie a un taux plus bas mais ne fait pas partie de l'EEE).
Le tourisme représente une part importante de l'économie du Liechtenstein[28]. En 2023, les établissements d'hébergement du Liechtenstein (hôtels, appartements de vacances, auberges de jeunesse, dortoirs et campings) ont enregistré un total de116 759 arrivées et222 266 nuitées[29].
Lemusée des Beaux-Arts du Liechtenstein, construit par les architectes suisses Morger, Degelo et Kerez et inauguré en 2000, est un véritable emblèmearchitectonique. La façade, un béton teinté coulé sans joint et essentiellement constitué de pierre noire de basalte et de gravier de rivière coloré, a été traitée de manière que sa surface réfléchissante produise des effets de matière et de lumière. En tant que musée d'art moderne et contemporain, il abrite la collection nationale d'art et offre régulièrement des expositions temporaires.
Il y a aussi unmusée national (Landesmuseum), inauguré en, un musée duski (Skimuseum), le musée de laposte (Postmuseum) ou encore celui de la machine à calculer avec notamment laCurta.
L'uniquethéâtre de la principauté, le théâtre de la Place de l'Église (Theater am Kirchplatz), se trouve àSchaan. Depuis,Vaduz abrite également leKleintheater Schlösslekeller[30], qui propose des concerts, des numéros d'humoristes ou des représentations de petites pièces. Parmi les artistes locaux reconnus dans leur domaine, on peut citer lesculpteur Georg Malin et lespeintres Bruno Kaufmann et Martin Frommelt.
Desvins sont également produits au Liechtenstein[31].
La seule et unique chaîne de télévision du pays est actuellement la société privée1FLTV créée en 2008. Elle n'est pas encore membre de l'Eurovision.
En ce qui concerne la radiodiffusion, le programme national deRadio Liechtenstein a été créé de 1938 à 1939. Puis, après de longues années d'inactivité, il a été recréé en 1995 avant d'être à nouveau supprimé le 3 mars 2025, par manque d'investissements[32].
La route à la frontière entre le Liechtenstein et la Suisse.
Le réseau routier du Liechtenstein, bien entretenu, est long d'environ140 km. Il n'existe aucuneautoroute, et les règles de conduite, tout comme les panneaux de signalisation, sont à quelques exceptions près les mêmes qu'enSuisse. Ces exceptions concernent notamment l'alcoolémie tolérée (0,8 gramme d'alcool par litre de sang contre0,5 gramme en Suisse).
La principauté ne compte que9,5 km devoies ferrées, qui assurent en réalité la connexion entre la ville suisse deBuchs et la villeautrichienne deFeldkirch par laligne de Feldkirch à Buchs. Les voies, pour cette raison, sont entretenues et administrées par la compagnie nationale ferroviaire autrichienne, l'ÖBB (Chemins de fer fédéraux autrichiens). Seules quatre gares ou haltes sont situées sur son territoire :Schaanwald,Nendeln,Schaan-Forst-Hilti etSchaan - Vaduz. Le, les gouvernements du Liechtenstein et de l'Autriche ont signé une convention pour le financement du développement de cette ligneS-Bahn internationale, avec mise en double voie et modernisation de la gare de Nendeln, pour un montant de187 millions d'euros[34].
Le réseauLiechtenstein Bus, lancé en 2000 et placé sous l'autorité deLIEmobil, assure la desserte de l'ensemble descommunes du Liechtenstein. Les bus du réseau relient également la principauté avec les communes suisses deSargans,Buchs etSevelen. Jusqu'à cette date, le pays était desservi parCarPostal, alors concessionnaire de l'ensemble des lignes depuis 1949, et qui conserve depuis l'exploitation de la plupart des lignes via sa filialeCarPostal Liechtenstein.
La seule infrastructure aérienne est un héliport à Balzers. C'est l'aéroport suisse de Zurich (à 130 km) qui sert d'entrée aérienne principale à la principauté.
L'équipe nationale de football du Liechtenstein est traditionnellement considérée comme une équipe faible. Les Liechtensteinois connaissent pourtant une semaine exceptionnelle à l'automne 2004 à l'occasion des matchs de qualification pour laCoupe du monde de 2006, en obtenant un match nul deux buts partout face auPortugal, à Vaduz, quatre jours avant de triompher duLuxembourg par quatre buts à zéro. La sélection termine avant-dernière de son groupe de qualification avec huit points, leur record en compétition[réf. nécessaire].
Le Liechtenstein a également une activité équestre importante. Sa fédération (LPSV :Liechtensteiner Pferdsport Verband) possède de nombreux membres évoluant principalement au niveau régional. Cependant elle compte également trois cavaliers de saut de niveau international :Thomas Batliner, Fidel Vogt et Nicholas Hochstadter. Ceux-ci évoluent régulièrement dans nombre de concours internationaux avec, notamment, pour Thomas Batliner une participation aux Jeux Olympiques, pour Fidel Vogt de nombreux résultats en 2011 et pour Nicholas Hochstadter une qualification et participation au Championnat d'Europe de Madrid en 2011[réf. nécessaire].
↑ATLASECO 2011. Atlas économique et politique mondial - Tous les pays du monde, 60 000 chiffres exclusifs, 1 000 tableaux pour tout comprendre., Paris, Nouvel Obs,.