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Lalibération deBitche intervient le après une occupation de quatre ans et demi et une vie de cent trois jours dans les caves. Les combats entre les troupes allemandes (Wehrmacht) etaméricaines dans la région deBitche débutent le. Lemardi, les premiersobus américains s'abattent surBitche et la population se réfugie immédiatement dans les caves. Cesbombardements vont se poursuivre durant cent trois jours.
Pour des articles plus généraux, voirHistoire de Bitche etCampagne de Lorraine.
Les combats entre les troupes allemandes et américaines dans la région deBitche débutent le. Les troupes américaines appartiennent à la100e division d'infanterie de la7e Armée, communément appelée laCentury Division. Les combats et la progression américaine amènent la formation d'une ligne de front dirigée contre Bitche après que les localités deWimmenau,Zittersheim,Wingen,Rosteig,Soucht,Meisenthal,Saint-Louis-lès-Bitche,Goetzenbruck,Lichtenberg,Reipertswiller,Althorn etMouterhouse furent libérées par les troupes américaines. De violents combats ont lieu àLemberg, dernière localité avant Bitche et la ligne de front passe alors par les villages deGlasenberg etReyersviller, distants de quelques kilomètres de la ville de Bitche.
Au soir du, deux agents de laDirection générale des études et recherches (antenne Lyautey, duréseau Alliance[1]) s'introduisent à Bitche, s'installant chez un habitant de confiance. Ils sont munis d'un poste émetteur du type Mark 2. Ces deux agents, le commandantPierre Noal (Tetra) et son adjoint, ont pour mission de fournir auxAlliés le plus de renseignements possibles sur les troupesallemandes du secteur de Bitche. Le nom de code de leur mission estLorelei. C'est ainsi qu'à partir du et jusqu'au, la missionLorelei informe en permanence lesAlliés, de tous les mouvements, forces et points fortsallemands à Bitche.
Le mardi, les premiersobus américains s'abattent sur Bitche et la population se réfugie immédiatement dans les caves. Cesbombardements vont se poursuivre durant cent trois jours, avec intensité au début et à la fin et sporadiques entre-temps. Tout semble indiquer que lebombardement de la ville de Bitche de1870 va recommencer en cette année 1944. Lemercredi commence la prise des collines encerclant Bitche au sud, au sud-ouest et à l'ouest. Lors du déroulement de ces combats, le398e régiment d'infanterie américains de laCentury Division arrive à occuper la colline duSchoenberg qui surplombe leCollège Saint-Augustin. De là, unecompagnie américaine progresse vers leSchimberg, alors qu'une autre occupe des positions devallée au nord-est de la ville. Tous ces mouvements contribuent à former une ligne de front en forme de demi-cercle à deux kilomètres au nord-est de Bitche. Pour parer à toute attaqueallemande en provenance du nord-est, un bataillon américain prend place sur les collines situées entre laroute et lavoie ferréeLemberg-Bitche.
Pendant tout ce temps, la missionLorelei du commandantTetra" dirige " plus ou moins les bombardements américains sur Bitche, évitant ainsi à la ville d'être totalement ravagée par des bombardements aveugles. DesFFI fournissent tous les renseignements tactiques et stratégiques aux agents de renseignement qui les transmettent aux Alliés. Ainsi, les troupes américaines placées devant Bitche connaissent les forcesallemandes placées devant elles, mais le rôle le plus important de ces agents est de sauver de nombreuses vies civiles à Bitche en signalant les points stratégiques auxAlliés. LesAllemands se rendent compte qu'il y a des fuites de renseignements à Bitche puisqu'unsoldatallemand muni d'écouteurs et d'un posteGonio se met à parcourir lesrues de la ville pour essayer de localiser le poste-émetteur de la missionLorelei. Pour échapper à toute localisation, les agents changent souvent de place grâce à la complicité d'habitants qui risquent leurs vies en abritant cesespions.
