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Le Petit Parisien

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Pour les articles homonymes, voirLe Parisien (homonymie).

Le Petit Parisien
Image illustrative de l’article Le Petit Parisien

PaysDrapeau de la FranceFrance
LangueFrançais
PériodicitéQuotidien
GenreGénéraliste,journal d'opinion
Prix au numéro5 centimes (avant 1917), 1franc(1944)
Diffusion3 millionsex. (12 novembre 1918)
FondateurLouis Andrieux
Date de fondation
Date du dernier numéro
Ville d’éditionParis

PropriétaireFamille Dupuy
ISSN0999-2707
OCLC183354137
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Le Petit Parisien est unjournal quotidienfrançais publié du au et qui fut l'un des principaux journaux sous laTroisième République. Il est l'un des quatre plus grands quotidiens français à la veille de laPremière Guerre mondiale, avecLe Petit Journal,Le Matin, etLe Journal.

Le Petit Parisien est fondé parLouis Andrieux,députéradical etprocureur de la République, le[1] avecJules Roche, un ancien confrère d'Andrieu aubarreau, comme rédacteur en chef.Le Petit Parisien à ses débuts est plutôt de tendance anticléricale etradicale (gauche). Il devient assez rapidement populaire. En 1884,Jean Dupuy en devient le propriétaire[1]. Dès lors pendant plusieurs décennies, la famille Dupuy joue, à traversLe Petit Parisien, un rôle politique important en France.

Le journal, sous son impulsion et avec un positionnement politique plus modéré, atteint une très grande diffusion avec un million d'exemplaires vendus à travers la France dès 1900, puis plus de deux millions à la fin de laPremière Guerre mondiale, alors le tirage le plus élevé au monde[1]. Durant l'entre-deux-guerres, il se positionne nettement à droite et connaît de nouveaux concurrents, les quotidiens du soir. En, le journal, qui avait été transformé pendant l'Occupation par le gouvernement militaire allemand en organe de propagande[1], est alors supprimé et leParisien libéré le remplace dans les kiosques.

Par son histoire,Le Petit Parisien illustre la réalité de la puissance politique de lapresse en France sous la Troisième République.

Historique

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1876-1918 : de la naissance à l'apogée d'un journal

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Les années 1876-1885 : la naissance d'un journal sous laIIIe République

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Le Petit Parisien du 18 mars 1883.

Le Petit Parisien est fondé parLouis Andrieux le, etJules Roche en devient lerédacteur en chef,pour concurrencer le quotidien monarchisteLe Soleil, créé quelques mois auparavant[réf. nécessaire][Lequel ?], et surtout, considéré comme une copie duPetit Journal[2].

Quatresénateurs, tous radicaux et anticléricaux, parmi lesquelsEdmond Adam (dont l'épouse Juliette laissera d'intéressants mémoires), forment le conseil de direction politique. Le journal se présente comme un « journal politique du soir ». Il change plusieurs fois de propriétaires en 1877[1] : il est cédé une première fois àEugène Schnerb le, puis àHector Pessard en juin et enfin acquis parPaul Dalloz en août[1].Jean Dupuy, un provincial d'origine paysanne, parti de rien, qui a fait fortune et plus tard est devenu sénateur, etLucien Claude Lafontaine avancent des fonds auPetit Parisien. Le,Émile Cornuault, ingénieur civil et connaissance de Jean Dupuy, fonde la première société duPetit Parisien : La Société anonyme du journal Le Petit Parisien. Un de ses actionnaires les plus importants estLéon Audbourg, un ingénieur civil également. Jean Dupuy devient le principal commanditaire secret duPetit Parisien avecLouis Paul Piégu comme propriétaire et directeur officiel du journal, à partir du. Le journal a commencé à évoluer vers leradicalisme[1]. Le tirage double passant de 23 000 en à 40 000 en, grâce notamment à la place alors importante accordée aux feuilletons[1].

Charles-Ange Laisant, député, ancienpolytechnicien et ami de Lafontaine, crée une nouvelle société en commandite L. P. Piégu et Cie le1er octobre 1880 et la première est dissoute le même jour[3]. Laisant devient l'associé de Piégu. Dupuy en fait partie également. Cette nouvelle société exploite la publication duPetit Parisien, dont l'imprimerie est située à Paris, au 18rue d'Enghien. L'immeuble du 18 appartient déjà presque entièrement à Jean Dupuy, dont les moyens financiers étaient alors accrus grâce à l'héritage de son beau-père qui venait de mourir.

