Fin 2022, 533 journalistes sont emprisonnés dans le monde, ils étaient 488 à la même date en 2021.
Les cinq pays détenant en prison le plus de journalistes en 2022 sont laChine (110), laBirmanie (62),l'Iran (47), leVietnam (39) et laBiélorussie (31).
Laprotection des sources d'information des journalistes, sans exceptions ni restrictions, est considérée comme« l'une des pierres angulaires de la liberté de la presse »[1]. Souvent confondue avec lesecret professionnel, qui était son appellation initiale dans les chartes de déontologie, elle s'en distingue pourtant fondamentalement et n'est pas assurée de manière uniforme dans tous les pays industrialisés.
EnSuisse, laConstitution fédérale prévoit que « la liberté de la presse, de la radio et de la télévision, ainsi que des autres formes de diffusion de productions et d’informations ressortissant aux télécommunications publiques est garantie. La censure est interdite. Le secret de rédaction est garanti » (article 17)[2].
d'autre part, l'entrave au métier de journaliste, notamment :
l'assassinat de journalistes,
l'emprisonnement de journalistes,
l'enlèvement de journalistes,
l'agression de journalistes,
les menaces de journalistes.
En,Can Dündaréditorialiste du quotidienCumhuriyet et lauréat du Prix Reporters sans frontières[3] est emprisonné dans les geôles turques pour des révélations sur des livraisons d’armes aux rebelles syriens[4]. FinCan Dündar rédige le texte intituléÀ l’Humanité[5] dans lequel il expose les principales raisons d'atteinte à la liberté de la presse dans le monde.
« Presse libre, peuple libre », pancarte au Musée de la presse duMinnesota
Chaque année, l'ONGReporters sans frontières établit une liste des pays du point de vue de leur liberté de la presse. Le classement mondial de la liberté de la presse est fondé sur les réponses aux enquêtes envoyées aux journalistes membres d'organisations partenaires de RSF, aussi bien qu'aux spécialistes de la question : les chercheurs, les juristes et les activistes des droits de l'homme. L'enquête porte sur des attaques directes faites aux journalistes et aux mass-média aussi bien que d'autres sources indirectes de pression contre la presse libre, comme la pression sur les journalistes par des lobbies. RSF note que le classement se préoccupe seulement de la liberté de presse et ne mesure pas la qualité du journalisme ni l'autocensure.
D'après le classement mondial de la liberté de la presse de RSF de2014, l'Asie orientale, leMoyen-Orient et le nord-ouest de l'Afrique seraient les pires régions du monde pour la liberté de la presse et d'après le rapport, le facteur aggravant est la présence d'un conflit, comme l'attestent la chute de l'Égypte, de laSyrie, duMali et de laRépublique centrafricaine. Par ailleurs, les violences internes et les actes terroristes minent certains pays comme leMexique, l'Irak, l'Iran, laSomalie, laRépublique démocratique du Congo ou leNigeria[6].
La recrudescence des violences pousse l'Assemblée générale des Nations unies à adopter en la première résolution sur la sécurité des journalistes et sur la création de laJournée internationale contre l'impunité des crimes contre les journalistes (célébrée le)[7].
L'association établit également une liste des « prédateurs de liberté de la presse », qu'elle met au point chaque année[8]. En2006 ce sont cinq nouveaux noms qui augmentent la liste, cette année : le Premier ministreéthiopienMeles Zenawi, le présidentiranienMahmoud Ahmadinejad, les groupes arméstamouls duSri Lanka, le chef des paramilitairescolombiens Diego Fernando Murillo Bejarano, et le chef de guérillacolombienRaul Reyes.
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Depuis la fin de la guerre civile, la presse se développe rapidement. La liberté de presse, clairement limitée pendant la phase de transition[11], est ensuite assez largement respectée[12]. Néanmoins, un certain risque existe encore à aborder des sujets tels que l'existence de groupes armés rebelles[13] ou certaines affaires de corruption[12].
La décennie 1998-2010 représenterait l’âge d’or de la presse « indépendante » au Maroc[14].
Dans le contexte du « printemps arabe », des réformes politiques et institutionnelles ont été entreprises qui comprennent certaines avancées législatives : ainsi, les grandes mobilisations menées par lemouvement du 20 Février (M20F) ont créé un climat de liberté relative, notamment pour ce qui concerne la presse et l’expression sur internet. Par ailleurs, la publication d’un rapport annuel relatif à la liberté de la presse est une nouveauté gouvernementale dans le sillage de la constitution de juillet 2011[14].
