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Libye

26° 59′ N, 17° 58′ E
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Pour l’article ayant un titre homophone, voirLYBI.

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Pour les articles homonymes, voirLibye (homonymie).

Drapeau
Drapeau de la Libye
Blason
Armoiries de la Libye
Hymneenarabe : لِيبْيَا لِيبْيَا لِيبْيَا (Lībiyā Lībiyā Lībiyā, « Libye, Libye, Libye »)
Description de l'image Libya (orthographic projection).svg.
Description de l'image Libya-CIA WFB Map-fr.png.
Administration
Forme de l'ÉtatRépubliqueunitaire sousgouvernement provisoire
Président du Conseil présidentielMohammed el-Menfi
Premier ministreAbdel Hamid Dbeibah[a]
ParlementHaut Conseil d'État
Chambre des représentants
Langues officiellesArabe[1]
CapitaleTripoli

32° 54′ 00″ N, 13° 11′ 09″ E

Géographie
Plus grande villeTripoli
Superficie totale1 759 540 km2
(classé17e)
Superficie en eauNégligeable
Fuseau horaireUTC +2
Histoire
Entité précédente
IndépendanceDrapeau de l'ItalieItalie
Date
Régence de Tripoli-
Libye italienne-/
Autonomie de laTripolitaine et de laCyrénaïque1918/1919-1922
Administration britannique en Libye-
Administration militaire française au Fezzan-
Royaume de Libye-
Jamahiriya arabe libyenne-
Conseil national de transition-
TransitionDepuis le
Démographie
GentiléLibyen(s), Libyenne(s)
Population totale(2023[2])7 252 573 hab.
(
classé107e)
Densitéhab./km2
Économie
MonnaieDinar libyen (LYD)
Développement
IDH(2021)en augmentation 0,718[3] (élevé ;104e)
Divers
Code ISO 3166-1LBY, LY
Domaine Internet.ly
Indicatif téléphonique+218
Organisations internationalesDrapeau des Nations uniesONU (1955[4])
Drapeau de l'Union africaineUA
UMA
APO
OPEP
COMESA
BAD
FPEG
CEN-SAD
CBLT

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LaLibye (enarabe :لِيبْيَا,Lībyā ; enberbère : ⵍⵉⴱⵢⴰ,Libya), en forme longue l'État de Libye[5],[6] (enarabe :دَوْلَةُ لِيبْيَا,Dawlaẗu Lībyā ; enberbère : ⴰⵡⴰⵏⴽ ⵏ ⵍⵉⴱⵢⴰ,Awank n Libya), est unÉtat d'Afrique du Nord faisant partie duMaghreb. Elle est bordée au nord par lamer de Libye enmer Méditerranée, au nord-ouest par laTunisie, à l'ouest par l'Algérie, au sud-ouest par leNiger, au sud-sud-est par leTchad, au sud-est par leSoudan et à l'est par l'Égypte.

Elle s'étend sur 1 759 540 km2, ce qui la place au quatrième rang africain et au dix-huitième rang mondial. Sa population est estimée entre6 et 8 millions d'habitants. Elle se concentre sur les côtes, l'intérieur du pays étant désertique. Sa capitale,Tripoli, sur la côteméditerranéenne, est également sa plus grande agglomération (1,1 million d'habitants), devantMisrata (1 million d'habitants),Benghazi (plus de 631 000 habitants[7]) etEl Beïda (250 000 habitants[8]).

Les Libyens sont en majorité deculture arabe et de confessionmusulmanesunnite. Leproduit intérieur brut de la Libye est l'un des plus élevés d'Afrique. Son économie repose très largement sur l'exportation dupétrole. Elle est membre, entre autres, de laLigue arabe, de l'Union africaine, de l'Union du Maghreb arabe et de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP).

La Libye tire son nom d'une tribuamazigh nomméeLibou par lesanciens Égyptiens, qui a donné le motgrec ancienΛιβύη /Libyè (« Libwé »). Peuplé originellement de Berbères, son territoire est colonisé pendant l'Antiquité par lesPhéniciens, puis lesGrecs, avant d'être conquis par l'Empire romain. AuVIIe siècle, il est conquis par les armées arabes, qui y diffusent leur culture et leur religion. Après avoir été soumis à divers royaumes bédouins pendant leMoyen Âge, il passe sous le contrôle de l'Empire ottoman auXVIe siècle. Larégence de Tripoli devient un véritable État avant d'être directement reprise en main par l'Empire ottoman en1835.

Dernière possession ottomane en Afrique, l'actuel territoire de la Libye est conquis etcolonisé par leroyaume d'Italie en1912, à l'issue de laguerre italo-turque. Durant laSeconde Guerre mondiale, laLibye italienne est envahie et occupée par lesAlliés. En1951, elle proclame son indépendance sous la forme d'unemonarchie dirigée parIdrisIer. En1969, uncoup d'État militaire renverse le roi, et laRépublique arabe libyenne est proclamée par le colonel Kadhafi. Dès lors, et pendant près de42 ans, la Libye est gouvernée parMouammar Kadhafi. En 1977, le pays prend le nouveau nom deJamahiriya arabe libyenne populaire et socialiste. En2011, durant lePrintemps arabe, une rébellion éclate et se transforme bientôt enguerre civile : avec le soutien d'uneintervention militaire internationale conduite parl'OTAN, les rebelles renversent Kadhafi et le tuent au mois d'octobre 2011. La Libye est depuis un pays disloqué, soumis à des luttes incessantes entre groupes armés et hommes politiques[9]. À partir de 2014, le pays sombre dansune nouvelle guerre civile tandis que le gouvernement mis en place parle processus de paix des Nations unies fait face à unerébellion dans l'Est du pays. Un cessez-le-feu permanent est signé le[10]. Malgré tous ces efforts, la réunification semble hors de portée, alors que le gouvernement de Benghazi se renforce territorialement et diplomatiquement.

Dénomination

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La Libye s'écrit, enarabe,ليبيا,Lībiyā,Lībiyya etدولة ليبيا,Dawlat Lībiyā ; et entamazight,ⵍⵉⴱⵢⴰ,Libya etⴰⵡⴰⵏⴽ ⵏ ⵍⵉⴱⵢⴰ,Awanek n Libya[11],[12].

Durant l'Antiquité grecque, puis romaine, le terme de « Libye » (Λιβύη /Libúē ouΛιβύᾱ /Libúā) est utilisé pour désigner toute l'Afrique du Nord jusqu'à l'ouest de l'Égypte. Le terme« Libyens » désigne, quant à lui, un ensemble de peuples nord-africains, dont les ancêtres desBerbères. L'appellationLibye est réintroduite auXXe siècle par l'Italie, qui reprend le terme antique pour nommer les territoires deLibye italienne après leur conquête. Les trois parties traditionnelles du pays sont laTripolitaine, leFezzan et laCyrénaïque.

La Libye a aussi été incluse dans le territoire duMaghrib al-Adna (Maghreb oriental) avec la Tunisie par les historiens et géographes musulmans arabophones.

En 1977, le régime du colonel Kadhafi change le nom du pays enGrande Jamahiriya arabe libyenne populaire et socialiste (en arabeالجماهيريةالعربية الليبية الشعبية الإشتراكية العظمى,al-Jamahiriya al-Arabiya al-Libiya al-Shaabiya al-Ishtirakiya al-Odhma).

Depuis la prise du pouvoir duCNT et la mise en place d'un gouvernement provisoire, le pays est de nouveau désigné sous le nom de Libye[13],[14],[15].

Le, le Congrès national libyen approuve un changement de nom pour le pays, qui enterre définitivement l'ancienne appellation de « Grande Jamahiriya arabe libyenne populaire et socialiste» pour adopter « État de Libye », qui devient le nom officiel jusqu'à l'adoption de la Constitution au cours de l'année 2013. Selon la présidence du Congrès national, la décision du changement de nom provient de la volonté de rompre avec le régime Kadhafi qui a duré de 1969 à 2011. Toutefois, ce sera la prochaine constitution qui fixera définitivement le nom officiel qu'adoptera la Libye, ainsi que la nature du régime politique, la langue officielle et les grandes lignes de son cadre législatif[16],[17],[18],[19],[20].

Géographie

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Articles détaillés :Géographie de la Libye etEnvironnement en Libye.
Carte de la Libye (cliquable)

La Libye est située dans la partie septentrionale ducontinent africain, délimitée au nord par lamer de Libye. Elle est encadrée par l'Égypte à l'est, leSoudan, leTchad et leNiger au sud, l'Algérie et laTunisie à l'ouest. Contrairement à la Tunisie, à l'Algérie et auMaroc situés comme la Libye sur la frange nord du Sahara, le pays ne dispose pas de chaînes de montagnes côtières importantes, capables de faire barrière à la sécheresse du désert. Le désert, sous lequel ont été trouvées des nappes phréatiques profondes, domine pratiquement tout le territoire, d'une superficie de 1 775 500 kilomètres carrés, épargnant seulement deux petites régions côtières, dotées d'un relief un peu plus vigoureux, où s'est fixée la majorité de la population.

Géologie

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La Libye se situe sur un très vieuxcraton de lacroûte terrestre : le craton nilotique à l'Est dudjebel Akhdar. À l'ouest de ce dernier se situaient autrefois les chaînes de montagnes panafricaines qui ont été aplanies il y a500 millions d'années et dont il ne subsiste pratiquement plus que des crêtes émoussées. Ces formations ont connu par la suite des épisodes volcaniques qui ont donné naissance notamment aumassif du Tibesti à la frontière avec leTchad et audjebel Al Haruj, plateau formé de coulées volcaniques. La couche gréseuse, qui recouvrait à la fois les anciens cratons et les chaînes montagneuses arasées, s'est progressivement déformée, créant de grandes cuvettes dans lesquelles le grès provenant de la destruction de l'ancien socle s'est accumulé, formant desroches-réservoirs. Celles-ci ont piégé leshydrocarbures qui constituent aujourd'hui les principales richesses de la Libye ainsi que l'eau fossile qui s'est infiltrée au cours des épisodes climatiques tempérés[21].

