Pour les articles homonymes, voirBataille de Strasbourg.
| Date | 23 novembre 1944 |
|---|---|
| Lieu | Strasbourg, |
| Issue | Victoire française, Libération de Strasbourg en repoussant les Allemands versKehl et le nord de l'Alsace. |
| Inconnues | Lourdes en tués et blessés, 6000 prisonniers |
| Coordonnées | 48° 35′ 00″ nord, 7° 45′ 00″ est | |
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Lalibération deStrasbourg dans les derniers mois de laSeconde Guerre mondiale a lieu le23 novembre 1944 pendant lacampagne d'Alsace (novembre 1944 -mars 1945). Après la libération deMulhouse, le21 novembre 1944 par la1re DB, le généralPhilippe Leclerc de Hauteclocque et la2e DB pénètrent dansStrasbourg après avoir libéréSarrebourg etLa Petite-Pierre, qui lui ouvrent les routes vers la ville deStrasbourg.
Ennovembre 1944, le15e corps américain, auquel appartient la2e DB, se heurte à deux positions successives, que les Allemands organisent depuis septembre en utilisant 50 000 Alsaciens mis en travail forcé[1],[2]. La « Vorvogesen Stellung » (première ligne de défense) et la « Vogesen Stellung » (ligne de défense principale) couvre lemassif Vosgien et ses cols.
L'offensive débute le 13 novembre. Le 17 novembre, la 2e DB prendBadonviller (Meurthe-et-Moselle) et ouvre une brèche dans le dispositif d'arrêt allemand. Au cours de l'engagement, lelieutenant-colonel de La Horie est tué.
Le général Leclerc peut maintenant lancer sa charge sur Strasbourg. Il a reçu du chef des FFI Alsace,Marcel Kibler (commandant Marceau), l'assurance de trouver plusieurs milliers de FFI organisés à son arrivée en Alsace pour pallier son manque d'infanterie[3]. Il donne à sa division des ordres sans ambigüité : déborder systématiquement toute résistance sans se faire fixer, pousser de l'avant sans souci d'alignement ou de liaison avec l'arrière et trouver le « trou »[4].
Par laPetite-Pierre, la 2e DB débordeSarrebourg etSaverne, fortement fortifiés. Guidée par les FFI, elle recherche un passage même s'il ne s'agit que d'un chemin forestier. Le groupementMassu trouve une piste auDabo coupé par unabattis ni battu par des feux, ni miné. Il le déblaye facilement. Le général Leclerc a trouvé le « trou » qu'il recherchait. Le23 novembre 1944, la totalité de la 2e DB a franchi la crête desVosges parDabo. Elle surprend l’ennemi en débouchant sur ses arrières dans laplaine d'Alsace[4].
Dans la nuit du 22 au 23 novembre, la 2e DB reçoit l'ordre de prendre Strasbourg à la place du6e Corps d'armée américain s'il n'est pas prêt[5]. Le général Leclerc donne ses ordres pour la charge de la division :« Objectif : Strasbourg-pont deKehl… Ne pas s'attarder, mais charger au maximum… Contourner les résistances et éventuellement ne pas hésiter à modifier légèrement les axes prescrits… Ne pas assurer la garde des prisonniers mais les désarmer... Arrêter les personnalités importantes... »[6].
Le23 novembre 1944 à7 h, la 2e DB charge sur Strasbourg en cinq colonnes guidées par les FFI alsaciens. Vers9 h, les faubourgs et la ceinture Ouestdes forts de la ville[7] sont atteints (fortsFoch,Pétain etKléber). Ils sont bien défendus et renforcés par des fossés antichars et des tranchées que la population strasbourgeoise a dû creuser. Ils stoppent la progression des colonnes. Mais guidée par le FFIRobert Fleig, la colonne venant par le Nord le long ducanal de la Marne au Rhin perce la ligne de défense et entre dans Strasbourg. Lelieutenant-colonel Rouvillois qui la commande transmet le message « Tissu est dans iode[8] » qui informe le général Leclerc que la 2e DB est dans Strasbourg et qu'il fonce vers lepont de Kehl[1] en suivant l'un des deux itinéraires proposés par son guide FFIRobert Fleig. Les autres colonnes modifient leur axe de progression pour se rabattre sur son itinéraire.
