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| Le Monde diplomatique | |
Logo du Monde diplomatique. | |
| Pays | |
|---|---|
| Langue | Français |
| Périodicité | Mensuelle |
| Format | Berlinois |
| Genre | Généraliste |
| Prix au numéro | 5,90 € |
| Diffusion | 176 208ex. (2021, |
| Fondateur | Hubert Beuve-Méry |
| Date de fondation | (71 ans) |
| Ville d’édition | Paris |
| Propriétaire | Le Monde SA(51 %) Amis du Monde diplomatique Association Gunter Holzmann(ensemble du personnel) |
| Directeur de la rédaction | Benoît Bréville |
| Rédacteur en chef | Akram Belkaïd |
| ISSN | 0026-9395 |
| Site web | monde-diplomatique.fr |
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Le Monde diplomatique, surnommé le « Diplo »[2], est unjournal mensuelfrançais fondé en parHubert Beuve-Méry comme supplément au quotidienLe Monde.
À ses débuts il est destiné aux« cerclesdiplomatiques et aux grandesorganisations internationales », créé sur l’initiative deFrançois Honti, journaliste et ancien consul de Hongrie à Genève dans l'immédiataprès-guerre.
À partir de 1973, sous la direction deClaude Julien, la ligne éditoriale duMonde diplomatique tend vers l'altermondialisme[3] et lacritique du libéralisme économique[4], publiant« autant de journalistes que d’universitaires, d’écrivains et de chercheurs »[5].
C’est aujourd’hui unefiliale duGroupe Le Monde dont ce dernier détient 51 % de son capital, mais il est édité par une rédaction et une société distinctes de celles du journalLe Monde[6].Le Monde diplomatique est connu pour maintenir ses distances avec leGroupe Le Monde[7].
En 2021, il compte34 éditions internationales (25 imprimées et 9 uniquement numériques) en24 langues tirées à environ 2,4 millions d'exemplaires[8]. À ce titre,Le Monde diplomatique est le mensuel français dont les articles sont les plus diffusés dans le monde[9].
En 2019, en France, la diffusion totale moyenne du journal est de 170 507 exemplaires[10]. En, le mensuel compte 123 273 abonnés[1].
Autrefois simple supplément du quotidien, le « Diplo » a acquis progressivement son autonomie. À la suite de l'accession à la direction duMonde deJean-Marie Colombani, il en devient en 1996 unefiliale à hauteur de 51 %[11].
Le reste du capital est détenu par l'association desAmis du Monde diplomatique représentant les lecteurs (25 %) et par l'équipe rédactionnelle du journal (24 %) regroupée au sein de l'Association Günter Holzmann, du nom d'un généreux donateur qui permit le lancement de cette opération. Ensemble, ces parts sont supérieures à la minorité de blocage (33,34 %) et confèrent au journal une relative indépendance politique vis-à-vis du groupeLe Monde. Par exemple, le directeur de la publication n'est éligible que sur proposition du personnel du journal.
Bien que l'indépendance économique duMonde diplomatique vis-à-vis du groupeLe Monde soit limitée, la ligne éditoriale du journal est devenue largement autonome vis-à-vis de celle du quotidien depuis l'arrivée deClaude Julien à la direction de la rédaction en 1973. Par ailleurs, le « Diplo » affirme préserver sa ligne éditoriale face aux pressions des annonceurs en limitant la part de ses revenus générée par lapublicité. De fait, la part de revenus provenant de la publicité est limitée à 5 %, chiffre largement inférieur à la moyenne de la presse française, qui tire entre 40 et 50 % de son chiffre d’affaires de la publicité[12].
Une équipe de neuf journalistes permanents (en 2006) assure la rédaction d'une petite partie des articles, la majorité étant écrite par des journalistes indépendants ou desintellectuels (universitaires, écrivains) d'origines et de nationalités variées.
À partir de 1989 l'impression sur les nouvelles rotatives duMonde àIvry et le passage auformat berlinois ont permis d'introduire la couleur. À l'initiative deClaude Julien, le mensuel a dès lors illustré ses articles de reproductions d'œuvres d'art contemporaines, longtemps choisies par Solange Brand. LeLe Monde diplomatique est le premier journal français à avoir une édition en ligne. Hébergé par le Cyberport de l’INA, il propose alors les articles de l’année passée[13]. Depuis le siège du journal se trouve auno 1,avenue Stéphen-Pichon dans le13e arrondissement de Paris[14].
