Le village du Vernet est situé dans la vallée duBès à 1 200 m d’altitude[2] entreDigne-les-Bains au sud et lelac de Serre-Ponçon, au nord. Sapopulation dépasse tout juste les 100 habitants permanents, mais elle est souvent plus que doublée chaque hiver et chaque été, où la commune devient alors la base de départ d'excursions touristiques, notamment dans la vallée de laBlanche, ainsi qu'un lieu de départ pour les stations deski proches (LeGrand-Puy,Saint-Jean-Montclar,Chabanon).
La commune compte deux villages principaux : le Haut-Vernet, situé en altitude, et le Bas-Vernet.
Lors des deux dernières grandes glaciations, laglaciation de Riss et laglaciation de Würm, un glacier est présent dans la partie supérieure de la vallée du Riou de la Montagne. Lors de la glaciation de Riss, unediffluence duglacier de la Blanche franchit le col de Maure et atteint approximativement l’emplacement du village du Bas-Vernet actuel. La diffluence se reproduit à l’époque de Würm, mais n’atteint pas le territoire du Vernet[3].
Au, Le Vernet est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à7 niveaux définie par l'Insee en 2022[14].Elle est située hors unité urbaine[15]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Digne-les-Bains, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[15]. Cette aire, qui regroupe 34 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[16],[17].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d’occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (78,3 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (78,5 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (47 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (21,7 %), prairies (20,9 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (9,6 %), zones agricoles hétérogènes (0,8 %)[18].
L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Carte de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
Pont d’accès au village (leplatelage est en acier).
La route départementale 900 (ancienneroute nationale 100) traverse le territoire communal tandis que la route départementale 457 connecte Le Bas-Vernet et Le Haut-Vernet.
La ligne U1 du réseau des lignes régulières de transport des Alpes-de-Haute-Provence opère uniquement en période scolaire, les lundis et jours de rentrée, dans le sens deBarcelonnette versDigne-les-Bains[20],[Note 3].
Aucune des 200 communes du département (en 2015) n'est en zone de risque sismique nul. Lecanton de Seyne auquel appartient Le Vernet est en zone 1b (sismicité faible) selon la classification déterministe de 1991, basée sur lesséismes historiques[21], et en zone 4 (risque moyen) selon la classification probabiliste EC8 de 2011[22]. La commune du Vernet est également exposée à trois autres risques naturels[22] :
avalanche ;
inondation ;
mouvement de terrain.
La commune du Vernet est de plus exposée à un risque d’origine technologique, celui de transport de matières dangereuses par route[23]. LadépartementaleRD 900 (ancienneroute nationale 100) peut être empruntée par les transports routiers de marchandises dangereuses[24].
L'histoire conserve le souvenir de deux tremblements de terre qui ont été fortement ressentis dans la commune. Ils dépassent une intensité macro-sismique ressentie de V sur l’échelle MSK (dormeurs réveillés, chutes d’objets). Les intensités indiquées sont celles ressenties dans la commune, l’intensité peut être plus forte à l’épicentre[26] :
En 1602, des essais d’exploitation d’un filon decuivre tournent court, le gisement étant en réalité très pauvre : dès 1604, les propriétaires ne peuvent payer les ouvriers, dont certains sont envoyés àVillevieille etVerdaches. Ces mines sont à nouveau concédées en 1614, sans que leur exploitation ne redémarre[33].
Le nom de Bayle était très répandu au Vernet. Aussi, chaque famille accolait un sobriquet à son nom (Bayle-Jessé, Bayle-Sergent; Bayle-Lacroix…).
De nombreux habitants du Vernet ont émigré en Amérique, particulièrement auNevada (M. Frangi: « L'émigration seynoise au Nevada: duel à Savornin corral »,Annales de Haute-Provence,no 351 (2004)) et enCalifornie (M. Frangi: « Les Bayle, émigrants du Vernet en Californie »,Annales de Haute Provence (1848-1900),Annales de Haute Provence,no 351.
Sous leSecond Empire, une tentative d'acclimatation et d'élevage duyack duTibet fut effectuée au Vernet pendant une dizaine d'années, à l'initiative deCharles de Montigny, consul de France àShanghai, par l'intermédiaire de la société impériale d'acclimation[35]. Quelques reproducteurs mâles et femelles furent convoyés au village pour y être élevés par des agriculteurs locaux. Certains animaux furent confiés à Étienne Monnier, agriculteur et éleveur au Haut-Vernet[36]. Le ministre de l’Instruction publique, soucieux du progrès rural, fit une proposition au préfet des Basses-Alpes en avançant cet argument :
« Ces animaux, originaires du Tibet, possèdent des qualités qui rendent très précieuse leur introduction dans notre pays, au double point de vue de l’agriculture et de l’industrie. Ils peuvent être très utilement employés comme bêtes de somme ou de trait, et devenir ainsi un excellent auxiliaire de l’habitant des montagnes. »
Il y eut aussi des tentatives de métissage avec des vaches locales. Le résultat fut décevant et l'opération arrêtée. Les spécimens survivants furent vendus[37].