Laisant et Dupuy veulent alors faire du journal, jusque-là une mauvaise affaire, une entreprise rentable. Avec un capital augmenté et un avenir assuré,Le Petit Parisien est alors en mesure de moderniser son matériel et d'organiser sa vente en province. Il fait plus de place à l'information. N'ayant pas les moyens de passer par l'agenceHavas (qui existe en France depuis 1835), il se dote donc de correspondants àLondres et àAlger.

Le, la société du Petit Parisien lance une revue,La Vie populaire, avec des romans et des nouvelles signésZola,Maupassant,Catulle Mendès etAlphonse Daudet. C'est un hebdomadaire à deuxsous et seize pages, qui connait rapidement le succès. Cette même année,Le Petit Parisien s'attire les foudres de la justice. Sous le pseudonyme de Jean Frollo, Laisant attaque legénéral de Cissey, bonapartiste, qu'il accuse d'avoir une maîtresse à la solde de l'Allemagne. Il en résultera 8 000 francs d'amende pour le journal. Le,une loi donne entière liberté à la presse, tout en la réglementant afin d'éviter des procès qui, en fait, font plus de publicité que de torts aux journaux concernés.Le Petit Parisien profite alors de cette liberté pour lutter contreJules Ferry. Le journal, entièrement ligué contre lui, contribue à sa chute : c'est le fameux gouvernement de 73 jours, le « Grand Ministère », mené parGambetta, qui fait l'objet de railleries au sein duPetit Parisien et dans d'autres journaux. Mais Jean Dupuy admire Jules Ferry, même s'il n'est pas toujours d'accord avec lui, et il n'apprécie pas le ton partisan de ses collaborateurs. De plus, trois amis de jeunesse de Dupuy font partie du gouvernement :Alexandre Ribot,Maurice Rouvier etRené Waldeck-Rousseau. Au milieu des années 1880, le journal s'intéresse plus aux gazettes, aux potins, aux scandales et au scabreux, afin de vendre plus. L'avenir s'annonce bien : le journal dispose alors de 2 800 dépositaires en province et enregistre beaucoup de nouveaux abonnements. L'un des premiers à se soucier du sort des ouvriers en usine, Waldeck-Rousseau fait voter une loi sur les syndicats en 1884. Le journal, subjectivement, en parle longuement. Il ne se fait plus à ce moment-là le champion de l'anticléricalisme. Il ne fait non plus aucune allusion à l'antisémitisme émergeant à cette époque, qu'incarne par exempleL'Antijuif, le journal dePanchioni fondé en 1881 et prélude au livre du journalisteÉdouard Drumont,La France juive.

Les années 1885-1918 : vers la Première Guerre mondiale

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Le Petit Parisien, Supplément littéraire illustré du 29 septembre 1889.
Immeuble de l'ancien siège du Petit parisien rue d'Enghien

Une nouvelle amélioration du matériel d'imprimerie en 1885 permet d'augmenter le tirage à 150 000 exemplaires. Les feuilletons deMaupassant, qui demande une rémunération double de celle deJules Verne, avaient déjà aidé au succès deLa Vie populaire. On rapporte cette anecdote : le plan du parcours à suivre le jour des obsèques deVictor Hugo, inclus dans le journal, augmente aussi son chiffre de vente ce jour-là. Piégu meurt en. La société devient alors Le Petit Parisien, Dupuy etCie, etJean Dupuy en devient le directeur officiel. Le temps de la hargne partisane est révolue. Le but est alors d'informer mieux et plus rapidement. La modernité se fait jour. En 1889, lancement de la formule dominicale,Le Petit Parisien illustré[2].

Jean Dupuy devient sénateur desHautes-Pyrénées le. Un hebdomadaire issu du groupe Dupuy & Cie est lancé le de cette même année :L'Agriculture nouvelle. Le, les actions duPetit Parisien sont cotées à labourse de Paris. Le tirage vient d'atteindre 400 000 exemplaires mais reste encore loin derrièreLe Petit Journal (900 000 exemplaires).

