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Le Point

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Le Point
Image illustrative de l’article Le Point

PaysFrance
Zone de diffusionFrance
LangueFrançais
PériodicitéHebdomadaire, parution le jeudi
GenreMagazine d'actualité
Prix au numéro6,90 € version papier
Diffusion285 589(diffusion France payée)ex. (2024[1])
FondateurOlivier Chevrillon,Claude Imbert,Jacques Duquesne,Pierre Billard,Georges Suffert, Henri Trinchet, Robert Franc,Philippe Ramond, Michel Bracciali
Date de fondation1972 (52 ans)
ÉditeurSebdo 1, boulevard Victor
75015 Paris
Ville d’éditionParis

PropriétaireFrançois PinaultviaArtémis[2]
Directeur de publicationÉtienne Gernelle
Directrice de la rédactionValérie Toranian
ISSN0242-6005
ISSN(version électronique)2271-0744
Site webwww.lepoint.fr
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Le Point est unmagazine d'actualitéhebdomadairefrançais, créé en 1972 par une équipe dejournalistes venant essentiellement deL'Express et proches d'Olivier Chevrillon et deClaude Imbert. C'est l'un des cinq magazines d'actualité hebdomadaires de dimension nationale en France. Depuis 1997, il appartient en totalité à l'industrielFrançois Pinault, via saholding Artémis.

Associé historiquement à un lectorat de cadres,Le Point entend rendre un service de sélection et clarification d'information par la publication régulière de dossiers thématiques, guides ou palmarès adaptés à ce public.

Le journal est traditionnellement classé àdroite. Depuis les années 2010, il a été condamné à plusieurs reprises pour des articles rompant avec la déontologie, et saligne éditoriale a fait l'objet de critiques et controverses, notamment sur les questions liées à l'islam.

Histoire

Création

La création du magazine trouve son origine dans un conflit opposant des journalistes et administrateurs deL'Express avec le propriétaire et fondateur de ce titreJean-Jacques Servan-Schreiber auquel ils refusent qu'il serve ses ambitions politiques[3],[TN 1]. Il aboutit à de nombreuses démissions le 12 juin 1971[TN 2].

Jacques Duquesne, l'un des fondateurs du magazine, ici photographié dans les années 1990.

Entre juin et octobre 1971, un nouveau projet de magazine d'actualité est élaboré par une partie des démissionnaires. À la partie rédactionnelle participentClaude Imbert, futurrédacteur en chef,Georges Suffert etJacques Duquesne qui ont été embauchés le 7 juillet parJean Prouvost pour travailler àParis Match, mais égalementPierre Billard, Henri Trinchet, Robert Franc, recrutés au même moment par le même pour travailler àRTL, et enfinOlivier Chevrillon, toujours haut fonctionnaire en disponibilité, futurPDG[4],[TN 3]. Ce dernier fait une recherche active de financements et s'adjoint pour la partiemarketing et gestion,Philippe Ramond, éditeur deL'Expansion et Pierre Bracciali, alors responsable administratif deL'Express[TN 4].

Lejournal d'opinionL'Express, devenumagazine d'actualité en 1964, ne suit plus strictement cette formule quelques années plus tard et n'a plus de cœur de cible en raison de sa politique de large diffusion[4],[5]. Les membres démissionnaires souhaitent donc lancer un nouveau magazine d'actualité, en visant une clientèle plus restreinte mais« très exigeante quant à la qualité de l'information, du commentaire et de l'écriture »[4]. Un groupe de population clairement identifié est plus intéressant pour les annonceurs[5].

De premières négociations financières avec d'éventuels bailleurs de fonds pour rassembler30 millions de francs sont menées et échouent fin novembre 1971. Elles sont reprises avecSimon Nora, directeur général de lalibrairie Hachette, que connaissent Olivier Chevrillon et George Suffert depuis leur passage auclub Jean-Moulin et aboutissent en décembre avec l'accord d'Ithier de Roquemaurel, PDG d'Hachette[4],[TN 5]. Hachette s'engage à respecter l’indépendance du futur journal[TN 6]. Il est pendant un court moment évoqué de reprendre le titreRéalités, appartenant à Hachette, et ses abonnés[4],[TN 7]. La dénomination de l'hebdomadaire est relative à l'expression« Faire le point » en usage dans la marine[TN 8].

À compter de, des études sont menées pour identifier plus précisément le créneau commercial et rédactionnel. Les cadres supérieurs urbains sont considérés comme un marché potentiel[4],[5],[TN 9]. Leur très fort pouvoir d'achat les rend prisés des annonceurs[5]. En février, des locaux sont fournis aux neuf fondateurs àLa Défense[4],[TN 10]. L'équipe est étoffée par de nouvelles embauches et monte à130 personnes[4],[TN 11]. La documentation du défunt journalParis Jour est achetée[TN 12]. Un numéro 0 est envoyé aux publicitaires en avril[4],[TN 13], puis trois[4] ou cinq numéros d'essais sont produits entre fin août et septembre[TN 13]. Philippe Ramond, nommédirecteur général du magazine, s'assure du succès de la vente des encarts publicitaires pour les premiers numéros[4],[TN 14]. Le, Hachette donne son accord définitif et lance un plan de financement sur trois ans de26 000 000 francs (24 689 958 € en 2015)[TN 15]. Celui-ci prévoit un équilibre financier au bout de trois ans puis des bénéfices[4],[TN 15]. Le, l'équipe déménage avenue Pierre-Ier-de-Serbie[TN 15].

Temps de succès : du premier numéro au début des années 1980

Succès des ventes

Le premier numéro, précédé d'une vaste campagne publicitaire, paraît le au prix de 3,50 francs[4]. Il est vendu à300 000 exemplaires[TN 16]. Mais, les ventes baissent rapidement car les premiers numéros sont d'une qualité inégale et des erreurs sont faites dans le choix des Unes[TN 17]. Pour accroître la qualité des textes et renforcer le caractère sérieux de la parution, il est fait appel à de nouvelles personnalités reconnues. La maquette est révisée pour le numéro 10 et un éditorial est inséré à partir du numéro 11. Il est tout d'abord collégial puis signé Olivier Chevrillon à partir de 1975[TN 17]. De nouvelles rubriques apparaissent dont une sur les indiscrétions du monde politique[TN 18]. Les Unes provocatrices sont celles qui se vendent le mieux[TN 18]. Elles sont, comme chez ses concurrents, inspirées par les nécessités du marketing et non par une démarche informative rigoureuse[FG 1].

En trois années, le journal réussit à atteindre l'équilibre financier puis à être largement bénéficiaire, passant de 150 000 ou160 000 exemplaires écoulés en moyenne la première année à 300 000 exemplaires en 1978 et environ 330 000 exemplaires dans la première moitié des années 1980[4],[5],[TN 19]. L'audience passe de1 493 000 personnes en 1976 à2 292 000 personnes en 1981[5]. Le chiffre d'affaires est de46 500 000 francs en 1974 (35 570 851 € en 2015), de250 935 089 francs en 1981 (92 084 773 € en 2015)[TN 20]. La réussite du magazine permet un déménagement rue de Rennes en janvier 1977 pour des locaux plus spacieux[TN 21].