L'activité de la missionLorelei fonctionne ainsi du 6 au, date à laquelle un civilfrançais qui connaît l'existence et l'emplacement de ces agents de renseignements est arrêté par hasard par laGestapo au moment où il passe les lignes du front en provenance deGlasenberg. Le, un autre civil est contrôlé par laGestapo. Les deuxprisonniers sont alors incarcérés àDeux-Ponts, ce qui décide le commandantTetra à annuler le séjour de la missionLorelei à Bitche, sachant parfaitement le sort qui leur serait réservé, ainsi qu'aux Bitchois qui les ont cachés, s'ils se font prendre par laGestapo. Lecommandant et son adjoint quittent la ville de Bitche au soir du non sans avoir promis à leurs hôtes, qui ont pris tant de risques, de les avertir par un message de laBBC si leur passage dans la zone alliée s'était bien passée. Empruntant la route deStrasbourg, la missionLorelei quitte la ville à la hauteur de la maison Spitz pour disparaître dans l'obscurité, pendant que lesobus de mortiers tombent sur la cité et que les tirs desmitrailleuses déchirent la nuit.
Les deux civils arrêtés par laGestapo et transférés àDeux-Ponts reviennent à Bitche le, et apprennent à leurs amis qu'ils n'ont pas parlé puisque les Allemands n'avaient aucune preuve contre eux. Cette bonne nouvelle est suivie d'une autre puisque le même soir, à 21 heures 15, laBBC passe le message suivant :"Le canard enchaîné est bien arrivé". C'est la phrase-clé de la missionLorelei : elle a réussi à joindre les lignes alliées.
Durant l'après-midi du jeudi, le1erbataillon du398e régiment d'infanterie américain se déplace vers le nord-ouest le long de la route militaire qui emprunte la crête descollines au nord deReyersviller pour lancer une attaque contre la première fortification de laLigne Maginot. Deux des quatre forts principaux autour deBitche, lacasemate du Freudenberg et l'Ouvrage du Schiesseck, se trouvent directement sur le chemin des unités américaines. Bien camouflé à la lisière d'unbois, le Freudenberg est une seule et immense unité. Celui du Schiesseck, par contre, est subdivisé en onze unités reliées entre elles. Ces redoutables unités sont construites enbéton armé avec des murs d'un à trois mètres d'épaisseur. L'unité 11 descend de cinq étages sous terre où untunnel la relie à d'autres unités. Unevoie ferrée étroite existe même dans celabyrinthe de fortifications pour servir de moyen de ravitaillement. Quant aux unités 2, 4, 6 et 9, elles sont renforcées de douves et de sorties de secours. Appuyé efficacement par une section dechars, le1erbataillon du398e Régiment d'Infanterie progresse vers l'impressionnant fort du Freudenberg.
La prise du Schiesseck nécessite une attaque à travers unplateau désert et malgré la solide défense allemande constituée d'abris bétonnés, de forts et detranchées, demitrailleuses et de champs demines, le1er bataillon américain envoie des patrouilles vers Bitche. Plusieurs d'entre elles se hasardent de part et d'autre duCollège Saint-Augustin, pendant qu'une autre traverse lavoie ferrée jusqu'à l'étang de Hasselfurth où elle peut observer lesAllemands occupés à consolider leurs positions avancées ducamp militaire.Le399e régiment d'infanterie installe un poste d'observation sur la colline du Schonberg d'où on a une vue remarquable sur la ville et sacitadelle. Au matin duvendredi, la compagnie A du398e Régiment d'Infanterie américain se lance dans une nouvelle attaque du fort du Freudenberg, mais les positions allemandes repoussent cette attaque avec des tirs d'artillerie. Il y a alors une attaqueaérienne et d'artillerieaméricaine sur les forts entourant Bitche et qui se poursuit durant trente-six heures. Deuxbataillons d'obusiers de 105 mm, un autre d'artillerie (155 mm), unbataillon d'obusiers de 240 mm et un autre de mortiers chimiques de 106,6 mm crachent leur déluge de fer, de feu et de phosphore.