Avec l'affaire Dreyfus, les journauxantisémites se déchainent (et en premier lieuLa Libre Parole d'Édouard Drumont, le).Le Petit Parisien suit d'abord l'opinion générale en titrant le 1er novembre 1894« un crime de haute trahison » puis jusqu'au procès en 1895, il intitulera ses chroniques« le traître Dreyfus ». Ensuite le journal commencera à émettre des doutes sur le déroulement de la procédure judiciaire et se contentera de titres plus neutres comme« l'ex-capitaine Dreyfus » à partir des nouveaux rebondissements de l'affaire en 1897. Pendant toute la période de l'affaire Dreyfus, le journal choisit délibérément de ne pas prendre parti mais veut rendre compte minutieusement de la procédure judiciaire et des flous juridiques qui l'entourent.Le Petit Parisien critique ouvertement le principe de huis clos, le principe de révision, le rôle des juges et le peu d'éléments dans le dossier. À partir de 1899[4], Jean Dupuy dénonce les manipulations politiques, par exemple dans un article du 11 septembre 1899 :« (...) L'affaire Dreyfus sert de drapeau à des ambitions et des haines politiques ». Il milite désormais pour le droit de grâce d'Alfred Dreyfus[5] et ensuite pour une seconde révision du procès qui n'aboutira qu'en 1906.

Entretemps, en 1895, les locaux du journal s'étendent du 18 au 20 de la rue d'Enghien. Dupuy devientministre de l'Agriculture le.

En 1900,Le Petit Parisien dépasseLe Petit Journal avec 1 million d'exemplaires vendus par jour. Dupuy est réélu sénateur le. En 1901, le journal fait 6 pages et coûte toujours 5 centimes. Le, le journal atteint 1 103 195 exemplaires.

Lors desélections législatives de 1902,Le Petit Parisien est favorable àAdolphe Carnot, frère deSadi Carnot, le président de la République assassiné le, et à sonAlliance républicaine démocratique, ni socialiste, ni radicale, mais plutôt modérée.Pierre Dupuy, fils de Jean, est candidat dans l'arrondissement de Blaye enGironde. Il est élu au premier tour, et fait partie du groupe deGauche démocratique, dont il est le secrétaire jusqu'en 1906.

Jean Dupuy envoie son filsPaul étudier le marché et l'industrie de la presse auxÉtats-Unis : il y découvre des machines modernes. Jean Dupuy est ainsi le premier à adosser à un journal sa propre papeterie en 1904, usine de fabrication de papier qui devient officiellement en 1917 la sociétéPapeterie de la Seine, dite aussiPapeterie du Petit Parisien[6],[7]. Propriété du groupe multinational papetierSmurfit Kappa, la papeterie, située àNanterre, ferme en 2011[8].

« Le plus fort tirage des journaux du monde entier » : c'est ce que le journal annonce dans son sous-titre du 18 avril 1912.

À partir du,Le Petit Parisien paraît avec un sous-titre : « Le plus fort tirage des journaux du monde entier ». En, un supplément dominical est lancé,Nos loisirs, puis en 1910, en partenariat avecFélix Juven, c'estLe Miroir qui vient s'ajouter, ciblant ainsi de plus en plus les lecteurs de fin de semaine à coup d'éditions illustrés, notamment à partir de clichés photographiques.

L’épisode de 45 jours dela crue de la Seine amène pour la première fois en, des photographies qui documentent les reportages. Les photos sont de qualité médiocre mais les textes sont riches en détails de toutes sortes. Le supplément littéraire illustré du comporte exceptionnellement 12 pages[9].

Le journal milite depuis le début pour la séparation de l'Église et de l'État,séparation qui interviendra en 1905. Le journal contribue, en 1913, avec Jean Dupuy, à faire accepter un projet de loi controversé : l'allongement de la durée duservice militaire à trois ans, votée le et ratifiée le.

Le,Élie-Joseph Bois, 36 ans, devient rédacteur en chef du journal. Il y fait plus de place au sport et à l'actualité internationale. Une rubrique cinéma est créée. Apparaissent aussi des chroniques signées par de grands écrivains telAnatole France.

