Les chartriers (cartulaires) de l’abbaye de Saint-Pons « hors les murs » ou de la cathédrale de Nice attestent de nombreuses formes anciennes :sancta Maria de Leven (1075),castro qui nominatur Levent (1079),castellum Levenni (1108-1109),de Levendis (1125),Leven,Levens (1137-1159),castrum de Levengis (1203),in castro de Levens (enquête demandée parCharlesIer d'Anjou pour le bornage du fief en 1251),Leventio,Levencio (1286, 1351, 1385),villa Levenci (1388),de Leventio (1567). Pendant l’époque sardo-piémontaise, le village est appeléLevenzo, pour devenir l’actuelLevens[2].
Il s'agit d'une formation toponymique obscure peut-être pré-latine.Elle serait basée sur un radical celto-ligure hypothétique *lev- « [terrain en] pente »[3], suivi du suffixe-entio[3]. une variante-entu- /-ento- est bien attesté dans la toponymie gauloise (voirCrozant,Drevant, etc.).
Remarques :Albert Dauzat rapproche ceLevens deLevens (Alpes-de-Haute-Provence,Levenz vers 1200), mais n'est pas suivi parErnest Nègre qui propose une tout autre explication pour ce dernier, à savoir le nom de personne romanLibencius pris absolument[4].
L’Albaréa, Balme Riquier, Boussonet, Castelvieil (castel signifie « château »), la Clue, le collet Saint-Pierre, la Condamine, la Coulane, la Coumba, Figharacca (ou Fieracca), Fouon di Mel (fouon signifie « source »), Fouon Puench, Fouon Trebau (la « source des trois rochers »), la Fubia, la Gorghetta, la Gourre, Laval, la Madone, la Mole, l’Ordaléna, Pestiers, Porte Rouge, le pré des Cavaliers, le Revesté, le Rivet, la Rouméghiera, Sainte-Anne, Saint-Antoine-de-Siga, Sainte-Claire, Saint-Roch, les Sarses, la Siga, les Traverses,Ve la Grau,Ve li Sarsi,Ve lou Cros, la Vallière, le Vignal…
Les traces d’occupation les plus anciennes découvertes sur le territoire de la commune de Levens remontent auNéolithique final. Elles ont été mises au jour dans la grotte du Rat, découverte en 1913 par l’instituteur du village Henri Sivade et republiées en 1971 par Roger Cheveneau[5]. La reprise récente des déblais de fouilles anciennes a permis de déterminer une occupation funéraire du site durant leChalcolithique[6].
Des structures en pierre sèche sont visibles à l’est de la commune : le Castellar, le Véaou, et en divers points de la chaîne du Férion. Au sud, on trouve la Fubia, ou le Castelvieil[7]. La tradition locale les interprète comme des (oppidum), les attribue auxLigures et les date de l’âge du fer. Malheureusement, ces monuments sont très difficiles à dater. La recherche actuelle tend à montrer qu’on a rassemblé dans cette catégorie de sites des constructions aux fonctions et d’époques très diverses (habitat, enclos, restes de fortifications médiévales, lignes de défense militaire d’époque moderne ou contemporaine…)[8].
Parmi ces structures en pierre sèche, on trouve celles du sommet de la Grave, du Sarguier, l’enceinte de Sainte-Anne, la Véaou, la cote 577, la cote 929 et la cote 948 du Férion, et l’enceinte de la Fubia[9].
Contrairement à une idée reçue, aucune trace d’occupation protohistorique n’a été identifiée dans le village même. Les gros blocs que l’on peut voir intégrés dans certains murs anciens du village ne permettent pas d’affirmer la présence d’une enceinte protohistorique ou d’un oppidum sous le village médiéval.
Quelques traces d’occupation ancienne ont pourtant été identifiées sur les enceintes du Castellar, au Castelviel et de la cote 928 du Férion. Il s’agit de céramiques modelées et de céramiques campaniennes à vernis noir qui ne sont pas antérieures auIIe siècle av. J.-C. L'on y trouve aussi du mobilier du Haut-Empire qui semble indiquer un maintien de l’occupation de ces sites auIer siècle apr. J.-C.[9].
Le territoire de Levens est intégré à laprovince desAlpes-Maritimes à la suite de la campagne d’Auguste contre les populations alpines à la fin duIer siècle av. J.-C. Les Lepontii qui paraissent occuper le territoire de Levens semblent avoir été favorables aux Romains ou s’être prudemment soumis, comme les Vediantii qui occupent un territoire situé entre les hauteurs de Nice et Tourette-Levens. En effet, ils ne font pas partie des peuples vaincus lors de la campagne d’Auguste dont le nom est inscrit sur leTrophée des Alpes àla Turbie pour commémorer cette conquête.
Trophée des Alpes à la Turbie.
D’après les érudits duXIXe siècle, les Romains auraient choisi le quartier des Prés pour s’établir à Levens et y fonder une importante agglomération, où aurait séjourné la princesseCornelia Salonina, épouse de l’empereurGallien, lors d’un voyage aux sources thermales deBerthemont-les-Bains[10]. Cette « agglomération » n’est pourtant pas avérée. Au mieux peut-on évoquer des indices d’un habitat et de sépultures antiques et médiévales autour de la chapelle Notre-Dame-des-Prés. Dans la cour de cette ancienne chapelle connue sous le nom de la Madone se trouve une stèle funéraire élevée par une veuve à la mémoire de son mari et de son fils. Cette inscription a été relevée par Bonifacci (1770-1842), curé de Tourettes, et transmise aux archives départementales[11] :
PLACIDIA PRIMA P.ANIC / 10 TERTIO MARITO SVO / ET M.ANIGIO ALPINO / FILIO SVO PIENTISSIMO / MILITI T.TIBICINO / COHOR XIIII / URBANAE QUINT / VOLUSI SEVERI / F.C.
(Placidia Prima à Publius Anicius Tertius, son mari, et à Marcus Anicius Alpinus, son fils bien-aimé, l’un soldat et l’autre trompette de la quatorzième cohorte urbaine de la centurie de Quintus Volusius Severus, a pris soin d’élever ce monument[12].)
D’autres sépultures antiques ont été signalées auXIXe siècle au carrefour Saint-Roch.
Les autres vestiges d’une occupation d’époque romaine à Levens se trouvent dans le quartier du Pestier[9]. D’importantes structures y ont été mises au jour, appartenant à des établissements agricoles produisant du vin ou de l’huile. Le mobilier recueilli sur les deux sites (monnaies, céramiques) indique une occupation importante jusqu’auVe siècle apr. J.-C. Un contre-poids de pressoir a en outre été découvert au pré des Cavaliers.
Les traces d’une occupation antique ont encore été signalées à Notre-Dame-du-Peuple.
Les Romains sont encore censés avoir tracé un axe de circulation allant de Cemenelum à Saint-Martin-Lantosque (actuelSaint-Martin-Vésubie) en passant par Levens et rejoignant la Vésubie au Cros-d’Utelle. Les quelques tronçons dallés que l’on peut trouver sur cet axe sont en fait des aménagements desXVIIe etXVIIIe siècles.
Malgré la lente dissolution de l’Empire romain à partir de la fin duIIIe siècle, sous l’influence des peuplades barbares qui déferlent en vagues successives[13] :Burgondes,Quades,Alains,Vandales etWisigoths, la Provence connaît une relative prospérité. Celle-ci a été révélée par tous les travaux depuis une trentaine d’années, en contradiction avec l’historiographie desXIXe etXXe siècles. Toutes les villes des Alpes-Maritimes occupées durant le Haut-Empire continuent à entretenir des liens intenses avec le monde méditerranéen, notamment l’Afrique du Nord, la Syrie ou l’Anatolie et la région desDétroits. Les productions de ces régions se retrouvent sur tous les sites du département en grande quantité. C’est notamment le cas à Levens, où les sites du Pestier et de la Madone des Prés ont livré et continuent de livrer des céramiques importés d’Afrique du Nord, datées au plus tôt duVe siècle.
Le village actuel est bâti autour de l’ancienchâteau féodal élevé vers l’an900 par les comtes deProvence. La première église de Levens se trouve à Notre-Dame-des-Prés. LeChartrier de l’abbaye de Saint-Pons hors les murs[14] indique que ce prieuré existe déjà en 1075 lors de sa restitution par la famille seigneuriale de Nice à l’abbaye de Saint-Pons, qui le conserve jusqu’à la Révolution. Quelques années plus tard, le monastère de Saint-Pons devient le possesseur du fief de Levens, qu’il garde plus de 150 ans[15].
Les chevaliers de l’ordre du Temple établissent leurcommanderie à Notre-Dame-des-Prés, après l’accord vers 1135 entre lepape et l’empereur , alors suzerain de laProvence. Lacrypte de cette commanderie templière témoigne de sa prospérité. Dans la cour existe encore l’auge en pierre percée d’un trou. Une tradition locale non vérifiable affirme qu’elle servait de mesure aux céréales de ladîme[16].
Ils élèvent, près du sommet du mont Férion, une chapelle dédiée à l’archangesaint Michel et dotée d’un campanile. Une autre légende locale tout aussi fantaisiste affirme que la chapelle a remplacé un autel au dieuMars. Le campanile aurait servi à alerter les populations des vallées de Levens et deContes en cas d’incursion sarrasine[17].
Charles II d’Anjou fait arrêter tous les Templiers du comté de Nice en 1307, en vertu d’ordres reçus du roi de FrancePhilippe le Bel, et leurs biens sont confisqués. Notre-Dame-des-Prés reste longtemps une source de différends entre les abbés de Saint-Pons et les prieurs de l’église paroissiale Saint-Antonin[18].