Durant ces deux jours de tirs d'artillerie, soixante-dix-huit chasseurs-bombardiers lancent vingt-septtonnes debombes de cinq cents livres sur le secteur tenu par lesAllemands. Les opérationsaméricaines ne sont pas couronnées de succès en cesamedi et la ville deBitche s'avère très dure à réduire. En cette même journée, à quelques centaines de kilomètres au nord-ouest, commence la célèbrebataille des Ardennes qui aura des répercussions sur les opérations militaires dans la région deBitche. Après unbombardementaérien de trente minutes et un tir préparatoire d'artillerie de quarante-cinq minutes, le3ebataillon du398e Régiment d'Infanterie américain commence un assaut de quatre jours le lendemain matin,. Le but de l'attaque est la prise du fort du Freudenberg et des onze unités du fort Schiesseck. À la tombée de la nuit, lebataillon traverse d'épaissesforêts recouvertes degivre pour prendre place aux positions tenues par le1erbataillon à la lisière d'unbois au sud de plateau du Freudenberg. Le3ebataillon américain se déplace à travers un terrain découvert pour se rendre à proximité des redoutables fortifications de laLigne Maginot.
Le plan d'attaque du Schiesseck par les Américains est le suivant : une attaqueaérienne doit créer une diversion, de même que destirs d'artillerie à proximité ducamp militaire. Ensuite, le398e doit capturer tous les forts de la colline du Schiesseck en attaquant de trois directions différentes. Se déplaçant le plus rapidement possible pour réduire le danger, le2ebataillon du398e Régiment d'Infanterie doit neutraliser tous les forts situés dans sa progression jusqu'auplateau situé au sud deSchorbach. Le rôle du399e Régiment d'Infanterie américain est de s'occuper de la ville de Bitche pour faire diversion.
Le2ebataillon n'avance sur le flanc gauche que le, et le399e RI ne peut progresser versBitche puisque des patrouillesallemandes ferment constamment chaque trouée du front. Quant à la division américaine voisine, la44e Division d'Infanterie, elle essaie de neutraliser l'importantouvrage du Simserhof. Les compagnies I et L, les compagnies d'attaque du3e bataillon du398e régiment d'infanterie, ont reçu un équipement spécial en fonction de la mission à accomplir : chaque équipe porte unbazooka et une charge deTNT, et chaquesoldat porte deuxgrenades de thermite et deux grenades à main. Un quart de ces grenades sont auphosphore blanc. De plus, chaque compagnie dispose de deux équipes d'Engineers composées de neuf hommes de la compagnie B du325ebataillon rattaché des Enginners. Ils portent tous des charges dedynamite par paquets de vingt-cinq livres, les fameuses charges enruches qui ont l'avantage de pouvoir être accrochées à des surfaces verticales. Le plan d'attaque est le suivant :
Commandée par un lieutenant américain, la section d'assaut descend le chemin en direction dufort du Freudenberg, prend à gauche pour remonter un ravin boisé, s'élance pour traverser le terrain découvert balayé par les tirs allemands, et atteint finalement une structure inoccupée du fort. Quant à la section de support commandée par uncapitaine, elle suit la section d'assaut qui a dépassé l'unité 9 au nord pour se diriger vers l'unité 11. Parradio, le capitaine américain reçoit l'ordre de ne pas détruire le fort du Freudenberg pour pouvoir l'utiliser éventuellement par la suite comme poste de commandement et d'observation. Au prix de beaucoup d'efforts et de risques, le groupe d'assaut se rue vers l'entrée de l'unité 11 située au-delà de laroute, là même où se trouve l'entrée du personnel du système fortifié. Après avoir fait exploser aubazooka une charge dedynamite placée à l'entrée grillagée du fort, les soldats l'encerclent et y pénètrent. Leslumières y brûlent encore et unincendie ravageait une salle. Pour ouvrir une secondeporte intérieure dans le couloir central, les soldats américains font appel aux Engineers.