Au cours de laPremière Guerre mondiale, la société du journal créeLe Poilu du Petit Parisien, un bulletin avec des nouvelles des uns et des autres, des petites histoires amusantes. C'est une sorte de lettre collective pour les combattants de la rue d'Enghien. Fin 1916, le tirage duPetit Parisien dépasse les 2 millions d'exemplaires. Le lendemain de la Victoire (), le journal dépasse les 3 millions d'exemplaires.

L'équipe du Petit Parisien en 1910

En 1917,Paul Dupuy rachète àPierre Lafitte le quotidienExcelsior, puis fonde la sociétéExcelsior Publications, faisant partie de la holding de presse contrôlée par la famille Dupuy.

1919-1944 : de l'apogée au déshonneur

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Les années 1919-1936 : un journal qui se diversifie

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En 1919,Le Petit Parisien donne son avis sur lebolchevisme : le, le journalisteClaude Anet écrit « Bolchévisme et tsarisme, c'est tout un ». En résumé,Lénine remplace letsar, mais ce n'est pas mieux. Le, jour du premier anniversaire de l'Armistice, commence alors, au sein du personnel des journaux, une grève qui durera 3 semaines. Les ouvriers imprimeurs réclament une augmentation de salaire de cinq francs par jour. LaPresse de Paris, imprimée rue d'Enghien, est le seul journal à paraître.

Le,Jean Dupuy meurt. L'évènement est d'importance : le président de la RépubliquePoincaré assiste aux obsèques etClemenceau envoie un télégramme. C'est dire l'influence des Dupuy et du journal, comme de la presse en général, en France à cette époque. Ses deux fils, Pierre et Paul, restent les gérants statutaires. Paul Dupuy dirige alorsLa Science et La Vie (l'actuelScience et Vie), une revue de la société du Petit Parisien. Il succède à son père aux commandes du journal. Pierre en est le codirecteur.

Paul Deschanel est élu président de la République le, en battant Clemenceau. Le journal évoquera les moments de démence du président Deschanel, retrouvé dans la nuit du pieds nus et en pyjama sur une voie ferrée. Le journal exprime aussi à cette période sa révulsion pour le bolchévisme.

À partir de 1921, sous l’impulsion des rédacteurs en chef, Léon Touchard puis Élie Bois, l'aspect duPetit Parisien se modernise. Il se met aux grands reportages internationaux accompagnés de photos et signés parLouis Roubaud,Albert Londres ouHenri Béraud, par exemple le reportage de ce dernier sur l'indépendance de laRépublique irlandaise en 1920, ou les vingt-sept reportages d'Albert Londres sur la situation des Juifs en Europe en 1930, réunis ensuite sous le titreLe Juif errant est arrivé. Le journal annonce la mort de Lénine le, année également de l'élection deGaston Doumergue à l'Élysée.

Paul Dupuy s’intéresse aussi à laradiodiffusion et lancele Poste du Petit Parisien le, la radio du quotidien éponyme dont les studios et l’antenne sont installés dans l’immeuble du journal, rue d’Enghien.Maurice Bourdet en est le rédacteur en chef duJournal parlé.

Paul Dupuy meurt d'unefièvre typhoïde contractée lors d'un voyage enAfrique du Nord, le. Son frère Pierre reste seul aux commandes. Il crée en 1928 la Société du Petit Parisien et d'éditions Pierre Dupuy et Cie (SPPE), unesociété en commandite par actions dont il le seul gérant statutaire alors que la majorité du capital de cette firme est contrôlée par les héritiers de son frère (sa veuve, ses deux fils et sa fille)[10],[11],[12].

Le Petit Parisien s'intéresse aussi au cinéma et à latélévision, alors dans ses balbutiements. Le, Pierre Dupuy rencontre une première foisMussolini, qui l'impressionne mais dont il se méfie.Il souhaite que cette entrevue ne soit pas ébruitée[réf. nécessaire], et glisse politiquement vers ladroite avec unanticommunisme de plus en plus virulent[1]. En 1932, on enregistre une baisse sensible du tirage du journal, qui se poursuit les années suivantes : est-ce du fait de son nouveau positionnement ou bien encore de la concurrence deParis-Soir deJean Prouvost[1] ?

