La commune, située dans lebassin Artois-Picardie[3] est drainée par plusieurs cours d'eau et se trouve sur un sol marécageux drainé par de nombreux canaux :
L’inventaire deszones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire.
Le territoire communal comprend deux ZNIEFF detype 1[Note 4] :
leswatergangs des Attaques et d'Andres et le lac d'Ardres. Cette ZNIEFF est marqué par la présence d’un réseau dense de fossés, mares etwatergangs[27] ;
Le site dumarais de Guînes. Cette ZNIEFF, situé au pied des collines crayeuses de l'Artois, aux portes de laplaine maritime flamande, correspond à l’ancien delta de l’Aa dans lequel se trouvent destourbières[28].
Au, Les Attaques est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[29].Elle est située hors unité urbaine[30]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Calais, dont elle est une commune de la couronne[Note 5],[30]. Cette aire, qui regroupe 45 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[31],[32].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d’occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (94,1 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (95,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :terres arables (78,9 %), prairies (11,1 %), zones agricoles hétérogènes (4,1 %), zones urbanisées (3,6 %), eaux continentales[Note 6] (1,5 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (0,8 %)[33]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
À la suite du passage destempêtes Ciarán,Domingos etElisa et desinondations etcoulées de boue qui se sont produites, la commune est reconnue, par arrêté du, en état de catastrophe naturelle pour inondations et coulées de boue sur la période du au, comme179 autres communes du département[34].
Pendant longtemps le village porta simplement un nom renvoyant à sa chapelle :
Capella (1173),Estachies (1319),Caple parish (1556),Couswade and Capeel (1556)[35].
Selon Haigneré, Les Attaques serait la « corruption » du motLes Estaches, c’est-à-direle pieux oupilotis, en référence au « pont sur estaches » qui servait jadis aux communications entre la terre de Merck et le comté de Guînes. Selon certaines personnes du pays, les estaches désignent les pieux qui servaient à attacher les bateaux dans les marais. La contraction progressive a donné Les Estaques et enfin Les Attaques[36].
Selon l’Almanach de 1844, le nom Les Attaques viendrait du mot patois « attaqué », c’est-à-dire « resté attaquer », car autrefois la partie dite du marais se trouvait couverte d’eau six mois de l’année et les terres étaient argileuses.
Les recherches archéologiques permettent d’apprécier l’ancienneté de la présence humaine sur le terroir ; elles essayent d’en préciser l’évolution historique. L’époque néolithique (5000 ans av. J.-C.) est signée de quelques pointes de flèches retrouvées dans la tourbe mais l’époque gallo-romaine n’est que probable.
Sur le site des Cappes (la petite et la grande Cappe), les dernières fouilles ont pu apprécier l’importance régionale de l’abbaye de la Capelle. Monastère en l’honneur de la Vierge, il fut bâti en 1090 par sainte Ide, (Ide de Boulogne), épouse du comte de BoulogneEustacheII et mère deGodefroy de Bouillon. Les moines bénédictins, venus de l’Abbaye Saint-Sauveur de Ham-en-Artois, se consacraient non seulement à la prière mais aussi aux travaux agricoles et d’assèchement. En 1183, lecomte de FlandrePhilippe d'Alsace se porte garant d'un accord conclu entre l'abbaye et les habitants de Marc (Marck), Oye, (Oye-Plage) et d'autres villages voisins qui s'engagent à donner au monastère un tiers de la pêche d'un homme par bateau pendant l'époque de la pêche au hareng[37].
On raconte que sainte Ide aimait séjourner à l’abbaye et y déposa une boîte d’or renfermant onze cheveux de la Vierge, don du roi des Asturies Alphonse VI. Elle meurt alors qu'elle se trouve dans cette abbaye le.
Cependant le monastère ne fut pas à l’abri des guerres ; la plus terrible fut la guerre de Cent Ans et c’est en 1346 que les Anglais ruinèrent l’abbaye, pendant lesiège de Calais.