Néanmoins, l’ouverture de la presse marocaine est plus ou moins remise en cause par des instances internationales telles que Reporters sans frontières (RSF). Ainsi, le 19 novembre 2015, cinq journalistes et collaborateurs de médias, ont comparu devant le tribunal de première instance deRabat, pour « atteinte à la sécurité et à l’intégrité de l’État » et « financement étrangers illégaux ». Il s’agit de journalistes ou contributeurs réguliers dans des médias marocains comme Lakome2 ouZamane. Le procès concerne également Hicham Al-Miraat, ancien directeur de l’Association des droits numériques (ADN) et Mohamed Essabeur, président de l’Association marocaine pour l’éducation de la jeunesse (AMEJ), auxquels les autorités marocaines reprochent le non-respect des normes professionnelles de « rigueur » et de « déontologie » du journalisme d’investigation, contribuant à travers leurs publications à « ternir l’image du pays »[14]. RSF demande l’abandon de leur poursuite et considère qu’il est nécessaire que « le Maroc cesse le harcèlement politico-judiciaire à l’encontre des journalistes, visant ainsi à décourager toute voix critique »[14].
Dans le classementFreedom House (FH), le Maroc est placé dans la catégorie des pays « non libres »[14].
Pour Mohamed Naimi, « malgré le nombre élevé des titres de journaux et des sites d’information (plus de 100 dans lapresse écrite et environ 500 sites d’information), la pluralité l’emporte sur le pluralisme, dans la mesure où tous ces supports de presse adoptent une ligne éditoriale presque unanimiste. »[14]. Le paysage médiatique se caractériserait ainsi par une homogénéisation des lignes éditoriales, l’État contrôlant la presse par l’intermédiaire de la publicité et de la distribution. Selon ce chercheur, ce contrôle s’exerce par « une multitude de moyens allant de l’intimidation et de la censure au boycott publicitaire, aux amendes arbitraires ». Plusieurs journaux ont été fermés commeDemain,Le Journal Hebdo,Assahifa ouAl Jarida Al Oula, certains journalistes ayant dû quitter la presse écrite pour rejoindre la presse électronique[14].
Il existerait par ailleurs une autocensure des médias qui serait quasi générale « car les journalistes intériorisent les sujets sensibles, ceux qu’ils n’abordent pas pour éviter les foudres du pouvoir. Par ailleurs, l’autocensure ne concerne pas seulement les sujets politiques, mais aussi les sujets sociétaux et culturels comme la sexualité et la religion. »[14].
En 2022, aux Assises internationales du journalisme, la situation de la liberté de la presse dans les pays arabes et du Maghreb est décrite comme étant « calamiteuse », le Maroc étant pointé du doigt pour être « excessivement répressif »[15].
En 2023, plusieurs titres de presse constatent la détérioration de la liberté de la presse au Maroc, alors qu’une résolution inédite duParlement européen exige, en janvier, de mettre fin au « harcèlement de tous les journalistes » dans le pays[16],[17].
LeMali vit une crise de la presse due aux coûts de l'analphabétisme. Dans la métropole,Bamako (deux millions d'habitants), les plus grands quotidiens ont un tirage de seulement1 malta romain[précision nécessaire]. Aussi, la radio est la plus importante source d'informations.
Les journalistes reçoivent parfois, à la place d'un salaire régulier, un pourboire de la maison où ils sont employés.
Aussi, les quelques journalistes régulièrement payés ne se risquent pas à aborder les thèmes des problèmes sociaux, comme la crise des écoles et l'augmentation rapide des prix.
Un journaliste français est expulsé moins d'une journée après sont atterrissage à Bamako en février 2022[18].
Olivier Dubois, qui travaille pour différentes rédactions est otage dans le pays depuis avril 2021[19]. Les journalistes maliens Hamadoun Nialibouly et Moussa M'Bana Dicko sont également retenus otages, respectivement depuis 2020 et 2021[20].
Au Mexique, 36 journalistes ont été assassinés entre 2011 et 2016 et 496 agressés dans la seule année 2016. Le pays est selon RSF le troisième plus dangereux au monde pour les journalistes après l'Afghanistan et la Syrie[réf. souhaitée].
Entre 2008 et 2017, 62 journalistes, photographes cadreurs et propriétaires de médias alternatifs, critiquant généralement les autorités au pouvoir, ont été assassinés[réf. souhaitée].
Avec les assassinats d'Anna Politkovskaïa et d'Anatoli Voronined de l'agence de presse Itar-Tass en, l'indépendance desmédias russes est mise en doute lorsque l'on sait que les deux principales chaînes de télévision publique (ORT etRTR) sont contrôlées par legouvernement. SelonMarie Mendras, au moins la moitié des journaux télévisés de ces chaînes est dédiée aux faits et gestes du président Poutine[21]. Depuis2003-2004,Moscou a resserré son emprise sur les chaînes de télévision privées telles queNTV. Après laprise d'otages de Beslan en2004, lesIzvestia avaient publié plusieurs photographies de la tragédie et le rédacteur en chef avait été renvoyé immédiatement.
