Pour les articles homonymes, voirLes Chevaux de feu (nouvelle).
Cet article est uneébauche concernant unfilm soviétique.
Titre original | Тіні забутих предків (ukrainien) Тени забытых предков (russe) |
---|---|
Réalisation | Sergueï Paradjanov |
Scénario | Mykhaïlo Kotsioubynsky Ivan Tchendeï |
Acteurs principaux | Ivan Mykolaïtchouk |
Sociétés de production | Studio Dovjenko (période Studio Alexandre Dovjenko de Kiev) |
Pays de production | URSS |
Durée | 97 minutes |
Sortie | 1965 |
Pour plus de détails, voirFiche technique etDistribution.
Les Chevaux de feu (enukrainien : Тіні забутих предків, enrusse : Тени забытых предков, ce qui pourrait se traduire parLes Ombres des ancêtres disparus) est un film de fictionsoviétique deSergueï Paradjanov sorti en1965. Le film est adapté d'une nouvelle de l'écrivain ukrainienMykhaïlo Kotsioubynsky[1],[2].
L'action se situe dans un villagehoutsoule dans lesCarpates ukrainiennes à une époque inconnue.
Après la messe (en dépit de l'athéisme officiel en URSS, la religionorthodoxe est présente tout au long du film), le père du jeune Ivan se bat avec un homme qui le tue. Le sang envahit l'écran ainsi que l'ombre de chevaux rouges au galop. Ivan se lie avec Maritchka, la fille de l'homme qui a tué son père.
Devenus adultes, les deux amoureux décident de se marier malgré la haine des deux familles. Mais Ivan doit d'abord aller travailler à l'alpage et demande à Maritchka de l'attendre. Un jour, celle-ci, qui garde des moutons, tente de sauver un agneau. Malheureusement, elle tombe dans un torrent et se noie. Ivan devient très solitaire, bourru et malade.
Il décide, après une longue période, de recommencer sa vie en se mariant avec Palagna. Bonheur de courte durée, car Ivan continue à rester obsédé par le souvenir de Maritchka, et Palagna, après avoir prié pour sauver leur mariage et avoir un enfant, se console avec Youra, le sorcier du village. Dans une taverne, les rivaux se rencontrent et se battent, Ivan reçoit un coup de couteau. Il déambule jusque dans la forêt, où il ressent la présence de l'esprit de Maritchka. Il voit son image pâlie, elle touche sa main, et Ivan meurt. Le village lui consacre alors des obsèques traditionnelles.
Le film est découpé en douze chapitres comme les mois de l'année. Les titres des chapitres apparaissent en lettrescyrilliques rouges sur fond noir. Seul le dernier chapitre (Piéta) s'inscrit en lettres blanches latines sur fond noir :
À contre-courant du cinéma soviétique officiel de l'époque, Paradjanov signe ici une des œuvres cinématographiques majeures duXXe siècle qui stupéfie toujours par sa modernité.
Adaptée de la nouvelleLes chevaux de feu deMykhaïlo Kotsioubynsky, l'histoire s'imprègne du folklore des Carpates.
Mais le scénario n'est que secondaire. Ce qui fait la force de ce film, ce sont ses mouvements de caméra déjantés, tordus en tous sens, s'enchaînant avec une rapidité folle. Ce travail sur l'image est à mettre au crédit duchef opérateur du film,Youriï Illienko. Il faut signaler aussi que le réalisateur, dans la scène du meurtre du père, n’hésite pas à ensanglanter l’objectif de la caméra. S'ajoute à cette image toute en mouvement une bande son du même acabit : solos de cors des Carpates, flûtes, trompes traditionnelles, etc. Enfin, tout le film est baigné d’une lumière extraordinaire. On peut voir dans cette façon de faire sentir la présence de la caméra, des éclairages ou de la bande-son une manière de dire qu’il s’agit d’un conte dont effectivement le scénario est secondaire (de même on peut lire au générique que ce film :« introduit dans un monde de légende encore vivante »). Tandis que la puissance de l’image, de même que dans les œuvres postérieures de Paradjanov, emporte le spectateur.[Interprétation personnelle ?]
Les autorités soviétiques, qui imposaient le doublage des films en langue russe, virent d'un très mauvais œil cette œuvre avant-gardiste enhoutsoule, et empêchèrent pendant longtemps Paradjanov d'exercer son métier.
Au moment de la diffusion du film enFrance, fin mars1966,Les Lettres françaises publiait un long témoignage deSergueï Paradjanov sur son travail aux studios Dovjenko deKiev. On en retiendra quelques extraits essentiels :
Réalisateur |
|
---|---|
Article lié :Musée Sergueï Paradjanov |