En 1868, ne restaient de l'abbaye que quelques vestiges rassemblés dans une ferme de la commune : trois chapiteaux de colonnes, un fragment de pilier en pierre blanche, des carreaux émaillés provenant d'un carrelage retrouvé dans le sol lors d'un creusement pour établir les fondations d'un mur d'un bâtiment récent, un carreau représentant les armoiries de la maison de Guines. Auraient également été retrouvés, à une date non précisée trois dalles funéraires dont deux représentant des abbés avec leur crosse, et un caveau avec de nombreux squelettes[38].
C’est en 1814 que nous trouvons une première pétition des habitants du « Bas Marck » adressée à monsieur le préfet. Éprouvant de grandes difficultés à se déplacer sur un territoire marécageux et souvent inondé, les habitants du Bas Marck ne pouvaient gagner régulièrement le chef-lieu pour leurs démarches administratives. De là, retards, ignorance des lois et des arrêtés du gouvernement et parfois à leur insu.
Irrités par cette situation, propriétaires et notables réclamèrent leur autonomie. Les démarches furent longues et l’indépendance de la commune fut obtenue sous Louis Philippe le 18 aout 1835.
Conservée en 1802 commevicariat indépendant du Bas-Marck, la chapelle fut érigée ensuccursale le. Devenue insuffisante pour les paroissiens, on prit le parti de construire l’église actuelle sur les plans de M. Steusmagt, architecte de Saint-Pierre-les-Calais. La pose de la première pierre eut lieu le 28 mai 1866. Le 16 avril 1868 l’église est consacrée solennellement parMonseigneur Lequette[36].
Pendant laPremière Guerre mondiale, en 1917, les Attaques dépend du commandement d'étapes , (élément de l'armée organisant le stationnement de troupes, comprenant souvent des chevaux, pendant un temps plus ou moins long, sur les communes dépendant du groupement, en arrière du front), ayant son siège àNouvelle-Église[39]. Le 25 août 1917, un cas de diphtérie est signalé sur la commune obligeant à des mesures de désinfection pour préserver les troupes qui sont au cantonnement sur le village[40]. Le commandement d'étapes est transféré àSaint-Folquin le1er décembre 1917. La commune dépend également du commandement d'étapes deGuînes en 1917-1918[39]. En juillet 1917, stationnent, dans le cadre de ces commandements d'étape quelques soldats belges dont des éléments de la gendarmerie[41]. Au début août 1917, se sont déclarés parmi les troupes stationnées dans la commune deux cas deméningite, qui ont imposé une désinfection des locaux concernés[42].
Le 2 janvier 1918, le commandement d'étapes de Guînes est transféré aux Attaques[43] avant de revenir à Guînes le 14 mars 1918[44].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1836. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[53]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[54].
En 2022, la commune comptait 2 065 habitants[Note 7], en évolution de +6,01 % par rapport à 2016 (Pas-de-Calais : −0,72 %,France horsMayotte : +2,11 %).
En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à30 ans s'élève à 33,3 %, soit en dessous de la moyenne départementale (36,7 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à60 ans est de 24,6 % la même année, alors qu'il est de 24,9 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait983 hommes pour 1 026 femmes, soit un taux de 51,07 % de femmes, légèrement inférieur au taux départemental (51,5 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[56]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,4
90 ou +
1,0
5,8
75-89 ans
8,9
16,9
60-74 ans
16,2
22,9
45-59 ans
22,2
20,6
30-44 ans
18,4
13,9
15-29 ans
14,8
19,5
0-14 ans
18,6
Pyramide des âges du département duPas-de-Calais en 2021 en pourcentage[57]
Le pont Sans-Pareil. En 1681, le roi décide d’établir une communication fluviale entre Saint-Omer et Calais plus directe que celle existante par l’Aa, l’Oye et le canal de Marck. En 1747, une inondation causa de nombreux dommages et ravages, particulièrement dans le bas pays privé de voies de communication. Le gouvernement envoya un ingénieur des ponts et chaussées reconnaître les lieux et apporter une solution. Monsieur Barbier eut l’idée remarquable d’élever un pont au point même où les canaux de Saint Omer-Calais, Ardres-Marck se coupent à angle droit. Ouvrage extraordinaire, pont à quatre branches, pont Sans-Pareil, carrefour de l’eau et de la terre, il n’avait qu’une seule voûte en cul-de-four pénétrée par deux cylindres qui forment quatre issues pour le passage d’autant de cours d’eau. Commencé le 10 juin 1749, il fut terminé en 1752[58].