Unlieutenant avec une section de support arrive pour reconnaître les lieux. Il voit alors un formidable enchevêtrement de fils defer barbelés qui empêchent toute avance. Il est alors décidé que la compagnie L s'enterre de chaque côté de l'unité 11 pour lanuit. Laporte principale de cette unité est détruite après une explosion qui fait jaillir des flammes sur tout le fort, provoquant unincendie qui continue à produire d'immensesnuages defuméenoire. Les stocks demazout situés à l'étage inférieur se sont enflammés et brûlent pendant vingt-quatre heures. Les soldats américains découvrent alors unescalier qui descend cinq étages en colimaçon à partir de la pièce principale de l'unité 11 pour aboutir à un tunnel avec unevoie ferrée étroite. Dans ce tunnel se trouvent encore des barricades défendues par desAllemands.
Vers le sud-est, les canons de la section anti-char dubataillon couvrent laroute de Bitche et unchar du781e bataillon blindé américain contrôle laroute deSchorbach. Une section de la compagnie C du399e Régiment d'Infanterie se fraie un chemin au centre du front de la division pour appuyer une patrouille qui a pénétré lanuit auCollège Saint-Augustin, premier lieu de la ville à être investi, et qui a réussi à repousser lesAllemands de cet établissement. Ceux-ci ne montrent aucun signe d'abandon du secteur puisqu'ils reculent en bon ordre, laissant desmines derrière eux, et reviennent ultérieurement sur les positions abandonnées auparavant. L'artillerie américain essaie de les déloger de leurs positions en les bombardant sur la colline durant la nuit du17 au. À l'aube, un violent tir de barrage américain de quinze minutes précède l'attaque américaine qui se déclenche lentement afin de réduire une à une les fortifications qui bloquent l'entrée à Bitche.
Comme prévu, la compagnie L doit prendre les unités 6,7 et 8 pendant que la compagnie I est chargée de neutraliser sur la droite les unités 4 et 5, plus au sud-est. Lorsque les Américains essaient d'attaquer à partir du fort du Freudenberg, ils sont immédiatement immobilisés par les tirs de l'artillerieallemande qui balaient laroute. L'ouvrageno 5 est enbéton avec des tourelles pourmitrailleuses et pour armes automatiques, mais n'a pas d'entrée pour les hommes. Lorsque les hommes de la compagnie américaine réussissent finalement à l'encercler, il est vide. Pendant que l'artillerieallemande bloque les hommes de la compagnie I à proximité du fort du Freudenberg, l'artillerie américaine se met à couvrir la ville de fumée. L'uniténo 5 s'avère très dure à réduire : des charges creuses n'explosent pas et même les tirs dubazooka restent sans effet. Les tirsallemands en provenance des tourelles ne cessent que lorsqu'un lieutenant américain jette desgrenades auphosphore blanc dans ces tourelles. Les prises successives des 11 unités du fort Schiesseck durent jusqu'au. Les groupes de démolisseurs des Engineers démolissent la tourelle de l'unité 1, rendent l'ascenseur inutilisable et détruisent la tourelle de l'unité 2. Ils mettent également l'ascenseur de l'unité 6 hors d'état, font exploser la tourelle de l'unité 7, ce qui leur permet de détruire lecanon en lui plaçant une charge en pleine gueule. Toutes ces opérations se passent à environ deux kilomètres de la ville de Bitche.
Au matin dumercredi, le2ebataillon américain poursuit son offensive en direction du nord. Sa compagnie E est prise sous des tirs d'artillerieallemande mais elle réussit néanmoins à prendre une colline à un kilomètre au nord du Schiesseck. La compagnie C envoie une patrouille au nord deSchorbach, où se trouvent de nombreuxAllemands. Retardée par des tirs d'armes légères, la compagnie G se déplace à l'ouest pour établir le contact avec le71e régiment d'infanterie) (en), de la44e division d'infanterie (États-Unis), la division voisine dont le secteur commence auLégeret pour s'étendre jusqu'à l'intercession de la routeSarreguemines-Volmunster et la bifurcation versObergailbach. Dans l'après-midi du, les compagnies B et C réussissent à occuper la pente nord du Schiesseck. Vers le sud et vers l'est où la colline duHochkopf représente la limite est de la10e division américaine, le397e RI repousse deux patrouillesallemandes. À la fin de la journée, leXVe corps américain ordonne à laCentury Division de prendre des positions défensives et de se préparer à une grande contre-attaqueallemande. Les troupes américaines se retirent alors de l'étang de Hasselfurth et ducollège de Bitche, ainsi que de la colline du Schiesseck. Mais avant leur départ, les Engineers détruisent les forts en utilisant 5 000 livres deTNT et même unbulldozer qui enterre 5 unités sous d'énormes masses deterre, ce qui les rend inutiles.