Relief

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Montagnes dans le désert du sud libyen.
Ledjebel Akhdar est la région la plus arrosée du pays.
Topographie et provinces traditionnelles de la Libye (Tripolitaine,Cyrénaïque etFezzan).

Les deux zones géographiques principales du pays sont la côte méditerranéenne et le désert duSahara. On trouve plusieurs hauts plateaux mais pas de réelle chaîne montagneuse, à l'exception du massif du Tibesti, près de la frontièretchadienne, qui culmine à plus de 2 200 mètres.

Sur la partie occidentale de la côte libyenne, lesmonts de Matmata, situés en Tunisie, se prolongent enTripolitaine par ledjebel Nefoussa, formant un plateau de600 à 800 mètres culminant à981 mètres au niveau de la ville deTripoli. Il présente un relief plus abrupt côté Méditerranée, qui est relativement arrosé (300 mm par an) et domine la plaine côtière agricole de laDjeffara. Celle-ci, de forme triangulaire et faisant au maximum 120 km de large, a une superficie de 15 000 km2. Elle bénéficie dans une moindre mesure de ce relief, qui fait barrage à l'influence du désert avec une pluviométrie supérieure à 200 mm par an. Elle constitue à ce titre l'une des deux zones de concentration humaine du pays et abrite la capitale. La deuxième chaîne côtière, ledjebel Akhdar enCyrénaïque, est séparée de la Djeffara par une côte désertique longue de 500 km, qui borde legolfe de Syrte, et qui est traditionnellement considérée comme la frontière entre leMaghreb et leMachrek. Ledjebel Akhdar est un plateau d'une altitude moyenne de500 mètres qui culmine à872 mètres ; il doit son nom (« montagne verte » en arabe) à une pluviométrie abondante (500 mm par an en moyenne) liée à la présence d'eaux côtières plus froides. Ce climat permet la présence de la seule véritable forêt du pays, formée depins, decyprès et d'oliviers sauvages. Ce massif domine la plaine côtière d'Al Marj qui abrite la deuxième concentration humaine du pays. Cette plaine est plus petite que la plaine deDjeffara et forme un croissant de 210 km de long entreBenghazi etDerna, pour une largeur maximale de 50 km[22].

Le reste du pays, soit plus de 90 % de la superficie, constitue une des parties les plus arides duSahara. Il est essentiellement composé de vastes plateaux désertiques constitués d'ergs sablonneux ou deregs rocailleux, qui descendent en pente douce vers lamer Méditerranée. Quelques reliefs ponctuent ce désert, comme le djebel as-Sawda en arrière du golfe de Syrte et le petit massif de l'Hulayq al Kabir (1 200 mètres). Le point culminant du pays est leBikku Bitti à 2 267 mètres d'altitude, qui est situé à la frontière avec leTchad et fait partie du Duhun Tarsu, une extension septentrionale dumassif du Tibesti[23].

LeFezzan au sud-ouest et ledésert Libyque à l'est, qui constituent les deux grandes régions désertiques du pays, ne sont peuplés que dans les raresoasis commeKoufra où la présence d'eau permet la pratique de l'agriculture.

Climat

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Le climat de la Libye estméditerranéen à été chaud (Classification de KöppenCsa) à tendance semi-aride/aride au bord de la mer, puis carrémentdésertique chaud (Classification de KöppenBWh) particulièrement accentué (hyper-aride) dans le reste du pays sur près de 95 % de la superficie du territoire. L'isohyète des 100 mm de précipitations annuelles, en deçà duquel un climat est qualifié de vraiment désertique, débute à quelques dizaines de kilomètres des côtes presque partout, et touche même celles-ci au niveau dugolfe central de Syrte. Seules les deux zones côtières situées en avant des petits massifs montagneux connaissent un climat méditerranéen, avec des précipitations concentrées durant la saison froide de décembre à février. Les précipitations culminent sur leDjebel Akhdar : 300 à 500 mm.

La sécheresse extrême du Sahara est causée par un anticyclone renforcé qui y stationne en permanence, repoussant toute intrusion d'air maritime humide. Cet anticyclone produit un vent chaud et sec, de secteur sud, appelé « ghibli » (sirocco en Algérie,chergui au Maroc), qui souffle presque toute l'année. La Libye est un pays des plus secs et des plus arides au monde : par exemple, dans le désert, la moyenne annuelle des précipitations tombe à 8,3 mm àSebha, à 6,6 mm àMourzouq et même à 0,5 mm àKoufra, située presque exactement au centre géographique dudésert Libyque. De plus, dans le grand sud libyen, la pluie ne tombe pas tous les ans, et parfois, des séries d'années voire des décennies peuvent s'écouler sans la moindre trace de pluie. Dans le même temps, la durée moyenne annuelle de l'insolation effective est très élevée sur l'ensemble du territoire : elle passe de plus de 3 000 h/an sur la côte méditerranéenne à un maximum extrême de 4 300 h/an dans les régions sahariennes les plus ensoleillées[24], ce qui constitue un record mondial[25].Il n'existe aucun cours d'eau permanent[26].

Seules sont utilisables lesnappes phréatiques qui alimentent des milliers de puits et laGrande rivière artificielle, projet de Kadhafi, qui était en cours de réalisation avant 2011 et aurait dû alimenter en eau le nord du pays[27]. Le désert de Libye a été réputé détenir le record de la plus haute température naturelle jamais atteinte sur Terre, avec58 °C (136,0 °F) pour la ville d'Aziziya, située au sud-ouest de Tripoli, enregistrée le 13 septembre 1922. Ce record a cependant été invalidé le 13 septembre 2012 par l'Organisation météorologique mondiale[28].

Faune

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La Libye a été un État pionnier en Afrique du Nord en matière de protection des espèces, avec la création en 1975 de l'aire protégée d'El Kouf. La chute du régime deMouammar Kadhafi a favorisé un intensebraconnage : « Avant la chute de Kadhafi même les fusils de chasse étaient interdits. Mais depuis 2011, le braconnage s'opère avec des armes de guerre et des véhicules sophistiqués dans lesquels on peut trouver jusqu'à 200 têtes de gazelles tuées par des miliciens qui chassent pour passer le temps. On assiste aussi à l'émergence de chasseurs sans lien avec les tribus qui pratiquent traditionnellement l'exercice cynégétique. Ils abattent tout ce qu'ils trouvent, même pendant la période de reproduction. Plus de 500 000 oiseaux sont ainsi tués chaque année, quand les zones protégées ont été saisies par les chefs tribaux qui se les sont appropriés. Les animaux qui y vivaient ont tous disparu, chassés quand ils sont comestibles ou relâchés quand ils ne le sont pas », explique le zoologiste Khaled Ettaieb[29].

Histoire

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Article détaillé :Histoire de la Libye.
Une carte du monde tel qu'il était connu par les Grecs sousHérodote, sur laquelle figure l'Afrique sous le terme de Libye.

Antiquité

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Dès leIIe millénaire av. J.-C., lesLibous installés enCyrénaïque forment un peuple redouté desÉgyptiens. Vers1000av. J.-C., les premiers comptoirsphéniciens sont fondés sur la côte libyenne.

En631av. J.-C., des navigateursgrecs s'installent sur la côte libyenne.Cyrène s'impose vite comme la plus grande cité grecque d'Afrique. Les colons bâtissent leur fortune sur le commerce du silphion ousilphium, une plante recherchée pour ses vertus culinaires et médicinales. Signe de l'importance de la ville, le monumental temple deZeus, édifié auVe siècle av. J.-C., est comparable à celui d'Olympie. Le royaume de Cyrène devient une république en458av. J.-C. et passe ensuite sous la tutelle desPtolémées d'Égypte. AuVe siècle av. J.-C., la côte méditerranéenne est dominée par lesCarthaginois. En321av. J.-C.,PtoléméeIer annexe les territoires bordant la Méditerranée, qui seront cédés auxRomains en 96av. J.-C.

Hérodote, dans Melpomène, Livre 4:189, rapporte :« Les Grecs ont emprunté des Libyennes l'habillement et l'égide des statues de Minerve, excepté que l'habit des Libyennes est de peau, et que les franges de leurs égides ne sont pas des serpents, mais des bandes minces de cuir : le reste de l'habillement est le même. Le nom de ce vêtement prouve que l'habit des statues de Minerve vient de Libye. Les femmes de ce pays portent en effet, par-dessus leurs habits, des peaux de chèvres sans poil, garnies de franges et teintes en rouge. Les Grecs ont pris leurs égides de ces vêtements de peaux de chèvres. Je crois aussi que les cris perçants qu'on entend dans les temples de cette déesse tirent leur origine de ce pays. C'est en effet un usage constant parmi les Libyennes, et elles s'en acquittent avec grâce. C'est aussi des Libyens que les Grecs ont appris à atteler quatre chevaux à leurs chars. »Durant leIer siècle av. J.-C., les trois régions qui forment l'actuelle Libye (Tripolitaine, Cyrénaïque et Fezzan) passent sous la domination de l'Empire romain. La Libye, alors riche et fertile, devient l'un des greniers à grains de l'Empire romain. Le pays entame son déclin après que les régions côtières ont été envahies par lesVandales en 455. Elles sont reconquises par lesByzantins à partir de 533.

Conquête arabo-musulmane

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En 641, lesArabes, conduits parAmr ibn al-As, conquièrent laCyrénaïque (reliée à l'Égypte) puis laTripolitaine (unie à la Tunisie), progressivementislamisées. Ils ne parviennent jusqu'auFezzan qu'en 647.

Le Royaume de Tripoli en 1707
Le royaume de Tripoli en 1707.

À partir de 644, la Tripolitaine n'a pas d'histoire propre ; soumise auxAghlabides de 801 à 909, elle passe ensuite sous lesFatimides. En 1050, elle est envahie par lesHilaliens et définitivement ruinée, elle est ensuite soumise auxAlmohades, puis auxHafsides. En 1510, les Espagnols occupent Tripoli.

En1551, le sultan ottomanSoliman le Magnifique prend Tripoli et annexe la Libye à l'Empire ottoman. De 1711 à 1835, une dynastie d'origine turco-albanaise, lesQaramanlis, règne sur la Tripolitaine en tant quepachas.