Porte de la première enceinte.Porte de la seconde enceinte, place Victor-Masséglia.
Sur l’ordre deCharlesIer d'Anjou, et afin de mettre fin à des querelles interminables, il est procédé le à la délimitation des fiefs de Levens et de Saint-Blaise, acte qui restera valable 300 ans jusqu’au nouveau bornage du[19]. Les frères Jean et Anselme de la familleRiquier d’Èze sont attestés comme seigneurs de Levens en 1272[20]. Guillaume Riquier, viguier de Grasse (1350), était coseigneur de Levens ; il fut ambassadeur de Nice à Naples, en 1338[21]. Les Riquier conservent ce titre jusqu’au, lorsque Hugues Riquier est accusé de rébellion envers le souverain et dépossédé de ses biens[22], qui sont transmis auxGrimaldi deBeuil le par leducAmédée VIII de Savoie[23].
Le premier des membres de la famille Grimaldi portant le titre de « seigneur de Levens[24] » est Jean Grimaldi,baron de Beuil etsénéchal de Provence, qui se marie en 1381 avec Bigotte Grimaldi et meurt en 1445. Son fils Pierre lui succède comme baron de Beuil et se marie en 1442 avec Marguerite deCastellane. Puis c’est au tour du fils cadet de Pierre, Louis, qui porte les titres de seigneur de Levens, de Remplas et deTourette-Revest et se marie avec Marguerite de Bracas. Il est la « tige » des Grimaldi de Levens, qui s’éteignent en 1841 avec César Grimaldi[23]. Ces titres sont repris par JeanIer, marié en 1504 avec Marguerite de Forbin. La succession est assurée par Jean II, né en 1512, marié en 1550 avec Françoise de la Baume et mort en 1603, qui porte les titres de seigneur de Levens, de Remplas et de Tourette-Revest en 1543, coseigneur de laRoquette en 1550. Vient ensuite César, seigneur de Levens, de Remplas et de Tourette-Revest, coseigneur de la Roquette en 1603, marié en 1582 avec Philippa deGrasse-Cabris et mort en 1627. Pour doter ses enfants, il vend en 1611 le fief de Tourette-Revest à son cousin Annibal[25]. Il est chassé par les Levensans en 1621 et après lui le titre n’est plus qu’honorifique, car Levens est « comtesse d’elle-même[26] ». Son successeur est Honoré, seigneur de Levens et de Remplas, coseigneur de la Roquette, marié en 1626 avec Suzanne de la Gousse de la Baume. Puis vient Philippe-Emmanuel, marié en 1660 avec Dorothée Bonfiglio et élu premier consul de Nice de 1682 à 1692, à qui Jean Ribotti essaye de revendre le fief de Levens dont il a fait l’acquisition. Le suivant est Honoré, baron deSainte-Agnès,comte de Remplas (érigé en comté en 1671), seigneur de Levens, marié en 1696 avec Victoire Léotardi. Puis Jean-Baptiste-Philippe porte les mêmes titres et se marie en 1726 avec Anne-Marie-Rose Caissotti. C’est enfin le tour de Jean-Baptiste-Joseph, baron de Sainte-Agnès, comte de Remplas, qui perd le titre de baron de Sainte-Agnès en 1766 et meurt célibataire en 1776. Tous ses biens passent à sa sœur ; laRévolution les fait disparaître des Alpes-Maritimes en s’emparant de leurs propriétés. Les héritiers ultérieurs vendent en bloc ce qui reste à l’avocat Louis-Isidore Mari deBendejun en 1827.
Un événement très important pour toute la vallée de laVésubie est la construction, à partir de 1433, de la route muletière deNice àVinadio, par Levens,Utelle,Lantosque,Saint-Martin et la chaîne de montagnes qui aboutit aux vallées deConi. Moyennant le droit de péage à son profit, Paganino Del Pozzo, riche patricien niçois et fermier de lagabelle, offre d’ouvrir à ses frais cette route nouvelle pour le transport du sel, dont l’exploitation est à l’époque une branche considérable du commerce niçois[28]. La « route Paganine » favorise largement les relations commerciales des Levensans et reste la principale voie entre Nice et Turin jusqu’à l’acquisition du comté de Tende avec son col par le duché de Savoie en 1581[29].
L’épidémie depeste de 1467 ravage une grande partie du comté, qui perd un tiers de sa population lors de la première vague de « mort noire[30] ».
Lors de son investiture comme seigneur de Levens le, Louis Grimaldi accorde aux habitants une charte « de liberté » leur conférant le droit de nommer eux-mêmes leurs conseillers et leurs maires (sindaci), et la disparition de lataille seigneuriale moyennant une redevance annuelle de 40 florins d’or à payer aux Grimaldi le jour de laToussaint[30]. Par une autre charte du, il abandonne sesdroits de banalité sur les pâturages, les terres non cultivées, les moulins à huile et à farine ainsi que sur les fours à pain, contre une pension viagère de 24 florins d’or réversible à ses successeurs[31]. Ces deux chartes en latin sont les plus anciens documents possédés par les archives municipales[32].
Jean II Grimaldi, investi du fief de Levens le, prête serment de fidélité àEmmanuel-Philibert, duc de Savoie, pour aussitôt le trahir et s’engager aux côtés des troupes franco-turques lors dusiège de Nice. Convaincu de trahison, Jean II est condamné au bannissement et à la confiscation de ses biens. Les habitants deLeventio achètent, par acte du, directement à leur suzerain savoyard, les moulins à farine et à huile (deficis) avec faculté d’en construire de nouveaux, moyennant la somme de 1 200 écus d’or d’Italie. Mais après 14 ans d’errance en France et son amende honorable lors de labataille de Saint-Quentin, Jean II est restitué dans ses titres et propriétés, par acte du, soulevant la colère des habitants et rendant, pour longtemps, les Grimaldi impopulaires[35]. Un accord est finalement trouvé le, validant celui de 1550, moyennant le versement d’une nouvelle indemnité de 2 000 écus d’or d’Italie[36].
Église paroissiale Saint-Antonin.
L’église paroissiale, dont la première mention attestée remonte au[37], reçoit des travaux grandioses entre 1610 et 1615 avec des tableaux des peintres de l’école deGênes et la fonte de la cloche surnommée « la vieille campane », qui survécut à laRévolution[38]. Dans son ouvrage sur Levens, Garino donne la liste des curés des paroisses de Levens (Saint-Antonin), de Saint-Antoine-de-Siga (Saint-Antoine-de-Padoue) et de Plan-du-Var (Sainte-Anne)[39].
Annibal Grimaldi, comte de Beuil et gouverneur du comté de Nice, entretient des relations politiques avec le voisin français et complote, dès 1614, de donner le comté à la France.Charles-Emmanuel, duc de Savoie, retire alors à Annibal Grimaldi son commandement et lui ordonne de le suivre, avec son fils André, à la cour deTurin. Ceux-ci retournent dans leurs terres, et Charles-Emmanuel ne peut plus les considérer que comme rebelles. Ne pouvant compter sur l’appui du roi de FranceLouis XIII qui vient de marier sa sœur Christine avec Victor Amédée, le fils de Charles-Emmanuel, Annibal Grimaldi et son fils sont convaincus de lèse-majesté, de rébellion et de félonie, et condamnés par contumace à la peine capitale, à la suite d’un procès qui traîne en longueur. Le comte de Beuil s’enferme alors dans son château deTourettes-Revest, qui est aussitôt assiégé par les troupes savoyardes. Il est étranglé le[40].
À l’époque de ces péripéties entre le suzerain et son vassal, le seigneur de Levens est César Grimaldi. Les habitants ont encore en mémoire le retour de Jean II, et la jeunesse n’oublie pas que le comte de Beuil est l’auteur des lettres interdisant toute réjouissance publique sans l’accord du seigneur[41]. En apprenant la fin d’Annibal, César et sa famille s’enfuient àCabris, les Levensans se portent au château, le dévalisent, plantent leboutàu (la pierre sur laquelle on saute) et dansent lafarandole en sautant dessus, en criant :« Nous sautons sur le ventre de Grimaldi[42] ! » Dès le lendemain, le duc de Savoie accueille favorablement une adresse reçue des Levensans l’assurant de leur dévouement à la Savoie. En retour, Charles-Emmanuel accorde une charte de liberté à Levens qui devient « comtesse d’elle-même ». Le, ordre est donné de détruire les remparts défendant le château.
Les finances du duché de Savoie étant catastrophiques à la fin duXVIIe siècle, le ducVictor-Amédée II dévalue la monnaie, augmente fortement les impôts et met en liquidation les communes insolvables. Les fiefs de villages émancipés depuis des siècles de leur tutelle seigneuriale sont vendus à de riches gentilshommes et à des bourgeois ainsi anoblis. C’est ainsi que Jean Ribotti (1689-1721), docteur en médecine et philosophie exerçant à l’hôpital Majeur deTurin, achète le pour la somme de 159 580 livres les lieux d’Isola,Venanson,Utelle,Breil,Saorge,Lantosque,Pigna,la Bollène,Saint-Sauveur,Contes, Levens et quatre villages deVal-de-Blore (la Bolline, la Roche, Saint-Dalmas etMollières), dont il revend certains à des amis. Quand Jean Ribotti veut revendre le fief de Levens à l’héritier des anciens seigneurs Philippe-Emmanuel Grimaldi, les Levensans se révoltent et l’inféodation est annulée par lettres patentes du, confirmant l’indépendance de Levens comme « comtesse d’elle-même[43] ».