Public ciblé, objectifs et ligne éditoriale

Son format s'inspire de celui duTime. S'adressant préférentiellement aux cadres, qui représentent rapidement un lecteur sur deux, le journal fait initialement le pari de privilégier la vente au numéro, pour tester en permanence l'intérêt du lecteur, et de refuser les réductions sur les abonnements[5]. Il se veut indépendant du monde politique et culturel[5]. Les journalistes ont une grande liberté[TN 22].

Pour se différencier de« L’Express, dont les engagements se sont déplacés au centre de l’échiquier politique français,Le Point adopte une positionéconomique libérale »[3]. Tout en restant axé sur l’actualité nationale et internationale, l'hebdomadaire affiche la volonté d’être au plus près des préoccupations de son lectorat, un« public de décideurs et de responsables », ceci passant par le choix des thématiques de ses rubriques et des sujets abordés dans les articles. Des numéros sont consacrés au salaire des cadres chaque année, mais le journal les renseigne aussi sur leur logement,« leur argent, leurs placements, leur retraite, les voies de la réussite, les stratégies pour se faire augmenter », ouvre un espace pour les offres d'emplois[5]. Le lecteur trouve également des articles de renseignements pratiques, des dossiers répondant aux goûts et à l'évolution des modes de vie, avec une tendance à l'individualisme, comme« le palmarès du bien-être » par département, avec l'objectif d'augmenter les ventes en province, ou des dossiers sur la santé[5],[TN 23]. La publication de ces palmarès, régulièrement répétée, a également une vocation marketing[FG 1]. Les statistiques, que ce soit pour des sondages politiques ou d'autres sujets, sont abondement utilisées pour prouver l'objectivité[TN 24].

Coups marketings et politiques

Le magazine réalise aussi des coups marketing et politiques qui participent de son succès. Le numéro du 17 décembre 1973 titre en UneCrises : Messmer doit partir. Le premier ministrePierre Messmer est appelé à démissionner. En représailles, l'augmentation des prix dulivre de poche attendue par Hachette est empêchée[TN 6]. Le journal retrouve un agent de la DST de l'affaire des plombiers, révèle l'affaire de Vathaire[TN 25]. La publicité des sondages électoraux étant interdite une semaine avant les élections en 1978 et 1981, le magazine organise des dîners pour les révéler à des personnalités politiques, ce qui permet de développer des relations avec ces dernières[TN 26].

Un problème éthique majeur secoue le magazine en 1976. Le 21 juin, le journalisteGeorges Suffert accuse sans aucune preuve ni source le militant communisteHenri Curiel d'être le chef d'un réseau de soutien au terrorisme international et d'être lié auKGB et au terroristeCarlos. Deux ans plus tard, Henri Curiel est assassiné et Georges Suffert est accusé d’en être indirectement la cause[TN 27]. Cette affaire, une orientation plus droitière du journal ainsi que d'autres raisons entraînent le départ temporaire de Jacques Duquesne de l'été 1977 à l'été 1978[TN 28]. Le fondateur Robert Franc meurt de maladie en octobre 1978[TN 29].

Difficultés : de 1982 à 1990

Crises et départs dans la rédaction

L'élection deFrançois Mitterrand en 1981 provoque des remous à la rédaction du magazine. Elle suscite la joie dans l'ensemble du service politique du journal qui vote à gauche, mais inquiète la direction. Selon l'historien N. Tryzna, le contenu du journal ne laisse alors que très peu transparaître les choix politiques[TN 30]. En 1982, le fondateur Henri Trinchet part à la retraite[TN 31]. La même année, en octobre, éclate une crise ouverte entre Claude Imbert, directeur de la rédaction, etAndré Chambraud, rédacteur en chef adjoint et chef du service politique, actionnaire depuis 1978, sur fond d'idées politiques, de volonté de promotion interne dans une organisation cadenassée. Elle aboutit au départ d'André Chambraud[TN 32]. À l'été 1983, l'antagonisme entre Olivier Chevrillon et Philippe Ramond aboutit au renvoi de ce dernier[TN 33]. En décembre 1985, la gestion commerciale du magazine est source de conflit entre Claude Imbert et Olivier Chevrillon et ce dernier quitte le magazine[FG 2],[TN 34]. Il est suivi par son ami Georges Suffert. Ces départs successifs remettent en cause l'image du journal[TN 34]. Il ne reste plus que trois des fondateurs. Jacques Duquesne est alors choisi comme nouveau PDG sur proposition de Claude Imbert qui n’a plus aucun rival potentiel à la rédaction[FG 2],[TN 35]. En septembre 1986,Maurice Roy, rédacteur en chef et actionnaire démissionne, car mis sur la touche et à partir de 1987, Pierre Billard, âgé de 65 ans, abandonne rapidement ses fonctions[TN 36]. En 1988,Denis Jeambar devient directeur de la rédaction. Claude Imbert conserve l'éditorial[FG 2].

Le Point est alors un magazine situé aucentre droit[FG 2], se réclamant de figures du libéralisme commeRaymond Aron[6], illustré par de grandes plumes de ce courant comme celle deJean-François Revel[7], éditorialiste, qui a rejointLe Point en 1982 après avoir quittéL'Express l'année précédente.

Stabilisation des ventes

Pour son dixième anniversaire,Le Point semble avoir stabilisé son lectorat« haut de gamme », constitué de cadres à plus de 50%, plutôt jeunes, citadins, dont un tiers ont effectué des études supérieures[5], pour des ventes stabilisées autour des 330 000 exemplaires[5],. Durant cette période, la vente sur abonnement tend à prendre le pas sur la vente au numéro.

Pour retrouver de la vitalité,Le Point lance une nouvelle formule le 16 janvier 1989, la plus importante depuis sa création. Le titre passe en quadrichromie, le nombre de pages augmente et apparaissent des commentaires personnalisés dont l’éditorial de Claude Imbert[5],[TN 37]. Mais, en 1990, pour la première fois,Le Point est déficitaire à hauteur de17 800 000 francs (4 023 865 € en 2015) pour un chiffre d'affaires de387 400 000 francs (87 575 595 € en 2015)[TN 37].

Une stratégie de fidélisation est élaborée avec la création, en, du « Cercle des lecteurs » qui offre des privilèges exclusifs à caractère culturel[5]. Mais, le club est rapidement abandonné[TN 37]. En 1988, une campagne publicitaire met en scène des personnalités du monde littéraire ou audiovisuel afin de montrer que le journal est lu par des gens importants mais l'hebdomadaire montre des signes d’essoufflement[5]. Entre 1984 et 1989, les ventes ont légèrement baissé ainsi que les bénéfices. La concurrence s'est aussi développée avec notamment l'apparition deL'Événement du jeudi en 1984[5],[8].