Des six cent quatre-vingt-douze hommes et trente-huit officiers du3ebataillon du398e régiment d'infanterie, quinze hommes et un seul officier sont tués et cent vingt hommes blessés. Le, leprésident des États-Unis décerne une citation au3ebataillon du398e RI pour cette action d'éclat accomplie par les hommes de laCentury Division. L'offensive von Rundstedt dans le secteur de la1re armée américaine oblige la3e armée dePatton à quitter le front de laSarre et à remonter vers le nord-est. Ainsi, les troupes de la7e armée américaine dePatch doivent s'étirer sur un front plus large, ce qui fait doubler le nouveau secteur de la région en passant de 8 à 16 kilomètres, ayant pour limites leHochkopf à l'est et la route versObergailbach. La division place desmines, des postes anti-chars et des postes d'écoute durant les deux jours qui précédentNoël1944.
La veille deNoël1944, les troupesallemandes restent silencieuses à l'exception d'un petit tir d'artillerie et d'une patrouille qui est repoussée. Profitant de la belle journée ensoleillée du jour deNoël, desavions P47américains exécutent leurs missions au-dessus de la ville deBitche. Durant la nuit du28 décembre, laCentury Division déclenche un plan, le plan Tennessee, afin de parachever sa défense en profondeur. En effet, lastratégieaméricaine exige que chaquerégiment ait deuxbataillons : un en ligne et un en réserve. Après que les397e et398e régiments d'infanterieaméricains se sont déplacés à l'ouest en direction dePetit-Réderching et deRimling, le secteur deBitche est confié au399e régiment d'infanterie. Le, premier jour avec de fortes chutes deneige, lesAméricains savent lesAllemands prêts à déclencher une attaque d'envergure mais en ignorent la date exacte. En pleine nuit de laSaint-Sylvestre, les troupesallemandes attaquent conformément à un plan conçu parHitler lui-même.
Il s'agit de l'opération Nordwind, une grande attaque qui embrasera six parties du front entreSarreguemines etColmar. Ces six directions d'attaques doivent se rencontrer àSaverne. Quant à la ville deBitche, elle est choisie comme point de départ d'une de ces attaques. La première alerte a lieu en fin d'après-midi du. Attaquant à partir du sud-est deBitche, lesAllemands traversent laroute deLemberg au lieu-ditWolfsgarten. Cet assaut effectué avec des effectifs importants est repoussé par les tirsaméricains. Un avant-posteaméricain de six hommes se trouve aucollège Saint-Augustin, un autre, de dix hommes, est situé à l'est de laroute, et le troisième poste se trouve situé dans une maison le long de laroute.
À 22 heures, c’est-à-dire quatre heures après cette première attaque, lesAllemands se lancent une nouvelle fois contre les lignesaméricaines, et laferme duWolfsgarten devient très vite l'enjeu stratégique des combats. Versminuit, les tirsaméricains peuvent repousser lesAllemands. Deux heures plus tard, ces derniers font une troisième tentative sur le flanc est de laCentury Division. Au milieu de l'après-midi, les troupes du117e escadronaméricain reculent jusqu'àWingen, pour constater que lesAllemands occupent déjà le bourg. Cette troisième attaqueallemande permet à l'ennemi de gagner du terrain sur le flanc est de la divisionaméricaine, ce qui oblige la compagnie C du398e régiment d'infanterie à abandonner le côté est de laroute deLemberg et à faire retraite. Durant celle-ci, six soldatsaméricains de la compagnie B qui ont un avant-poste aucollège Saint-Augustin sont coupés de leurs lignes. Pendant 48 heures,Américains etAllemands se poursuivent dans les vastes bâtiments et ces sixG.I. réussissent, après maintes aventures, à rejoindre en courant les lignesaméricaines après avoir traversé les trois cents mètres de prés les séparant desbois.