↑Les ZNIEFF detype 1 sont des secteurs d’une superficie en général limitée, caractérisés par la présence d’espèces, d’association d’espèces ou de milieux rares, remarquables, ou caractéristiques du milieu du patrimoine naturel régional ou national.
↑Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑"Remonter le temps" est un outil de comparaison de l’évolution de l’occupation des sols dans le temps sous forme de cartes ou photos aériennes :carte de Cassini (XVIIIe siècle),carte d'état-major (1820-1866) et période actuelle (1950 à aujourd'hui). Pour comparer deux autres cartes, sélectionner les cartes en haut de la page.
↑« Distance, à vol d'oiseau, entre deux communes », après avoir lancé la recherche de la commune, sur la droite de la page d'accueil, choisir : Accéder aux outils cartographiques/Mesures/Mesurer une distance, surle siteGéoportail(consulté le).
↑a etbDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,(DOI10.4000/cybergeo.23155).
↑Comte AugusteDe Loisne,Dictionnaire topographique du département du Pas-de-Calais, Paris,(lire en ligne),p. 17.
↑a etbSource : site de la mairiehttp://www.lesattaques.fr/histoire_patrimoine.aspx
↑Alphonse Wauters,Table chronologique des chartes et diplômes imprimés concernant l'histoire de la Belgique, 10 volumes en 11 tomes, Bruxelles, 1866 à 1904. Tome VII,1re partie, Année 1183.
↑Journal d'opérations du commandement d'étapes de Nouvelle-Église,p. 58,lire en ligne.
↑Journal de marche du commandement d'étapes de Nouvelle-Église, p. 5,lire en ligne..
↑Journal de marche du commandement d'étapes de Nouvelle-Église, p. 43,lire en ligne..
↑Journal de marche du commandement d'étapes de Guînes, période du 4 décembre 1917 au 27 mars 1918, p. 31.
↑Journal de marche du commandement d'étapes de Guînes, période du 4 décembre 1917 au 27 mars 1918, p. 101.
↑abc etdBruno Mallet, « Bilan du maire des Attaques: un mandat marqué par une gestion foncière ingénieuse : Nous poursuivons notre série sur le bilan des maires avec aujourd’hui Jacques Rivenet, maire des Attaques depuis mars 1981, qui achève son cinquième mandat complet. Est-ce le dernier ? Il affirme ne pas avoir pris sa décision. »,La Voix du Nord,.
↑BE. B. (CLP), « À Les Attaques, Jacques Rivenet entame un sixième mandat consécutif : Avec 55,66% des voix, la Liste d’union et de défense des intérêts communaux menée par le maire sortant Jacques Rivenet, a remporté le scrutin des dernières municipales dès le premier tour, devançant d’un peu plus de cinq points la liste d’opposition dont quatre membres ont été élus au conseil municipal »,La Voix du Nord,(lire en ligne).
↑« Nadine Deniele-Vampouille élue maire des Attaques : Nadine Deniele-Vampouille a été désignée hier soir par le conseil municipal pour prendre la succession de Jacques Rivenet en tant que maire de la commune »,Nord Littoral,(lire en ligne, consulté le)« À la suite de l’annonce de la démission de Jacques Rivenet en décembre après 37 années de mandat, sa première adjointe depuis 2015 Nadine Deniele-Vampouille, 63 ans, avait annoncé dans nos colonnes sa volonté d’être candidate à sa succession, à la demande de l’ancien édile. C'est donc sans surprise que Nadine Deniele-Vampouille a été élue, par 14 voix contre 4 pour Eliane Krasinski, jeudi soir maire de la commune après en avoir assuré l'intérim depuis le 29 décembre ».