Dès lors, Tripoli, comme Tunis,Alger,Salé, devient un repaire de pirates pratiquant lecorso. Comme ces villes, elle est à plusieurs reprises bombardée par les flottes européennes. Pour punir les aventuriers libyens, des vaisseaux de guerre américains, au commencement duXIXe siècle, franchissent l'Atlantique et, à la suite de labataille de Derna, occupent en 1805 la capitale de la province deCyrénaïque.

Libye ottomane

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Article détaillé :Régence de Tripoli.
Vilayet de la Tripolitaine en 1900 (en rouge).

En 1835, Tripoli est gouvernée par la famille desKaramanli, qui s'appuient sur la tribu arabe des Ouled-Sliman. Leurs exactions décident les gens de l'oasis à demander au sultan de Constantinople de transformer la suzeraineté nominale qu'il avait sur le pays en souveraineté effective. Des troupes ottomanes occupent sans difficultés tous les ports. La Libye forme alors deuxvilayets turcs.

À la suite de la perte du territoire correspondant à l'actuelle Algérie, conquis par laFrance à partir de1830, l'Empire ottoman entend protéger ses provinces occidentales de l'appétiteuropéen.En1843,cheikh Muhammad al-Sanussi, fondateur de laconfrérie al-Sanussiya, arrive àEl Beïda. La Tripolitaine et la Cyrénaïque, contrairement aux autres provinces ottomanes d'Afrique du Nord, demeurent provinces ottomanes jusqu'en1911, date de laguerre italo-turque.

Colonisation italienne de 1911 à 1943

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En1911, leroyaume d'Italie déclare la guerre à l'Empire ottoman. Son principal but est de conquérir les territoires nord-africains desTurcsottomans, dans le but de bâtir unempire colonial. Un blocus est aussitôt imposé et les troupes italiennes débarquent àTripoli le5 octobre. Elles se heurtent à une vive résistance turco-libyenne (Bataille de Tobrouk), notamment menée parMustafa Kemal Bey. Néanmoins, le, letraité de Lausanne (aussi dit traité d'Ouchy) met fin à laguerre italo-turque en accordant aux Italiens laCyrénaïque et laTripolitaine, qui forment le territoire de laLibye italienne.

Après la reddition turque, une guérilla arabe s'organise contre l'occupation italienne. L'Italie envoie un contingent de 100 000 hommes dont 4 000 sont tués et 5 000 blessés[30].

Premiers États autonomes libyens

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En 1918 est proclamée laRépublique de Tripolitaine, État souverain sur lesterritoires de l'ouest de l'actuelle Libye : il s'agit du premier Étatislamique au monde à disposer d'un gouvernementrépublicain et la première entité libyenne indépendante depuis la chute de l'Empire ottoman. Ayant connu jusque-là les plus grandes difficultés à stabiliser leurs possessions libyennes, les Italiens reconnaissent en1919 l'autonomie de la République de Tripolitaine et font de même quelques mois plus tard avec l'Émirat de Cyrénaïque, dirigé parIdris, chef de la confrérie desSanussi[31]. L'Italie garde cependant la haute main sur l'armée, la diplomatie et la justice des deux États. L'application des accords est vite entravée par la mauvaise volonté de toutes les parties et l'Italie envisage bientôt de reprendre le contrôle direct de ses possessions libyennes[32]. En 1922, Tripolitaine et Cyrénaïque repassent souscontrôle italien direct, pour réintégrer l'Empire colonial italien.

Colonisation et résistance

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Article connexe :Pacification de la Libye.

L'émirIdris s'étant enfui en Égypte, les partisans des Sanussi continuent de mener en Libye une résistance farouche contre les Italiens. Jusqu'en 1931, une guérilla incarnée par le cheikhOmar al-Mokhtar continue de s'opposer à l'occupation italienne. La capture du cheikh et sa pendaison, le, marquent la fin du mouvement.

Omar Mukhtar, héros de la résistance libyenne à la colonisation italienne (1911-1931).

La guerre entraîne la mort massive des peuples indigènes deCyrénaïque, soit 225 000 personnes. Les crimes de guerre italiens comprennent l'utilisation d'armes chimiques, l'exécution de combattants s'étant rendus et le massacre de civils. Les autorités italiennes expulsent de force 100 000 Bédouins de Cyrénaïque de leurs colonies, dont beaucoup sont ensuite confiées à descolons italiens[33],[34].

Le,Benito Mussolini annonce l'occupation militaire de toute la Libye. Deux ans plus tard, la Cyrénaïque et la Tripolitaine sont unies administrativement en une seule province, nommée Libye, en référence à l'Antiquité romaine.Italo Balbo en est nommé gouverneur général et mène des efforts notables pour réformer l'administration libyenne et développer les infrastructures du pays. Une route est mise en place à travers le désert de Syrte afin de relier la colonie d'ouest en est ; elle est achevée en 1937. Une importante population italienne s'installe, en particulier à Benghazi et à Tripoli. Dans le même temps, Mussolini cherche à gagner les tribus arabes. Un système de citoyenneté limitée est ainsi mis en place.

Seconde Guerre mondiale

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Article détaillé :Guerre du Désert.
Infanterie australienne à Tobrouk durant laSeconde Guerre mondiale. Commençant le, lesiège de Tobrouk durera240 jours.

Le, durant laSeconde Guerre mondiale, les troupes italiennes stationnées en Libye attaquent le territoire duroyaume d'Égypte où stationnent les troupes britanniques. Elles sont repoussées et reculent jusqu'en Tripolitaine, avant d'être secourues le par un corps expéditionnaire de l'armée allemande, l'Afrika Korps, dirigé par le généralErwin Rommel. Les armées de l'Axe regagnent du terrain jusqu'à menacer de conquérir l'Égypte ; une contre-offensive menée par le généralBernard Montgomery les oblige toutefois à battre à nouveau en retraite. En février 1943, toute laLibye italienne est occupée par les troupes alliées : soldats britanniques etForces françaises libres.

Marche vers l'indépendance

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À l'issue de la guerre, la France et le Royaume-Uni se partagent l'occupation du pays :Tripolitaine et Cyrénaïque sous contrôle britannique,Fezzan sous contrôle français. L'Italie renonce officiellement à la Libye en 1947 par letraité de Paris. Le, soutenu par les Britanniques qui voient d'un bon œil l'émergence d'unemonarchie libyenne qui demeurerait leur alliée,Idris al-Sanussi proclame l'indépendance de l'Émirat de Cyrénaïque restauré, tandis que les Britanniques conservent l'administration de la Tripolitaine. Le statut de la Libye est durant plusieurs mois l'objet d'incertitudes, la France étant réticente devant l'émergence d'un nouvel État dans la région et préférant maintenir les trois administrations séparées. Le, l'ONU tranche la question et se prononce en faveur d'un État indépendant incluant les trois provinces libyennes. Un an plus tard, l'émir Idris est désigné comme roi. Le, la première Assemblée nationale libyenne se réunit, et le, une constitution est promulguée.

Royaume de Libye et la découverte du pétrole

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Le roiIdrisIer, premier dirigeant de la Libye indépendante.

Le, leRoyaume-Uni de Libye est le premier État duMaghreb à obtenir son indépendance.Sidi Muhammad Idris al-Mahdi al-Sanoussi, chef de la confrérie religieuse des Sanoussi depuis 1916, déjà reconnu comme émir deCyrénaïque par leRoyaume-Uni depuis 1946, est proclaméroi de Libye le sous le nom d'IdrisIer. À peine né, le jeune État est cependant confronté à de sérieux problèmes : un taux élevé d'analphabétisme (94 %), un manque de personnel qualifié dans la plupart des domaines et un taux de mortalité infantile important (40 %)[35]. Le, la Libye intègre laLigue arabe. Cette même année, le gouvernement signe des accords militaires avec le Royaume-Uni, accordant à ce pays des bases militaires pour vingt ans et la libre circulation des véhicules militaires britanniques sur le territoire national (eaux territoriales et espace aérien compris) contre le versement de3 750 000 livres pendant cinq ans et la promesse d'une aide technique et militaire[36].

Le, un protocole militaire est également signé avec lesÉtats-Unis, permettant à ce pays de conserver plusieurs bases militaires, dont le complexe deWheelus Field, en périphérie de Tripoli[37]. Ces accords, qui prévoyaient l'occupation des bases jusqu'en 1970, sont respectés, mais non renouvelés par le nouveau gouvernement révolutionnaire. Enfin, un traité signé avec la France le consacre l'évacuation des quelque400 militaires qui étaient stationnés dans la région duFezzan, et des accords culturels sont mis en place[38].

La Libye rejoint lesNations unies le. Quelques mois plus tard, le, un forage effectué dans le sud-ouest du pays par la Libyan American Oil met au jour un premier gisement de pétrole[39]. En 1959, des gisements bien plus importants sont découverts àZliten par la compagnieEsso Standard Libya. En 1965, la Libye exporte quelque 58,5 millions de tonnes d'« or noir », via des installations modernes (terminal deMarsa El Brega). Elle est à cette époque le premier producteur d'Afrique[39]. La manne pétrolière permet au pays de développer ses infrastructures, encore rudimentaires au début des années 1960.

Régime de Mouammar Kadhafi

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Mouammar Kadhafi,Guide de la révolution libyenne,

Indépendante en 1951, la Libye passe en 1969, à la suite d'uncoup d'État, sous le contrôle deMouammar Kadhafi, un capitaine de l'armée de27 ans qui se proclame rapidement colonel et instaure laRépublique. Kadhafi entend développer une politique se réclamant dupanarabisme et dusocialisme et tente de nombreuses « fusions » avec ses voisins (Égypte, Tunisie, Tchad, Soudan), sans succès. En1977, la Libye devient officiellement uneJamahiriya, c'est-à-dire un « État des masses » officiellement gouverné par le biais de ladémocratie directe. Dans les faits, Kadhafi — qui, après 1979, n'occupe plus aucun poste défini dans la constitution — gouverne sans aucun partage, avec le titre de« Guide de la révolution ». Personnage imprévisible, au comportement volontiers extravagant, Kadhafi se veut également penseur politique et fait de sa propre doctrine, la« troisième théorie universelle » — exposée dans son ouvrageLe Livre vert —, l'idéologie officielle du régime. Des « camps de base » (Mathabas) sont institués à partir de l'année 1980, afin de tenter d'exporter la« révolution jamahiriyenne » dans les pays voisins. Leur dissolution n'intervient qu'en 1992[40].

