Lors de sa création, en1881, le lev est à parité avec lefranc français, la Bulgarie ayant rejoint l'Union latine. Jusqu'en août 1914, le lev estconvertible en or. Il a ensuitecours forcé durant laPremière Guerre mondiale. Les émissions d'espèces métalliques reprennent en 1923, le lev vaut désormais 1/5e de son cours d'avant 1915.
Durant lapériode communiste, lelev a connu deux périodes d'inflation galopante. La première a eu lieu en1952 : alors que lelev était dévalué de 50 %, le nouveau régime changea la monnaie, sans en avertir la population, à raison d'un « nouveau lev »BGK pour 100 « anciens levove »BGJ de sorte que les citoyens qui possédaient de l'épargne, virent celle-ci se fondre dans les caisses de l'État communiste, qui par ailleurs interdit aux particuliers la détention d'or et degemmes. L'humour populaire désigna ces opérations par l'acronyme « Tch.Z.L.S.D.G. » (tchézéléssédégué signifiant чудодейно заместване левове-стотинк в джобовете на гражданите : « mystère de la transformation dulev en centime dans les poches des citoyens »).
La seconde opération de ce type s'est produite en1962 et c'est une répétition, en moins spectaculaire, de la précédente, avec un taux de 1 « nouveau-nouveau lev »BGL pour 10 « anciens-nouveaux levove »BGK : pendant les trois décennies suivantes, lelev, non convertible, resta officiellement stable tandis qu'il se négociait aumarché noir pour une valeur de 5 à 10 fois moindre[2].
Depuis l'ouverture durideau de fer et l'adoption de l'économie de marché, le phénomène s'est reproduit une troisième fois par l'émission d'un nouveaulev (code ISOBGN) en1999 (à raison d'un « lev capitaliste » BGN pour 1 000 « levove communistes » BGL)[3], le taux de change officiel étant fixé à 1 DEM = 1 BGN, et lelev est lié à l'euro dans le cadre d'un « office de stabilisation des changes » (depuis le) au taux de 1,95583 pour uneuro qui était aussi celui dudeutschemark. Il aurait dû être prêt à intégrer l'euro dans le délai prévu par les traités (soit le ou au plus tard à la mi-2009), mais en raison de la situation économique et de la crise, cette date a été reportée à plusieurs reprises et finalement, en, le ministre des finances bulgare Siméon Djankov annonce que son pays renonce à abandonner sa monnaie nationale pour l'euro, du fait de l'incertitude entourant la pérennité de la monnaie unique[4]. Cette affirmation vient en contradiction avec le traité d'adhésion de la Bulgarie à l'Union européenne qui ne prévoit pas d'option de retrait. On se retrouve dans une « situation à la suédoise ».