Tentatives de diversification

Dans le but de se développer dans des secteurs de la presse où il n'est pas présent, la société du magazine acquiert à partir de 1977, des participations dans de la presse écrite (Vie publique,Le Journal du dimanche,Tennis Magazine,L'Écho républicain), créé un journal belge (L'Instant) une revue (Musique) et un magazine pour les 50-65 ans (Atouts), rachèteGault et Millau en 1987, lance des filiales informatiques, médiatiques ou d’édition, prend une part très minoritaire au capital deTF1 en 1988. Nombre de ces investissements sont des échecs et coûtent chers à la société[TN 38].

Nouvelle formule et consolidation : 1990-2000

Arrivée de Bernard Wouts et nouvelle formule

En mai 1990,Bernard Wouts qui était administrateur général duMonde depuis 1985 est recruté comme président directeur général en remplacement deJacques Duquesne. Il initie des transformations importantes pour le magazine. Contrairement à ses prédécesseurs, il n'est pas journaliste de formation et s'occupe tout d'abord de l'amélioration des finances, de la gestion du personnel, de l’impression, puis fait diminuer le prix[TN 39]. Ce n'est qu'en 1994 que l'aspect éditorial est concerné avec à nouveau un changement de formule, celle de 1989 n'ayant pas eu d'effet sur les ventes. Sur une idée de Wouts, le format passe endos carré permettant une impression page par page favorisant la réactivité, tandis que le directeur de publicationDenis Jeambar fait une réorganisation rédactionnelle avec une nouvelle maquette, une augmentation de la pagination et de nouvelles rubriques[FG 2],[TN 39]. Ces changements ont un effet sur les ventes qui repartent progressivement à la hausse, mais le magazine reste le troisième en diffusion totale derrière L'Expresse et leNouvel Observateur[TN 39].

En 1994 commencent les numéros spéciaux, tout d'abord« Grandes Écoles et universités », puis l'année suivante une édition« Affaires »[FG 2],[TN 39]. Durant l'été 1996, Jean Schmitt remplace à la direction de la rédaction Denis Jeambar qui est parti[FG 2].

Les années 90 voient des mouvements significatifs dans l'actionnariat duPoint. L'actionnaire majoritaireNicolas Seydoux entend revendre ses parts en 1992 et une solution originale est trouvée avec la constitution en 1993 d'ungroupement d’intérêt économique commun avec le concurrent qu'estL'Express. Bien que restant indépendants, les deux titres partagent ainsi un même actionnariat[TN 40]. L'actionnaire majoritaire est tout d'abord la firmeGénérale occidentale, filiale d'Alcatel-Alsthom, qui intègre ensuiteCEP Communication, dépendant deHavas où Alcatel est devenu premier actionnaire en 1995. En 1997, laCompagnie générale des eaux entre dans l'actionnariat d'Havas et son présidentJean-Marie Messier n'entend pas conserverLe Point etL'Express. La situation se stabilise finalement en octobre 1997 avec dissolution de l'actionnariat commun entre les deux titres et rachat duPoint, pour moins de 200 millions d'euros, parArtemis, filiale personnelle deFrançois Pinault[2],[FG 2],[TN 41].

Pour ce qui est de la rédaction, les doutes sur les mouvements de l'actionnariat avaient mené à la création en 1992 d'une société des rédacteurs duPoint chargé d'assurer l'indépendance éditoriale, nouveauté pour le magazine mais existant depuis longtemps dans d'autres grands titres commeLe Monde ouLe Figaro. La charte d'indépendance écrite pour les actionnaires sera signée parFrançois Pinault lors de son achat du titre[TN 41].

Le journal auXXIe siècle

Direction du journal

Franz-Olivier Giesbert en 2012
Franz-Olivier Giesbert en 2012

Appuyé par Claude Imbert qui se retire, en septembre 2000,Franz-Olivier Giesbert devient directeur duPoint. Il choisitMichel Colomès comme rédacteur en chef[TN 42]. Au niveau de la direction, le dernier acte significatif de Bernard Wouts sera le déménagement duPoint dans des locaux plus fonctionnels. Il quitte sa fonction deP.-D.G. en 2003 qui est reprise par Franz-Olivier Giesbert dans une conjonction nouvelle des directions de la gestion et de la rédaction. Là où la figure historique deClaude Imbert se voyait en garant des contenus laissant la logistique aux gestionnaires, Giesbert délègue le contrôle des contenus et se soucie d'assurer la promotion du magazine dans les médias[TN 42].

La direction se renforce en 2005 avec l'arrivée de Cyrille Duval qui était responsable de la régie publicitaire duFigaro et prend le poste de vice-président. En 2009, la rédaction en chef passe àÉtienne Gernelle[FG 2] tandis que le duo de direction s'intervertit, Duval devenant P.-D.G. et Giesbert vice-président[TN 42].

En janvier 2014, six jours avant sa condamnation pourdiffamation raciale[9], Franz-Olivier Giesbert démissionne de la présidence duPoint, estimant qu'à 65 ans et face aux nouveautés du numérique, il n'est plus« l'homme de la situation »[10],[FG 2]. Il est remplacé par Étienne Gernelle, ancien directeur de la rédaction[11],[FG 2]. Entre 2014 et 2017, le journal emploie entre 187 et 175 salariés[FG 2].

Politiques éditoriales et renforcement des ventes

En 2009, à l'occasion de l'obtention de la vice-présidence, Franz-Olivier Giesbert marque à nouveau sa différence vis-à-vis de l'esprit des fondateurs duPoint, en revendiquant une identité politique[TN 42],[12] :

« Le journal de demain doit incarner quelque chose de fort. L’avenir est aux journaux identitaires.Le Point est un journal très clairement européen, libéral, dont la ligne éditoriale est en totale adéquation avec ses lecteurs [qui] sont riches, ouverts, diplômés, très mobiles politiquement, aussi bien centre-gauche que centre-droit, très européens. »

Pour Nicolas Tryzna, les objectifs mêmes duPoint auraient changé avec le binôme Giesbert/Duval : là où la publicité était vue comme moyen secondaire d'assurer l'indépendance du magazine, elle devient plus centrale dans un objectif financier d'augmenter le chiffre d'affaire et le bénéfice, le magazine devant attirer des lecteurs pour que des annonceurs investissent dans celui-ci. Comme pour de nombreux journaux, ce serait un« passage de « l’information à la publicratie» »[TN 43],[13]. En 2004,L'Équipe magazine,L'Express,Le Figaro Magazine,Paris Match etLe Point s'étaient associé pour lancer en juin la régie publicitaire Conso News afin de proposer des offres multi-supports attractives aux annonceurs et d'augmenter les recettes publicitaires. Ceci intervient dans une période où la presse payante doit faire face au développement de lapresse gratuite qui se finance sur la publicité[14].

