LeLesotho ouLésotho (en forme longue leroyaume du Lesotho ouroyaume du Lésotho[7]), ensotho du SudMuso oa Lesotho et enanglaisKingdom of Lesotho) est un État d'Afrique australe, montagneux etsans accès à la mer, entièrement enclavé dans le territoire de l'Afrique du Sud, dont il est économiquement dépendant. Ancienprotectoratbritannique (Basutoland), le pays a accédé à l'indépendance en 1966. C'est aujourd'hui unemonarchie constitutionnelle dont le souverain estLetsie III. Sa capitale et seule grande ville estMaseru. Le Lesotho compte environ deux millions d'habitants. LesSothos — qui ont donné leur nom au pays — y sont majoritaires. La plupart sont chrétiens. Les deux langues officielles sont l'anglais et lesotho du Sud.
LesSan ont laissé des traces depuis lapréhistoire, et sont signalés, aux côtés de quelquesNguni de passage, auXVIe siècle lorsque lesSothos, uneethniebantoue originaire d'Afrique centrale, arrivent et s'installent dans cette partie de l'Afrique. La population actuelle est née du mélange de ces peuples.
Au début duXIXe siècle, les premiers commerçants blancs arrivent dans la région (appelée dès lorsBasutoland).
De1899 à1902, le Lesotho, en tant que protégé de la couronne britannique, est pris dans la tourmente de laseconde guerre des Boers, qui s'achève par la défaite des Boers.
À la création de l'Union d'Afrique du Sud en1910 et de laRépublique d'Afrique du Sud en1961, le Lesotho demeure à part, autonome sous protectorat britannique, et sous le nom de Basutoland. La géographie montagneuse du pays et l'absence d'or et de diamants ont contribué à la sauvegarde de son autonomie.
Le, le royaume du Lesotho devient indépendant duRoyaume-Uni dans le cadre duCommonwealth[10],[11]. Le pouvoir est désormais exercé en alternance, non sans coups de force mais sans morts jusqu'en 1998, entre la maison royale, l'armée (formée par les Britanniques) et la classe des oligarques civils[12],[13]. Ladémocratie ne parvient pas à s'imposer, et le peuple ne peut que subir les pouvoirs qui se succèdent.
Ainsi, à la suite desélections législatives de 1970(en) qu'il perd,Joseph Leabua Jonathan organise unauto-coup d'État : il annule la consultation, déclare l'état d'urgence, suspend la constitution et dissout le Parlement. Il obtient le départ du roiMoshoeshoe II en exil le et cumule les fonctions dechef de l'État et de Premier ministre jusqu'en juin, date à laquelle il accepte le retour du roi lorsque celui-ci valide l'annulation des élections[14].
En 1986, uncoup d'État militaire organisé par le généralJustin Lekhanya destitue Jonathan et rend ses pouvoirs au roi[12]. Le roi Moshoeshoe II est à nouveau exilé en Angleterre en1990[12], à la suite du coup d'État militaire dont est à l'origine Lekhanya. Le, son filsLetsieIII est appelé sur le trône pour lui succéder[12].
En 1991, le colonelElias Phisoana Ramaema(en) est à l'origine d'unnouveau coup d'État. Il rétablit le Parlement et reste au pouvoir pendant deux ans. En 1993, le gouvernement constitutionnel est restauré après une période d'attente de 23 ans pendant laquelle les militaires ont dirigé le pays. Mais le, Moshoeshoe II redevient roi[12] et le reste jusqu'à sa mort dans un accident de voiture le[12].LetsieIII, successeur de son pèreMoshoeshoeII, règne sur le Lesotho depuis le.
Pakalitha Mosisili, est lePremier ministre entre 1998 et 2012[15]. En 1998, des protestations violentes associées à une mutinerie militaire provoquent une intervention brève mais sanglante de l'Afrique du Sud à la suite d'élections contestées[12]. Une autre réforme constitutionnelle permet de rétablir une certaine stabilité dans le pays mais laxénophobie à l'égard des Sud-Africains augmente.
Le, le pays subit un coup d'État militaire dirigé par le chef d’état-major de l’époque, le général Tlali Kamoli, qui avait été limogé. Le Premier ministreTom Thabane quitte le Lesotho et rejoint l'Afrique du Sud où il demande l'aide internationale[17], avant de revenir au Lesotho le mardi[18].