Le « Diplo » est présent au capital des éditions Cybermonde (33 % de l'édition en Espagne) etLe Monde diplomatique éditions arabes.
Il a pour principe professionnel derecouper ses informations. Ainsi la première page intérieure du mensuel comporte quelquefois la rectification d'errata. Cette page accueille la rubrique "Courrier" des lecteurs contestant ou précisant un article antérieurement publié.
Le journal ne bénéficie que peu des aides publiques à la presse. En 2012 il se situe au178e rang des titres les plus soutenus par l’État, ayant reçu 188 339 euros. Alors que, selon laCour des comptes, les aides publiques représentent entre 7,5 % et 11 % du chiffre d’affaires global des éditeurs, dans le cas duMonde diplomatique cette proportion tombe à 2 %[15].
Le directoire est composé deBenoît Bréville (président du directoire et directeur de la rédaction), de Vincent Caron, dePierre Rimbert et d'Anne-Cécile Robert.
La composition de la rédaction est de même présentée dans l'ours duMonde diplomatique[16].
Parmi les anciens membres notables du journal, on peut citerIgnacio Ramonet,Philippe Rekacewicz,Bernard Cassen,Mona Chollet,Serge Halimi,Dominique Vidal etAlain Gresh.
Les six directeurs successifs duMonde diplomatique sont[17] :
Cette section ne s'appuie pas, ou pas assez, sur dessources secondaires ou tertiaires indépendantes du sujet. Le texte peut contenir des analyses inexactes ou inédites de sources primaires.
Pour l'améliorer,ajoutez-en, ou placez des modèles{{Source secondaire souhaitée}} ou{{Source secondaire nécessaire}} sur les passages mal sourcés.(août 2024)
LeMonde diplomatique traite d'une grande variété de sujets :
La ligne éditoriale du journal, en raison de son caractère engagé en faveur d'une gauche de rupture avec le capitalisme, lui vaut de virulentes critiques.Certains détracteurs lui reprochent, par exemple, des positions qualifiées de « propalestiniennes » et d'« antisémites », ou encore des articles jugés favorables àFidel Castro ouHugo Chávez. Mais, à l'opposé, l'AméricainEdward Herman qualifieLe Monde diplomatique de « médiadissident » et le considère comme « probablement le meilleur journal au monde »[34].
En,Le Figaro désigne leMonde diplomatique comme la matrice idéologique du mouvement de contestation sociale et politiqueNuit debout[35].
D'aprèsLe Monde, Le Monde diplomatique « prône un journalisme de temps long, quand une majorité des médias concentrent leur énergie sur leur flux d’information[4]. »
L'intersection des journalistes d'Acrimed et de ceux du Monde Diplomatique n'est pas vide (Pauline Perrenot, David Garcia, Julien Salingue ...).
Jadis tenant d'une ligne éditorialetiers-mondiste, caractérisée dans les années 1960 par l'intérêt porté aux nouveaux États nés de ladécolonisation, le journal se veut critique de toutimpérialisme, entre autresaméricain. Depuis la fin de laGuerre froide, le journal s'est rapproché du mouvementalter-mondialiste, se faisant l'un des hérauts de la critique de lamondialisation « néo-libérale ». Il a ainsi soutenu la lutte deszapatistes, mouvement de guérilla mexicaine s'étant soulevé le, le jour même de l'entrée en vigueur de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), entre autres en publiant des articles dusous-commandant Marcos[36].
L'éditorial célèbre d'Ignacio Ramonet, publié en 1995, a ainsi mis en circulation le terme de « pensée unique » pour critiquer le dogmenéolibéral[37].Ainsi,Ignacio Ramonet pouvait écrire :
La rédaction a pris une part active dans l'émergence, en France, du mouvementaltermondialiste. Ainsi, c'est à la suite de la parution d'un éditorial écrit par Ignacio Ramonet en que fut créée l'associationATTAC[39]. Le journal a relayé des campagnes d'ATTAC (par exemple contre lesparadis fiscaux et lesecret bancaire[40]). Il est également à l'initiative et membre fondateur de l'Observatoire français des médias, créé à la suite duForum social mondial dePorto Alegre en 2002. Adepte des grandes enquêtes, le journal s'est montré très critique envers lesnouvelles stratégies boursières sacrifiant l'emploi à la rentabilité et leThéorème de Schmidt voulant que l'emploi dépende de la rentabilité des entreprises.