En, le journalisteIvan Golounov est arrêté pour trafic de drogue, dans ce que de nombreux journalistes dénoncent comme un coup monté[22]. Il est finalement libéré après avoir reçu un soutien sans précédent de la société civile et de nombreux journalistes russes[23], et toutes les charges à son encontre sont levées. Cet évènement est exceptionnel par sa résonance médiatique dans le pays, y compris auprès de médias pro-gouvernementaux. Cependant, plusieurs journalistes et défenseurs de la liberté de la presse en Russie restent emprisonnés, dans des affaires n'ayant pas eu le même écho dans la société civile[24].
Le 4 mars 2022, Vladimir Poutine signe une loi votée par laDouma limitant fortement laliberté d'expression et l'accès à l'information[25]. La loi prévoit jusqu'à15 ans de prison pour quiconque publiera des informations mensongères sur le conflit en Ukraine[25]. Elle concerne les particuliers ainsi que les médias russes et étrangers[25]. Par exemple, le média indépendant russeZnak a fermé son site[25]. L'ONGReporter sans frontières estime que le dirigeant russe est « clairement en train de mettre son pays sous cloche »[25]. Le classement de RSF place la Russie à la150e place sur180 États pour la liberté de la presse[25]. Leréseau socialFacebook est également bloqué par les autorités russes depuis le 4 mars 2022[25].
Avant larévolte qui débute en septembre 2022, 13 journalistes étaient emprisonnés en Iran. Depuis le début des manifestations, 34 autres sont emprisonnés, portant le total à 37[26].
Israël jouit d’une liberté de la presse rare, au cœur du chaosmoyen-oriental[27]. En Israël, avec sonpluralisme idéologique et politique, la liberté de la presse est totale, même sur les sujets nucléaires[28]. Les journalistes israéliens « s'estiment garants des valeurs fondamentales du journalisme qui leur imposent de tout publier à condition que les sources soient honnêtes, fiables et bien définies »[28].
En revanche, « les journalistes, israéliens ou étrangers en poste en Israël, n'ignorent pas que le pays est enguerre et constamment menacé. Ils respectent scrupuleusement les instructions de lacensure militaire car la sanction tombe irrémédiablement en cas de désobéissance : lacarte de presse est supprimée et l'expulsion est immédiate »[28].
Aussi, face à la liberté dont jouissent la presse et les journalistes israéliens, ce sont souvent une majorité des rédactions qui s'autocensurent. En général, elles se focalisent sur les problématiques du peuple juif dans la société juive, comme la corruption, le logement ou leterrorisme, et ignorent les thèmes duconflit israélo-palestinien - hors périodes d'affrontement, de l'occupation et des constructions enCisjordanie appeléeJudée-Samarie en Israël, ou du sort desPalestiniens[27].
Xi Jinping remet en place dans les médias, les écoles et les universités chinois, un contrôle idéologique : la« liberté de la presse » est un des« sept périls » mis en avant par le Parti communiste chinois dans ledocument numéro 9[29],[30].
En 2014, un« examen idéologique » est instauré par le Parti communiste afin de« contrôler » l'ensemble desjournalistes[31]. Ces derniers doivent connaître des règles essentielles, par exemple« il est absolument interdit à des articles publiés de faire état de commentaires contredisant la ligne duparti communiste chinois ». Ou encore« la relation entre le parti et les médias est celle du dirigeant et du dirigé »[32].
En, un débat a animé le parlement concernant la liberté d'information. Ce débat a été conclu par laCommissaire Reding qui a indiqué qu'une législation européenne sur le pluralisme des médias était subordonnée à sa nécessité pour résoudre des problèmes liés aumarché intérieur[33].
En Grèce, la liberté de la presse est attaquée depuis que les conservateurs ont, en 2019, repris le pouvoir. Une nouvelle loi permet la mise sur écoute sans autorisation préalable du juge et l'emprisonnement ferme de tout auteur d'article considéré comme « fake news »[34].Kyriákos Mitsotákis, Premier ministre depuis 2019, a officiellement pris le contrôle de la télévision nationale et de l'agence de presse nationale. De plus, l'écrasante majorité des médias sont dépendants des subventions gouvernementales[34].
En avril 2019, le journaliste spécialiste des affaires criminelles Giorgos Karaïvaz est assassiné devant son domicile[35].
Un rapport alarmant publié début 2022 par le Centre européen pour la liberté des médias et la presse en coordination avecReporters sans frontières, laFédération européenne des journalistes, Media Freedom Rapid Response, dénonce les attaques contre la liberté de la presse dans le pays[36].
↑Les civils dans la guerre au Burundi : Victimes au quotidien,vol. 15,Human Rights Watch,(lire en ligne), « 20 (A) ». Notons au passage que c'est àAlbert Mbonerane, militant pour les droits de l'homme avant la guerre civile mais aussi ministre de la Communication du gouvernement de transition, que revient la tâche de limiter la liberté de presse.