Peu avant l'aube du, lesAllemands commencent leur quatrième attaque, la plus puissante, avec la colline duSchoenberg pour objectif. Partis d'un ravin, ils stoppent rapidement leur avance et attendent des renforts que la compagnie B peut voir venir à partir de la ville. C'est là que les tirs de l'artillerieaméricaine déciment les groupes successifs d'Allemands qui s'élancent en hurlant et en jurant vers les lignesaméricaines. Ces ruées successives etsuicidaires coûtent la vie à une centaine de soldatsallemands qui, malgré ces pertes, permettent aux troupesallemandes de contourner les positionsaméricaines au sud et de percer l'arrière des lignes principalesaméricaines de la compagnie B sur la colline duSchoenberg. Cette attaque amène les troupesallemandes à l'arrière du poste de commandement de la compagnieaméricaine.
Les différentes unitésaméricaines se retirent sur une nouvelle ligne de front, passant maintenant parReyersviller-Lambach-Enchenberg-Lemberg. Cette attaque du1er janvier permet auxAllemands de faire dixprisonniersaméricains qui ont voulu défendre le Schiesseck, puis les font défiler dans la ville deBitche sous le regard de toute lapopulation. Dès que le front s'éloigne deBitche, une trentaine d'agents de laGestapo, une vingtaine degendarmesnazis, unKreisleiter et unLandrat, installés dans les caves de l'hôtel deMetz, reviennent une nouvelle fois s'installer en ville. Ce retour desNazis qui ont déserté la ville créé un grand danger pour les réfractairesbitchois auservice militaireallemand (environ quatre-vingt personnes) et pour tous ceux qui se sont cachés dans les caves. La peur d'une répression est d'autant plus grande qu'un bon nombre de ces réfractaires se sont promenés ostensiblement et imprudemment dans les rues de la ville pendant le mois dedécembre1944, alors que les autoritésallemandes ont déserté la ville. Il y a quelques perquisitions allemandes orientées par des délations, et plusieurs arrestations ont lieu. Quant à lacitadelle où environ quatre cents personnes se sont réfugiées pour échapper auxbombardements quotidiensaméricains, elle est évacuée de force, ce qui permet auxAllemands d'arrêter cinq réfractairesmosellans.
Une période très dure se poursuit alors pour la population civile deBitche réfugiée dans ses abris : des perquisitions quotidiennesallemandes ont lieu par surprise dans les caves où lesBitchois vivent, dorment, mangent. Les réfractaires ont alors à subir non seulement lefroid et laneige, mais vivent constamment dans la hantise d'être repris. Une fois de plus dans leur histoire, lesBitchois sont pris entre deux feux : l'oppressionnazie dans les caves et lesbombardementsaméricains à l'extérieur.
Attaquant une nouvelle fois au matin du, les troupesallemandes arrivent par l'ouest le long de laroute deReyersviller, village tombé entre leurs mains, et forcent deux compagniesaméricaines à se retirer sur la pente arrière des collines duSignalberg et duSteinkopf au nord-est des villages deGlasenberg et deLambach. Au soir de cette journée, lesAllemands arrêtent leur progression, laissant le nouveau front passer dorénavant par les localités deHottviller, par leSimserhof, par laferme duFreudenberg et à travers les collines duSteinkopf et duSpitzberg. L'opération Nordwind n'a donc pas le succès escompté par leFührer dans la région deBitche, ce qui décide le commandementallemand à porter ses efforts sur le secteur deRimling.
Dans la région deBitche, les élémentsaméricains de laCentury Division restent en position tactique du10 janvier au, laissant les lignes du front inchangées. Terrés dans les caves de la ville sous lesbombes, les habitants se demandent quand aura lieu l'assaut final. Lapopulation a réussi à se constituer des stocks de vivres et vit ainsi dans les caves chauffées par des poêles. Comme lesbombardementsaméricains ont presque toujours lieu l'après-midi, lesBitchois en profitent pour s'organiser et se ravitailler durant les accalmies. Cette situation dure jusqu'au, date à laquelle le commandementaméricain fixe les modalités de son offensive duprintemps : il est prévu d'attaquer au centre du frontbitchois, de se déplacer à l'est, de prendre la ville, de neutraliser leplateau dominant la ville et ensuite de prendreBitche-Camp. Ce jour, les unitésaméricaines prennent leurs nouvelles positions d'attaque.