Au fil du temps, la vie quotidienne pastorale des Levensans s’améliore grandement, surtout après letraité d’Utrecht, qui rend le comté de Nice auroyaume de Piémont-Sardaigne en 1713, et ce malgré les épidémies de peste en 1631[44] et de « fièvre maligne » en 1738[45], ainsi que les guerres deTrente Ans (1618-1638), de laLigue d’Augsbourg (1689-1697) et surtout desuccession d’Autriche (1741-1748) lors de l’occupation par les troupes franco-espagnoles (« gallispanes ») qui édifient des fortifications sur la ligne de front du Férion[46].
Deux documents importants rédigés à cette époque sont les « statuts champêtres et politiques de Levens » de 1751, qui organiseront la vie locale durant des siècles[47], et le rapport Joanini de 1752 évaluant l’état du comté exsangue après son retour au royaume de Sardaigne par letraité d’Aix-la-Chapelle[48]. Ce rapport montre que le bilan de Levens était excédentaire, avec cependant une lourde dette d’environ 90 000 livres pour des biens estimés à 17 000 livres et des revenus de 4 000 livres.
Dès, le comté de Nice commence à ressentir les contrecoups de laRévolution française sous la forme d’un flot de réfugiés nobles et ecclésiastiques. Le, les troupes du générald’Anselme (1740-1814) traversent le Var sans déclaration de guerre et pénètrent le lendemain dans la ville de Nice. Le, les 1 150 hommes du maréchal de camp Paul de Barral s’emparent de Levens, puis marchent versDuranus etLantosque. Le pillage de leurs biens provoque le soulèvement des Levensois qui attaquent et mettent en déroute les troupes françaises stationnant aux Grands Prés[49]. Le futur maréchalMasséna, né à Nice et élevé à Levens même dans ses maisons familiales de la Siga et du Serret, fait partie de cette troupe d’occupation et est chargé de « pacifier » ses compatriotes. Masséna mène à bien cette mission par la persuasion et la force, en vainquant les troupes austro-sardes à labataille du Brec d’Utelle les24 et.
La région devient en 1793 le85e département français, nommé Alpes-Maritimes, après le vote de la population. Levens est nommé chef-lieu de canton[50]. L’arrivée desrévolutionnaires français entraîne une division entre deux grandes familles de Levens : les Gilletta, fidèles au roi de Piémont-Sardaigne, et les Goiran, qui prennent le parti de la France. L’occupation est marquée par la mauvaise conduite des troupes révolutionnaires qui « vivent sur l’habitant ». Ces exactions sont vivement dénoncées par Victor Tiranty et par le rapport del’abbé Grégoire remis à laConvention nationale. Elles entraînent en retour un mouvement de résistance contre-révolutionnaire appelé « barbétisme », qui pratique le brigandage et harcèle les troupes françaises jusqu’à la chute de l’empereurNapoléonIer en 1814[51]. Les deuxtraités de Paris restituent finalement le comté de Nice au royaume de Piémont-Sardaigne et restaurent les frontières de 1760[52].
Lors de la restauration sarde, le roiVictor-EmmanuelIer de Sardaigne décide de ne pas exercer de représailles contre ceux qui ont servi le régime français, mais s’empresse de supprimer les institutions françaises et de rétablir celles d’avant 1792 : l’état civil retourne au clergé, les anciens poids et mesures sont de nouveau utilisés, l’italien redevient la langue officielle et les nominations remplacent les élections[53].
AuXIXe siècle, Levens connaît un développement spectaculaire : on bâtit, plante, irrigue, enseigne, etc. En 1806 apparaissent des personnalités locales et le premier instituteur de l’école publique. En 1810, des journaux locaux (comme leBulletin des lois et leMessager des Alpes) sont édités et lus par la bourgeoisie. À partir de 1829, on construit une voie carrossable de Nice à Saint-Martin-Vésubie passant par Levens, assurant la prospérité du commerce local jusqu’à l’ouverture d’une nouvelle voie en fond de vallée à la fin duXIXe siècle[54]. En 1844, des digues sont construites dans la vallée du Var. Cet endiguement permet l’accroissement de la superficie des terres agricoles, la construction de la route de Digne et du chemin de fer, ainsi que la fondation du hameau de Plan-du-Var[55].
Dès la fin de 1847 se dessine un mouvement favorable au rattachement de Nice à la France. Lors de l’entrevue de Plombières du entreCamillo Cavour etNapoléon III, une convention secrète est passée pour que la France aide à faire l’unité italienne en échange de la Savoie et du comté de Nice. Ce comté devient définitivement français le quandVictor-Emmanuel II d'Italie signe le troisièmetraité de Turin, qui est ensuite validé par leréférendum du pour lequel seuls les bulletins « oui » sont imprimés[56]. Sur 30 712 inscrits au « suffrage universel masculin » dans le comté de Nice, on dénombre 25 743 « oui », 4 779 abstentions, 160 « non » et 30 bulletins nuls[57]. Les Levensans votent pour le rattachement à la France par 481 voix sur 487 votants[58].
En 1879 commencent de grands travaux pour la construction au départ de Saint-Jean-la-Rivière ducanal de la Vésubie apportant l’eau des montagnes à Levens et à Nice. En 1885, on décide la construction d’un lavoir couvert, ainsi que la création d’un poste de cantonnier communal[63], et en 1887 est décidée la construction du nouveau cimetière pour remplacer celui de l’église devenu trop exigu[64]. En 1892, le premier train passe par lagare de Plan-du-Var[65]. En 1897, on décide de planter les platanes le long de la route départementale au quartier des Traverses et l’on pose une horloge sur le fronton de la chapelle des pénitents blancs[66].
Le développement se poursuit au début duXXe siècle : l’éclairage public électrique arrive en 1904[67], les premiers tramways électriques circulent à partir de 1908 et les moulins à huile commencent à fonctionner à l’électricité à partir de 1909. En 1911, on construit le pont suspendu de Saint-Blaise[68].
Au cours duXXe siècle, les forces vives du village s’épuisent peu à peu. Les cultures et le commerce traditionnels périclitent. D’anciens conflits resurgissent entre individus, familles et clans, et les hommes politiques intriguent en pratiquant leclientélisme et lenépotisme. La catastrophe de laPremière Guerre mondiale éprouve durement le village, ainsi que l’émigration des jeunes abandonnant le village pour vivre et travailler à la grande ville.
Levens souffre peu de laSeconde Guerre mondiale jusqu’en 1944. Le, un bombardement américain contre les ponts du Var et de la Vésubie rate sa cible mais frappe le quartier de la coopérative agricole[69], tuant huit civils, en blessant quinze et en sinistrant soixante[70]. Le, les alliésdébarquent en Provence et Levens est libéré une première fois le16 août par lesFTP. Mais une colonne allemande réoccupe Levens le24 août et exerce des représailles : des résistants capturés sont torturés et exécutés. Les hommes du village entre 18 et 60 ans sont enfermés trois jours dans la chapelle Blanche comme otages. Un jeune soldat allemand blessé et soigné à l’hôpital de Levens intervient cependant en leur faveur auprès de ses supérieurs[71]. Finalement, après quelques jours de combats, les troupes allemandes se retirent sans commettre d’autres exactions et Levens est définitivement libéré le29 août. Un camp de prisonniers est installé aux Grands Prés en 1944-1945 ; les prisonniers allemands sont employés à des travaux forestiers[72].
À la fin de la guerre, la commune est pratiquement moribonde : sa population vieillissante y est moins nombreuse qu’à la fin duXVIIIe siècle. Au début desannées 1980, elle reprend cependant vie avec le développement des moyens de communication et de transport modernes qui permettent à de plus en plus de Niçois de travailler à la ville, tout en habitant à la campagne pour une meilleure qualité de vie.
Il est au centre de lacommune qui s’étend de la plaine du Var (avec sonécart dePlan-du-Var, inhabité jusqu’en 1844) à l’ouest à la chaîne duFérion à l’est et de l’écart de Laval au sud à la vallée de la Vésubie au nord.
Levens est entouré par huit communes limitrophes :
Le, de nombreux villages des diverses vallées des Alpes-Maritimes (Breil-sur-Roya,Fontan,Roquebillière,St-Martin-Vésubie,Tende...) sont fortement impactés par un "épisode méditerranéen" de grande ampleur[74]. Certains hameaux sont restés inaccessibles jusqu'à plus d'une semaine après la catastrophe et l'électricité n'a été rétablie que vers le. L'Arrêté du portant reconnaissance de l'état decatastrophe naturelle a identifié 55 communes, dont Saint-Étienne-de-Tinée, au titre des "Inondations et coulées de boue du 2 au"[75].
Larégion niçoise est une zone d’activité sismique, dans laquelle les secousses telluriques sont fréquentes mais modérées[76]. Letremblement de terre de 1887 en Ligurie en date du marque le dernier grandtremblement de terre ayant affecté la région[77], mais Levens ne déplora que des dégâts immobiliers[78]. L’histoire garde cependant la mémoire de très violents séismes, comme ceux du, du, du, des14-16- et du[79].
La tempête de neige des9 et reste dans les mémoires[68], ainsi que les gelées de 1929 et 1956, à cause des ravages causés aux oliveraies. Leréchauffement climatique y est sensible depuis lesannées 1990, au point de perturber l’économie des stations de ski du département[83].