La vente par abonnement est favorisée pour augmenter le lectorat qui reste globalement constitué de cadres urbains mais plus masculins et plus âgés qu'aux débuts du magazine[TN 44]. L'objectif d'augmentation des ventes s'accompagne de plusieurs évolutions sous la direction de Frantz-Olivier Giesbert. Il lance en en 2001 une révision de la maquette, pour attirer un lectorat plus jeune. Un nouveau logo est adopté, le format est légèrement agrandi, la pagination est augmentée, le nombre de thèmes s'accroît[15],[FG 2]. Mais c'est surtout par le choix des sujets qu'il s'agit d'attirer le lecteur[TN 44]. Des éditions régionales sont mises en place pour un« hameçonnage » à partir des intérêts locaux, les Unes chocs sont recherchées et à défaut, le titrage est adapté[TN 44]. Généralement, le journal met enUne un ou deux titres très courts, souvent composés de un ou deux mots, souvent sous forme de question[15] mais le nombre de titres secondaires augmente au fil du temps pour attirer plus de lecteurs[TN 44]. L'adéquation du texte avec l'image est forte[15].

Les sujets de Une sont régulièrement liés à la politique et à l'international[15] mais l'international se réduit au profit du national avec un personnel politique mis en avant suivant le mouvement de« peopolisation » de la société.Nicolas Sarkozy serait ainsi particulièrement « vendeur », apparaissant 57 fois en Une de 2000 à 2012,Jacques Chirac venant loin derrière en second avec 17 Unes[TN 44]. Durant cette période, le présidentNicolas Sarkozy demande à plusieurs reprises la mise à pied de Franz-Olivier Giesbert àFrançois Pinault n'appréciant pas certaines publications le concernant ou ses proches ainsi que les tribunes deValéry Giscard d’Estaing dont l’esprit serait trop libre[16],[17]. Le propriétaire du journal s'y refuse, considérant Giesbert comme un« excellent patron de presse, solide, créatif et paradoxal »[17].

L'hebdomadaire ne rompt pas cependant avec les clefs de sa réussite passée en conservant par exemple le numéro« Spécial vin », une des meilleures ventes[15] et à côté desmarronniers au service du lectorat tels que les guides et palmarès, on peut retrouver un sujet récurrent comme les Franc-maçons,« sujet polémique qui lie le secret et le conspirationniste pour que le lecteur puisse avoir envie de découvrir des révélations et donc d’acheter le magazine »[TN 44].

En 2014, au moment de sa prise de poste en tant que président, Étienne Gernelle affirme vouloir« positionnerLe Point sur le trèshaut de gamme »[18]. Dix ans plus tard, il annonce queLe Point va arrêter sa collaboration avec l'Agence France-Presse, pour passer à une« politique de contenu 100 % fait maison », assortie d'un nouveau modèle commercial pour le site[19].

En le magazine est victime d'unecyberattaque concernant les données personnelles d'un peu moins de 900 000 lecteurs. Les coordonnées bancaires ne font pas partie des données volées[20].

Positionnement politique du lectorat

Selon des enquêtes Marianne/Ifop sur les pratiques de médias en fonction du vote :

  • au premier tour de la présidentielle de 2012[21],[22] : 62% du lectorat a voté pour un candidat de centre ou droite contre 20,19% pour la population générale, 27% pour la gauche contre 41,7% pour la population générale, 11% à l'extrême droite contre 20,12%.
  • au premier tour des élections municipales de 2014[23] : 46% du lectorat vote pour une liste du centre ou de droite contre 30% pour la population générale, 26% pour une liste sans étiquette contre 31%, 22% pour une liste de gauche contre 28%, 5% pour une liste d'extrême droite contre 7%.
  • au premier tour de la présidentielle de 2022[24],[25],[26] : 44% pour un candidat de centre et droite contre 35,5% pour la population générale, 30% à l'extrême droite contre 29,2%, 24% pour la gauche contre 30,6% pour la population générale, 2% pour l'extrême gauche contre 1,4% pour la population général.

Traitement de sujets sociétaux

Traitement négatif de l'islam et des minorités

Dans l'espace médiatique français, l'image dévalorisante des groupes dits minorés repose couramment sur des stéréotypes de genre, de classe ou de race, à partir de 1990[27]. Dans les années 2000, différents évènements comme lesattentats du 11 septembre 2001, le retrait de la loi sur le rôle positif de la colonisation en 2005, lesémeutes de 2005 en France, l'attentat contre Charlie Hebdo ont progressivement modifié la perception de l'islam dans la société française[27],[28],[29].Christian Delporte, Claire Blandin et François Robinet, indiquent que la circulation de discours charriant approximations, surenchères verbales et propos raciaux sur les Roms, les Noirs ou les musulmans s'accroit, et estiment que« sous prétexte de se faire l’écho des controverses, les couvertures spectaculaires de certains magazines (commeValeurs actuelles voireLe Point) ont tendance à les entretenir et, finalement, à alimenter les préjugés communs ». En outre, les stratégies marketing agressives, les contraintes économiques et la brutalisation du vocabulaire journalistique favorisent la diffusion d’images fantasmées et la banalisation de proposstigmatisants[27].

En 2003, peu après son départ de la direction,Claude Imbert, toujours éditorialiste auPoint, crée la polémique en se déclarant« un peu islamophobe »[30]. Il précise par la suite que selon lui l'islam« s'est calcifié et a jeté sur l'ensemble des peuples une sorte de camisole, une sorte de carcan » et que le terme« islamophobie » renvoit selon lui à la religion qu'est l'islam et non pas à une population, ni à l'islamisme[29],[31],[32]. Les propos sont controversés au sein même de l'hebdomadaire entre Franz-Olivier Giesbert et ceux formés par Claude Imbert qui prennent sa défense et les nouvelles équipes pour qui cette déclaration a été « reçue comme une claque et on ne la partage pas »[TN 45]. Le chercheur Souley Hassane fait le lien entre ces déclarations de Claude Imbert et les félicitations qu'il adresse à la pamphlétaire italienneOriana Fallaci dans ses éditoriaux[29].

En 2010,Le Point publie un reportage, qui se révèle être basé sur uncanular monté par unfixeur, destiné à montrer que« les médias travaillent mal sur la banlieue ». Dans l’article, les journalistes laissent croire qu’ils ont rencontré l'une des femmes d'un Françaispolygame d'originemalienne[33],[34],[35]. L'article regroupe toutes les populations d'origine africaine indépendamment de leur origine, religion et citoyenneté et« stigmatise aussi fortement les musulmans d'origine africaine en présentant leurs pratiques familiales comme la cause principale du malaise social ». Selon Hélène Neveu Kringelbach,« les rédacteurs s'attendaient à ce que cette image négative de la polygamie et de l'immigration plaise à leurs lecteurs »[36].