Grâce à l'opération Undertone, l'offensiveaméricaine versBitche a lieu levendredi. À 13 heures, le village deReyersviller est repris et même dépassé. Les troupesallemandes, réalisant qu'il est inutile de résister, désertentBitche dans la soirée du. C'est ainsi que la réduction totale de la ville a lieu le. Le départ des troupesallemandes évite en fait à la ville une destruction totale puisque les troupesaméricaines sont déterminées à en finir. À 6 heures du matin, suivie de tout lebataillon, la compagnie E du398e régiment d'infanterieaméricaines entre dansBitche, où ne se trouve plus aucunAllemand. Le3ebataillonaméricain capture le fort duPetit-Hohekirkel à l'est et rencontre une résistanceallemande à l'ouest deBitche-Camp. La compagnie C du399e régiment d'infanterie pénètre àBitche par le sud où, après avoir pris lecollège Saint-Augustin, lerégiment progresse sans trouver d'opposition.

Au nord de la ville, une sectionaméricaine capture le chef du2ebataillon du255e régiment de Volksgrenadier, quatre officiers d'ordonnance et plus de soixante-dix sous-officiers et soldats. Par contre, une autrecompagnieaméricaine se retrouve nez à nez avec quatre chars de type Tigre et avec plusieursarmes propulsée montées sur des châssis de Mark IV. Bien que très violents, le combat se solde par la retraite desAllemands. LesBitchois sont libérés après uneoccupation de quatre ans et demi et une vie de cent trois jours dans les caves. Le bilan de cette période douloureuse des combats se traduit dans la citation de la ville deBitche à l'ordre de l'armée, octroyée le par le président duConseil des ministres :
" Ville frontière fortement meurtrie par les violents bombardements qui ont fait 35 victimes, blessé 119 personnes, détruit 104 maisons et endommagé 696 immeubles. Population digne des plus grands éloges pour son attitude courageuse en face d'un ennemi féroce qui n'hésita pas à déporter 41 résistants.
Déjà titulaire de laLégion d'honneur pour sa noble attitude au cours des deux précédentes guerres franco-allemandes, la ville de Bitche a ajouté au cours de la campagne1939-1945 un nouveau fleuron à sa couronne de gloire, restant digne de la réputation de patriotisme et de loyauté envers laFrance acquise au cours de son histoire, a mérité de nouveaux droits à la reconnaissance du Pays ".
Lalibération de la ville entraîne quelques règlements de compte avec les individus ayant eu des rapports étroits avec l'occupantnazi et quelques tonsures sont affligées à des dames ayant tropfraternisé avec lesnazis. Le se créent deux comités deLibération : un comité d'épuration locale et un comité de Libération. Ces deux organisations, avec présidents et vice-présidents, se chargent de clarifier certaines affaires decollaboration et d'examiner les actes de personnes au passé quelque peu ambigu. Aucune exaction n'est toutefois commise àBitche, contrairement à d'autres villes deFrance, où laLibération est le prétexte d'actes de vengeance. Il y a exactement soixante-dix-neuf personnes jugées pour faits decollaboration dans tout lecanton de Bitche. Il faut néanmoins mentionner un agent de laGestapo, du nom de Reinhardt, qui, contrairement à ses pairs, a une attitude tout à fait exceptionnelle envers lesBitchois puisque lesAlliés peuvent attester à lalibération de la ville qu'il a réussi à sauver quatorzeBitchois de ladéportation et d'une mort certaine.
Autre conséquence de laSeconde Guerre mondiale, lecanton de Bitche montre une baissedémographique de 41,9 % par rapport à lapopulation de1936. Les cicatrices des combats mettront encore de longues années à disparaître de la ville deBitche et des villages voisins.
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