Comme de nombreuses communes du département, Le Vernet se dote d’écoles bien avant leslois Jules Ferry : en 1863, elle en possède deux, installées au Haut-Vernet et au Bas-Vernet, qui dispensent uneinstruction primaire aux garçons[38]. Alors que laloi Falloux (1851), n’impose l’ouverture d’une école de filles qu’aux communes de plus de800 habitants[39], et que la premièreloi Duruy (1867), n’abaisse ce seuil qu’à500 habitants, Le Vernet ouvre néanmoins une école de filles, en avance sur les lois[40]. La commune profite des subventions de la deuxième loi Duruy (1877) pour construire une école neuve au Haut-Vernet[41].
Le nom des six habitants du Vernet décédés lors de la guerre de 1914-1918 (cinq agriculteurs, un élève-maître), figure sur le Livre d'or de la commune : Le Vernet - Livres d'or 14/18[réf. nécessaire].
La petite commune des Alpe-de-Hautes Provence qui compte moins de deux cents habitants a été marquée par trois drames très médiatisés au cours du premier quart du siècle[42]:
En, Jeannette Grosos, la gérante du café du Moulin, est battue à mort par un jeune homme du village[43],[44].
Le, alors que l'Airbus A320 assurant le vol régulier de la compagnie à bas prix allemandeGermanwings reliantBarcelone en Catalogne àDüsseldorf dans l'ouest de l'Allemagne survole la région, le copilote écrase volontairement l'appareil qui percute à pleine vitesse le ravin du Rosé dans lemassif des Trois-Évêchés, à 1 550 mètres d'altitude. Le point d'impact est sur le territoire de la commune dePrads-Haute-Bléone[44], à la limite de celle du Vernet, non loin du col de Mariaud. Le crash tue instantanément les 150 personnes à bord. Une stèle commémorative en hommage aux victimes a été érigée sur le lieu du crash[44].
Le, un enfant âgé de 2 ans et demi, Émile Soleil, originaire deLa Bouilladisse dans les Bouches-du-Rhône, disparaît dans la commune. Les grands-parents du petit garçon ont appelé les secours après avoir perdu de vue leur petit-fils qui jouait dans leur jardin dans le hameau du Haut-Vernet[45]. Ses ossements sont retrouvés le samedi 30 mars 2024 par une randonneuse sur un sentier de randonnée. L'enquête doit déterminer s'il s'agit d'un acte volontaire ou d'un accident[46].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1765. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[52]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[53].
La commune dépend de l'académie d'Aix-Marseille[57]. Elle était dotée d’une école primaire, regroupant 9 élèves[58]. Celle-ci a fermé à l'issue de l'année scolaire 2015-2016 et les enfants sont désormais scolarisés àSeyne-les-Alpes jusqu'au collège[59].
La paroisse catholique du Vernet et ses deux églises (Saint-Martin du Haut Vernet et Sainte-Marthe du Bas Vernet) sont rattachées au secteurParoissial de Seyne qui dépend dudiocèse de Digne, Riez et Sisteron[60].
La chapelle Saint-Pancrace, isolée au-dessus du Haut-Vernet, est l’ancienne église paroissiale. Ruinée par lesguerres de religion, elle est rebâtie, puis son toit à nouveau réparé auXXe siècle[32].
LeDrGaspard Laurent Bayle (1774-1816), né au Vernet, médecin deNapoléon Ier, pionnier de l'auscultation immédiate et maître deLaennec, il aurait le premier décrit le procédé d'utilisation d'unstétoscope. Auteurs d'ouvrages sur le cancer. Son petit-fils, Charles Bayle (1842-1918), vice-amiral, commandant de la flotte d'Extrême-Orient, grand-officier de laLégion d'honneur.
Denis Bayle[pourquoi ?] (1856-1944), employé des postes, membre fondateur de la CGT, organisateur des grèves postales à Gap en 1904-1906
Louis Bayle[pourquoi ?] (1858-1923), membre du Corps expéditionnaire en Tunisie.
Prosper Demontzey (1831-1898), ingénieur des Eaux et Forêts, qui a expérimenté et mis en œuvre les techniques de reboisement en montagne et de lutte contre l'érosion torrentielle (lui sont dédiés un monument aucol du Labouret et, dans la commune, un parc arboré consacré au reboisement en terrain de montagne).
↑Cet horaire de la ligne U1 est également répertorié dans la fiche horaire de la ligne régionale ZOU-LER n°28
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑Maurice Jorda, Cécile Miramont, « Les Hautes Terres : une lecture géomorphologique du paysage et de ses évolutions »,in Nicole Michel d’Annoville, Marc de Leeuw (directeurs) (photogr. Gérald Lucas, dessin. Michel Crespin),Les Hautes Terres de Provence : itinérances médiévales, Le Caire : Association Les hautes terres de Provence ; Saint-Michel-l'Observatoire : C'est-à-dire, 2008, 223 p.(ISBN978-2-952756-43-3),p. 33.
↑a etbDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,(DOI10.4000/cybergeo.23155,lire en ligne, consulté le)
↑abcde etfDaniel Thiery, « Le Vernet »,Aux origines des églises et chapelles rurales des Alpes-de-Haute-Provence, publié le 23 décembre 2011, mis à jour le 24 décembre 2011, consulté le 6 septembre 2012
↑Patrice Alphand, « Les Sociétés populaires»,La Révolution dans les Basses-Alpes, Annales de Haute-Provence, bulletin de la Société scientifique et littéraire des Alpes-de-Haute-Provence,no 307,1er trimestre 1989,108e année,p. 296-298.