Platanes le long de la D 19, aux Grands Prés. L’inclinaison des troncs n’est pas due à un effet de perspective, mais est bien réelle ; comparez par exemple avec les autres éléments verticaux : lampadaire, panneaux de signalisation.
Contrairement aux souverains sardes, le gouvernement français dégage d’importants crédits en 1861, après le rattachement ducomté de Nice à la France, pour le reboisement de la commune[84].
Plantés par l’homme et maintenant parfois échappés de culture, desailantes, descyprès, desmarronniers, desmicocouliers, desmûriers, desplatanes (double rangée centenaire le long de la route départementale no 19, aux Grands Prés) et desoliviers sont visibles çà et là. Untilleul planté sur la place du Portal, unséquoia et uncèdre du Liban au jardin public ont récemment été taillés. Il y a aussi des cèdres du Liban au sommet du mont Férion, près de la chapelle Saint-Michel.
Place de la République, au village. Au fond, la chapelle des pénitents blancs et la mairie sur la droite.
Levens fait partie de lamaison de Savoie depuis ladédition ducomté de Nice à celle-ci le, d’abord sous la coupe des seigneurs deGrimaldi, puis à partir de 1621 comme « comtesse d’elle-même », gérée conjointement par dessindaci (« maires ») élus (trois jusqu’en 1769 puis deux jusqu’en 1792)[85].
Levens faisait partie de la communauté d'agglomération Nice-Côte d'Azur (CANCA) créée en 2002, qui se transforme encommunauté urbaine fin 2008 et devient la communauté urbaine Nice Côte d'Azur (CUNCA).
Celle-ci fusionne avec ses voisines pour former, le, lamétropole Nice Côte d'Azur, dont est désormais membre la commune.
Le, tous les Levensans mâles de plus de 21 ans, sujets de la province et y résidant depuis plus de six mois, se rendent aux urnes en cortège, après avoir entendu la messe, pour participer au scrutin (en fait un plébiscite) sur le rattachement du comté de Nice à la France[87]. Les Levensans votent pour le rattachement à la France par 481 voix sur 487 votants[58].
Jean Gilletta de Saint Joseph.
La vie politique levensane est profondément et durablement marquée par le « règne » d’une « dynastie » et plus particulièrement parJoseph Raybaud, né le et mort le. Champion de la longévité politique, il est réélumaire de Levens durant 62 ans, délaissant sa commune originelle dela Roquette. Lors de sa première élection, il est à 25 ans le plus jeune maire de France. Il est successivementconseiller général du canton de Levens (il le sera durant 55 ans),président du conseil général des Alpes-Maritimes à partir de 1964 etsénateur des Alpes-Maritimes durant 34 ans, dans le groupe de laGauche démocratique. Il est le petit-fils d’un précédent maire de Levens, Joseph Faraut, célèbre pour sa politique (sa « mystique ») de l’eau, et le père d’un autre maire, Léon-Pierre Raybaud. Maire de centre droit, à tendancegaulliste, sans affiliation à un parti politique particulier, il est défavorable en privé auréférendum de sur l’autodétermination de l’Algérie et s’oppose ouvertement au projet de révision constitutionnelle de 1962 portant sur l’élection duprésident de la République ausuffrage universel direct, dénoncé par lui comme un « coup d’État juridique[88] ».
Une autre « famille » laisse aussi son empreinte sur la vie politique du village, avec Jean Gilletta de Saint Joseph, lié par des alliances familiales avec deux autres maires : Louis Ciais (son beau-père) et Léon Sauvan (son beau-frère), qui fut aussi conseiller général.
Durant pratiquement un siècle et demi, ces deux clans politiques président en alternance à la destinée du village, soumis à la tentation duclientélisme et dunépotisme.
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Lors du second tour de l’élection présidentielle du, on compte 87,26 % de votants (83,97 % en France) sur 3 485 inscrits avec 68,58 % (53,06 % national) pourNicolas Sarkozy, 31,42 % (46,94 % national) pourSégolène Royal et 3,19 % (4,20 % national) de bulletins blancs ou nul (en % des votes exprimés)[90].
Élections législatives
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Auxélections européennes du, on note une abstention forte : 56,21 % sur 3 174 inscrits. La liste duPS est arrivée en tête avec 22,07 %, suivie par celles de l’UMP avec 21,32 % et duFN avec 16,57 %, les autres listes ne dépassant pas 9 % des suffrages. Il y eut 3,17 % de bulletins blancs ou nuls[92].
Élections cantonales et départementales
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Au second tour du scrutin desélections cantonales du, le docteur Alain Frère, candidat de l’UMP est réélu avec 48,27 % des suffrages exprimés, devant Richard Gualtierotti (PS, 28,60 %) et Jean Thierry, candidat duFN (23,13 %), pour une abstention de 29,42 % des 3 154 inscrits (et 4,04 % de bulletins nuls)[93].
Ladîme était un impôt prélevé par l’Église et les seigneurs, représentant une part quelconque de la récolte, en général le dixième d’un revenu. Le versement de cet impôt fut une source récurrente de conflits entre le seigneur, la paroisse de Saint-Antonin et l’abbaye de Saint-Pons.
Lagabelle était un impôt spécial sur le sel. Chaque habitant était obligé d’acheter très cher une certaine quantité de sel tous les ans.
Lescorvées étaient un travail physique (effectif du lever au coucher du soleil) dû par les habitants à leur seigneur.
Lataille était un impôt direct sur les roturiers. Contre une rente viagère et héréditaire payable par les Levensans, Louis Grimaldi de Levens abandonna cet impôt par une charte du[31].
Les Levensans étaient soumis à d’autres impôts. Nul ne pouvait avoir de citerne ou de bassin d’arrosage alimenté en eau pluviale s’il ne payait une taxe au seigneur, qui percevait aussi 1/13 (lods ou treizain) des transactions foncières, et aussi des droits de passage. Il y avait aussi desdroits de banalité importants pour l’utilisation des moulins à huile et à farine, ainsi que pour le four à pain, tout comme pour l’usage des terres gastes (non cultivées, libres) et des bandites (cultivées). Contre une autre rente viagère et héréditaire, Louis Grimaldi de Levens renonça par une charte du à ses droits de banalité sur les bandites, les terres gastes et le four à pain. Dès lors, la farine et le pain purent circuler en toute liberté et les habitants purent garder leurs troupeaux et ensemencer sans entraves[31].
Les Levensans payaient aussi au seigneur, le jour de la Saint-Michel, une taxe annuelle de 7 florins pour les frais de transport (cavalcade) et d’hébergement (alberghe) des gens de justice. Mais cette redevance tomba en désuétude dans la seconde moitié duXVIe siècle, quand le duc de Savoie eut organisé la justice dans ses États et que ce service fut enlevé aux seigneurs. Cette réorganisation judiciaire fut très préjudiciable au prestige du seigneur de Levens, qui ne garda que la propriété des moulins à huile et à farine. Ils feront plus tard l’objet d’un long procès qui se terminera par une transaction le[31].
Durant des siècles, le nombre d’habitants est limité par les conditions de vie difficiles, comme l’isolement au milieu des montagnes, la sécheresse, les famines, les guerres et les épidémies (principalement lapeste en 1467 et 1734-1735, qui ruine et désertifie quasiment le pays). Lors du recensement de 1734, on dénombre 1 208 habitants répartis en 265 familles[99], et durant l’occupation par les troupes révolutionnaires françaises, en 1794, on en compte 1 069.
Mais la modernisation de la vie entraîne aussi une émigration de la jeunesse vers la métropole en plein développement deNice. LaPremière Guerre mondiale est une catastrophe sociale pour la communauté : sur le monument aux Morts de 1914-1918 figurent 52 noms pour une population de 1 328 Levensans en 1911. Le nombre de Levensans diminue peu à peu jusqu’à la fin de laSeconde Guerre mondiale, de telle sorte que le village agonisant compte moins d’habitants en 1946 qu’en 1794.
Cependant, la modernisation et le développement urbain continus entraînent à partir desannées 1960 le retour dans la commune de nouvelles familles travaillant dans les grandes villes du littoral mais préférant habiter à la campagne pour une meilleure qualité de vie, grâce au développement des moyens de communication et de la zone industrielle de lavallée du Var. La conséquence de cette immigration est que la population a quadruplé au cours des soixante dernières années et a fortement rajeuni.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[100]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[101].
En 2022, la commune comptait 5 366 habitants[Note 1], en évolution de +14,1 % par rapport à 2016 (Alpes-Maritimes : +2,85 %,France horsMayotte : +2,11 %).
Depuis 1982, on peut constater une progression de 110 habitants par an. Le taux retenu pour l’estimation de l’évolution démographique(Source : INSEE[103]) sur la période 2004-2015 est de 1 % par an avec un maximum autour de 5 000 habitants en 2008 et une stabilisation autour de 4 625 vers 2015[104].
D’après le recensementInsee de 2006[105], Levens compte 4 427 habitants (soit une augmentation de 19,6 % par rapport à 1999) pour 1 655 ménages (soit une augmentation de 19,5 % par rapport à 1999) avec la répartition suivante :
48,4 % d’hommes (0-19 ans = 28 %, 20-39 ans = 22 %, 40-59 ans = 31 %, plus de 60 ans = 19 %) ;
51,6 % de femmes (0-19 ans = 26 %, 20-39 ans = 22,5 %, 40-59 ans = 29,5 %, plus de 60 ans = 22 %) ;
chez les plus de 15 ans, 29 % sont célibataires, 57,6 % sont mariés, 7 % sont divorcés et 6,4 % veufs ;
43,8 % de la population travaille (soit un taux d’activité de 73,3 % parmi la population entre 15 et 64 ans), 3,5 % est au chômage (soit un taux de chômage de 7,5 % parmi la population entre 15 et 64 ans), 20,2 % à la retraite, 7,1 % en cours d’études et 25,3 % en « inactivité ».