Le Monde diplomatique entretient un rapport ambigu avec la philosophie deToni Negri etMichael Hardt et leur concept « d'Empire » néolibéral qui englobe non seulement les États-Unis ou laTriade (États-Unis, Union européenne, Japon) mais aussi l'ensemble desinstitutions internationales (FMI,Banque mondiale,OMC, etc.). Si le philosophe de la Gauche radicale italienne a pu présenter sa pensée dans les colonnes du Diplo[41] et a été invité à prendre la parole à l'occasion de la célébration des 50 ans du journal[42], il a été critiqué parAndré Bellon au nom de la défense des États comme « expression de la souveraineté populaire »[43].Le Monde diplomatique publie aussi régulièrement des articles critiquant l'oligarchie française ou l'« hyperbourgeoisie » mondiale[44]. Certains articles dénoncent un (supposé) manque d'empressement de laCOB (Commission des opérations de bourse) à signaler à la justice les opérations douteuses[45], ou bien les façons multiples qu'ont certains milliardaires (dontFrançois Pinault[45]) d'éviter de payer l'impôt sur le revenu.
C'est dans son édition de, dans un article deFrédéric Lordon, qu'est née l'idée d'un impôt innovant appeléSLAM[46].
Par ailleurs la rédaction du Diplo et l'association des lecteurs du journal ont activement participé à la création desRencontres déconnomiques d'Aix-en-Provence qui rassemblent depuis 2012, annuellement et dans un esprit clairement satirique, les économistes s'opposant au néo-libéralisme. Un article de Renaud Lambert, publié dansLe Monde diplomatique de[47] dénonçant les liens entre économistes néo-libéraux et groupes bancaires fut d'ailleurs un des éléments déclencheurs de la création desRencontres déconnomiques[48].
La ligne anti-impérialisme américain se développe tout naturellement en Amérique du Sud, champ privilégié de l'influence des États-Unis. Le journal défendFidel Castro etHugo Chávez, quitte à prêter le flanc à une critique l'accusant de complaisance excessive. Le journal désapprouve les violations des droits humains à Cuba, mais il les relativise (par rapport à d'autres pays), les explique et les contextualise sous l'effet des pressions américaines et du « blocus »[49] américain sur Cuba[50].
Philippe Val, rédacteur en chef deCharlie Hebdo, accuse la rédaction duMonde diplomatique, etIgnacio Ramonet en particulier, d'une amitié avec les dirigeantsFidel Castro etHugo Chávez[51].Bernard-Henri Lévy dénonce lui aussi une position qui serait, selon lui, modérée vis-à-vis du régime communiste de Fidel Castro àCuba[52].
Au sujet de ces accusations, Ignacio Ramonet dénonce un « anticastrisme primaire » et répond en :
Il est par ailleurs arrivé à plusieurs reprises auMonde diplomatique de critiquer la politique cubaine[54].
Le journal critique la « pression sécuritaire », notamment celle qui, en France, pèse sur les « jeunes issus de l'immigration »[55], et plus généralement celle qui dans le monde, au motif de l'antiterrorisme, fut occasionnée par lesattentats du 11 septembre 2001[56].
Le mensuel se veut engagé dans la lutte contre lerévisionnisme historique, notamment pour rappeler les réalités dugénocide des juifs européens, les massacres ou déshumanisations liés aucolonialisme (massacre du 17 octobre 1961), dénoncer leszoos humains[57] ou la façon dont l'État français gère lesarchives[58]. L'historiennemarxisteAnnie Lacroix-Riz y rédige quelques articles, mais surtout des comptes-rendus de lecture pour la section « Les livres du mois »[59].
Au sujet duconflit israélo-palestinien, leMonde diplomatique a adopté une ligne très critique à l'égard de la politique de l'État d'Israël. En particulier, le journal reproche à ce dernier de ne pas avoir respecté les différentes résolutions duConseil de sécurité et de l'Assemblée générale de l'ONU depuis1947 ainsi que sa politique depeuplement desterritoires palestiniens occupés.