Sur le plan intérieur, Kadhafi s'appuie pour gouverner sur le pouvoir des tribus et entretient sciemment le désordre des institutions par des réformes constantes, empêchant ainsi l'émergence d'un quelconque contre-pouvoir. Il s'emploie à garantir une forme de stabilité en finançant des politiques sociales généreuses grâce aux ressources pétrolières, et en développant les systèmes d'éducation et de santé libyens. Mais, dans le même temps, il s'appuie sur un appareil répressif qui use des méthodes les plus brutales, en exécutant régulièrement des conjurés réels ou supposés[41]. La famille de Kadhafi joue par ailleurs un rôle politique croissant avec les années. Le dirigeant, sa famille et ses proches bénéficient d'un accès illimité aux fonds de l'État libyen. Mouammar Kadhafi fait sortir du pays, avec les années, plusieurs dizaines de milliards de dollars[42].

Le drapeau vert de la Libye choisi par Kadhafi en 1977. LaJamahiriya arabe libyenne est alors le seul État au monde à avoir un drapeau unicolore.

La Libye kadhafiste est petit à petit mise sur la sellette par lacommunauté internationale, du fait notamment son soutien à des mouvements armés (Armée républicaine irlandaise,Fraction armée rouge), à divers mouvements de guérillas (MPLA) ainsi qu'à de nombreux groupes armés palestiniens[43]. L'activisme libyen touche tout particulièrement les pays d'Afrique subsaharienne : une dizaine d'entre eux (Soudan, Burkina Faso, Gambie…) sont ainsi victimes de tentatives de déstabilisation, plus ou moins assumées[44]. Il soutient également leCongrès national africain (ANC) deNelson Mandela enAfrique du Sud[45],[46].

Rencontre du président du gouvernement espagnolJosé Luis Rodríguez Zapatero avecMouammar Kadhafi.

Les relations avec plusieurs pays occidentaux, et les États-Unis en particulier, sont très tendues dès le début des années 1980, et se traduisent par le saccage de l'ambassade américaine à Tripoli (1980). En effet, les navires américains, au début des années 1980, sillonnent régulièrement legolfe de Syrte décrété« mer intérieure libyenne » par Kadhafi : en, les manœuvres américaines conduisent à un incident, au cours duquel deux avions de chasse libyens sont détruits en vol. Le paroxysme est atteint lors dubombardement des villes de Tripoli et Benghazi par l'aviation américaine (1986), dans lequel le dirigeant libyen manque de perdre la vie. L'implication présumée des services secrets libyens dans l'attentat de Lockerbie, notamment, conduit à la mise en place d'un embargo sévère de 1992 à 1999[47]. En gérant avec intelligence ses revenus pétroliers et en opérant sa transformation industrielle, la Libye devient autosuffisante et attractive pour les travailleurs migrants africains qui s'installent massivement dans le pays dans les années 1990[48].

En dépit des sanctions occidentales, la Libye maintient une politique internationale de tradition panafricaniste. Elle prend en charge l'essentiel des coûts de construction d'un satellite de communication africain, s'engage auprès de l'UNESCO à financer le projet de réécriture de l'Histoire générale de l'Afrique, à payer les cotisations des États défaillants auprès des organisations africaines et à briser le monopole des compagnies aériennes occidentales en Afrique à travers la création de la compagnieIfriqyiah en 2001[48].

Les relations internationales se normalisent dans les années 2000. La Libye tente de mettre un terme au programme d'armes de destruction massive développé depuis plusieurs années[réf. nécessaire]. L'hostilité affichée du gouvernement libyen aux islamistes radicaux en fait un « allié » aux yeux deGeorge W. Bush, engagé dans une « guerre contre le terrorisme » et les « États voyous ». Plusieurs chefs d'État ou de gouvernement se succèdent à Tripoli (Tony Blair,Silvio Berlusconi,José Luis Rodríguez Zapatero,Jacques Chirac), signant des accords commerciaux dans plusieurs domaines clés. La question de l'immigration illégale en provenance d'Afrique subsaharienne est également régulièrement évoquée, et aboutit à un accord avec la Libye, qui s'engage à contenir les migrants contre la promesse d'une aide financière de l'Union européenne[49].

La Libye s'engage également dans une politique africaine plus classique. Le, un sommet extraordinaire de l'OUA à Tripoli milite pour la transformation de l'organisation africaine enUnion africaine. Le, la charte de l'Union africaine est adoptée au cours d'un sommet àSyrte.

Dans lesannées 2000,Saïf al-Islam Kadhafi, deuxième fils du Colonel Kadhafi et président de laFondation internationale Kadhafi pour la charité et le développement, se fait l'avocat d'une série de réformes politiques et économiques au sein du régime instauré par son père, prônant notamment l'adoption d'une véritableConstitution. Ses actions font néanmoins l'objet d'une opposition de la part de la« vieille garde » du régime ; Saïf al-Islam Kadhafi, souvent présenté comme le successeur potentiel de son père, doit à plusieurs reprises faire marche arrière et peine à faire avancer ses réformes, tout en demeurant l'un des interlocuteurs principaux des Occidentaux en Libye. À la veille desannées 2010, la Libye n'a toujours pas de vraie Constitution, ni de représentation politique librement élue.

Printemps arabe et chute de Kadhafi

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Article détaillé :Première guerre civile libyenne.
Les rebelles adoptent l'ancien drapeau de lamonarchie libyenne, qui redevient le drapeau officiel de la Libye après leur victoire.

En 2011, à la suite desmouvements de protestation dans les pays arabes, le soulèvement commence par une attaque suicide dans une caserne qui permet aux insurgés de s'armer. Les émeutes armées éclatent le àBenghazi, deuxième ville du pays, réputée pour être le berceau historique de l'opposition au régime, et gagnent Tripoli le. SelonHuman Rights Watch,173 manifestants ont été tués en quatre jours d'affrontements[50]. Le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague a qualifié ces violences d'effroyables[51]. Cependant, des appuis du régime se lézardent : le représentant libyen à la Ligue arabe a indiqué qu'il démissionnait de son poste pour rejoindre « la révolution[52] », tout comme son homologue à l'ONU, des défections au sein de l'armée se multiplient, tandis que des chefs tribaux exigent le départ de Kadhafi et menacent même de couper les approvisionnements pétroliers. Dès la fin février, les insurgés reçoivent le soutien de puissances occidentales, notamment la France[53],[54] qui leur livre ensuite d'importantes quantités d'armes pendant la guerre civile[55],[56],[57].

Libyens sur un charT-55 àBenghazi.

Au, Benghazi et plusieurs autres villes de la Cyrénaïque sont entre les mains des insurgés armés, alors que Tripoli est en proie à des affrontements[58] mais reste néanmoins sous le contrôle des forces gouvernementales. Cependant, la rébellion gagne du terrain et en quelques jours, selon les opposants, la grande majorité du pays (dont la moitié est) échappe au pouvoir central[59]. Le, la branche libyenne de laFédération internationale pour les droits humains proche des rebelles annonce un bilan de 6 000 morts, dont 3 000 à Tripoli. Dès le, Tripoli est de nouveau gagnée par les émeutes armées, les opposants prennent même le contrôle de plusieurs quartiers périphériques de la capitale dont celui de Tajoura[60].

Le,Moustapha Abdel Jalil, ancien ministre libyen de la Justice, annonce la formation d'un gouvernement provisoire dissident du gouvernement en place[61],[62].

Le, laFrance devient rapidement le premier pays à reconnaître leConseil national de transition comme représentant légitime de la Libye, et envisage des frappes aériennes ciblées, afin de lutter contre ce qu'elle définit comme la répression deMouammar Kadhafi.

Au, les forces gouvernementales loyalistes reprennent du terrain, et avancent vers l'Est en investissant des villes stratégiques commeBrega ouRas Lanouf, balayant au passage les rebelles qui se retirent dans la précipitation jusqu'àBenghazi. Le, les forces de l'armée libyenne arrivent aux portes Sud de Benghazi et commencent à l'assiéger.

Sommet de Paris pour le soutien au peuple libyen, le.

Le,Alain Juppé,ministre français des Affaires étrangères, s'exprime àNew York afin de convaincre leconseil de sécurité de l'ONU de voter une résolution franco-britannico-libanaise, permettant le recours à des moyens militaires, afin d'assurer unezone d'exclusion aérienne et de protéger les populations civiles en mettant hors d'état de nuire les troupes de Kadhafi. Cette résolution est adoptée, sous lechapitreVII de lacharte des Nations unies, par le conseil de sécurité (10 voix pour,0 contre,5 abstentions)[63],[64].

Benghazi,.

Le, en accord avec la résolution 1973 duConseil de sécurité des Nations unies, uneintervention militaire aéronavale est déclenchée par la France avecl'opération Harmattan, suivie par le Royaume-Uni et les États-Unis, appuyés par l'Italie, afin d'établir une zone d'exclusion aérienne et de protéger les populations civiles contre les bombardements[65]. Plusieurs navires de guerre ainsi que des avions de chasse sont mobilisés pour détruire les défenses anti-aériennes des forces loyales au colonel Kadhafi afin d'empêcher que les insurgés et les forces de la coalition ne subissent des attaques[66]. Les attaques de la coalition ont débuté alors que les forces de l'armée libyenne investissaient les faubourgs de Benghazi et s'apprêtaient à investir le centre-ville. L'invasion de Benghazi est empêchée.

Femmes soutenant Kadhafi à Tripoli,.

À partir de mars et jusqu'en août, le conflit s'installe dans la durée. Devenue maître des airs, l'OTAN, qui a pris le relais de la coalition internationale, bombarde les positions loyalistes, tandis que les insurgés mènent les opérations au sol. Les insurgés arrivent à garder le contrôle deMisrata, la troisième ville du pays, au prix d'un long siège meurtrier de la part des forces loyalistes. Petit à petit, ils avancent depuisBenghazi jusqu'àBrega à l'Est. Ils prennent également progressivement le contrôle de tout un arc de terrain allant de la frontière tunisienne à l'ouest jusqu'aux environs deTripoli.