La culture de l’olivier et la production d’huile d'olive a longtemps été la ressource principale du village. Sur la période s’étendant du milieu duXVIIIe siècle au début duXXe siècle, on estime à environ 400 000 (44 000 en 1923) la quantité moyenne de « cailletiers[112] » (la variété d’oliviers) en production plantés sur 30 % de la superficie du canton, souvent sur des terrasses appelées « restanques ». En 1852, année exceptionnelle, la production d’huile d’olive atteint 234 tonnes, que les négociants niçois expédient vers la France[113], la Belgique, la Hollande, la Russie.
Pour en extraire l’huile, l’olive est pressée dans lesdefici (moulin à huile), entraînés dans le passé par la force hydraulique des ruisseaux. Levens a compté jusqu’à quinzedefici (sept communaux et huit privés) simultanément en activité, auxquels s’ajoutaient deux moulins à farine. Cette huile d’olive est particulièrement douce si on récolte tardivement les olives et a un très intense goût fruité (voire amer) si on les récolte précocement[114].
D’autres cultures assuraient la subsistance, comme les céréales (en particulier leblé) et les arbres fruitiers :cerisiers,figuiers etpruniers en grand nombre, quelquesamandiers,cognassiers,noyers,poiriers,pommiers, sans oublier lavigne, avec des variétés telles qu'aramon, barbaroux, braquet, chasselas,cinsault, folle, grenache, rolle, permettant de produire un excellentvin bouqueté et bien charpenté, comparable aucôtes de provence. Le vignoble est frappé par l’oïdium en 1864, puis anéanti par lephylloxéra, qui oblige à replanter avec desporte-greffes (Berlandieu, riparia, rupestris, téléki, vinifera).
Des revenus complémentaires provenaient de la récolte de lalavande sauvage, cueillie à la mi-juillet, partiellement distillée sur place ou vendue à des négociants ; ou encore de la culture de quelquesmûriers, encore debout dans plusieurs lieux de la commune, attestant de l’élevage duver à soie avec une production annuelle decocons atteignant auXVIIIe siècle près d’une tonne de soie, en grande partie tissée sur place.
La vie traditionnelle à Levens était autarcique et sobre, souvent même difficile. Bien que restant toujours à la merci de catastrophes naturelles comme le gel ou la sécheresse, les Levensans disposaient cependant d’un avantage : la stratégique « route du sel » permettant le commerce entre les régions maritimes et montagneuses.
Au début duXXe siècle, la culture de l’olive périclite à la suite des guerres, de l’émigration et de la concurrence des autres plantes oléagineuses, comme l’arachide ou lecolza.
Dans le passé, les « bras » ne manquaient pas pour ce type de culture grâce à l’esclavage, auservage, auxcorvées, mais dans la société occidentale moderne, cette activité attire de moins en moins. Il ne reste pratiquement plus d’agriculteurs dans la commune : la grande majorité des Levensans modernes travaille à l’extérieur du village ou dans le secteur tertiaire, spécialement le tourisme.
Voici les chiffres donnés par le recensement Insee de 1999 sur la population levensane de plus de 15 ans : 49 % ont un emploi, 7 % sont sans emploi, 23 % retraités et 21 % autres (ce qui est comparable aux chiffres nationaux)[115].
Pour ceux qui ont un emploi, 67,9 % sont salariés (88,2 % en France), dont 36,6 % de femmes (41,4 % en France) et 22,4 % à temps partiel (16,4 % en France), et 32,1 % sont non salariés (11,8 % en France), dont 11,2 % de femmes (3,6 % en France) et 3,7 % à temps partiel (0,9 % en France). Parmi ces emplois, on en dénombre 3,7 % dans l’agriculture (4,2 % national), 5,2 % dans l’industrie (18,2 % national), 9 % dans la construction (5,8 % national) et 82,1 % dans le tertiaire (71,8 % national), dont 9,7 % dans le commerce (13,2 % national), 17,2 % dans les services aux entreprises (12,3 % national) et 12,7 % dans les services aux particuliers (7,4 % national)[116],[117].
La chambre d’agriculture et le conseil général essaient cependant de relancer dans les Alpes-Maritimes la filière oléicole par la création d’uneappellation d'origine contrôlée (décret du pour l’olive de Nice), ainsi que par des aides à la rénovation desoliveraies comportant de nombreux aspects positifs, comme la réinsertion professionnelle, la lutte contre les incendies, la beauté des paysages, le développement économique et la symbolique culturelle de la Méditerranée[112].
Au, Levens est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à7 niveaux définie par l'Insee en 2022[119].Elle appartient à l'unité urbaine de Levens, une unité urbaine monocommunale constituant une ville isolée[120],[121]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Nice, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[121]. Cette aire, qui regroupe 100 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[122],[123].
Carte de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d’occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (84 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (86,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (52,1 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (31,2 %), zones urbanisées (14,4 %), cultures permanentes (1,7 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (0,6 %)[124].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[125].
La chaîne montagneuse du Férion est le château d’eau naturel de la commune[126]. L’adduction d’eau au village s’est faite en quatre étapes depuis leXVIIe siècle[127].
La première adduction se fait par un canal à ciel ouvert qui amène l’eau d’abord en face de la chapelle Saint-Roch, puis au bas de l’Escalada et enfin en 1889 à une fontaine bâtie près de l’actuelle maison de convalescence « Les Lauriers roses ».
La seconde étape est le captage en 1872 de l’eau de Trébousses (ou Trebau, les « trois rochers »), au pied du mont Férion, pour être amenée par une conduite traversant la Grau, le Rivet et arrivant au réservoir de la Colline. La distribution se fait à une borne fontaine sur la Colline et à quatre fontaines situées au Banquet ainsi qu’aux places du Château, du Portal et de la République (sa Capela). Les surverses alimentent le lavoir du Contour, Vé lou Sarret et lacarriera dòu Mitan. En 1925, l’eau est captée à Vé li Sarsi par une canalisation vers l’eau de Trébousses et quatre nouvelles bornes fontaines sont installées en 1927 au Contour, à Pé de Bari, au Saret et à la Guérite.
La troisième adduction est le captage de l’eau de Fuon Pench en 1932-1933, dont la conduite passe par le chemin de la Goura, la Drech et les Traverses pour arriver à la chapelle Blanche du village par l’Escalada. Elle dessert les Traverses, le Vignal, le pré des Cavaliers, le quartier des Prés et la partie basse du village (la pression étant insuffisante pour atteindre la cote 630). Ce n’est qu’en 1933 que les maisons des commerçants et particuliers peuvent être branchées au réseau, alors qu’auparavant le passage à la fontaine était obligatoire.
La quatrième adduction se fait grâce aucanal de la Vésubie achevé en 1883. C’est en 1934 que le Syndicat intercommunal d’irrigation des hauts plateaux envisage de pomper directement l’eau du canal au quartier des Moulins (Polonia) pour la remonter de 400 mètres jusqu’au sommet du village. Le gros œuvre est presque terminé en 1939, mais la guerre repousse l’inauguration au. Ces travaux permettent la construction de la piscine du village dans lesannées 1950.
La concession du réseau d’eau est attribuée à laCompagnie générale des eaux le, puis lui est retirée dans lesannées 2000 au profit de la société Ruas actuellement par la Métropole Nice Côte d'Azur (Régie Eau d'Azur)
Le réseau d’assainissement est posé lors de l’installation des canalisations d’eau dans tout le village en 1952-1953. Il collecte les eaux pluviales et usées vers trois stations à la Cumba, au Rivet et à Sainte-Claire.
la station d'épuration de Levens - village - La Cumba d'une capacité de 3000Équivalent-habitants[129].
Lamétropole urbaine Nice Côte d'Azur prend en charge les réseaux d’assainissement pour rejoindre la grande station d’épuration niçoise « Haliotis », station d'épuration intercommunale de Nice d'une capacité de 650 000Équivalent-habitants.
Transport de ballots de sel dans la vallée de laRoya.Lou Trambalan, vers 1910.Le « train des Pignes » en gare de Plan-du-Var.Usine électrique du Gabre.
Les Romains construisent la voie muletière pavée allant de leur colonie deCemenelum sur la colline niçoise deCimiez à Saint-Martin-Lantosque en passant par Levens. Le tracé de cette voie est repris en partie par le sentier de grande randonnéeno 5 (GR 5).
Un événement très important est la construction de 1431 à 1434 de la route muletière deNice àVinadio, par Levens,Utelle,Lantosque,Saint-Martin et la chaîne de montagnes qui aboutit aux vallées deConi. Moyennant le droit de péage à son profit, le riche patricien niçois et fermier de la gabelle Paganino Del Pozzo offre d’ouvrir à ses frais cette route nouvelle pour le transport du sel, dont l’exploitation est alors une branche considérable du commerce niçois.
En 1829 on construit une voie carrossable de Nice à Saint-Martin-Vésubie passant par Levens. Le gouvernement sarde crée le réseau des routes provinciales du comté de Nice par la loi du ; cette route Nice-Levens-Vésubie est alors baptisée « Départementale n°1 ». Elle devient par la suite l’actuelle route départementaleno 19 sur laquelle circule untramway (Lou Trambalan) de Nice à Levens au début duXXe siècle (de 1908 à 1931)[130],[131].
