Cet articlene cite pas suffisamment ses sources().
Si vous disposez d'ouvrages ou d'articles de référence ou si vous connaissez des sites web de qualité traitant du thème abordé ici, merci de compléter l'article en donnant lesréférences utiles à savérifiabilité et en les liant à la section « Notes et références ».
En pratique :Quelles sources sont attendues ?Comment ajouter mes sources ?La mise en forme de cet article est à améliorer().
La mise en forme du texte ne suit pas les recommandations de Wikipédia : il faut le « wikifier ».
Les points d'amélioration suivants sont les cas les plus fréquents. Le détail des points à revoir est peut-être précisé sur lapage de discussion.
Source
») sont à placer entre la fin de phrase et le point final[comme ça].Pour une aide détaillée, merci de consulterAide:Wikification.
Si vous pensez que ces points ont été résolus, vous pouvez retirer ce bandeau etaméliorer la mise en forme d'un autre article.
Pour les articles homonymes, voirYoung.
Nom de naissance | Lester Willis Young |
---|---|
Naissance | Woodville (États-Unis) |
Décès | (à 49 ans) New York (États-Unis) |
Genre musical | Jazz,Cool jazz |
Années actives | 1933 – 1959 |
Labels | Verve Records |
Lester Willis Young, surnommé lePrez (le président), né le27 août1909 àWoodville dans leMississippi et mort le15 mars1959 àNew York, est unsaxophoniste,clarinettiste etcompositeurafro-américain dejazz.
Lester Young, surnommé "Prez", fut l'un des plus influents musiciens dejazz[2], par son jeu révolutionnaire et sa personnalité. Dès ses premiers engagements avecCount Basie, à une époque où le jeu agressif et puissant deColeman Hawkins définissait le son des saxophonistes de jazz, Young lui opposa des solos aériens, semblant flotter sur le tempo de l'orchestre, tels des volutes de fumée. Sa connaissance profonde de l'harmonie lui permettait d'improviser dans toutes les situations, et il était connu pour ne jamais se répéter d'unsolo sur l'autre.
Se mettant au service des standards (Irving Berlin,Cole Porter,George Gershwin, etc.) - il affirmait qu'on devait pouvoir « entendre » les paroles dans la mélodie instrumentale -, Young influença les musiciens adeptes d'un jazz plus doux et élégant, s'opposant entre autres aubebop. Ce fut notamment le cas du mouvement "Cool jazz" desannées 1950, institué parMiles Davis,John Lewis,Gil Evans,Gerry Mulligan, etc.
Si Lester Young était un musicien original, sa vie elle-même n'est pas en reste. Personnage excentrique, il aimait parler de manière codée pour n'être compris que de son cercle d'amis et impressionner les autres, et s'habiller de manière excentrique – il ne quittait presque jamais son fameux chapeau "Pork Pie Hat". Cette influence s'étend sur le monde du jazz tout entier, à commencer parCharlie Parker etDizzy Gillespie, qui furent tous deux des fans du "Président".
À sa mort, il a eu droit à de nombreux hommages, dont une composition deCharles Mingus,Goodbye Pork Pie Hat, devenu unstandard de jazz.
Lester Young est né àWoodville, dans l'État duMississippi en 1909[3]. Lester est l’aîné des trois enfants de Willis Handy Young et de Lizetta Young[4]. Il est plongé dès son enfance dans la musique, à travers son père,Willis Handy Young[5], qui dirige un orchestre de musique scénique, et son frèreLee Young, batteur[6]. Avec plusieurs autres parents, tous musiciens professionnels, ils forment un groupe familial deMinstrel show[7] qui tourne dans le circuit du Vaudeville. Alors que Lester est encore enfant, sa famille déménage àLa Nouvelle-Orléans enLouisiane, puis àMinneapolis. Son père lui enseigne latrompette, leviolon, et labatterie, en plus dusaxophone alto[8], afin de lui permettre de se produire avec le groupe familial. Il le quittera en1927, après une dispute avec son père[9]. Il le quitte en pleine tournée dans les États du Sud[10] pour joindre lesArt Bronson’s Bostonians[11].
En1928, Young se consacre définitivement ausaxophone ténor, instrument sur lequel il développe un style personnel doux et aérien, à l'opposé de celui deColeman Hawkins, que tous cherchent à l'époque à imiter, tant les recherches de style personnel se montrent réticentes pour la jeune intégration de l'instrument encore quelque peu nouveau dans le jazz. Il s'installe en 1933 àKansas City, capitale du jazz en même temps que du jeu, de la prostitution, de la drogue et du trafic d'alcool : à cette époque, laProhibition fait la fortune des gangsters de tout poil à travers les États-Unis. Après avoir fait partie de plusieurs groupes, il est engagé en1936 dans l'orchestre deCount Basie[12], au sein duquel il grave en novembre de la même année quelques premiers, mais non moins remarquables solos, dans son style légato totalement novateur. Il fait la connaissance de plusieurs personnes qui vont marquer sa vie, notamment en 1934 la chanteuseBillie Holiday[13], avec qui il vivra une forte amitié et une complicité musicale connue publiquement, etTeddy Wilson, qui dirigera les petites formations où Billie et Lester vont pouvoir exprimer leurs talents. C'est à Billie qu'il doit son surnom dePrez, le Président du saxophone ténor ! Son style unique, qui se ressent clairement dans son jeu (parfois en regard d'une autre grande figure de l'instrument, Ben Webster), dès les plages gravées à partir de janvier 1937 -ou pour exempleThe Man I Love, qu'il enregistrera fin 1939- aux côtés de celle qu'il a surnommée Lady Day.