Le journal intervieweGandhi grâce à la journalisteAndrée Viollis. Lors de l'accession d'Hitler au pouvoir en Allemagne le, le journal se montre au départ assez neutre. Mais en mai, il commence à s'en méfier et dénonce son caractère dangereux. Le, un article de Lucien Bourgès est titré « Mais où va l'Allemagne ? ».

Concernant Mussolini, la méfiance est moindre,Pierre Dupuy est l'artisan d'un rapprochement franco-italien, et est reçu « chaleureusement » par Mussolini, selonLe Nouveau Cri du. Le, Dupuy est même nommé grand officier de l'Ordre de la Couronne d'Italie et écrit une lettre de remerciement à Mussolini.

Le Petit Parisien couvre largement tous les évènements de l'époque. En 1934, il envoieElla Maillart auMandchoukouo, nouvel État fondé par les Japonais en 1932. S'il critique l'« organisation » et la « désinformation » desJeux olympiques de Berlin, il reste relativement neutre. Il couvre également laguerre d'Espagne, de à, l'instauration descongés payés en 1936. Ainsi le, le journal décrit-il Paris comme déserte, exception faite des touristes étrangers. Il parle également du scandale royal en Angleterre avec l'abdication d'Édouard VIII qui souhaite se marier avec une divorcée. C'est cette année-là également que le journal commence à comprendre son erreur vis-à-vis de Mussolini.

En 1937, le prix du journal est augmenté, suivant ainsi le coût du prix du papier, ce qui fait craindre à Pierre Dupuy un impact négatif sur les ventes.

Les années 1939-1957 : guerre, déshonneur et volonté de réhabilitation

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Le Petit Parisien,.

En 1938, le journal soutient lesaccords de Munich signés entreChamberlain,Daladier, Mussolini et Hitler.

Le,Lucien Bourgès couvre la mort du papePie XI et la nomination dePie XII.

À partir de1939, le rôle politique duPetit Parisien et de la presse en général s'estompe. Le journal informe, simplement. Mais les ventes baissent. Les grandes heures du journal semblent passées.Le Petit Parisien connaît alors des moments difficiles, avec des tensions au sein de la rédaction. Élie-Joseph Bois est attaqué au conseil de surveillance. Il a le soutien de Pierre Dupuy, malgré des divergences entre les deux hommes.

Le,Le Petit Parisien, le « vrai », celui des Dupuy, est imprimé pour la dernière fois à Paris. Depuis le, il ne paraît plus que sur deux, voire une seule feuille. Ce dernier numéro titre « L'Italie déclare la guerre à la France. On s'y attendait ». Dans la journée du 11, le journal plie bagages, et va, pour moitié àRennes, pour autre moitié àBordeaux, tiré sur les presses deLa France de Bordeaux. Aucun exemplaire ne semble avoir été imprimé avant le. Élie-Joseph Bois, ravagé par la demande d'armistice, démissionne ou est poussé à la démission et part pour Londres le[13]. Il y meurt en 1941[14]. Dupuy estime quant à lui ne pas pouvoir quitter la France[réf. nécessaire].