Son écart dePlan-du-Var devient un important nœud de communication entre Nice,Digne et la vallée de la Vésubie grâce à la route de Digne (anciennenationale 202, aujourd’hui départementale 6202), qui l’atteint en 1873, et la voie ferrée desChemins de fer de Provence construite de 1885 à 1911. Cette ligne, surnommée le « train des Pignes », actuellement exploitée par la société SFSF-CP (Veolia Transport ex-Connex), est une des dernièresvoies métriques en service régulier en France.
Durant des siècles, les seules forces motrices à la disposition des Levensans sont animales et hydrauliques. Ils se chauffent avec le bois des forêts environnantes. Ils s’éclairent avec des chandelles de graisse animale et des lampes à huile d’olivecalen, puis à pétrole.
Dans lesannées 1890, on construit en face du hameau de Plan-du-Var l’usine électrique du Gabre pour assurer l’alimentation en électricité des tramways niçois.
À partir de cette centrale, la compagnie de l’Énergie électrique du littoral (EEL) tire par la Barma une ligne à 10 000 volts pour apporter le courant permettant l’éclairage électrique public dès 1904.
Arrivée à Levens par uneligne moyenne tension à 3 000 volts, la distribution de l’électricité nécessite le passage par un transformateur en bas de l’Escalada pour fournir aux habitations une énergie à 110 volts/25 hertz. Chaque habitation a droit, pour un forfait de 25 francs, à une seule ampoule de 25 « bougies » (25 W) allumée à la fois, grâce à un dispositif dans le commutateur[127]. Les moulins à huile commencent à fonctionner à l’électricité à partir de 1909[68]. Le passage à la norme électrique actuelle 220 V/50 Hz se fait après laSeconde Guerre mondiale.
En ce qui concerne les sources d’énergie utilisées pour le chauffage, le bois fut traditionnel jusqu’à notre époque, où il sert encore fréquemment de chauffage d’appoint. Puis l’électricité a alimenté environ 40 % des habitations malgré une relative désaffection durant les « Trente Glorieuses ». Le mazout connut ensuite la faveur jusqu’en 1975 (jusqu’à 60 % des logements), puis ce fut le tour du gaz (jusqu’à 25 %). L’énergie solaire commence à apparaître[135].
Selon l’Insee, la population a augmenté en 2006 de 250 % par rapport à 1982. Les habitants se sont installés en majorité depuis cette date (43,9 % depuis moins de 5 ans, 22,1 % depuis 5 à 9 ans et 34,0 % depuis plus de 10 ans, avec une moyenne d’ancienneté d’installation de 12 ans)[105].
Cet apport de population a fortement accru le nombre de résidences principales (80 %) par rapport aux résidences secondaires, ainsi que le nombre de propriétaires par rapport aux locataires.
Ancienneté et type d’occupation du parc immobilier levensan selon l’Insee (RP99)[136].
date d’achèvement
avant 1915
1915-1948
1949-1967
1968-1974
1975-1981
1982-1989
1990-1998
totaux
résidences principales
312 (22,5 %)
120 (8,7 %)
157 (11,3 %)
130 (9,4 %)
164 (11,8 %)
231 (16,7 %)
271 (19,6 %)
1 385 (100 %)
résidences secondaires
143 (37,6 %)
15 (3,9 %)
33 (8,7 %)
73 (19,2 %)
73 (19,2 %)
32 (8,4 %)
11 (2,9 %)
380 (100 %)
logements occasionnels
5 (45,5 %)
2 (18,2 %)
3 (27,3 %)
0 (0,0 %)
0 (0,0 %)
1 (9,1 %)
0 (0,0 %)
11 (100 %)
logements vacants
77 (63,1 %)
14 (11,5 %)
15 (12,3 %)
5 (4,1 %)
3 (2,5 %)
4 (3,3 %)
4 (3,3 %)
122 (100 %)
totaux
537 (28,3 %)
151 (8,0 %)
208 (11,0 %)
208 (11,0 %)
240 (12,6 %)
268 (14,1 %)
286 (15,1 %)
1 898 (100 %)
Nombres de pièces par type de logement à Levens selon l’Insee (RP99)[137].
catégorie de logement
1 pièce
2 pièces
3 pièces
4 pièces
5 pièces
au moins 6
totaux
résidences principales
31 (2,2 %)
180 (13,0 %)
398 (28,7 %)
434 (31,3 %)
225 (16,2 %)
117 (8,4 %)
1 385 (100 %)
résidences secondaires
8 (2,1 %)
32 (8,4 %)
176 (46,3 %)
105 (27,6 %)
38 (10,0 %)
21 (5,5 %)
380 (100 %)
logements occasionnels
3 (27,3 %)
5 (45,5 %)
1 (9,1 %)
2 (18,2 %)
0 (0,0 %)
0 (0,0 %)
11 (100 %)
logements vacants
8 (6,6 %)
27 (22,1 %)
70 (57,4 %)
9 (7,4 %)
4 (3,3 %)
4 (3,3 %)
122 (100 %)
totaux
50 (2,6 %)
244 (12,9 %)
645 (34,0 %)
550 (29,0 %)
267 (14,1 %)
142 (7,5 %)
1 898 (100 %)
Évolution du parc immobilier levensan selon l’Insee[138].
année du recensement
1968
1975
1982
1990
1999
2006
total des logements
994 (100 %)
1 075 (100 %)
1 300 (100 %)
1 601 (100 %)
1 909 (100 %)
2 098 (100 %)
résidences principales
486 (48,9 %)
542 (50,4 %)
713 (54,8 %)
1 036 (64,7 %)
1 398 (73,2 %)
1 655 (78,9 %)
résidences secondaires
400 (40,3 %)
454 (42,2 %)
508 (39,1 %)
479 (29,9 %)
391 (20,5 %)
316 (15,0 %)
logements vacants
108 (10,8 %)
79 (7,4 %)
79 (6,1 %)
86 (5,4 %)
120 (6,3 %)
127 (6,1 %)
Vieille rue du village de Levens.Linteau de 1591 à Levens : « Paix à cette maison et à tous ses habitants ».
En 1999, il y avait à Levens 1 385 résidences principales (73,0 % des logements totaux), constituant 81,5 % des maisons individuelles (en moyenne de 4 pièces) et 15,6 % des appartements (en moyenne de 3 pièces et construits pour les 3/4 avant 1949), dont 0,4 % sans équipement sanitaire, 1,2 % sans baignoire ni douche (2,3 % en France) et 33,7 % sans chauffage central (contre 15,9 % en France)[135], plus 391 résidences secondaires (20,6 %) et 122 logements vacants (6,4 %, la majorité construits avant 1949). On dénombrait 69,1 % de propriétaires (contre 54,7 % en France), 23,4 % de locataires (pour 40,7 % au niveau national), dont 0,4 % enHLM (16 % national), 21,9 % hors HLM (22,8 % en France) et 1,1 % en hôtel ou meublé (1,9 % au niveau national), alors que 7,5 % des personnes sont logées gratuitement (4,6 % en France)[139].
La commune compte 200 logements de plus en 2006 (+10,5 % par rapport à 1999) et 270 ménages supplémentaires (+19,5 % par rapport à 1999). Au recensement Insee de 2006, on dénombre 78,9 % de résidences principales (1 655, avec 76,5 % de maisons individuelles et 22,8 % de logements collectifs), 15 % de résidences secondaires (316) et 6,1 % de logements vacants (127). On compte 74,6 % de propriétaires et 20,7 % de locataires[105].
Le, le maire de Levens, soutenu à l’unanimité par le conseil municipal, adopte le nouveauplan d'occupation des sols (POS). Mais l’association « Levens au cœur[140] » critique l’absence de politique d’urbanisation et le report après les élections municipales en 2008 de la mise en œuvre duplan d’aménagement et de développement durable (PADD), qui permettrait d’élaborer unplan local d'urbanisme (PLU) en pleine concertation avec les Levensans[141]. Selon cette association, l’accroissement rapide de la population et du nombre de permis de construire met en danger la qualité de vie et les infrastructures de la commune.
Les demandes déposées pour de nouveaux permis de construire ont été de 47 en 2000, 65 en 2001, 66 en 2002, 72 en 2003, 78 en 2004 et 80 en 2005, alors que les demandes de modification de bâtiments existants ont été de 36 en 2000, 22 en 2001, 17 en 2002, 24 en 2003, 28 en 2204 et 26 en 2005. Les simples déclarations de travaux se sont élevées quant à elles à 29 en 2000, 58 en 2001, 48 en 2002, 82 en 2003, 66 en 2004 et 67 en 2005[142]. La forte demande des actifs pour un logement principal et des étrangers pour une résidence secondaire oriente durablement à la hausse les prix du secteur immobilier.
Interrogé par un journaliste à propos des logements pour actifs et de laloi SRU qui impose 20 % delogements sociaux, le maire Antoine Véran répond que :« La loi est inadaptée pour des communes rurales par la mise en péril de l’ensemble des infrastructures qui ont été construites depuis longtemps - voirie, école, structure d’accueil, pour un village comme celui de Levens[143]. »
En ce qui concerne la représentation des administrations, Levens dispose d’une mairie principale au village et d’une mairie annexe à Plan-du-Var, d’un bureau de poste au village et d’un autre à Plan-du-Var, d’une trésorerie duTrésor public, une caserne degendarmerie, d’un bureau de l’Office national des forêts (ONF), d’une maison du conseil général (à Plan-du-Var) et d’un bureau de lamétropole urbaine Nice Côte d'Azur. Il y a aussi une caserne de pompiers moderne au pied du village (plus une autre à Plan-du-Var). Les services municipaux emploient 54 personnes (au lieu de 9 en 1992)[144].