Le au soir, àTripoli, les éléments hostiles au régime se soulèvent. Le, les premiers combattants rebelles les rejoignent dans labataille de Tripoli. Le, les rebelles annoncent contrôler 80 % de la capitale. Au soir du, le quartier général de Kadhafi tombe aux mains des rebelles.

Les forces kadhafistes restent néanmoins actives dans plusieurs villes du pays jusqu'à l'automne, avant d'être réduites les unes après les autres.Beni Ulid (le) et surtoutSyrte (le) seront les deux derniers bastions à être « libérés » par les rebelles. C'est en tentant de fuir Syrte, sa ville natale dans laquelle il s'était réfugié, que Kadhafi est capturé par un groupe de rebelles puis tué, lesconditions exactes de sa mort étant encore mal éclaircies.

Le àBenghazi, le président du CNTMoustapha Abdel Jalil proclame la « libération » de la Libye, mettant officiellement fin à la guerre civile qui durait depuis huit mois[67].

La Libye de l'après-Kadhafi

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Article détaillé :État de Libye.

Échec de la transition démocratique

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Le jour de la proclamation de la libération de la Libye,Moustapha Abdel Jalil annonce son souhait que lacharia soit à la base de la future législation libyenne, ce qui provoque l'inquiétude de laFrance et de l'Union européenne à propos du respect des droits de l'homme en Libye[68],[69]. Le,Abdel Rahim al-Kib est élu président du Conseil exécutif par les membres du Conseil national de transition (CNT).

Le, Moustapha Abdel Jalil est reconduit dans ses fonctions de président du CNT[70]. Le, laCyrénaïque proclame son autonomie vis-à-vis de Tripoli et placeAhmed El-Senussi à la tête du Conseil dirigeant la province, malgré les protestations du CNT ; la situation fait alors craindre une partition du pays[71].

Le, lapremière élection démocratique en Libye permet de désigner les200 membres duCongrès général national (CGN) chargé de remplacer le Conseil national de transition. Seuls80 membres sont issus des partis politiques naissants, les 120 autres sont des candidats indépendants, ce qui rend difficile de déterminer la couleur politique de la nouvelle assemblée. Son fonctionnement est aussi mal défini, la nouvelle constitution restant encore à écrire au moment où il prend ses fonctions. Le, le président du CNT, Moustapha Abdel Jalil, remet le pouvoir au doyen du CGN dans la salle de conférence d'un hôtel de Tripoli. C'est dans cette salle, transformée en lieu des débats parlementaires, que commencent les premiers travaux du CGN quelques jours plus tard[72],[73].

Le, le nouveau Parlement élit son premier président,Mohamed Youssef el-Megaryef, un opposant de longue date àMouammar Kadhafi considéré comme un islamiste modéré[74],[75].

Une loi interdisant toute responsabilité politique aux personnes qui en auraient exercé sous Kadhafi entraîne l'éviction d'une grande partie du personnel politique : Mohamed Youssef el-Megaryef doit ainsi abandonner son poste moins d'un an après son élection[76]. En, le premier ministreAli Zeidan est destitué par un vote du Congrès et contraint de fuir le pays.

En, lesélections législatives recueillent moins de 30 % de participation[77]. En août, le gouvernement et laChambre des représentants, le parlement nouvellement élu — qui doit remplacer le Congrès général national mais que les islamistes, battus aux élections, boycottent —, déménagent àTobrouk, à plus de 1 000 km de la capitale libyenne jugée trop dangereuse[78]. Quelques semaines plus tard, la coalition« Aube de la Libye » (Fajr Libya), formée par les groupes islamistes, prend le contrôle de Tripoli et reforme le Congrès général national[79],[80]. Deux gouvernements se disputent alors la légitimité : celui de la Chambre des représentants, à Tobrouk, et celui du Congrès général national, à Tripoli[81]. Le gouvernement de Tobrouk est cependant le seul à être reconnu par la communauté internationale[82].

Deuxième guerre civile

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Article détaillé :Deuxième guerre civile libyenne.
Guerre civile libyenne en 2015.
Chambre des représentants
Congrès général national
Milice islamisteAnsar al-Charia
État islamique
Touaregs

Après la chute du colonel Kadhafi, la Libye est marquée par la disparition de tout pouvoir central fort : les nouvelles autorités ne parviennent pas à s'imposer face aux milices armées formées pendant la révolution. Les milices sont de trois types : très souvent tribales ou locales (Misrata,Zintanetc.), parfois religieuses (milices salafistes deBenghazietc.), ou personnelles (milice privée du général rebelleHaftaretc.)[77]. La Libye est parcourue par une guerre entre clans régionaux et tribaux qui dessinerait trois ensembles plus importants aux pouvoirs eux-mêmes parcellaires : le « Grand Sud », laCyrénaïque et laTripolitaine.

La Libye est minée par la violence, l'instabilité politique et les menaces de partition, voire d'une nouvelle guerre civile[83],[84],[85]. Les assassinats et les enlèvements deviennent de plus en plus fréquents, avec notamment une vague d'assassinats à Benghazi en. Le, l'attaque du Consulat des États-Unis à Benghazi cause plusieurs morts, dont l'ambassadeur américain. En, l'ambassade française à Tripoli subit un attentat[86]. En 2013 et 2014, les États-Unis lancent plusieurs raids en territoire libyen, à l'insu du gouvernement local, pour capturer des individus suspectés de terrorisme. Ces opérations provoquent des crises politiques dans le pays[87] et le bref enlèvement du Premier ministre par d'anciens rebelles[88].

En, la milice de Misrata alliée à des groupes islamistes affronte la milice de Zenten alliée à d'anciens soutiens de Kadhafi pour le contrôle de l'aéroport de Tripoli, tandis que d'autres groupes combattent en Cyrénaïque pour le contrôle des ressources pétrolières[89]. En août, l'Égypte et lesÉmirats arabes unis mènent des bombardements répétés sur la capitale libyenne[90].

Fin 2014, le pays reste divisé entre Tripoli aux mains des milices islamistes et tribales deMisrata, qui tiennent également de nombreuses villes dontDerna, et le gouvernement et le parlement « légitimes », car issus des urnes, installés à Al-Baïda et àTobrouk[91]. L'effondrement de l'État libyen contribue à faire du pays l'une des principales zones de transit de l'immigration illégale à destination de l'Europe[92].

En 2014-2015, la Libye est également confrontée à l'implantation sur son sol de l'État islamique, notamment àMisrata[93], àSabratha[94] et àSyrte[95].

L'Organisation internationale pour les migrations note le développement de la traite d'êtres humains dans la Libye post-kadhafiste. Selon l'organisation, de nombreux migrants sont vendus sur des « marchés aux esclaves » pour 190 à280 euros. Ils sont également sujets à la malnutrition, aux violences sexuelles, voire aux meurtres[96].

Nouveau gouvernement en 2016

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Face à l'urgence de la situation en Libye, et à la progression de l'État islamique, la communauté internationale pousse à la formation d'un nouveau gouvernement. Après plusieurs mois de négociations,Fayez el-Sarraj forme officiellement, le, ungouvernement« d'union nationale », initialement rejeté par les parlements deTripoli et de Tobrouk. Grâce au soutien des Occidentaux, ce gouvernement peut s'installer fin mars à Tripoli[97] ; il obtient ensuite un vote favorable des parlementaires de Tobrouk[98], et installe progressivement son autorité[99]. La reprise de la ville de Syrte à l'État islamique en Afrique du Nord, dont c'était la place forte, début, par les forces du gouvernement libyen d'union nationale d'el-Sarraj, soutenu par les capitales occidentales et les Nations unies, stoppe les velléités de l'État islamique dans ce pays[100].

Par contre, la situation reste bloquée entre le Premier ministre Fayez el-Sarraj issu dugouvernement d'accord national (GAN) et le chef de l'Armée nationale libyenne (ANL) duKhalifa Haftar. Des médiations diplomatiques entre ces deux partis se succèdent, en France, en àLa-Celle-Saint-Cloud[101], en France toujours en aupalais de l'Élysée, puis àPalerme en Italie en[102], laissant espérer la reprise d'un dialogue. Mais l'assaut militaire déclenché en par les troupes de l'Armée nationale libyenne (ANL) du Khalifa Haftar sur Tripoli pulvérise à court terme les espoirs d'un règlement politique. Chacune des forces en présence multiplie les contacts et les alliances avec des puissances extérieures. Une nouvelle initiative diplomatique, turco-russe cette fois, pour obtenir la signature à Moscou d'un cessez-le-feu en Libye tourne court, en[103]. Le, un cessez-le-feu permanent avec effet immédiat est signé[10].

Nouveau gouvernement de 2021

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Articles détaillés :Conseil présidentiel libyen etGouvernement Dbeibah.

Le, les différentes parties du conflit en Libye s'accordent lors duForum de dialogue politique libyen parrainé par l'ONU sur un nouveau conseil présidentiel dirigé parMohammed el-Menfi et un nouveau gouvernement dirigé parAbdel Hamid Dbeibah afin d'organiser uneélection présidentielle et desélections législatives le[104].

Le passage d'uncyclone subtropical méditerranéen en provoque la rupture de deux barrages près de la ville deDerna, dans l'est du pays, conduisant à des inondations massives. Plus de 11 000 personnes meurent noyées et des milliers d'autres sont portées disparues[105]. Des fissures étaient apparues dans ces ouvrages construits dans les années 1970, et les travaux d'entretien n'avaient pas été engagés malgré des fonds alloués et probablement détournés[106].

En 2022, ungouvernement de stabilité nationale (GSN) est créé par le général Haftar à Benghazi. Ce gouvernement contrôle tout l’est et le centre du pays, ne laissant que le nord-ouest au GUN et une bande de territoire avec les oasis deKoufra etQatrun au sud à d’autres factions[107].