En 1871 l'administration coloniale a d'abord découpé le pays en quatre districts[21]. Ce nombre est passé à sept en 1910, puis à neuf à la veille de l'indépendance et enfin à dix en 1980.Ces districts sont les suivants :Berea,Butha-Buthe,Leribe,Mafeteng,Maseru,Mohale's Hoek,Mokhotlong,Qacha's Nek,Quthing etThaba-Tseka[21]. Le centre administratif de chaque district porte le nom decamp town[21]. Outre les districts, le pays est également divisé en 24wards, dont les frontières correspondent à des territoires sous l'autorité de chefs traditionnels (principals etward chiefs). Ces territoires ne sont pas nécessairement contigus[21].
C'est un pays de montagne à reliefvolcanique, dont le point le plus bas est le confluent entre le fleuveOrange et la rivièreMakhaleng à 1 400 m d'altitude[22], constituant ainsi le seul pays au monde entièrement au-dessus de 1 000 m[23]. Les collines de l'ouest et du sud sont peu arrosées, alors que lesmassifs des Hautes Terres et duDrakensberg sont plus humides. Le point culminant se situe à l'est, au montThabana Ntlenyana (3 482 m)[24].
Le climat du Lesotho est de typecontinental tempéré, avec des caractéristiques plutôt propices à de multiples activités économiques[25]. Cependant sa situation sur un plateau à l'extrémité du sous-continent sud-africain l'expose aux influences significatives à la fois ducourant chaud en provenance de l'océan Indien et ducourant de Benguela, froid, venu de l'océan Atlantique. Il en résulte de grandes variations en matière de précipitations et de températures. Leréchauffement climatique rend ces conditions météorologiques encore plus imprévisibles et peut expliquer la fréquence accrue de périodes de sécheresse et de mauvaises récoltes observée ces dernières années[25].
Les résultats définitifs du recensement de 2006[28] concluaient à une population globale de 1 876 633 personnes. Les données ultérieures sont des estimations, légèrement inférieures[29] ou supérieures[30] à deux millions. Le taux de croissance démographique, stagnant ou négatif, est affecté par une forteprévalence duVIH (22,9 % en 2013), l'une des plus élevées au monde[31].
L'espérance de vie à la naissance était de 60 ans en 1989 mais a chuté jusqu'à guère plus de 42 ans en 2006 en raison du VIH. Elle remonte depuis l'accès aux traitements génériques et est de 54 ans en 2019 (ce qui reste une des valeurs les plus basses au monde)[32].
L'économie reste peu diversifiée, dépendante de l'aide internationale et des transferts effectués par les travailleurs émigrés. Les importations sont largement supérieures aux exportations. Le secteur public, premier employeur du pays, représente plus de la moitié duPIB[29]. Uneagriculture vivrière produit des racines et des tubercules, du maïs, du sorgho, du blé et des légumes, mais elle est menacée par l'érosion des sols. La population majoritairement rurale pratique aussi l'élevage des ovins et des caprins, ainsi que des bovins[24]. L'hydroélectricité représente la principale richesse du Lesotho[24] – surnommé le « château d'eau » –, dont bénéficie l'Afrique du Sud[34]. Dans le cadre duLesotho Highlands Water Project (LHWP)[35], de nombreuses infrastructures ont été construites, dont lebarrage de Katse etcelui de Mohale. La reprise du secteur minier, notamment l'exploitation dudiamant qui se place en tête des exportations, est prometteuse. L'industrie textile se développe également : le Lesotho est devenu le premier exportateur de vêtements africains vers les États-Unis[29].
Lesotho du Sud (sesotho) est l'une des deux langues officielles. Également parlée enAfrique du Sud, c'est unelangue bantoue, l'une des premières langues écrites en caractères latins en Afrique. Elle dispose d'une littérature très riche[36]. L'anglais est la seconde langue officielle, introduite en 1868 lorsque le pays est placé sous protectorat britannique[36]. Quelques petites communautés parlent lezoulou ou lexhosa, d'autres langues bantoues[36].