Il ouvre régulièrement ses colonnes à des personnalités pro-palestiniennes en faveur du droit international, comme le journalisteMichel Warschawski, la cinéasteSimone Bitton, le médecin et ancien président deMédecins sans frontièresRony Brauman, le journalisteUri Avnery et l'historienpost-sionisteIlan Pappé. LeMonde diplomatique donne également la parole à plusieurs tendances de la gauche israélienne :Amram Mitzna ouYossi Beilin duParti travailliste israélien mais aussi à des intellectuels palestiniens :Edward Saïd,Mahmoud Darwich ouFayçal Husseini.
Une étude de Samuel Ghiles-Meilhac, parue en 2006, retrace l'histoire duMonde diplomatique et de ses prises de position, en particulier à l'égard du Moyen-Orient[60]. Samuel Ghiles-Meilhac rappelle qu’en 1954 le « Journal des cercles consulaires et diplomatiques », mensuel au service des diplomates, était favorable àIsraël, de même que leministère des Affaires étrangères. Mais tout comme ce dernier après laguerre des Six Jours, le journal a changé après 1967. Sous la direction deClaude Julien il est devenu, selon Samuel Ghiles-Meilhac, un journal de la gauche radicale,« se revendiquant engagé et militant, caution intellectuelle de la gauche tiers-mondiste, élément central du mouvement français de solidarité avec les Palestiniens ». D'après Samuel Ghiles-Meilhac, beaucoup de collaborateurs du journal sont engagés dans le soutien de la cause palestinienne et en faveur du droit international :Amnon Kapeliouk,Joseph Algazy,Michel Warschawski,Samir Kassir,Éric Rouleau,Edward Saïd,Étienne Balibar,Alain Gresh,Dominique Vidal etSerge Halimi.
La position duMonde diplomatique sur leconflit israélo-palestinien est vue parAlexandre del Valle comme une accusation à l'égard d'Israël[61] d'être l'unique responsable des problèmes d'une paix qui tarde à venir. L'auteur fait le reproche au journal de partager les vues propalestiniennes et pour les résolutions de l'Onu d'un certain nombre de personnalités qui interviennent régulièrement dans ses colonnes.
Au sujet du sionisme,Alain Finkielkraut a émis une critique virulente, écrivant, sans sourcer ses graves accusations, que« pourLe Monde diplomatique et pourTélérama, tous les sionistes sont des chiens, presque tous les Juifs sont des sionistes et donc des chiens, saufRony Brauman, ce juif qui sauve l’honneur[62]. »
Dans un éditorial publié sur le site du journal,Dominique Vidal précise clairement la position duMonde diplomatique à l'égard dusionisme :
« Le Monde diplomatique considère le droit à l’existence et à la sécurité d’Israël comme une des conditionssine qua non d’une paix juste et durable au Proche-Orient[63]. »
Concernant l'antisémitisme, un magazine édité par le Fonds social juif unifié et consacré au judaïsme français,L'Arche dénonce en l'attitude de l'associationLesAmis du Monde diplomatique pour son soutien au livre d'Alain Ménargues,Le Mur de Sharon, queL'Arche juge antisémite[64]. Le rédacteur en chef deL'Arche, Méir Waïntrater, reprochait le silence deDominique Vidal depuis la sortie du livre. Cela dit,Dominique Vidal dénonce trois mois plus tard, dans les colonnes duMonde diplomatique, les passages du livre reprenant des thèmes jugés antisémites parL'Arche[65], écrivant que,« caractéristiques de la propagande antisémite, ces thèses essentialistes – que nous rejetons s’agissant de l’islam comme du christianisme – sont aussi absurdes que dangereuses[66]. »
L'auteur Alain Ménargues dénonce alors ce qu'il considère comme :
« la technique classique de l’amalgame et du syllogisme hasardeux, utilisée parL’Arche dans son cas comme pour tous ceux qui critiquent la politique israélienne d’Edgar Morin en passant parPascal Boniface etDaniel Mermet. Une technique — décrite par l’avocat Guillaume Weil-Raynal dans son livreUne Haine imaginaire (éditions Armand Colin, 2005) — qui consiste à l’utilisation systématique de l’antisémitisme pour interrompre toutes critiques réelles et sérieuses de la politique israélienne[67]. »
Il a dit s'étonner qu'un mensuel qui se veut ouvert au débat comme leMonde diplomatique cède à ce qu'il juge être des« pressions injustifiées ».