La situation du GSN se normalise à partir de 2024, sous l’influence de plusieurs ressorts, selon Driss Rejichi. Le général Haftar développe sa diplomatie avec ses deux fils Saddam et Khaled et le diplomate Abdelhadi Lahouij, qui dirige le nouveau ministère : ces quatre représentants du GSN reçoivent des délégations diversifiées : outre les alliés traditionnels (Russie, Biélorussie,Tchad,Égypte), des délégationsaméricaine,philippine, la première ministreitalienneGiorgia Meloni ainsi que son ministre de l’Intérieur et le chef du renseignement italien, duVatican, de l’ONG française Acted, l’ambassadeur deSuisse, les représentants de l’ONU. La Chine envisage d’ouvrir des bureaux officiels à Benghazi etSebha. L’ONU, prenant acte du refus du général Dbeibah de quitter le pouvoir comme promis, rééquilibre la balance entre le GUN, toujours considéré comme le représentant de la Libye, et le GSN. De plus, la gestion des flux pétroliers et migratoires du général Dbeibah est considérée comme insatisfaisante. Un autre fils du général Haftar, Belkacem Haftar, dirige le fonds de développement et de reconstruction, ce qui lui vaut de multiplier les rencontres à l’étranger pour négocier les chantiers de reconstruction dans la partie du pays contrôlée par Benghazi. Le volet économique des contacts internationaux du GSN est une autre composante importante de ces contacts ; les intérêts de firmes étrangères lui ont permis des rencontres aux États-Unis, au Royaume-Uni et en France. L’allié du GUN, laTurquie, a aussi envoyé plusieurs délégations et envisage d’ouvrir un consulat à Benghazi, et Saddam Haftar a été reçu à Ankara. Plein d’assurance, le général Haftar invite le les délégations officielles à déménager de Tripoli à Benghazi. Enfin, les États-Unis ont repris des contacts afin de contrer les ambitions russes en Afrique[107].

À Tripoli, les groupes armés s’affrontent à nouveau à partir du[107].

Régime politique

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Article détaillé :Politique en Libye.

Porté au pouvoir par uncoup d'État en1969,Mouammar al-Kadhafi instaure laRépublique arabe libyenne[108], régime d'inspirationsocialiste, sur le modèle de l'Égypte dirigée parGamal Abdel Nasser, gouvernée par unConseil de commandement de la révolution. En1973, sont formés des comités populaires conçus comme lieux de l'exercice d'unedémocratie directe. En 1977, une nouvelle constitution, diteDéclaration sur l'avènement du Pouvoir du Peuple[109], donne au mode de gouvernement de la Libye le nom officiel deJamahiriya arabe libyenne populaire et socialiste (Jamahiriya étant un néologisme traduisible parÉtat des masses) dans laquelle le pouvoir exécutif est partagé entre le Guide de la révolution et seize représentants duCongrès général du peuple, qui est l'organe législatif, et son bureau politique.

À partir de février 2011, ce pouvoir est contesté parune insurrection qui prend naissance àBenghazi et se propage sur une vaste portion du territoire libyen. Les rebelles et les régions qu'ils contrôlent sont dirigés dès le 27 février par unConseil national de transition (CNT) présidé par l'ancien ministre de la JusticeMoustapha Abdel Jalil. Après le 22 août 2011, la rébellion contrôle également la quasi-totalité de la capitale libyenne, réduisant ainsi l'ancien pouvoir de Kadhafi à une portion congrue.Beni Ulid etSyrte, derniers bastions de Kadhafi, tombent à l'automne ; Mouammar Kadhafi lui-même estcapturé et tué en tentant de s'enfuir de Syrte.

La Libye entame alors une difficile période de transition politique. Une« déclaration constitutionnelle » provisoire, adoptée le, définit la Libye comme« un État démocratique indépendant où tous les pouvoirs dépendent du peuple » et prévoit de garantir le pluralisme politique et religieux, tout en basant la législation sur lacharia[14]. Le CNT annonce qu'il ne prévoit de garder le pouvoir que jusqu'à la réunion d'une assemblée constituante, qui devra désigner un nouveau gouvernement et rédiger uneconstitution, soumise ensuite à référendum, préalable à des élections libres.

Le, unCongrès général national est élu au suffrage universel. À compter de sa première réunion, le 8 août, il se substitue au CNT et est chargé de désigner un nouveau gouvernement de transition, en attendant la mise en place des institutions définitives. Le nouveau régime connaît cependant les plus grandes difficultés à constituer une autorité centrale forte, et doit compter avec de nombreuses milices armées tribales ou régionales, notammentislamistes, qui se sont constituées durant la guerre civile et font planer des menaces de partition du pays[83]. Le pays apparaît bientôt comme un« État failli ». En 2014, après la tenue d'élections législatives en juin, la Libye, qui n'a toujours pas de véritable constitution, sombre dans une nouvelle guerre civile : deux gouvernements rivaux, celui de laChambre des représentants issu des élections législatives, à Tobrouk, et celui duCongrès général national, s'affrontent.

Unnouveau gouvernement est nommé en mars 2021 afin d'organiser des électionsprésidentielle etlégislatives.

Subdivisions

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Article détaillé :Administration territoriale de la Libye.
Les trois provinces traditionnelles de Libye

Depuis l'Antiquité jusqu'à l'occupation italienne dans les années 1930, on distinguait trois provinces en Libye. À l'ouest, laTripolitaine, dont la partie « utile » est caractérisée par un réseau d'agglomérations anciennes et qui constitue une vieille région agricole. Cette région est proche sur le plan culturel et par son histoire de la Tunisie voisine. LaCyrénaïque, à l'est du pays, est une région de tradition pastorale, tournée par son histoire vers l'Égypte. LeFezzan (ancienneMarmarique des Grecs), au sud de la Tripolitaine, est entièrement situé en zone désertique et constitue une région faiblement peuplée. Depuis l'indépendance en 1951, ce découpage a été modifié à plusieurs reprises. Mais, malgré les bouleversements de la société provoqués par le pétrole, et les mutations à marche forcée imposées par le gouvernement de Kadhafi, les clivages persistent entre les populations de la Cyrénaïque et de la Tripolitaine[110].

De 1951 à 1975/1983, la Libye est subdivisée en 3 puis 10 gouvernorats(muhafazat). Elle est par la suite subdivisée en districts, appelésbaladiyat (1983-1995), puis, à partir de 1995, en quartiers appelésshabiyat. Le dernier découpage administratif (2007), en vigueur début 2011, délimite 22 districts, appelés en arabeshabiyat (arabe :شعبيةshabiyah, pluriel شعبياتshabiyat) et parfois traduits par « quartiers » ou « municipalités ». Par ailleurs, à un échelon inférieur, des congrès populaires (arabe :مؤتمر شعبي أساسيmu'tamar shaʿbi asāsi) constituent une subdivision, utilisée pour la désignation de représentants[111].

Économie

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Article détaillé :Économie de la Libye.
Évolution historique du PIB par habitant de l'Libye

Lorsqu'elle accède à l'indépendance en 1951, la Libye, à la fois isolée et dénuée de ressources naturelles, est un des pays les plus pauvres du monde. Son économie est dominée par l'agriculture essentiellement pratiquée dans les régions côtières qui emploie alors 70 % de la population active et procure environ 30 % duproduit national brut (PNB) tout en étant très dépendante de facteurs climatiques. La découverte en 1958 de champs de pétrole de grande taille a transformé l'économie du pays. La production de pétrole croît très rapidement atteignant3 millions de barils par jour au cours des années 1960 et faisant de la Libye un des principaux exportateurs. Elle s'accompagne d'une élévation du niveau de vie très rapide : dans les années 1970 le PNB par habitant de la Libye est le plus élevé de toute l'Afrique[112]. Néanmoins, pendant toute la période Kadhafi, l'économie a été freinée par son caractère dirigiste (en 2005, le secteur privé ne représente que 2 % du PNB[112]) ainsi que par les sanctions internationales.

Le pétrole comme principal levier économique

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Plateforme de production de pétrole sur la côte libyenne.

La Libye est à la neuvième place aupalmarès des producteurs OPEP pendant la décennie 2010, derrière l'Arabie saoudite et l'Irak, l'Iran et les Emirats, mais aussi le Koweït, le Nigéria et le Venezuela. C'est aussi le troisième producteur de pétrole brut en Afrique après leNigeria et l'Angola, devant l'Algérie. Mais la Libye dispose de la plus granderéserve de pétrole en Afrique, ses réserves sont estimées à 46,4 milliards de barils en 2011[113]. La Libye est donc un des acteurs majeurs de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP).

Le pétrole libyen est de qualité, peu cher à produire et proche des centres de consommation. La capacité de production est en partie handicapée par la faiblesse des investissements liée à l'embargo qui n'a été levé qu'en 2003 et qui découlait des sanctions économiques décidées par leConseil de sécurité des Nations unies en1986 et prolongé en1993 (voir :Résolution 748 (1992) etRésolution 883 (1993))[112].

Le pétrole est la ressource principale de l'État libyen.

Le pétrole fournit en 2005 93 % des recettes du pays et 95 % de ses exportations. La part des revenus du pétrole dans le PNB est particulièrement forte puisqu'elle est le double de celle de l'Arabie saoudite et le triple de celle de l'Iran[112]. En 2006 la production est de 1,8 million de barils par jour (2010) essentiellement concentrée sur lebassin de Syrte dont 270 000 sont consommés sur place et le reste exporté en majorité (85 %) dans les pays européens. L'industrie pétrolière est gérée par l'entreprise nationale publiqueNational Oil Corporation (NOC) qui dispose d'une participation majoritaire dans tous les consortiums montés avec les compagnies pétrolières étrangères dans le domaine de l'exploration, de la production et du raffinage.

La Libye dispose également de réserves importantes de gaz naturel (1 548 milliards de m³) qui sont jusqu'à présent peu exploitées :28 milliards de m³ (2009) sont produits et la moitié est utilisée dans le pays, en particulier dans des centrales de production électrique. Une partie du gaz est exportée vers l'Italie par le gazoducGreenstream.

La Libye dispose de cinqraffineries d'une capacité de traitement totale de 378 000 barils par jour. Les deux plus importantes se trouvent àRas Lanouf (220 000 bbl/j) et àZaouïa (120 000 bbl/j)[113].