Lechristianisme s'est implanté avec l'arrivée des premiersmissionnaires protestants français en 1833, suivis par lesanglicans et lescatholiques dans la seconde moitié duXIXe siècle[37]. Il reste largement majoritaire (environ 90 %) auXXIe siècle[38]. Les principales églises sont catholiques, anglicanes, ou relèvent de l'Église réformée hollandaise[36]. Le poids de l'Église catholique est lié à son implication dans l'éducation : plus de 75 % des écoles primaires et secondaires sont gérées par des catholiques[36]. De nombreuses cérémonies religieuses chrétiennes intègrent des éléments empruntés à la culture locale traditionnelle : chants, percussions, costumes[36].
Parmi les 10 % restants, outre lesathées, on compte desmusulmans – principalement dans le nord – et deshindouistes, mais ces deux communautés tendent à décroître, car beaucoup émigrent en Afrique du Sud. Il existe aussi une petite communautéjuive[38].
Dans une société assez homogène, les instances internationales n'ont pas observé de discriminations ou d'incidents particuliers liés à la religion. Le gouvernement finance des écoles confessionnelles[38].
Deux fêtes importantes sont célébrées dans le pays chaque année,Moshoeshoe Day () etIndependence Day ().
Fête de Moshoeshoe
Elle rend hommage au roiMoshoeshoeIer, fondateur de la nation, qui mourut le. C'est un grand jour pour les enfants des écoles qui préparent longtemps à l'avance chorales et compétitions sportives[36].
Fête de l'Indépendance
Fête nationale, elle commémore l'accession du pays à l'indépendance le. Elle est marquée par des cérémonies officielles, des discours et des spectacles de danse traditionnelle[36].
Lesystème éducatif du Lesotho est régi par la loi sur l'Éducation (Education Act) de 2010[39]. La scolarité est obligatoire pour tous les enfants entre six et treize ans[40]. La gratuité des frais de scolarité se met en place progressivement depuis 2000[40]. Selon une estimation deThe World Factbook en 2015[41], letaux d'alphabétisation serait de 79,4 % (70,1 pour les hommes et 88,3 pour les femmes). LeRapport sur le développement humain 2013 duPNUD avance des chiffres un peu différents : pour la période 2005-2010, le taux d'alphabétisation des adultes (% des 15 ans et plus) serait de 89,6 %[42]. Cependant lescomparaisons internationales sont rendues difficiles par des modes de calcul très variables selon les pays et les périodes[41].
L'université nationale du Lesotho (National University of Lesotho, NUL) s'est développée à partir d'un collège universitaire catholique fondé àRoma en 1945[43].
Le paysage médiatique est en fonction de la taille du pays.
Il existe une Agence de presse du Lesotho (LENA). Il existe une seule chaîne de télévision nationale,Lesotho Télévision, gérée par l'État. OutreRadio Lesotho qui est la radio publique, il existe également depuis la réforme de la radiodiffusion en 1998, cinq autres chaînes privées, dont certaines ne peuvent être reçues que dans certaines parties du pays. La radio est le moyen de communication le plus important au Lesotho, car les coûts d'impression des journaux sont très élevés et la majorité de la population ne peut pas se permettre d'acheter une télévision. Outre les radiodiffuseurs nationaux, des programmes de télévision et de radio peuvent également être reçus depuis l’Afrique du Sud, dont certains dans la langue Sesotho.
La presse se limite également à un petit nombre de journaux publiés à la fois en sesotho et en anglais. Le journal le plus ancien du Lesotho,Leselinyana la Lesotho, est publié depuis 1863 par l’Église évangélique du Lesotho. Le Lesotho Times et le Sunday Express ont des éditions imprimées et des sites Internet.
La Poste est également en ligne. De plus, des journaux sud-africains de langue anglaise sont disponibles.
↑Tabo Foulo, « Regional currency areas and the use of foreign currencies: Lesotho’s experience », inRegional currency areas and the use of foreign currencies, 2003,no 17,p. 128-133,[lire en ligne]
↑« Le Lesotho se transforme en château d'eau de l'Afrique du Sud »,Les Échos, 12 novembre 1996,[lire en ligne]
↑(en) « Home », surNational University of Lesotho(consulté le)
↑ab etcToyinFalola et DanielJean-Jacques,Africa: an encyclopedia of culture and society, ABC-CLIO, an imprint of ABC-CLIO, LLC,(ISBN978-1-59884-665-2),p. 657-658