La surprise est totale. Les tramways, bondés de voyageurs, circulent normalement. Les Allemands vaquent à leurs affaires quand les chars passent dans les rues. Le gauleiter Wagner a juste le temps de s'enfuir de l'autre côté du Rhin. Mais 15 000 civils allemands sont faits prisonniers, la proximité de la frontière en sauve beaucoup. Le chef d’état-major dugénéral Vaterrodt, commandant la place de Strasbourg, est capturé à cheval, surpris lors de sa promenade matinale quotidienne, par un peloton de cinqSherman[4].
LaKommandantur et une partie de l'état-major dugénéral Vaterrodt sont capturées aupalais du Rhin. Le général réussit à se retrancher avec 600 hommes dans lefort Ney au nord de Strasbourg dans laforêt de la Robertsau.
Le pont de Kehl est rapidement atteint mais il est bien défendu par des ouvrages et un feu nourri. Il n'est pas franchi. L'espoir d'une tête de pont en Allemagne s'évanouit malgré de furieux combats au cours desquels le guide FFI Robert Fleig est tué. Près du pont, lemaréchal-des-logis-chef Albert Zimmer, deLa Wantzenau, est tué à bord du char « Cherbourg ». Il meurt à quelques kilomètres de chez ses parents qu'il a quittés enjuillet 1941 en s'évadant d'Alsace[9].
À14 h 20, le drapeau français flotte sur lacathédrale[9]. Strasbourg est pris mais les combats ne sont pas terminés. Durant plusieurs jours, la 2e DB et les FFI du commandant François (Georges Kiefer) nettoient les poches de résistance. Le quartier de l'Esplanade où se trouvent les casernes est un des plus difficiles à réduire avec celui du port. Les FFI guident les chars, fournissent une infanterie précieuse pour les combats de rues, gardent les prisonniers, servent de traducteurs pour le service de renseignement de la 2e DB. Grâce au résistant Robert Kleffer, chef des FFI deLa Wantzenau, une grosse partie de la garnison allemande ne peut franchir le Rhin[10].

Le25 novembre 1944, le général Vaterrodt capitule avec la garnison dufort Ney (626 hommes) ce qui porte le nombre de prisonniers à environ 6 000 militaires. La ville est soumise à de violents tirs d'artillerie. Dans la nuit du 27 au 28 novembre les derniers Allemands se replient de l'autre côté du Rhin et font sauter les ponts de Kehl[3].
Le 27 novembre, l'ancien maireCharles Frey reprend ses fonctions. Legénéral de Gaulle nommeCharles Blondel commissaire de la République puisGaston Haelling préfet[9].
Strasbourg est libérée mais pas sauvée. Pour consolider cette victoire, il faut attendre le mois dejanvier 1945 et les terribles batailles menées àKilstett,Kaltenhouse,Schweighouse,Ohlungen et àGambsheim, lors de l'opération « Nordwind (vent du nord) » mené par les générauxJohannes BlaskowitzHans von Obstfelder etSiegfried Rasp. La ville reste exposée aux tirs d'artillerie jusqu’en mai 1945.
Après labataille de Koufra, le2 mars 1941, le colonel Leclerc avait prêté avec ses hommes le « serment de Koufra » :« Jurez de ne déposer les armes que lorsque nos couleurs, nos belles couleurs, flotteront sur la cathédrale de Strasbourg »[11],[12].
Le 23 novembre 1944 à14 h 20[9], Émilienne Lorentz, tient, avec son mari, une boucherieplace Saint-Étienne. Elle coud, à la demande des soldats, un drapeau dans un morceau de drap blanc partiellement teint enbleu de méthylène et y ajoute un bout de l’étendard nazi rouge. Ce drapeau improvisé est ensuite hissé au sommet de la cathédrale par Maurice Lebrun, pilote de char du1er Régiment de Marche des Spahis Marocains[12]. Le général Leclerc et ses hommes de la 2e DB viennent de réaliser le serment qu’ils ont prêté à Koufra, en mars 1941[11].
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
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