Le, le dernier numéro paraît à Bordeaux. Le journal quitte Bordeaux. Jean Dupuy, fils de feu Paul Dupuy, co-directeur depuis 1939, paraît plus pro-allemand que pro-alliés. Son oncle le renvoie publiquement[15]. Son neveu aurait voulu prendre le contrôle du journal en l'accusant d'avoir soutenu une équipe (menée par Élie-Joseph Bois) « belliciste » avant la guerre[16]. Entre-temps,Pierre Laval annonce à Charles Maurice qu'il est disposé à laisser imprimerLe Petit Parisien dans les ateliers de son journal,Le Moniteur, àClermont-Ferrand. Pierre Dupuy accepte à contrecœur[réf. nécessaire]. Puis, dès le, on demande à Pierre Dupuy de faire revenir son journal à Paris et de collaborer. Mais Dupuy refuse. De plus, paraître àAurillac, Clermont etLyon lui suffit[réf. nécessaire]. Mais le personnel s'agite, croyant ne pas être payé au mois d'août à cause des problèmes intérieurs et du manque d'argent. Le, Dupuy justifie dans un rare éditorial sa position antérieure concernant Mussolini et dénonce le refus par les gouvernements successifs, notamment ceux du Front populaire, de l'alliance avec l'Italie, les carences militaires de la France et les mensonges de la propagande au temps de la « drôle de guerre ». La défaite et l'armistice imposent selon lui une« cohabitation très complexe et très difficile » avec les Allemands,« à aménager au mieux dans un esprit de collaboration loyale ». Il se dit convaincu que l'Europe continentale ne pourra pas s'organiser après la guerre« sans le führer-chancelier Hitler, ce maitre diplomate, ce formidable organisateur de guerre totale » et s'interroge : sera-t-il« le fondateur d'un organisme européen stable et peut-être définitif parce que bien équilibré dans toutes ses parties et satisfaisant pour tous les peuples et nations qui le composeront ? »[17]. Cet éditorial entraine une réponse d'Élie-Joseph Bois, publiée dans un journal au Royaume-Uni. Selon lui, lePetit Parisien est devenu le« Petit Berlinois »[13]. En faisant un sondage auprès de son personnel, Pierre Dupuy se rend compte que celui-ci souhaite rentrer à Paris[réf. nécessaire]. Le retour à Paris est annoncé le en « une » du journal[18] et se fait finalement le[19]. La « collaboration littéraire » de plusieurs auteurs est annoncée :Sacha Guitry,Pierre Benoit,Colette,Abel Bonnard,Claude Farrère,Drieu La Rochelle, etc.[19]. Marcel Lemonon, directeur administratif de la société du Petit Parisien, est désigné également directeur du journal[20] et Jean Edmond Decharme, ancien reporteur au Poste Parisien et chef de Cabinet d'Adrien Marquet, devient rédacteur en chef[21].Gilbert Cesbron est responsable du service des informations et de la propagande du journal.

Le Petit Parisien se déclare « pour leMaréchal »,comme beaucoup à l'époque, pour pouvoir survivre, par défaitisme et par lâcheté, plus que par réelle conviction, selon la fille de Pierre Dupuy, Micheline Dupuy[22].[réf. nécessaire] Mais Pierre Dupuy, lui, n'a pas regagné Paris. Les Allemands lui demandent de revenir et de vendre le journal àMaurice Bunau-Varilla, patron d'un journal concurrent,Le Matin. Dupuy rentre à Paris, mais refuse leur proposition. Les Allemands et les autorités françaises accusent alorsLe Petit Parisien d'être sous « influence juive », du fait des origines de l'épouse de Paul Dupuy, Helen, qui s'empresse de faire parvenir des papiers d'Amérique où elle s'est réfugiée prouvant le contraire.

Dupuy cherche le moyen de sauverLe Petit Parisien[réf. nécessaire]. En acceptant de refaire paraître le journal à Paris, il ne sait pas encore qu'il causera la mort de celui-ci et le déshonneur de sa famille. De plus, il écrit àMussolini le, le suppliant de l'aider en intervenant auprès d'Hitler, ce qui ne donnera rien. Il lui rappelle ses entrevues entre 1930 et 1936 et se désole que le gouvernement allemand« parait ne pas croire à la sincérité de (ses) déclarations collaboratrices ». Cette lettre, révélée par la presse en 1948[23],[16], sera utilisée contre lui en 1949 lors de son procès pour faits de collaboration. Dupuy se justifiera plus tard de cette lettre dans une note, note qui, si elle « n'excuse pas, explique beaucoup de choses »[24].

Le, Pierre Dupuy est congédié et les locaux du journal sont confisqués par les Allemands.Le Petit Parisien continue de paraître et devient un journal de propagande allemande, géré par d'autres journalistes, venus de différents journaux :Jacques Roujon, directeur général,Claude Jeantet etAndré Algarron[25]. Le colonelMichel Alerme est l'administrateur-gérant. Son tirage est encore de 505 000 exemplaires en[26]. On « conseille » à Dupuy de faire une cure àVichy ; en somme on l'écarte. Il accepte, mais ne désespère pas de faire renaître le journal, plus tard, sous un autre nom, celui-ci étant désormais synonyme de honte. Son fils, Francis Dupuy, entre dans la Résistance en 1942. Cette même année, Pierre Dupuy est convoqué afin de donner son accord sur le fait de céderLe Petit Parisien aux Allemands même après la guerre (qu'ils pensent alors encore gagner), mais Dupuy refuse. Il quitte Vichy en 1943 et s’installe àNice, alors enzone d’occupation italienne. Quand Nice est occupée par les Allemands, il retourne à Vichy, où il avait pris ses habitudes et des amis. Il y reste jusqu’au, date de son retour à Paris.