En 2012, le journal publie un article intitulé « L’intrigante réussite des Chinois en France »[37]. Il donne une image caricaturale des immigrants chinois[37], en décrivant« le modèle de mobilité sociale des commerçants deWenzhou comme un amalgame d’organisations mafieuses ». Lasociologue Ya-Han Chuang met en évidence la diabolisation des commerçants chinois à travers le lexique utilisé, présentés comme des envahisseurs du système économique français[38].Franz-Olivier Giesbert est condamné deux ans plus tard pour« diffamation publique envers un groupe de personnes à raison de leur origine ou nationalité chinoise »[35],[9].

Toujours en 2012, le magazine publie la Une très controversée « Cet islam sans gêne »[39]. Elle est accompagnée d'un article deClaude Askolovitch décrivant une réalité« un peu plus complexe », provoquant le mécontentement du directeur de la rédaction[40],[41],[42]. Le journaliste doit partir. Il est d'après lui considéré par ses responsables comme trop islamophile[43]. Pour Chérifa Bouatta, cet évènement illustre que« le spectaculaire l’emporte de beaucoup sur la véracité et la pensée rationnelle »[41]. La Une sous-entend que« l’islam est envisagé dans une unicité de vue ayant sa vie propre »[44], que cette religion peut être une menace pour la République[45],[46], et entend témoigner d'accommodements avec le modèle d’intégration perçus comme excessifs[47]. Pour le journalistePascal Riché, cette Une, ainsi qu'une précédente intitulée« Le spectre islamiste » accompagnent le mouvement d'unedroite« décomplexée »Le Point comme d'autres profitent des« peurs islamophobes »[48]. SelonPatrick Simon elle exprime un mouvement debacklash contre la Francemulticulturelle[47].

En 2015, dans son étude sur les discriminations religieuses à l'embauche, en analysant des Unes duPoint, deL'Obs et deL'Express, Marie-Anne Valfort conclut que ces médias français favorisent la propagation de stéréotypes négatifs sur l'islam[49],[50]. Elle souligne que l'image donnée de l’islam dans les couvertures de ces journaux est bien plus dévalorisante que celle donnée du christianisme et du judaïsme, plus dévalorisante aussi que l'image donnée de l’extrême droite[49]. Entre novembre 2018 et juin 2019, cinq unes du magazineLe Point sont consacrées à l'islamisme et l'associent tantôt aux services publics français, supposés affectés par la radicalisation islamiste, tantôt auxGilets jaunes, ou à la haine de la police, ou encore auxnarcotrafiquants[51].

Les critiques sur le traitement de l'islam ne concernent pas que les Unes. En 2018, Sébastien Fontenelle,Mona Chollet,Olivier Cyran etLaurence De Cock reprochent à Franz-Olivier Giesbert, directeur duPoint, de normaliser l'islamophobie en valorisant des figures commeAlain Finkielkraut ouMichel Houellebecq[52]. En 2019, le journal est critiqué parArrêt sur images pour la présentation de manière excessivement alarmiste, en vue de susciter la peur du public, de résultats d'un sondage sur« le rapport qu'entretiennent les musulmans de France avec leur religion et la laïcité »[53]. SelonLibération en 2022, l'islam prend une place disproportionnée dans la ligne éditoriale de l'hebdomadaire et son image dans l'opinion publique est celle« d’un hebdo de droite aux régulières poussées identitaires »[6]. Selon le quotidien, la nomination comme directrice de la rédaction en 2022 deValérie Toranian connue« comme une obsessionnelle de la question de l’Islam et du voile » serait de nature à conforter cette lecture[6].

Pour le sociologueMarwan Mohammed,Le Point, au même titre queLe Figaro,Causeur,Valeurs actuelles,Marianne,LCI,CNews etBFM TV,« occupe une position centrale dans la dissémination et la popularisation d'idées islamophobes »[54]. Par ailleurs, en 2023, une étude statistique sur la fréquence d'emploi dans les médias du mot « islamo-gauchisme » en France entre 2015 et 2021 placeLe Point, en compagnie deValeurs actuelles, au premier rang des hebdomadaires qui l'utilisent le plus souvent[55]. Elle conclut à« une politique de « matraquage » de la part de quatre médias (Le Figaro,Le Point,Valeurs actuelles etMarianne) visant à imposer le terme dans le débat public »[55].

Sciences, politique et écologie

Le Point participe aux débats de société concernant sciences, politique et écologie. Le magazine se réclame dans son premier numéro de la raison contre« l'éloge partout de la folie »[5]. Avec des événements tels que le « palmarès des inventeurs »[56] ou leParis-Saclay Summit initié en 2024, il met en avant une science appliquée se voulant au« service de la société », orientée vers l'innovation technologique, ce qui pour des médias adverses commeReporterre peut constituer une« science otage du technocapitalisme »[57].

En dehors de ses dossiers,Le Point laisse aussi s'exprimer des opinions sujettes à polémique. Dans les années 1990, l'hebdomadaire relaya des propos deClaude Allègre considérant que le risque sanitaire de l'amiante pouvait être assumé[58],[59] ou que la crise climatique n'était qu'une« fausse alerte »[60].Claude Allègre revient à l'affiche en 2010 pour ses positions climato-sceptiques pourtant déjà largement discréditées[61],[62],[63],[64] et sur le même thème,Philippe Verdier peut y publier une tribune en 2015 exhortant François Hollande pour la COP21 à ne pas« cautionner les scientifiques ultrapolitisés du Giec, les lobbys d’entreprises, les ONG environnementales, ni les chefs religieux autoproclamés, nouveaux apôtres du climat »[65].

En juin 2019, un dossierÉcologie, vérités et fariboles entend faire un état des lieux et expliquer« ce que dit la science sur ces sujets clivants, où l’idéologie l’emporte souvent sur la rationalité »[66]. Si le dossier ne contient pas de thèse climatosceptique[67], l'ouvrageLes Gardiens de la raison jugeait qu'un article louant le travail duGIEC était« particulièrement cocasse » considérant queLe Point est« l’organe de presse français qui a le plus ardemment diffusé la vulgate climatosceptique ». Le physicienBruno Andreotti et ses co-auteurs estimaient queLe Point faisait la même année un« usage falsificateur du scepticisme » en associant« militantisme climatique et “ théories du complot, peur des ondes, antivaccins… ” » lors d’un colloque organisé parJean Baechler etGérald Bronner[68].