Le pétrole est la ressource quasi unique du pays qui reste fortement dépendant de l'étranger pour tout le reste. Le pétrole contribue directement à la formation du PNB à hauteur de 35 %, le secteur des services représente 45 % du PIB, la construction 7 %, l'industrie 7 % et l'agriculture 8 % (chiffres de 2005)[112].

Autres secteurs économiques

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Environ 1 % de la superficie de la Libye est cultivée et 8 % permet le pâturage. Les superficies recevant entre 250 et 500 mm de précipitations annuelles représentent 9 400 km2 dans les régions deDjeffara et dudjebel Nefoussa à l'ouest et 13 000 km2 dans la région de Benghazi et dudjebel Akhdar.

Cultures arrosées par rampe pivot à Koufra en plein Sahara

La région de Djeffara est la seule ayant une tradition agricole. Les principales productions sont le blé, l'orge, les tomates, les citrons, les pommes de terre, les olives, les figues, les abricots et les dattes. Les projets d'expansion de la production agricole en utilisant les abondantes réserves d'eau fossile (projet de laGrande rivière artificielle) n'ont pas donné de résultats significatifs. Malgré la volonté de ses dirigeants, la Libye est complètement dépendante des importations pour l'alimentation de sa population. L'industrie porte essentiellement sur la transformation des produits agricoles, la production de textiles, de ciment, d'acier à partir de minerai de fer importé et d'aluminium. Les unités de production sont souvent en mauvais état et sous-utilisées.

Malgré un bon potentiel (désert aux paysages spectaculaires, réseau dense de villes de l'Antiquité bien conservées, côte se prêtant au tourisme balnéaire), le tourisme est peu développé (environ 300 000 touristes en 2003 selon les statistiques officielles) car il manque des infrastructures d'accueil et des sociétés consacrées à cette activité[114].

Infrastructures

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Deux routes transafricaines se croisent en Libye:

  1. Transafricaine 1,Le Caire -Dakar
  2. Transafricaine 3,Tripoli -Le Cap

La Libye dispose d'un réseau de routes asphaltées de 47 900 km et de deux aéroports internationaux à Benghazi et Tripoli. Il existe des plans pour relier par chemin de fer envoie normale les principales villes côtières de la Tripolitaine mais en 2011 la Libye ne dispose d'aucune infrastructure ferroviaire. Des ports sont implantés à Al Khums, Benghazi, Darnah, Marsa al Burayquan, Misratah, Ras Lanuf, Tobrouk, Tripoli et Zuwarah. Le pays dispose d'un réseau de 4 983 km de pipelines pour le transport de pétrole brut, de 443 km pour les produits pétroliers raffinés et de 1 947 km pour le gaz[114].

Projet de la grande rivière artificielle

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Article détaillé :Grande rivière artificielle.

La Libye dispose d'énormes réserves d'eau fossile souterraine stockées dans une série d'aquifères situés dans les régions centrales et méridionales du pays. Pour combler le déficit en eau des régions habitées et des zones agricoles, le projet de laGrande rivière artificielle (Great Man Made River ou GMMR) a été lancé au début des années 1980. Il s'agit de construire un réseau de canalisations, de réservoirs tampon et de stations de pompage amenant5 millions de mètres cubes par jour dans les provinces côtières. Le coût du projet qui devait s'achever en 2010 était estimé à l'époque à30 milliards de dollars. La première phase, achevée en 1991, apporte2 millions de m³/jour dans la région de Benghazi et de Syrte. La deuxième phase qui est également achevée achemine1 million de m³/j depuis le Fezzan jusque dans la région de Tripoli et la plaine de la Djeffara. La troisième phase, prévue pour ajouter 1,68 million de m³ de débit journalier, n'avait pas été achevée lors de la chute de Kadhafi[114].

Niveau de vie

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En 2010 leproduit national brut (PNB) atteint74 milliards dedollars et le PNB par habitant de 12 020 dollars situe la Libye parmi les cinquante pays les plus prospères[115]. En2011, dans un contexte deguerre civile, le PNB tombe à34 milliards de dollars et le PNB par habitant à 4 700 dollars[116]. En 2007, la Libye est le pays le plus développé d'Afrique si on se réfère au classementIDH (Indice de développement humain) établi par leProgramme des Nations unies pour le développement, celui-ci étant de 0,840. En 2013, selon le même organisme, l'IDH de la Libye a connu la plus forte baisse annuelle parmi les187 pays examinés, pour redescendre à 0,784[117].

En 2017, 60 % de la population libyenne souffre de malnutrition. 1,3 million de personnes sont alors en attente d'une aide humanitaire d'urgence, sur une population totale de 6,4 millions d'habitants[118].

Démographie

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Article détaillé :Démographie de la Libye.
Des Libyens àEl Beïda.
Évolution de la démographie entre 1800 et 2021. Population en millions d'habitants.
Carte de la composition ethnique de la Libye.
Tripoli, la capitale, compte environ 1,5 million d'habitants

La Libye a une population totale de 6,6 millions d'habitants. Cette population était de 1,09 million en 1951, 2,06 millions en 1964 et 3,6 millions en 1984. Du fait d'un taux de croissance de 3,3 % sur la période 1960-2003[119], l'un des plus élevés du monde, la moitié de la population a moins de15 ans[120]. La transition démographique est toutefois amorcée avec un taux de croissance tombé à 2 % et un taux brut de natalité ramené de 49 pour mille à 27 pour mille en 2003[119]. La majeure partie des habitants réside dans une étroite bande côtière. La densité atteint ainsi50 habitants par km² dans les régions de laTripolitaine et deCyrénaïque mais tombe à moins de une personne par km² dans le reste du pays. 90 % de la population est concentrée sur 10 % de la superficie. La population urbaine, qui constituait en 1970 45 % du total, représente en 2003 86 % de la population, un des taux les plus élevés au monde[119].

La population est concentrée en majeure partie dans les trois plus grandes villes du paysTripoli,Benghazi etAl Bayda. Tripoli (1,5 million d'habitants), la capitale du pays et de la région de laTripolitaine, est une ancienne cité qui remonte à l'Antiquité (Oea). Elle rassemble une partie des administrations centrales, joue un rôle commercial majeur, notamment grâce à son port et à un tissu de petites et moyennes entreprises. La capitale se trouve au centre d'un réseau assez dense de villes de petite et moyenne taille que dominentMisrata etZaouïa et qui absorbe aujourd'hui la majeure partie de la croissance démographique de la région.

Benghazi (700 000 habitants), capitale régionale de laCyrénaïque, n'était qu'une modeste bourgade de 2 000 habitants à la fin duXIXe siècle au cœur d'une région dominée par lepastoralisme. Elle connaît une certaine croissance lors de la conquête par l'Italie de la région en 1932 qui entraîne la mise en culture de l'arrière-pays relativement bien arrosé. Mais elle prend principalement son essor avec la découverte en 1959 des champs depétrole qui bordent legolfe de Syrte situés à environ 200 km de la ville. Les compagnies pétrolières y installent leurs services administratifs et les ateliers de réparation, ce qui entraîne un développement rapide des secteurs secondaire et tertiaire. LaCyrénaïque compte par ailleurs quatre autres villes d'une centaine de milliers d'habitants chacune :Tobrouk, le seul port naturel du pays,Ajdabiya,Al Bayda etDarnah.

La partie saharienne du pays compte quelques agglomérations d'importance.Koufra au cœur dudésert Libyque et à 900 km du golfe de Syrte doit son développement à la volonté du gouvernement libyen d'exploiter les ressources de la nappe phréatique, mais surtout à son rôle de carrefour commercial sur la route menant au Tchad et au Soudan.Sabha (120 000 habitants) située sur la route commerciale menant au Sahara oriental a bénéficié d'une politique de décentralisation volontariste de l'État libyen et sert de plaque tournante à un commerce en partie informel où s'échangent produits alimentaires et produits manufacturés[121].

La population libyenne est composée principalement deBerbères, de Berbères arabisés, d'Arabes et de descendants deTurcs[122]. Un petit nombre de groupes tribauxHaoussa etToubous, dans le sud de la Libye, pratiquent unmode de vie nomade ou semi-nomade. La Libye accueille un grand nombre d'émigrants étrangers qui sont en majorité originaires d'Égypte et d'Afrique subsaharienne[123]. 6 000 Italiens sont en partie les descendants des anciens colons dont la majorité ont quitté le pays lors de son accession à l'indépendance en 1947 et surtout en 1970 après l'arrivée au pouvoir de Kadhafi[124]. Une partie des immigrants, en majorité égyptiens et originaires de l'Afrique subsaharienne, sont illégaux[125].

La principale langue utilisée est l'arabe (arabe libyen) parlé par 80 % des Libyens ainsi que l'arabe standard moderne, qui est également unelangue officielle. Lalangue berbère est une langue reconnue mais nonofficielle[126], utilisée par 20 % de la population (Berbères libyens et Touaregs). La majorité de la population berbérophone est concentrée dans le nord-ouest : dans le djebel Nafoussa (où est parlé lenafusi), la région du Yefren et la ville côtière deZouara. La langue berbère est aussi parlée dans certains oasis tels que Soknah et Awijlah ; letamahaq dans la région deGhat par environ 17 000 personnes[127] et lezénète dans la région deYafran[128].

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Les locuteurs berbères vivent essentiellement dans ledjebel Nefoussa dans la région de laTripolitaine, dans la ville deZouara sur la côte et dans les villes oasis deGhadamès,Ghat etAwijilah. Les languestouboues sont parlées par des locuteurs vers les villages deKatroun et deKoufra. L'italien et l'anglais sont parfois pratiqués dans les grandes villes, surtout par les générations les plus âgées pour l'italien. Selon leRapport sur les réfugiés dans le Monde 2008 publié par lecomité américain sur les réfugiés et les immigrants, la Libye abrite une population de réfugiés et de demandeurs d'asile de 16 000 personnes en 2007. Sur ce nombre, environ 9 000 personnes proviennent de laPalestine, 3 200 duSoudan, 2 500 de laSomalie et 1 100 de l'Irak[129]. Les immigrés tunisiens en Libye sont estimés à environ 211 000 personnes[130].