Le, tous[Qui ?] voient partir avec joie les gérants et les collaborateurs du « Petit Parisien collabo ». Ils[Qui ?] espèrent faire renaître le journal, mais le, les nouvelles autorités gouvernementales installentL’Humanité etLe Parisien libéré (actuelLe Parisien) dans les locaux de larue d’Enghien. On demande à Francis Dupuy de quitter les lieux. Malgré les efforts de celui-ci pour réhabiliter le journal, rien n'y fait :Le Parisien libéré prend la place vacante laissée par lePetit Parisien. Le, desFFI veulent arrêter « ce collabo de Pierre Dupuy qui avait dirigé cet affreuxPetit Parisien pendant l'Occupation. » Son fils, Francis Dupuy, obtient sur le moment des excuses pour son père[réf. nécessaire], mais c'est trop tard : Pierre Dupuy est inculpé pour faits decollaboration.

La Société du Petit Parisien est alors dévolue à laSociété nationale des entreprises de presse (SNEP), société qui a été créée en mai 1946 dans le but de gérer les biens des entreprises de presse et d’informations qui ont été placés en gérance sous la tutelle du gouvernement[1].

Le procès de Pierre Dupuy et duPetit Parisien s’ouvre tardivement en décembre 1949 devant lacour de justice de laSeine. Mais le procès est renvoyé. Dupuy est alors malade, atteint par unzona ophtalmique avec des lésions qui lui défigurent le visage et l’empêchent de hocher la tête. Ses anciens salariés au journal prennent sa défense. De nouveaux témoignages en sa faveur arrivent, bien que certaines personnes se volatilisent[réf. nécessaire]. De nouveaux documents expliquent aussi le renvoi. Il est acquitté le par un tribunal militaire, qui a remplacé la cour de justice. Sa société est aussi acquittée[27]. Mais il lui faut attendre le pour redevenir le propriétaire du titreLe Petit Parisien. Dupuy essaie alors de faire reparaître le journal, mais il trop tard. Le nom duPetit Parisien est sali et leParisien libéré a fait sa place parmi les lecteurs. En 1957, les neveux de Pierre Dupuy revendent la Société du Petit Parisien àMarcel Boussac[1], qui la revend trois ans plus tard, en 1960, àÉmilien Amaury, propriétaire-fondateur duParisien libéré et du futurParisien[1],[28].

Durant l'escapade duParti populaire français et de son chef,Jacques Doriot, lePetit Parisien fut également le nom du journal du parti réfugié en Allemagne. Il parut durant tout l'hiver 1944-1945, étant imprimé àConstance : il fut donc lu par tous les proches de Pétain en exil, mais aussi dans les Stalags par les prisonniers français.

Disparition duPetit Parisien

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Le Petit Parisien aura été l'un des journaux les plus importants et les plus puissants de laTroisième République. Il est une démonstration frappante du mélange des genres entre politique et journalisme, avec le rôle deJean Dupuy, à la fois propriétaire de journal, puis d'ungroupe de presse, et homme politique. Ce journal est resté dans les mémoires comme l'image d'une certaine versatilité journalistique, changeant d'opinion politique au fil des modes même s'il est resté principalement à gauche. Malgré l'acquittement dePierre Dupuy, la réputation et le nom du journal sont salis sous l'Occupation.Le Petit Parisien, malgré une tentative de relance ne pourra s'en relever et disparaît.Le Parisien libéré, avec d'autres journaux issus ou reparus après la Libération, telL'Humanité, prendront alors la place laissée vacante.