Alors que la virulence de ses attaques sur les réseaux sociaux avait suscité la polémique, le dossier duPoint saluait la journaliste Géraldine Woessner pour son engagement contre un reportage d'Envoyé spécial sur le glyphosate et celle-ci rejoindra l'hebdomadaire peu après[66]. En 2022, c'est au sujet des pesticides en général qu'elle créée une nouvelle polémique mettant en cause la présentation d'études scientifiques parLe Monde qui répond en considérant que les critiques sont« fondées sur une accumulation d’erreurs, d’omissions, d’interprétations fausses, d’affirmations trompeuses et d’accusations fantaisistes de fraude scientifique ou de collusion avec le “lobby bio” »[69].

En 2024, dans un ouvrage avec son collègue duPoint Erwan Seznec, elle s'attaque à l'écologie politique renvoyée à des motivations idéologiques anticapitalistes, décroissantes voire mystiques, sans gain évident pour l'environnement[70] et estimant que« Les écologistes, au contraire [du Rassemblement national] ne font peur à personne. […] c’est la raison pour laquelle l’écologie politique constitue, aujourd’hui, le courant de pensée faisant courir le plus de risques à notre pays »[71]. Y sont repris des articles duPoint, l'un d'eux estimant que tout ne va pas si mal pour la biodiversité en Europe, ce qui selonMediapart rejoint les thèses défendues par lethink-tankAction Écologie proche de milieux d'extrême droite dont le représentant est interviewé en 2025 par Erwan Seznec[72] suscitant une réponse critique de scientifiques et défenseurs de l'environnement[73].

Palmarès des hôpitaux
Article détaillé :Palmarès des hôpitaux français.

Le premier palmarès des hôpitaux est publié en 1998 dans le magazineSciences et Avenir, de 1999 à 2000 auFigaro, et à partir de 2001 auPoint. Tous les palmarès annuels sont réalisés à partir duProgramme de médicalisation des systèmes d’information[74],[75],[76].

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Condamnations et manquements à la déontologie professionnelle

Depuis le début des années 2010, l'hebdomadaire s'est rendu coupable de plusieurs manquements déontologiques dont certains ont amené à des condamnations. Le journalMediapart en fait une liste en 2022 et dresse le diagnostic d'un titre devenu« accro aux fausses infos »« et presque jamais modifiées », accusant l’hebdomadaire de« tordre ladéontologie, encensurant également des articles »[35]. La même année,Libération constate l'important passif en matière d'articles erronés[77].

Sous la direction de Franz-Olivier Giesbert

En 2010,Le Point publie un reportage sur la polygamie qui se révèle être fondé sur un canular[35], ainsi qu'une chronique deBernard-Henri Lévy où celui-ci attribue par erreur àBernard Cassen des propos antimusulmans tenus en réalité par le pamphlétaire d’extrême droitePierre Cassen[78]. La publication d’undroit de réponse est refusée[78] mais le journal est condamné à s’exécuter en[79] et Bernard-Henri Lévy est condamné pourdiffamation[80].

La parution en 2012 d'un article sur l'immigration chinoise entraine une condamnation pour« diffamation publique envers un groupe de personnes à raison de leur origine ou nationalité chinoise »[9],[35]. La même année, cinq journalistes affirment dans un article queRachida Dati aurait refusé de restituer un appartement qui lui avait été prêté, et aurait procédé à des« intimidations et pressions » sur son frère pour qu'il renonce à un projet de livre témoignant de son histoire et de celle de sa famille. L'hebdomadaire et les cinq co-auteurs dontAziz Zemouri, sont condamnés pour diffamation[81],[82].

En février 2014,Jean-François Copé porte plainte pour diffamation après la publication d'analyses erronées dans le cadre de l'affaire Bygmalion. En 2016, puis en appel en avril 2017, les deux journalistes, sont condamnés[35],[83],[84]. LaCour européenne des droits de l'homme rejette en leur recours intenté au titre de la violation de laliberté d'expression, leur reprochant ne n'avoir pas suffisamment vérifié l'exactitude des faits[85].

En tant que directeur de la publication, pour chacune de ces quatre condamnations,Franz-Olivier Giesbert est également condamné pour diffamation[80],[9],[35],[81].

Sous la direction d'Étienne Gernelle

En,Le Point publie un article assorti de commentaires malveillants affirmant qu'« un film porno a été tourné à la mairie d'Asnières », tenue par le mairePSSébastien Pietrasanta, ce qui s'avère faux. L'auteur de l'article et rédacteur en chef,Jérôme Béglé, est un ami du chef de l'opposition de droite de la ville,Manuel Aeschlimann, lequel est à l'origine de cette fausse information. Le journaliste etÉtienne Gernelle sont condamnés pour diffamation[35].

En,Mediapart publie plusieurs articles sur le traitement parLe Point d'informations reçues sur le financement par laLibye de lacampagne présidentielle de Nicolas Sarkozy de 2007 et sur des malversations criminelles liées à la construction de l'hôpital deBenghazi ; deux articles commandés par la rédaction, mis en page et payés n'auraient finalement pas été publiés[86],[87]. Le directeur duPoint se défend de toute censure et accuseMediapart de « complotisme »[88].

Dans des articles parus en 2018, portant sur l'affaire de viol opposantSand Van Roy àLuc Besson, l'actrice est qualifiée de « call-girl ». Il est en outre fait état d'un dépôt de plainte en Belgique, qui s'est révélé être inexistant, afin d'insinuer que l'actrice« dépose des plaintes pour viol dépourvues de tout fondement ». Le journaliste Aziz Zemouri et Étienne Gernelle sont condamnés à deux reprises pour diffamation[35],[89],[90].

En juin 2022,Le Point publie en ligne un article d'Aziz Zemouri accusant les députés deLa France insoumise,Alexis Corbière etRaquel Garrido, d'employer illégalement une femme de ménage algérienne sans papiers à qui ils« imposeraient des cadences infernales ». Les députés, en couple dans la vie privée, réfutent et les incohérences de l'enquête sont relevées[91],[92],[93]. L'article est finalement retiré du site le lendemain de sa publication et Étienne Gernelle présente ses excuses aux concernés[82]. Le journaliste, déjà condamné plusieurs fois pour diffamation, est licencié[82],[94]. En, le journaliste Aziz Zemouri et le directeur de publication Étienne Gernelle sont jugés pourdiffamation, le verdict est prévu au[95],[96].

En,Conseil de déontologie journalistique et de médiation (CDJM) conclut à une violation déontologique de la part du Point pour avoir comparé les méthodes du mouvement écologisteLes Soulèvements de la Terre à celle duHamas[97],[98]. La légitimité du CDJM est remise en cause par la direction de l'hebdomadaire[97].

Affaire Alp Services
Articles connexes :Mario Brero#Alp Services etAbou Dhabi Secrets.

