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Le Silence de la mer

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Le Silence de la mer
AuteurVercors
PaysDrapeau de la FranceFrance
GenreNouvelle
ÉditeurÉditions de Minuit
Date de parution1942
Nombre de pages90[1]
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Le Silence de la mer est unenouvelle deVercors, publiée clandestinement auxÉditions de Minuit enfévrier 1942, devenue depuis un classique, qui explore différents thèmes tels que l'humanité, la force symbolique dusilence, le conflit intérieur et laRésistance.

La nouvelle a donné son nom aurecueilLe Silence de la mer et autres récits, qui regroupe également :Désespoir est mort,Ce jour-là,Le Songe,L'Impuissance,Le Cheval et la Mort,L'Imprimerie de Verdun etLa Marche à l'étoile.

La nouvelle

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Trame de l'histoire

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En 1941, au début de l'Occupation, un officier allemand, Werner von Ebrennac, compositeur de profession, épris deculture française, réquisitionne la maison d'une famille comprenant le narrateur, homme âgé et sa nièce. Ces derniers choisissent de maintenir le silence en signe de résistance passive. À travers dessoliloques prônant le rapprochement des peuples et la fraternité, l'officier espère rompre le mutisme de ses hôtes dont le patriotisme ne peut s'exprimer que par ce silence actif.

Durant des soirées, il exprime son souhait d'une alliance entre les deux nations qui ainsi s'enrichiront mutuellement de leurs cultures. Si la nièce et le narrateur refusent de lui adresser la parole, le jeune officier continue de communiquer son enthousiasme, son optimisme.

Lors d'une permission àParis, il découvre les véritables intentions de son pays. Ses amis,nazis convaincus, lui expriment la nécessité de conquérir la France afin de détruire l'esprit français. Le désespoir va alors s'emparer de lui.

Personnages

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  • Jeanne : nièce du vieil homme, jeune fille fière et déterminée
  • André : vieil oncle de Jeanne, narrateur
  • Werner von Ebrennac : officier allemand cultivé, amoureux deslettres et de l'art français

Inspiration

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Le récit est inspiré de faits réels, bien que recousus pour en faire un tout plus prenant. Ainsi que Vercors le raconte dansLa Bataille du silence, le cadre est la maison de campagne de la famille Bruller àVilliers-sur-Morin, qu’ils ont regagnée au terme de l’exode de l’été 1940. La maison avait été occupée brièvement par des soldats allemands, mais dans la réalité, les Allemands consentent à évacuer les lieux avant que la famille Bruller ne revienne pour y habiter. Avant d’y retourner la famille séjourne dans la ville deSaintes, que Bruller ne souhaite pas quitter avant de savoir que sa maison sera libérée par les soldats. Cette ville de Saintes figurera aussi dansLe Silence de la mer[2].

DansLa Bataille du Silence, Vercors témoigne de cette amabilité insidieuse, qu’il a vue dans la ville de Saintes : les soldats allemands y étaient « aimables, empressés, payant rubis sur l’ongle, attentifs et câlins avec les enfants, charitables avec les réfugiés… »[2].

La nièce, qui reste obstinément silencieuse et raide devant l’officier allemand, est une émanation de la propre expérience de Bruller, lorsqu’il rencontra plusieurs fois dans le village l’officier qui avait logé chez lui. Bruller refusa de répondre à son salut, gardant « la nuque raide ». Mais pour ce qui est de sa description physique, il s’agit de la femme de Bruller[2]. Mais son silence reflète un thème déjà cher à Bruller lorsqu’il publie en 1937Silences, une collection de huit estampes (Paris, Aux Nourritures Terrestres, 1937).

Le personnage secondaire de la fiancée de l’officier allemand a des liens réels avec Nana, la nourrice allemande que la famille Bruller a embauchée jusqu’au jour où elle arrachait l’une après l’autre les pattes d’un moustique.

La dédicace àSaint-Pol-Roux, « poète assassiné », se réfère au poète admiré dessurréalistes, ami deJean Moulin et deMax Jacob, et mort en à l'hôpital de Brest, six mois après qu'un soldat allemand ivre eut forcé la porte de son manoir, tué sa servante et supposément violé sa fille, Divine (le viol fut réfuté par la suite). Le soldat fut aussitôt arrêté, condamné et fusillé. Mais le manoir fut pillé une deuxième fois quelque temps plus tard, et certains des travaux littéraires du poète irrémédiablements détruits. L'hommage est explicite : Saint-Pol-Roux est un vieil homme qui meurt de chagrin à la suite de l'arrivée des occupants, puis des méfaits et des crimes qu'il a connus personnellement. Tout commeLe Silence de la mer veut évoquer une résistance muette au bord des cris, cet homme qui meurt brisé est chargé de symboles et c’est à ce titre que le premier volume des Éditions de Minuit lui est dédié.