Ces accusations, reprises par la rédaction, ont eu pour effet[68]:
Fin 2005, des désaccords apparaissent au sein de l'associationATTAC, recoupant ceux au sein duMonde diplomatique. Les divergences entreBernard Cassen,Jacques Nikonoff,Ignacio Ramonet etMaurice Lemoine d'une part,Dominique Vidal etAlain Gresh d'autre part, amènent ces derniers à démissionner en de leur poste de directeurs de rédaction duMonde diplomatique, restant membres de la rédaction comme journalistes.
Le quotidienLibération estime que : « Alain Gresh et Dominique Vidal se situent dans un courant de « gauche internationaliste » qui s'oppose à une mouvancechevènementiste ou « nationale-républicaine », où l'on retrouve, avec des nuances,Bernard Cassen et le nouveau rédacteur en chef,Maurice Lemoine ». Selon le même journal, les tensions viennent notamment : de divergences sur la question de lalaïcité et duvoile, la position de Ignacio Ramonet au sujet du régime cubain ; et de désaccords au sujet desFARC colombiens[69]. L'association des lecteurs propose alors l'élection deSerge Halimi comme directeur de publication, proposition adoptée à l'unanimité des trois collèges, Alain Gresh devenant directeur adjoint de la publication.
Des critiques sur l'apparition d'annonces publicitaires dans le journal émanent parfois d'une partie des lecteurs[70],[71]. Le plus souvent, les reproches concernent despublicités pour des activités dont le journal, par ailleurs, critique le mode de fonctionnement, par exemple les complémentaires santé, les services bancaires ou les produits pharmaceutiques. Ces lecteurs estiment que ces annonces pourraient affecter laligne éditoriale et, en particulier, limiter laliberté d'expression sur les thèmes en question.
Deux campagnes publicitaires ont notamment rencontré un flot important de critiques[70]. En novembre et, des annonces publicitaires pourIBM et pourRenault occupent deux pages complètes. Dans les éditions defévrier etmars2004 apparaissent des annonces deMicrosoft, pourfendeur dulogiciel libre, alors même que le mensuel publie des articles favorables aux logiciels libres et qu'il les utilise pour son site internet (SPIP).
En réponse à ces critiques, l'équipe éditoriale apporte les éléments suivants :
Le journal a également publié des articles critiques sur la publicité[72].
La couverture de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, notamment des éditoriaux de Serge Halimi et Pierre Rimbert, sont critiqués parMédiapart en novembre 2022 comme reprenant« des arguments typiques de la rhétorique poutiniste sur la présence nazie en Ukraine », ainsi que pour leur mise en cause des sanctions économiques occidentales, ou la question de l'envoi d'armes à l'Ukraine[73].Arrêt sur images relaye cette critique dans une enquête en avril 2023[74], provoquant des réactions négatives de leurs lecteurs, une réponse du directeur de la rédaction Bénoît Bréville critiquant des« contre-vérités et des approximations », etin fine un billet du médiateur d'Arrêt sur images[75]. L'observatoire de critique médiasAcrimed critique également l'enquête d'Arrêt sur images car« tronquant les faits » et« extrapolant des informations incomplètes »[76].
Dans son édition de mars 2023,Le Monde diplomatique épingle divers médias, dontPolitis, sur leur traitement de la guerre en Ukraine ; l'hebdomadaire se demande en réponse :« Quoi faire si l’on condamne l’agression russe, mais que l’on juge l’aide à Kyiv superflue, voire néfaste ? »[77].
L'Observatoire du journalisme, association d'extrême droite de critique des médias, rédige plusieurs textes élogieux sur le journal. L'un vante un article duMonde Diplomatique critiquant le« sentiment anti-russe marqué » des médias français dans le contexte de larévolution de Maïdan et dutir d'un missile sur un avion de ligne par desséparatistes pro-russes en 2014[78]. Deux autres textes font la promotion de numéros duMonde Diplomatique, l'un publié en avril 2022 après l'invasion de l'Ukraine par la Russie et le second en juin 2022, qui se consacrent à la critique de l'OTAN et de l'Union européenne tout en promouvant la neutralité dans le conflit[79],[80].