Pour l’éducation, Levens bénéficie d’unecrèche, d’uneécole maternelle, d’uneécole primaire au quartier Saint-Roch et d’une autre à Plan-du-Var. Lecollège se trouve à Tourette-Levens et leslycées à Nice. À Levens, 520 enfants fréquentent les écoles maternelle et élémentaires, ce qui représente 13 classes élémentaires, 8 classes maternelles et une ouverture de classe par an depuis 2003[145].
Dans le domaine de lasanté, Levens dispose d’un centre de convalescence (« Les Lauriers roses »), de deux maisons de retraite, de deux pharmacies (une au village et l’autre à Plan-du-Var), de cinqmédecins généralistes (dont un à Plan-du-Var), de quatreinfirmières libérales, de troiskinésithérapeutes et de undentiste. À Saint Martin du Var se trouvent un laboratoire d’analyses médicales et un cabinet de radiologie.
Pour pratiquer leurs activités sportives, les Levensans disposent d’un stade municipal avec terrain de football, d'un parcours de santé (aux Grands Prés), d’une salle omnisports (au Rivet), d’une piscine au sommet du village, et d’un site d’escalade près de la grotte du Rat, sans oublier plusieurs courts de tennis et centres équestres privés.
Dans le domaine culturel, les Levensans profitent d’une maison communale au Portal, d’un foyer rural avec scène dethéâtre et grand écran decinéma, ainsi que d’unebibliothèque municipale complètement renové. Levens est dans une zone bien couverte par les réseaux de latéléphonie mobile et de l’ADSL pour l’accès àinternet.
Avec la porte[146],[147] de la première enceinte et celle de la seconde enceinte, le Portal, « la tour » est l’un des troisvestiges de l’ancien château. C’est l’anciendonjon, le point le plus haut du village, qui surplombe la piscine en contrebas et permet d’apercevoir la plaine du Var jusqu’à son embouchure et lecap d'Antibes.
Leboutàu, pierre cylindro-conique tronquée et fichée en terre (sur l’actuelle place de la Liberté), sur laquelle sautent les danseurs de lafarandole, en souvenir symbolique de la révolte de 1621.
L’église paroissiale Saint-Antonin, dont le chartrier de l’abbaye de Saint-Pons fait mention en 1286, est la propriété de la commune. Elle est inscrite auxMonuments historiques par arrêté du[148].La construction de la premièreéglise est vraisemblablement antérieure auXIIIe siècle, mais elle a subi de nombreux remaniements, en particulier au début duXVIIe siècle. Elle présente actuellement un plan basilical, avec une nef de quatre travées et deux collatéraux ; lechœur et lesbas-côtés se terminent par deschevets plats. Les troisnefs sont séparées par deux rangées de quatre piliers chacune, en calcaire gris du pays. Les bases des colonnes comportent de curieuses têtes de styleroman tardif, très diversifiées, dont un « sourire de Levens » ! Statue de laVierge en bois polychrome,chaire etprédelle racontant la vie de saint Antonin, toutes trois duXVIe siècle.
La chapelle Blanche (XVIIIe siècle).La chapelle Noire (XVIe siècle).Intérieur de la chapelle Blanche.Intérieur de la chapelle Noire.
Lachapelle de la confrérie despénitents blancs fondée débutXIVe siècle, dite « chapelle Blanche », dédiée à Notre-Dame de l’Assomption, déplacée et reconstruite sur son emplacement actuel (place de la République) en 1775. Retable polychrome duXVIIIe siècle, Vierge à l’enfant duXVIIe siècle en albâtre, statue processionnelle en bois polychrome duXVIIIe siècle, très aérienne, Assomption de la Vierge deCoriolano Malagavazzo.
Lachapelle de la confrérie despénitents noirs fondée finXVIe siècle, dite « chapelle Noire ». Le trésor de l’église de Levens y est présenté dans le cadre d’un musée d’art religieux.
Lamaison du Portal accueille, tout au long de l’année des expositions temporaires de peinture, sculpture, photographie… Des artistes de renom côtoient leurs confrères locaux et viennent y présenter leurs œuvres. Elle héberge en continu le Bureau d'Information Touristique.
Prochainement la, réouverture de l'auditorium du Foyer Rural d'une capacité de 200 places assises.
L'abbaye de la Madone-des-Prés, chemin de la Madone, ancien prieuré ayant dépendu de l'abbaye Saint-Pons de Nice, vendu à la Révolution, et transformé en habitation. L'édifice est classé au titre des monuments historiques depuis 1965.
Il existe aussi diverseschapelles à travers la commune[153] : chapelle de Saint-Antoine-de-Siga, chapelle de Sainte-Claire, chapelle Sainte-Pétronille, chapelle Saint-Joseph, chapelle Saint-Michel et l’ancienne commanderie destempliers de Notre-Dame-des-Prés.
Le groupe folkloriqueLou Brandi levensan, créé en 1970[154] par Jean Maiffredi pour garder en vie les traditions levensanes, se compose aujourd’hui d’une quinzaine de couples de danseurs en costume local traditionnel, accompagnés par une dizaine de musiciens sonnantfifres et jouant tambours, grosse caisse,cascaveliera (grelots) etpetadou[155] (tambour à friction). Il anime les « festins » (fêtes) du village, religieux ou profanes.
Les Levensans perpétuent une très ancienne traditioncatholique romaine, avec une dévotion à ses saints protecteurs et particulièrement à laMadone.
Ils célèbrent le15 août la fête de l’Assomption de laVierge Marie, protectrice du village, avecneuvaines à la chapelle Blanche et procession chantée d’une très belle statue polychrome duXVIe siècle, ainsi que la fête de l’Immaculée Conception, le8 décembre, avec le renouvellement du vœu fait à la Vierge le par acte notarié en souvenir d’une épidémie de « fièvre maligne », qui ravageait le comté et qui cessa lorsque les Levensans implorèrent la Madone.
Toutes les autres fêtes ducalendrier liturgique catholique sont aussi célébrées[156], particulièrementNoël (Calèna) avec la traditionnelle messe de minuit (sa messa de mieja nuech) à l’appel du carillon (sou trignoù), son vin chaud parfumé à la cannelle et sacrèche provençale (lou presèpi) avec les grandssantons de porcelaine (si santouns). La « procession aux Limaces[157] », avec des lampions de coquilles d’escargots (de gruelhi de limassi), se déroule le jeudi qui suit l’octave dePentecôte, en l’honneur duTrès Saint Sacrement.
Les principales fêtes profanes sont le « Mardi gras » (lou Mars de Carneval), qui est un défilécarnavalesque avec déguisement, au son de l’orchestre (la musica levensana), suivi du traditionnel repas de raviolis avant lecarême, et la fête du « Tourner lemai » (Virar sou malh). Cette fête était l’occasion pour les jeunes de se choisir un/une partenaire autour d’un pin « le plus haut possible » amené sur la place du village et orné d’une couronne de fleur au sommet. Mais cette tradition s’est perdue après la Seconde Guerre mondiale.
Les armoiries de Levens commémorent sa libération de la tutelle seigneuriale des Grimaldi en 1621 : un coq rouge représentant le peuple se dresse fièrement en plein soleil sur la pierre duboutàu symbolisant « le ventre du seigneur ». Lahallebarde était jadis l’insigne des gouverneurs du comté et des capitaines de la milice. Associée à l’inscriptionLibertas 1621, elle rappelle que Levens devint « comtesse d’elle même ».
Blason
Parti : de gueules à une hallebarde d'or entrelacée d'un listel du même chargé de l'inscription de sable LIBERTAS 1621, et d'azur à la champagne de sable* soutenant un coq de gueules* sur un rocher d'or surmonté d'un soleil du même mouvant de l'angle senestre du champ[158].
Devise
Leventi castrum.
Détails
* Il y a là non-respect de larègle de contrariété des couleurs : ces armes sont fautives (gueules et sable sur azur). adopté le 19 mai 1937.
L’écu timbré d’une couronne de comte est entouré, à dextre d’un épi de blé, à sénestre d’un rameau d’olivier, passés en sautoir sous la pointe et soutenant une grappe de raisin sur laquelle broche la croix de guerre et autour de laquelle s’enroule unlistel portant la devise :Leventii castrum, le tout au naturel.
Le conseil municipal de Levens adopta ces armes le[159].
Pour des raisons historico-culturelles, les Niçois appellent leur langueniçois, mais on l’appelle aussi par son nom autochtone[niˈsaʀt] orthographiéniçard (norme classique) ounissart/niçart (norme mistralienne). Il existe plusieursisoglosses à travers le comté de Nice, les différences étant les plus marquées entre le niçois de la côte et celui de l’arrière-pays. Le niçois est une des matières optionnelles inscrites pour l’examen du baccalauréat.
Pissaladiera.Cuillerée detapenade.Plaque de "socca".
La cuisine de Levens est très semblable à celle deNice[160]. C’est une « cuisine de pauvre », qui utilise couramment la farines de céréales et parfois depois chiche ou dechâtaigne, lesviandes (principalement d’ovins) et les poissons (morue,anchois), les fromages principalement au lait de chèvre ou de brebis, le vin, lesolives et huile d’olive, les fruits et légumes selon la saison et l’ail, lesoignons et lesherbes aromatiques.
