Archives iconographiques de la bibliothèque de l'École polytechnique fédérale de Zurich(en)[1] Archives de l'École polytechnique fédérale de Zurich(en) (CH-001807-7:Hs 1189)[2] Archives de l'École polytechnique fédérale de Zurich(en) (CH-001807-7:Hs 1190)[3] Archives de l'École polytechnique fédérale de Zurich(en) (CH-001807-7:Hs 1191)[4]
Lavoslav (Leopold) Ružička, né le àVukovar et décédé le, est unchimiste de nationalité croate, austro-hongroise et suisse. Il est lauréat de la moitié duprix Nobel de chimie de 1939[5].
Ružička effectue ses études àOsijek et se destine dans un premier temps à la prêtrise, avant de décider d'étudier lachimie, probablement en espérant trouver un travail dans la toute nouvelle raffinerie de sucre ouverte à Osijek. Il s'inscrit alors à l'université technique deKarlsruhe en Allemagne. Il est un bon élève dans les domaines qui l'intéressent et dont il pense qu'ils lui seront utiles dans le futur, et particulièrement enchimie organique. C'est pourquoi son professeur dechimie physique,Fritz Haber (futur lauréat duprix Nobel de chimie en 1918), s'oppose à ce qu'il obtienne son diplôme avec félicitations. En revanche, il établit durant ses études une collaboration fructueuse avecHermann Staudinger (futur lauréat du prix Nobel de chimie en 1953). Il obtient son doctorat en 1910 en étudiant dans le département de Staudinger, puis suit celui-ci àZurich en tant qu'assistant. Il prend la nationalité suisse en 1917.
Les premiers travaux de Ružička concernent le domaine de lachimie des substances naturelles, domaine de recherche auquel il consacrera toute sa carrière. Il étudie la composition de la poudre d'insecte de Dalmatie (Pyrethrum cinereriifolium), uninsecticide très estimé d'origine végétale. À cet effet, il étudie la chimie desterpènes issus d'huiles parfumées d'origine végétale, qui intéresse l'industrie de laparfumerie. Il commence ses travaux de recherche individuellement, puis initie une collaboration fructueuse avec l'entrepriseCie Company deGenève.
En 1916-1917, il reçoit le soutien de la plus ancienne entreprise de parfumerie du monde,Haarman & Reimer, deHolzminden enAllemagne. Du fait de son expertise dans le domaine des terpènes, il obtient un poste demaître de conférences en 1918, et en 1923 de professeur à l'École polytechnique fédérale de Zurich ainsi qu'à l'université de Zurich. C'est là avec l'aide d'un groupe d'étudiants en doctorat qu'il détermine l'existence et la structure chimique des composés odoriférants d'origine animale,musc etcivette.
En 1921, l'entreprise de parfumerie suisseChuit, Naef & Firmenich lui propose une collaboration qu'il accepte. Cependant, ses moyens financiers n'étant pas suffisant, il quitte l'entreprise pour travailler à Zurich pourCiba. En 1927, il obtient la chaire dechimie organique de l'Université d'Utrecht auxPays-Bas. Il y reste trois ans avant de rentrer enSuisse où l'industrie chimique est plus performante.
En 1939, il reçoit la moitié duprix Nobel de chimie de 1939 (l'autre moitié a été remise àAdolf Butenandt)« pour son travail sur lespolyméthylènes et lesterpènes supérieurs[5] ». À la suite de cette distinction, il est invité en 1940 par l'Association croate de chimie pour une conférence devant des dignitaires. Le sujet de sa conférence estDepuis la poudre d'insecte deDalmatie jusqu'aux hormones sexuelles. Il devient membre étranger de la Royal Society le. Durant laSeconde Guerre mondiale, il perd une partie de ses collaborateurs, et restructure son laboratoire avec de nouveaux chercheurs jeunes et prometteurs, parmi lesquelsVladimir Prelog, futur lauréat du prix Nobel de chimie en 1975. Avec l'aide de ses nouveaux collaborateurs, il étend une nouvelle fois le champ de ses recherches.
Après 1950, Ružička s'intéresse à de nouveaux aspects de la chimie. Ses nouveaux travaux concernent labiochimie, le problème de l'évolution et de l'apparition de la vie, et particulièrement labiogenèse des terpènes. Il propose une hypothèse intituléerègle de l'isoprène biogénétique, qui constitue l'apogée de sa carrière scientifique. Il est lauréat duFaraday Lectureship de laRoyal Society of Chemistry en 1956. En 1957, Ružička prend sa retraite et laisse la direction de son laboratoire àVladimir Prelog.
Ružička a consacré beaucoup d'efforts au problème de l'enseignement. Il a insisté sur une meilleure organisation de l'enseignement et de la recherche académique dans la nouvelleYougoslavie, et a créé laSociété Suisse-Yougoslavie. Ružička a été académicien membre de l'Académie yougoslave des sciences et des arts àZagreb. En Suisse, lePrix Ružička, décerné à de jeunes chimistes travaillant en Suisse, a été créé en son honneur. Dans sa ville natale deVukovar, un musée a été ouvert en son honneur en 1977, mais a été détruit par l'armée serbe en 1991 au cours de laguerre de Croatie.
(en)Biographie sur le site de lafondation Nobel (le bandeau sur la page comprend plusieurs liens relatifs à la remise du prix, dont un document rédigé par la personne lauréate — leNobel Lecture — qui détaille ses apports)