Selon plusieurs journaux, le journalisteIan Hamel, correspondant duPoint à Genève, a été rémunéré par l'agence de renseignement privéeAlp Services basée en Suisse, agence qui travaille pour le compte desÉmirats arabes unis, et qui est chargée de mener une campagne de dénigrement contre leQatar et lesFrères musulmans[99],[100],[101]. Le patron d'Alp Services,Mario Brero, annonce à son commanditaireémirati qu'il est sur le point de faire publier dans le« prestigieux magazine françaisLe Point » un article à charge contre le procureur général duQatar,Ali Bin Fetais Al-Marri (personnalité ciblée par le pouvoir émirati) ; quelque temps après,Ian Hamel signe dansLe Point un article sur ce procureur général intitulé « Le Monsieur Anticorruption du Qatar et son hôtel particulier »[100],[102].

Organisation interne

Actionnariat

À sa création, le journal est édité par la société anonyme Presse et Information au capital de111 000 francs dont 90 % sont détenus par le groupeHachette et le restant par les neuf fondateurs[4],[TN 46]. La part du groupe d'édition monte à 97 % en 1975 avec une élévation du capital à486 000 francs[TN 46]. À partir du, le magazine est édité par la Société d'Exploitation de l'hebdomadaire Le Point (SEBDO), au capital de960 000 francs. Elle est détenue à 13 % par les huit fondateurs — Jacques Duquesne ayant temporairement quitté Le Point — et quatre autres responsables de la rédaction. Environ 87 % appartiennent à Presse et Information, filiale à 100 % du Groupe Hachette[4],[TN 46]. Durant toutes ces années, Olivier Chevrillon préside le conseil d'administration dont la composition assure à l'hebdomadaire une totale indépendance vis-à-vis d'Hachette[4],[TN 46].

En décembre 1980, le groupeMatra appartenant àJean-Luc Lagardère, prend possession du groupe Hachette. Après la victoire de la gauche auxélections de 1981,Le Point demande à quitter le groupeHachette, dont lanationalisation est évoquée ; l'équipe dirigeante craint d'y perdre son autonomie. Le, la sociétéGaumont présidée parNicolas Seydoux rachète 51 % du capital duPoint et devient actionnaire majoritaire[4],[TN 47]. En 1985, Nicolas Seydoux les possède en nom propre sous une holding personnelle« Cinépar »[TN 48].

En 1992, souhaitant se désengager de son investissement dansLe Point, Nicolas Seydoux cède ses parts à laGénérale occidentale[103]. La Générale occidentale possède alors 40% du capital. Elle devient actionnaire majoritaire duPoint en. Ungroupement d'intérêt économique « L'Express-Le Point » prend alors naissance pour gérer en particulier la publicité, source importante de revenus. Cet étrange attelage de deux hebdomadaires concurrents ne durera qu'un temps. En, laCompagnie générale d'électricité, devenue Alcatel-Alsthom, fait apport de ses activités de presse à CEP communication, une filiale d'Havas, groupe dontAlcatel (PDG :Serge Tchuruk) devient l'actionnaire principal[réf. souhaitée].

Le, le journal est racheté pour près de200 millions de francs parFrançois Pinault, PDG de la holdingArtémis[104],[105] et présenté comme un proche deJacques Chirac.Claude Imbert, en garant de la continuité du journal et de sa ligne, demeure l'un deséditorialistes principaux[Selon qui ?].

Direction

Denis Jeambar en 2010.

Le groupe Le Point ouSociété d'Exploitation de l'Hebdomadaire Le Point est une société anonyme à conseil d'administration. Son siège social est situé dans le15e arrondissement de Paris. Depuis 2019,Le Point est dirigé par Renaud Grand Clément (PDG)[106]. Francois Claveri est le directeur général délégué[107].

En, Sébastien Le Fol est débarqué de son poste dedirecteur de la rédaction, remplacé parValérie Toranian[108].

Depuis 2014, le directeur de la publication estÉtienne Gernelle.

En, après le départ d'Olivier Chevrillon,Jacques Duquesne, directeur adjoint de la rédaction, est nommé président-directeur général.

En 1988,Denis Jeambar est nommé directeur de la rédaction.

À l'été 1996, Denis Jeambar, directeur de la rédaction, quitteLe Point. Il est remplacé parJean Schmitt.

En,Franz-Olivier Giesbert devient directeur duPoint etClaude Imbert conserve l'éditorial.Michel Colomès (63 ans) est nommé directeur de la rédaction en remplacement de Jean Schmitt.

En,Étienne Gernelle (33 ans) est nommé directeur de la rédaction. Il succède à Michel Colomès (72 ans) à qui l'on a fait valoir ses droits à la retraite.

Journalistes et éditorialistes

Le Point compte plusieurs chroniqueurs réguliers, qui ne font pas partie de la rédaction mais y publient très régulièrement des tribunes :

L'écrivainGabriel Matzneff, accusé de viols d'enfants et d'apologie de la pédocriminalité, a longtemps été chroniqueur invité auPoint[109], et même après la révélation du scandale a citéFranz-Olivier Giesbert comme l'un de ses cinq« soutiens indéfectibles »[110].

Selon Étienne Gernelle, directeur de la publication[111] :

« Sur les réseaux sociaux, je me fais parfois interpeller pour le virer. Notre philosophie est claire : plus on nous demande de virer quelqu’un, moins on le fera. C’est une question deliberté d’expression. »

La rédaction compte plusieurs dizaines de journalistes de renom, dont Laurence Allard,Emmanuel Berretta,Manuel Carcassonne,Sophie Coignard,Florence Colombani,Michel Colomès,Charles Consigny, Jacques Dupont,Baudouin Eschapasse,François Gauvin,Jean Guisnel,Danièle Kriegel,Marc Lambron,Frédéric Lewino,François-Guillaume Lorrain, Saïd Mahrane,Claire Meynial, Bruno Monier-Vinard,Christophe Ono-dit-Biot,Gilles Pudlowski, Sacha Reins,Michel Richard,Voutch, Fabien Roland-Lévy, Émilie Trévert etOlivier Weber.

En 2022,Libération fait état d'une crise au sein de la rédaction, marquée notamment par le licenciement du directeur de la rédaction Sébastien Le Fol, une baisse des abonnements et le départ de journalistes. Les procès-verbaux ducomité social et économique (CSE) de l'entreprise font état d'une « ambiance générale morose » parmi les 220 salariés. Les inégalités de salaires, avec des rémunérations particulièrement basses du côté des jeunes salariés et des équipes techniques, comparées à celles de la direction, sont également mises en cause[6].

Collaborateurs et anciens collaborateurs duPoint

Voir la catégorie :Collaborateur du Point.

Activité économique et commerciale

Financement

Le Point a connu une période de ventes dynamiques du tout début des années 1980 au années 2000, puis a subi une forte baisse de ses ventes entre 2014 et 2017, avec une chute d’un quart de sa diffusion, qui s’est traduite par trois années de pertes.

Par ailleurs, contrairement à d'autres journaux (Mediapart,Le Mondeetc.), il ne communique pas ses résultats financiers aux lecteurs. Depuis 2018, ses données ne semblent d'ailleurs plus disponibles au registre du commerce.