Voici quelques plats typiques :
pissaladiera :tarte aux oignons et aux olives (avec souvent aussi des anchois) ;
ravioli : petits sacs de pâte farcis de viande de bœuf hachée avec de la blette et des herbes aromatiques, cuits dans l’eau bouillante ;
soupe au pistou : soupe de légumes coupés en morceaux, sur laquelle on verse lepistou, un mélangepilé debasilic, ail, tomate, parfois olives et parmesan râpé ;
La « Maison du Portal » organise des expositions d’artistes.
Chaque été sont organisés une foire agricole et un festival de musique, théâtre, danses et contes…
Il existe à Levens plusieurs associations culturelles et clubs très actifs[161]:aéromodélisme (aux Grands Prés), photographie,patchwork,aquarelle, languenissarte, chorale, école de musique (les Petits Musiciens) et de piano, amicales des différents quartiers, comité des fêtes, cercle cinéphile, théâtre (le Cercle de la Pierre Tourniole)…
L’équitation est fréquemment pratiquée par les touristes, et des courses furent organisées en août et septembre sur l’hippodrome des Grands Prés, de 1903 à 1913 et durant lesannées 1960 avec dotation de prix comme le grand prix de la Société des bains de mer de Monaco (trot attelé oumonté en partie liée), le prix du Conseil général (course plate), le prix du Conseil municipal (trot attelé ou monté), le prix du canton de Levens, le prix Victor-André-Masséna, le prix du centenaire ou le prix de la ville de Levens[156]. Les routes montagneuses de la commune sont parfois le théâtre de courses cyclistes ou automobiles.
Il existe aussi des aires de jeu vouées spécialement autennis, aufootball[165] ou aucricket, ainsi qu’une salle omnisports dans le quartier du Rivet.
Lapiscine se situe au sommet du village et son eau fraîche venant directement de la montagne est très agréable l’été.
Le site de la grotte du Rat a été équipé pour la pratique de l’escalade[166].
Levens compte de nombreuses associations sportives[167] :chasse (en particulier aux sangliers sauvages…),jeu de boules, danse (classique, country, jazz, hip-hop, orientale), gymnastique,judo,karaté,yoga, course à pied et randonnées, équitation,VTT, football (club de l’Avenir sportif levensois),volley-ball, tennis, sports d’eau vive,escalade,ski…
Plusieurs renseignements sur les personnalités levensanes sont disponibles dans l’ouvrageLevens de Garino (Pierre-Robert)[168].
François Malausséna.
Pierre Gilletta (1568-1650),prêtreséculier connu sous la dénominationdon Pietro. Il débute comme professeur de théologie au collège de Nice, puis devient vice-préfet de la sainte maison de Thonon,prieur de Saint-Jeoire etaumônier de la cavalerie de la maison ducale. Il publie en 1608 àThonon uneDéclaration de foi, ouvrage contre lescalvinistes rédigé en français. Le duc de Savoie le nomme en 1622procureur du Trésor royal. C’est à ce titre qu’il fait promulguer en 1623 la célèbre loi diteloi Gilletta qui interdit les intérêts composés. Sa maison située sur la place de la République a servi pendant de nombreuses années d’hôtel de ville ; elle abrite aujourd’hui la bibliothèque municipale.Charles-EmmanuelIer de Savoie l’anoblit le avec transmissibilité aux enfants de son frère Philippe Gilletta. C’est de ce dernier que descend la célèbre famille Gilletta de Saint Joseph qui obtient le titre decomte de Saint-Joseph en 1833[169].
Louis Gilletta de Saint Joseph (1848-1928), lieutenant général dans l’armée royale italienne, commandeur deSaints-Maurice-et-Lazare, grand officier de lacouronne d’Italie, décoré de la Croix d’or avec couronne royale pour le mérite de « huitlustres » (1 lustre = 5 ans, soit 40 ans) de service militaire.
Jean-Baptiste Gilletta (Levens, - Nice,), fils de paysan, devient un photographe célèbre pour ses clichés illustrant la vie sur laCôte d'Azur de la fin desannées 1870 auxannées 1920[170].
François-Stéphane Malausséna (Levens, - Nice,), avocat au barreau de Nice, devient le premier maire de Nice après le rattachement à la France en 1860, puis député des Alpes-Maritimes et enfin président du conseil général des Alpes-Maritimes.
Maréchal André Masséna.
André Masséna (Nice, - Paris,),duc de Rivoli,prince d’Essling etmaréchal d’Empire, passe sa jeunesse à Levens et participe à l’invasion du comté de Nice commegénéral de l’armée révolutionnaire française.
Frédéric Maurandi (Levens, -Massoins,), instituteur, publie en 1931Les Annales de Levens.
Joseph Raybaud (Levens, -la Roquette-sur-Var,) marque durablement et profondément la vie politique levensane. Champion de la longévité politique, il est réélumaire de Levens durant 62 ans,conseiller général du canton de Levens durant 55 ans (éluprésident du conseil général des Alpes-Maritimes en 1964) etsénateur des Alpes-Maritimes durant 34 ans dans le groupe de laGauche démocratique.
Victor Grégoire Tiranty (Levens, - Nice,), juriste, notaire et homme d’affaires, membre de laSociété populaire. Défenseur de la France et de laRévolution, il s’est élevé contre le comportement du général d’Anselme et de ses troupes.
Voir aussi les photographies anciennes de Jean Gilletta, Jean Marx et Henri Geist, dans les archives de la médiathèque de l'architecture et du patrimoine sur le site duministère français de la Culture[171].
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑Noticeno PA00080749, sur la plateforme ouverte du patrimoine,base Mérimée,ministère français de la Culture Ancienne abbaye de la Madone-des-Prés, autrefois dépendance de l'abbaye de Saint-Pons à Nice. Le chevet et la crypte de l'église : classement par arrêté du 5 octobre 1965
↑Bulletin de l’Institut des fouilles de Préhistoire et d’archéologie des Alpes-Maritimes, tome XIV, 1970, pp. 5-9, 10-12.
↑Salicis (Claude), « Une sépulture du Néolithique final : la grotte ossuaire de la Cumba dite grotte du Rat à Levens »,Mémoires de l’Institut des fouilles de Préhistoire et d’archéologie des Alpes-Maritimes, t. 43, 2001, pp. 19-62.
↑Gazenbeek (Michel) (sous la direction de),Enceintes et habitats perchés des Alpes-Maritimes, musée d’Art et d’Histoire de Provence, Grasse avril-mai 2004, Antibes 2004, 149 p.
↑ab etcBreteaudeau, Biette, Pellegrino, Salicis, « Révision de l’inventaire archéologique de la commune de Levens (06) »,Mémoires de l’Institut des fouilles de Préhistoire et d’archéologie des Alpes-Maritimes, t. 41, 1999, pp. 121-136.
↑Eugène Tisserand,Histoire de Nice et de son comté, cité dansMaurandi 1999, chap. 1,p. 12.
↑Olivesi (Dominique), « Guerre politique et idéologique dans les Alpes-Maritimes (1958-1962) », dansBulletin de l’IHTP,no 79, octobre 2002[lire en ligne].
↑« Levens au cœur » est une association régie par la loi du et le décret du 16 août de la même année. Elle a été créée le et enregistrée sous le numéro 0062022659. Sa création a fait l’objet d’une insertion auJournal officiel du et a pour but l’urbanisme et l’environnement sur la commune de Levens.
↑« Levens au cœur » voir menu « Notre quotidien > Urbanisme> Développement ».
↑Latourelle (Pierre),Inventaire des orgues en région Provence-Alpes-Côte d’Azur, tome 3 : « Orgues des Alpes-de-Haute-Provence, Hautes-Alpes, Alpes-Maritimes », ARCAM-Edisud, Aix-en-Provence, ca. 1985,(ISBN2-85744-257-2).
↑Sur les bases du groupe folklorique du comité des fêtes, animé dès 1965 par Jean Maiffredi et Danielle Roubaut, qui regroupait à cette époque une vingtaine de participants, voirNice-Matin des,.
↑Philippe Gilletta deSaint-Joseph,Des GILLETTA aux GILLETTA de SAINT JOSEPH, Nice, P. GILLETTA de SAINT JOSEPH,, 348 p.(ISBN9782953802207,lire en ligne).
Cerutti (Jeanine), Bianchi (Armand), Carlon (François), Maurandi (Félix),Recueil du Parlàr Levensàn, Serre éditeur, 2006, en vente à l’office de tourisme de Levens.
Pierre-Robert Garino, avec la collaboration de Maryse Bottini,Levens, Crounica dei Levensan, Nice, Serre éditeur,, 320 p.(ISBN2-86410-226-9)
Trouillot (Paule et Jean),Guide historique des 163 communes des Alpes-Maritimes et de Monaco, imprimerie La Toscane, Nice, 2006,(ISBN2-9514405-5-3).
Charles-Laurent Salch,Dictionnaire des châteaux et fortifications de la France au Moyen Âge, Strasbourg, éditions Publitotal, 1978, reprint 1991, 1287 p.(ISBN2-86535-070-3)
Une vision d’ensemble de l’architecture castrale. Page 675 Levens
Charles-Laurent Salch,Dictionnaire des châteaux et des fortifications du moyen âge en France, Strasbourg, Editions Publitotal, 4ème trimestre 1979, 1287 p.(ISBN2-86535-070-3)
La version du 14 août 2007 de cet article a été reconnue comme « article de qualité », c'est-à-dire qu'elle répond à des critères de qualité concernant le style, la clarté, la pertinence, la citation des sources et l'illustration.