Publication

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Rédigé au cours de l'été 1941, le texte est à l'origine prévu pour la revueLa Pensée Libre mais celle-ci est saisie par laGestapo.Pierre de Lescure etJean Bruller ont alors l'idée de l'éditer par leurs propres moyens[3]. Le livre est achevé d'imprimer le. C’est le premier ouvrage publié par lesÉditions de Minuit.

Le livre parvient à Londres et le généralDe Gaulle en ordonne une réédition sur le champ aux fins de large diffusion. De Gaulle à la radio de Londres s'exclame ainsi :« Vous, Vercors, inconnu et déjà célèbre ! »[4] C'est une de celles-ci qui passera dans les mains du cinéasteJean-Pierre Melville qui l'adaptera quelques années plus tardpour le cinéma.

Le livre est notamment publié à Londres, en version intégrale ainsi qu’en feuilleton dans le journal des Français en exil,La Marseillaise. Le récit est également publié en Algérie, au Sénégal, en Australie, en Suisse, à Québec, à Beyrouth… et même à New York sous le titreLes Silences, le traducteur « ne pouvant consulter l’original ni l’auteur ». Bruller le découvre même dans son jardin sous forme de « minuscule brochure en papier bible » parachuté par laR.A.F.[2]

Réception

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S'il n'est diffusé dans sa première édition qu'à 400 exemplaires, l'ouvrage obtient un succès prodigieux et international. En début 1943, 6 millions d'exemplaires étaient estimés rien qu'en Angleterre[4].

La vaste diffusion clandestine-officielle du livre lui assure un succès immédiat. Il a été traduit en une cinquantaine de langues, dont une version arabe réalisée par Abdallah Naaman et publiée aux Éditions arabes, à Beyrouth, en 1968.

C'est ainsi qu’Arthur Koestler, dans laTribune de Londres en, désapprouve le personnage de l’officier allemand : en effet, comment un homme aurait-il pu s’aveugler aussi longtemps sur les intentions de son pays ? Mais si le personnage est sincère, pourquoi opposer un silence farouche à un antinazi ? En Algérie, les communistes soupçonnent l’auteur d’être un collaborateur à cause de la mise en scène de cet Allemand trop sympathique. De même, l’écrivain soviétiqueIlya Ehrenbourg, admiré par Vercors, croit qu'il s'agissait sûrement d'une« œuvre de provocation écrite certainement par un nazi pour servir l'action d'intoxication menée par laGestapo ». Des Français résistant à Londres, quant à eux, croyaient qu'il avait été écrit parAndré Gide,Roger Martin du Gard ouFrançois Mauriac[5]

Gaëtan Picon estime en 1949 que les deux nouvelles,Le Silence de la mer etLa Marche à l'étoile sont d'« une grande pureté de forme et d'une émotion contenue »[6].

Adaptations

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Film

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Téléfilm

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Drame lyrique

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Théâtre

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Metteur en scène et année des représentations :

Voir aussi

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Notes et références

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  1. BNF 45787116.
  2. abc etdVercors,La Bataille du silence, souvenirs de minuit. Paris, Presses de la cité, 1967.
  3. Vercors,D'un hasard nécessaire, inImprimeries clandestines,Le Point, vol. XXXI, mars 1945,p. 12.
  4. a etbChristian de Bartillat,Vercors. L'homme du siècle à travers son oeuvre 1902-1991, Presses du Village, 2008,p. 74-76.
  5. Christian de Bartillat,Vercors. L'homme du siècle à travers son œuvre 1902-1991, Etrepilly, Presses du village,,p. 83
  6. Gaëtan Picon,Panorama de la nouvelle littérature française, Gallimard, 1949,p. 124.
  7. Critique (défavorable) de la pièce par Gabriel Marcel dansLes Nouvelles littérairesno 1124 du 17 mars 1949,p. 8.
  8. « Le silence de la mer : mise en scène de Serge Dekramer »[archive du], surlesilencedelamer.fr :« Spectacle joué en Avignon du 7 au 28 juillet 2012 ».

Liens externes

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