En effet, entre-temps, Young a gagné ses galons en se mesurant àColeman Hawkins lui-même dans lesjam sessions de Kansas City, qui sont autant d'affrontements où les réputations se font et se défont. Lester y gagne le respect et l'admiration de ses pairs en tenant une nuit entière face au géant Hawkins, qui d'après la légende s'enfuit au petit matin, épuisé et stupéfait de ne pouvoir éliminer cet étrange concurrent au jeu si léger…
Young quitte finalement le groupe deBasie fin1940, la légende disant qu'étant fort superstitieux, il refusa de jouer un vendredi 13. Il crée ensuite plusieurs petites formations, souvent aux côtés de son frère Lee, qui lui fournissent le cadre idéal pour son jeu révolutionnaire. Il enregistre plusieurs disques au cours de cette période, notamment avec Billie Holiday et, en,Nat King Cole. En, Young réintègre l'orchestre de Count Basie pour un engagement de 10 mois, interrompu par son service militaire, événement qui devait marquer son existence et son art.
Étant constamment en mouvement entre les lieux de leurs différents engagements, les musiciens de jazz de cette époque parviennent souvent à échapper à leurs obligations militaires. En, Young, en compagnie du batteurJo Jones, est pourtant rattrapé par l'armée américaine alors qu'il est àLos Angeles avec Count Basie. Contrairement à la plupart des musiciens blancs de l'époque, intégrés à des fanfares militaires, il est incorporé dans une unité combattante. Tête de turc de ses supérieurs depuis qu'ils ont découvert qu'il est marié avec une femme blanche, il tente de tenir en faisant un usage massif demarijuana et autresdrogues, ce qui lui vaut d'être emprisonné pour insubordination et usage denarcotiques[14]. Cette expérience des prisons militaires, qui donne naissance au morceauDB Blues (Detention Barracks Blues) le marque, certains historiens affirmant même qu'elle détruit une grande partie de son potentiel créatif. Il plonge progressivement dans la dépression. Pourtant les années suivantes sont loin de constituer un déclin : à sa démobilisation, le producteurNorman Granz le prend sous son aile au sein duJazz at the Philharmonic. De 1945 à 1947, il enregistre des faces historiques pour le label Alladin à la tête de petites formations comprenant notamment le trombonisteVic Dickenson et le jeune pianisteDodo Marmarosa. Elles comprennent notammentDB Blues et la version révolutionnaire deThese Foolish Things où Lester commence son improvisation sans exposition préalable du thème, ce qui constitue une première à l'époque. Les tournées duJazz at the Philharmonic se multiplient et lui donnent l'occasion de jouer aux côtés deCharlie Parker en 1946 et 1949. Au sein duJATP, Lester offre un parfait contraste avec les ténors expressionnistes commeIllinois Jacquet etFlip Phillips qui participent à ces concerts-jam-sessions.
Au début desannées 1950 le jeu de "Prez" commence à se dégrader. Ses solos deviennent moins imaginatifs, et il lui arrive même de se répéter en copiant ses propres enregistrements précédents, ce qui n'a jamais été le cas auparavant. Si on compare ses enregistrements de1954 avec ceux de1952 par exemple, on constate une dégradation de la maîtrise de son instrument, et même du tempo. Supportant très mal ces problèmes musicaux, Young commence à boire encore plus qu'il ne le faisait déjà. Il sut toutefois tirer parti de la dégradation de ses moyens physiques pour transformer son art et le rendre plus intime. Il met ainsi en musique ses pulsions dépressives et laisse entendre aux auditeurs l'impossibilité de jouer une musique idéale. Toutes les failles, les béances présentes dans ses derniers enregistrements comme dans "They Can't Take That Away From Me"(1958) ne sont pas uniquement dues à sa dégradation physique, elles expriment sa mélancolie.
En, il s'effondre et est interné en hôpital psychiatrique. Il en sort quelques mois plus tard pour connaître une embellie qui ne sera que provisoire. Mangeant de moins en moins et buvant de plus en plus, Young, à partir de1957, est constamment aux limites de l'effondrement physique et parfois trop épuisé pour pouvoir simplement soulever son instrument. Il parvient pourtant toujours à réaliser des performances comme celle de aux côtés de Billie Holiday, sa Lady Day[15], qu'il n'avait pas revue depuis des années, et au cours duquel il livra un solo tout en économie de moyens et en émotion.
Lester Young enregistra ses dernières faces un peu plus d'un an plus tard, en àParis, au cours d'une tournée européenne qui dut être abrégée car il ne mangeait quasiment plus et buvait à longueur de journée. Il mourut dans la matinée du, quelques heures seulement après son retour à New York. Il n'avait que 49 ans. Le critique de jazzLeonard Feather raconta plus tard que, se rendant à l'enterrement de Young avecBillie Holiday, il l'entendit murmurer « je serai la suivante ». Billie suivit son ami de toujours dans la tombe quelques mois plus tard, à l'âge de 44 ans.
Lester Young repose au cimetièreThe Evergreens de Brooklyn[16]
« Je me souviens de Lester Young au Club Saint-Germain ; il portait un complet de soie bleue avec une doublure de soie rouge. »
— Georges Perec, Je me souviens, 4
Les derniers jours de Lester Young ont fortement inspiré ceux deDale Turner, le personnage principal d'Autour de minuit, le film deBertrand Tavernier.
Charles Mingus a enregistré deux mois après sa mort,Goodbye Pork Pie Hat, en référence au chapeau que portait souvent le saxophoniste.Joni Mitchell a écrit des paroles sur ce morceau.
Dans sa chanson de 1974,J'ai rêvé New York, l'écrivain et chanteurYves Simon mentionne Lester Young.