En euros20142015201620172018-2023
Chiffre d'affaires (€)80 373 70079 416 10067 820 50070 090 400Non disponible
Résultat d'exploitation (€)-3 607 000871 200- 757 800-1 836 100Non disponible
Résultat net (€)-12 064 8001 029 500307 600-1 861 300Non disponible

Dans le cadre desaides de l'État à la presse,Le Point a reçu environ 4,5 millions d'euros en 2013 de subventions publiques[112],[113],[114], auxquelles s'ajoutent plusieurs subventions du ministère de la Culture et de la Communication[115]. En 2023, ce montant est descendu à environ 2,6 millions d’euros (soit un peu moins de 20 ¢ par numéro)[116].

Diffusion et ventes

En avril 2024, l'Alliance pour les chiffres de la presse et des médias (ACPM) publie sa nouvelle étude One Next Global S1 2024 qui dévoile l'audience globale (imprimée et numérique) des marques de presse.Le Point arrive en tête desnewsmagazines en France, avec 9,93 millions de lecteurs et détrôneParis Match de sa place de leader[117]. C'est l'un des cinq magazines d'actualité hebdomadaires de dimension nationale en France[118]. En octobre 2024,Le Point compte 43 000 abonnés uniquement au numérique[119].

Diffusion duPoint par numéro[120]
AnnéeDiffusion France payéeÉvolution annuelleDiffusion totale
(gratuits inclus)
1999301 423[121]en augmentation 2,2 %[121]NC
2000302 625[122]en augmentation 0,4 %[122]NC
2001329 073[123]en augmentation 8,7 %[123]NC
2002337 024[124]en augmentation 2,4 %NC
2003350 088[125]en augmentation 3,9 %NC
2006NCNC408 931
2007NCNC443 956
2008NCNC443 738
2009NCNC434 745
2010NCNC429 650
2011NCNC430 086
2012412 286NC432 813
2013399 291en diminution –3,2 %417 940
2014383 559en diminution –3,9 %401 171
2015364 085en diminution –5,1 %380 222
2016340 253en diminution –6,5 %355 586
2017315 579en diminution –7,3 %330 602
2018288 319en diminution –8,7 %301 722
2019292 795[126]en augmentation 1,55 %[126]NC
2020279 032en diminution –4,9 %288 361
2021294 456en augmentation 7,0 %303 198
2022295 614en augmentation 0,4 %304 231
2023291 221en diminution –1,5 %299 191

Distinctions

Prix de journalisme

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Leprix Albert-Londres de la presse écrite est décerné àAlain Louyot en 1985,Olivier Weber en 1992,Caroline Puel en 1997 et àClaire Meynial en 2016[127].

Leprix Jean-Luc-Lagardère du journaliste de l'année est décerné àAnna Bitton-Cabana, en 2009, pour l'article « Sarkozy-Villepin, histoire secrète d'une haine »[128]. Marc Nexon le reçoit en 2011 pour l'article « Le génie qui s’est retiré du monde »[129]. Pierre-Antoine Delhommais en est récipiendaire l'année suivante pour l'article « Et si l'on saisissait La Joconde… » et,Kamel Daoud le reçoit en 2016 pour ses chroniques dansLe Point et dansLe Quotidien d'Oran[130].

Dans le cadre duPrix Bayeux Calvados-Normandie des correspondants de guerre, le prix spécial Ouest-France Jean-Marin est remis en 1996 àOlivier Weber pour son article « Tchétchénie, les Russes dans le bourbier »[131].

Prix de la BD duPoint

Article détaillé :prix de la BD du Point.

Depuis 2014,Le Point décerne leprix de la BD duPoint pour récompenser une bande dessinée.

Après lesattentats de janvier 2015, au cours desquelsGeorges Wolinski estassassiné, le prix change de nom en hommage au défunt, avec l'accord de sa veuveMaryse Wolinski, et il devient le « Prix Wolinski de la BD du Point »[132].

Notes et références

  • Nicolas Tryzna,Le Point : création, position et fonctionnement d'un hebdomadaire français à la fin du XXème siècle (Thèse de doctorat), Paris 1, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne,, 426 p.(présentation en ligne).
  1. Tryzna 2017,p. 45-50.
  2. Tryzna 2017,p. 52-54.
  3. Tryzna 2017,p. 54-58, 69.
  4. Tryzna 2017,p. 59.
  5. Tryzna 2017,p. 63-64.
  6. a etbTryzna 2017,p. 136-141.
  7. Tryzna 2017,p. 70-71.
  8. Tryzna 2017,p. 72-73.
  9. Tryzna 2017,p. 90-93.
  10. Tryzna 2017,p. 80.
  11. Tryzna 2017,p. 82-85.
  12. Tryzna 2017,p. 85-86.
  13. a etbTryzna 2017,p. 86-89.
  14. Tryzna 2017,p. 94-97.
  15. ab etcTryzna 2017,p. 51, note 72 ; p. 93-94.
  16. Tryzna 2017,p. 103.
  17. a etbTryzna 2017,p. 103-108.
  18. a etbTryzna 2017,p. 108-109.
  19. Tryzna 2017,p. 108, 110-111.
  20. Tryzna 2017,p. 51, note 72 ; p. 132.
  21. Tryzna 2017,p. 111-113.
  22. Tryzna 2017,p. 120.
  23. Tryzna 2017,p. 117-118.
  24. Tryzna 2017,p. 117-118, 136-141.
  25. Tryzna 2017,p. 143-148.
  26. Tryzna 2017,p. 142-143.
  27. Tryzna 2017,p. 156-159.
  28. Tryzna 2017,p. 170-173.
  29. Tryzna 2017,p. 174.
  30. Tryzna 2017,p. 164-168, 181-182.
  31. Tryzna 2017,p. 175.
  32. Tryzna 2017,p. 176-185.
  33. Tryzna 2017,p. 185-190.
  34. a etbTryzna 2017,p. 191-196.
  35. Tryzna 2017,p. 197-198.
  36. Tryzna 2017,p. 200-201.
  37. ab etcTryzna 2017,p. 229-233.
  38. Tryzna 2017,p. 215-228.
  39. abc etdTryzna 2017,p. 240-252.
  40. Tryzna 2017,p. 267-271.
  41. a etbTryzna 2017,p. 274-278.
  42. abc etdTryzna 2017,p. 279-284.
  43. Tryzna 2017,p. 284-289.
  44. abcde etfTryzna 2017,p. 291-302.
  45. Tryzna 2017,p. 265-267.
  46. abc etdTryzna 2017,p. 115.
  47. Tryzna 2017,p. 204-212.
  48. Tryzna 2017,p. 223.
  1. a etbFeyel 2023, chapitre 17, section "Les news magazine".
  2. abcdefghijkl etmFeyel 2023, chapitre 17, section "Le Point".
  • Autres références :
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