D'après une enquête de l'hebdomadaireLe Point publiée en février 2024, Olesya Orlenko, une« agent d'influence du Kremlin » et historienne russe, a travaillé pendant des années pourL'Humanité etLe Monde diplomatique (entre 2019 et 2022) tout en conservant« des liens étroits avec les services secrets du Kremlin » et participant à des opérations d'influence[81],[82]. LeMonde Diplomatique dément et parle d'une nouvelle« fake news » duPoint. Le journal précise que cette personne a publié en tout et pour tout « un billet sur le Covid à Moscou, critique des mesures gouvernementales », puis une « lettre de Donetsk » publiée sur un blog du site le 1er mars 2022[83]. Olesya Orlenko cesse, selon le journal, de traduire les articles duMonde diplomatique en russe en septembre 2022.Le Monde diplomatique accuse enfinLe Point de régulièrement le dénigrer sous « la plume de son chroniqueur vedette,Bernard-Henri Lévy » rappelant que celui-ci et le directeur duPoint avaient été condamnés en diffamation en 2013 pour avoir indirectement associé le journal à un groupuscule néonazi[84].
Il est accusé parConspiracy Watch d'avoir pris position en faveur de la réintégration des soignants non vaccinés à la suite de l'épidémie de Covid-19 et de donner du même coup raison aux opposants aux vaccins[50].Libération souligne que leMonde diplomatique a ravivé les tensions sur un sujet hautement polémique en prenant une position controversée avec des arguments contestables[85].
Voici la diffusion mensuelle moyenne duMonde diplomatique, selon les données de l'OJD[86].
| Année | 2009 | 2010 | 2011 | 2012 | 2013 | 2014 | 2015 | 2016 | 2017 | 2018 | 2019 | 2020 | 2021 | 2022 | 2023 | 2024 |
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| Diffusion France payée (moyenne mensuelle) | 123 927 | 123 753 | 117 956 | 111 622 | 112 850 | 111 643 | 128 511 | 129 141 | 134 698 | 135 222 | 143 872 | 153 912 | 153 157 | 153 528 | 140 621 | 142 336 |
| Diffusion totale (moyenne mensuelle) | 163 703 | 159 903 | 152 650 | 144 000 | 142 104 | 140 779 | 159 095 | 158 469 | 163 097 | 163 409 | 171 905 | 179 943 | 178 489 | 180 279 | 165 576 | 167 089 |
| Évolution | - |
Dès les années 1975 deux éditions sont apparues au Portugal et en Grèce, suivies dans les années 1980 par une édition en espagnol et une édition en arabe. À la fin des années 1990 le mouvement se développe : allemand et italien depuis 1995, édition Cône sud en Amérique du Sud, puis grec. Le mouvement s'amplifie avec le russe, le polonais, l'hindi, le coréen, etc. Aux versions imprimées s'ajoutent de nouvelles éditions électroniques (farsi, japonais, catalan, espéranto, etc.). Les éditions étrangères prennent différentes formes : mensuel, supplément mensuel ou hebdomadaire d'un autre titre de presse, trimestriel, etc. À la simple traduction des articles de l'édition française s'ajoutent jusqu'à 20 % d'articles rédigés par l'édition locale. L'édition anglophone est née en 1999 d'un partenariat avecThe Guardian Weekly.
En, LeMonde diplomatique est publié en 26 langues, dont l'espéranto, à travers 72 éditions internationales, dont 46 imprimées (avec un tirage total de 2,4 millions d’exemplaires) et 26 électroniques[87], qui couvrent l'essentiel de l'Europe, de l'Amérique du Sud et du monde arabe[88] avec, entre autres, une édition palestinienne. Ce nombre est de 47 éditions internationales en 28 langues en[89] et de 25 langues pour 34 éditions internationales en 2025[17], dans des langues allant de l'albanais aukurde et aucoréen. On recense en 2024 24 éditions imprimées et 12 numériques. Nombreuses sont ces éditions internationales qui sont adossées à un périodique local (commeDie Tageszeitung en Allemagne,Il manifesto en Italie ouKapital en Slovaquie) ou des instituts de recherche (comme l’Institut pour les politiques sociales en Albanie). Dans les autres cas, il est édité par une société locale au nom duMonde diplomatique, une maison d’édition locale ou une association[90],[91]. Une édition électronique enespéranto est éditée à Cuba et en France[92]. En Turquie sa diffusion est assurée en collaboration avecCumhuriyet, l'un des journaux de référence du pays[93]. L'édition kurde est relancée en 2020 ainsi que l'édition macédonienne[94].