Organisation

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Dirigeants

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Directeurs
Rédacteurs en chef
Illustrateurs récurrents identifiés[29],[2]

Groupe de presse Le Petit Parisien

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Après 1888, la famille Dupuy passe à la tête d'un important groupe de presse appelé « Les éditions du Petit Parisien » qui développent de nombreux produits dérivés, et dont le principal concurrent est le groupe formé autour duPetit Journal. Constitué enholding, ses ramifications donnent la mesure et l'étendue de son développement sur le marché très concentré de la presse et des médias en France avant 1940[30] :

Notes et références

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  1. abcdefghijkl etmFonds du Petit Parisien, Archives nationales.
  2. ab etcGérard Solo,Plus de 5000 illustrateurs de presse, Vichy, AEDIS, 2004,p. 667-668.
  3. Archives commerciales de la France : journal hebdomadaire,(lire en ligne), Page 1346
  4. Jean Dupuy, « Le Petit Parisien du 20 aout 1899 », surGallica,(consulté le)
  5. Jean Dupuy, « Le Petit Parisien du 21 septembre 1899 », surGallica,(consulté le)
  6. Papeteries de la Seine, Nanterre
  7. Bulletin des annonces légales obligatoires à la charge des sociétés financières, 13 mars 1943
  8. « Les salariés des Papeteries de la Seine trouvent portes closes », surLe Parisien,
  9. « Crue de Janvier 1910 dans la presse (Le Petit Parisien) », surlefildutemps.free.fr(consulté le)
  10. Gavroche, 26 mai 1948
  11. Francine Amaury,Histoire du plus grand quotidien de la IIIe République, "Le Petit Parisien". 1, La société du "Petit Parisien" : entreprise de presse, d'éditions et de messageries, PUF, 1972
  12. Annuaire Desfossés, 1937
  13. a etb« Une réponse au Petit Parisien »,France, 31 août 1940 (Lettre d'Élie-Joseph Bois)
  14. « Elie-J. Bois est mort »,France, 28 avril 1941
  15. Le Petit Parisien, 25 juillet 1940
  16. a etb« Le dossier du Petit Parisien »,Gavroche, 26 mai 1948,p. 4
  17. Pierre Dupuy, « Hier, aujourd'hui, demain »,Le Petit Parisien, 24 août 1940
  18. « Le Petit Parisien rentre à Paris »,Le Petit Parisien, 29 septembre 1940
  19. a etb« Voici le Petit Parisien »,Le Petit Parisien, 8 octobre 1940
  20. « Avis »,Le Figaro, 2 octobre 1940
  21. HubertBonin et FrançoiseTaliano-des Garets,Adrien Marquet : les dérives d'une ambition, Bordeaux, Paris, Vichy, 1924-1955, Bordeaux, Confluences,, 383 p.(ISBN 978-2-35527-005-5,OCLC 173162717,lire en ligne)
  22. Dans le livreLe Petit Parisien, 1989, éditions Plon, Paris
  23. « Le dossier du Petit Parisien et ouvert ! »,Le Populaire, 27 mai 1948 (Extraits de la lettre)
  24. Cité par Micheline Dupuy.
  25. Christian Delporte,Les Journalistes en France (1880-1950). Naissance et construction d’une profession, Éditions du Seuil, coll. « XXe siècle », 1999,p. 328
  26. D'après les Archives de la Préfecture de police, citées par Pascal Ory, Les collaborateurs 1940-1945, Points Histoire, Seuil, 1976,p. 283.
  27. « La société du Petit Parisien acquittée par le tribunal militaire »,Le Monde, 12 juillet 1951
  28. Ce qui explique que l’on puisse acheter, aujourd’hui, en ligne, des archives duPetit Parisien sur le site du journalLe Parisien.
  29. [PDF] Justine Trocherie,« Seconde partie des annexes du Mémoire de Master portant sur les usages des images dans les Suppléments illustrés du Petit Journal et du Petit Parisien », Lyon, ENSSIB, décembre 2018.
  30. Jean-Pierre Bacot,La Presse illustrée auXIXe siècle : une histoire oubliée, Limoges, Presses universitaires de Limoges, 2005,p. 162.
  31. Notice du Catalogue général, BNF, en ligne.
  32. Notice du Catalogue général, BNF, périodiques.

Voir aussi

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Bibliographie

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Sources primaires :

  • Les papiers du journal sont conservés auxArchives nationales sous la cote 11 AR.
  • Le Petit Parisien sous l'occupation allemande, Paris, Fédération de la presse clandestine, 1950, 31 p. (Lire le début en ligne).

Sources secondaires :

Articles connexes

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Liens externes

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