Il existe environ 140 tribus et clans en Libye[131]. La majorité de la population, qui autrefois avait unmode de vie nomade et dormait sous des tentes, vit aujourd'hui dans les villes dans des immeubles et des maisons, faisant disparaître les traditions[132]. Un petit nombre de Libyens continuent de vivre dans le désert avec leurs familles comme ils le faisaient depuis des siècles. La plupart des habitants sont employés dans l'industrie, lesecteur tertiaire et une petite fraction de la population dans l'agriculture.

En 1938, du temps de la colonisation italienne, il y avait plus de 840 000 colons italiens en Libye. Entre 1943 et 1947, la plupart quittent la Libye. Une autre vague de départs aura lieu entre 1969 et 1972. De nos jours,(estimations de 2011), les Italiens sont environ 15 000, et surtout implantés en Tripolitaine, où certains vivent de l'agriculture. Ils sont généralement bilingues, et en plus de l'italien, ils maîtrisent très bien l'arabe, surtout depuis le début des années 1970 avec la politique d'arabisation du régime, où la langue italienne et l'alphabet latin furent interdits dans l'administration, et l'affichage (commerces, écoles, etc.)[réf. nécessaire]

Éducation

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Le campus de l'ancienne université de Benghazi (Al-Jami'a al-Libiya), première université de Libye.

Sous le régime de Kadhafi, l'enseignement en Libye accueille 1,7 million de personnes dont 270 000 étudiants[133]. L'éducation est gratuite pour tous les citoyens[134] et obligatoire jusqu'au niveau du secondaire. Le taux d'alphabétisation, avec 82 % de la population sachant lire et écrire, est le plus élevé d'Afrique du Nord[135].

Après l'indépendance de la Libye en 1951, la première université du pays ouvre ses portes à Benghazi[136]. Le nombre d'étudiants en 1975/1976 atteint 13 418 et passe à 200 000 en 2004 auxquels il faut ajouter 70 000 personnes suivant des formations de technicien supérieur ou professionnelles[133]. La croissance rapide des effectifs s'est traduite par un accroissement parallèle du nombre d'établissements d'enseignement supérieur.

Depuis 1975 le nombre d'universités est passé de 2 à 9 et le nombre d'instituts de formation professionnelle et de techniciens supérieurs (dont l'apparition remonte à 1980) est passé à 84[133]. L'enseignement supérieur est financé essentiellement par le budget national et représente 38,2 % de celui-ci[136].

Les principales universités libyennes sont :

Universités privées

Les principaux instituts technologiques sont :

Culture

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Article détaillé :Culture de la Libye.
Fêtes nationales libyennes[138] (sous Kadhafi)
DateNom françaisNom localRemarques
28 marsFête de l'évacuation des bases militaires étrangères
7 octobreFête de l'évacuation des troupes italiennes
24 décembreJour de l'indépendanceEid El Istiqlalprononcé en 1951

Langues

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Article détaillé :Langues en Libye.

Langues étrangères

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La langue étrangère principale, parlée en seconde langue, est l'anglais, qui est aussi la langue la plus parlée des classes supérieures. L'italien compte plus de 50 000 locuteurs en seconde langue, surtout en Tripolitaine. À un moment donné, l'Italien était la seconde langue des plus de65 ans éduqués qui avaient connu la colonisation italienne. L'Italie étant devenue le premier partenaire commercial, l'italien reprend de la vigueur depuis quelques années, surtout depuis la levée de l'embargo des années 1990/2000. Longtemps associée au colonialisme italien, la situation changera entre 2007 et 2009 quand l'Italie demandera le pardon de la Libye pour le colonialisme, et qu'elle indemnisera ce pays, pour tourner la page du passé colonial de l'Italie. Mais de nombreuses plaies demeurent.

Le français est parfois parlé. Le turc, très marginal, avec un faible nombre de locuteurs, reste une langue de culture : Tripolitaine et Cyrénaïque ont longtemps été des dépendances de l'Empire ottoman, avant 1912.

Les jeunes se tournent désormais vers les langues occidentales : anglais pour le plus grand nombre, italien et français. Les autres langues enseignées dans les universités sont l'allemand, le chinois, et le russe.

Religions

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La plus grande partie de la population (97 %) est de confessionmusulmane. Lesunnisme y est prédominant. Une minorité, surtout localisée dans ledjebel Nefoussa, adhère à l'ibadisme (une branche dukharidjisme[139]).

Le pays compte également 3 % dechrétiens soit près de 100 000 baptisés dont la majorité sont catholiques[140]. Ces derniers dépendent duvicariat apostolique de Tripoli, de celui deBenghazi et de celui deDerna. Jusque dans les années 1970, il existait unecommunauté juive en Libye. Forte d'environ 36 000 membres à l'indépendance en 1948, elle a massivement émigré enIsraël et dans une moindre mesure enItalie en raison du réveil dunationalisme arabe et des soubresauts duconflit israélo-arabe[141].

L'International Religious Freedom Report 2004 indique que "les personnes manifestant leur foi chrétienne de façon visible tels les évêques, les prêtres et les religieuses ne font presque jamais l'objet de discrimination par les Libyens et qu'elles s'entendent bien avec le gouvernement libyen". Le rapport souligne également que les non musulmans n'ont pas signalé d'incidents de harcèlement ni par les autorités ni par la majorité musulmane du pays. International Christian Concern n'a pas inclus la Libye parmi les pays où il y a "persécution ou discrimination sévère contre les chrétiens"[142].

Condition féminine

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À la fin desannées 1960, moins de 10 000 d'entre elles avaient atteint un niveau d'éducation supérieur, les femmes étant soumises à un système patriarcal depuis des siècles.[réf. souhaitée]

À partir de 1969, le colonelKadhafi fait de leur statut l'un des piliers de la transformation de la société :scolarité obligatoire jusqu'à16 ans, autorisation du mariage portée à 18 puis à20 ans, éducation mixte jusqu'au secondaire. En 2008, les Libyennes sont majoritaires dans les universités nationales.[réf. souhaitée]

En 1970, une loi a été adoptée qui affirmait l'égalité des sexes et insistait sur la parité salariale. En 1971, Kadhafi soutient la création d'une Fédération générale des femmes de Libye. En 1972, une loi est adoptée pénalisant le mariage des filles de moins de seize ans et fait du consentement de la femme une condition indispensable pour le mariage[143].

En 2019, une parlementaire,Seham Sergiwa, a été enlevée àBenghazi et n'a pas été revue[144]. Elle avait critiqué l'offensive lancée parKhalifa Haftar surTripoli[145]. Le, l'activiste libyenneHanane Al-Barassi, qui donnait constamment la parole aux femmes libyennes victimes de violences dans le pays et dirigeait une association locale qui défende lesdroits des femmes, a été assassinée en pleine rue à Benghazi par des hommes armés[146]. Elle était également une figure de lutte contre lacorruption, et avait déclaré la veille de sa mort qu'elle voulait exposer des détails au sujet du fils du maréchal Khalifa Haftar, Saddam[147]. SelonAmnesty« L’assassinat d’Hanane met en évidence la menace qui pèse sur la vie des femmes qui s’expriment sur les questions politiques en Libye »[145].

Médias

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Le pays dispose d'une chaîne de télévision publique,Libya Al Watanya, qui a succédé à l'ancienne télévision d'ÉtatAljamahiriya TV après la chute deMouammar Kadhafi. La fin de la dictature a également favorisé l'émergence de nombreuses stations de radio privées[148]. Avant 1972, il y avait des journaux qui paraissaient en Italien et en Anglais en Libye, mais à partir de 1970, ils furent interdits avec la politique d'Arabisation du régime. Depuis la chute du régime Kadhafi en 2011, la presse et les médias en langues étrangères sont de nouveau autorisés. Il pourrait y avoir à l'avenir des chaines TV et des journaux en Anglais, Italien, et Français, en plus de l'Arabe.

Cinéma

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Cinéma libyen

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La Libye est d'abord représentée au cinéma dans de courts films documentaires au moment où l'Italie occupe la Libye[149]. Dans les années 1950, le royaume de Libye produit quelques documentaires courts à propos de la cité antique deLeptis Magna. Mais le premier film libyen au sens fort du terme, réalisé et joué par des Libyens, estIndama Yaqsu al-Zaman (Le destin est très dur), Abdella Zarok, qui sort en 1972 et est tourné en noir et blanc[149]. The General Organization for Cinema est alors créée et joue un rôle important dans la production de nombreux films, principalement des courts métrages et des documentaires mais aussi plusieurs longs métrages (elle disparaît en 2010)[149]. Entre 1940 et 1960, de nombreux cinémas ouvrent en Libye, mais ils diffusent principalement des films italiens, égyptiens, indiens ou américains[149]. Le public libyen n'a alors que très difficilement accès aux films libyens, qui ne sont visibles que dans la salle de projection de l'Organisation du cinéma àTripoli et qui ne sont que très rarement édités enVHS[149]. À partir de 1975, le gouvernement prend le contrôle des cinémas et leur interdit l'accès aux films étrangers ; les salles ferment peu à peu[149]. La chute deMouammar Kadhafi fin 2011, rend possible un redémarrage de la production de films et la réouverture de cinémas dans le pays[149].

Libye dans les films étrangers

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Le film historique du réalisateur américainMoustapha AkkadLe Message, qui sort en 1976 et relate la vie du prophèteMahomet, est tourné en grande partie en Libye. Un autre film historique du même réalisateur,Le Lion du désert, sorti en 1981, traite de la guerre du désert et de la résistance desBédouins, menés parOmar al-Mokhtar, contre l'armée italienne du général mussolinienRodolfo Graziani en 1929.

Plusieurs films évoquent laSeconde Guerre mondiale et l'offensive duGénéral Rommel en Libye, et en particulier àTobrouk.

Plusieurs films évoquent ces opérations :

Et une série :

Notes et références

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Notes

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  1. En concurrence depuis le avecFathi Bachagha puisOussama Hammad, dont il conteste la régularité de l'élection puis l'investiture par laChambre des représentants. Il est le seul reconnu par la communauté internationale.

Références

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Voir aussi

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