Les éditions en arabe sont réalisées à Paris par une filiale partenaire deA Concept Mahfoum[95].
En raison de son contenu la diffusion mensuelle du journal s'avère régulièrement suspendue par la censure menée par des régimes autoritaires comme enÉgypte, enAlgérie ou auBrésil, ou par le boycott publicitaire tel qu'enSerbie[96].
Dans l'édition de juillet 2022, le mensuel s'honore de la diversité linguistique de ses éditions et de ses partenariats internationaux ; il l'apparente à un combat de résistance contre la normalisation culturelle et linguistique qu'induit la primauté duglobish aiguillonné par l'usage de Google[97].
« Nous sommes en l'an 2024 après Google ; toute la diversité linguistique du monde se trouve renvoyée aux logiciels de traduction automatisée ou condamnée à la syntaxe primitive du globish. Toutes ? Non car un journal peuplé d'irréductibles journalistes résiste encore et toujours. De petites équipes continuent de traduire, chaque mois et partout dans le monde les articles duMonde diplomatique dans leur langue, voire leur écriture, depuis des idiomes les plus répandus (anglais, espagnol...) jusqu'à ceux qui le sont moins (kurde, coréen, norvégien, espéranto...)... »
Chaque mois, une sélection d’articles lus par des comédiens professionnels est accessible aux abonnés.
Une revue thématique bimestrielle appeléeManière de voir compile des articles parus dans leMonde diplomatique et des articles inédits écrits à l'occasion de la publication de cette revue.
LeMonde diplomatique a publié, fin, une édition hors sériele Monde diplomatique en bande dessinée[98], sélectionnée pour lePrix France Info de la Bande dessinée d’actualité et de reportage[99].
À rythme triennal, le « Diplo » publie également troisatlas traitant respectivement de sujets d'ordreenvironnemental,géopolitique ethistorique, des contre-manuels d'économie (en 2014) et d'histoire.
Ainsi, en septembre 2014 leMonde diplomatique a édité un « contre-manuel d'histoire ». Cette publication vise explicitement à réhabiliter le rôle des prises de conscience collectives des peuples dans la fabrication de leur histoire, critiquant dès lors une héroïsation des événements et des faits historiques portés par les médias spécialisés. Loin de se placer dans le cadre habituel durécit national porté par l'épopée singulière de grands personnages, ce manuel critique, notamment destiné au public scolaire, a vocation à rétablir l'articulation des effets et des causes et à éclairer ceux-ci par les regards croisés des divers protagonistes[100].
Dans la même veine,Le Monde diplomatique a publié en 2016 un manuel critique d'économie pour lequel l'ambition annoncée est« de rendre l’économie accessible au plus grand nombre et en souligner la nature politique. ». Il propose, là encore de manière volontairement accessible et pédagogique, un regard alternatif aux thèses économiques dominantes.
Un sondage sur le lectorat abonné et non abonné de la version française effectué en 2018 et traité par Ensai Junior Consultant (ENSAI Rennes) a permis de voir sur un panel de 15 970 individus les conclusions suivantes à cette date[101] :
Cette étude, première réalisée depuis 20 ans, permet aussi de voir que la connaissance du journal se fait principalement par un proche (38,1 %) ou par les études (25,9 %), qu'ils sont fidèles depuis une longue durée (9,5 % ont commencé à lire le journal entre 21 et 30 ans), mais qu'une partie du lectorat est récent (19 % achètent le journal depuis 2 ans ou moins). Aussi, les lecteurs duMonde diplomatique sont fidèles à d'autres journaux commeLe Monde,Libération ou encore des revues alternatives commeFakir,Mediapart ouAlternatives économiques[101].
Le, le journal devient le premier enFrance ayant une présence sur internet[102].
Le journal a la particularité d'avoir très tôt numérisé sur un unique DVD-rom, accessible à l'achat, l'ensemble des articles publiés dans son édition en langue française depuis sa fondation en1954 (44 149 articles rédigés par 8816 auteurs[17]), allemande (idem depuis1995), anglaise (idem depuis1996), espagnole (idem depuis1997), italienne (idem depuis1997) et portugaise (idem depuis1999). Depuis lors ce volumineux fonds d'archive a été converti en un accès en ligne.
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